DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention concerne un procédé d'obtention d'inserts (par exemple de perles) céramiques
isolants servant de passage étanche à des fils ou broches conducteurs électriques
à travers une paroi conducteur électrique, généralement métallique.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] Les perles céramiques isolantes se présentent généralement sous la forme de pièces
cylindriques comportant un alésage axial. La paroi latérale externe de la pièce céramique
et celle de l'alésage axial sont métallisées séparément l'une de l'autre. Ainsi il
est possible de braser la surface externe sur la paroi métallique à traverser et de
braser le fil conducteur à l'intérieur de la perle, de façon à obtenir finalement
un passage électrique hermétique et isolé électriquement de la paroi métallique.
[0003] Les perles céramiques sont obtenues habituellement par des techniques classiques
de frittage. On met ainsi en forme une poudre céramique contenant un liant et un plastifiant
par pressage pour obtenir une pièce crue qui peut être ensuite
- soit frittée par les techniques connues, puis, ou métallisée en partie séparément
sur la surface latérale externe et dans l'alésage axial, ou métallisée totalement,
un rodage des extrémités de la perle étant alors nécessaire pour isoler électriquement
l'une de l'autre la surface latérale du passage axial,
- soit métallisée sur cru, partiellement ou en totalité comme précédemment, puis frittée,
la métallisation étant alors cuite et cofrittée avec la céramique.
[0004] La figure 1 illustre un tel procédé de l'art antérieur :
(1) représente la perle mise en forme avec sa paroi latérale externe (2), le passage
axial (3) comportant par exemple une partie cylindrique centrale (3a) terminée à chaque
extrémité par un évasement (3b) ; (4) représente les extrémités planes de la perle
; (5) représente la perle métallisée en partie avec la couche de métallisation de
la surface latérale (6) et celle de l'alésage axial (7b), séparées l'une de l'autre
par les surfaces d'extrémité (4) non métallisées. En (8) on a représenté la perle
métallisée en totalité ; cette perle subit alors un rodage destiné à enlever la métallisation
sur les faces d'extrémité (4) de façon à obtenir une perle (9) identique à la perle
(5) où la métallisation de la surface latérale (6,10) est isolée de celle de l'alésage
axial (7,11).
[0005] La métallisation est généralement faite à l'aide d'encres ou pâtes de métallisation
ayant une rhéologie adaptée au matériau céramique et au dispositif de dépôt de ladite
encre ou pâte.
[0006] Un tel type de procédé où les perles sont mises en forme individuellement est long
et peu productif. De plus avec de telles perles, on note de fréquents défauts d'herméticité
après avoir effectué la brasure du fil conducteur électrique dans l'alésage axial,
généralement sur l'évasement métallisé (7b, 11b). Par ailleurs la distance isolante
séparant les couches de métallisation de la surface latérale (6,10) et de l'alésage
axial (7,11) est limitée aux surfaces planes d'extrémité (4) non métallisées. Cette
distance isolante conditionne directement les fuites de courant et les risques d'amorçage
électrique entre ces deux surfaces métallisées (6,10) et (7,11) ; elle est souvent
insuffisante et limite la tension électrique d'utilisation des perles. De plus, par
ce procédé il est très difficile d'obtenir des inserts isolants hermétiques ayant
une forme quelconque et comportant une pluralité d'alésages (3) métallisés comme en
(5) ou (9), correspondant à autant de passages hermétiques de conducteurs électriques.
[0007] Face à ces problèmes la demanderesse a recherché un procédé de fabrication de perles,
ou plus généralement d'inserts isolants de forme quelconque, qui soit plus productif
en permettant également d'éviter les rebuts par perte d'herméticité au niveau de la
brasure du fil traversant la perle et d'augmenter la tension de claquage entre ledit
fil et la paroi métallique dans laquelle est brasée la perle, sans augmenter la dimension
de la perle.
DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0008] L'invention est un procédé de fabrication d'inserts (pièces ou perles) céramiques
isolants comportant un corps en céramique délimité par deux faces planes d'extrémité,
une surface latérale externe de forme quelconque et au moins un alésage joignant les
deux faces d'extrémité, lesdites pièces ou perles étant utilisées comme passages isolants
hermétiques d'au moins un fil ou broche conducteur électrique à travers une paroi
également conducteur électrique. Ce procédé est caractérisé en ce que l'on coule au
moins deux feuilles planes à partir d'une barbotine de poudre céramique isolante pour
obtenir au moins deux feuilles crues, on sérigraphie des motifs en forme de couronne
sur au moins une face d'une des feuilles à l'aide d'une encre ou pâte de métallisation
conductrice, on effectue un pressage de la feuille sérigraphiée, puis un poinçonnage
de toutes les feuilles pour obtenir une pluralité de trous (correspondant à autant
d'alésages), les trous de la feuille sérigraphiée concordant avec l'intérieur de la
couronne et ayant un diamètre inférieur à celui des trous des autres feuilles, on
empile les différentes feuilles en faisant coïncider les axes des différents trous
et obtenant ainsi lesdits alésages, on presse pour agglomérer les feuilles entre elles,
on effectue une découpe autour d'au moins un alésage pour obtenir la surface latérale
externe de forme voulue et ainsi confectionner des pièces ou perles crues, on métallise
les pièces ou perles crues soit uniquement sur leur surface latérale externe soit
totalement et dans ce cas on pratique alors un rodage pour enlever la métallisation
des faces d'extrémité, puis on traite thermiquement pour cuire et fritter.
[0009] La figure 2 est une illustration de l'invention qui permettra de mieux la comprendre.
En (A) les repères 1, 2 et 3 représentent des feuilles crues coulées, par exemple
à partir d'une barbotine comprenant typiquement une poudre d'alumine pure à 94 à 96
%, un liant et un plastifiant, selon les techniques connues de l'homme de l'art. Chacune
de ces feuilles peut être constituée d'un empilement de feuilles élémentaires.
[0010] La feuille (2) qui, comme cela sera vu plus loin, comporte la partie cylindrique
de l'alésage axial et les motifs sérigraphiés, peut être avantageusement plus épaisse
que les autres.
[0011] En (B), sur chacune des faces de la feuille (2) on a sérigraphié, à l'aide d'une
encre ou d'une pâte métallique (adaptée au support céramique et aux brasures ultérieures
effectuées sur les surfaces métallisées) des motifs (9) correspondant aux alésages
des futures perles. Il s'agit de couronnes généralement circulaires dont le cercle
intérieur (9a) a un diamètre au plus égal à celui de la partie cylindrique de l'alésage.
[0012] Il est possible de ne sérigraphier qu'une seule des faces de la feuille (2), par
exemple pour obtenir une demi-perle ; c'est cette face qui viendra en contact avec
la feuille non sérigraphiée, comme on le verra par la suite.
[0013] Quand ces motifs sont sérigraphiés sur chacune des deux faces, ils sont situés deux
à deux sur un même axe.
[0014] On fait alors subir à la feuille sérigraphiée un pressage pour parfaire l'adhérence
de la pâte métallique sur la céramique crue.
[0015] En (C) on voit que l'on a ensuite effectué un poinçonnage dans chacune des feuilles
(1), (2), (3) pour obtenir une pluralité de trous (11,21,31) qui constitueront les
alésages (4) situés au centre des perles. Les trous (11,31) pratiqués dans les feuilles
non sérigraphiées ont un diamètre supérieur à celui du trou (21) pratiqué dans la
feuille sérigraphiée. On voit également que l'on a positionné les feuilles (1), (2),
(3) de façon à superposer les axes des trous (11), (21), (31).
[0016] Les feuilles sont alors mises en contact et pressées l'une contre l'autre pour obtenir
un monolithe cru comme illustré en (D), où l'on voit apparaître les alésages axiaux
des futures perles, lesdits alésages comprenant une partie cylindrique (4a) en céramique
isolante, continuée à ses deux extrémités par les épaulements métallisés (9) et par
des ouvertures plus larges (4b) leur faisant suite.
[0017] La feuille sérigraphiée comprenant la partie cylindrique de l'alésage est ainsi enserrée
entre les deux feuilles non sérigraphiées formant les faces d'extrémité et comprenant
les ouvertures. Habituellement les feuilles non sérigraphiées recouvrent en partie
les épaulements métallisés (9).
[0018] En (E), on voit la découpe réalisée autour d'un alésage axial pour obtenir la surface
latérale externe (5), de forme quelconque, des pièces ou perles ; le corps en céramique
(10) desdites pièces ou perles a acquis à ce stade sa forme définitive. Ladite découpe
peut englober un ou plusieurs alésages ; elle peut avoir une forme quelconque. Par
exemple quand elle n'englobe qu'un alésage elle peut être circulaire et coaxiale avec
ledit alésage pour obtenir une perle; elle peut être rectangulaire et englober une
rangée d'alésages pour obtenir finalement un insert isolant comportant autant de passages
électriques hermétiques (pour fils ou broches), ledit insert pouvant constituer une
partie d'un boîtier d'encapsulation.
[0019] On note, que ce soit dans le cas d'une perle ayant un seul alésage ou dans le cas
où la découpe englobe plusieurs alésages :
- l'alésage (4) comprenant généralement, comme cela a été déjà vu, la partie centrale
(4a) cylindrique en céramique, l'épaulement métallisé (9), sur lequel sera brasé le
fil ou la broche conducteur traversant la pièce ou la perle, et l'ouverture (4b) en
céramique (de diamètre supérieur à celui de la partie cylindrique (4a)) permettant
d'accéder à l'épaulement métallisé (9) où sera effectuée la brasure ultérieure du
fil ou de la broche conducteur ;
- la surface latérale externe (5) qui permettra après métallisation de fixer la pièce
ou la perle dans la paroi à traverser ;
- les faces d'extrémité (6) planes, correspondant aux feuilles coulées (1) et (3).
[0020] A partir de là il est préférable d'effectuer tout d'abord la métallisation de la
surface latérale (5) de la perle crue puis de cuire et fritter, de façon à ce qu'il
y ait un cofrittage de l'encre métallique et de la céramique, ce qui améliore leur
adhérence mutuelle.
[0021] Ainsi on voit en (F) la métallisation sélective (7) de la surface latérale (5), faite
par exemple à l'aide d'une encre ou pâte métallique par les méthodes connues de l'homme
de l'art, après quoi il ne reste plus qu'à effectuer le traitement thermique de cuisson
et frittage pour obtenir l'insert final (perle à mono-alésage ou pièces de forme quelconque
pouvant contenir plusieurs alésages).
[0022] On peut également, comme illustré en (G1) effectuer une métallisation totale (8)
de la pièce céramique crue, par exemple par simple trempage dans une encre ou une
pâte métallique selon les techniques connues de l'homme de l'art, suivie, en (G2),
d'un rodage des faces d'extrémité (6) pour y enlever le métal déposé et ainsi isoler
électriquement la métallisation (7) de la surface latérale (5) de la métallisation
(8) de l'alésage (4) et obtenir une perle métallisée analogue à celle du cas illustré
en (F), à cette différence près que, dans le cas (G2), la partie cylindrique (4a)
de l'alésage (4) de même que la partie verticale de l'ouverture (4b) seront métallisées.
[0023] Mais on peut également, après avoir obtenu la perle crue telle qu'en (E), effectuer
d'abord le traitement thermique de cuisson et frittage que l'on fait suivre alors
de la métallisation complémentaire telle qu'effectuée en (F) ou (G1), selon les techniques
connues de l'homme de l'art qui peuvent comporter en particulier un traitement de
cuisson des encres ou pâtes de métallisation.
A l'aide du procédé selon l'invention il est possible, comme cela a déjà été dit,
d'obtenir des demi-pièces ou -perles d'aspect différent de celles de la figure (2)
en ne sérigraphiant que la face supérieure de la feuille (2), la perle finale obtenue
ne possédant alors qu'un seul épaulement métallisé (9) et de n'empiler que les feuilles
(1) et (2), une des faces d'extrémité étant constituée par la face inférieure non
métallisée de la feuille (2).
[0024] Une pièce ou perle isolante céramique selon l'invention comporte donc un corps en
céramique frittée (10), deux faces d'extrémité (6) non métallisées, une surface latérale
externe (5) métallisée (7) et de forme quelconque, au moins un alésage (4) reliant
les deux faces d'extrémité (6), lequel alésage comporte une partie centrale cylindrique
(4a), de préférence non métallisé, au moins un épaulement métallisé (9), sur lequel
sera brasé de façon hermétique un conducteur électrique traversant la pièce ou perle,
et au moins une ouverture en céramique, généralement non métallisée, donnant accès
audit épaulement. Cette ouverture donnant accès à l'épaulement et à ladite partie
cylindrique est délimitée par une des faces d'extrémité (6) de la perle, et la paroi
cylindrique (4b) verticale.
[0025] Avec le procédé selon l'invention il est aisé d'obtenir que cette paroi (4b) ne soit
pas métallisée, ce qui présente un avantage indéniable. En effet le fait qu'elle ne
soit pas métallisée accroît la distance isolante séparant l'épaulement métallisé (9)
de la surface externe métallisée (7) ce qui entraînera une diminution des courants
de fuite, et augmentation notable de la tension de claquage entre ces deux parties
métallisées destinées à être portées à des potentiels différents.
[0026] Outre cet avantage, le procédé selon l'invention permet d'obtenir une nette amélioration
de l'étanchéité au niveau de la brasure ultérieure du conducteur (fil ou broche) sur
l'épaulement métallisé (9) grâce à une très bonne adhérence de la couche de métallisation
obtenue lors de la phase de compression de la pâte de métallisation sur la feuille
crue effectuée avant le poinçonnage, et à l'enterrement entre deux couches de céramique
de l'anneau métallisé sur une partie de sa surface. Cette configuration permet d'améliorer
la tenue au pelage de la métallisation et par conséquent augmente sa résistance aux
tractions-flexions exercées sur le fil brasé.
1. Procédé de fabrication d'inserts (pièces ou perles) céramiques isolants comportant
un corps en céramique délimité par deux faces planes d'extrémité, une surface latérale
externe de forme quelconque et au moins un alésage joignant les deux faces d'extrémité,
caractérisé en ce que l'on coule au moins deux feuilles planes à partir d'une barbotine
de poudre céramique isolante pour obtenir au moins deux feuilles crues, on sérigraphie
des motifs en forme de couronne sur au moins une face d'une des feuilles à l'aide
d'une encre ou pâte de métallisation conductrice, on effectue un pressage de la feuille
sérigraphiée, puis un poinçonnage de toutes les feuilles pour obtenir une pluralité
de trous (correspondant à autant d'alésages), les trous de la feuille sérigraphiée
concordant avec l'intérieur de la couronne et ayant un diamètre inférieur à celui
des trous des autres feuilles, on empile les différentes feuilles en faisant coïncider
les axes des différents trous en obtenant ainsi les alésages, on presse pour agglomérer
les feuilles entre elles, on effectue une découpe autour d'au moins un alésage pour
obtenir la surface latérale externe de forme voulue et ainsi confectionner des pièces
ou perles crues, on métallise les pièces ou perles crues soit uniquement sur leur
surface latérale externe soit totalement et dans ce cas on en pratique alors un rodage
pour enlever la métallisation des faces d'extrémité, puis on traite thermiquement
pour cuire et fritter.
2. Procédé de fabrication d'inserts (pièces ou perles) céramiques isolants comportant
un corps en céramique délimité par deux faces planes d'extrémité, une surface latérale
externe de forme quelconque et au moins un alésage joignant les deux faces d'extrémité,
caractérisé en ce que l'on coule au moins deux feuilles planes à partir d'une barbotine
de poudre céramique isolante pour obtenir au moins deux feuilles crues, on sérigraphie
des motifs en forme de couronne sur au moins une face d'une des feuilles à l'aide
d'une encre ou pâte de métallisation conductrice, on effectue un pressage de la feuille
sérigraphiée, puis un poinçonnage de toutes les feuilles pour obtenir une pluralité
de trous (correspondant à autant d'alésages), les trous de la feuille sérigraphiée
concordant à l'intérieur de la couronne et ayant un diamètre inférieur à celui des
trous des autres feuilles, on empile les différentes feuilles en faisant coïncider
les axes des différents trous et obtenant ainsi les alésages, on presse pour agglomérer
les feuilles entre elles, on effectue une découpe autour d'au moins un alésage pour
obtenir la surface latérale externe de forme voulue et ainsi confectionner des pièces
ou perles crues, on traite thermiquement pour cuire et fritter, on métallise les pièces
ou perles frittées soit partiellement sur leur surface latérale externe soit totalement
et dans ce cas on pratique alors un rodage pour enlever la métallisation des faces
d'extrémité.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2 caractérisé en ce que l'on
coule trois feuilles céramiques (1, 2, 3), que la feuille sérigraphiée (2) est plus
épaisse que les deux autres, qu'elle est sérigraphiée sur ses deux faces et que, lors
de l'empilage, elle est insérée entre les deux autres.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 caractérisé en ce que les
feuilles céramiques crues (1, 2, 3) sont obtenues par empilement de plusieurs feuilles
céramiques crues élémentaires.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que les
motifs sérigraphiés (9) sont des couronnes circulaires dont le cercle central correspond
à l'alésage (4) des pièces ou perles.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que lors
de l'empilement des feuilles crues le motif sérigraphié (9) est partiellement recouvert.
7. Pièce ou perle céramique isolante obtenue selon l'une quelconque des revendications
1 à 6 caractérisée en ce qu'elle comporte un corps (10) en céramique frittée comprenant
deux faces d'extrémité (6) non métallisées, une surface latérale externe métallisée
(7), au moins un alésage (4) reliant les deux faces d'extrémité, lequel alésage comporte
une partie centrale cylindrique (4a) continuée par au moins un épaulement métallisé
(9) et au moins une ouverture d'un diamètre supérieur à celui de la partie centrale
cylindrique et donnant accès audit épaulement et à la partie cylindrique du passage
axial.