[0001] La présente invention concerne une bougie à flamme pour moteur à combustion interne
du type diesel, comprenant un corps principal pourvu d'au moins un corps de chauffe,
d'un orifice calibré pour l'amenée de combustible, d'une chambre d'évaporation entourant
au moins partiellement le corps de chauffe et d'une chambre de mélange pour mélanger
un flux d'air avec du combustible vaporisé, cette chambre de mélange étant ménagée
au moins partiellement autour dudit corps de chauffe et disposée dans le prolongement
de ladite chambre de vaporisation.
[0002] Ce type de bougies à flamme est couramment utilisé sur les moteurs diesel, en particulier
les moteurs de véhicules, de machines de chantier, de bateaux etc., et sont notamment
décrites dans la demande de brevet allemand DE 36 02 236 A1 publiée avant examen.
Ces bougies comportent un corps principal sensiblement cylindrique, à l'intérieur
duquel est monté le corps de chauffe partiellement entouré d'une paroi cylindrique
qui ménage avec le corps de chauffe un espace appelé chambre d'évaporation. A la base
ou à l'extrémité libre de cette bougie est disposé un manchon sensiblement cylindrique
qui entoure partiellement l'extrémité du corps de chauffe et qui prolonge la chambre
de vaporisation. Ce manchon est perforé et est disposé dans un canal d'amenée d'un
flux d'air, ce qui a pour effet de provoquer l'aspiration du combustible vaporisé
dans la chambre de vaporisation et de mélanger ce combustible vaporisé avec ledit
flux d'air. Ce mélange, qui se fait dans la chambre de mélange définie par ce manchon
sensiblement cylindrique, est enflammé par le corps de chauffe porté au rouge, ce
qui a pour effet d'engendrer une flamme dont la base est localisée à l'intérieur de
la chambre de mélange et qui s'étend dans la direction dans laquelle se dirige ledit
flux d'air.
[0003] Le manchon perforé définissant la chambre de mélange tel qu'il est actuellement utilisé,
présente de multiples inconvénients. D'une part, on constate un dépôt de calamine
relativement important au niveau du corps de chauffe, ce qui a pour effet de limiter
très fortement la durée de vie de la bougie, et d'autre part, la base de la flamme
est relativement peu stable du fait qu'elle se situe au niveau de plusieurs orifices
de faibles dimensions ménagés dans la paroi du manchon et au niveau de la base ouverte
de ce manchon. Enfin, les vitesses du flux d'air admissible avec ce type de manchon
ne dépassent guère 20m/s, ce qui constitue un handicap majeur, du fait que la bougie
s'éteint dès que la vitesse du flux d'air dépasse cette valeur, c'est-à-dire dès que
le moteur accélère. Or, on a tendance actuellement a maintenir cette flamme allumée
pendant quelques temps au delà du temps de démarrage du moteur, ou au cours de certaines
phases critiques du fonctionnement de ce moteur, pour éviter ou réduire la pollution
par les hydrocarbures imbrûlés, qui se manifeste généralement par une nuée de fumée
évacuée par les tubulures d'échappement.
[0004] La présente invention se propose de pallier l'ensemble de ces inconvénients en réalisant
une bougie à flamme garantissant une meilleure qualité de la flamme produite, une
meilleure stabilité de cette flamme même pour des flux d'air dont la vitesse est très
sensiblement supérieure à celle des flux d'air actuellement admissibles pour ce type
de bougies.
[0005] Dans ce but, la bougie à flamme selon l'invention est caractérisée en ce que ladite
chambre de mélange est définie par un canal ouvert à ses deux extrémités et dont l'axe
correspond au moins approximativement à la direction du flux d'air, ce canal étant
disposé transversalement par rapport au corps de chauffe, et comportant un étranglement
central dans lequel se situe l'extrémité libre dudit corps de chauffe.
[0006] Selon une première forme de réalisation, ledit canal comporte un orifice d'entrée
du flux d'air dont la section a une surface supérieure à celle de la section d'un
orifice de sortie du mélange d'air et de combustible vaporisé.
[0007] Selon un autre mode de réalisation, ledit canal comporte un orifice d'entrée du flux
d'air dont la section a une surface inférieure à celle de la section d'un orifice
de sortie du mélange d'air et de combustible vaporisé.
[0008] D'une manière particulièrement avantageuse, la chambre de mélange et ledit canal
sont ménagés dans une douille montée à une extrémité du corps principal dans le prolongement
de la chambre de vaporisation.
[0009] Dans le cas de cette réalisation, ladite douille a une forme sensiblement cylindrique.
[0010] L'axe du canal traversant peut être sensiblement perpendiculaire à l'axe de la douille.
[0011] Selon une variante, l'axe du canal traversant peut former un angle aigu avec l'axe
de la douille.
[0012] D'après une autre forme de réalisation, la bougie peut comporter plusieurs canaux
traversants sensiblement parallèles et orientés selon l'axe du flux d'air.
[0013] D'après une autre forme de réalisation, la bougie peut comporter plusieurs corps
de chauffe dont au moins une partie des tronçons d'extrémité est localisée dans ladite
chambre de mélange.
[0014] Selon une variante qui peut être retenue dans certains cas, le canal peut comporter
au moins une ouverture dont l'axe est sensiblement parallèle à l'axe de la bougie.
[0015] La présente invention sera mieux comprise en référence à la description d'exemples
de réalisation et du dessin annexé dans lequel :
les figures 1A et 1B illustrent une bougie à flamme selon l'art antérieur,
la figure 2 illustre une vue en coupe axiale d'une première forme de réalisation d'une
bougie à flamme selon l'invention,
la figure 3 représente une vue en coupe axiale d'une autre forme de réalisation d'une
bougie à flamme selon l'invention,
la figure 4 représente une vue en coupe axiale d'une variante de la forme de réalisation
illustrée par la figure 3,
la figure 5 représente une vue en coupe d'une autre forme de réalisation de la bougie
selon l'invention,
la figure 6 représente une vue en coupe axiale d'une variante de la bougie illustrée
par la figure 2,
la figure 7 représente une vue schématique d'un profil particulier du canal transversal
de la douille d'une bougie selon l'invention
la figure 8 représente une vue schématique illustrant un agencement particulier des
composants de la bougie selon l'invention, et
la figure 9 représente un autre agencement des composants de la bougie de la figure
8.
[0016] En référence aux figures 1A et 1B, la bougie à flamme illustrant l'art antérieur
et respectivement représentée en élévation par la figure 1A et en coupe axiale par
la figure 1B, comporte un corps principal 10 dont le tronçon d'extrémité inférieure
11 est fileté pour permettre sa mise en place par vissage au moyen d'un écrou 12 sur
le bloc d'un moteur du type diesel. Le corps principal 10 est creux et contient un
corps de chauffe 13 contenant d'une manière connue en soi et décrite notamment par
la demande de brevet allemand publiée avant examen DE 38 25 013 A1, une ou plusieurs
résistances chauffantes 14. Le corps de chauffe se termine à l'extrémité supérieure
de la bougie par une borne de raccordement 15 sur laquelle est vissée un écrou de
serrage 16.
[0017] A l'intérieur du corps principal 10 est monté un élément tubulaire 17, coaxial au
corps de chauffe 13, et qui définit une chambre de vaporisation 18 qui correspond
à l'espace ménagé entre le corps de chauffe 13 et l'élément tubulaire 17.
[0018] Le corps principal est également équipé d'une tubulure 19 assurant l'amenée du fluide
combustible vers la chambre de vaporisation 18 à travers un filtre 20 et un orifice
calibré 21.
[0019] A l'extrémité inférieure, la bougie comporte un manchon tubulaire 22 qui prolonge
le corps principal 10 de la bougie et entoure le tronçon d'extrémité du corps de chauffe
13. Le manchon a une forme cylindrique et est ouvert à ses deux extrémités de telle
manière qu'il communique par le haut avec la chambre de vaporisation 18 et qu'il laisse
échapper vers le bas le mélange d'air et de combustible vaporisé. Ce manchon comporte
une série d'ouvertures latérales, par exemple une double rangées d'ouvertures circulaires
23 qui sont destinées, d'une part à laisser entrer une partie du flux d'air matérialisé
par la flèche A et d'autre part, à laisser s'échapper le mélange air-combustible vaporisé
enflammé par le corps de chauffe porté au rouge, matérialisé par la flèche B.
[0020] Comme mentionné précédemment, cette réalisation présente un certain nombres d'inconvénients
et favorise le dépôt de calamine sur le corps de chauffe, ce qui a pour effet de réduire
considérablement la durée de vie de la bougie à flamme.
[0021] Les différentes formes de réalisation d'une bougie à flamme selon l'invention diffèrent
de celles de l'art antérieur par la suppression du manchon 22 et son remplacement
par une douille fermée à une de ses extrémités et percée de part en part pour définir
un canal transversal qui traverse une chambre de mélange dans laquelle s'effectue
le mélange air-combustible vaporisé.
[0022] Dans la réalisation représentée par la figure 2, ce canal transversal 31 présente
un étranglement central et l'extrémité inférieure du corps de chauffe 13 est approximativement
localisée en son centre. Il présente une forme de tube Venturi délimité par un orifice
tronconique 33 qui sert d'entrée au flux d'air A et un orifice tronconique 34 qui
sert d'orifice d'évacuation du mélange air-combustible vaporisé B. Dans cette réalisation
les sections des orifices 33 et 34 sont sensiblement identiques. L'axe de ce canal
31 est approximativement perpendiculaire à l'axe du corps de chauffe 13. La douille
30 est constituée d'une pièce rapportée engagée dans un évidement annulaire approprié
ménagé à l'extrémité du corps principal 10 de la bougie. Les autres composants de
cette bougie à flamme sont identiques ou similaires à ceux décrits précédemment en
référence aux figures 1 et 2. Dans une construction particulière, le canal peut être
pourvu d'une ou de plusieurs ouvertures ayant un axe sensiblement parallèle à l'axe
de la bougie. Une telle ouverture 35 est représentée en traits interrompus. Elle n'est
pas obligatoire, mais peut offrir des avantages pour certaines utilisations.
[0023] La figure 3 illustre une forme de réalisation dans laquelle la douille 30 est pourvue
d'un canal transversal 31 dont les parois latérales sont divergentes dans la direction
du flux d'air défini par la flèche A et définissent un orifice d'entrée 43 de section
inférieure à celle de l'orifice de sortie 44. Dans cette réalisation, le flux sortant
B, c'est-à-dire du mélange air-combustible vaporisé, subit un ralentissement à travers
le canal 31, ce qui peut constituer un avantage pour certains moteurs. Une construction
particulière peut comporter une ouverture 55 ayant les mêmes fonctions que l'ouverture
35.
[0024] La réalisation illustrée par la figure 4 diffère de la réalisation précédente par
le fait que les parois latérales du canal transversal 31 ménagé dans la douille 30
sont convergents et définissent un orifice d'entrée 53 de section supérieure à celle
de l'orifice de sortie 54. Cette forme de réalisation engendre une accélération du
flux sortant par rapport au flux d'air incident défini par la flèche A. Cette caractéristique
est particulièrement adaptée à certains moteurs et contribue à empêcher le dépôt de
calamine sur le corps de chauffe, par conséquent à augmenter la durée de vie de la
bougie à flamme. Comme précédemment, il est possible de prévoir une ou plusieurs ouvertures
45 identiques aux ouvertures 35 et 55.
[0025] La figure 5 illustre un autre mode de réalisation de la douille 30, dans lequel le
canal 31 présente des parois cylindriques. En d'autres termes, la section transversale
de ce canal est sensiblement constante dans ses parties extrêmes et les orifices d'entrée
63 et de sortie 64 ont des sections identiques. On notera que l'extrémité du corps
de chauffe se situe sensiblement au niveau de l'axe du canal 31. Une ou plusieurs
ouvertures 65 peuvent être prévues.
[0026] La figure 6 illustre une variante de la bougie à flamme représentée par la figure
2. Dans l'exemple représenté, le corps de chauffe se prolonge au delà de l'axe du
canal transversal 31 ménagé dans la douille 30 et aboutit dans un évidement 40 prévu
dans la base de la douille 30. De ce fait, la chambre de mélange est entièrement traversée
par le tronçon d'extrémité du corps de chauffe. Une ou plusieurs ouvertures 35 peuvent
être prévues, comme dans l'exemple illustré par la figure 2.
[0027] La figure 7 illustre schématiquement un profil particulier des parois latérales du
canal transversal 31 ménagé dans une douille 30. L'orifice orienté vers le flux d'air
A présente des parois qui forment avec l'axe du canal 31 un angle α compris entre
15 et 75° et de préférence voisin de 60°. Ces parois s'incurvent ensuite par rapport
à cet axe et leur angle par rapport à cet axe passe progressivement de 0 à 45, voire
90°. Le canal peut comporter une ou plusieurs ouvertures 75.
[0028] D'une manière générale, le profil des parois du canal 31 peut être modifié à l'infini
en fonction des résultats que l'on souhaite obtenir. Dans la plupart des cas, ce canal
présente avantageusement un étranglement au niveau du corps de chauffe, ce qui permet
d'enregistrer une accélération du flux d'air à cet endroit, ce phénomène contribuant
à empêcher le dépôt de calamine sur ce composant.
[0029] La figure 8 illustre schématiquement une forme de réalisation dans laquelle la bougie
comporte deux corps de chauffe disposés parallèlement entre eux et à la suite l'un
de l'autre dans le canal 31 ménagé transversalement à travers la douille 30. Comme
précédemment, le canal peut comporter une ou plusieurs ouvertures 85.
[0030] La figure 9 illustre schématiquement une bougie à flamme dans laquelle deux corps
de chauffe 50 et 60 sont disposés parallèlement entre eux à l'intérieur respectivement
de deux canaux traversants 31A et 31B qui sont couplés dans leur partie centrale pour
définir la chambre de mélange. Pour certaines utilisations, le canal peut comporter
une ou plusieurs ouvertures 95.
[0031] La présente invention n'est pas limitée aux formes de réalisation décrites ci-dessus,
mais peut subir différentes modifications et se présenter sous diverses variantes
évidentes pour l'homme de l'art. En particulier, la forme et le profil des parois
du canal transversal peuvent être modifiés et l'axe de ce canal, au lieu d'être perpendiculaire
à l'axe de la douille, pourrait former un angle aigu avec lui. Il en est de même du
nombre des canaux transversaux ainsi que du nombre des corps de chauffe dont le tronçon
d'extrémité est localisé à l"intérieur du ou des canaux transversaux. Ces différentes
formes de réalisation s'adaptent aux différents moteurs et ont toutes pour but d'augmenter
la qualité de la flamme ainsi que sa stabilité et de préserver les corps de chauffe
de la calamine, ce qui revient à augmenter la durée de vie de la bougie.
1. Bougie à flamme pour moteur à combustion interne du type diesel, comprenant un corps
principal pourvu d'au moins un corps de chauffe, d'un orifice calibré pour l'amenée
de combustible, d'une chambre d'évaporation entourant au moins partiellement le corps
de chauffe et d'une chambre de mélange pour mélanger un flux d'air avec du combustible
vaporisé, cette chambre de mélange étant ménagée au moins partiellement autour dudit
corps de chauffe et disposée dans le prolongement de ladite chambre de vaporisation,
caractérisée en ce que ladite chambre de mélange (32) est définie par un canal (31)
ouvert à ses deux extrémités et dont l'axe correspond au moins approximativement à
la direction du flux d'air (A) , ce canal étant disposé transversalement par rapport
au corps de chauffe (13), et comportant un étranglement central dans lequel se situe
l'extrémité libre dudit corps de chauffe (13).
2. Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit canal (31) comporte
un orifice d'entrée (43) du flux d'air dont la section a une surface inférieure à
celle de la section d'un orifice de sortie (44) du mélange d'air et de combustible
vaporisé.
3. Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit canal comporte un orifice
d'entrée (53) du flux d'air dont la section a une surface supérieur à celle de la
section d'un orifice de sortie (54) du mélange d'air et de combustible vaporisé.
4. Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce que la chambre de mélange (32)
et ledit canal (31) sont ménagés dans une douille (30) montée à une extrémité du corps
principal (10) dans le prolongement de la chambre de vaporisation (18).
5. Bougie selon la revendication 4, caractérisée en ce que ladite douille (30) a une
forme sensiblement cylindrique.
6. Bougie selon la revendication 4, caractérisée en ce que l'axe du canal traversant
(31) est sensiblement perpendiculaire à l'axe de la douille (30).
7. Bougie selon la revendication 4, caractérisée en ce que l'axe du canal traversant
(31) forme un angle aigu avec l'axe de la douille (30).
8. Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte plusieurs canaux
traversants (31a, 31b) sensiblement parallèles et orientés selon l'axe du flux d'air.
9. Bougie selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte plusieurs corps
de chauffe (50, 60) dont au moins une partie des tronçons d'extrémité est localisée
dans ladite chambre de mélange.
10. Bougie selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit canal (31) comporte au
moins une ouverture dont l'axe est sensiblement parallèle à l'axe de la bougie.