[0001] La présente invention concerne un siège destiné au travail debout.
[0002] On connaît, par le brevet FR-2 473 864, un siège pour travail debout comportant une
surface d'assise plane prolongée par un appui de bassin de forme bombée ; cette assise
est portée par un bâti présentant, soit une colonne centrale munie d'un piètement
en étoile à plusieurs branches, soit un montant à deux branches, agencées en "V" ou
en "lambda", et qui sont pourvues chacune d'une traverse horizontale en appui sur
le sol de manière à ce que l'utilisateur du siège puisse faire reposer ses pieds sur
la traverse située à l'avant. On connaît également, par la demande internationale
WO-84/04 235, un siège pour travail debout comportant une assise de forme particulière
procurant à la fois un appui fessier vers l'arrière et un appui des cuisses vers l'avant
; dans ce dernier brevet, il est proposé plusieurs types de socles prévus pour recevoir
cette assise à l'extrémité d'un montant vertical, ou légèrement incliné vers l'avant,
qui est coudé à sa partie inférieure pour rejoindre la zone médiane d'un piètement
en "U", lequel est muni d'un jeu de quatre roulettes roulant sur le sol pour faciliter
les déplacements du siège.
[0003] Les deux types de sièges pour travail debout proposés dans les deux brevets précédents
présentent, à l'usage, un certain nombre d'inconvénients liés, soit à l'encombrement
trop important de leur piètement, soit à leur instabilité. En particulier, le piètement
en étoile à plusieurs branches du premier siège, s'il est pratiquement devenu obligatoire
dans le domaine des chaises professionnelles classiques, n'offre aucun avantage de
stabilité pour un siège employé dans la station debout et, au contraire, il encombre
grandement les pieds de l'utilisateur, avec le risque non négligeable que ce dernier
ne s'y empêtre. De même, il n'est pas souhaitable que l'utilisateur contribue à maintenir
son siège avec ses pieds, en les faisant reposer sur des traverses placées en équerre
à l'extrémité des branches en "V" ou en "lambda" du piètement ; dans ce dernier cas,
non seulement l'encombrement du socle est important, mais les deux traverses matérialisent
au sol deux axes préférentiels autour desquels le siège peut basculer. Par ailleurs,
dans le siège décrit dans la demande internationale citée, le piètement en "U" muni
de ses roulettes doit être doté, pour être fermement maintenu sur le sol, d'un béquet
arrière lui interdisant de reculer lorsque l'utilisateur aborde l'assise, ce qui n'est
pas suffisant pour assurer une sécurité correcte ; en outre, le "U" du piètement a
une forme générale anguleuse, carrée ou triangulaire, présentant donc des arêtes droites
autour desquelles le siège peut facilement encore basculer.
[0004] La présente invention vise à remédier à ces inconvénients en proposant un siège destiné
au travail debout, comportant une assise fixée à l'extrémité supérieure d'une colonne
inclinée de bas en haut et d'arrière en avant du siège, caractérisé en ce que ladite
colonne est reliée, par son extrémité inférieure, à la partie centrale d'un piètement
horizontal en forme d'arc, ouvert vers l'avant dudit siège de manière à ce que l'aplomb
de ladite assise soit située juste au niveau ou en arrière de la ligne virtuelle joignant
les deux extrémités de ce même arc.
[0005] Préférentiellement, l'arc du piètement est un demi-cercle outrepassé, ou en "fer
à cheval", de sorte qu'à l'avant du piètement, cet arc est légèrement rentrant.
[0006] Le dégagement procuré sous l'assise par l'inclinaison de la colonne et par l'ouverture
en arc du piètement permet de ne pas encombrer la zone où reposent les pieds de l'utilisateur.
Par ailleurs, du fait que le piètement ne présente aucune arête susceptible de matérialiser,
sur le sol, un axe de basculement du siège, ce dernier est particulièrement stable.
La sécurité contre le renversement est encore notablement améliorée par la disposition
judicieuse de la position horizontale de l'assise portée par la colonne inclinée.
Ainsi, le centre de gravité du siège, qui passe normalement par l'assise, se trouve,
suivant l'invention, à l'aplomb de la surface délimitée au sol par l'arc du piètement
; toute instabilité latérale du siège est donc immédiatement compensée par un effet
de contrebalancement ramenant l'assise à sa position d'équilibre normale. Ce même
effet est également apparent pour un basculement provoqué vers l'avant du siège, notamment
dans la configuration préférentielle de l'invention pour laquelle l'arc du piètement
est légèrement supérieur à 180°.
[0007] Suivant une forme d'exécution préférée de l'invention, le piètement est constitué
par un tube, normalement rond, cintré en arc de cercle d'un diamètre d'environ 50
cm, les deux extrémités dudit tube étant écartés d'une distance moindre que ledit
diamètre et supérieure à l'écartement moyen des deux pieds d'une personne susceptible
d'utiliser le siège, soit normalement 40 cm.
[0008] Suivant une autre caractéristique de l'invention, les deux extrémités du tube formant
le piètement du siège sont pourvues de bouchons d'une matière anti-dérapante, offrant
une résistance au glissement sur le sol ; le cas échéant, un ensemble de patins anti-dérapants
supplémentaires sont répartis sous ledit tube. De cette manière, l'inclinaison vers
l'arrière de la colonne supportant l'assise n'est pas gênante quant à la stabilité
du siège vis à vis des efforts qui auraient tendance à provoquer son recul ; on a
même pu constater que, sur un sol relativement lisse et carrelé, les deux seuls bouchons
d'extrémité du piètement étaient suffisants pour interdire tout glissement.
[0009] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront mieux
de la description qui va suivre d'un mode de réalisation d'un siège donné à titre
d'exemple non limitatif en référence au dessin annexé sur lequel :
- la figure 1 est une vue en coupe du siège en position basse, montrant schématiquement
un utilisateur en position assise, genoux fléchis,
- la figure 2 est une vue en perspective arrière d'une première variante de réalisation
du siège,
- la figure 3 est une vue en coupe du siège en position haute, montrant schématiquement
un utilisateur en position assise, genoux tendus,
- la figure 4 est une vue en perspective avant d'une seconde variante de réalisation
du siège.
[0010] Le siège représenté sur les figures comporte, conformément à la présente invention,
une assise 1 fixée à l'extrémité supérieure d'une colonne 2, inclinée de bas en haut
et d'arrière en avant du siège, et supportée, à son extrémité inférieure, par une
embase ou piètement 3, en forme d'arc de cercle. Préférentiellement, ce piètement
3 est formé par cintrage d'un tube de section normalement circulaire, qui est avantageusement
lesté, et dont les deux extrémités sont pourvues de bouchons 4 préférentiellement
réalisés en un matériau anti-dérapant.
[0011] L'inclinaison de la colonne 2 peut varier de quelques degrés autour d'une valeur
moyenne de 20 degrés par rapport à la verticale, mais cette valeur n'est pas impérative
et dépend, dans une large mesure, de deux facteurs de dimensionnement principaux,
savoir le diamètre de l'arc du piètement 3 et la hauteur moyenne de la colonne 2,
de sorte que l'aplomb vertical de l'assise 1 ne dépasse jamais la ligne virtuelle
reliant les deux bouchons 4. En outre, la colonne 2 est pourvue d'un moyen de réglage
télescopique 5 de la hauteur de l'assise 1 qui, au maximum, atteint 90 cm ; le moyen
de réglage 5, par exemple par vérin à gaz, est commandé par un mécanisme de blocage
6 connu en soi, notamment pour les chaises professionnelles. Les figures 1 et 3 représentent
respectivement, d'une manière schématique, le siège avec la colonne 2 en position
basse, l'utilisateur s'appuyant sur l'assise 1 avec les genoux pliés, et le siège
avec la colonne 2 en position haute, l'utilisateur ayant les jambes tendues.
[0012] Suivant une caractéristique originale de la présente invention, l'assise 1 présente
la forme d'un cylindre horizontal, rigidement fixé au droit de la colonne 2 de sorte
que ladite assise 1 n'est pas orientable par rapport à l'axe de ladite colonne 2 ;
ceci permet d'éviter toute mauvaise utilisation du siège, qui doit normalement être
employé pour que les efforts s'exercent dans l'axe de la colonne 2.
[0013] Par ailleurs, le cylindre formant l'assise 1 peut avantageusement avoir un rayon
de 5 cm correspondant sensiblement à la courbe moyenne décrite par la face antérieure
de l'os ischion ; de cette manière, l'appui du fessier sur l'assise 1 peut être tout
à fait quelconque, soit très en avant, soit très en arrière sur ladite assise 1, la
courbure de cette dernière correspondant dans tous les cas à une position anatomique
offrant un confort maximum à l'utilisateur. Ce profil très neutre de l'assise 1 convient
donc particulièrement bien à un siège destiné au travail en station debout, pour lequel
on sait bien que les postures des utilisateurs sont très variées eu égard à leur tonus
musculaire, à la longueur de leurs jambes, et à leur état de fatigue. En outre, même
si, dans le mode d'exécution représenté sur les figures, l'axe de la colonne 2 passe
par un diamètre de l'assise 1, il est prévu que cette dernière puisse être basculée
en avant ou en arrière de ce même axe, parallèlement à elle-même, ceci afin de procurer
un réglage encore plus fin à l'utilisateur, lui permettant notamment de positionner
le cylindre de l'assise 1 sous ses cuisses. Le confort de l'assise 1 est également
améliorée par l'utilisation, dans sa fabrication, d'une matière ferme, quoique légèrement
souple, procurant un soutien naturellement adapté à l'anatomie du fessier et du bassin.
En outre, la largeur de l'assise 1 est prévue pour que l'utilisateur, une fois assis,
puisse, s'il le souhaite, poser ses mains de chaque côté de ses cuisses.
[0014] Dans sa variante d'exécution représentée sur la figure 4, l'assise 1 est pourvue
d'un béquet arrière 7 procurant à certains utilisateurs un appui de bassin. Ce béquet
7 peut s'étendre sur toute la longueur de l'assise 1 ou seulement sur sa partie centrale.
En outre, ce béquet 7, qui peut être relié de façon continue au cylindre de l'assise
1, est préférentiellement évidé, c'est-à-dire qu'il comporte deux bras latéraux 8
supportant, vers l'arrière de l'assise (1), un appui de bassin 9 pouvant être plan,
bombé ou, ainsi qu'il est représenté sur la figure 4, simplement cylindrique ; dans
ce dernier cas, le diamètre du cylindre formant l'appui de bassin 9 est très inférieur
à celui du cylindre formant l'assise 1. L'évidement du béquet arrière 7 est notamment
destiné à faciliter la préhension du siège, et sert également à délimiter une cuvette
dans laquelle certains utilisateurs peuvent plus ou moins poser leur fessier.
[0015] On a pu constater que le siège conforme à la présente invention était non seulement
très sûr mais également considéré comme très confortable par les utilisateurs qui
peuvent, du fait de sa géométrie variable, aussi bien en hauteur qu'en inclinaison
d'assise 1, leur permettre de choisir une position anatomique variable correspondant
à leur corpulence et à leur état de fatigue ; à cet égard, cette variabilité dans
les possibilités d'utilisation du siège permet, en cas de fatigue musculaire importante,
de trouver une position antalgique presque immédiatement.
1 - Siège destiné au travail debout, comportant une assise (1) fixée à l'extrémité supérieure
d'une colonne (2) inclinée de bas en haut et d'arrière en avant du siège, caractérisé
en ce que ladite colonne (2) est reliée, par son extrémité inférieure, à la partie
centrale d'un piètement (3) horizontal en forme d'arc, ouvert vers l'avant dudit siège
de manière à ce que l'aplomb de ladite assise (1) soit située juste au niveau ou en
arrière de la ligne virtuelle joignant les deux extrémités de ce même arc.
2 - Siège selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'arc du piètement (3) est
un demi-cercle outrepassé.
3 - Siège selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que
le piètement (3) est constitué par un tube, normalement rond, cintré en arc de cercle
d'un diamètre d'environ 50 cm, les deux extrémités dudit tube étant écartés d'une
distance moindre que ledit diamètre et supérieure à l'écartement moyen des deux pieds
d'une personne susceptible d'utiliser ledit siège.
4 - Siège selon la revendication précédente, caractérisé en ce que les deux extrémités
du tube formant le piètement (3) du siège sont pourvues de bouchons (4) préférentiellement
réalisés en un matériau anti-dérapant.
5 - Siège selon l'une quelconque des revendications 3 ou 4, caractérisé en ce qu'un ensemble
de patins antidérapants sont répartis sous le tube formant le piètement (3) du siège.
6 - Siège selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que
la colonne (2) est inclinée d'environ 20 degrés par rapport à la verticale.
7 - Siège selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que
la colonne (2) est pourvue d'un moyen de réglage télescopique (5) de la hauteur de
l'assise (1).
8 - Siège selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que
l'assise (1) présente la forme d'un cylindre horizontal, rigidement fixé au droit
de la colonne (2) de sorte à ne pas pouvoir être orientée autour de l'axe de ladite
colonne (2).
9 - Siège selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le cylindre formant
l'assise (1) a un rayon de 5 cm correspondant sensiblement à la courbe moyenne décrite
par la face antérieure de l'os ischion.
10 - Siège selon l'une quelconque des revendications 8 ou 9, caractérisé en ce que l'assise
(1) peut être basculée, parallèlement à elle-même, en avant ou en arrière de l'axe
de la colonne (2).
11 - Siège selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que l'assise
(1) est pourvue d'un béquet arrière (7) procurant à certains utilisateurs un appui
de bassin.
12 - Siège selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le béquet arrière
(7) est évidé.
13 - Siège selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le béquet arrière
(7) comporte deux bras latéraux (8) supportant vers l'arrière de l'assise (1) un appui
de bassin (9).
14 - Siège selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'appui de bassin
(9) du béquet arrière (7) est cylindrique.