[0001] La présente invention concerne un procédé de câblage électrique d'une barrette de
lasers semiconducteurs, ainsi que la barrette câblée selon ce procédé.
[0002] On sait que les lasers semiconducteurs sont fabriqués de façon collective, comme
tous les semiconducteurs discrets ou intégrés, sur des tranches qui sont ensuite cassées
en barres, la cassure ayant pour objet de faire apparaitre les deux faces clivées
de la cavité de Fabry-Perrot d'un laser. Selon les cas, ces barres sont à leur tour
cassées soit en puces de lasers individuels, soit en barrettes qui réunissent de 10
à 30 lasers par exemple. De telles barrettes permettent de disposer de plus de puissance
optique, mais leur alimentation électrique pose quelques problèmes.
[0003] La figure 1 représente une vue en coupe longitudinale d'une barrette, selon l'art
connu. Le corps semiconducteur 1 comprend un substrat et une pluralité de couches
semiconductrices qui n'ont pas à être détaillées içi : l'objectif de cette structure
est de créer des rubans lasers 2 qui émettent un rayonnement lumineux lorsqu'ils sont
convenablement polarisés.
[0004] Une première borne d'alimentation peut être constituée par un support 3, métallique,
sur lequel est brasée la barrette. C'est par exemple la masse.
[0005] La seconde borne d'alimentation se trouve sur la face supérieure de la barrette,
opposée au support, de façon à ce que le courant électrique traverse les rubans lasers
2. Deux moyens sont connus pour amener le courant sur cette face supérieure. Soit
une métallisation 4 est déposée, mais il y a des risques de coupures en 5, sur des
arêtes ou des zônes d'ombre, car les rubans lasers 2 sont séparés par des sillons
6, pour canaliser le courant verticalement. Soit des métallisations partielles 7 sont
déposées seulement sur les régions de la face supérieure qui dominent les rubans lasers
2, et des fils d'or 8, de 25 µm de diamètre, sont thermocomprimés sur ces métallisations
7. L'alimentation électrique des lasers est individuelle.
[0006] Ces solutions individuelles ont, entre autres, deux inconvénients :
- elles n'assurent pratiquement aucune évacuation thermique, bien que les lasers chauffent
beaucoup,
- les fils d'or sont de longueurs différentes selon la position du laser élémentaire
câblé, et ces différences entraînent des inégalités de potentiel d'alimentation.
[0007] Ces inconvénients sont supprimés par le procédé selon l'invention : les lasers d'une
barrette de lasers sont câblés collectivement et alimentés au moyen d'une tige de
forme géométrique plus complexe par exemple plate en or, brasée sur les métallisations
déposées sur les mésas. Cette tige est épaisse et ne présente qu'une très faible résistance
électrique : la tige sert de radiateur et maintient l'égalité du potentiel.
[0008] De façon plus précise, l'invention consiste en un procédé de câblage d'une barrette
de lasers semiconducteurs, comportant, supportée par un substrat, une pluralité de
structures mésas entourant chacune une cavité laser, ce procédé étant caractérisé
en ce qu'il comporte au moins les deux étapes suivantes :
- recharge électrolytique des métallisations qui recouvrent les mésas
- thermocompression sur lesdites métallisations rechargées d'un ruban métallique épais,
disposé longitudinalement sur la barrette de lasers.
[0009] L'invention sera mieux comprise par la description suivante d'un exemple d'application,
en liaison avec les figures jointes en annexe, qui représentent :
- figure 1 : vue en coupe d'une barrette de lasers, selon l'art connu, qui a été exposée
précédemment,
- figure 2 : vue en coupe longitudinale d'une barrette de lasers, alimentés selon le
procédé de l'invention,
- figure 3 : vue en plan d'un dispositif comportant deux barrettes alimentées selon
le procédé de l'invention.
[0010] La figure 2 reprend la même partie de produits semiconducteurs qu'en figure 1. Une
barrette de lasers comprend un substrat et des couches semiconductrices 1 qui ne sont
pas détaillées içi parce qu'elles ne sont pas nécessaires à l'exposé de l'invention.
L'une de ces couches correspondant à la couche active dans laquelle sont définies
des cavités de Fabry-Perrot, plus couramment désignées rubans lasers 2, dans lesquelles
le courant est délimité par :
- les métallisations d'électrodes 7 sur et 3 sous le laser,
- des sillons 6 qui séparent entre eux les rubans d'une même barrette, et forment une
pluralité de mésas 9 qui entourent les rubans lasers 2,
- éventuellement une structure ou des caissons isolants ou implantés de part et d'autre
- latéralement - des rubans lasers 2.
[0011] L'électrode 3 sous la barrette est une plaque métallique qui sert de support : elle
peut passer une forte intensité électrique. Il n'en est pas de même de l'électrode
7 déposée sur les mésas 9 : elle a de l'ordre de 0,3 microns d'épaisseur.
[0012] La première étape du procédé consiste donc à effectuer une recharge électrolytique
de métal, préférentiellement de l'or, en 10, par dessus le métallisation 7. Cette
épaisseur de métal 10 permet une thermocompression.
[0013] La seconde étape du procédé consiste à amener la polarisation des lasers au moyen
d'une tige ou ruban métallique épais 11. Ce ruban d'or 11 a de l'ordre de 400 microns
de largeur (c'est à dire selon l'axe des rubans lasers 2) sur 20 microns d'épaisseur.
Sa longueur est fonction de la longueur de la barrette elle-même : de l'ordre du centimètre
pour une trentaine de lasers élémentaires. Le ruban 11 est thermocomprimé en 12 sur
les métallisations 7 + 10, par au moins un point de thermocompression; pour améliorer
les contacts thermique et électrique, il est préférable d'opérer plusieurs thermocompressions
12 sur chacun des lasers.
[0014] La figure 3 représente un dispositif comportant deux barrettes alimentées selon le
procédé de l'invention, ce dispositif étant vu de dessus, pour compléter la coupe
de la figure 2. Sur les deux barrettes de lasers, les mésas 9, qui entourent les lasers
2, sont séparés par des sillons 6. Les rubans métalliques 11 sont déposés sur les
barrettes de lasers, dans le sens longitudinal puis thermocomprimés en 12.
[0015] Pour améliorer l'égalité du potentiel sur tous les lasers élémentaires, le ou les
rubans métalliques 11 sont avantageusement connectés sur deux rails métalliques 13,
disposés aux deux extrêmités des rubans 11. Bien entendu les rails 13 sont isolés
du rapport métallique 3, qui peut être le moyen de fixation et d'orientation des barrettes.
Les deux sources de polarisation des lasers sont reliées, par exemple la négative
à la plaque support 3 et la positive aux rails 13.
[0016] Le procédé peut encore être appliqué à un circuit intégré de lasers : il suffit de
répéter l'opération qui s'applique à au moins une barrette.
[0017] Outre l'égalité des potentiels, une caractéristique primordiale de l'invention est
que le ruban métallique 11 sert de radiateur aux lasers élémentaires, en raison de
sa forte masse en comparaison avec des fils d'or.
1 - Procédé de câblage d'une barrette de lasers semiconducteurs, comportant, supportée
par un substrat (1), une pluralité de structures mésas (9) entourant chacune une cavité
laser (2), ce procédé étant caractérisé en ce qu'il comporte au moins les deux étapes
suivantes :
- recharge électrolytique (10) des métallisations (7) qui recouvrent les mésas (9)
- thermocompression (12) sur lesdites métallisations rechargées (7+10) d'un ruban
métallique épais (11), disposé longitudinalement sur la barrette de lasers.
2 - Barrette de lasers semiconducteurs, comportant un substrat dopé (1) et une pluralité
de structures mésas (9) entourant chacune une cavité laser (2), ainsi qu'une pluralité
de métallisations fines (7) déposées sur les mésas (9), cette barrette étant caractérisée
en ce qu'elle comporte en outre une pluralité de métallisations épaisses (10) en recharges
sur les métallisations fines (7), et un ruban métallique épais (11) thermocomprimé
(12) sur les métallisations épaisses (10), ce ruban métallique étant disposé longitudinalement
sur la barrette de lasers.
3 - Barrette de lasers selon la revendication 2, caractérisée en ce que le ruban métallique
épais (11) est plus long que la barrette de laser, et en ce qu'une source d'alimentation
est appliquée à ses deux extrêmités.
4 - Barrette de lasers selon la revendication 2, caractérisée en ce que une seconde source
d'alimentation est appliquée sur le substrat (1) conducteur, aux moyen d'un support
métallique (3) sur lequel est fixée ladite barrette.