[0001] L'invention concerne un dispositif de sécurité dans un appareil de radiologie et,
plus particulièrement, un dispositif de régulation de la pression du fluide de refroidissement
du tube à rayons X dans un ensemble radiogène.
[0002] Un tube à rayons X est constitué d'une cathode et d'une anode, enfermées dans une
enveloppe étanche au vide permettant de réaliser l'isolement électrique entre ces
deux électrodes. La cathode est alimentée sous haute tension pour produire un faisceau
d'électrons bombardant l'anode sur une petite surface, qui constitue le foyer d'émission
des rayons X.
[0003] Lors de son fonctionnement, le tube à rayons X produit une forte chaleur, car seule
une faible proportion de l'énergie servant à produire le faisceau d'électrons entre
la cathode et l'anode est transformée en rayons X, le reste se transformant en chaleur.
Dans un ensemble radiogène, pour dissiper cette chaleur, le tube à rayons X est enfermé
dans une enceinte de protection, ou gaine. Entre le tube et la paroi interne de la
gaine circule un fluide de refroidissement qui s'échauffe au contact du tube, avant
de repasser dans un circuit pour être lui-même refroidi dans un échangeur, du type
à air ou à eau par exemple.
[0004] Ce fluide contenu dans l'enceinte est soumis à de fortes élévations de température
entraînant une dilatation de son volume, donc une possibilité de surpression à l'intérieur
de l'enceinte lorsque le tube travaille hors de sa plage normale d'utilisation. Or
la pression du fluide ne peut pas dépasser un seuil limite, de l'ordre de 4 bars sous
peine de détérioration de l'ensemble radiogène.
[0005] Deux types de solution pour résoudre les problèmes de surpression intervenant accidentellement
sont envisagés actuellement. D'une part, autoriser un plus grand volume de dilatation
du fluide de refroidissement et, d'autre part, contrôler la pression ou la température
de ce fluide.
[0006] Selon le premier type de solution, l'enceinte qui protège le tube à rayons X est
dotée d'une membrane élastique, autorisant des variations du volume de dilatation
du fluide de refroidissement, lors du fonctionnement normal du tube. Cependant, lors
de fortes augmentations de température entraînant des augmentations du volume de dilatation
du fluide dépassant la limite autorisée par la membrane, apparaissent soit des risques
de déchirure de cette membrane libérant alors tout le volume du fluide chaud, soit
environ 10 litres, à proximité du patient et du radiologue, soit des risques d'éclatement
du tube endommageant l'ensemble radiogène, qui peut aussi devenir dangereux.
[0007] De plus, la tendance actuelle vise à réduire au maximum les dimensions de l'ensemble
radiogène, empêchant l'augmentation du volume de dilatation. Quant au choix d'une
enceinte rigide et fermée pour limiter au maximum les projections du fluide, il s'avère
plus dangereux en cas de forte surpression du fluide dans l'enceinte.
[0008] Afin d'éviter de tels risques, le second type de solution prévoit des dispositifs
de sécurité comportant des capteurs de pression ou de température du fluide de refroidissement.
Mais, en raison de l'évolution continuelle des tubes à rayons X vers des puissances
de plus en plus grandes et surtout vers des capacités calorifiques d'anode de plus
en plus importantes, associée à une limitation de l'encombrement de l'ensemble radiogène,
le risque de surpression du fluide dans la gaine a considérablement augmenté. Ainsi,
dans le cas d'un examen de radiologie relativement long au cours duquel la température
du fluide de refroidissement est proche de sa valeur limite supérieure et la chaleur
emmagasinée dans l'anode est à son maximum, tout arrêt du processus de refroidissement
de à une panne de courant par exemple, provoquera une augmentation importante de la
température du fluide, pouvant être préjudiciable, même si les dispositifs de sécurité
précédemment cités ont parfaitement fonctionné. En effet, l'anode étant à son maximum
de température, elle va libérer la chaleur emmagasinée par rayonnement vers le fluide
qui n'est plus refroidi. Si de plus, le tube à rayons X casse à cet instant précis,
la chaleur de l'anode est instantanément cédée au fluide. On constate alors que les
systèmes de sécurité n'ont fait que couper la puissance d'alimentation du tube à rayons
X, mais n'ont pas évité les risques de surpression du fluide dans l'enceinte de protection.
[0009] Le but de la présente invention est de réaliser un dispositif de sécurité évitant
toute surpression dangereuse du fluide de refroidissement d'un tube à rayons X dans
sa gaine de protection, fonctionnant automatiquement dès que le seuil de pression
fixé est dépassé et ne libérant qu'un faible volume de fluide nécessaire à faire retomber
la pression en-dessous du seuil maximum choisi.
[0010] Pour cela, le dispositif de sécurité pour un appareil de radiologie, comprenant un
tube à rayons X enfermé dans une gaine de protection dans laquelle circule un fluide
de refroidissement, est constitué par une cavité rigide hermétique et étanche au vide,
reliée à la gaine par un raccord hydraulique de grand débit, destinée à s'ouvrir mécaniquement
et automatiquement sous l'effet du fluide, pour une pression de celui-ci supérieure
à un seuil de pression fixé.
[0011] D'autres buts, avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture
de la description suivante d'exemples de réalisation, illustrés par les dessins ci-annexés
dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe transversale d'un premier exemple de réalisation
d'un dispositif de sécurité selon l'invention ;
- la figure 2 est une vue en coupe transversale d'un second exemple de réalisation d'un
dispositif de sécurité selon l'invention ;
- la figure 3 est une vue en coupe transversale du second exemple de réalisation, après
déclenchement de la sécurité ;
- la figure 4 est une vue de dessus du second exemple de réalisation du dispositif ;
- les figures 5 et 6 sont des vues en coupe transversale de deux autres variantes du
second exemple de réalisation du dispositif selon l'invention.
[0012] Les éléments portant les mêmes références sur les différentes figures remplissent
les mêmes fonctions en vue des mêmes résultats.
[0013] Le premier exemple de réalisation du dispositif de sécurité selon l'invention, représenté
par la vue en coupe transversale de la figure 1, comprend une cavité 10, de forme
cylindrique par exemple, rigide et hermétique, parfaitement étanche au vide, pour
assurer, d'une part, un remplissage sous vide de l'ensemble radiogène avec le fluide
de refroidissement et, d'autre part, un bon fonctionnement de la gaine de protection.
[0014] Cette cavité 10 est reliée au circuit du fluide de refroidissement, c'est-à-dire
à la gaine ou bien aux tuyaux du circuit, par un raccord hydraulique de grand débit
1. A l'intérieur de la cavité 10, face à ce raccord 1, est disposée une feuille de
carbone 2 d'épaisseur calibrée, assurant l'étanchéité en fonctionnement normal du
tube à rayons X mais se rompant pour une valeur de surpression du fluide de refroidissement
déterminée - entre 2 et 4 bars par exemple - permettant ainsi au fluide de remplir
presque instantanément la cavité 10. Cette cavité peut être sous basse pression initialement.
On dispose de plus un contact électrique 3 entre un indicateur extérieur à l'appareil
et la feuille de carbone 2, fermé électriquement par ladite feuille de carbone 2,
indiquant ainsi le fonctionnement du dispositif de sécurité.
[0015] Pour obtenir un volume de dilatation important en cas de surpression du fluide de
refroidissement, sans utiliser une cavité 10 trop volumineuse, on peut prévoir une
cavité élastique 60, extérieure à la cavité rigide 10 et reliée à elle par une valve
5, tarée pour s'ouvrir lors d'une faible surpression - 0,5 bar par exemple - autorisant
un volume supplémentaire 6 au volume de la cavité 10 qui reçoit l'onde de choc. Cette
cavité élastique 60 complémentaire peut être une vessie gonflable en caoutchouc.
[0016] Dans un exemple de réalisation pratique, la Demanderesse a construit un dispositif
de sécurité avec une plaque de carbone 2 de 100 mm de diamètre, ce qui autorise une
précision de ± 15 % sur la pression de rupture de la feuille.
[0017] Cette solution comportant la cavité élastique 60 présente l'avantage, d'abord d'offrir
un volume de dilatation supplémentaire sans occuper de place, lors du fonctionnement
normal du tube à rayons X et sans accroître le poids de l'appareil de radiologie et
ensuite de visualiser le fonctionnement du dispositif de sécurité.
[0018] Le deuxième exemple de réalisation du dispositif de sécurité, représenté selon une
coupe transversale sur la figure 2, résout deux problèmes propres à l'ensemble radiogène
: le premier étant la dilatation normale du volume du fluide dans la gaine de protection
du tube à rayons X sans accroissement des dimensions de celle-ci et le second étant
la sécurité en cas de surpression du fluide au-delà des limites prévues.
[0019] Le dispositif comporte une cavité rigide 10, de forme cylindrique par exemple, composée
de deux parties 11 et 12 reliées hermétiquement par un soufflet métallique étanche
18 et par une entretoise de protection 19 parallèle au soufflet, placée vers l'intérieur
de la cavité. Les deux parties 11 et 12 sont de plus maintenues solidaires par des
tiges 13, dites de rupture, et des tiges 14 dites de guidage, placées à l'extérieur
du soufflet 18, alternativement.
[0020] Les tiges de rupture 13 sont calibrées pour une pression de rupture donnée - 2 à
4 bars - s'exerçant sur la face interne de la cavité, intérieure au seuil de pression
P
S fixé.
[0021] La partie 11 est reliée au circuit du fluide de refroidissement, - à la gaine par
exemple -, par un raccord hydraulique 1 à grand débit. A l'intérieur de la cavité
10 est fixée par son pourtour, une membrane 15 étanche et élastique, - en caoutchouc
par exemple -, pouvant se déplacer entre deux positions extrêmes 15a et 15b.
[0022] Lors du fonctionnement normal du tube à rayons X, le fluide de refroidissement se
dilate dans la cavité 10 entre ces deux positions extrêmes de la membrane 15. Lorsque
la pression du fluide dépasse le seuil de pression P
S fixé et autorisé par la position extrême 15b de la membrane 15, la membrane se déchire
et simultanément les tiges de rupture 13 sont rompues et le soufflet 18 s'allonge
pour agrandir instantanément le volume de la cavité 10, rempli par le fluide. Cependant
les tiges de guidage 14 ont maintenu les parties 11 et 12 parallèles entre elles.
[0023] La figure 3 est une vue analogue à celle de la figure 2 mais après déclenchement
du dispositif de sécurité sous l'effet d'une surpression du fluide de refroidissement
au-dessus du seuil de pression P
S autorisé. Le volume initial de la cavité 10 s'est agrandi d'un volume supplémentaire
100, ce qui rend visible le déclenchement de cette sécurité pour l'utilisateur de
l'appareil de radiologie.
[0024] Pour faciliter le déchirement de la membrane 15 en cas de surpression, on peut ajouter
une pointe coupante 17 sur la face interne de la partie 12 de la cavité 10, comme
le montrent les figures 2 et 3.
[0025] Cette pointe 17 peut être protégée par de la mousse 17a, afin d'éviter une déchirure
accidentelle de la membrane 15 lors d'une dilatation normale du fluide de refroidissement
amenant cette membrane en position extrême 15b. Ce n'est qu'en cas de surpression
du fluide, lorsque la membrane 15 s'écrase contre la paroi interne de la cavité 10,
que la mousse 17a s'écrase, laissant apparaître la pointe 17.
[0026] La figure 4 est une vue de dessus du dispositif de sécurité, selon le second exemple
de réalisation, montrant la disposition alternée des tiges de guidage 14 et des tiges
de rupture 13.
[0027] Une variante de ce second exemple de réalisation du dispositif de sécurité selon
l'invention est représentée sur la figure 5 qui est une vue selon une coupe transversale.
La membrane 15 est équipée d'un clapet de surpression de grand débit 40, en remplacement
de la solution de son déchirement par la pointe 17.
[0028] Selon une autre variante de ce second exemple de réalisation représentée en figure
6, le dispositif de fixation des deux parties 11 et 12 de la cavité 10 entre elles
est constitué par au moins trois systèmes à bille 20 placés sur la face externe de
la partie 12. La bille 130 de chaque système est maintenue dans une gorge 140 pratiquée
dans la partie 11 par un ressort 150 dont le tarage est tel que, pour une surpression
du fluide dans la cavité 10, la bille sort de sa gorge et libère l'expansion du soufflet
métallique 18.
[0029] Un exemple pratique a été réalisé par la Demanderesse, pour un ensemble radiogène
fonctionnant avec 10 litres de fluide de refroidissement, avec une cavité cylindrique
de diamètre intérieur 160 mm, de diamètre extérieur 200 mm et de hauteur totale 70
mm : il autorise un volume de dilatation normal pour le fluide de 1,3 litre et, en
cas de surpression, il offre un volume supplémentaire de 4,5 litres pour une hauteur
du soufflet de 300 mm. De telles valeurs sont très bien adaptées à une utilisation
sur un appareil de radiologie.
[0030] Un contact électrique 110 (figure 4) peut être ajouté, reliant les deux parties 11
et 12 de la cavité 10 quelle que soit la variante de réalisation et destiné à signaler
le fonctionnement du dispositif de sécurité à un indicateur extérieur, en cas de surpression
du fluide.
[0031] Le dispositif de sécurité pour un ensemble radiogène qui vient d'être décrit présente
l'avantage de se déclencher automatiquement dès que le seuil de pression P
S, fixé pour éviter tout endommagement du tube, est dépassé, sans qu'il soit possible
de le neutraliser extérieurement ni que son fonctionnement soit bloqué par une panne
de courant par exemple. Pouvant être soit placé sur la gaine de protection du tube,
soit relié aux tuyaux du circuit du fluide de refroidissement, ce dispositif est aisément
adaptable à tout appareil de radiologie, sans en accroître ni les dimensions ni le
poids total.
1. Dispositif de sécurité pour un ensemble radiogène comprenant un tube à rayons X enfermé
dans une gaine de protection et refroidi par un fluide provenant d'un circuit de refroidissement
et circulant entre le tube et la paroi interne de la gaine, caractérisé en ce qu'il
est constitué par une cavité (10) rigide, hermétique et étanche au vide, reliée au
circuit du fluide de refroidissement par un raccord hydraulique (1) de grand débit,
ladite cavité étant destinée à s'ouvrir mécaniquement et automatiquement sous l'effet
du fluide, pour une pression de celui-ci supérieure à un seuil de pression fixé (PS).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'à l'intérieur de la cavité
(10) en face du raccord hydraulique (1), est placée une feuille de carbone (2) destinée
à assurer l'étanchéité de la cavité (10) pendant le fonctionnement normal de l'ensemble
radiogène, et dont l'épaisseur est calibrée pour être rompue lorsque la pression du
fluide de refroidissement est supérieure audit seuil de pression (PS).
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'une cavité complémentaire
(60), élastique et étanche, est reliée à la cavité rigide (10) par une valve (5) tarée
pour s'ouvrir lors d'une faible surpression du fluide.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la cavité rigide, hermétique
et étanche (10) est composée de :
- deux parties (11 et 12) reliées hermétiquement par un soufflet métallique étanche
(18) et par une entretoise de protection (19) placée parallèlement au soufflet (18)
vers l'intérieur de la cavité (10), les deux parties (11 et 12) étant maintenues solidaires
par un dispositif de fixation placé à l'extérieur du soufflet,
- une membrane (15) étanche et élastique fixée à l'intérieur de ladite cavité (10)
par son pourtour et pouvant s'y déplacer entre deux positions extrêmes (15a et 15b),
et en ce que, lorsque la pression du fluide de refroidissement dépasse ledit seuil
de pression (P
S) dans la gaine, la membrane (15) se déchire et le dispositif de fixation se rompt,
libérant l'allongement du soufflet (18) pour accroître le volume de la cavité (10).
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que le dispositif de fixation
des deux parties (11 et 12) de la cavité (10) comprend des tiges de guidage (14) et
des tiges de rupture (13) disposées alternativement autour de la cavité (10).
6. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que le dispositif de fixation
des deux parties (11 et 12) de la cavité (10) comprend au moins trois systèmes à bille
(20), dont chaque bille (130) est maintenue dans une gorge (140), pratiquée dans la
partie (11), par un ressort (150) dont le tarage est tel que la bille sort de sa gorge
et libère l'expansion du soufflet métallique (18) par une pression du fluide supérieure
audit seuil (PS).
7. Dispositif selon l'une des revendications 4, 5 ou 6, caractérisé en ce que la face
interne de la partie (12) de la cavité (10) est dotée d'une pointe coupante (17),
servant à déchirer ladite membrane (15), protégée par de la mousse.
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que la pointe coupante (17)
est protégée par une couche de mousse.
9. Dispositif selon l'une des revendications 4, 5 ou 6, caractérisé en ce que la membrane
(15) est équipée d'un clapet de surpression de grand débit (40).
10. Dispositif selon l'une des revendications précédentes 4 à 9, caractérisé en ce qu'il
comporte de plus un contact électrique (110) reliant les deux parties (11 et 12) de
la cavité (10) et connecté à un indicateur extérieur à l'ensemble radiogène, destiné
à signaler le fonctionnement du dispositif de sécurité quand la pression du fluide
dépasse le seuil de pression (PS).