[0001] La présente invention concerne une antenne de réception ou d'émission de faisceaux
de télécommunications.
[0002] En particulier, l'antenne est destinée à des installations domestiques dans des maisons
individuelles, à des installations collectives dans des immeubles, ou à des installations
communautaires servant à l'alimentation de têtes de réseaux câblés pour recevoir plusieurs
faisceaux émis par des satellites de télécommunications, convoyant notamment des signaux
de télévision.
[0003] En outre, la présente invention peut être utilisée pour des applications professionnelles
notamment dans les réseaux de diffusion de données.
[0004] L'antenne de réception pour satellite la plus commercialisée actuellement comprend
un réflecteur fixe dont la surface réfléchissante est un paraboloïde de révolution,
ou un paraboloîde elliptique, de largeur d'environ 90 à 120 cm, ou une portion d'un
tel paraboloïde pour une antenne à illumination décentrée, appelée antenne offset.
L'axe de symétrie du réflecteur est pointé vers le satellite dont les émissions sont
à capter. Une tête de réception hyperfréquence, fixée généralement par des haubans,
est positionnée au foyer unique du réflecteur paraboloïdal.
[0005] Lorsque le satellite précité a une position orbitale très voisine d'autres satellites
géostationnaires, par exemple tels que les satellites TDF 1, OLYMPUS et TV SAT 2 situés
à 19° de longitude ouest, l'antenne peut capter les faisceaux de ces divers satellites.
[0006] Si l'usager souhaite recevoir des faisceaux d'un autre satellite ayant une position
orbitale différente de celle des satellites précités, par exemple localisées en longitude
est, le réflecteur de l'antenne de réception doit être tourné pour être pointé vers
cet autre satellite. Deux solutions s'imposent : soit l'usager monte sur le toit du
pavillon ou de l'immeuble pour positionner manuellement le réflecteur, soit l'antenne
doit comprendre des moyens motorisés et télécommandés pour orienter le réflecteur.
[0007] La première solution est en pratique très rarement mise en oeuvre par l'usager, compte
tenu des difficultés d'accès à l'antenne. Elle exige donc le recours à un installateur
spécialisé, et à un nouveau réglage de la position du réflecteur, et par suite est
très dissuasive pour l'usager.
[0008] La seconde solution est pénalisée par le coût de l'antenne et de son installation,
une antenne à réflecteur motorisé nécessitant une infrastructure plus lourde et encombrante.
[0009] D'autres antennes sont plates et sont basées sur le principe des lentilles de FRESNEL
(DE-A-3 536 348 et DE-A-3 801 301) afin de remédier au coût élevé et à l'aspect inesthétique
des antennes paraboliques. Toutefois ces antennes offrent également un unique foyer
et donc une unique direction de pointage.
[0010] La présente invention vise à remédier aux inconvénients des antennes précitées et
plus particulièrement à fournir une antenne dont le réflecteur est fixe, c'est-à-dire
est pointé une fois pour toutes vers une direction prédéterminée, tout en permettant
la réception ou l'émission de plusieurs faisceaux de ou vers des satellites ayant
des positions orbitales différentes comprises dans un large angle de balayage.
[0011] A cette fin, une antenne pour plusieurs faisceaux de télécommunications, comprenant
un réflecteur fixe, un réseau d'éléments annulaires de diffraction, ou une portion
dudit réseau, disposé parallèlement au réflecteur, et une tête hyperfréquence en regard
du réflecteur,
est caractérisée en ce que le réflecteur et le réseau ont tous deux des surfaces
réfléchissantes qui sont concaves et issues de portions de surface sensiblement symétriques
par rapport à un axe de symétrie,
ledit réseau de diffraction définit des premier et second foyers symétriques par
rapport audit axe de symétrie vers lesquels sont susceptibles de converger des premier
et second faisceaux de télécommunications dirigés sensiblement parallèlement à des
droites passant par le centre de la surface symétrique et par les second et premier
foyers respectivement, et
la tête hyperfréquence est positionnée approximativement le long d'une ligne focale
sensiblement courbe qui est centrée sur l'axe de symétrie, a un rayon de courbure
au moins sensiblement égal à la distance entre ledit centre et chaque foyer et passe
par les premier et second foyers.
[0012] Grâce à la création de deux foyers de convergence de faisceaux par le réseau de diffraction,
l'antenne peut capter plusieurs faisceaux de satellites ayant des positions orbitales
complètement différentes. Par exemple, deux têtes hyperfréquence placées respectivement
aux deux foyers peuvent recevoir simultanément des faisceaux émis par deux satellites
de télécommunication ayant des positions orbitales distantes de plusieurs dizaines
de degrés en longitude. L'axe de symétrie de la surface réfléchissante du réflecteur
est alors pointé une fois pour toutes, non pas vers l'un des satellites, mais de préférence
vers la médiatrice du segment défini par les positions orbitales des deux satellites.
[0013] Lorsque l'antenne est du type à illumination décalée, c'est-à-dire du type offset,
le réflecteur ne présente pas une symétrie axiale bien qu'il soit issu d'une portion
d'une surface symétrique par rapport à un axe de symétrie. Dans ce cas, l'antenne
ne comprend qu'une portion du réseau annulaire analogue à celle du réflecteur, et
découpée selon le contour du réflecteur.
[0014] Le réseau de diffraction est conçu en faisant appel au principe de diffraction des
lentilles optiques de FRESNEL, comme on le verra par la suite. Le gain de l'antenne
selon l'invention est sensiblement égal à celui d'une antenne classique avec le même
réflecteur. En effet, les rayons des faisceaux sont pour partie diffractés par le
réseau de diffraction, et pour partie réfléchis par les portions annulaires de la
surface réfléchissante du réflecteur situées sous des interstices entre les éléments
du réseau de diffraction.
[0015] Ainsi, le réseau de diffraction peut comprendre un élément central en forme de calotte
qui est entouré par les éléments annulaires et qui est sensiblement symétrique par
rapport audit axe de symétrie, bien qu'en variante un réseau de diffraction selon
l'invention puisse être composé seulement d'éléments annulaires au lieu et place des
interstices annulaires entre les éléments du réseau précédent.
[0016] Des calculs théoriques montrent que les dimensions du réseau de diffraction dépendent
de la longueur d'onde correspondant sensiblement à la fréquence centrale dans une
bande de fréquence porteuse de faisceaux de satellites à capter, et que la distance
entre la surface réfléchissante du réflecteur et le réseau de diffraction est sensiblement
égale au quart de la longueur d'onde correspondant sensiblement à la fréquence centrale
de la bande de fréquence porteuse, particulièrement pour un gain donné en diffraction
selon une direction d'une longueur d'onde suffisamment courte pour permettre l'utilisation
de l'antenne en réflexion à une fréquence plus basse. Toutefois, les mesures pour
des antennes selon l'invention ont montré que les dimensions du réseau de diffraction
admettent une tolérance relativement large.
[0017] De préférence, les largeurs des éléments de réseau diminuent radialement à partir
de l'axe de symétrie, et/ou les largeurs des interstices entre les éléments de réseau
diminuent radialement à partir de l'axe de symétrie. Les contours d'au moins une partie
des éléments de réseau peuvent être alors sensiblement elliptiques, les petits axes
des contours étant localisés dans un plan focal contenant les premier et second foyers
et l'axe de symétrie. Cependant, les contours d'au moins une partie des éléments de
réseau peuvent être circulaires et concentriques, notamment lorsque les premier et
second foyers sont relativement proches de l'axe de symétrie du réflecteur.
[0018] De préférence, la surface symétrique dont est issu le réflecteur est un paraboloïde,
par exemple de révolution ou elliptique, bien que la surface réfléchissante du réflecteur
puisse être de toute autre forme concave connue à symétrie axiale.
[0019] Afin de montrer la faisabilité de la fabrication de l'antenne, particulièrement lorsque
le réflecteur est d'un type répandu, tel que réflecteur parabolique, le réseau de
diffraction est obtenu par découpage dans un second réflecteur identique audit réflecteur
de l'antenne, que le réflecteur soit à symétrie de révolution, ou à illumination décalée
(offset) notamment.
[0020] Pour diminuer le coût de fabrication de l'antenne, il peut être mis en oeuvre des
techniques d'emboutissage, ou d'impression ou de dépôt métallique sur un matériau
diélectrique usiné ou moulé, ou des techniques d'implantation de couches minces dans
un matériau diélectrique.
[0021] De manière à augmenter considérablement le rendement de l'antenne, une antenne selon
l'invention comprend plusieurs réseaux différents d'éléments annulaires de diffraction
qui sont superposés parallèlement devant le réflecteur. Les éléments annulaires des
réseaux sont alors réunis en des groupes, à raison d'un élément de chaque réseau par
groupe, les éléments annulaires de chaque groupe ayant des bords extérieurs sensiblement
superposés perpendiculairement au réflecteur et ayant des bords intérieurs formant
des marches d'escalier du réflecteur.
[0022] Une telle antenne à plusieurs réseaux de diffraction est d'autant plus efficace que
les règles de dimension suivantes sont respectées :
- les largeurs des éléments annulaires dans chacun des groupes décroissent arithmétiquement
à partir du réflecteur avec une raison sensiblement égale à la largeur de l'élément
du groupe le plus éloigné du réflecteur.
- la distance entre le réflecteur et le réseau immédiatement voisin et les distances
entre deux réseaux voisins sont sensiblement égales à λ/(2.m), où λ est une longueur
d'onde correspondant sensiblement à une fréquence de préférence dans une bande de
fréquence porteuse des faisceaux de télécommunications et m-1 désigne le nombre de
réseaux de diffraction.
[0023] L'invention envisage diverses solutions pour capter plusieurs faisceaux de satellite
avec un même réflecteur fixe muni d'un ou plusieurs réseaux de diffraction.
[0024] Selon une première réalisation, l'antenne possède plusieurs têtes hyperfréquence
qui sont fixées le long de la ligne focale passant par les deux foyers, après réglage
de leur orientation. Par exemple, pour une antenne de réception pour satellite, plusieurs
premières têtes sont fixées au voisinage, c'est-à-dire à quelques centimètres au plus,
de l'un des foyers pour respectivement capter des faisceaux émis de satellites ayant
des positions orbitales en longitude sensiblement égales; et/ou plusieurs secondes
têtes sont fixées à proximité, c'est-à-dire à quelques ou plusieurs dizaines de centimètres,
de l'un des foyers pour respectivement capter des faisceaux émis de satellites ayant
des positions orbitales distantes en longitude de plusieurs degrés ou dizaines de
degré.
[0025] Les têtes sont positionnées de manière à capter un maximum des rayonnements des satellites
respectivement. A cette fin, sont prévus des moyens, de préférence motorisés, pour
régler et fixer les positions et orientations des têtes de réception. Ces moyens autorisent
divers déplacements des têtes, de préférence sensiblement dans le plan focal et le
long de la ligne focale. Ainsi, les moyens de réglage et de fixation des têtes peuvent
comprendre des moyens pour translater individuellement les têtes sensiblement suivant
une direction parallèle à la droite passant par les foyers, et/ou des moyens pour
tourner individuellement les têtes autour d'un axe perpendiculaire à l'axe de symétrie
et notamment au plan focal, et/ou des moyens pour translater individuellement les
têtes suivant une direction sensiblement convergeant vers le centre du réflecteur.
[0026] Selon une seconde réalisation, l'antenne ne comprend qu'une seule tête hyperfréquence
qui est mobile et de préférence à multipolarisation afin de s'adapter aux diverses
directions et polarisations des faisceaux de télécommunications. Des moyens de préférence
motorisés sont alors fixés à la structure porteuse du réflecteur pour déplacer la
tête au moins sensiblement le long de ladite ligne focale. Les moyens pour déplacer
la tête peuvent comprendre un bras traversant une région centrale de l'antenne et
ayant une première extrémité supportant ladite tête, et une seconde extrémité montée
au moins à rotation autour d'un axe sensiblement perpendiculaire au plan focal.
[0027] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront plus clairement
à la lecture de la description suivante de plusieurs réalisations préférées de l'antenne
selon l'invention en référence aux dessins annexés correspondants dans lesquels :
- les figures 1 et 2 sont des vues en coupe axiale et de face d'une lentille plate de
FRESNEL à réseau de diffraction circulaire, respectivement;
- les figures 3 et 4 sont des vues en coupe axiale et de face d'une lentille plate de
FRESNEL à réseau de diffraction elliptique;
- la figure 5 est une coupe focale schématique d'une antenne parabolique à un réseau
de diffraction et plusieurs têtes hyperfréquence selon une première réalisation de
l'invention;
- la figure 6 est une vue de dessus de l'antenne de la figure 5, les têtes hyperfréquence
étant omises; et
- la figure 7 est une coupe focale schématique d'une antenne parabolique à plusieurs
réseaux de diffraction superposés selon une seconde réalisation de l'invention;
- la figure 8 est une vue de dessus partielle de l'antenne de la figure 7; et
- la figure 9 est une vue schématique en coupe focale d'une antenne à un réseau de diffraction
et unique tête mobile selon l'invention.
[0028] Il est rappelé ci-après les propriétés de focalisation d'une lentille plate à anneaux
de diffraction inventée par le physicien Charles FRESNEL.
[0029] Comme montrée aux figures 1 et 2, la lentille plate LP
a comprend plusieurs anneaux concentriques en matériau opaque AO
a qui sont concentriques à un centre commun C
a. Les anneaux opaques sont fixés sur un film ou plaque transparent et sont ainsi alternés
avec des anneaux transparents AT
a. Par exemple, les anneaux opaques sont au nombre de quatre.
[0030] Un faisceau incident FI
a collimaté perpendiculairement à la lentille plate LP
a est diffracté à travers les anneaux transparents AT
a. Selon FRESNEL, le faisceau résultant diffracté FD
a est focalisé en un foyer F
a situé le long de l'axe principal O
a - O
a de la lentille LP
a et à une distance focale DF
a du centre C
a de la lentille lorsque le retard de marche entre deux rayons du faisceau diffracté
issus des bords extérieur et intérieur d'un anneau opaque est égal à la demi-longueur
d'onde λ/2 de l'onde électromagnétique du faisceau incident.
[0031] D'après la figure 2, les rayons R
n et R
n₊₁ des bords circulaires intérieur et extérieur du (n+1)/2ième anneau opaque AO
a, où n est entier croissant à partir de 1, sont :


[0032] Il apparaît, en calculant la différence R
n₊₁ - R
n en fonction de l'entier n, que les anneaux transparents AT
a et opaques AO
a ont des largeurs qui décroissent en s'éloignant du centre C
a.
[0033] Lorsqu'un faisceau incident collimaté FI
b est émis suivant une direction d'incidence qui n'est pas perpendiculaire à la lentille,
et qui définit un angle d'incidence i par rapport à l'axe O
b - O
b de la lentille, le principe de la focalisation du faisceau diffracté résultant de
la diffraction du faisceau FI
b par une lentille plate à anneaux LP
b est encore applicable. La lentille LP
b et la diffraction correspondante sont montrées aux figures 3 et 4.
[0034] Comparativement au foyer F
a, le foyer F
b de la lentille LP
b est décalé par rapport à l'axe principal O
b - O
b de la lentille, est plus proche du centre de la lentille, et est situé sur le rayon
incident passant par le centre C
b de la lentille LP
b. Les anneaux opaques AO
b et anneaux transparents AT
b de la lentille LP
b ne sont plus circulaires et concentriques, mais sont des anneaux elliptiques qui
sont excentrés les uns par rapport aux autres et par rapport à l'axe principal de
la lentille. Les grands axes des anneaux sont colinéaires entre eux et perpendiculaires
à l'axe principal de la lentille et situés dans le plan focal F
b - O
b - O
b.
[0035] De telles lentilles LP
a et LP
b sont utilisables pour des faisceaux lumineux ayant une incidence prédéterminée par
rapport au plan de la lentille. Lorsque le faisceau incident FI
a, FI
b est une onde hyperfréquence (ou micro-onde),tel qu'un faisceau émis par un satellite
à une fréquence de plusieurs gigahertz, les anneaux opaques AO
a, AO
b sont en matériau conducteur, c'est-à -dire métalliques.
[0036] La demande de brevet allemand DE-A-3 801 301 préconise une antenne plaque ayant un
réflecteur plan métallique devant lequel est disposé un ensemble plan d'anneaux métalliques
circulaires et concentriques, commes les anneaux opaques AO
a de la lentille de FRESNEL LP
a, destiné à recevoir des microondes, particulièrement des ondes millimétriques. Un
faisceau microonde incident dirigé perpendiculairement à l'antenne est alors diffracté
et réfléchi pour être focalisé en un unique foyer situé à la verticale du centre des
anneaux et face à ceux-ci, c'est-à-dire situé à droite de la lentille LP
a dans la figure 1. Les anneaux métalliques peuvent reposer sur un matériau homogène
fixé sur le réflecteur, afin que la distance entre le réflecteur et les anneaux circulaires
soient égales à un quart de longueur d'onde approximativement.
[0037] Afin également de rémédier aux inconvénients des réflecteurs paraboliques, notamment
en matière de coût et d'esthétique, la demande de brevet allemand DE-A-3 536 348 divulgue
une antenne plane fondée sur la seconde lentille de FRESNEL LP
b. Cette antenne possède donc un réflecteur plan métallique et un ensemble plan d'anneaux
métalliques elliptiques.
[0038] En terme de puissance reçue, lorsqu'un moyen de réception hyperfréquence est placé
au foyer unique de l'antenne plaque, celle-ci a un rendement approximativement égal
à la moitié d'une antenne de réception ayant la même surface.
[0039] Comme déjà dit, l'invention applique dans l'espace tridimensionnel le principe de
diffraction des lentilles de FRESNEL, et conjugue ce principe aux propriétés de réflexion
et de symétrie d'une antenne à symétrie axiale, du type par exemple à réflecteur parabolique,
auquel on se référera ci-après.
[0040] La description ci-après considère des antennes de réception munies d'une ou plusieurs
têtes de réception, bien que les combinaisons de réflecteur et réseau(x) de diffraction
selon l'invention peuvent également servir d'antennes d'émission munies d'une ou plusieurs
têtes d'émission.
[0041] Comme illustré aux figures 5 et 6, une antenne 1 selon une première réalisation de
l'invention comprend essentiellement un réflecteur 2 et un réseau de diffraction annulaire
3 offrant tous les deux des surfaces réfléchissantes concaves parallèles, par exemple
des surfaces paraboloïdales.
[0042] Afin de fixer les idées, des dimensions d'une antenne 1 sont indiquées ci-après à
titre d'exemple non limitatif. En particulier, les dimensions du réseau de diffraction
3 sont indiquées par rapport à des coordonnées dans un repère triaxial orthonormé
Ox, Oy, Oz. O est le centre du réseau, très voisin de celui du réflecteur, et plus
précisément le centre d'une surface concave paraboloïdale dont est issu le réseau,
et Oz désigne l'axe de symétrie de ladite surface et ici du réseau et du réflecteur.
[0043] Le réflecteur 2 est classique et est constitué par une calotte paraboloïdale qui
est ici de révolution et qui est fabriquée par exemple en métal déployé tel qu'aluminium.
Le réflecteur a une épaisseur de 1,2 mm, un rayon R₂ de 437 mm et une hauteur H₂ de
163,5 mm. Le réflecteur est supporté par une structure porteuse classique (non représentée),
telle que mât et/ou réseau d'armatures, et est fixé par exemple sur le toit d'une
maison individuelle.
[0044] Selon la réalisation illustrée aux figures 5 et 6, le réseau de diffraction 3 est
composé d'une calotte paraboloïdale 3₀, et de plusieurs anneaux paraboloïdaux 3₁ à
3₄, ici au nombre de quatre. Toutefois, selon une autre réalisation, le réseau de
diffraction est composé seulement d'éléments annulaires au lieu et place des interstices
annulaires entre les éléments 3₀ à 3₄ du réseau illustré 3, d'une manière analogue
à la répartition des anneaux opaques AO
a, AO
b des lentilles LP
a, LP
b.
[0045] Par exemple, le réseau 3 est obtenu à partir d'un second réflecteur qui est identique
au réflecteur 2 et dans lequel la calotte et les anneaux sont découpés selon les dimensions
ci-après indiquées. Le réseau 3 est fixé parallèlement à et sur la surface concave
réfléchissante du réflecteur 2 au moyen de cales diélectriques 31 interposées entre
le réflecteur 2 et le réseau 3 et collées à ceux-ci. Les cales 31 sont en matériau
isolant électriquement et léger, par exemple en polystyrène. L'épaisseur des cales
est sensiblement inférieure au quart de la longueur d'onde λ, typiquement égale à
25/4-1,2 ≅ 5 mm, afin que la distance entre les surfaces concaves du réflecteur 1
et du réseau 3 soit sensiblement égale à λ/4.
[0046] La longueur d'onde λ de l'ordre de 2,5 cm correspond à la longueur d'onde moyenne
de faisceaux hyperfréquence à capter par l'antenne et émis par des satellites géostationnaires.
Par exemple, l'antenne 1 est destinée initialement à capter deux faisceaux électromagnétiques
de télécommunications FS₁ et FS₂ d'un premier satellite ST₁, tel que le satellite
TDF 1 (ou OLYMPUS, ou TV SAT 2) situé à 19° de longitude ouest, et d'un second satellite
ST₂, tel que le satellite ASTRA 1 situé à 19° de longitude est. Ces deux satellites
sont vus de Paris, où par exemple est située l'antenne 1, sous un angle 2α = 42°,
et émettent respectivement dans des bandes de fréquence 11,7 à 12,5 GHz et 10,95 à
11,7 GHz, si bien que la longueur d'onde moyenne correspond sensiblement à 12 GHz.
[0047] Le paraboloïde dans lequel est découpé le réseau de diffraction 3 a pour équation
:

où p = R₂²/(2H₂) = 58,4 cm est le paramètre du paraboloïde, c'est-à-dire de la parabole
y² = 2pz dans le plan yOz montré à la figure 5, et égal à la distance focale OF.
[0048] En référence à nouveau à la figure 3, il a été montré qu'un faisceau FI
b ayant un angle d'incidence i par rapport à la lentille plate LP
b était focalisé en un foyer F
b décalé par rapport à l'axe O
b-O
b de la lentille.Grâce à la symétrie de paraboloïde de l'antenne 1, il existe deux
foyers F₁ et F₂ qui sont symétriques par rapport à l'axe Oz et où peuvent être focalisés
deux faisceaux de télécommunications FS₁ et FS₂ émis par deux satellites, dans la
mesure où l'axe Oz de l'antenne 1 est sensiblement colinéaire à la bissectrice de
l'angle de visée 2α des deux satellites. Ainsi, contrairement à la technique antérieure,
l'antenne 1 n'est pas orientée vers l'un des satellites dont les émissions sont à
capter, et peut recevoir simultanément des faisceaux émis par au moins deux satellites,
bien que le réflecteur soit immobile sur la terre, par exemple sur le toit d'une maison.
Dans ces conditions, deux foyers symétriques F₁ et F₂ sont recherchés sur des demi-droites
coplanaires OF₁ et OF₂ dirigées vers les satellites ST₂ et ST₁ respectivement.
[0049] En effet, un rayon incident provenant du satellite ST₁ et appartenant au faisceau
FS₁ passera par le foyer F₂ et sera réfléchi par le centre 0 de la calotte 3₀ en un
rayon réfléchi passant par le foyer F₁, comme montré à la figure 5, et inversement
pour un rayon incident du faisceau FS₂ passant par le foyer F₁ et réfléchi en un rayon
issu du centre 0 et passant par le foyer F₂. Il est à noter qu'en vertu de la réciprocité
entre anneaux transparents et anneaux opaques dans une lentille de FRESNEL, une série
d'anneaux transparents peut être remplacée par une série d'anneaux réfléchissants,
comme déjà signalé. En particulier, la calotte paraboloïdale centrale 3₀ peut être
préférée à un trou central "transparent" dans le réseau de diffraction de manière
à augmenter sensiblement le rendement de l'antenne.
[0050] En outre, la position en hauteur z
F des foyers F₁ et F₂ au-dessus du réflecteur doit être optimisée afin que les cônes
d'ouverture d'angle β de têtes de réception hyperfréquence 4₁ et 4₂ placées en ces
foyers contiennent l'ensemble du réflecteur. Comme il est connu, ces têtes hyperfréquence
sont sous la forme d'un boîtier contenant une source de gain donné alimentant un amplificateur
suivi d'un convertisseur de fréquence qui convertit le signal modulé en fréquence
dans la bande des 12 GHz (ondes centimétriques) en une première fréquence intermédiaire
de l'ordre de 1 à 2 GHz. Ces têtes sont reliées par lignes de transmission, telles
que guides d'ondes souples classiques (câbles coaxiaux), et câbles d'alimentation
41₁ et 42₂ à un terminal de traitement des signaux reçus. Dans le terminal, un commutateur
de signaux hyperfréquence transpose à nouveau en fréquence en bande de base et sélectionne
les signaux reçus avant de les appliquer par exemple à un récepteur de signaux de
télévision. Les têtes 4₁ et 4₂ sont fixées sur un support, tel que portique 5, qui
est solidaire de la structure porteuse (non représentée) du réflecteur, et qui sera
décrit ultérieurement suivant plusieurs variantes.
[0051] Les deux conditions précédentes pour la position des foyers F₁ et F₂ sont traduites
par les relations :


où (-y
F, z
F) et (y
F, z
F) sont les coordonnées des foyers F₁ et F₂ dans le plan focal yOz. Selon les dimensions
de l'antenne précédente, on trouve pour α = 21° et β = 58°,

[0052] En considérant l'un des deux faisceaux symétriques FS₁ et FS₂, tel que le faisceau
FS₁ dont quelques rayons sont dessinés dans la figure 5 afin de ne pas surcharger
celle-ci, ces rayons issus d'un "plan" d'onde donné P sont focalisés par réflexion
au foyer F₁ si les conditions de diffraction sur les bords des éléments du réseau
3 sont satisfaites. Par exemple, relativement aux bords de calotte et d'anneau de
la moitié du réseau situé à droite de l'axe de symétrie Oz dans la figure 5 ayant
pour coordonnées b₁ à b₉, où b
n avec n un entier impair désigne un bord extérieur de calotte ou d'anneau et, b
n avec n pair désigne un bord intérieur d'anneau, les retards de marche sont les suivants
:

Les distances d
n' et d
n désignent la longueur du rayon issu du plan P au bord de coordonnée y
n=b
n et la longueur de rayon de ce bord au foyer F₁, les distances d
O' et d
O concernant la réflexion au centre O de la calotte 3₀.
[0053] Des relations analogues aux précédentes sont également satisfaites pour les rayons
réfléchis par le réflecteur 2 passant dans des interstices entre les éléments 3
O à 3₄ du réseau, puisque l'écart entre le réseau et le réflecteur est égal à (λ/2)/2
= λ/4.
[0054] En supposant un plan d'onde P passant par le foyer F₂, chacune des relations suivantes

se réduit, au moyen de relations géométriques simples, à :

où y
n=b
n et z
n = b
n²/(2p), et d
n' et d
n sont indiquées ci-après pour x
n = 0.
[0055] Les calculs de ces relations donnent les coordonnées en y des bords des éléments
du réseau de diffraction 3 :
b₁ = 12,01 cm
b₂ = 17,08 cm
b₃ = 21,03 cm
b₄ = 24,41 cm
b₅ = 27,44 cm
b₆ = 30,22 cm
b₇ = 32,81 cm
b₈ = 35,26 cm
b₉ = 37,60 cm
[0056] On constate que les largeurs b₁, b₃ - b₂ à b₉ - b₈ des éléments métalliques du réseau
3, comme les largeurs des interstices entre ces éléments le long de l'axe Oy, diminuent
à partir du centre 0 vers la périphérie du réflecteur.
[0057] Pour déterminer complètement les contours des bords des éléments 3
O à 3₄ du réseau de diffraction, on recherche pour chaque bord de coordonnée b
n en y, l'ensemble des rayons issus d'un plan d'onde perpendiculaire au faisceau FS₁,
tel qu'un plan P(F₂) passant par le foyer F₂, qui satisfait la relation :

et plus précisément les coordonnées x
n, y
n et z
n des points N qui satisfont cette relation et qui sont sur le paraboloïde du réseau
3 ayant pour équation :

[0058] Le plan P(F₂) passant par le foyer F₂ (O, y
F, z
F) a pour équation dans le repère (Ox, Oy, Oz) :

soit :

[0059] La distance d
n' du point N (x
n, y
n, z
n) au plan P(F₂) est :

et la distance d
n du point N au foyer F₁ (O, -y
F, z
F) est :

[0060] Sachant que b
n² = 2p z
n, on en déduit de l'équation précédente, les coordonnées x
n et y
n des points N qui sont situés sur une ellipse qui est perpendiculaire à Oz et centrée
sur celui-ci et dont le petit axe 2b
n est dans le plan focal F₁OF₂ et dont le grand axe 2a
n est perpendiculaire au plan focal. Les valeurs de a
n relatives à l'axe Ox (figure 6) pour les bords des éléments du réseau selon l'exemple
considéré sont :
a₁ = 12,8 cm
a₂ = 18,2 cm
a₃ = 22,44 cm
a₄ = 26,09 cm
a₅ = 29,39 cm
a₆ = 32,46 cm
a₇ = 35,34 cm
a₈ = 38,10 cm
a₉ = 40,77 cm
[0061] Comme les largeurs des éléments métalliques du réseau suivant l'axe Oy, les largeurs
de ceux-ci suivant l'axe Ox ainsi que les largeurs des interstices annulaires entre
les éléments suivant l'axe Ox diminuent à partir du centre 0 vers la périphérie du
réflecteur. Les largeurs des éléments et des interstices suivant les grands axes 2a₁
à 2a₉ sont sensiblement plus grandes que les largeurs des éléments et des interstices
suivant les petits axes 2b₁ à 2b₉. En d'autres termes, les excentricités des bords
elliptiques des éléments 3
O à 3₄ du réseau de diffraction croissent sensiblement en s'éloignant vers la périphérie.
[0062] Les excentricités, selon l'exemple considéré, varient de quatre centièmes, ce qui
permet en pratique d'obtenir de bons résultats en terme de rendement de l'antenne
lorsque les contours elliptiques de chacun des anneaux 3₁ à 3₄ sont parallèles, et
donc lorsque la largeur de chaque anneau est constante et égale à la différence correspondante
:

[0063] Ceci facilite la fabrication des anneaux qui peuvent être approximés à des surfaces
coniques puisque le paramètre p du paraboloïde du réflecteur est ici grand.
[0064] Le réseau de diffraction tel que décrit ci-dessus et illustré aux figures 5 et 6
satisfait en première approximation les relations

puisque relativement au bords situés de l'autre côté de l'axe Oz dans la figure
5, les retards de marche sont les suivants :

ce qui pourrait imposer une sensible dissymétrie des éléments du réseau dans le
plan focal yOz, celle-ci ayant été supprimée pour simplifier la fabrication du réseau.
[0065] Ainsi, plus généralement, l'invention a trait à une antenne dont les éléments de
réseau de diffraction satisfait à la relation de différence de marche suivante :

où m est de préférence un entier, bien qu'il puisse être un nombre quelconque.
[0066] Lorsque m=2, l'antenne est du type tel que défini ci-dessus en référence aux figures
5 et 6.
[0067] Selon un autre exemple montré aux figures 7 et 8, l'antenne comprend m-1=3 réseaux
de diffraction R₁, R₂ et R
m-1 = R₃ qui sont disposés parallèlement au réflecteur 2, ici sensiblement paraboloïdal,
et qui sont distants deux-à-deux entre eux de λ/(2.m) = λ/8. Les réseaux R₁ à R
m-1 = R₃ présentent des bords extérieurs principaux de diffraction B₁, B₂, B₃,....B
n d'anneaux circulaires, ou bien d'anneaux elliptiques, qui sont sensiblement superposés
perpendiculairement au réflecteur et plus particulièrement en direction d'un foyer
F₁, F₂ à l'opposé par rapport à l'axe central Oz, de sorte que des retards de marche
d
n-1' + d
n-1 et d
n' + d
n d'un bord B
n-1 au suivant B
n diffèrent sensiblement d'une longueur d'onde λ.
[0068] A des fins de simplification des dessins, il est supposé dans la figure 7 que les
foyers F₁ et F₂ sont confondus en un foyer FO sur la ligne focale LF et l'axe Oz,
vers lequel converge un faisceau électromagnétique diffracté par les réseaux. A partir
d'un bord principal extérieur B
n-1, les réseaux R₁ à R
m-1 = R₃, selon le rang croissant 1 à m-1 de ceux-ci à partir du réflecteur 2, comprennent
un groupe d'anneaux superposés dont les bords intérieurs s'éloignent en "marche d'escalier"
de l'axe central Oz et qui correspondent à des retards de marche de ((n-1)m+1)λ/m,
((n-1)m+2)λ/m, ... ((n-1)m+m-1)λ/m=(nm-1)λ/m relativement à des rayons diffractés
vers le foyer FO. En d'autres termes, les largeurs des anneaux des réseaux R₁ à R
m-1 = R₃ qui sont superposés et regroupés au niveau d'un bord externe "commun" B
n décroissent arithmétiquement d'un anneau au suivant avec une raison sensiblement
égale à la largeur de l'anneau du réseau supérieur R
m₋₁=R₃. Ainsi par exemple pour m = 4 et au niveau d'un même bord extérieur B
n, l'anneau du second réseau R₂ a une largeur 2w sensiblement égale au deux tiers de
la largeur 3w de l'anneau du premier réseau R₁ juste au-dessus du réflecteur 2 et
recouvre sensiblement les deux-tiers de cet anneau du réseau R₁ à partir du bord B
n, d'une part, et a une largeur sensiblement égale au tiers de la largeur w de l'anneau
du troisième réseau R₃ et est recouvert sensiblement par le tiers de cet anneau du
réseau R₃ à partir du bord B
n, d'autre part ; les bords intérieurs des anneaux précités des réseaux R₁ à R₃ sont
séparés du bord principal B
n-1 par des interstices annulaires ayant sensiblement des largeurs w, 2w et 3w.
[0069] La superposition des réseaux R₁ à R₃ peut être obtenue au moyen de jeux de cales
diélectriques annulaires D₁, D₂ et D₃ ayant une épaisseur sensiblement inférieure
ou égale à λ/(2m) = λ/8 et ayant des largeurs respectivement égales ou inférieures
aux anneaux des réseaux, comme montrées à la figure 7.
[0070] Selon une autre variante, une couche continue homogène en diélectrique peut recouvrir
le réflecteur 2 selon les variantes montrées aux figures 5 et 7 afin de supporter
le réseau 3, respectivement le réseau R₁; de même, dans l'antenne du type de la figure
7, les jeux d'anneaux diélectriques peuvent être remplacés par des couches diélectriques
continues superposées avec les réseaux.
[0071] Divers procédés de fabrication d'une antenne selon l'invention comprenant 1 ou m-1
réseaux de diffraction sont énoncés ci-après brièvement.
[0072] Lorsque l'antenne comprend des couches ou cales diélectriques entre les surfaces
desquelles s'étendent les réseaux et le réflecteur, les réseaux peuvent être réalisés
sous la forme de couches métalliques annulaires imprimées ou déposés par tout procédé
connu sur des couches diélectriques superposées et collées, ou bien imprimées ou déposées
sur une couche diélectrique unique usinée ou moulée en marches d'escalier ; ou bien
chaque anneau est réalisé sous forme de fils métalliques concentriques et séparés
les uns des autres d'une distance faible par rapport à la longueur d'onde et solidaires
ou intégrés dans un matériau diélectrique de préférence transparent ; ou bien encore
les réseaux sont réalisés selon la technique de couches minces dite également multicouche.
Le matériau diélectrique peut être partiellement ou totalement opaque tel que polystyrène,
ou transparent tel que verre. Les contre-marches, sensiblement d'épaisseur λ/(2m),
peuvent être revêtues d'une couche métallique, ou bien d'une couche absorbante anti-réflexion
d'ondes électromagnétiques afin d'éviter toute réflexion parasite indésirable.
[0073] Selon d'autres variantes le profil continu des réseaux de diffraction et du réflecteur
en marche d'escalier suivant la coupe montrée à la figure 7 est obtenue par emboutissage
d'une plaque métallique homogène ou perforée, ou bien en métal déployé, qui constitue
à elle-seule à la fois le réflecteur et les réseaux de diffraction. Quelle que soit
la variante de fabrication, l'antenne peut résulter de l'assemblage de deux, trois,
quatre ou plus secteurs sensiblement curvilignes identiques, suite à une division
radiale régulière en vue de dessus de l'antenne montrée à la figure 6 ou 8, ou de
"pétales" sensiblement curvilignes ayant des contours sensiblement rectangulaires
et assemblés suivant des côtés parallèles aux axes Ox et Oy.
[0074] Bien qu'une antenne à réflecteur paraboloïdal de révolution, c'est-à-dire ayant des
sections droites circulaires perpendiculaires à l'axe Oz, ait été décrite ci-dessus
à titre d'exemple, l'invention s'applique également à des antennes ayant un réflecteur
paraboloïdal elliptique, et plus généralement à toute antenne qui comporte un réflecteur
à surface réfléchissante concave offrant un axe de symétrie dans un plan focal,
[0075] En variante, le réflecteur peut être constitué par une portion d'une telle surface
réfléchissante de manière à constituer une antenne du type à source décentrée, dite
également source offset. Dans ce cas, le réseau de diffraction ou l'ensemble des réseaux
de diffraction est découpé dans une seconde portion identique à la portion de surface
réfléchissante du réflecteur, suivant le contour du réflecteur offset, et certains
éléments du ou de chaque réseau, notamment périphériques, ne peuvent être que des
secteurs annulaires.
[0076] Comme déjà dit, les têtes hyperfréquence 4₁ et 4₂ sont supportées par exemple par
un portique mince 5 en matériau léger, placé devant le réflecteur 2. Le portique comprend
essentiellement, comme montré à la figure 5, une poutre 51 disposée perpendiculairement
à l'axe Oz et située dans le plan focal F1 - O - F2, ainsi que deux montants 52 sensiblement
parallèles à l'axe Oz et reliant les extrémités de la poutre à des extrémités périphériques
de la structure porteuse (non représentée) du réflecteur. La poutre et les montants
peuvent être des tubes en alliage léger dans lesquels cheminent les câbles 41₁ et
41₂ en direction du terminal de réception.
[0077] La même antenne 1 selon l'invention, c'est-à-dire la même combinaison du réflecteur
2 et du réseau de diffraction 3 ou de l'ensemble de réseaux de diffraction R₁ à R
m-1 , accepte naturellement des positions des têtes de réception au voisinage des foyers
F₁ et F₂ pour capter des faisceaux de satellites ayant des positions orbitales voisines
et correspondant ainsi à des angles de visée a sensiblement égaux.
[0078] L'expérience a montré également que la même antenne 1 est utilisable pour capter
des faisceaux provenant de satellites associés à des angles de visée qui diffèrent
de plusieurs degrés de l'angle α, c'est-à-dire à des directions de rayonnement qui
sont très différentes des directions OF₁ et OF₂. En effet, par exemple un faisceau
provenant de la droite dans la figure 5, comme le faisceau FS1, mais associé à un
angle de visée par rapport à l'axe Oy qui est encore plus faible, sera capté avec
un rendement acceptable lorsqu'une tête de réception est placée entre le foyer F₁
et l'axe Oz. Des mesures ont montré que les têtes de réception doivent être sensiblement
centrées sur une ligne courbe focale LF symétrique par rapport à l'axe Oz, passant
par les foyers F₁ et F₂, et ayant le rayon de courbure plus grand que la distance
entre le centre du réflecteur et un foyer F₁, F₂; toutefois, en pratique, la ligne
focale LF peut être approximativement définie par un arc de cercle ayant pour centre
le centre du réflecteur ou le centre O du ou des réseaux de diffraction et un rayon
de l'ordre de OF₁ à (2.OF₁). Dans ces conditions, la poutre 51 est de préférence sensiblement
courbe suivant la ligne focale LF.
[0079] D'une part, la poutre 51 supporte ainsi plusieurs premières têtes de réception, telles
que des têtes 4₁, 4₃ et 4₄, qui sont fixées au voisinage de l'un F₁ des foyers pour
capter respectivement des faisceaux de satellites provenant de la droite de l'axe
Oz. Par exemple, à côté de la tête 4₁ assignée au satellite TDF 1 sont disposées deux
autres premières têtes 4₃ et 4₄ assignées aux satellites OLYMPUS et TV SAT 2 situés
à 19° de longitude ouest.
[0080] D'autre part, la poutre 51 supporte également plusieurs secondes têtes de réception,
telles que les têtes 4₅, 4₆ et 4₇, qui sont fixées à proximité des foyers F₁ et F₂
par rapport à l'axe Oz de l'antenne pour capter respectivement des faisceaux provenant
de satellites ayant des directions orbitales, vues de l'antenne, qui diffèrent nettement
de OF₂ et OF₁. Par exemple, à proximité du foyer F₂ où est positionnée la tête 4₂
attribuée au satellite ASTRA 1 à 19° de longitude est, sont positionnées une seconde
tête 4₅ assignée à la réception du faisceau du satellite EUTELSAT 1 F1 situé à 16°
de longitude est, et une autre seconde tête 4₆ assignée à la réception du faisceau
du satellite KOPERNIKUS 1 situé à 23,5° de longitude est. Selon un autre exemple,
une autre seconde tête de réception 4₇ est positionnée à proximité du foyer F₁ pour
capter le faisceau émis par le satellite TELECOM 1A ayant une position orbitale de
8° de longitude ouest.
[0081] Ces diverses têtes de réception 4₁ à 4₇ sont reliées par câbles 41₁ à 41₇ cheminant
à travers le portique 5 au commutateur de signaux hyperfréquence du terminal de traitement
de signaux reçus associé à l'antenne 1. Ces têtes peuvent être de divers types connus
et sont en conformité avec la polarisation rectiligne, circulaire ou elliptique des
faisceaux hyperfréquence respectifs. Bien entendu, chacune des têtes est adaptée à
la fréquence porteuse des signaux émis par le satellite respectif. Dans la mesure
où la bande des fréquences porteuses a une largeur de quelques gigahertz, les dimensions
du réseau de diffraction 3 ou des réseaux de diffraction R₁ à R
n-1 ainsi que les distances λ/(2.m) entre réseaux et réflecteur ne sont pas critiques.
Ainsi, ces dimensions sont calculées pour une fréquence sensiblement moyenne dans
la bande des fréquences porteuses des faisceaux de télécommunication, typiquement
égale à 12 GHz pour des fréquences comprises sensiblement entre 11 et 13 GHz.
[0082] Selon cette première réalisation de support de tête, la poutre 51 de l'antenne 1
comprend des moyens mécaniques pour régler manuellement les positions des têtes 4₁
à 4₇ afin d'orienter convenablement les angles d'ouverture β de chacune des têtes
en fonction des dimensions du réflecteur 2 et ainsi capter le maximum de rayonnement.
Les moyens de réglage consistent par exemple en une poutre 51 comportant une ou plusieurs
glissières longitudinales 53 parallèles au plan yOz, ou à la ligne focale LF, dans
lesquelles peuvent coulisser des coulisseaux 54 solidaires des montures des têtes.
Sur le coulisseau correspondant, chaque tête est montée d'une part, à rotation autour
d'un axe sensiblement perpendiculaire à l'axe de symétrie Oz, de préférence parallèle
à l'axe Ox, d'autre part à translation suivant son axe longitudinal et ainsi suivant
une direction convergeant sensiblement vers le centre du réflecteur, comme indiqué
par des doubles flèches RO et TR pour la tête 4₂ dans la figure 5. A ces divers moyens
de déplacements sont associés des moyens de verrouillage connus de manière à stabiliser
la position de la tête le long de la poutre 51 et l'orientation de celle-ci dans un
plan sensiblement parallèle au plan focal yOz. Dans ces conditions, chaque tête peut
être positionnée efficacement à proximité de l'un des foyers F₁ et F₂ ou plus généralement
à une position optimale d'émission/réception sensiblement le long de la ligne focale
LF.
[0083] En variante, les moyens de réglage des positions des têtes peuvent être partiellement
ou totalement motorisés, et de préférence télécommandés à travers des câbles fixés
au portique 5. Cette motorisation des moyens de réglage est particulièrement appréciable
lorsque l'antenne est fixée sur le toit d'un pavillon, par nature peu accessible.
Dans ce cas, l'utilisateur de l'antenne règle les positions des têtes depuis le sol,
et peut réduire le nombre de têtes portées par la poutre, moyennant des adaptations
et sélections de fréquence.
[0084] Selon une seconde réalisation plus économique, bien que le réflecteur 2 soit toujours
maintenu stationnaire suivant l'orientation précisée ci-dessus, l'antenne ne comprend
qu'une unique tête hyperfréquence 4, comme montré à la figure 9.
[0085] La tête 4 est fixée à l'extrémité supérieure d'un bras porteur 6 qui traverse un
double trou 32-22 ménagé aux centres de la calotte 3₀ du réseau de diffraction 3 et
du réflecteur 2 pour la réalisation illustrée à la figure 9 en accord avec la figure
5, ou un simple trou 22 central au réflecteur pour une réalisation en accord avec
la figure 7. L'extrémité inférieure du bras 6 sous le réflecteur est montée tournante
autour d'un axe 61 qui est sensiblement parallèle à l'axe Ox et relié par des moyens
de transmission mécanique, du type engrenage par exemple, à un petit moteur électrique
62 télécommandable depuis le sol. Le moteur 62 et l'axe 61 sont fixés à la structure
porteuse du réflecteur.
[0086] La largeur du trou 32-22, ou 22, est telle que le bras puisse balayer un plan parallèle
à et proche du plan focal yOz et par suite la tête 4 puisse cheminer sensiblement
le long de la ligne focale LF de part et d'autre de l'axe de symétrie Oz jusqu'à un
angle γ supérieur à α, soit de l'ordre de 40°. La longueur du bras 6 est telle que
le rayon entre la tête 4 et l'axe de rotation 61 soit plus grand que la distance OF₁
= OF₂. A cet égard, la tête 4 est de préférence montée à coulissement longitudinal
à l'extrémité supérieure du bras de manière à cheminer plus précisément le long de
la ligne focale prédéterminée LF.
[0087] Dans ces conditions, lorsque le moteur 62 est activé, par exemple pas à pas ou d'une
manière automatique pour des positions de tête prédéterminées, l'utilisateur commande
la rotation du bras depuis le sol afin de positionner la tête à l'une des positions
souhaitées pour capter le faisceau provenant de l'un des satellites. Simultanément,
le commutateur hyperfréquence dans le terminal de réception est calé sur la fréquence
porteuse associée (après conversion de fréquence dans la tête).
[0088] En variante, l'extrémité inférieure du bras 6 peut être mobile à l'intérieur d'un
cône à section droite circulaire ou elliptique, notamment en fonction du type de réflecteur
utilisé. Dans ce cas, les moyens de déplacement 61-62 du bras sont équivalents à une
articulation à cardan motorisée.
[0089] Selon cette seconde réalisation, la tête 4 est du type à multipolarisation du genre
source à hélice. Elle est reliée au terminal de réception par un guide d'onde classique
à faibles pertes, ou par une fibre optique logée dans le bras 6.
[0090] De préférence, le double trou 32-22 ou le simple trou 22 est revêtu d'une couche
diélectrique, ou est fermé par une membrane diélectrique souple 33 traversée par le
bras 6 afin d'éviter tout rayonnement réfléchi au centre de l'antenne susceptible
de perturber défavorablement le faisceau reçu à diffracter.
1- Antenne (1) pour plusieurs faisceaux de télécommunications (FS₁, FS₂), comprenant
un réflecteur fixe (2), un réseau d'éléments annulaires (3₁ - 3₄) de diffraction (3
; R₁-Rm-1), ou une portion dudit réseau (3 ; R₁-Rm-1), disposé parallèlement au réflecteur, et une tête hyperfréquence (4) en regard du
réflecteur,
caractérisée en ce que le réflecteur (2) et le réseau (3 ; R₁-Rm-1) ont tous deux des surfaces réfléchissantes qui sont concaves et issues de portions
de surface sensiblement symétriques par rapport à un axe de symétrie (Oz),
ledit réseau de diffraction définit des premier et second foyers (F₁, F₂) symétriques
par rapport audit axe de symétrie (Oz) vers lesquels sont susceptibles de converger
des premier et second faisceaux de télécommunications (FS₁, FS₂) dirigés sensiblement
parallèlement à des droites (OF₂, OF₁) passant par le centre (O) de la surface symétrique
et par les second et premier foyers respectivement, et
la tête hyperfréquence (4) est positionnée approximativement le long d'une ligne
focale sensiblement courbe (LF) qui est centrée sur l'axe de symétrie (Oz), a un rayon
de courbure au moins sensiblement égal à la distance entre ledit centre (O) et chaque
foyer (F₁, F₂), et passe par les premier et second foyers (F₁, F₂).
2- Antenne conforme à la revendication 1, caractérisée en ce que les largeurs (b₁, b₃
- b₂, b₅ - b₄, b₇ - b₆, b₉ - b₈) des éléments de réseau (3O à 3₄) diminuent radialement à partir de l'axe de symétrie (Oz), et/ou les largeurs
(b₂ - b₁, b₄ - b₃, b₆ - b₅, b₈ - b₇) d'interstices entre les éléments de réseau (3O à 3₄) diminuent radialement à partir de l'axe de symétrie (Oz).
3- Antenne conforme à la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que les contours d'au
moins une partie des éléments de réseau (3O à 3₄) sont sensiblement elliptiques, les petits axes (2b₁ à 2b₉) des contours étant
dans un plan focal (yOz) contenant les foyers (F₁, F₂) et l'axe de symétrie (Oz).
4. Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce
que les contours d'au moins une partie des éléments de réseau (3O à 3₄) sont circulaires et concentriques.
5. Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce
que le réseau de diffraction (3 ; R₁ - Rm-1) est lié à la surface réfléchissante concave du réflecteur (2) par l'intermédiaire
de matériau diélectrique (31).
6. Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'ensemble de réseau de diffraction (3 ; R₁ - Rm-1) et réflecteur (2) est imprimé ou déposé sur un matériau diélectrique usiné ou moulé
en marches d'escalier annulaires, ou constitue des couches minces dans un matériau
diélectrique.
7 - Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce
que le réseau de diffraction (3 ; R₁ - Rm-1) est obtenu par découpage dans un second réflecteur identique audit réflecteur (2)
de l'antenne.
8 - Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce
que le réseau de diffraction (3 ; R₁ - Rm-1) et le réflecteur (2) sont constitués par une plaque métallique emboutie.
9. Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce
que le réseau de diffraction (3) comprend un élément central en forme de calotte (3O) sensiblement symétrique par rapport audit axe de symétrie (Oz).
10 - Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisée en ce
que le réflecteur (2) et le réseau (3) sont distant sensiblement du quart de la longueur
d'onde (λ) correspondant sensiblement à une fréquence dans une bande de fréquence
porteuse des faisceaux de télécommunications (FS₁, FS₂).
11 - Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 8, comprenant plusieurs
réseaux différents d'éléments annulaires de diffraction (R₁ - Rm-1) superposés parallèlement devant le réflecteur.
12 - Antenne conforme à la revendication 11, dans laquelle les éléments annulaires des
réseaux sont réunis en des groupes, à raison d'un élément de chaque réseau par groupe,
les éléments annulaires de chaque groupe ayant des bords extérieurs (Bn) sensiblement superposés perpendiculairement au réflecteur et ayant des bords intérieurs
formant des marches d'escalier depuis le réflecteur.
13 - Antenne conforme à la revendication 12, caractérisée en ce que les largeurs des éléments
annulaires dans chacun desdits groupes décroissent arithmétiquement à partir du réflecteur
avec une raison sensiblement égale à la largeur de l'élément (Rm-1) du groupe le plus éloigné du réflecteur (2).
14 - Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 11 à 13, caractérisée en ce
que la distance entre le réflecteur (2) et le réseau immédiatement voisin et les distances
entre deux réseaux voisins (R₁ - Rm-1) sont sensiblement égales à λ/(2.m), où λ est une longueur d'onde correspondant sensiblement
à une fréquence dans une bande de fréquence porteuse des faisceaux de télécommunications
(FS₁,FS₂) et m-1 désigne le nombre de réseaux de diffraction.
15 - Antenne de réception conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 14, caractérisée
en ce qu'elle comprend plusieurs têtes hyperfréquence (4₁ à 4₇) situées sensiblement
à proximité de ladite ligne focale (LF).
16 - Antenne conforme à la revendication 15, caractérisée en ce qu'elle comprend des moyens
(5), de préférence motorisés, pour régler et fixer les positions et l'orientation
des têtes (4₁ à 4₇).
17. Antenne conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 15, caractérisée en ce
qu'elle comprend des moyens, de préférence motorisés, pour déplacer la tête (4) sensiblement
le long de ladite ligne focale (LF), lesdits moyens pour déplacer la tête comprenant
de préférence un bras (6) traversant une région centrale (32, 22) de l'antenne et
ayant une première extrémité supportant ladite tête (4), et une seconde extrémité
montée au moins à rotation autour d'un axe (61) sensiblement perpendiculaire à un
plan focal (yOz) contenant lesdits foyers (F₁, F₂) et ledit axe de symétrie (Oz).