[0001] La présente invention concerne une ligne haute fréquence rayonnante. On appelle ligne
haute fréquence rayonnante une ligne constituée d'un câble ou d'un guide d'ondes capable
de rayonner vers l'extérieur une partie de l'énergie électromagnétique qu'il transmet.
On s'intéressera plus particulièrement ici aux câbles rayonnants.
[0002] Les câbles rayonnants sont destinés à être utilisés comme éléments de transmission
de signaux haute fréquence entre un émetteur et un récepteur dans des conditions où
ces signaux émis à partir d'une source ponctuelle sont rapidement atténués.
[0003] Ils sont généralement constitués d'un câble coaxial comprenant une âme conductrice
entourée d'une enveloppe isolante intermédiaire par exemple en un matériau diélectrique,
d'un conducteur extérieur muni d'ouvertures ou fentes régulièrement espacées pour
le passage du rayonnement électromagnétique, et d'une gaine extérieure isolante de
protection. Grâce aux ouvertures pratiquées dans le conducteur extérieur, une partie
de la puissance circulant dans le câble et émise par une source émettrice est couplée
vers l'extérieur. Le câble fonctionne alors comme une antenne et la puissance couplée
vers l'extérieur est appelée puissance rayonnée.
[0004] Une des performances demandées à un câble rayonnant est d'assurer au moins une puissance
rayonnée minimale à une distance donnée de son axe longitudinal, spécifiée par l'utilisateur.
[0005] Lorsque les fentes sont répétées périodiquement, selon une période adaptée, elles
sont en phase, ce qui permet d'obtenir une bonne stabilité de la puissance rayonnée
à grande distance du câble, et ce sur une bande de fréquences appelée bande du mode
rayonné principal, limitée par deux fréquences appelées f
début et f
fin. Cette stabilité permet de satisfaire de manière sûre aux exigences de puissance
minimale requises pour l'utilisation du câble. En effet, lorsque la stabilité n'est
pas garantie, les variations importantes de la puissance rayonnée en fonction du point
de réception le long du câble sont telles qu'il est difficile d'assurer une valeur
de puissance minimale à une distance donnée du câble ; ces variations obligent par
ailleurs à utiliser des récepteurs ayant une forte dynamique, et par conséquent coûteux.
[0006] Lorsque la fréquence de fonctionnement du câble est inférieure à f
début, un mode dit "couplé" est prépondérant et se propage dans la direction de l'axe longitudinal
du câble, la puissance transmise par le câble décroissant alors exponentiellement
en fonction de la distance à l'axe longitudinal. Dans ce cas, il n'est possible de
garantir la valeur de puissance minimale requise à la distance spécifiée par l'utilisateur
qu'en augmentant fortement la puissance émise par la source. De plus, les connecteurs
ou pinces de fixation présents sur le câble provoquent des diffractions du mode couplé
qui, même si elles ont tendance à augmenter la puissance couplée moyenne, donnent
à cette dernière un comportement aléatoire qui empêche de garantir avec certitude
la puissance minimale requise à distance donnée.
[0007] Lorsque la fréquence de fonctionnement du câble est comprise entre f
début et f
fin, on observe la propagation d'un mode rayonné prépondérant dit "principal" ; la puissance
transmise se propage radialement, décroît faiblement avec la distance au câble, et
reste constante, à l'affaiblissement linéique le long du câble près, quel que soit
le point de réception le long du câble. C'est pourquoi l'on utilise généralement un
câble rayonnant dans cette bande de fréquences pour satisfaire aux exigences requises.
[0008] Enfin, lorsque la fréquence de fonctionnement du câble est supérieure à f
fin, de nouveaux modes rayonnés de propagation, dits modes rayonnés "secondaires", apparaissent
et interfèrent avec le mode rayonné principal. Dans ce cas, on observe des variations
périodiques de la puissance rayonnée par le câble. Plus la fréquence s'élève, plus
il apparaît de modes secondaires qui interfèrent entre eux. L'instabilité de la puissance
rayonnée ne permet pas de garantir avec certitude la puissance minimale requise à
distance donnée, ce qui oblige à augmenter la puissance d'émission de la source pour
satisfaire aux exigences d'utilisation.
[0009] Pour accroître les possibilités d'utilisation d'un câble rayonnant, on comprend alors
qu'il est nécessaire d'augmenter autant que possible la largeur de la bande du mode
rayonné principal. En augmentant cette bande de fréquences "utiles", la quantité d'informations
transmises peut être accrue, ce qui représente un avantage non négligeable actuellement.
[0010] Une augmentation de la largeur de la bande du mode rayonné principal n'est pas possible
avec la répétition périodique d'une seule fente.
[0011] Dans le but d'augmenter la largeur de la bande du mode principal, le brevet GB-1
481 485 propose un câble rayonnant dans lequel les ouvertures sont arrangées selon
des motifs répétés périodiquement le long du câble. Ce câble est représenté en élévation
en figure 1, avec sa gaine extérieure de protection retirée pour permettre de voir
la disposition des fentes du motif. Dans cette figure, le conducteur extérieur 2 du
câble rayonnant 1 comporte des fentes arrangées selon des motifs M. Chaque motif M
présente deux fentes principales F et F' et quatre fentes auxiliaires Fa, Fb, F'a
et F'b, soit une fente auxiliaire de part et d'autre de chaque fente principale. Grâce
à la répétition du motif M, les modes secondaires apparaissant aux fréquences comprises
entre 200 et 1000 MHz (au lieu de 200 et 400 MHz pour un câble à répétition périodique
de fentes simples) sont négligeables et quasiment nuls. Il est expliqué dans ce brevet
que la répétition du motif M permet d'éliminer les trois premiers modes secondaires.
[0012] Il est par ailleurs souligné dans ce brevet qu'il est difficile en pratique de réaliser
des motifs ayant plus de six fentes. En effet, un motif de taille supérieure comporterait
selon ce brevet dix fentes avec deux fentes principales et deux fentes auxiliaires
de part et d'autre de chaque fente principale. Etant donné que le pas entre chaque
motif, c'est-à-dire la distance séparant une fente d'un motif donné de la fente correspondante
du motif suivant ou précédent, est, toutes choses égales par ailleurs, inversement
proportionnel à la valeur de f
début souhaitée, il faudrait donc soit diminuer la fréquence f
début afin d'augmenter le pas entre chaque motif, ce qui présente peu d'intérêt en général,
soit placer dix fentes dans un intervalle de longueur identique à celui dans lequel
on a placé six fentes. Dès lors, la distance entre les fentes d'un même motif et des
motifs voisins est diminuée, ce qui présente l'inconvénient d'affaiblir la tenue mécanique
du conducteur extérieur.
[0013] En outre, le fait de rapprocher les fentes et d'en augmenter le nombre entraîne l'apparition
de modes couplés, ce qui se traduit par un accroissement des pertes par affaiblissement
linéique et par une instabilité de la puissance rayonnée (les modes couplés ont tendance
à interférer avec le mode rayonné principal et contribuent à annuler ce dernier).
[0014] Ainsi, la structure proposée par le brevet GB-1 481 485 ne donne pas satisfaction
car elle ne permet d'augmenter la bande du mode principal que de manière limitée.
[0015] Un but de la présente invention est donc de réaliser un câble rayonnant capable de
fonctionner sur de larges bandes de fréquences, tout en garantissant les performances
requises en termes de puissance minimale rayonnée à une distance donnée du câble.
[0016] Un autre but de la présente invention est de diminuer, à bande du mode principal
identique, le nombre de fentes nécessaires par motif par rapport aux câbles rayonnants
de l'art antérieur.
[0017] La présente invention propose à cet effet une ligne haute fréquence rayonnante destinée
à rayonner l'énergie électromagnétique sur une bande de fréquences, et comprenant
au moins un conducteur tubulaire disposé autour d'un axe dit longitudinal et présentant
plusieurs ouvertures identiques agencées en motifs répétés périodiquement avec une
période P le long de ladite ligne,
caractérisée en ce que, lorsque ladite bande de fréquences est du type [f
r, (N+1)f
r], où f
r est une fréquence donnée et N un entier positif strictement supérieur à 1, chacun
desdits motifs comprend N ouvertures numérotées de 0 à N-1 et satisfaisant les relations
suivantes :

où :
- l'indice k est un entier tel que 1 ≦ k ≦ N-1 et se rapporte à la k-ième ouverture
de l'un desdits motifs,
- zk est la distance entre ladite k-ième ouverture et la première ouverture dudit motif,
ladite distance étant calculée entre la projection du milieu d'un axe de symétrie
de ladite première ouverture sur ledit axe longitudinal et celle du milieu d'un axe
de symétrie correspondant de ladite k-ième ouverture sur ledit axe longitudinal,
- ak est la polarisabilité de ladite k-ième ouverture,
- ao est la polarisabilité de ladite première ouverture,


où E(x) désigne la partie entière de x,
- pk est un entier tel que 1 ≦ pk ≦ N+1, lesdits entiers pk étant deux à deux distincts, tels que pk < pk+1, et différents de p' et de p''.
[0018] La ligne selon l'invention peut être utilisée sur une bande de fréquences de largeur
souhaitée avec la répétition périodique d'un motif ayant un nombre optimal de fentes.
Le domaine d'utilisation des lignes classiques est ainsi augmenté dans une plus large
mesure que dans l'art antérieur avec des performances en termes de puissance minimale
requise garanties sur le domaine d'utilisation.
[0019] Les ouvertures peuvent être par exemple elliptiques ou rectangulaires.
[0020] Lorsque les ouvertures sont rectangulaires et de longueur grande devant leur largeur,
la première ouverture d'un motif a une longueur faisant de préférence avec l'axe longitudinal
un angle de valeur absolue comprise entre 5 et 90° ; cette longueur est appelée L.
On appelle angle fait par une ouverture avec l'axe longitudinal l'angle, compté à
partir de l'axe longitudinal, fait par la projection, dans une direction orthogonale
à l'axe longitudinal, de cette ouverture dans un plan contenant l'axe longitudinal
et orthogonal à la direction de projection.
[0021] Selon un premier mode de réalisation, N est égal à 3 et les ouvertures sont disposées
de la manière suivante :
- la seconde ouverture est à une distance de P/5 de la première ouverture, a la même
longueur que la première ouverture et fait avec l'axe longitudinal le même angle que
la première ouverture,
- la troisième ouverture est à une distance de 3P/5 de la première ouverture, a une
longueur sensiblement égale à 3L/4 et fait avec l'axe longitudinal un angle opposé
à celui de la première ouverture.
[0022] Selon un deuxième mode de réalisation, N est égal à 4 et les ouvertures sont disposées
de la manière suivante :
- la seconde ouverture est à une distance de P/6 de la première ouverture, a la même
longueur que la première ouverture et fait avec l'axe longitudinal le même angle que
la première ouverture,
- la troisième ouverture est à une distance de P/2 de la première ouverture, a la même
longueur que la première ouverture et fait avec l'axe longitudinal un angle opposé
à celui de la première ouverture,
- la quatrième ouverture est à une distance de 2P/3 de la première ouverture, a la même
longueur que la première ouverture et fait avec l'axe longitudinal un angle opposé
à celui de la première ouverture.
[0023] Selon un troisième mode de réalisation, N est égal à 5 et les ouvertures sont disposées
de la manière suivante :
- la seconde ouverture est à une distance de P/7 de la première ouverture, a une longueur
sensiblement égale à 5L/6 et fait avec l'axe longitudinal le même angle que la première
ouverture,
- la troisième ouverture est à une distance de 3P/7 de la première ouverture, a une
longueur sensiblement égale à 7L/9 et fait avec l'axe longitudinal un angle opposé
à celui de la première ouverture,
- la quatrième ouverture est à une distance de 4P/7 de la première ouverture, a une
longueur sensiblement égale à 7L/9 et fait avec l'axe longitudinal un angle opposé
à celui de la première ouverture,
- la cinquième ouverture est à une distance de 6P/7 de la première ouverture, a une
longueur égale à celle de la première ouverture et fait avec l'axe longitudinal le
même angle que la première ouverture.
[0024] Selon une première application de l'invention, le conducteur tubulaire est cylindrique
et contient un conducteur central entouré d'une enveloppe de protection en un matériau
diélectrique en contact à la fois avec le conducteur central et avec le conducteur
tubulaire, et une gaine extérieure de protection, de manière à donner à la ligne la
structure d'un câble rayonnant.
[0025] Selon une deuxième application de l'invention, le conducteur tubulaire est vide,
de manière à donner à la ligne la structure d'un guide d'ondes rayonnant.
[0026] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront dans
la description suivante d'un câble rayonnant selon l'invention, donnée à titre illustratif
et nullement limitatif.
[0027] Dans les figures suivantes :
- la figure 1 représente en élévation le câble rayonnant décrit dans le brevet GB-1
481 485,
- la figure 2 représente, en perspective éclatée, un câble rayonnant selon l'invention,
- la figure 3 est une vue en élévation d'une première variante du câble rayonnant de
la figure 2, avec sa gaine extérieure retirée pour mieux voir la disposition des fentes,
- la figure 4 est une vue en élévation d'une seconde variante du câble rayonnant de
la figure 2, avec sa gaine extérieure retirée pour mieux voir la disposition des fentes,
- la figure 5 est une vue en élévation d'une troisième variante du câble rayonnant de
la figure 2, avec sa gaine extérieure retirée pour mieux voir la disposition des fentes,
- la figure 6 représente une courbe donnant le couplage d'un câble tel que celui de
la figure 3,
- la figure 7 représente une courbe donnant le couplage d'un câble tel que celui de
la figure 4,
- la figure 8 représente une courbe donnant le couplage d'un câble à six fentes selon
l'invention,
- la figure 9 représente une courbe donnant le couplage d'un câble de l'art antérieur
tel que celui de la figure 1,
- la figure 10 représente une courbe donnant le couplage d'un câble de l'art antérieur
à répétition simple de fentes.
[0028] La figure 1 a été décrite lors de la présentation de l'état de la technique.
[0029] Dans les figures 2 à 5, les éléments communs portent les mêmes numéros de référence.
[0030] On a représenté en figure 2, en perspective éclatée, un câble rayonnant 20 selon
l'invention. Le câble 20 comporte, disposés coaxialement de l'intérieur vers l'extérieur
:
- une âme conductrice 21 en cuivre ou en aluminium,
- une enveloppe 22 en un matériau diélectrique comme le polyéthylène par exemple,
- un conducteur extérieur 23 présentant des ouvertures ou fentes 25 (dont une seule
est visible en figure 2) agencées en motifs répétés périodiquement tout le long du
câble 20,
- une gaine externe de protection 24 en un matériau isolant.
[0031] On va exposer à présent la méthode avec laquelle on détermine la disposition et le
nombre des fentes dans les motifs d'un câble selon l'invention.
[0032] En premier lieu, la fréquence inférieure de la bande du mode rayonné principal, appelée
f
r, est en général imposée par les spécifications de l'utilisateur du câble. Elle fixe
de manière connue le pas de répétition P des motifs (c'est-à-dire la distance entre
une fente donnée d'un motif et la fente correspondante d'un motif immédiatement voisin)
selon la formule suivante :

où c est la célérité de la lumière dans le vide et ε la permittivité diélectrique
de l'enveloppe 22 du câble.
[0033] Le but de l'invention est de déterminer le nombre N
f et la disposition des fentes dans un motif lorsque la bande du mode principal est
du type [f
r, (N+1)f
r], où N est un entier strictement supérieur à 1 (si N est égal à 1, le problème est
classique et se résout au moyen d'un motif à une seule fente). Pour ce qui est des
longueurs et inclinaisons des différentes fentes du motif, elles sont choisies en
fonction de la longueur et de l'inclinaison de la première fente au moyen de modèles
bien connus de l'homme de l'art et sur lesquels on reviendra un peu plus en détail
dans la suite.
[0034] Par un calcul en champ proche, on détermine l'expression du champ rayonné par un
câble dont le conducteur présente une succession de motifs identiques comprenant chacun
N
f fentes et répétés avec une périodicité de P. On montre alors qu'il suffit que N
f soit égal à N, c'est-à-dire qu'il y ait N fentes dans le motif, pour annuler les
N-1 modes secondaires apparaissant dans la bande [f
r, (N+1)f
r] (on rappelle qu'un mode secondaire devient prépondérant à chaque fréquence de la
forme mf
r, où m est un entier strictement positif). On aboutit alors au système d'équations
suivant :

où, quel que soit k compris au sens large entre 1 et N-1 :

ak étant la polarisabilité de la k-ième fente, et l'indice o représentant la première
des fentes du motif, prise comme référence ; la polarisabilité d'une fente peut s'interpréter
comme la capacité d'émission de cette fente considérée comme une source. On se reportera
pour plus de précisions sur la polarisabilité aux pages 56 à 59 de l'ouvrage intitulé
"Leaky feeders and subsurface radio communications" de P. Delogne paru dans la collection
Peter Peregrinus Ltd,

zk étant la distance entre la projection orthogonale sur l'axe longitudinal du câble
du milieu de la k-ième fente (ou de tout autre point appartenant à un axe de symétrie
de cette dernière) et la projection orthogonale sur l'axe longitudinal du câble du
milieu de la fente de référence (ou de tout autre point appartenant à un axe de symétrie
de cette dernière), dont l'abscisse zo est prise égale à 0 (les abscisses sont calculées sur l'axe longitudinal X du câble
20).
[0035] Les solutions de ce système sont, quel que soit k compris au sens large entre 1 et
N-1 :

où :
- pk est un entier positif compris au sens large entre 1 et N+1, les entiers pk étant deux à deux distincts et tels que pk < pk+1,
- p' et p'' sont deux entiers compris entre 1 et N+1 au sens large ; on expliquera plus
loin comment les déterminer.
Une fois la longueur et l'inclinaison de la première
[0036] fente choisies de manière compatible avec le diamètre du câble et de sorte que l'angle
(en valeur absolue) entre l'axe longitudinal du câble et la première fente soit compris
au sens large entre 5 et 90°, on détermine, au moyen des relations précédentes, les
longueur, position et inclinaison des autres fentes du motif. On précise tout d'abord
que l'on entend dans toute la suite par inclinaison d'une fente l'angle, compté à
partir de l'axe longitudinal, fait par la projection, dans une direction orthogonale
à l'axe longitudinal, de cette ouverture dans un plan contenant l'axe longitudinal
et orthogonal à la direction de projection.
[0037] On choisira de préférence l'inclinaison de la première fente dans la plage citée
ci-dessus car il est bien connu que la contribution au rayonnement d'une fente parallèle
à l'axe longitudinal du câble est égale à zéro. Dès lors, il est préférable de choisir
une inclinaison relativement éloignée de 0°. D'autre part, il est également connu
de l'homme de l'art que la contribution d'une fente au rayonnement émis augmente avec
sa longueur. Ainsi, pour avoir un large choix de longueurs de fentes sans être limité
par une impossibilité de réalisation technologique imposée par le diamètre extérieur
du câble, par ailleurs fixé, il est préférable que l'inclinaison des fentes ne dépasse
pas une valeur prédéterminée, fonction du diamètre extérieur du câble. Dans le cas
présent, pour un câble de diamètre extérieur égal à 25 mm et des fentes de 150 mm
de longueur, la limite supérieure de la plage d'inclinaison préférentielle est de
30°, l'inclinaison étant de préférence choisie entre 15 et 25°.
[0038] Un modèle classiquement utilisé permet de déduire de la valeur de la polarisabilité
de la k-ième fente les inclinaison et longueur de cette dernière en fonction de celles
de la première fente : selon ce modèle, le signe de la polarisabilité de la k-ième
fente donne son inclinaison en fonction de celle de la première fente, et le rapport
entre a
k et a
o permet de déterminer la longueur de la k-ième fente en fonction de la longueur de
la première fente.
[0039] Ainsi, si a
k et a
o sont de même signe, on choisira la même inclinaison pour la fente de référence et
pour la k-ième fente. Si a
k et a
o sont de signe opposé, la k-ième fente fera avec l'axe X un angle opposé à celui de
la fente de référence.
[0040] D'autre part, si a
k est supérieur à a
o, la k-ième fente aura une longueur supérieure à celle de la fente de référence. De
même, si a
k est inférieur à a
o, la k-ième fente aura une longueur inférieure à celle de la fente de référence.
[0041] La position de la k-ième fente par rapport à la fente de référence est obtenue en
choisissant un entier p
k selon les conditions indiquées précédemment. De nombreux choix sont possibles puisque
l'ensemble des entiers p
k contient N+1 éléments, alors qu'il n'y a que N-1 positions à déterminer une fois
celle de la première fente prise comme référence. Tous les choix possibles conviennent
pour parvenir au but recherché. Toutefois, certains de ces choix permettent d'obtenir
une puissance rayonnée maximale du mode principal. Pour les trouver, on cherche les
combinaisons des entiers entiers p
k qui maximisent le module de la fonction :

[0042] Au moyen d'un calcul numérique d'optimisation par exemple, on obtient donc le choix
des entiers p
k donnant la puissance rayonnée maximale du mode principal pour un motif. En pratique,
on en revient à éliminer de l'ensemble des entiers p
k les entiers p' et p'' tels que :

où E(x) est la partie entière de x.
[0043] On va maintenant décrire, sous forme d'exemples et en relation avec les figures 3
à 5, différents câbles rayonnants réalisés selon l'invention.
[0044] Dans tous ces exemples, la fréquence f
r est prise égale à 200 MHz, et la permittivité du diélectrique est ε = 1,3. P vaut
donc environ 700 mm.
Exemple 1
[0045] En figure 3, on voit un câble rayonnant 20 dont le conducteur extérieur présente
un motif de fentes M1. On souhaite que le câble fonctionne sur l'intervalle [200 MHz,
800 MHz]. Ainsi, N est égal à 3 et le motif M1 comporte trois fentes notées respectivement
F0, F1 et F2. La fente F0 est prise comme référence des abscisses.
[0046] D'après les équations (1) et (2) précédentes :
[0047] On obtient le motif M1 représenté en figure 3, avec une fente F0 de 140 mm de longueur
et inclinée d'un angle de 18° par rapport à l'axe X (les angles sont comptés positivement
dans le sens trigonométrique indiqué par la flèche 100 à partir de l'axe X). La fente
F1 a une longueur et une inclinaison identiques à celles de F0. La fente F2 a une
longueur de 115 mm et est inclinée de -18° par rapport à l'axe X.
Exemple 2
[0048] En figure 4, on voit un câble rayonnant 20 dont le conducteur extérieur présente
un motif de fentes M2. On souhaite que le câble fonctionne sur l'intervalle [200 MHz,
1000 MHz]. Ainsi, N est égal à 4 et le motif M2 comporte quatre fentes notées respectivement
F'0, F'1, F'2 et F'3. La fente F'0 est prise comme référence des abscisses.
[0050] On obtient le motif M2 représenté en figure 4, avec une fente F'0 de 100 mm de longueur
et inclinée d'un angle de 18° par rapport à l'axe X. La fente F'1 a une longueur et
une inclinaison identiques à celles de F'0. Les fentes F'2 et F'3 ont une longueur
égale à celle de F'0 et sont inclinées de -18° par rapport à l'axe X.
[0051] Alors que le brevet GB-1 481 485 propose d'utiliser un motif de six fentes pour permettre
le fonctionnement du câble rayonnant sur la bande de fréquences [200 MHz, 1000 MHz],
les motifs d'un câble selon l'invention permettant le fonctionnement sur la même bande
de fréquences ne comportent que quatre fentes. Ceci permet de réduire le couplage
et les pertes par affaiblissement linéique, et d'assurer une meilleure tenue mécanique
du câble, tout en garantissant la puissance minimale requise. En outre, les quatre
fentes du motif M2 peuvent être identiques, ce qui simplifie la réalisation du câble
20 correspondant.
Exemple 3
[0052] En figure 5, on voit un câble rayonnant 20 dont le conducteur extérieur présente
un motif de fentes M3. On souhaite que le câble fonctionne sur l'intervalle [200 MHz,
1200 MHz]. Ainsi, N est égal à 5 et le motif M3 comporte cinq fentes notées respectivement
F''0, F''1, F''2, F''3 et F''4. La fente F''0 est prise comme référence des abscisses.
[0054] On obtient le motif M3 représenté en figure 5, avec une fente F''0 de 90 mm de longueur
et inclinée d'un angle de 18° par rapport à l'axe X. La fente F''1 a une longueur
de 77,6 mm et une inclinaison identique à celle de F''0. Les fentes F''2 et F''3 ont
toutes deux une longueur de 70,8 mm et sont inclinées de -18° par rapport à l'axe
X. La fente F''4 a une longueur identique à celle de F''1 et a la même inclinaison
que F''0.
[0055] D'après les enseignements du brevet GB-1 481 485, il n'est possible d'obtenir que
des bandes de fréquences du type [f
r, (2m+1)f
r], où m est un entier strictement positif. Ainsi, pour réaliser un câble rayonnant
fonctionnant sur la bande de fréquences [200 MHz, 1200 MHz], il faudrait prévoir un
motif de fentes permettant le fonctionnement sur la bande [200 MHz, 1400 MHz], soit
un motif à dix fentes. D'une part, le motif à dix fentes selon ce brevet présente
les inconvénients mentionnés dans le préambule, et d'autre part, l'obligation de concevoir
le câble pour un fonctionnement dans une bande de fréquences supérieure à la bande
de fréquences utile entraîne un coût supplémentaire qui n'est pas souhaitable. Grâce
à l'invention, seules cinq fentes par motif sont nécessaires, et la bande fréquences
pour laquelle le câble est conçu est égale à la bande utile.
[0056] L'invention permet donc de réaliser des câbles rayonnants dont la bande du mode rayonné
principal est supérieure à celle des câbles de l'art antérieur, grâce à la répétition
périodique de motifs comportant un nombre optimal de fentes.
[0057] Les problèmes posés par les solutions de l'art antérieur sont donc résolus par l'invention.
[0058] On donne maintenant, en relation avec les figures 6 à 10, certains résultats obtenus
au moyen des câbles selon l'invention, ainsi que ceux obtenus avec deux câbles de
l'art antérieur.
[0059] On a représenté en figure 6 le couplage C en dB en fonction de la distance x entre
l'extrémité du câble la plus proche de la source émettrice et le point de réception
considéré le long du câble, où la mesure est effectuée. On rappelle que le couplage
en un point de réception donné est proportionnel au logarithme du rapport entre la
puissance rayonnée par ce point de réception et la puissance émise par la source,
qui est une constante. Ainsi, si le couplage est pratiquement uniforme, la puissance
rayonnée l'est également.
[0060] La courbe 60 représentée en figure 6 correspond à une fréquence de fonctionnement
de 700 MHz du câble selon l'exemple 1 précédent, illustré en figure 3. On remarque
que le couplage est quasiment uniforme quel que soit le point de réception le long
du câble.
[0061] La courbe 70 représentée en figure 7 correspond à une fréquence de fonctionnement
de 900 MHz du câble selon l'exemple 2 précédent, illustré en figure 4. On remarque
encore ici que le couplage est quasiment uniforme quel que soit le point de réception
le long du câble. De plus, le câble à quatre fentes selon l'invention permet d'obtenir
un tel résultat jusqu'à 900 MHz au moins, et en pratique jusqu'à 1000 MHz, alors que
pour obtenir une telle limite supérieure de la bande du mode rayonné principal avec
un couplage acceptable, des motifs de six fentes sont nécessaires selon l'art antérieur.
[0062] La courbe 80 représentée en figure 8 correspond à une fréquence de fonctionnement
de 1100 MHz pour un câble à six fentes selon l'invention. On peut comparer cette courbe
à la courbe 90 de la figure 9 correspondant au câble de la figure 1 à la même fréquence
de fonctionnement (1100 MHz), c'est-à-dire à l'art antérieur décrit dans le brevet
GB-1 481 485. On observe alors que le couplage d'un câble à six fentes selon l'invention
est pratiquement uniforme alors que celui d'un câble tel que celui de la figure 1
présente des variations périodiques qui empêchent d'obtenir les performances requises
en termes de puissance rayonnée minimale sur une bande de fréquences allant jusqu'à
1100 MHz au moins ; avec le même nombre de fentes, un câble selon l'invention permet
d'obtenir un couplage pratiquement uniforme jusqu'à des fréquences de l'ordre de 1400
MHz.
[0063] Enfin, la courbe 100 représentée en figure 10 est donnée à titre d'information. Elle
correspond à une fréquence de fonctionnement de 1100 MHz pour un câble à répétition
de fentes simples. On constate que le couplage varie de façon périodique en fonction
de la distance.
[0064] Bien évidemment, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit.
[0065] En particulier, le modèle utilisé pour le choix des longueurs et inclinaisons des
différentes fentes d'un motif est donné à titre indicatif, et l'on pourra choisir
tout autre modèle communément utilisé par l'homme de l'art dans ce domaine. Notamment,
on peut utiliser des modèles dans lesquels les longueur et inclinaison varient d'une
fente à l'autre, ou des modèles dans lesquels les inclinaisons varient d'une fente
à l'autre.
[0066] D'autre part, l'invention s'applique également aux guides d'ondes rayonnants constitués
d'un conducteur tubulaire de section quelconque éventuellement entouré d'une gaine
extérieure de protection.
[0067] Les ouvertures pratiquées dans le conducteur extérieur peuvent être rectangulaires
ou elliptiques. Elles sont de préférence de longueur différente de la largeur, ce
qui leur confère une efficacité accrue.
[0068] Enfin, l'angle entre les fentes et l'axe longitudinal dans chaque motif peut être
quelconque du moment que la contribution de chaque fente au rayonnement n'est pas
nulle, et que la puissance rayonnée totale obtenue est compatible avec les spécifications
données par l'utilisateur.
1. Ligne haute fréquence rayonnante destinée à rayonner l'énergie électromagnétique sur
une bande de fréquences, et comprenant au moins un conducteur tubulaire (23) disposé
autour d'un axe dit longitudinal (X) et présentant plusieurs ouvertures identiques
agencées en motifs (M1) répétés périodiquement avec une période P le long de ladite
ligne, caractérisée en ce que, lorsque ladite bande de fréquences est du type [f
r, (N+1)f
r], où f
r est une fréquence donnée et N un entier positif strictement supérieur à 1, chacun
desdits motifs (M1) comprend N ouvertures numérotées de 0 à N-1 et satisfaisant les
relations suivantes :

où :
- l'indice k est un entier tel que 1 ≦ k ≦ N-1 et se rapporte à la k-ième ouverture
de l'un desdits motifs (M1),
- zk est la distance entre ladite k-ième ouverture et la première ouverture (F0) dudit
motif (M1), ladite distance étant calculée entre la projection d'un point d'un axe
de symétrie de ladite première ouverture (F0) sur ledit axe longitudinal (X) et celle
d'un point d'un axe de symétrie correspondant de ladite k-ième ouverture sur ledit
axe longitudinal (X),
- ak est la polarisabilité de ladite k-ième ouverture,
- ao es polarisabilité de ladite première ouverture,
-

-

où E(x) désigne la partie entière de x,
- pk est un entier tel que 1 ≦ pk ≦ N+1, lesdits entiers pk étant deux à deux distincts, tels que pk < pk+1, et différents de p' et de p''.
2. Ligne selon la revendication 1 caractérisée en ce que lesdites ouvertures sont elliptiques
ou rectangulaires.
3. Ligne selon la revendication 2 caractérisée en ce que lesdites ouvertures sont rectangulaires
et de longueur grande devant leur largeur.
4. Ligne selon la revendication 3 caractérisée en ce que la première desdites ouvertures
d'un motif a une longueur appelée L, et fait avec ledit axe longitudinal un angle
compris en valeur absolue entre 5 et 90°, en appelant angle fait par une ouverture
avec ledit axe longitudinal l'angle, compté à partir dudit axe longitudinal, fait
par la projection, dans une direction orthogonale audit axe longitudinal, de ladite
ouverture dans un plan contenant ledit axe longitudinal et orthogonal à ladite direction
de projection.
5. Ligne selon la revendication 4 caractérisée en ce que N est égal à 3 et en ce que
lesdites ouvertures sont disposées de la manière suivante :
- la seconde desdites ouvertures (F1) est à une distance de P/5 de ladite première
ouverture (F0), a la même longueur que ladite première ouverture (F0) et fait avec
ledit axe longitudinal (X) le même angle que ladite première ouverture (F0),
- la troisième desdites ouvertures (F2) est à une distance de 3P/5 de ladite première
ouverture, a une longueur sensiblement égale à 3L/4 et fait avec ledit axe longitudinal
un angle opposé à celui de ladite première ouverture.
6. Ligne selon la revendication 4 caractérisée en ce que N est égal à 4 et en ce que
lesdites ouvertures sont disposées de la manière suivante :
- la seconde desdites ouvertures (F'1) est à une distance de P/6 de ladite première
ouverture (F'0), a la même longueur que ladite première ouverture et fait avec ledit
axe longitudinal le même angle que ladite première ouverture,
- la troisième desdites ouvertures (F'2) est à une distance de P/2 de ladite première
ouverture, a la même longueur que ladite première ouverture et fait avec ledit axe
longitudinal un angle opposé à celui de ladite première ouverture,
- la quatrième desdites ouvertures (F'3) est à une distance de 2P/3 de ladite première
ouverture, a la même longueur que ladite première ouverture et fait avec ledit axe
longitudinal un angle opposé à celui de ladite première ouverture.
7. Ligne selon la revendication 4 caractérisée en ce que N est égal à 5 et en ce que
lesdites ouvertures sont disposées de la manière suivante :
- la seconde desdites ouvertures (F''1) est à une distance de P/7 de ladite première
ouverture (F''0), a une longueur sensiblement égale à 5L/6 et fait avec ledit axe
longitudinal le même angle que ladite première ouverture,
- la troisième desdites ouvertures (F''2) est à une distance de 3P/7 de ladite première
ouverture, a une longueur sensiblement égale à 7L/9 et fait avec ledit axe longitudinal
un angle opposé à celui de ladite première ouverture,
- la quatrième desdites ouvertures (F''3) est à une distance de 4P/7 de ladite première
ouverture, a une longueur sensiblement égale à 7L/9 et fait avec ledit axe longitudinal
un angle opposé à celui de ladite première ouverture,
- la cinquième desdites ouvertures (F''4) est à une distance de 6P/7 de ladite première
ouverture, a une longueur égale à celle de ladite première ouverture et fait avec
ledit axe longitudinal le même angle que ladite première ouverture.
8. Ligne selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisée en ce que ledit conducteur
tubulaire (23) est cylindrique et contient un conducteur central (21) entouré d'une
enveloppe de protection en un matériau diélectrique (22) en contact à la fois avec
ledit conducteur central (21) et avec ledit conducteur tubulaire (23), et une gaine
extérieure de protection (24), de manière à donner à ladite ligne (20) la structure
d'un câble rayonnant.
9. Ligne selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisée en ce que ledit conducteur
tubulaire est vide, de manière à donner à ladite ligne la structure d'un guide d'ondes
rayonnant.