[0001] La présente invention concerne les instruments à cordes joués à l'épaule, comme le
violon ou l'alto.
[0002] Plus particulièrement, l'invention concerne un dispositif de support à l'épaule pour
violon du type comprenant un étrier de serrage destiné à être fixé sur les bords respectifs
de la table et du fond du violon au voisinage du bouton du cordier de celui-ci, une
mentonnière fixée sur l'étrier du côté de la table, et un appui à l'épaule fixé, de
préférence de façon réglable, audit étrier du côté du fond du violon par l'intermédiaire
d'un bras, ledit étrier comprenant deux montants de longueur réglable pour assurer
le serrage sur le violon ainsi qu'une âme reliant ces deux montants l'un à l'autre
et venant s'appuyer sur le fond de celui-ci, tandis que du côté de ladite table lesdits
montants sont munis d'organes d'accrochage venant s'appuyer sur le bord de la table.
[0003] Un tel dispositif de support est connu de la demande de brevet FR-90 02 771 déposée
le 2 mars 1990 au nom du Demandeur.
[0004] La présente invention a pour but de perfectionner ledit dispositif de support de
manière à le rendre, soit plus universel, soit meilleur marché grâce à une construction
plus simple.
[0005] L'invention a donc pour objet un dispositif de support à l'épaule pour violon du
type défini ci-dessus et qui est caractérisé en ce que ladite mentonnière est disposée
de façon décentrée par rapport au bouton de cordier, du côté de la corde de sol et
en ce que ledit étrier est pourvu d'au moins une pièce supplémentaire servant à la
fixation de ladite mentonnière.
[0006] L'invention a également pour objet un dispositif de support à l'épaule pour violon
du type défini ci-dessus et qui est caractérisé en ce que ladite âme est constituée
par une plaquette de support munie de deux extensions par l'intermédiaire desquelles
elle est reliée respectivement au premier et au deuxième montant de l'étrier, et en
ce que ledit bras de l'appui à l'épaule est rapporté rigidement et de façon définitive
sur ladite plaquette de support.
[0007] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description qui va suivre de plusieurs exemples de réalisation.
[0008] Aux dessins annexés, donnés uniquement à titre d'exemple:
- la figure 1 est une vue en élévation, partiellement coupée, du dispositif de support
à l'épaule pour violon, en position de service;
- la figure 2 est une vue de côté faite selon la flèche II de la figure 1;
- la figure 3 est une vue de côté faite selon la flèche III de la figure 1;
- les figures 4 et 5 sont des vues partielles en plan, en regardant respectivement du
côté de la table et du fond du violon pour montrer des organes d'accrochage;
- la figure 6 est une vue de côté, analogue à celle de la figure 2, montrant un étrier
et un bras du dispositif de support, faits d'une seule pièce;
- la figure 7 montre une vue de dessous de l'étrier et du bras;
- les figures 8 et 10 sont des vues de côté analogues à celle de la figure 2, montrant
deux variantes du dispositif de support suivant l'invention;
- les figures 9 et 11 montrent des étriers et des bras réalisés d'une seule pièce et
appartenant respectivement aux variantes des figures 8 et 10.
[0009] On va tout d'abord se référer aux figures 1 à 5 qui montrent un premier mode de réalisation
de l'invention.
[0010] Sur ces figures, on aperçoit la caisse C du violon avec sa table T (face supérieure)
et son fond F, réunis par l'éclisse E. Un cordier CO est attaché de façon classique
à un bouton de cordier B ancré dans un tasseau (non visible sur le dessin) placé à
l'intérieur de la caisse C pour soutenir l'éclisse E à cet endroit.
[0011] Le dispositif de support à l'épaule pour violon selon l'invention est désigné par
la référence générale 1. Il comporte un étrier 2, une mentonnière 3 et un appui à
l'épaule 4 composé d'un bras 5 et d'une traverse 6 munie d'un coussinet 7. Dans la
variante représentée, la traverse 6 est pliée par rapport au bras 5 aussi bien en
inclinaison qu'en position longitudinale le long de celui-ci. Pour plus de détails,
on pourra se référer à la demande de brevet français précitée.
[0012] En examinant les dessins de cette dernière, on s'aperçoit que la mentonnière se trouve
placée symétriquement par rapport au cordier en étant fixée aux deux montants habituels
de l'étrier. Dans ce cas, le tasseau placé dans la caisse soutient l'éclisse et peut
ainsi reprendre les efforts engendrés par le serrage de l'étrier et dans une mesure
plus importante exercés par l'instrumentiste au cours de l'éxécution, tant sur la
mentonnière que sur l'appui à l'épaule.
[0013] Cependant, de nombreux instrumentistes souhaitent placer la mentonnière plus vers
la gauche (comme vue sur la figure 1 de la présente demande de brevet) c'est-à-dire
plus du côté de la corde de sol.
[0014] Une solution consisterait alors à placer le dispositif de support dans son ensemble
de façon décentrée, mais alors l'éclisse du violon ne pourrait supporter les efforts
de serrage nécessaires.
[0015] Une autre solution consisterait à fixer la mentonnière en porte-à-faux sur le montant
de gauche de l'étrier en prévoyant pour cette fixation un agencement suffisamment
solide pour que la mentonnière ne puisse pas se détacher.
[0016] Cependant dans ces conditions, non seulement la mentonnière risque de se casser ou
de se déplacer intempestivement, mais encore, les efforts exercés par l'instrumentiste
tant sur cette mentonnière que sur l'appui à l'épaule engendreraient un couple de
rotation sur l'ensemble du dispositif de support (dans le sens contraire des aiguilles
d'une montre sur la figure 1), ce qui solliciterait beaucoup trop le violon à cet
endroit. Il pourrait également en résulter une déformation de l'éclisse et, à terme,
la destruction du violon.
[0017] L'invention permet précisément de pallier ces inconvénients.
[0018] Par conséquent, en revenant plus précisément aux figures 1 à 5, on voit que l'étrier
2 comporte une âme 8 composée d'un bloc de montage 9 dans lequel est inséré le bras
5 de l'appui à l'épaule 4 au moyen d'un dispositif de serrage à queue d'aronde 10.
Deux tiges 11 et 12 recourbées à 90° s'étendent de part et d'autre du bloc 9 dans
lequel elles sont fixées rigidement, ces tiges se terminant par un embout fileté 13.
[0019] Les embouts 13 forment la première partie des branches 14 et 15 de l'étrier 2 qui
comporte, par ailleurs, des douilles de vissage 16 et 17 et des tiges 18 et 19 qui
terminent respectivement chacune des branches 14 et 15 du côté de la table T du violon.
Les extrémités inférieures des tiges 18 et 19 sont formées par des embouts filetés
20. La tige 18 est recourbée à 90° dans la direction du cordier CO et parallèlement
à celui-ci pour pénétrer dans la base de la mentonnière 3 en assurant ainsi la fixation
d'un côté. Cette base forme ainsi l'un des organes d'accrochage côté table T, de l'étrier
2.
[0020] La tige 19, elle, est vissée dans une pastille d'accrochage 21 dont la forme apparaît
plus particulièrement sur les figures 2 et 4.
[0021] Cette pastille comprend un évidement 22 dans lequel vient se placer le bord de la
table T.
[0022] Selon l'invention, l'étrier 2 est muni en outre d'une pièce supplémentaire de support
23 formée, dans le présent mode de réalisation, par une branche supplémentaire de
l'étrier. Cette branche est composée d'une première tige 24 munie d'un filetage qui
est vissé dans une pastille d'accrochage 25 venant prendre sur le bord du fond F du
violon, d'une douille filetée 26 et d'une seconde tige 27 pliée à l'équerre et munie
d'un embout fileté 28 s'engageant dans la douille 26, la portion pliée à l'équerre
de la tige 27 étant engagée dans la mentonnière 3 à une certaine distance de la tige
18. Ici également la base de la mentonnière fait donc office d'organe d'accrochage.
[0023] Comme la pastille 21, la pastille 25 comporte un évidement 22 dans lequel vient se
placer le bord du fond F (figure 5). Des coussinets 29, en liège par exemple, sont
placés sous la mentonnière 3 en correspondance avec les tiges 18 et 27 afin de protéger
la table T.
[0024] Il en est de même pour ce qui concerne les pastilles 21 et 25 dont le fond de l'évidement
22 porte également de tels coussinets (non visibles sur les dessins).
[0025] On notera en comparant les figures 4 et 5 que la pastille 21 est circulaire et prend
donc partiellement appui sur la table T. En revanche, la pastille 25 comporte un méplat
25a qui évite qu'elle ne s'appuie directement sur le fond F trop fragile à cet endroit,
mais seulement sur le bourrelet que borde le fond F.
[0026] En examinant les figures 1 à 5, on s'aperçoit que l'ensemble du dispositif du support
1 est solidarisé du violon au moyen de l'étrier 2 à trois branches dont les deux premières
14 et 15 sont habituelles et dont la troisième 23 vient complèter mécaniquement l'ensemble
pour soutenir la mentonnière 3 qui peut ainsi, sans qu'il en résulte une sollicitation
exagérée de la partie concernée du violon, être placée totalement à gauche du cordier
CO, c'est-à-dire du côté de la corde de sol. Par ailleurs, on notera que l'instrumentiste
n'est pas gêné par cette pièce complémentaire formée par la branche 23 puisqu'elle
se fixe de la même façon sur le violon que les branches habituelles 14 et 15 de l'étrier,
à savoir par le vissage d'une douille 26.
[0027] Les figures 7 à 11 montrent trois modes de réalisation différents d'une autre forme
de la pièce supplémentaire, objet de l'invention.
[0028] Ces modes de réalisation peuvent être indifféremment utilisés avec ou sans la construction
que l'on vient de décrire à propos des figures 1 à 5.
[0029] Sur les figures 6 et 7, on voit que le dispositif de support 30 comprend un étrier
31 dont l'âme 32 est formée d'une seule pièce avec un bras 33 d'un appui à l'épaule
34 dont la construction peut être identique à celle décrite dans la demande de brevet
français précitée, à l'exception bien entendu, de la fixation du bras 33 dans l'étrier.
En effet, dans le mode de réalisation représenté ces deux pièces n'en forment qu'une
et sont réalisées par une seule opération d'usinage.
[0030] Grâce à ces caractéristiques, on obtient une nette simplification de la construction
du dispositif de support, avec l'avantage que l'appui à l'épaule devient partie intégrante
du dispositif de support et donc également du violon au même titre que la mentonnière.
[0031] L'âme 32 comporte une plaque 35 de forme à peu près trapézoïdale dont la grande base
36 est tournée vers l'extérieur. Aux extrémités de cette grande base 36 s'étendent
vers l'arrière deux extensions 37 pliées à angle droit pour se terminer par des embouts
filetés 38 qui coopèrent avec des douilles 39 de façon classique.
[0032] On notera que l'ensemble du bras 33, de la plaque 35 et des extensions 37 peut être
réalisé à partir d'une pièce métallique d'épaisseur uniforme (2 mm, par exemple),
les extensions 37 et les embouts 38 étant ensuite tournés pour former des parties
cylindriques sur lesquelles on peut facilement ménager les filets des embouts 38.
Ceux-ci reçoivent des douilles 39 dans lesquelles sont vissés des tiges 40, elles-mêmes
solidaires d'organes d'accrochage 41 (pastille ou base de la mentonnière selon le
cas).
[0033] On s'aperçoit que cette construction permet de réduire le coût de fabrication du
dispositif de support.
[0034] Les figures 8 et 9 montrent un autre mode de réalisation du dispositif de support
selon l'invention qui comporte un étrier 50 dont l'âme 51 est également venu de formage
avec le bras 52 de l'appui à l'épaule, cependant que les deux éléments sont encore
venus de formage avec une traverse 53 de cet appui à l'épaule. Dans ce cas, celui-ci
n'est donc pas réglable. Sur les figures 8 et 9, la traverse est représentée sans
sa garniture.
[0035] L'ensemble de l'étrier 50, du bras 52 et de la traverse 43 est réalisé de préférence
en un métal admettant une certaine déformation, tel que l'aluminium par exemple, ayant
subi un traitement thermique spécial.
[0036] Les figures 10 et 11 montrent encore un autre mode de réalisation semblable à celui
des figures 8 et 9. Cependant, dans ce cas, le bras 61 de l'appui à l'épaule est torsadé
afin d'adapter ce bras 61 ainsi que la traverse 62 par rapport au violon.
1. Dispositif de support à l'épaule pour violon du type comprenant:
- un étrier de serrage (2; 30; 50; 60) destiné à être fixé sur les bords respectifs
de la table (T) et du fond (F) du violon au voisinage du bouton du cordier (B) de
celui-ci,
- une mentonnière (3) fixée sur l'étrier (2; 30; 50; 60) du côté de la table (T),
et - un appui à l'épaule (47; 34) relié par un bras (5; 33; 52; 61), de préférence
de façon réglable, fixé également audit étrier du côté du fond du violon,
- ledit étrier comprenant deux montants (14, 15) de longueur réglable pour assurer
le serrage ainsi qu'une âme (9, 11) reliant ces deux montants l'un à l'autre en venant
s'appuyer sur le fond (F) et portant ledit appui à l'épaule (47; 34), tandis que du
côté de ladite table (T), lesdits montants sont munis d'organes d'accrochage (3, 21)
venant s'appuyer sur le bord de la table,
- ledit dispositif de support à l'épaule étant caractérisé en ce que ladite mentonnière
(3) est disposée de façon décentrée par rapport au bouton de cordier (B), du côté
de la corde de sol, et en ce que,
- ledit étrier (2; 30; 50, 60) est pourvu d'au moins une pièce supplémentaire (23;
35; 51) servant à la fixation de ladite mentonnière (3).
2. Dispositif de support selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite pièce
supplémentaire est un troisième montant (23) de longueur réglable s'étendant parallèlement
aux deux montants (14, 15) de l'étrier du côté de celui-ci correspondant à la corde
de sol, et en ce que ledit troisième montant (23) est pourvu d'un organe d'accrochage
(25) venant en prise avec le bord du fond (F) et est fixé dans ladite mentonnière
(3) qui est, par ailleurs, solidaire du montant (14) de l'étrier (2) voisin du troisième
montant (23).
3. Dispositif de support selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'organe
d'accrochage (21, 25) d'au moins l'un des montants est formé par une pastille évidée
pour la prise sur le bord de la table (T) et/ou du fond (F) du violon, et en ce qu'une
tige (19, 24) formant partie dudit montant est fixée dans ladite pastille.
4. Dispositif de support à l'épaule pour violon du type comprenant :
- un étrier de serrage (2; 31; 50; 60) destiné à être fixé sur les bords respectifs
de la table (T) et du fond (F) du violon au voisinage du bouton de cordier (B) de
celui-ci,
- une mentonnière (3) fixée à l'étrier (2; 31; 50; 60) du côté de la table (T), et
- un appui à l'épaule (47; 34) relié par un bras (5; 33; 52; 61), de préférence de
façon réglable, fixé également audit étrier du côté du fond du violon,
- ledit étrier comprenant deux montants (14; 15) de longueur réglable pour assurer
le serrage ainsi qu'une âme (9; 11; 32; 51) reliant ces deux montants l'un à l'autre
et venant s'appuyer sur le fond (F), tandis que du côté de ladite table (T), lesdits
montants sont munis d'organes d'accrochage (3; 21) venant s'appuyer sur le bord de
la table,
- ledit dispositif de support à l'épaule étant caractérisé en ce que ladite âme (32;
51) est constituée par une plaquette de support (35) munie de deux extensions (37)
par l'intermédiaire desquelles elle est reliée respectivement au premier et au deuxième
montant (38; 39; 40) de l'étrier, et
- en ce que ledit bras (33; 52; 61) de l'appui à l'épaule est rapporté rigidement
et de façon définitive sur ladite plaquette de support.
5. Dispositif de support conforme à la revendication 4, caractérisé en ce que ladite
plaquette de support (35) est faite d'une seule pièce avec le bras (33; 52; 61) de
l'appui à l'épaule.
6. Dispositif de support conforme à la revendication 4 ou 5, caractérisé en ce que ledit
bras (61) est torsadé.