[0001] L'invention concerne les boutons d'allumettes et, plus particulièrement, mais non
exclusivement, d'allumettes dites de sûreté.
[0002] On sait qu'une allumette de sûreté est constituée d'une tige comportant, à une extrémité,
un bouton congru pour s'enflammer par frottement sur un support spécial comportant
du phosphore rouge. Il existe, par ailleurs, des allumettes de type dit "strike-anywhere"
dont le bouton s'enflamme par frottement sur les supports rugueux les plus divers.
[0003] Une composition traditionnelle pour bouton d'allumette répond à la formulation suivante
:
Comburant : Chlorate de potassium |
28 à 62 % en poids |
Combustible : Soufre ou sulfure de phosphore |
2 à 7 % en poids |
Liant : Gélatine pure ou avec des additifs |
8 à 18 % en poids |
Charges : Matières siliciques ou organiques |
15 à 25 % en poids |
Adjuvants : Catalyseurs, pigments, colorants (dont bichromate de potassium et oxyde
de zinc) |
0,5 à 25 % en poids |
[0004] Le soufre est utilisé dans les allumettes de sûreté, le sulfure de phosphore dans
les allumettes "strike-anywhere".
[0005] Les allumettes actuelles ne présentent pas de toxicité effective ni pour l'utilisateur,
ni pour le personnel de production.
[0006] Toutefois, l'odeur d'anhydride sulfureux dégagée au moment de la combustion peut
être perçue comme irritante pour certains utilisateurs, et surtout les traces de bichromate
de potassium et de sels de zinc généralement présents dans les eaux de lavage du matériel
de production peuvent être considérées comme polluantes si elles sont rejetées dans
le milieu naturel.
[0007] La présente invention a pour but de s'affranchir de cet inconvénient en permettant
de substituer au soufre un combustible primaire atoxique et non susceptible de produire
une émanation irritante et de supprimer l'introduction de bichromate de potassium
et, de préférence, celle d'oxyde de zinc dans la composition du bouton.
[0008] La composition pour boutons d'allumettes suivant l'invention se caractérise principalement
en ce qu'elle comporte de 3 à 60 % en poids de phosphures de fer.
[0009] Dans un mode d'exécution préféré, la granulométrie moyenne des phosphures de fer
utilisés, sera inférieure à 250 microns et, de préférence, à une dizaine de microns.
[0010] Dans son application aux allumettes de sûreté, la composition suivant l'invention
aura avantageusement la formulation suivante :

[0011] L'invention sera mieux comprise à la lumière des exemples décrits ci-après, donnés
à titre non limitatif, qui se rapportent à la fabrication d'allumettes de sûreté.
Exemple 1
[0012] On part de la composition suivante :
Chlorate de potassium |
50 % en masse du mélange sec |
Gélatine |
13 % en masse du mélange sec |
Farine de diatomées |
5 % en masse du mélange sec |
Phosphure de fer |
32 % en masse du mélange sec |
[0013] Les composants sont mélangés en dispersion aqueuse avec par exemple 25 % d'eau et
la fabrication des allumettes s'effectue par trempage suivant une technique classique.
[0014] Après séchage pendant 1 heure 30 à 40°C, la réactivité et la sensibilité obtenues
sont comparables à celles d'une formulation classique pour allumettes de sûreté.
[0015] On soulignera qu'aucun ajout de bichromate de potassium ou d'oxyde de zinc n'a été
fait. Le phosphure de fer utilisé est disponible dans le commerce à l'état de poudre
fine (granulométrie majoritaire de quelques microns), laquelle est utilisée dans l'art
antérieur comme pigment conducteur dans le domaine des peintures anti-corrosion.
[0016] Cette poudre contient des phosphures de fer sous la forme F₂P ou F₃P.
[0017] La réaction d'oxydation des phosphures s'amorce par la friction sur une surface spéciale
qui peut être identique à celle que possèdent les boîtes d'allumettes de sûreté traditionnelles
utilisant le soufre comme combustible. On constate de manière surprenante que la combustion
des phosphures se poursuit quand on arrête le frottement, en dépit de l'absence de
l'effet catalytique - indispensable dans l'art antérieur - du bichromate de potassium.
[0018] La granulométrie des phosphures s'est révélée constituer un paramètre important (elle
doit être inférieure à 200 microns en moyenne pour obtenir une réactivité et une sensibilité
satisfaisantes), ce qui s'explique probablement par le rôle joué par l'interface entre
les particules de phosphures et les cristaux de chlorate de potassium dans la combustion.
[0019] On constate également que la vitesse de combustion n'atteint pas des valeurs suffisamment
élevées pour exiger l'emploi d'un flegmatisant énergique, tel qu'oxyde de zinc ou
sel de zinc.
[0020] Toutefois, l'allumage demeure relativement violent, la flamme partant dans tous les
sens avec des projections.
[0021] Cette violence de l'allumage a pu être réduite notamment grâce à un rajout de célite,
par exemple de 1 % en masse et/ou au remplacement d'une fraction de phosphure, par
exemple de l'ordre de 4 % par du mica. Cette dernière solution permet de réduire notablement
les projections lors de l'allumage.
Exemple 2
[0022] Dans cet exemple, la composition présente la formulation suivante :
Chlorate de potassium |
50 % en masse du mélange sec |
Gélatine |
13 % en masse du mélange sec |
Farine de diatomées |
5 % en masse du mélange sec |
Phosphure de fer |
32 % en masse du mélange sec |
Bentonite |
5 % en masse du mélange sec |
[0023] Cette composition permet d'obtenir une bonne sensibilité, laquelle reste bonne même
dans le cas où l'on supprime la bentonite et où l'on rajoute 3 % de célite.
[0024] Aucun changement notable n'est constaté si l'on ramène à 11 % la quantité de gélatine,
avec des ajouts de 2 % de silice C 600, de 3 % de célite, la quantité de phosphure
étant alors ramenée à 29 %.
Exemple 3
[0025] La composition définie dans cet exemple est celle qui a donné les meilleurs résultats,
aussi bien au niveau de son industrialisation que sur le plan qualitatif. Sa formulation
est la suivante :
Chlorate de potassium |
55 % en masse du mélange sec |
Gélatine |
13 % en masse du mélange sec |
Farine de diatomées |
5 % en masse du mélange sec |
Silice |
16 % en masse du mélange sec |
Phosphure de fer |
5 % en masse du mélange sec |
Célite |
2 % en masse du mélange sec |
Oxyde de titane |
4 % en masse du mélange sec |
[0026] Cette composition a permis d'obtenir une très bonne sensibilité sur tous frottoirs,
aucune projection ni de formation de dards, une bonne transmission avec une fumée
et une flamme normale, le bouton présentant un bon aspect après allumage : Ces résultats
sont restés inchangés à la suite d'un rajout de 1 % d'oxyde de fer pour colorer le
bouton.
[0027] Des essais sur une composition similaire à la précédente avec, en moins 1 % de silice
et 1 % de phosphure (ce qui ramène à 4 % le pourcentage de phosphure) et, en plus
2 % de célite, ont permis d'obtenir des résultats satisfaisants, avec cependant un
léger retard à l'allumage et une légère difficulté des allumettes à s'enflammer.
1. Composition pour bouton d'allumette du type comprenant un comburant, un combustible,
un liant ainsi que d'éventuels charges et adjuvants,
caractérisée en ce que le combustible comprend un phosphure de fer dans une proportion
allant de 3 à 60 % en poids.
2. Composition selon la revendication 1,
caractérisée en ce que la granulométrie moyenne des phosphures de fer utilisés est
inférieure à 250 microns.
3. Composition selon la revendication 2,
caractérisée en ce que la granulométrie moyenne des phosphures de fer utilisés est
de l'ordre d'une dizaine de microns.
4. Composition selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que, dans son application aux allumettes de sécurité, elle possède
la formulation suivante :
Comburant : Chlorate ou perchlorate de potassium |
30 à 62 % en poids |
Combustible : Phosphures de fer |
3 à 60 % en poids |
Liant : Gélatine ou liants de synthèse |
5 à 18 % en poids |
Charges : Matières siliciques ou organiques |
0 à 25 % en poids |
Adjuvants : Pigments - flegmatisants - stabilisants |
0 à 25 % en poids |
5. Composition selon la revendication 4,
caractérisée en ce que le liant est de la gélatine qui rentre dans la composition
dans une proportion d'environ 13 %.
6. Composition selon la revendication 4,
caractérisée en ce que les charges comprennent de la farine de diatomées rentrant
dans la composition dans une proportion d'environ 5 % en poids.
7. Composition selon la revendication 4,
caractérisée en ce que les charges comprennent de la silice, du mica, et de l'oxyde
de titane qui rentre au sein de la composition dans un pourcentage d'environ 3 à 6
% en poids.
8. Composition selon la revendication 4,
caractérisée en ce qu'elle comprend en outre de 2 à 5 % de célite.
9. Composition selon la revendication 4,
caractérisée en ce qu'elle présente la formulation suivante :
Chlorate de potassium |
55 % en masse du mélange sec |
Gélatine |
13 % en masse du mélange sec |
Farine de diatomées |
5 % en masse du mélange sec |
Silice |
16 % en masse du mélange sec |
Phosphure de fer |
5 % en masse du mélange sec |
Célite |
2 % en masse du mélange sec |
Oxyde de titane |
4 % en masse du mélange sec |
10. Composition selon la revendication 4,
caractérisée en ce qu'elle comprend en outre de l'oxyde de fer dans une proportion
de l'ordre de 1 %.