[0001] La présente invention est relative à un dispositif de coupure électrique sans passage
naturel par zéro du courant.
[0002] Les réseaux électriques modernes font de plus en plus appel à la compensation série
par condensateurs pour contrôler le niveau de tension sur les lignes. Ceci a pour
conséquence de provoquer, en cas de défaut, ce qu'il est convenu d'appeler des "non-passages"
par zéro du courant.
[0003] On se référera au dessin dans lequel:
- la figure 1 est un diagramme d'un défaut asymétrique,
- la figure 2 est un schéma par blocs du dispositif de l'invention,
- la figure 3 est une vue schématique en coupe axiale du disjoncteur à allongement d'arc
utilisé dans le dispositif de coupure de l'invention.
[0004] La figure 1 est un diagramme du courant après apparition d'un défaut; il désignant
la la valeur minimale prise par le courant après quelques oscillations autour de la
composante apériodique ip.
[0005] Les disjoncteurs actuels à hexafluorure de soufre SF6 ont besoin, pour éteindre l'arc
qui se produit à l'ouverture des contacts, d'un passage par zéro du courant. Ce passage
peut être naturel et se produit toutes les demi-périodes en régime symétrique. Ce
passage peut aussi être provoqué par "hachage" dans le cas où le disjoncteur par son
soufflage, peut fixer le passage par zéro du courant.
[0006] Dans le cas où la valeur du courant il dépasse 15 à 20 A, le disjoncteur ne peut,
sans dispositif annexe tel que circuit oscillant, provoquer le passage par zéro du
courant.
[0007] Un but de l'invention est de réaliser un dispositif de coupure permettant d'obtenir
en toutes circonstances un passage par zéro du courant, permettant ainsi aux disjoncteurs
classiques à SF6 d'éteindre l'arc.
[0008] Le principe de l'invention est fondée sur le fait que pour atteindre le but recherché,
il faut augmenter la tension d'arc de manière à diminuer la composante apériodique
du courant de défaut.
[0009] L'invention a pour objet un dispositif de coupure sans passage naturel par zéro du
courant, caractérisé en ce qu'il comprend l'association en série d'un disjoncteur
à bon pouvoir de coupure et d'un disjoncteur à faible pouvoir de coupure mais possédant
des moyens pour allonger l'arc et augmenter la tension d'arc.
[0010] Dans un mode particulier de réalisation, le disjoncteur à faible pouvoir de coupure
comprend une enceinte remplie de gaz à bonnes propriétés diélectriques tel que l'hexafluorure
de soufre SF6, un premier et un second contacts d'arc, le second contact d'arc étant
déplaçable au moyen d'un mécanisme de manoeuvre, et une buse de soufflage traversée
par ledit second contact d'arc, et des moyens pour pour faire exécuter au premier
contact d'arc, à partir de l'instant de séparation des contacts d'arc, un déplacement
dans un sens opposé à celui du second contact d'arc.
[0011] Avantageusement, le déplacement peut être obtenu en solidarisant le premier contact
à un piston se déplaçant dans un cylindre, le piston étant déplacé par l'augmentation
de pression qui se produit dans la chambre de coupure en amont de la buse de soufflage
sous l'effet de l'échauffement créé par l'arc.
[0012] On ne confondra pas l'invention avec le dispositif décrit dans le document EP-A2-0239783
qui décrit l'association de deux disjoncteurs dont l'un coupe les charges ohmiques
et inductives et dont l'autre, qui s'ouvre un peu après le premier, coupe les courants
capacitifs. Dans ce montage, il n'est pas question de couper un courant qui ne passe
pas par zéro.
[0013] De même, on écartera le document DPS 641604 qui décrit un dispositif comprenant en
série un sectionneur et un disjoncteur, le sectionneur s'ouvrant plus tôt que le disjoncteur.
Ce dispositif n'est pas adapté pour couper les courants qui ne passent pas par zéro.
[0014] La figure 1 a déjà été commentée et on n'y reviendra pas.
[0015] La figure 2 montre que le dispositif de coupure selon l'invention comprend l'association
en série de deux disjoncteurs, l'un référencé 100, ayant un bon pouvoir de coupure,
l'autre référencé 200, n'ayant qu'un faible pouvoir de coupure mais étant doté de
moyens pour augmenter la résistance de l'arc. Les disjoncteurs sont manoeuvrés simultanément
ou avec un léger retard du disjoncteur 100 par rapport au disjoncteur 200.
[0016] Le disjoncteur 100 est de type connu et peut être par exemple le disjoncteur décrit
dans le brevet français n° 89 00 009 déposé le 2 janvier 1989 au nom de la demanderesse.
Un tel disjoncteur à hexafluorure de soufre à autosoufflage et à faible énergie de
manoeuvre possède un excellent pouvoir de coupure au passage par zéro du courant.
On peut, en variante, utiliser un disjoncteur autopneumatique ou à volume rempli d'huile.
[0017] Le disjoncteur 200 a un faible pouvoir de coupure, mais il est doté d'un moyen pour
augmenter la tension d'arc; dans un exemple de réalisation décrit dans la figure 3,
le moyen pour augmenter la tension d'arc est un moyen d'allongement dudit arc.
[0018] Le disjoncteur de la figure 3 comprend une enveloppe isolante 1, par exemple en porcelaine,
étanche, remplie de gaz à bonnes propriétés diélectriques tel que l'hexafluorure de
soufre SF6, sous une pression de quelques bars.
[0019] A l'intérieur de l'enveloppe, on trouve un cylindre métallique 2 définissant un volume
de soufflage V1 et servant de contact permanent fixe; ce cylindre est fixé à une plaque
métallique 3 fermant un côté de l'enveloppe et reliée à une première prise de courant
4. Le cylindre 2 porte une buse de soufflage 5 en matériau isolant.
[0020] A l'intérieur du cylindre 2 est disposé un tube métallique 6 dans lequel coulisse
un piston 7 qui porte une tige métallique 8 dont l'extrémité est réalisée en alliage
résistant aux effets de l'arc. Cette tige sert de contact d'arc. Le piston est poussé
par un ressort 8 s'appuyant contre la plaque 3. Une tresse 9 relie électriquement
la plaque 3 et la tige 8.
[0021] L'équipage mobile, relié à un mécanisme de manoeuvre non représenté, comprend un
contact permanent mobile 12 coopérant avec le cylindre 2, et un contact d'arc constitué
d'une tige 14 terminée par un embout 14A en matériau résistant aux effets de l'arc.
[0022] Les contacts 12 et 14 sont reliés électriquement à une seconde prise de courant non
représentée.
[0023] Lors de l'ouverture du disjoncteur, les contacts permanents 2 et 12 se séparent et
le courant est commuté sur les contacts d'arc 8 et 14. Lorsque ceux-ci se séparent,
un arc jaillit entre les embouts 8A et 14A. La chaleur dégagée par l'arc produit une
élévation de température qui provoque une augmentation de pression dans le volume
V1. Le piston 7 est repoussé contre l'action du ressort, ce qui a pour conséquence
d'allonger l'arc et d'augmenter sa résistance et sa tension d'arc, provoquant le passage
par zéro du courant. Le disjoncteur 100, qui a été ouvert en même temps que le disjoncteur
200, ou quelques millisecondes après, assure la coupure du courant.
[0024] L'invention s'applique principalement à la coupure des courants dans les réseaux
à compensation d'énergie réactive par condensateurs série.
1/ Dispositif de coupure sans passage naturel par zéro du courant, caractérisé en ce
qu'il comprend l'association en série d'un disjoncteur (100) à bon pouvoir de coupure
et d'un disjoncteur (200) à faible pouvoir de coupure mais possédant des moyens pour
allonger l'arc et augmenter la tension d'arc.
2/ Dispositif de coupure selon la revendication 1, caractérisé en ce que le disjoncteur
à faible pouvoir de coupure comprend une enceinte (1) remplie de gaz à bonnes propriétés
diélectriques tel que l'hexafluorure de soufre SF6, un premier (8) et un second (14)
contacts d'arc, le second contact d'arc (14) étant déplaçable au moyen d'un mécanisme
de manoeuvre, et une buse de soufflage (5) traversée par ledit second contact d'arc
(14), et des moyens (6, 7) pour faire exécuter au premier contact d'arc (8), à partir
de l'instant de séparation des contacts d'arc, un déplacement dans un sens opposé
à celui du second contact d'arc.
3/ Dispositif de coupure selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit déplacement
est obtenu en solidarisant ledit premier contact(8) à un piston (7) se déplaçant dans
un cylindre(6), le piston étant déplacé par l'augmentation de pression qui se produit
dans la chambre de coupure en amont de la buse de soufflage (5) sous l'effet de l'échauffement
créé par l'arc.