[0001] La présente invention concerne un lit fluidisé perfectionné, permettant une utilisation
simplifiée et assurant une hygiène accrue.
[0002] Il est connu des lits fluidisés comportant une cuve contenant des microsphères passant
à l'état fluide sous l'action d'un fluide gazeux, tel que l'air, sous pression ; cette
pression, même faible, permet ce passage à l'état fluide des microsphères, dont les
dimensions peuvent aller de 20 µ à 200 µ. En l'absence d'air pulsé, la masse de microsphères
se présente sous forme de sable compact.
[0003] Ces lits fluidisés ont constitué pour les patients, notamment ceux nécessitant un
alitement prolongé ainsi qu'aux grands brulés un progrès certain. Un drap filtrant
recouvrant ladite cuve est habituellement utilisé, laissant passer l'air, généralement
chaud, permettant la fluidisation des microsphères et évitant que ces dernières n'entrent
en contact avec le corps du patient.
[0004] A l'inverse, ce drap filtrant laisse passer les exsudats issus du patient qui s'écoulent
dans la masse des microsphères, jusqu'à former avec ces dernières des agglomérats
présentant l'aspect d'une pierre dont la taille peut varier de celle d'un gravier
à celle d'un pavé de rue.
[0005] L'accumulation de ces agglomérats provoque :
- une altération de la fluidisation
- une altération de l'aseptie de la charge
- une altération de la régulation de température (la concentration d'agglomérats à proximité
de la sonde de régulation provoque en effet un point chaud faussant la mesure de température).
[0006] Ces problèmes, connus de l'homme du métier ont amené ce dernier à prévoir un tamis
métallique disposé dans le fond de ladite cuve et muni de poignées permettant l'extraction
de celui-ci avec les agglomérats reposant sur ledit tamis.
[0007] Un tel perfectionnement a permis de filtrer périodiquement la cuve, ce qui était
rendu nécessaire par la présence des agglomérats précités qui renferment de nombreux
germes néfastes au patient et à l'environnement.
[0008] Toutefois, un tel tamis reposant sur le fond de la cuve présente un certain nombre
d'inconvénients ; pour extraire ledit tamis, il faut en effet que le personnel soignant
plonge les bras à l'intérieur de la cuve, ce qui, en dehors des problèmes d'hygiène
et de contamination pour ce personnel, occasionne des jets de microsphères sur le
sol, le rendant très glissant et pouvant provoquer des chutes graves.
[0009] De plus, ce tamis est de surface plus faible que celle de la cuve, d'où la possibilité
pour certains agglomérats de se glisser dans l'espace libre situé entre la paroi interne
de la cuve et le bord dudit tamis ; il n'est pas rare que cet espace libre ait une
largeur de plusieurs centimètres. En conséquence, il conviendra d'effectuer une vidange
complète de la cuve au moins une fois par an, ce qui constitue une contrainte supplémentaire
pour le personnel soignant.
[0010] Enfin, le tamis étant habituellement réalisé en métal nécessite des matériaux nobles,
donc coûteux, inoxydables et plus généralement inattaquables par les divers agents
chimiques contenus dans les exsudats du patient.
[0011] La présente invention pallie ces divers inconvénients et aboutit à un dispositif
à la fois d'utilisation simplifiée et permettant une hygiène renforcée tant pour le
patient que pour le personnel soignant.
[0012] De façon plus précise, la présente invention concerne un lit fluidisé du type comportant
une cuve contenant des microsphères, la base de ladite cuve étant réalisée en un matériau
poreux permettant le passage d'un fluide gazeux sous pression, réalisant ainsi la
fluidisation desdites microsphères, le dessus de ladite cuve étant recouvert d'un
drap filtrant fixé au pourtour de ladite cuve, caractérisé en ce qu'il comprend une
poche disposée à l'intérieur de ladite cuve, ladite poche consistant, en sa partie
supérieure, en ledit drap filtrant, le reste de ladite poche étant constituée d'une
substance dont une partie au moins forme tamis.
[0013] Selon une variante d'exécution, ladite poche est exclusivement constituée d'une partie
consistant en le drap filtrant et d'une partie réalisée en une substance formant tamis.
[0014] Selon une deuxième variante, ladite substance formant tamis est rigide.
[0015] Selon une troisième variante, ladite substance formant tamis est souple, des lests
étant alors prévus pour que la poche présente un volume maximal.
[0016] D'autres variantes sont également prévues qui feront l'objet de précisions plus avant
dans la présente description complétée par les dessins où :
- la figure 1 représente une coupe longitudinale partielle du lit fluidisé selon un
mode de réalisation de l'invention,
- la figure 2 représente une coupe longitudinale partielle du lit fluidisé selon un
autre mode de réalisation de l'invention.
[0017] Selon la figure 1, le mode représenté fait apparaître la cuve 1 reposant sur ses
pieds 2 ; le fond de la cuve 1 comporte une chambre 3 séparée du reste de la cuve
par un diffuseur 4 qui permet le passage de l'air pulsé, chauffé, provenant de la
chambre 3. De façon à ne pas charger cette figure, la demanderesse n'a pas représenté
les autres éléments des lits fluidisés connus à ce jour, et notamment la ou les prises
d'air et filtres, la turbine permettant d'avoir un air sous pression, les moyens de
chauffage de l'air et de régulation de la température dudit air.
[0018] Conformément à la présente invention, on notera la présence de la poche constituée
du drap filtrant 5 et de la substance 6 formant tamis. Dans ce mode de représentation,
la totalité de la substance 6 forme tamis, et ladite substance 6 est souple, nécessitant
la présence de lests 7, permettant ainsi à la poche d'avoir un volume maximal, le
plus grand nombre des microsphères 8 se situant alors dans ladite poche.
[0019] Divers modes de réalisation ne font pas ici l'objet de figures spécifiques ; le tamis
peut n'occuper qu'une partie de la substance 6, et/ou cette dernière peut être en
matériau rigide, en particulier en matière plastique. Lorsque toute la substance 6
a une fonction de tamis et qu'elle est réalisée en matériau rigide, il n'est pas nécessaire
de prévoir des lests comme indiqué ci-dessus.
[0020] Ces lests peuvent consister en des masselottes ou des barreaux, réalisés en tout
matériau adéquat c'est-à-dire inoxydable, inaltérable, par exemple en métal ou en
toute autre matière, enrobé ou non de matière plastique ; de tels lests seront préférentiellement
fixés dans la partie inférieure de la poche, éventuellement de façon amovible, à l'intérieur
ou à l'extérieur de ladite poche. Si cette dernière prend la forme d'un sac entièrement
fermé, et donc jetable avec les agglomérats qui y sont contenus, les lests seront
fixés à l'extérieur de ladite poche.
[0021] Dans le mode de réalisation illustré à la figure 1, la poche, constituée des éléments
5 et 6 n'est pas un sac entièrement fermé, mais présente une ouverture que l'on peut
fermer avec du velcro 9, ou tout autre moyen de fermeture ; cette ouverture, s'étendant
sur tout ou partie du pourtour de la poche, permet, après extraction de la poche hors
de la cuve, de retirer les agglomérats contenus dans ladite poche avant de nettoyer
les éléments 5 et 6 destinés à être réutilisés ultérieurement. Dans ce type d'ouverture
munie de velcro, on notera que le drap filtrant 5 dépasse de la substance 6, constituant
ainsi une bande destinée à être fixée par tout moyen connu 10 sur le pourtour de la
cuve. Il est important en effet dans ce mode de réalisation que l'ouverture munie
de velcro 9 se situe à l'intérieur de la cuve 1 : de cette façon, les microsphères
8 susceptibles de passer à travers le velcro 9 en raison de leur petite taille resteront
dans la dite cuve, la bande précitée évitant auxdites microsphères de s'échapper de
la cuve et de se répandre sur le sol.
[0022] Le mode de réalisation illustré à la figure 2 reprend les mêmes éléments 1 à 8 que
ceux de la figure 1 ; la différence se situe au niveau de l'ouverture de la poche
et de son mode de fermeture et de fixation au pourtour de la cuve 1 ; dans cette figure
2, on remarque que cette fermeture et cette fixation se font à l'aide d'un profilé
11, solidaire de la cuve, et dont une partie vient pincer les bords des éléments 5
et 6 empêchant ainsi que des microsphères 8 ne s'échappent, tout en permettant l'évacuation
d'aggrégats lorsque la poche est extraite de la cuve.
[0023] Quel que soit le mode de réalisation représenté dans les figures 1 et 2 où la fonction
de tamis est réalisée par l'ensemble de la substance souple 6, on utilisera avantageusement
une toile à tamis dont la taille des mailles sera choisie en fonction de la dimension
minimale des aggrégats que l'on veut récupérer ; à titre indicatif, des mailles de
quelques millimètres, 3 - 5 par exemple, donnent des résultats tout-à-fait satisfaisants.
[0024] Les perfectionnements apportés par la présente invention pallient les inconvénients
cités dans l'art antérieur et apportent un confort et une hygiène accrus tant pour
le personnel soignant que pour le patient.
[0025] Le personnel soignant n'a plus à plonger les bras pour aller récupérer le tamis situé
au fond de la cuve ; il lui suffit de saisir et de soulever la poche, ce qui provoque
un resserrement de cette dernière, limitant ainsi les jets de microsphères sur le
sol, dans les yeux et sur les vêtements du personnel soignant. Ce dernier n'a par
ailleurs plus besoin de se pencher au dessus de la cuve, et n'a donc plus à inhaler
les émanations dues aux flux d'air pulsé. L'hygiène ambiante de la chambre du patient
s'en ressent également.
[0026] L'opération de tamisage étant réduite et simplifiée, il y a moins de risques que
le personnel soignant n'apporte des germes extérieurs, ce qui, dans les services de
brulés, greffe de moelle, déficience du système immunitaire, est un point majeur.
Cette facilité de manipulation permet d'intervenir chaque fois qu'il y a au niveau
du patient un écoulement important, hémorragie par exemple ; dans ce cas en effet,
les agglomérats ainsi formés ont tendance à stagner, mettant longtemps à être neutralisés
par déshydratation. Là encore l'hygiène du patient est améliorée, le changement de
poche se faisant très rapidement et sans difficulté.
[0027] La poche une fois retirée avec ses agglomérats pourra facilement être vidée dans
un endroit adéquat, puis nettoyée avant d'être réutilisée.
1 - Lit fluidisé du type comportant une cuve contenant des microsphères, la base de ladite
cuve étant réalisée en un matériau poreux permettant le passage d'un fluide gazeux
sous pression, réalisant ainsi la fluidisation desdites microsphères, le dessus de
ladite cuve étant recouvert d'un drap filtrant fixé au pourtour de ladite cuve, caractérisé
en ce qu'il comprend une poche disposée à l'intérieur de ladite cuve, ladite poche
consistant, en sa partie supérieure, en ledit drap filtrant, le reste de ladite poche
étant constitué d'une substance dont une partie au moins forme tamis.
2 - Lit fluidisé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'intégralité de ladite
substance est souple.
3 - Lit fluidisé selon la revendication 2 caractérisé en ce que ladite substance est
réalisée en toile à tamis.
4 - Lit fluidisé selon la revendication 3 caractérisé en ce que ledit tamis présente
une maille de quelques millimètres.
5 - Lit fluidisé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 caractérisé en ce qu'il
comprend en outre, au niveau inférieur de ladite poche, des lests.
6 - Lit fluidisé selon la revendication 5 caractérisé en ce que lesdits lests sont réalisés
en métal enrobé de matière plastique.
7 - Lit fluidisé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que
ladite poche présente une ouverture.
8 - Lit fluidisé selon la revendication 7 caractérisé en ce que ladite ouverture est
fermée à l'aide de velcro, le drap filtrant étant par ailleurs fixé par tout moyen
connu au pourtour de la cuve.
9 - Lit fluidisé selon la revendication 7 caractérisé en ce que ladite ouverture est
fermée par pincement réalisé par un profilé, solidaire du pourtour de la cuve.
10 - Lit fluidisé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'intégralité de ladite
substance est rigide.