1°) DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION.
[0001] L'invention, objet de la présente demande de brevet concerne la coulée continue ou
semi-continue verticale de demi-produits métalliques.
[0002] Le principe de la coulée continue verticale est bien connu: il consiste à couler
le métal liquide à l'intérieur d'un moule constitué par la partie déjà solidifiée
du métal coulé. Un appareillage de coulée continue est constitué sous sa forme la
plus simple (figure 1):
- d'un moule de coulée ou lingotière (1) de forme cylindrique ou prismatique droit selon
la forme de la section du produit coulé: billette ou plaque. Cette lingotière a un
axe de symétrie vertical et est ouverte à ses extrêmités supérieure et inférieure;
- d'un faux-fond (2) obturant l'extrêmité inférieure au démarrage et constituant ainsi
le fond d'un moule dont la lingotière constitue les parois;
- d'un système de refroidissement de la lingotière, réalisé par exemple par une lame
d'eau (3) frappant la partie supérieure externe de la lingotière et ruisselant le
long de ses génératrices, puis le long du produit coulé;
- d'un plateau (4) supportant le faux-fond muni de moyens non représentés permettant
sa descente à vitesse réglable et régulière;
- d'un chenal (5) d'alimentation en métal liquide, muni d'une ou plusieurs busettes
(6) par où s'écoule le métal dans la lingotière;
- d'un flotteur (7) ayant pour fonctions d'une part de répartir le métal dans toute
la section du produit et d'autre part de réguler la hauteur du métal dans la lingotière,
la pastille du flotteur éventuellement munie d'un pointeau (8) venant obstruer partiellement
la busette quand le niveau a tendance à monter.
[0003] Au démarrage, le plateau est en position haute et le faux-fond est engagé légèrement
à l'intérieur de la lingotière avec un jeu tel que le métal liquide ne puisse s'y
écouler. La lingotière est refroidie par la lame d'eau. On verse le métal liquide
par le chenal (5) et la busette (6) dans le moule formé par la lingotière et le faux-fond.
La solidification commence à partir des parois de la lingotière refroidie et du faux-fond.
Lorsque une croûte suffisamment solide est ainsi formée, on commande la descente du
plateau support des faux-fonds et l'on poursuit la coulée, la limite des phases solide
et liquide appelée front de solidification ayant en coupe la forme approximative représentée
sur la figure 1 en (9).
[0004] Il est ensuite possible:
- soit de poursuivre la coulée et de l'arrêter lorsque la longueur souhaitée de produit
coulé est atteinte: c'est la coulée semi-continue, la seule appliquée aux alliages
d'aluminium (appelée cependant le plus souvent "coulée continue")
- soit de poursuivre la coulée jusqu'à vidange complète du four en sectionnant le produit
coulé en longueurs successives souhaitées, après l'avoir éventuellement cintré pour
le rendre horizontal: c'est la coulée continue au sens strict, appliquée à l'acier.
[0005] Pour des raisons de productivité, il est usuel, tout au moins dans la coulée de produits
en aluminium de couler plusieurs produits à la fois: plusieurs lingotières sont disposées
sur un chantier, plusieurs faux-fonds sur un plateau support et le chenal est muni
de plusieurs busettes.
[0006] Le démarrage manuel d'une coulée sur un tel chantier à écoulements multiples présente
plusieurs inconvénients à la fois quant à la qualité des produits et à la sécurité
de l'opérateur. Les lingotières ne se remplissent pas à la même vitesse; or comme
la descente des faux-fonds ne peut commencer que lorsqu'un même niveau de métal requis
est atteint dans toutes les lingotières, l'opérateur est amené à intervenir manuellement
pour retarder le remplissage des lingotières les plus "en avance" de façon à les amener
toutes en même temps au niveau de démarrage. On conçoit que cette méthode qui nécessite
une grande dextérité de la part de l'opérateur ne permet pas d'assurer une bonne reproductibilité
des conditions de démarrage et est la source de défauts aux pieds des produits coulés
pouvant entrainer le rebut du produit tout entier. En outre, elle expose l'opérateur,
à proximité directe du chantier, aux projections de métal liquide, aux réactions explosives
métal-eau plus fréquentes dans les conditions transitoires du démarrage.
2°)PROBLEME POSE.
[0007] Le problème que s'est posé la demanderesse est l'automatisation complète de la coulée
semi-continue, permettant d'écarter l'opérateur de la proximité directe du chantier,
cet opérateur n'intervenant que pour indiquer les paramètres de la coulée: nature
de l'alliage, forme, dimension et nombre de produits coulés simultanément et pour
déclencher la coulée par un ordre donné au système d'automatisme. Ce système pilotant
la coulée comportera donc une base de données renfermant les conditions de coulée
en fonction des alliages et des formats et leur évolution éventuelle au cours du temps.
3°) DESCRIPTION DE L'ART ANTERIEUR.
[0008] Le brevet GB 1449846 (CONCAST) publié le 15/9/1976 décrit un procédé de régulation
de débit de métal dans une installation de coulée continue qui consiste à:
- mesurer le niveau de métal dans le moule,
- fournir un signal représentant ce niveau,
- générer un signal de référence représentatif du niveau de métal désiré,
- comparer le signal représentant le niveau avec le signal de référence,
- générer un signal de sortie pour agir soit sur le débit de métal,soit sur la vitesse
de descente du produit coulé.
[0009] L'enseignement de ce brevet ne permet pas de résoudre deux problèmes: celui de la
régulation de la coulée continue à plusieurs écoulements et celui des conditions transitoires
de remplissage des lingotières au démarrage.
[0010] Les brevets des Etats-Unis 4498521 et 4567935 (KAISER ALUMINUM & CHEMICAL) décrivent
respectivement un procédé et un dispositif de coulée automatique. Le procédé résoud
les deux problèmes indiqués ci-dessus puisqu'il s'agit d'un procédé de régulation
du niveau de métal dans une coulée continue verticale à plusieurs écoulements pendant
le démarrage permettant d'amener les niveaux de métal dans les différentes lingotières
dans un même plan horizontal avant la descente du plateau.
[0011] Ce procédé ne rend cependant pas complètement automatique l'ensemble de l'opération
de coulée puisqu'il ne prend pas en charge le basculement du four. En outre, ainsi
que cela sera expliqué plus loin, les lois de niveau des lingotières individuelles
sont sensiblement parallèles, c'est-à-dire qu'elles rejoignent la loi commune des
niveaux en des points différents. Dans la présente invention, chaque lingotière individuelle
a sa propre loi de rattrapage de la loi commune, plus ou moins pentue selon le retard
de niveau de la lingotière considérée et adaptée de telle sorte que la loi commune
des niveaux soit rejointe au même instant.
[0012] Le brevet des Etats-Unis 4660586 (ALUMINUM COMPANY OF AMERICA) revendique un procédé
de régulation d'un niveau de métal liquide coulé dans un récipient.Ce procédé comprenant
les étapes suivantes:
- détection du niveau de métal liquide,
- comparaison du niveau détecté avec un niveau de référence pour déterminer l'écart,
- variation du débit de métal liquide à l'aide d'un moteur pas-à-pas, les pas du mouvement
dudit moteur étant la somme d'un terme proportionnel à l'écart, d'un terme proportionnel
à la dérivée de l'écart et d'un terme proportionnel à la dérivée seconde de l'écart.
L'enseignement de ce brevet est tout-à-fait général: il peut s'appliquer à la régulation
de niveau d'un liquide quelconque dans un récipient quelconque et en particulier à
la régulation du niveau de métal dans une lingotière. Mais il ne permet pas non plus
la prise en charge automatique de toutes les phases successives intervenant dans le
démarrage et la poursuite d'une opération de coulée continue.
4°)EXPOSE DE L'INVENTION.
[0013] L'invention concerne un procédé et un dispositif permettant l'automatisation complète
des phases successives intervenant dans le démarrage et la poursuite d'une opération
de coulée continue à plusieurs écoulements de plaques ou de billettes en alliage métallique
et en particulier d'alliage d'aluminium.
[0014] Deux principes de base ont présidé à la conception de l'invention:
- imposer des séquences de remplissage les plus simultanées possible de toutes les lingotières
afin que cette phase se déroule dans les mêmes conditions pour tous les écoulements
et que le démarrage de la descente du plateau ait lieu à un niveau de métal liquide
voisin, prédéterminé et reproductible dans toutes les lingotières;
- éviter cependant d'avoir à fermer complètement l'alimentation en métal liquide dans
une lingotière, cette fermeture complète provoquant des replis froids sur les pieds
des produits, sources de criques.
[0015] Le procédé est caractérisé en ce qu'il comporte une phase préalable et cinq phases
principales successives. L'opérateur déclenche la première phase préalable, puis la
première phase principale. Les suivantes s'enchainent automatiquement :
1) Phase préalable de détermination du point de fermeture et de prépositionnement
des quenouilles, sortes de pointeaux servant au réglage du débit dans chaque lingotière,
dont la description sera donnée plus loin.
2) Phase d'alimentation en métal par le four de coulée.
3) Phase d'alimentation forcée des lingotières.
4) Phase de "rattrapage" individuel du niveau de métal dans chaque lingotière au cours
de laquelle on amène les lingotières à un niveau imposé commun.
5) Phase de suivi d'une loi de niveau commune à toutes les lingotières.
6) Phase de descente du plateau avec suivi d'une loi de niveau en fonction de la longueur
coulée.
[0016] Chacune de ces phases comprend elle même un certain nombre d'étapes successives décrites
ci -après:
4.1 Phase préalable de détermination du point de fermeture et de prépositionnement
des quenouilles.
[0017] Cette phase est lancée sur demande de l'opérateur, avant le début de la coulée.
[0018] Le système réalise d'abord une séquence automatique de recherche du point de fermeture
de chacune des quenouilles. C'est un préalable indispensable à l'étape suivante, qui
est le prépositionnement des quenouilles avant coulée et aux étapes de coulée proprement
dites, où des positionnements à des ouvertures bien définies seront également commandées.
[0019] Dans le cas général,le prépositionnement des quenouilles se fera à ouverture nulle.
Dans une variante du procédé, décrite plus loin avec davantage de détails, ce prépositionnement
se fait à une ouverture différente de zéro, et éventuellement particulière à chacun
des écoulements.
4.2 Phase d'alimentation en métal par le four de coulée.
[0020] Cette phase est lancée sur demande de l'opérateur, et sous réserve que la phase 4.1
se soit favorablement conclue. Elle est la première des phases de la coulée automatique
à laquelle les phases suivantes s'enchainent sans autre intervention de l'opérateur.
[0021] Au cours de cette phase, se déroulent les étapes suivantes:
a) le basculement du four d'alimentation en métal liquide s'il est de type basculant
ou l'ouverture de la quenouille obturant le trou de coulée s'il est fixe;
b) le remplissage du chenal alimentant les lingotières. Dans le cas général, les busettes
disposées à la partie inférieure du chenal au dessus de chaque lingotière sont fermées
par les quenouilles, de sorte que le métal remplisse le chenal sans s'écouler dans
les lingotières.
Dans le cas particulier où les busettes ne sont pas fermées par les quenouilles, un
barrage est disposé juste en amont de la busette qui est alimentée en premier, toujours
pour que le métal remplisse le chenal sans s'écouler dans les lingotières.
[0022] Cette phase se termine quand le niveau de métal liquide dans le chenal a atteint
une valeur prédéterminée.
4.3 Phase d'alimentation forcée.
[0023] Cette phase commence quand le niveau de métal liquide dans le chenal a atteint une
valeur prédéterminée ou niveau seuil et se termine, pour chaque lingotière quand le
détecteur de niveau dont il sera question plus loin détecte une certain hauteur dh
de métal sur le faux-fond. La fin de cette phase, et donc sa durée varient avec les
lingotières.
[0024] L'obtention du niveau seuil dans le chenal déclenche les étapes suivantes:
c) à cet instant T₀ où le niveau seuil de métal liquide dans le chenal est atteint,
positionnement des quenouilles alimentant les lingotières à une valeur d'ouverture
dite d'ouverture initiale et déclenchement de l'origine des temps d'une loi de variation
de niveau de métal N en fonction du temps, qui prendra effet un peu plus tard, et
qui sera commune à toutes les lingotières :

.
[0025] Cette étape peut être modifiée par la variante suivante: à l'instant T₀ où le niveau
de métal liquide dans le chenal atteint une valeur prédéterminée, ouverture des quenouilles
alimentant les lingotières à une position d'ouverture assez forte pour avoir un flux
de métal élevé évitant les figeages, déclenchement de l'origine des temps de la future
loi de variation de niveau de métal commune à toutes les lingotières, puis refermeture
partielle des quenouilles jusqu'à la position dite d'ouverture initiale.
[0026] Dans le cas particulier où la phase précédente s'est déroulée quenouilles ouvertes,
et où le métal a été contenu par un barrage, le déroulement de l'étape est le suivant:
ouverture du barrage situé juste en amont de la première busette et déclenchement
de l'origine du temps T₀ de la future loi de variation du niveau de métal

.
Dans ce cas particulier, la variante précédente peut également être utilisée. Le prépositionnement
des quenouilles s'effectue alors en position de surouverture, et une refermeture partielle
à la position dite d'ouverture initiale intervient peu après l'ouverture du barrage.
d) maintien d'un niveau constant dans le chenal à l'aide de moyens de détection de
ce niveau et d'un système de régulation agissant sur le basculement ou l'ouverture
de la quenouille du four de maintien;
e) lorsque l'un quelconque des détecteurs de niveau de métal liquide installé au dessus
de chaque lingotière détecte une hauteur de métal déterminée au-dessus du faux-fond
dh, la phase d'alimentation forcée fait place à la phase de rattrapage pour cette
lingotière alors qu'elle se poursuit pour les autres où cette hauteur dh n'a pas encore
été détectée;
f) si la hauteur dh n'est pas atteinte, dans chaque lingotière, au bout d'une période
de temporisation déterminée à partir du temps T₀, ouverture de la quenouille par incréments
successifs à partir de l'ouverture initiale
4.4) Phase de "rattrapage".
[0027] Cette phase est particulière à chaque lingotière: elle commence à des moments différents,
mais se termine au même moment T₁ et à un même niveau N₁ situés sur la courbe

.
[0028] Cette deuxième phase comporte les étapes suivantes:
g)Lorsque la phase d'alimentation forcée a pris fin pour une lingotière, mise en route
d'une régulation de niveau dans cette lingotière, selon une loi de niveau croissante
en fonction du temps pour amener ce niveau à une valeur N₁ déterminée à l'avance,
la régulation agissant sur la position de la quenouille de la lingotière correspondante
et cette loi de niveau étant linéaire entre le point de détection et le point N₁,T₁;
h) au fur et à mesure que la hauteur de métal dh est détecté dans les autres lingotières,
mise en route de la régulation de niveau dans ces lingotières, selon une loi de niveau
croissante en fonction du temps propre à chaque lingotière pour amener ce niveau à
la même valeur N₁ et au même temps T₁ que ceux des autres lingotières, la régulation
agissant toujours sur la position de la quenouille d'alimentation des lingotières,
cette loi de niveau étant toujours linéaire entre le point de détection et le point
N₁, T₁;
[0029] La phase de "rattrapage" prend fin au temps T₁. Il n'est pas tenu compte,pour ce
changement de phase , d'un retard éventuel d'une lingotière, car ce retard pourra
se combler dans la phase suivante.
4.5) Phase de suivi d'une loi de niveau commune.
[0030] Cette phase comporte une seule étape:
i) à partir du temps T₁, la régulation impose au niveau de métal dans l'ensemble des
lingotières la loi de niveau commune

. Cette loi peut présenter un changement de pente en T₂,N₂ ou même plusieurs.
[0031] La troisième phase se termine en T₃,N₃ (ou en T
n,N
n s'il y a plusieurs changements de pente dans la loi des niveaux) où commence la descente
du plateau support des faux-fonds.
4.6) Phase de descente du plateau.
[0032] Cette phase comporte les étapes suivantes:
j) après contrôle des niveaux atteints et du temps écoulé, mise en route de la descente
du plateau supportant les faux-fonds au temps T₃, le niveau théorique étant N₃, application
d'une loi de vitesse de descente prédéterminée et régulation du niveau N dans chacune
des lingotières selon la loi

, L étant la longueur de produit coulé.
[0033] Une variante dont le détail et l'intérêt seront expliqués plus loin peut consister
à démarrer la descente du plateau dès que, à l'intérieur d'un petit intervalle de
temps avant T₃, les niveaux se trouvent tous dans un petit intervalle autour de N₃.
k) lorsque la longueur programmée de renvoi du four (inférieure à la longueur de produit
coulé puisque le métal contenu dans le chenal permet encore de couler une certaine
longueur) est atteinte, basculement arrière du four ou fermeture de la quenouille
du four pour arrêter l'alimentation en métal, poursuite de la coulée grâce au métal
contenu dans le chenal jusqu'à une baisse déterminée du niveau de métal dans les lingotières,
relevage et inclinaison de la portion de chenal située au-dessus des lingotières pour
évacuer, par l'ouverture ainsi créée le métal restant encore dans le chenal et arrêt
de la descente du plateau.
[0034] Le choix du principe de régulation asservissant le niveau de métal dans la lingotière
constitue également un des moyens de l'invention. On sait qu'il existe plusieurs principes:
- régulation à action proportionnelle. Le déplacement de la quenouille est alors simplement
proportionnel à l'écart entre le niveau de métal détecté et sa valeur de consigne;
- régulation à action proportionnelle et intégrale.Le déplacement de la quenouille est
la somme de deux termes: l'un proportionnel à l'écart entre le niveau de métal détecté
et sa valeur de consigne et le deuxième proportionnel à l'intégrale de l'écart en
fonction du temps;
- régulation à action proportionnelle, dérivée et intégrale. Le déplacement de la quenouille
est la somme de trois termes: le premier proportionnel à l'écart, le deuxième proportionnel
à la dérivée de l'écart en fonction du temps, le troisième proportionnel à l'intégrale
de l'écart en fonction du temps.
[0035] La demanderesse a trouvé que le système le plus adéquat pour l'application considérée
est le deuxième, à action proportionnelle et intégrale. Il est suffisamment rapide
et sensible et évite, en particulier, les "pompages" et les instabilités.
[0036] Le dispositif correspondant comporte:
a) un moyen d'alimentation en métal liquide à partir d'un four de maintien, par exemple
un système de basculement ou de quenouille,
b) un chenal alimentant les lingotières de coulée continue à l'aide d'orifices calibrés
munis de moyens d'obturation totale ou partielle,
c) des moyens de maintien d'un niveau constant dans le chenal comprenant un système
de détection de ce niveau et un système de régulation agissant sur le basculement
ou l'ouverture de la quenouille du four de maintien
d) des moyens d'obturation totale ou partielle des orifices calibrés de chaque lingotière,
comprenant chacun un pointeau appelé quenouille, et un actionneur de ce pointeau,capable
de chercher automatiquement le point de fermeture de l'orifice,
e) des détecteurs de niveau de métal liquide installés au dessus de chaque lingotière,
f) un système de régulation asservissant le niveau de métal dans chaque lingotière
d'abord à une loi de croissance déterminée propre à cette lingotière puis à une loi
de croissance commune à toutes les lingotières, par commande de l' actionneur agissant
sur la section de l'orifice d'alimentation de cette lingotière,
g) un système détectant qu'un niveau déterminé N₃ est atteint dans l'ensemble des
lingotières et commandant la descente du plateau supportant les faux-fonds obturant
le fond des lingotières au démarrage selon une loi de vitesse prédéterminée,
h) un système détectant que la longueur programmée de renvoi du four est atteinte
et commandant l'arrêt de l'alimentation du chenal à partir du four de coulée, l'arrêt
de la descente du plateau, et le relevage et l'inclinaison de la portion de chenal
située au-dessus des lingotières .
[0037] La description détaillée du procédé et du dispositif sera mieux comprise à l'aide
des figures :
[0038] La figure 1 illustre, ainsi que nous l'avons indiqué plus haut le principe de la
coulée continue de demi-produits telle qu'elle est pratiquée dans l'art antérieur.
[0039] La figure 2 et sa variante 2 bis représentent le système de régulation de niveau
du métal utilisé dans l'invention.
[0040] La figure 3 représente l'organigramme des étapes successives d'une opération de coulée
continue selon l'invention.
[0041] La figure 4 représente, en fonction du temps, et en trait plein, un exemple de loi
de niveau imposée dans les lingotières et les niveaux réels atteints dans les différentes
lingotières, au nombre de trois dans l'exemple considéré.
[0042] Les figures 5, 6 et 7 représentent la position des niveaux de métal au moment de
la mise en route de la descente du plateau par rapport au niveau de consigne et les
trois variantes de conditions à remplir pour déclencher cette mise en route.
[0043] La figure 8 représente une forme préférée de réalisation d'un capteur capacitif de
niveau.
[0044] La figure 9 représente le schéma du pont de mesure utilisé pour la mesure du niveau.
[0045] Sur la figure 2, on peut voir que le système de régulation du niveau de métal comprend:
- un capteur de niveau (10) qui délivre un signal proportionnel au niveau du métal dans
la lingotière,
- un régulateur (11) qui compare ce signal à une valeur de consigne représentant le
niveau souhaité,
- un actionneur (12) qui peut déplacer verticalement la quenouille (13) en fonction
de l'écart détecté par le régulateur,
- une quenouille (13) dont la partie inférieure, généralement tronconique, obture plus
ou moins, en fonction de sa position, la section supérieure de la busette (14), agissant
ainsi sur la débit de métal liquide arrivant par le chenal (15).
[0046] La quenouille (13), au lieu d'obturer la section supérieure de la busette, peut,
en variante , obturer sa section inférieure. Une telle disposition est représentée
sur la figure annexe 2bis. Dans ce cas, il n'est pas possible d'effectuer le remplissage
du chenal avec les busettes fermées, car alors le métal fige entre busette et quenouille.
La procédure utilisée est donc la variante décrite plus haut:
Avant coulée:
- prépositionnement des quenouilles à une ouverture non nulle (position dite d'ouverture
initiale, ou, le cas échéant, de surouverture)
- fermeture d'un barrage situé juste en amont de la première busette;
Remplissage du chenal jusqu'à un niveau seuil;
Ouverture du barrage et lancement de l'origine des temps de la loi de niveau commune;
Poursuite du remplissage comme dans le cas général.
[0047] Sur l'organigramme de la figure 3, on a représenté, de façon traditionnelle, les
étapes successives du procédé (hors phase préalable) par des rectangles et les étapes
présentant une alternative fonction de la réalisation (O pour oui) ou non (N pour
non) d'une condition extérieure par des losanges. Le texte à l'intérieur du rectangle
indique l'opération considérée; celui à l'intérieur du losange formule la condition
extérieure.
[0048] Le premier losange (21) à la partie supérieure du diagramme représente l'ordre de
basculement du four. Tant qu'il n'est pas donné (N), le programme boucle sur lui-même.
S'il est donné (O), on passe au stade suivant: Basculement du four(22). Le métal liquide
s'écoule dans le chenal et,les quenouilles d'alimentation des lingotières étant fermées,
le niveau de métal monte dans ce chenal. Le détecteur de niveau placé dans le chenal
compare en permanence le niveau réel avec un niveau de consigne(23). Si ce niveau
n'est pas atteint (N), le basculement du four se poursuit. Dès qu'il est atteint,
l'étape suivante se déclenche:(24)
Les quenouilles d'alimentation des lingotières s'ouvrent toutes à une position telle
que le flux de métal liquide soit suffisant pour éviter les figeages intempestifs.
A ce moment, on déclenche l'origine des temps de la loi de variation de niveau de
métal dans la lingotière, commune à toutes les lingotières. Une telle loi est représentée
sur la figure 4 et sera commentée plus loin. Puis, après un temps très court prédéterminé,
les quenouilles se referment toutes partiellement à une ouverture initiale fixe. Il
est aussi possible, ainsi que cela a été indiqué plus haut, de passer directement
à l'ouverture initiale sans surouverture préalable.
A partir de cette étape, les opérations successives se déroulent de façon indépendante
pour chaque lingotière. Le diagramme ne représente la suite des étapes que pour une
seule lingotière mais il est le même pour chacune des autres.
Le losange (25) représente la comparaison de la hauteur de métal au dessus du faux-fond
détectée dans la lingotière avec une valeur de consigne dh préétablie, 3 mm par exemple.
Si cette hauteur dh n'est pas atteinte dans un laps de temps déterminé, (26), une
loi d'ouverture de la quenouille par incréments en fonction du temps (27) est alors
lancée de façon à accélérer le remplissage des lingotières jusqu'à la valeur de consigne.
Si, dans l'une quelconque des lingotières, malgré les incréments successifs d'ouverture
de la quenouille, la hauteur de consigne n'est pas atteinte au bout d'une période
déterminée (28), c'est qu'il y a eu un incident: la coulée est alors arrêtée (29).
Dans le cas normal (25,O), le métal liquide a atteint la hauteur dh de consigne, mais
pas au même instant dans chaque lingotière. Il s'agit d'amener toutes les lingotières
au même moment, à un même niveau correspondant à la loi des niveaux en fonction du
temps. A cet effet, le programme calcule pour chaque lingotière individuelle une loi
particulière de rattrapage partant du point de détection et permettant aux niveaux
de métal dans chaque lingotière de se raccorder sur la loi des niveaux, au point A
(T₁,N₁) de la figure 4, par exemple (rectangle 30).
A partir de ce point A de la figure 4, la loi de niveau en fonction du temps est commune
à toutes les lingotières et est représentée par cette même figure 4 (31).
En (32), les détecteurs de niveau des lingotières comparent le niveau de métal détecté
avec un niveau de consigne N₃ assigné pour la descente du plateau supportant les faux-fonds.
Si ce niveau est atteint, la descente du plateau est commandée (33).
L'étape suivante consiste à comparer la longueur de produit coulé avec la longueur
programmée (34). Si cette longueur est atteinte, la coulée est arrêtée (35). L'arrêt
de la coulée comprend les opérations successives suivantes non représentées sur l'organigramme:
- basculement arrière du four ou fermeture de sa quenouille de coulée pour arrêter l'alimentation
en métal liquide,
- poursuite de la coulée avec le métal contenu dans le chenal jusqu'à une baisse déterminée
du niveau de métal dans les lingotières,
- relevage et inclinaison de la portion de chenal située au-dessus des lingotières et
arrêt de la descente du plateau.
[0049] La figure 4 représente, en fonction du temps, le niveau de métal repéré par rapport
à la lingotière, pour une installation de coulée continue, comprenant , pour des raisons
de simplification trois écoulements a, b, c seulement. Mais la description s'applique
de la même façon à une installation comprenant un nombre plus élevé d'écoulements.
Pour plus de clarté, nous avons représenté, à côté de l'axe vertical des niveaux,
une demi-lingotière en coupe (40), les faux-fonds en position initiale (41,a,b,c)
des trois lingotières et un niveau de métal à un instant donné (42). La loi des niveaux
imposée, qui dépend de l'alliage et du format est représentée par la ligne A,B,C,D
en trait plein. La hauteur dh est la hauteur minimale détectée à l'étape (25) de la
figure 2. L'on constate que cette hauteur dh est atteinte successivement par le métal
des lingotières c, a et b. Le programme calcule alors trois lois de niveaux linéaires
de pentes différentes (représentées par des tirets), selon le "retard" des lingotières
et la position du faux-fond au départ et sur lesquelles la régulation individuelle
de chacune des lingotières va se caler, de telle sorte que les niveaux de métal se
retrouvent identiques au point A. Ensuite, de A à B, puis de B à C, les régulations
individuelles de chacune des lingotières imposent à l'ensemble des niveaux, avec les
fluctuations inhérentes à toute régulation, la loi commune prévue jusqu'au niveau
N₃ qui commande la descente du plateau. Les niveaux réellement observés sont représentés
par des lignes pointillées.
[0050] La descente est ainsi déclenchée par la réalisation simultanée de deux conditions:
- T > T₃
- pour toute lingotière n, Nn = N₃.
[0051] Dans la pratique, et en raison des fluctuations inhérentes à toute régulation, la
deuxième condition peut conduire à arrêter complètement l'alimentation sur la lingotière
la plus en avance pendant un temps relativement long. Cela est contraire au deuxième
principe évoqué plus haut et peut conduire à des défauts au pied du produit coulé.
[0052] Cette situation est schématisée sur la figure 5, représentant dans un système d'axes
temps-niveau la loi des niveaux en trait plein gras et en trait pointillé l'évolution
des niveaux observés dans l'ensemble des lingotières limité dans cet exemple à trois
: a, b et c. La lingotière a atteint le niveau N₃ au temps T
a, la lingotière b au temps T
b et la lingotière c au temps T
c. La descente du plateau ne commence donc qu'au temps T
c. La lingotière a reste non alimentée pendant une durée assez longue T
c - T
a, la lingotière b un peu moins. Cette attente est, de toute façon, préjudiciable à
la qualité des produits.
[0053] Aussi, a-t'on imaginé deux variantes schématisées respectivement sur les figures
6 et 7.
[0054] Ces deux figures sont identiques à la figure 5. Elles représentent la même loi des
niveaux et la même évolution des niveaux observés dans les trois lingotières a ,b,
c.
[0055] Sur la variante de la figure 6, au temps T₃, seule la lingotière a a atteint le niveau
N₃ ; son alimentation est coupée depuis le temps T
a. On compare alors les niveaux atteints au temps T₃ dans les deux autres lingotières
avec le niveau de consigne N₃. Si ces niveaux N
b et N
c sont dans une fourchette admissible prédéterminée, symétrique ou non autour de N₃,
alors la descente est déclenchée.
Cette variante a l'intêret de limiter de façon considérable la période pendant laquelle
la lingotière a, la plus en avance, cesse d'être alimentée.
Les conditions pour le début de la descente deviennent:
- T > T₃
- pour toute lingotière n, Nn dans une fourchette admissible autour de N₃
[0056] Dans la variante de la figure 7, la comparaison des niveaux N
b et N
c avec N₃ est faite non pas seulement à partir de l'instant T₃ mais à partir d'un intervalle
de temps prédéterminé dT avant T₃. Dès lors que, à partir du temps T₃ - dT,l'ensemble
des niveaux dans les trois lingotières sont à l'intérieur de la fourchette de niveau
définie, la descente est déclenchée.
Les conditions pour le début de la descente deviennent:
- T > T₃ - dT
- pour toute lingotière n, Nn dans une fourchette admissible autour de N₃
[0057] Le fonctionnement de l'invention qui vient d'être décrite implique:
- des mesures de niveau précises et fiables,
- des moyens de positionnement précis de chacune des quenouilles relativement à chacune
des busettes.
[0058] Selon l'invention,on utilise de préférence:
- un capteur capacitif de niveau du métal,
- un actionneur intégrant un dispositif de détection du point de fermeture de la busette.
[0059] Le principe du capteur capacitif est le suivant:
On réalise un condensateur plan dont l'une des armatures est un disque métallique
et l'autre la surface supérieure du métal liquide. On sait que la capacité d'un condensateur
plan C est égale au produit de la surface de l'armature par la constante diélectrique
du milieu séparant les armatures divisé par la distance entre les armatures. La mesure
de la capacité du condensateur est une mesure indirecte de la distance entre les deux
armatures et donc du niveau du métal.
[0060] Pratiquement, on opère schématiquement de la façon suivante, telle que représentée
sur les figures 8 et 9.
[0061] La figure 8 représente le capteur lui-même, en place au dessus de la surface supérieure
du métal liquide dans une lingotière.
[0062] La figure 9 représente le schéma du pont de mesure de la capacité du condensateur
ainsi constitué.
[0063] Sur la figure 8, le niveau de métal liquide, représenté par le repère (50) constitue
une des armatures du condensateur. La deuxième armature (51) fait partie du capteur
proprement dit. Une troisième armature (52), disposée à une distance fixe et au-dessus
de l'armature (51), constitue, avec cette dernière un deuxième condensateur dont la
capacité servira de référence dans le pont de mesure dont il sera question ci-après.
A titre d'exemple, la distance e entre le niveau de métal liquide et l'armature (51)
est de 18 mm à l'équilibre de même que la distance entre les deux armatures (51) et
(52).
[0064] La capacité du condensateur C
x formé par les armatures (50) et (51) est comparée en permanence à la capacité de
référence C
r du condensateur formé des armatures (51) et (52) à l'aide d'un pont de mesure dont
le schéma est représenté sur la figure 9. Le pont comprend 4 branches reliées entre
elles par 4 sommets (53), (54), (55), (56). Les branches (53)-(54) et (54)-(55) sont
alimentées en courant alternatif sinusoïdal par l'intermédiaire de deux transformateurs
identiques (57) et (58) dont les primaires sont reliés en série à une source de courant
haute fréquence (80 khz par exemple). Dans la branche (55)-(56), on place le condensateur
C
x et dans la branche (56)-(53), le condensateur de référence C
r. Le sommet (55) correspondant à l'armature constituée par le métal liquide de C
x est relié à la terre. Cela est aisément réalisé par l'intermédiaire du plateau métallique
supportant le faux-fond sur lequel repose le produit coulé. Les sommets opposés (54)
et (56) sont reliés entre eux par l'intermédiaire d'un transformateur (59) à un détecteur
de courant (60). Lorsque la distance entre les armatures (50) et (51) de C
x est égale à une valeur de référence, de 18 mm par exemple, les capacités de C
x et de C
r sont égales, le pont est équilibré et aucun courant ne traverse le détecteur (60).
Lorsque cette distance diminue ou augmente, le pont est déséquilibré et le détecteur
est traversé par un courant. Un système électronique envoie alors un ordre à un servomoteur
qui fait monter ou descendre le capteur de façon à le ramener à une distance du métal
liquide égale à la valeur de référence de 18 mm par exemple. La recopie des déplacements
successifs du capteur permet de générer à chaque instant un signal correspondant au
niveau de métal liquide dans la lingotière.
[0065] Un tel dispositif est placé au-dessus du métal liquide dans chaque lingotière et
permet de mesurer et de réguler le niveau du métal.
[0066] L'actionneur se caractérise essentiellement par son dispositif de détection du point
de fermeture de la busette. Selon l'invention, l'actionneur est, de préférence, constitué
principalement d'un ensemble moto-réducteur électrique avec asservissement précis
de la position de la tige. La tige est creuse et comporte à l'intérieur un axe capable
de coulisser de quelques mm. Cet axe est maintenu sorti par un dispositif de type
ressort. C'est à cet axe que l'on fixe la quenouille.
[0067] Lorsque la tige se déplace dans le sens "sortie", si la quenouille rencontre un obstacle
sur sa trajectoire, le ressort est enfoncé, l'axe coulisse dans la tige et vient actionner
un fin de course.
[0068] Grâce à ce dispositif de détection, on peut déterminer par une procédure automatique
le point de fermeture des busettes. Ce point correspond à la position de sortie minimale
de la tige permettant d'actionner le fin de course, corrigé de la course parcourue
par l'axe pour enfoncer le ressort et actionner le fin de course.
[0069] La position d'ouverture de la quenouille est ensuite déterminée à partir de ce point
de référence.
5°) EXEMPLE.
[0071] Le dispositif décrit ci-dessus a été monté sur un chantier de coulée continue destiné
à la coulée simultanée de 5 plaques de format 1360 mm par 610 mm en alliage d'aluminium
5052 (Norme Aluminum Association). Les lingotières sont disposées parallèles entre
elles et transversalement par rapport à l'axe du chenal d'alimentation.
Leur hauteur est de 115 mm. La valeur de consigne pour dh est de 3 mm au dessus du
faux-fond à double courbure. La valeur de consigne pour N₃ est de 48 mm en-dessous
du niveau supérieur de la lingotière. La vitesse de descente est de 42 mm/minute.
Ces paramètres ont été introduits dans le système d'automatismes.
Un premier ordre a lancé l'étape préalable de recherche des points de fermeture. Selon
les écoulements, ces points se sont trouvés être situés entre 18 et 29 mm de la course
des actionneurs qui est de 100 mm ( 0 mm = tige complètement sortie ). A la fin de
cette étape, les actionneurs ont placé les quenouilles à leur point de fermeture.
Un deuxième ordre a lancé la coulée proprement dite. A la fin de l'étape de remplissage
du chenal, l'obtention du niveau seuil a déclenché l'ouverture des quenouilles 7 mm
au-dessus du point de fermeture.
La première lingotière à arriver à la hauteur dh l'a atteint 18 secondes après l'ouverture
des quenouilles, la dernière 25 secondes après cette ouverture.
Toutes les lingotières ont rallié le niveau N₁ au temps de consigne T₁ = 40 s, en
suivant des lois de consigne particulières.
Le niveau N₃ a été atteint par l'ensemble des lingotières 85 secondes après l'ouverture
des quenouilles, moment auquel le plateau support des faux-fonds a commencé sa descente.
1 Procédé pour le démarrage et la poursuite de la coulée automatique à plusieurs écoulements
sur un chantier de coulée continue de plaques ou de billettes en alliage métallique
et en particulier d'alliage d'aluminium caractérisé en ce qu'il comporte une phase
préalable, déclenchée par une première commande et une succession de cinq phases principales,
déclenchées par une deuxième commande, qui réalisent les étapes suivantes:
1) Durant la phase préalable:
Recherche automatique des points de fermeture par leurs quenouilles respectives
des busettes alimentant les lingotières depuis le chenal situé au-dessus de celles-ci,
et prépositionnement des quenouilles,
2) Durant la phase d'alimentation en métal par le four de coulée.
a) basculement ou ouverture de la quenouille obturant le trou de coulée du four d'alimentation
en métal liquide,
b) remplissage du chenal alimentant les lingotières, le métal étant empêché de s'écouler
vers celles-ci par un ou des dispositifs appropriés,
2) Durant la phase d'alimentation forcée.
c) à l'instant T₀ où le niveau de métal liquide dans le chenal atteint une valeur
prédéterminée, ouverture du ou des dispositifs empêchant le métal de s'écouler dans
les lingotières, positionnement des quenouilles à une valeur d'ouverture dite ouverture
initiale et déclenchement de l'origine des temps d'une loi de variation de niveau
de métal N en fonction du temps qui prendra effet dans les étapes ultérieures et qui
sera commune à toutes les lingotières :

,
d) maintien d'un niveau constant dans le chenal à l'aide de moyens de détection de
ce niveau et d'un système de régulation agissant sur le basculement ou l'ouverture
de la quenouille du four de maintien;
e) chaque fois que le détecteur de métal liquide installé au dessus de chaque lingotière
détecte une hauteur de métal déterminée dh au-dessus du faux-fond d'une lingotière
particulière, passage pour cette lingotière à l'étape g décrite ci-après,
f) si la hauteur dh n'est pas atteinte, dans chaque lingotière, au bout d'une période
de temporisation déterminée à partir du temps T₀, ouverture de la quenouille par incréments
successifs à partir de l'ouverture initiale
4) Durant la phase de rattrapage.
g)Lorsque la hauteur dh a été détectée dans une lingotière, mise en route d'une régulation
de niveau dans cette lingotière, selon une loi de niveau croissante en fonction du
temps et linéaire entre le point de détection et le point (N₁,T₁) pour amener ce niveau
à une valeur N₁ déterminée à l'avance, la régulation agissant sur la position de la
quenouille de la lingotière correspondante,
h) au fur et à mesure que la hauteur de métal dh est détectée dans les autres lingotières,
mise en route de la régulation de niveau dans ces lingotières, selon une loi de niveau
croissante en fonction du temps propre à chaque lingotière pour amener ce niveau à
la même valeur N₁ et au même temps T₁ que ceux des autres lingotières, la régulation
agissant toujours sur la position de la quenouille d'alimentation des lingotières,
5) Durant la phase de suivi d'une loi de niveau commune
i) à partir du temps T₁ , asservissement du niveau de métal dans l'ensemble des lingotières
à la loi de niveau commune

, cette loi pouvant présenter un changement de pente en T₂,N₂ ou même plusieurs,
6) Durant la phase de descente du plateau.
j) au temps T₃, et après contrôle des niveaux par rapport au niveau théorique N₃,
mise en route de la descente du plateau supportant les faux-fonds, application d'une
loi de vitesse de descente prédéterminée et régulation du niveau N dans chacune des
lingotières selon une nouvelle loi

,
k) lorsque la longueur du produit coulé atteint une valeur programmée, basculement
arrière du four ou fermeture de la quenouille du four pour arrêter l'alimentation
en métal, poursuite de la coulée avec le métal contenu dans le chenal jusqu'à une
baisse déterminée du niveau de métal dans les lingotières, relevage et inclinaison
de la portion de chenal située au-dessus des lingotières et arrêt de la descente du
plateau.
2 Procédé de démarrage et de coulée selon la revendication 1 caractérisé en ce que:
- les quenouilles obturent les busettes au niveau de leur section supérieure,
- le dispositif utilisé pour empêcher le métal de s'écouler vers les lingotières pendant
l'étape de remplissage du chenal est constitué par l'ensemble des quenouilles, positionnées
au point de fermeture lors de l'étape préalable.
3 Procédé de démarrage et de coulée selon la revendication 1 caractérisé en ce que:
- les quenouilles obturent les busettes au niveau de leur section inférieure,
- le dispositif utilisé pour empêcher le métal de s'écouler vers les lingotières pendant
l'étape de remplissage du chenal est constitué par un barrage disposé juste en amont
de la première busette,
- les quenouilles sont déjà prépositionnées à la valeur dite d'ouverture initiale
pendant l'étape préalable.
4 Procédé de démarrage et de coulée selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisé
en ce que, au cours de l'étape c, lorsque le niveau de métal liquide dans le chenal
atteint une valeur prédéterminée, on ouvre les quenouilles ou on les maintient, si
elles sont déjà ouvertes, à une position d'ouverture assez forte pour avoir un flux
de métal élevé évitant les figeages, on déclenche une loi de variation de niveau de
métal commune à toutes les lingotières

, puis on referme partiellement les quenouilles jusqu'à la position dite d'ouverture
initiale.
5 Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que la descente du
plateau commence dès que les deux conditions suivantes sont réalisées:
- T > T₃
- pour toute lingotière n, Nn dans une fourchette admissible autour de N₃
6 Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que la descente du
plateau commence dès que les deux conditions suivantes sont réalisées:
- T > T₃ - dT, dT étant un intervalle de temps prédéterminé
- pour toute lingotière n, Nn dans une fourchette admissible autour de N₃
7 Procédé selon l'une des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que les régulations
de niveau sont à action proportionnelle et intégrale.
8 Dispositif pour le démarrage et la poursuite de la coulée automatique à plusieurs
écoulements sur un chantier de coulée continue de plaques ou de billettes en alliage
métallique et en particulier d'alliage d'aluminium caractérisé en ce qu'il comporte:
a) un moyen d'alimentation en métal liquide à partir d'un four de maintien, par exemple
un système de basculement ou de quenouille,
b) un chenal alimentant les lingotières de coulée continue à l'aide de busettes et
de quenouilles,
c) des moyens de maintien d'un niveau constant dans le chenal comprenant un système
de détection de ce niveau et un système de régulation agissant sur le basculement
ou la position de la quenouille du four de maintien,
d) des moyens d'obturation totale ou partielle des orifices calibrés de chaque lingotière,
comprenant chacun un pointeau appelé quenouille, et un actionneur de ce pointeau,
capable de chercher automatiquement le point de fermeture de l'orifice,
e) des capteurs de niveau de métal liquide installés au dessus de chaque lingotière,
f) un système de régulation asservissant le niveau de métal dans chaque lingotière
à une loi de croissance déterminée propre à cette lingotière, par commande de l'actionneur
agissant sur la section de l'orifice d'alimentation de cette lingotière,
g) un système détectant qu'un niveau déterminé N₃ est atteint dans l'ensemble des
lingotières et commandant la descente du plateau supportant les faux-fonds obturant
le fond des lingotières au démarrage selon une loi de vitesse prédéterminée,
h) un système détectant que la longueur programmée du produit coulé est atteinte et
commandant l'arrêt de la descente du plateau, la fermeture complète des moyens d'obturation
des orifices d'alimentation des lingotières et l'arrêt de l'alimentation du chenal
de coulée à partir du four de coulée.
9 Dispositif selon la revendication 8 caractérisé en ce que l'actionneur de la quenouille
est un moto-réducteur électrique avec asservissement de position comportant:
- une tige creuse,
- un axe à l'intérieur de cette tige, capable de coulisser de quelques mm, à l'extrêmité
duquel est fixée la quenouille, et qui est maintenu sorti par un système de type ressort,
- un fin de course, actionné par l'axe coulissant quand celui-ci, contrariant la poussée
du ressort, est repoussé à l'intérieur de la tige.
10 Dispositif selon l'une des revendications 8 ou 9 caractérisé en ce que le système
de détection du niveau de métal liquide dans les lingotières est un capteur capacitif
de niveau constitué:
- d'un condensateur plan dont une première armature est la surface supérieure du métal
dans la lingotière et la deuxième une plaque parallèle à cette surface et à une certaine
distance de cette surface,
- d'un pont de mesure comparant la capacité de ce condensateur plan à une capacité
fixe de référence,
- d'un servomoteur asservi au pont de mesure capable de déplacer la deuxième armature
vers le haut ou vers le bas pour maintenir constante la capacité entre la deuxième
armature et la surface du métal,
- d'un système produisant un signal proportionnel au déplacement de la deuxième armature.