[0001] La présente invention concerne un bloc de construction empilable, à joint de pose
non apparent, par exemple un parpaing en béton moulé.
[0002] Les blocs de construction traditionnels, servant à ériger un mur, par exemple pour
la construction d'une maison, ont la forme générale d'un parallélépipède rectangle
comportant ou non des alvéoles internes délimités par des cloisons.
[0003] Les blocs d'une même rangée, c'est-à-dire situés à un même niveau, sont placés bout
à bout avec intercalation entre leurs faces d'extrémité d'un liant durcissable, en
général du mortier. Les rangées sont empilées les unes sur les autres, avec un décalage
des blocs dans le sens longitudinal, qui correspond généralement à une demi-longueur
de bloc. De manière similaire, un liant tel qu'un mortier est intercalé entre les
rangées.
[0004] Après construction, chaque bloc se trouve donc entouré de liant, aussi bien sur ses
faces d'extrémités (abouts) que sur ses faces supérieure et inférieure.
[0005] Ce liant forme donc des joints apparents qui, dans certains cas, peuvent altérer
l'esthétique de la construction.
[0006] De plus, du fait que les matériaux utilisés pour le bloc et pour le joint sont de
nature différente, il peut se poser des problèmes liés à leur différence de comportement
chimique et/ou mécanique, susceptible notamment d'entraîner un fissurage de la construction,
dû à des écarts de dilatation, ou à l'apparition d'efflorescences (cloques) due à
des réactions chimiques entre les différents matériaux. Le joint constitue aussi un
pontage entre les faces externe et interne du mur, permettant le passage de l'humidité
par capillarité.
[0007] Les défauts qui viennent d'être mentionnés sont encore aggravés dans certains cas
du fait que la composition du mortier mis en oeuvre est réalisée sur place par les
maçons, et mal contrôlée et de composition variable.
[0008] Enfin, la fabrication du mur requiert un personnel qualifié en maçonnerie, et le
temps nécessaire à la construction est relativement long, non seulement à cause du
temps pris par la mise en place du mortier, le calage du bloc, c'est-à-dire son positionnement
exact selon les trois directions spatiales, mais aussi de celui nécessité par la finition
des joints.
[0009] Pour éviter ces inconvénients, il a été proposé des blocs de construction s'assemblant
exclusivement à sec. Ces blocs comportent des abouts qui sont pourvus d'éléments d'assemblage
mâle-femelle permettant leur jonction bout à bout à sec, c'est-à-dire sans intercalation
de liant. Leur liaison entre rangées s'effectue grâce à des moyens de positionnement
en direction latérale tels que des plots de centrage, des clavettes et/ou un système
de nervures coopérant avec des feuillures. Des blocs de ce type sont décrits par exemple
dans les documents de brevets EP-B-0 190 070, FR-A-1 274 931, FR-A-2 354 425 et GB-A-985
914.
[0010] Le principal avantage de ce genre de bloc est que la construction d'un mur est très
rapide. De plus, elle peut se faire à l'aide d'une main d'oeuvre non spécialisée dans
le domaine de la maçonnerie. Il en résulte par conséquent un gain très sensible sur
le plan du prix de revient de la construction.
[0011] Un autre avantage d'une telle construction réside dans le fait que l'aspect de surface
de la construction, sans joint apparent, est nettement amélioré par rapport aux constructions
traditionnelles. La construction est moins exposée aux problèmes évoqués plus haut
de fissurations et de réactions physico-chimiques incontrôlées puisque, outre le matériau
constitutif du bloc (à l'exception le cas échéant de moyens de centrage cachés à l'intérieur
du bloc) aucun autre matériau n'est utilisé.
[0012] Dans ce type de bloc sont généralement ménagés des alvéoles qui débouchent à la fois
vers le haut et vers le bas, et qui, après érection du mur, se trouvent superposés
à des alvéoles similaires des autres rangées, constituant ainsi des cheminées verticales
dans lesquelles il est possible de couler à certains intervalles des poteaux de renforcement.
[0013] Les cheminées d'alvéoles non utilisées pour recevoir des poteaux constituent à l'intérieur
du mur des conduits assurant une circulation d'air qui est intéressante pour diminuer
les nuisances dues à l'humidité.
[0014] Malheureusement, ce genre de bloc de construction présente aussi des inconvénients.
[0015] Le principal inconvénient résulte du caractère modulaire du bloc. En effet, le décalage
dans le sens de la longueur des blocs constitutifs de deux rangées superposées (qui
correspond aussi à l'écartement des alvéoles prévus dans le bloc) doit nécessairement
être égal à la largeur du bloc pour permettre un assemblage à l'angle de deux murs
perpendiculaires. Il est donc nécessaire de trouver un compromis entre la longueur
et la largeur du bloc, qui doit répondre au mieux aux différentes exigences rencontrées
par rapport aux règlements en vigueur dans la construction et au contraintes liées
à la manutention du bloc.
[0016] C'est ainsi par exemple qu'on connait un bloc à assemblage à sec, du genre parpaing,
ayant une longueur de 45 cm, qui se prête bien à une manutention aussi bien sur palette
que manuelle. Ce parpaing est destiné à être décalé par rapport à ceux de la rangée
sous-jacente d'une distance correspondant à un tiers de sa longueur, c'est-à-dire
de 15 cm. La largeur du bloc est par conséquent de 15 cm. Or, d'après la réglementation,
l'élancement d'une construction, c'est-à-dire sa hauteur entre planchers, ne peut
pas excéder vingt fois sa largeur. Dans le cas présent, l'élancement se trouve donc
limité à 3 m, alors qu'il serait souvent souhaitable d'obtenir une hauteur entre planchers
plus grande, par exemple de 4 m.
[0017] Cet exemple montre donc un inconvénient du principe de modularité du bloc.
[0018] Un autre inconvénient découlant de cette modularité est que l'architecture de la
construction n'est pas libre sur le plan dimensionnel, chaque tronçon de mur devant
obligatoirement correspondre à un multiple du module. Ceci peut être très gênant dans
certains cas, par exemple si une ouverture dans le mur ou un poteau de soutien doit
être placé préférentiellement à un endroit bien précis, incompatible avec l'assemblage
des blocs.
[0019] Un autre inconvénient du procédé d'assemblage à sec est que le mur réalisé n'a pas
un caractère monolithique. Il n'y pas en effet de barrière matérielle entre les deux
faces du mur. Il y a donc un risque de passage de l'air et de la vapeur d'eau dans
les interstices entre les blocs. L'isolation phonique n'est pas très bonne. Il est
souvent nécessaire de rapporter un matériau d'étanchéité, par exemple par application
d'enduits extérieurs.
[0020] Enfin, le principe d'assemblage à sec fait naître des réticences d'ordre psychologique
auprès du public. Même si on lui démontre que les qualités de résistance mécanique
sont équivalentes, voire supérieures, à celles d'une construction traditionnelle,
le client potentiel est peu enclin à adopter une telle construction.
[0021] C'est pourquoi le but de la présente invention est de proposer un bloc de construction,
par exemple un parpaing, qui conserve les avantages de la technique traditionnelle
de pose, avec liant, et de la technique à emboîtement mécanique, sans joint apparent,
ceci sans en reprendre les inconvénients.
[0022] Un premier objectif de l'invention est donc d'éliminer le caractère modulaire du
bloc.
[0023] Un autre objectif est de conserver le caractère monolithique du mur construit.
[0024] Un autre objectif est de permettre une construction ne faisant pas appel obligatoirement
à un personnel spécialisé, tout en limitant le temps nécessaire à la construction.
[0025] Un autre objectif enfin de l'invention est de conserver les propriétés d'ordre esthétique
du mur construit, sans joints apparents.
[0026] Ces différents résultats sont obtenus, conformément à l'invention, grâce au fait
que le bloc de construction comprend deux parois latérales longitudinales, disposées
verticalement, ainsi qu'une partie centrale reliée à ces parois latérales par des
cloisons transversales qui délimitent des alvéoles, le bloc possédant par ailleurs
des abouts qui présentent des profils d'emboîtement complémentaires permettant leur
jonction à sec, et que :
- les parois latérales possèdent des chants inférieur et supérieur permettant un appui
à sec des chants lors de l'empilage des blocs ;
- la partie centrale possède, d'une part, en partie haute, une plate-forme de face de
pose sensiblement plane et horizontale qui s'étend sur toute la longueur du bloc et
est destinée à recevoir un liant durcissable, par exemple un mortier, et, d'autre
part en partie basse, au moins un élément en forme de languette dirigée vers le bas
;
[0027] l'écartement mutuel de ladite plate-forme et de l'extrémité inférieure de l'élément
en forme de languette étant légèrement inférieur à la hauteur du bloc, de telle sorte
que lorsque le bloc est posé sur une rangée de blocs sous-jacents dont les plate-formes
ont été garnies d'une couche de liant, la partie d'extrémité de l'élément en forme
de languette vient s'y insérer, mais sans prendre appui sur la (ou les) plate-forme(s)
sous-jacente(s).
[0028] Ainsi, on combine dans la construction, la présence dans la partie centrale des blocs
creux d'un joint de type traditionnel avec une pose à sec sur toute la périphérie
des blocs, ce qui rend bien sûr les joints non apparents.
[0029] La liaison centrale par liant étant obtenue au moyen d'une languette c'est-à-dire
au moyen d'un élément saillant, qui s'enfonce dans la masse de liant avant sa prise,
fait qu'on obtient en cette zone une liaison rigide, mécaniquement résistante, et
assurant le caractère monolithique de la constuction, tout en étant assuré que le
contact mutuel direct des blocs se fasse exclusivement par les chants des parois latérales.
[0030] La languette est une cloison qui, non seulement, réalise la liaison avec le mortier,
mais encore constitue un élément mécanique intervenant dans la résistance du bloc
(et de la construction).
[0031] Par ailleurs, selon un certain nombre de caractéristiques additionnelles préférentielles,
mais non limitatives :
- la plate-forme est bordée latéralement, sur chacun de ses deux côtés, d'ouvertures
qui débouchent dans les alvéoles, ce qui permet d'évacuer par ces ouvertures l'excédent
éventuel de liant déposé sur la plate-forme ;
- les chants des parois latérales possèdent une planéité et un état de surface nettement
améliorés par rapport au reste du bloc. Le bloc est normalement obtenu par moulage,
et après démoulage le bloc est rectifié sur ces chants de manière à obtenir ce bon
état de surface ;
- la plate-forme est sensiblement à fleur des chants supérieurs des parois latérales,
tandis que l'extrémité de l'élément en forme de languette se trouve en retrait (à
l'intérieur du bloc) par rapport au plan contenant les chants inférieurs des parois
latérales ;
- la partie centrale possède deux éléments en forme de languettes, constitués par des
cloisons verticales disposées symétriquement de chaque côté du plan longitudinal et
vertical médian du bloc ;
- la différence entre la hauteur du bloc et l'écartement mutuel de la plate-forme et
de l'extrémité inférieure de l'élément (ou des éléments) formant languette est comprise
entre 5 et 25 mm, avantageusement de l'ordre de 15 mm ;
- les abouts du bloc sont conformés de telle sorte qu'après jonction bout à bout de
deux blocs adjacents, soit ménagée entre les deux blocs, à l'intérieur des profils
d'emboîtement, une ouverture verticale qui autorise la coulée d'un liant ;
- il peut être prévu un bloc spécial (bloc de coupe) formé de deux parties identiques
reliées par une zone de moindre résistance, par exemple traversée par une saignée
transversale, permettant de les séparer facilement. La séparation peut ainsi être
faite sur le site par l'opérateur, par exemple en frappant à la masse sur le bloc
;
- il peut être prévu un bloc d'angle destiné à être posé à l'angle de la construction,
c'est-à-dire à l'intersection de deux murs perpendiculaires, ce bloc d'angle comportant
une ouverture verticale, par exemple de forme générale carrée, qui débouche à la fois
vers le haut et vers le bas et qui permet la coulée d'un poteau d'angle.
[0032] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront de la description
et des dessins annexés qui en présentent des modes de réalisation préférentiel.
[0033] Sur ces dessins:
- la figure 1 représente, en coupe transversale correspondant au plan I-I de la figure
2, un bloc conforme à l'invention ;
- la figure 1A représente partiellement une variante du bloc, à plate-forme rainurée
;
- les figures 2 et 3 sont des vues respectivement de dessus et de dessous du même bloc
;
- les figures 4 et 5 sont des vues similaires à la figure 1 qui illustrent l'assemblage
du bloc sur une rangée sous-jacente ;
- la figure 6 est une vue de dessus schématique montrant l'assemblage bout à bout des
blocs ;
- la figure 7 est une coupe transversale vue dans un plan vertical d'un empilage de
blocs, cette vue très schématique étant destinée à illustrer le phénomène de circulation
d'air de l'extérieur vers l'intérieur d'une habitation ;
- les figures 8 et 9 sont des vues similaires à celle de la figure 1 montrant deux variantes
possibles du bloc ;
- les figures 10 et 11 sont des vues de dessous de deux blocs conformes à l'invention,
l'un étant formé de deux parties facilement séparables tandis que l'autre est un bloc
d'angle.
[0034] Les blocs représentés sur les dessins sont des parpaings en béton réalisés par moulage.
Ce sont des blocs creux de forme générale parallélépipèdique rectangle. Ils ont par
exemple une longueur de 50 cm, une largeur de 20 cm et une hauteur de 20 cm.
[0035] Le bloc 1 représenté sur les figures 1 à 5 comprend deux parois latérales 3 disposées
verticalement. Des cloisons transversales 4, également verticales, relient les cloisons
3 à une partie centrale 2. Le bloc 1 est symétrique par rapport à un plan vertical
longitudinal
Q. La partie centrale 2 est formée d'une partie haute 20 en forme de plate-forme (de
face de pose) et de deux cloisons verticales 21 parallèles aux parois 3, c'est-à-dire
s'étendant longitudinalement, parallèlement au plan
Q. Les cloisons 21 forment des languettes, ou pattes, dirigées vers le bas, dont les
faces d'extrémités, disposées horizontalement, sont référencées 210. Les cloisons
transversales 4 délimitent, entre chaque cloison 21 et la paroi 3 correspondante une
série de trois alvéoles identiques 41 qui débouchent librement vers le bas. Elles
débouchent également librement vers le haut, par l'intermédiaire d'ouvertures 40 qui
bordent sur chacun de ses côtés la plate-forme 20. Cette dernière a une largeur sensiblement
plus grande que celle des deux languettes 21, si bien que les ouvertures 40 sont des
fentes moins larges que les alvéoles 41. Entre les deux pattes 21 est prévu un cloisonnement
similaire qui délimite des alvéoles 23.
[0036] Dans la variante de la figure 1A, la plate-forme 20 présente une rainure longitudinale
200, s'étendant d'une extrémité à l'autre de la plate-forme. Avantageusement, la section
de cette rainure est identique à celle des ouvertures 40, ce qui permet d'utiliser
les mêmes profils dans les moules pour leur fabrication.
[0037] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, la distance - vue suivant la
direction de la hauteur du bloc - qui sépare la face supérieure de la plate-forme
20 des chants inférieurs 210 des languettes ou pattes 21 est légèrement inférieur
à la hauteur
H du bloc.
[0038] Dans l'exemple illustré à la figure 1, la face 20 se trouve dans le même plan que
les chants 30 supérieurs des parois 3. En revanche, les chants 210 se trouvent plus
haut, c'est-à-dire en retrait à l'intérieur du bloc, par rapport au plan
P contenant les chants inférieurs 31 des parois 3. La différence
d entre
H et
h est par exemple de 15 mm.
[0039] Selon une autre caractéristique intéressante de l'invention, les chants 30 et 31
des parois latérales 3 possèdent une planéité et un état de surface nettement meilleurs
que ceux du reste du bloc. A cet effet, il peut être prévu, après démoulage du bloc,
un usinage réalisant une rectification de surface des chants 30 et 31, par exemple
à l'aide d'un dispositif de meulage. De préférence, cette rectification est telle
que l'écart toléré pour chaque point des chants reste dans la limite de 1,5 mm par
rapport à une surface de référence.
[0040] Les faces d'extrémité du bloc 1, ou abouts, possèdent des profils d'emboîtement de
type connu en soi. Ces profils ont des contours qui, vus de dessus, possèdent des
parties en relief - ou mâles - 5 et des parties en retrait - ou femelles - 6. Ainsi,
les profils mâles et femelles 5a, respectivement 6a de l'un des abouts sont complémentaires
des profils femelles 6b et, respectivement mâles 5b de l'autre about, de sorte qu'il
est possible d'emboîter bout à bout une série de parpaings 1 d'une même rangée. Les
profils 1, comme cela est bien connu, ont un contour en forme générale de
V qui réalise un centrage en même temps que l'emboîtement.
[0041] La figure 6 illustre schématiquement l'assemblage bout à bout, et à sec, de trois
blocs.
[0042] Il est néanmoins possible, de prévoir, au moins à certaines zones du mur, des joints
entre deux blocs adjacents.
[0043] Pour cela, comme on le voit clairement sur cette même figure 6, les abouts des blocs
sont conformés de manière à ménager entre les profils d'emboîtement des demi-ouvertures
; après accolement des deux blocs, ceux-ci forment des ouvertures à contour fermé
7, débouchant à la fois vers le haut et vers le bas, et autorisant au besoin la coulée
d'un liant, par exemple d'un ciment ou d'un mortier.
[0044] Les figures 4 et 5 montrent de quelle manière un bloc est posé sur une rangée de
blocs sous-jacente, et fixé à celle-ci au moyen d'un liant.
[0045] A l'aide d'une truelle, l'opérateur dépose sur les plate-formes 20 des blocs de la
rangée déjà posés une couche de liant 8, tel que du mortier. Bien entendu, si on a
affaire à la première rangée, le dépôt de mortier se fait sur un socle de fondation,
par exemple sur une chape en béton.
[0046] Le bloc est posé sur cette rangée, avec un décalage longitudinal, par exemple correspondant
à une demi-longueur de parpaing, le bloc venant par conséquent à cheval sur deux parpaings.
L'opérateur place le bloc 1 dans l'alignement du bloc sous-jacent, à l'aplomb de celui-ci,
de sorte qu'il vienne en appui par les chants inférieurs 31 de ses parois latérales
3 sur les chants supérieurs 30 des parois latérales des parpaings sous-jacents. Au
cours de cette mise en place, les éléments saillants 21 en forme de languettes pénètrent,
par leur partie basse, à l'intérieur de la couche de liant 8, et se trouvent donc
enrobés dans celui-ci. Le cas échéant, l'excès de liant se trouvant sur la plate-forme
20 se trouve chassé latéralement ; ceci n'est pas gênant, cet excès pouvant s'écouler
librement via les ouvertures 40 dans les alvéoles 41, comme cela est symbolisé par
les flèches
G à la figure 5.
[0047] Du fait que les extrémités 210 des éléments 21 se trouvent en retrait, d'une distance
e, par rapport à la plate-forme 20, il n'y a aucun appui des deux blocs à ce niveau,
et on est par conséquent assuré que le bloc supérieur repose sur la rangée inférieure
uniquement par les chants des parois 3. Comme ces chants possèdent un bon état de
surface, on a donc une liaison parfaite des deux rangées, sans joint apparent, ce
qui donne au mur un bon aspect sur le plan esthétique.
[0048] En revanche, dans la partie centrale des blocs, on obtient, après prise du liant,
un bon accrochage mutuel des blocs, le liant entourant complètement les extrémités
libres des languettes 21 et pénétrant dans les alvéoles 23 séparant ces deux languettes.
[0049] Dans le cas du bloc représenté à la figure 1A, la liaison est encore améliorée grâce
à la présence de la rainure 200, ce qui augmente la résistance du joint de mortier
aux efforts latéraux. Cette rainure peut être utilisée aussi au besoin pour la pose
d'un fer d'armature.
[0050] Il convient de noter que l'opération de pose peut se faire de manière très simple
et très rapide. Il n'y a pas en effet de précaution particulière à prendre lorsque
l'on dépose le liant sur la plate-forme 20, puisque ce liant sera invisible après
assemblage. Le trop-plein éventuel s'évacue naturellement par les ouvertures 40, sans
risque d'atteindre les surfaces de liaison 30 et 31 ; ces dernières sont donc nécessairement
propres, à l'abri d'un dépôt de liant.
[0051] Bien que vu de l'extérieur, le mur soit parfaitement dépourvu de joint, il conserve
un caractère monolithique grâce à la liaison continue entre les rangées assurée par
la présence du liant 8. Tous les inconvénients liés au caractère non monolithique
des constructions utilisant des blocs à emboîtement à sec sont donc éliminés, notamment
ceux concernant la perméabilité à l'air ou à la vapeur d'eau, et la mauvaise isolation
acoustique. A cet égard il convient même de mentionner que la construction possède
des caractéristiques d'isolation acoustique améliorées dans la mesure où la partie
centrale compacte du mur va former une barrière à certaines fréquences sonores, tandis
que de part et d'autre de cette partie centrale, les parois 3 supportées en porte-à-faux
par les cloisons transversales 4 constituent des éléments vibrants susceptibles d'absorber
certains sons dont la fréquence correspond à leur fréquence de résonnance.
[0052] Il convient également de remarquer que, d'une rangée à l'autre, les blocs communiquent
les uns avec les autres par les alvéoles 41 et les ouvertures 40. Ceci est illustré
schématiquement à la figure 7. Sur cette figure, l'empilement de parpaings représenté
correspond à un mur de maison dont le toit très schématiquement et partiellement représenté
est désigné
T ; les espaces extérieurs et intérieurs de la maison sont référencés
E et
I. Si on suppose qu'il est pratiqué à la partie basse du mur, c'est-à-dire par exemple
dans les parpaings de la rangée inférieure, des orifices autorisant le passage de
l'air dans les parois latérales 3, et que dans la rangée de parpaings supérieurs (partie
haute du mur) il est pratiqué des ouvertures autorisant le passage de l'air dans la
partie centrale 2, l'air va pouvoir circuler à l'intérieur du mur au travers de l'ensemble
des alvéoles, de l'extérieur vers l'intérieur de la maison, comme cela est symbolisé
par les flèches
F.
[0053] Or, sous l'action des rayons solaires, il se produit un chauffage et un mouvement
de l'air contenu à l'intérieur du mur creux, ceci par l'effet connu sous le nom d'effet
pariétodynamique ; grâce à l'arrangement qui vient d'être décrit, il est donc possible
de faire circuler cet air en le prélevant à l'extérieur par un système de ventilation
mécanique forcée (VMC) traditionnel par exemple, et en le faisant rentrer à l'intérieur
de la maison après préchauffage naturel dans le mur, en bénéficiant ainsi de l'effet
de "masse thermique" du mur. Ceci est particulièrement intéressant dans l'hypothèse
où la maison est isolée intérieurement, c'est-à-dire si les matériaux isolants sont
disposés contre la face interne du mur. Il en résulte une économie d'énergie notable
pour le chauffage. Un autre avantage de cette circulation d'air est qu'elle réduit
considérablement les effets néfastes de l'humidité, les vapeurs d'eau ne stagnant
pas à l'intérieur des murs.
[0054] Les blocs constitutifs de la rangée supérieure du mur pourraient pour cela avoir
une structure particulière : plate-forme s'étendant sur toute la largeur du bloc (pour
recevoir le plancher en béton coulé), et canaux prévus dans le cloisonnement pour
assurer une communication des lames d'air d'un côté à l'autre des languettes centrales.
[0055] Comme déjà dit, les ouvertures 40 qui bordent la plate-forme centrale du bloc servent
le cas échéant à acheminer l'excès de mortier et à l'évacuer à l'intérieur des évidements
41. Comme ces ouvertures bordent également les surfaces d'appui des blocs entre eux
(chants d'appui 30, 31), l'humidité susceptible de pénétrer entre ces surfaces, notamment
du côté extérieur du mur, s'écoule également à l'intérieur de ces cavités, sans pouvoir
atteindre l'autre face. A cet égard il est rappelé ici que dans les constructions
à joints traditionnels, le mortier constitutif des joints sert au contraire de pont
et assure par capilarité un transfert de l'humidité d'une face à l'autre du mur.
[0056] Dans la variante de la figure 8, les éléments équivalents à ceux du bloc déjà décrit
ont été affectés des mêmeschiffres de référence, mais avec l'indice "prime" (').
[0057] Le bloc 1' de la figure 8 est tout à fait similaire à celui qui vient d'être décrit,
à la différence qu'il comporte non pas deux éléments en forme de languette venant
s'inscruster par sa partie basse dans les liants posés sur le bloc sous-jacent, mais
un seul élément 21' en forme de languette. Comme dans l'exemple précédent, la face
inférieure 210' de cette languette se trouve en retrait par rapport aux chants inférieurs
31' des parois latérales 3'du bloc. La partie centrale 2'est reliée aux parois latérales
3' par des cloisons 4' qui délimitent, comme dans l'exemple précédent, des alvéoles
41'. Ceux-ci communiquent avec les bords de laplate-forme 20'par des ouvertures 40'autorisant
l'évacuation du surplus de liant.
[0058] Dans le mode de réalisation de la figure 9, dont les références sont affectées de
l'indice "seconde" (˝), le bloc 1'' comporte une partie centrale également pourvue
de deux éléments 21'' en forme de languettes. Toutefois, selon ce mode de réalisation,
c'est la plate-forme 20'' qui est en retrait, c'est-à-dire décalée vers le bas, d'une
distance
e par rapport au plan contenant les chants supérieurs 30''. En revanche, les extrémités
210'' des languettes se trouvent dans le même plan
P que le chant inférieur 31'' des parois latérales 3''. On retrouve donc ici
H -
h =
e, et lorsque le bloc est posé sur une rangée, les extrémités des languettes 21'' viennent
s'incruster dans la masse de liant se trouvant sur la plate-forme sous-jacente, mais
sans venir en appui sur celle-ci. L'appui se fait uniquement par les chants latéraux
à planéité améliorée.
[0059] Bien entendu, on ne sortirait pas du cadre de l'invention, en concevant un bloc intermédiaire
entre ceux des figures 1 et 9, présentant un décalage de retrait, par exemple sur
une distance e/2, à la fois de la plate-forme 20 par rapport au chant supérieur 30
et des faces inférieures de languette 210 par rapport au chant inférieur 31. Ce qui
est essentiel, c'est que l'extrémité des languettes ne viennent jamais porter au moment
de la pose contre la plate-forme sous-jacente. L'appui doit se faire uniquement au
niveau des parois latérales rectifiées.
[0060] La figure 10 représente un bloc conforme à l'invention, mais constitué de deux parties
1A et 1B séparées par une zone 101 de moindre résistance. Cette zone comprend une
saignée 100 contenant le plan vertical transversal
S du bloc. De manière bien connue, il est facile de briser le bloc 1, par exemple à
l'aide d'une masse, pour scinder le bloc et séparer les parties 1A et 1B. L'un des
abouts, en l'occurence celui désigné 1b à lafigure 10, possède un profil d'emboîtement
identique à celui du bloc standard. L'autre about la possède seulement des petites
entailles verticales 6c. Ainsi, cet about peut être utilisé comme face d'extrémité
du mur. Au besoin, il peut être néanmoins utilisé pour servir à positionner les éléments
en saillie d'un about de bloc standard.
[0061] Le bloc représenté à la figure 11 est un bloc d'angle, pouvant être également scindé
en deux parties si besoin est. L'une des deux parties est traversée de haut en bas
par une ouverture 9 de forme carrée. Des blocs de ce type sont destinés à être empilés,
avec décalage à 90° d'une rangée à l'autre, à l'angle d'une construction, c'est-à-dire
à l'intersection de deux murs. Après empilage, les ouvertures 9 se trouvent superposées,
formant une cheminée verticale de section carrée dans laquelle il est possible de
couler un poteau d'angle, par exemple en béton. La partie 1D de l'élément qui présente
cette ouverture 9 est pourvue avantageusement sur ses trois faces d'une paire d'entailles
6c similaires à celles du bloc de la figure 10 ; ces entailles ne nuisent pas à l'aspect
de surface du bloc, et la face correspondante peut donc être utilisée comme face apparente
; au besoin elle peut également servir de jonction avec un about pourvu d'un profil
d'emboîtement. La structure de bloc selon l'invention peut être également mise en
oeuvre pour la réalisation d'un mur de parement grâce à la qualité des joints obtenus.
[0062] Il va de soi que l'invention ne se limite pas à un bloc constitué par un parpaing
en béton. Il peut être étendu à d'autres matériaux et d'autres applications, par exemple
à des briques de terre cuite servant à la réalisation d'une cloison intérieure dans
une habitation. Dans ce cas, le liant utilisé pour la liaison intérieure des blocs
pourra être du plâtre.
[0063] Dans une variante de bloc consistant en un parpaing en béton, celui-ci a une largeur
de 20 cm, une hauteur de 20 cm et une longueur de 40 cm ; la partie centrale possède
deux cloisons longitudinales (languettes) séparées par un évidement de largeur relativement
grande, par exemple de l'ordre de 8 cm. Leur épaisseur est de l'ordre de 2 cm. Ainsi,
après pose de ces parpaings, on obtient, rien qu'en partie centrale du mur érigé,
une résistance mécanique comparable à celle de parpaings traditionnels. Dans ces conditions,
une liaison d'appui parfaite à sec des parois latérales n'est pas indispensable, et
une rectification de leurs chants n'est pas nécessaire. Les languettes centrales sont
reliées par quatre cloisons transversales, à savoir deux cloisons d'extrémité et deux
cloisons centrales dont l'écartement mutuel correspond à l'écartement mutuel des cloisons
d'extrémité de deux blocs voisins emboîtés l'un dans l'autre. Ainsi, les blocs de
deux couches superposées étant décalés d'une demi-longueur de bloc, chaque cloison
transversale vient se positionner parfaitement à l'aplomb d'une cloison transversale
de la couche attenante, ce qui augmente encore la résistance mécanique de l'ensemble.
[0064] Par ailleurs, le bloc est sécable en son milieu, la séparation se faisant transversalement
entre les deux cloisons transversales centrales.
[0065] Selon cette variante, en raison de l'épaisseur de la partie centrale, les lames d'air
dont il a été fait état plus haut (en référence notamment à la figure 7) sont très
écartées l'une de l'autre, de sorte qu'il n'y a pas de communication en direction
transversale entre les deux lames d'air par l'intermédiaire du joint vertical, lorsqu'un
tel joint est prévu. On peut ainsi obtenir une étanchéité parfaite de la partie centrale.
1. Bloc de construction empilable à joint de pose non apparent, qui a la forme générale
d'un parallélépipède rectangle comprenant deux parois latérales longitudinales (3),
disposées verticalement, ainsi qu'une partie centrale (2) reliée aux parois latérales
(3) par des cloisons transversales (4) qui délimitent des alvéoles (41), ce bloc possédant
des abouts (1a, 1b) qui présentent des profils d'emboîtement complémentaires (5a,
6a ; 6b, 5b) permettant leur jonction à sec, caractérisé par le fait que :
- lesdites parois latérales (3) possèdent des chants inférieur (30) et supérieur (31)
permettant un appui à sec de ces chants lors de l'empilage des blocs ;
- ladite partie centrale (2) possède, d'une part en partie haute, une plate-forme
(20) sensiblement plane et horizontale qui s'étend sur toute la longueur du bloc et
qui est destinée à recevoir un liant durcissable (8), par exemple un mortier, et,
d'autre part en partie basse, au moins un élément (21) en forme de languette dirigée
vers le bas ;
l'écartement mutuel (h) de ladite plate-forme (20) et de l'extrémité inférieure
(210) dudit élément (21) en forme de languette étant légèrement inférieur à la hauteur
(H) du bloc, de telle sorte que lorsque le bloc (1) est posé sur une rangée de blocs
dont les plate-formes ont été garnies d'une couche de liant, la partie d'extrémité
de l'élément (21) en forme de languette vient s'y insérer, mais sans prendre appui
sur la (ou les) plate-forme(s) sous-jacente(s).
2. Bloc de construction selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ladite
plate-forme (20) est bordée sur ses côtés d'ouvertures (40) débouchant dans lesdits
alvéoles (41) et permettant l'évacuation de l'excédent éventuel de ciment (8) déposé
sur la plate-forme.
3. Bloc de construction selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé par le fait
que les chants (30, 31) des parois latérales (3) possèdent une planéité et un état
de surface nettement améliorés par rapport au reste du bloc (1).
4. Bloc de construction selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait
que ladite plate-forme (20) est sensiblement à fleur des chants supérieurs (30) des
parois latérales (3), tandis que l'extrémité (210) de l'élément (21) en forme de languette
se trouve en retrait (à l'intérieur du bloc) par rapport au plan (P) contenant les
chants inférieurs (31).
5. Bloc de construction selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé par le fait
que la partie centrale (2) possède deux éléments (21) en forme de languettes, constitués
par des cloisons verticales disposées symétriquement de chaque côté du plan longitudinal
médian (Q) du bloc.
6. Bloc de construction selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé par le fait
que la différence (e) entre la hauteur (H) du bloc (1) et l'écartement mutuel (h)
de la plate-forme (20) et de l'extrémité inférieure (210) de l'élément (ou des éléments)
(21) est comprise entre 5 et 25 mm, avantageusement de l'ordre de 15 mm.
7. Bloc de construction selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé par le fait
que ses abouts (1a, 1b) sont conformés de telle sorte qu'après jonction bout à bout
de deux blocs, est ménagé entre les deux blocs, à l'intérieur des profils d'emboîtement
(5, 6), une ouverture verticale (7) autorisant la coulée d'un liant.
8. Bloc de construction selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé par le fait
qu'il est formé de deux parties identiques (1A, 1B) reliées par une zone (101) de
moindre résistance, permettant de les séparer facilement.
9. Bloc de construction selon l'une des revendications 1 à 8, qui est destiné à être
posé à l'angle d'une construction, caractérisé par le fait qu'il comporte une ouverture
verticale (9) débouchant à la fois vers le haut et vers le bas, et permettant la coulée
d'un poteau d'angle.
10. Bloc selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la plate-forme
(20) présente une rainure longitudinale (200).