[0001] La présente invention concerne un fauteuil transformable en lit brancard particulièrement
destiné a la manipulation, au transport, au couchage et à la mise au fauteuil de personnes
impotentes ou valides devant être examinées ou opérées. Ce fauteuil est également
destiné aux personnes semi-valides pouvant être aidées d'un assistant pour s'asseoir,
se relever ou se coucher.
[0002] On ne connaît pas, à ce jour, de fauteuil ou de lit brancard permettant de prendre
en charge une personne impotente ou valide dans une position debout, pour ensuite
la basculer en position assise puis, le cas échéant, de la position assise en position
allongée, ceci afin de procéder a un examen médical, chirurgical ou radiologique.
Par exemple, dans le brevet US-A-2 676 643, il est décrit un fauteuil roulant dont
l'ossature est formée de deux parallélogrammes déformables verticaux, liés dans leur
déformation, et dont le piétement est relié a chaque accoudoir par deux axes de rotation
fixes dans un plan horizontal ; un tel agencement interdit d'incliner le siège par
rapport a l'horizontale et ne permet donc pas d'amener le siège dans une position
verticale, dite de "verticalisation", ou dans une position quasi-verticale, dite "assise
debout".
[0003] Dans un autre domaine que le domaine médical, on connaît, par le brevet FR-A-652
063, un siège de relaxation et de détente a inclinaison variable comportant un ensemble
de deux cadres rectangulaires déformables, reliés par des traverses horizontales sur
lesquelles est tendue une toile, et qui sont suspendus latéralement a deux supports
latéraux reposant sur le sol ; la suspension des deux cadres formant l'armature de
ce fauteuil est prise, à la manière d'une balancelle, au niveau d'un axe d'articulation
horizontal transversal, qui est disposé très au dessus du grand côté supérieur de
chacun des deux cadres. Une telle disposition de l'axe d'articulation et de suspension
ne permet pas d'incliner le siège de plus de quelques degrés par rapport à l'horizontale.
De ce fait, un tel agencement, appliqué a un fauteuil lit à usage médical du type
décrit dans le brevet US-A-2 676 643 déjà mentionné, ne permettrait pas d'amener le
fauteuil en position de verticalisation ou en position assise debout.
[0004] La présente invention vise a remédier à ces inconvénients en proposant un fauteuil
transformable en lit brancard comportant un dossier, une assise et un repose-jambes
entretoisant un ensemble de deux cadres latéraux rectangulaires, articulés à leurs
sommets et solidaires dans leur déformation, dont les côtés antérieurs et postérieurs
sont respectivement prolongés vers le haut et vers le bas pour constituer les armatures
latérales du dossier et du repose-jambes, dont les côtés inférieurs constituent les
armatures latérales de l'assise, et dont les côtés supérieurs sont chacun articulés
autour d'un axe d'articulation horizontal, normalement perpendiculaire aux plans verticaux
passant par lesdits cadres, et solidaire d'un piétement reposant sur le sol, ce fauteuil
étant caractérisé en ce que l'axe d'articulation du côté supérieur d'un cadre est
disposé soit au-dessous, soit au-dessus dudit côté, a une distance de ce dernier n'excédant
pas 10 centimètres.
[0005] Préférentiellement, les côtés supérieurs des deux cadres forment les accoudoirs du
fauteuil.
[0006] En outre, étant donné que les accoudoirs d'un fauteuil sont généralement situés à
une même hauteur, l'axe d'articulation des deux accoudoirs sera normalement un axe
horizontal commun ; a cet égard, les deux cadres latéraux du fauteuil auront alors
les mêmes dimensions.
[0007] Dans une variante d'exécution préférentielle de l'invention, l'axe d'articulation
horizontal, auquel le fauteuil est articulé ou suspendu, passe légèrement au-dessous
du plan défini par les accoudoirs, et il est normalement situé le long de ces derniers,
à des distances respectives d'un tiers et de deux tiers de la longueur séparant les
points d'articulation desdits accoudoirs sur les côtés postérieurs et antérieurs des
deux cadres.
[0008] Cette configuration du fauteuil conforme à l'invention diminue considérablement l'effort
à fournir pour déformer le fauteuil ou pour basculer ce dernier vers l'avant ou vers
l'arrière, à tel point qu'il devient très facile au praticien de relever le siège
a la verticale, ou pratiquement à la verticale, ceci sans l'aide d'aucune source d'énergie
auxilliaire habituellement nécessaire sur les fauteuils du même genre. La praticien
est donc à même de prendre en charge très simplement une personne en station debout,
ou en station assise debout, sur son fauteuil d'examen ; au moment où la personne
prise en charge appuie son fessier contre l'assise du fauteuil, l'équilibrage général
du fauteuil, et notamment la position de l'axe d'articulation horizontal le long des
accoudoirs, contribue à provoquer la déformation immédiate des deux cadres rectangulaires
du fauteuil, ce qui permet d'asseoir la personne sans effort, ni de sa part, ni de
la part du praticien.
[0009] Cet avantage remarquable procuré par l'invention provient essentiellement de ce que,
contrairement aux fauteuils antérieurement connus, les déformations de lit en fauteuil,
et d'une position d'assise horizontale en assise inclinée ou verticale, sont totalement
indépendantes l'une de l'autre. A cet égard, le fauteuil selon l'invention peut donc
être placé dans n'importe quelle position intermédiaire, que l'on peut éventuellement
maintenir, soit manuellement, soit par des moyens de blocage prévus en divers points
du fauteuil.
[0010] En particulier, alors que les déformations des cadres sont normalement libres, il
est prévu de pouvoir bloquer l'un au moins des points d'articulation de ces deux cadres
de manière à ce que, dans l'hypothèse d'une prise en charge en station debout, le
praticien puisse basculer directement la personne en décubitus dorsal (position allongée),
et inversement, simplement en jouant, vers l'avant ou vers l'arrière, sur le dossier
du fauteuil. Ce dernier passe alors en une seule opération de sa position dite de
verticalisation à sa position dite de brancardage allongé.
[0011] De même, l'axe d'articulation horizontal des accoudoirs peut être bloqué dans sa
rotation, normalement libre, de manière à ce que le fauteuil puisse être, par exemple,
bloqué dans un ensemble de positions intermédiaires pour lesquelles l'assise est plus
ou moins inclinée par rapport à l'horizontale.
[0012] Dans tous les transferts d'une position à l'autre, il est important de remarquer
que le fauteuil n'emploie aucune source d'énergie auxilliaire, par exemple électrique,
même s'il serait bien entendu envigeable d'assister certains mouvements pour des raisons
tenant plus à la sécurité et au contrôle des déformations du fauteuil qu'à un réel
besoin en énergie d'actionnement. C'est d'ailleurs pourquoi, lorsque des moyens auxilliaires,
par exemple électriques, sont installés sur le fauteuil pour contrôler ses déformations
et son inclinaison générale, ces moyens peuvent être dimensionnés selon des critères
nettement moins sévères que sur des fauteuils transformables en lits du même genre.
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront mieux
de la description qui va suivre d'un mode d'exécution d'un fauteuil transformable
en lit brancard, donné à titre d'exemple non limitatif en référence aux dessins annexés
sur lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique de côté dudit fauteuil, permettant de mieux comprendre
son principe d'utilisation,
- les figures 2 à 6 sont des vues en perspective latérale du fauteuil représenté sur
la figure 1, dans diverses positions, respectivement de verticalisation, de prise
en charge assise debout, de brancardage assis, de brancardage allongé et, enfin, d'examen
radiologique allongé incliné,
- la figure 7 est une vue en perspective du fauteuil placé en une position propre à
un examen gynécologique, avec le repose-jambes basculé contre le piètement.
[0014] Le fauteuil représenté schématiquement sur la figure 1 comporte un ensemble de deux
cadres rectangulaires articulés, dont seul le cadre gauche est visible sur la figure,
qui sont reliés par des entretoises transversales, perpendiculaires au plan du dessin.
Ces deux cadres, de même dimension, sont constitués chacun d'un côté antérieur 1,
d'un côté postérieur 2, d'un côté inférieur 3 et d'un côté supérieur 4 formant accoudoir,
et sont solidaires dans leurs déformations. Les articulations des côtés 1 à 4 entre
eux sont normalement laissés libres mais l'une d'entre elles au moins pourraient être
équipée d'un moyen de blocage ou d'un frein. Par ailleurs, les côtés antérieurs 1
et postérieurs 2 sont prolongés, respectivement vers le haut et vers le bas, pour
constituer, avec les entretoises transversales, les armatures supportant le dossier
5 et le repose-jambes 6 du fauteuil, plus particulièrement visibles sur les figures
2 a 7. De même, les côtés inférieurs 3 des cadres forment, avec les entretoises transversales,
l'armature de l'assise 7 du fauteuil. On observera que, dans le cas d'un fauteuil/lit
a usage médical tel que décrit ici à titre d'exemple, il est important que le dossier
5, le repose-jambes 6 et l'assise 7 soient réalisés sous la forme de coussins amovibles
d'une matière souple, telle que de la mousse a haute densité, recouverte d'un tissu
synthétique pouvant être stérilisé.
[0015] Selon l'invention, les deux cadres sont suspendus, ou articulés, à un axe d'articulation
horizontal 8, s'étendant perpendiculairement auxdits cadres, cet axe 8 étant solidaire
d'un piétement 9 reposant sur le sol. Ce piétement 9, normalement muni de roulettes
10, peut présenter une forme quelconque, mais comporte préférentiellement au moins
une traverse horizontale 11 à sa partie basse de sorte à former une butée disposée
à l'arrière du repose-jambes 6. La traverse horizontale 11 sert notamment à limiter
la déformation des cadres, et donc du fauteuil, de sorte à ce que la position assise,
pour laquelle le dossier 5 est le plus relevé, soit confortable pour le patient.
[0016] L'axe d'articulation 8 est normalement monté libre en rotation, de telle manière
que lorsque le repose-jambes 6 vient en butée contre la traverse 11 du piétement 9
ou, le cas échéant, contre le sol, ledit repose-jambes 6 puisse glisser contre ladite
traverse 11 en provoquant le basculement vers l'avant de l'assise 7, ce qui permet
de mettre le fauteuil en position assise debout, telle que représentée en perspective
sur la figure 3, et schématiquement en traits mixtes sur la figure 1.
[0017] En provoquant une déformation supplémentaire des cadres latéraux du fauteuil, ce
dernier peut être mis en position lit de manière à ce que, une fois basculé vers l'avant
par le même processus que celui décrit précédemment, il se retrouve dans sa position
dite de verticalisation, telle que représentée en perspective sur la figure 2.
[0018] Suivant une caractéristique particulière de l'invention, l'axe d'articulation horizontale
8 du fauteuil peut être temporairement bloqué, soit directement, soit indirectement
par des moyens auxilliaires bloquant la position de l'assise 7 dans une position horizontale,
verticale ou inclinée, intermédiaire entre ces deux positions extrêmes.
[0019] De même, au moins l'un des axes d'articulation des côtés 1 a 4 des cadres déformables
formant l'ossature du fauteuil peut être temporairement bloqué. De cette manière,
il est possible de maintenir l'assise 7 du fauteuil suivant une inclinaison quelconque.
De cette façon, en combinant les déformations des cadres et l'inclinaison de l'assise
7, le blocage temporaire du fauteuil permet d'obtenir l'ensemble des positions représentées
sur les figures 4 à 6, à savoir une position de brancardage assis (fig. 4), une position
de brancardage allongé (fig. 5 et en traits mixtes sur la figure 1) et une position
allongée, inclinée vers l'avant, permettant de procéder à un examen radiologique (fig.
6).
[0020] On décrira maintenant, en se reportant à nouveau à la figure 1, certaines caractéristiques
préférentielles du fauteuil selon l'invention. En particulier, dans le mode de réalisation
normal du fauteuil, destiné à la prise en charge de patients dont le poids varie entre
50 et 100 kilogrammes, l'axe d'articulation horizontal 8 sera disposé à une distance
des côtés postérieurs 2 des cadres environ égale au tiers de la longueur des côtés
supérieurs 4 formant accoudoirs. On a pu mettre en évidence que cette proportion convenait
parfaitement à un équilibrage automatique du fauteuil vers une position assise stable,
lorsque le patient était pris en charge dans la position assise debout ; dans ce cas,
il est à remarquer que l'assise 7 doit être libre en rotation.
[0021] Suivant une autre caractéristique préférentielle de l'invention, l'axe d'articulation
horizontal 8 passe juste au-dessous du plan des accoudoirs, à une distance de quelques
centimètres, par exemple 15 millimètres, de l'axe des accoudoirs, avec un maximum
de 10 centimètres environ ; de cette manière, le fauteuil se trouve dans une position
d'équilibre plus instable que si l'axe d'articulation horizontal 8 était, au contraire,
situé au-dessus dudit plan. Cette disposition facilite le basculement de l'assise
7 du fauteuil d'une position vers l'autre.
[0022] Dans une caractéristique complémentaire de l'invention, non représentée sur les figures,
l'assise 7 peut être constituée par un siège garde-robe, superposable, le cas échéant,
à la cuvette d'un WC.
[0023] Suivant encore une autre caractéristique de l'invention, la hauteur du fauteuil est
réglable par l'intermédiaire d'un classique dispositif à vérins, par exemple commandé
électriquement, ou par l'intermédiaire d'un système de levage purement mécanique du
type d'un cric ou son analogue. La possibilité de régler la hauteur d'assise 7 explique
notamment pourquoi il est généralement nécessaire de disposer une traverse 11 à l'avant
du piétement 9, le repose-jambes 6 pouvant, en effet, dans la position la plus haute
du fauteuil, ne plus venir en butée contre le sol lorsqu'il est complétement rabattu
vers l'arrière (position assise extrême).
[0024] On comprendra aisément que le passage d'une position a l'autre peut s'obtenir de
diverses manières, selon que les déformations du fauteuil et/ou l'inclinaison des
accoudoirs sont bloquées ou non. En particulier, le relevage du fauteuil d'une position
de brancardage allongé (fig. 5) vers une position de verticalisation (fig. 2) peut
s'effectuer directement avec les cadres latéraux (1,2,3,4) bloqués dans leur position
d'extension maximale (position lit), auquel cas seule la rotation des accoudoirs autour
de l'axe d'articulation 8 est laissée libre.
[0025] Dans une dernière caractéristique de l'invention, apparente sur la figure 7, le fauteuil
peut être mis dans une position dérivée de sa position de brancardage assis ou allongé
de sorte à ce que le praticien puisse pratiquer un examen gynécologique de la patiente
installée sur le fauteuil. A cet effet, le repose-jambes 6 est désolidarisé du reste
des cadres latéraux formant l'ossature du fauteuil, ce qui permet de la basculer,
par simple gravité, contre le piètement 9. Dans cette position, où le dossier 5 peut
indifféremment être en position droite, allongée ou inclinée, le dégagement du repose-jambes
6 vers l'arrière laisse toute liberté au praticien de se placer face à la longueur
du fauteuil.
1. Fauteuil transformable en lit brancard comportant un dossier (5), une assise (7) et
un repose-jambes (6) entretoisant un ensemble de deux cadres latéraux rectangulaires,
articulés à leurs sommets et solidaires dans leur déformation, dont les côtés antérieurs
(1) et postérieurs (2) sont respectivement prolongés vers le haut et vers le bas pour
constituer les armatures latérales du dossier (5) et du repose-jambes (6), dont les
côtés inférieurs (3) constituent les armatures latérales de l'assise (7), et dont
les côtés supérieurs (4) sont chacun articulés autour d'un axe d'articulation horizontal
(8), normalement perpendiculaire aux plans verticaux passant par lesdits cadres, et
solidaire d'un piétement (9) reposant sur le sol, ce fauteuil étant caractérisé en
ce que l'axe d'articulation (8) du côté supérieur (4) d'un cadre est disposé soit
au-dessous, soit au-dessus dudit côté supérieur (4), à une distance de ce dernier
n'excédant pas 10 centimètres.
2. Fauteuil selon la revendication 1, caractérisé en ce que les côtés supérieurs (4)
des deux cadres forment les accoudoirs du fauteuil.
3. Fauteuil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que l'axe d'articulation horizontal (8), auquel le fauteuil est articulé ou suspendu,
passe légèrement au-dessous du plan défini par les accoudoirs, et il est normalement
situé le long de ces derniers, à des distances respectives d'un tiers et de deux tiers
de la longueur séparant les points d'articulation desdits accoudoirs sur les côtés
postérieurs (2) et antérieurs (1) des deux cadres.
4. Fauteuil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que l'axe d'articulation horizontale (8) du fauteuil peut être temporairement bloqué,
soit directement, soit indirectement par des moyens auxilliaires bloquant la position
de l'assise (7) dans une position horizontale, verticale ou inclinée, intermédiaire
entre ces deux positions extrêmes.
5. Fauteuil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que l'une au moins des articulations des côtés (1, 2, 3, 4) entre eux, normalement
libres en rotation, est pourvue d'un moyen de blocage ou d'un frein.
6. Fauteuil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que la piétement (9) comporte au moins une traverse horizontale (11) à sa partie basse,
de sorte à former une butée limitant les mouvements du repose-jambes (6) vers l'arrière.
7. Fauteuil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que la hauteur du fauteuil est réglable par l'intermédiaire d'un classique dispositif
à vérins, par exemple commandé électriquement.
8. Fauteuil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le dossier (5), le repose-jambes (6) et l'assise (7) sont réalisés sous la forme
de coussins amovibles d'une matière souple, telle que de la mousse à haute densité,
recouverte d'un tissu synthétique pouvant être stérilisé.