[0001] La présente invention est relative à un support à l'épaule pour violon et, plus particulièrement,
à un tel support muni d'un dispositif de montage rapide de l'appui au moyen duquel
le violon, au cours d'une exécution, est appuyé contre l'épaule du violoniste.
[0002] Un support à l'épaule de ce type est décrit dans le brevet français FR 2 659 163
déposé au nom du demandeur. Il comporte essentiellement une pièce d'appui, destinée
à être en contact avec l'épaule, et fixée à un bras, de préférence de manière réglable.
Ce dernier est lui-même fixé à la base d'une mentonnière par l'intermédiaire d'une
connexion démontable. La base de la mentonnière est formée par un étrier qui porte
la connexion réglable et la mentonnière proprement dite et qui vient se serrer respectivement
contre le fond et la table du violon.
[0003] Le support permet ainsi de maintenir le violon uniquement par pincement de ce support,
donc avec un grand confort pour l'exécutant, entre le menton et l'épaule de celui-ci,
sans qu'il n'ait à faire intervenir sa main gauche qui reste ainsi totalement libre
pour passer d'une position à l'autre sur la touche du violon.
[0004] Bien qu'en pratique, ce support connu donne généralement satisfaction, il présente
quelques inconvénients. En effet, si le violon doit être rangé dans son étui, nécessitant
la séparation du bras et de l'étrier, on doit utiliser une clé, du type à six pans
par exemple, car la connexion entre le bras et étrier implique une fixation par vis
et écrou. Ceci signifie que l'utilisateur doit toujours avoir un outil à sa disposition,
susceptible de se perdre ou d'être oublié quelque part. En outre, la tête de la vis
ou l'écrou utilisé pour fixer le bras à l'étrier, constitue une partie saillante à
la base du bras de l'appui à l'épaule. La présence de cette partie saillante occasionne
une surépaisseur qui peut être génante.
[0005] En effet, en utilisation traditionnelle, c'est-à-dire sans utilisation d'un appui
à l'épaule, l'espace disponible pour l'instrument entre le menton et l'épaule du violoniste
est déjà extrêmement limité. Dans ces conditions, un dispositif de support à l'épaule
doit, pour donner satisfaction, être d'une construction qui n'occasionne qu'un encombrement
minime sous le fond du violon. La surépaisseur décrite plus haut peut, en conséquence,
constituer un défaut rédhibitoire, du moins pour certains musiciens.
[0006] L'invention a pour but de remédier aux deux inconvénients qui viennent d'être décrits
en fournissant un support à l'épaule dans lequel la fixation du bras avec l'étrier
peut d'une part être démontée sans outils, et d'autre part n'occasionne pas une surépaisseur
contre le fond du violon.
[0007] Elle a donc pour objet un support à l'épaule pour violon du type comprenant:
- un étrier de serrage destiné à être fixé sur les bords respectifs de la table et du
fond du violon au voisinage du bouton de cordier de celui-ci,
- une mentonnière fixée sur l'étrier du côté de la table,
- et un appui à l'épaule relié, de préférence de façon réglable, à un bras de support,
lui-même attaché, de façon amovible, audit étrier, celui-ci comportant à cet effet
un passage dans lequel est coincée l'extrémité du bras de support proche de l'étrier
par l'intermédiaire de moyens de coincement réglables,
- caractérisé en ce que ladite extrémité du bras de support est fendue longitudinalement
pour former les branches d'une fourche,
- et en ce que lesdits moyens de coincement réglables font partie intégrante dudit bras
de support ou dudit étrier et sont agencés pour permettre d'écarter sélectivement
lesdites branches pour serrer ladite extrémité dans ledit passage.
[0008] Grâce au fait que les moyens de coincement font partie intégrante de l'étrier, il
n'est plus nécessaire d'utiliser un outil spécial pour enlever l'appui à l'épaule
du violon. En outre, le coincement se fait par l'écartement des branches de la fourche
prévue à l'extrémité du bras de l'appui à l'épaule, branches dont les faces latérales
sont alors serrées contre les faces latérales du passage prévu dans l'étrier. De ce
fait, le déserrage des branches, pour les écarter de nouveau des parois latérales
du passage en actionnant les moyens de coincement en sens inverse, ne nécessite aucun
effort particulier de sorte que le démontage peut se faire facilement même par un
enfant ou sans solliciter en aucune manière la main du violoniste.
[0009] L'invention a également pour objet un support à l'épaule du type décrit ci-dessus
et dont l'étrier comprend deux branches de longueur réglable, pour assurer le serrage,
ainsi qu'une âme reliant ces deux branches l'une à l'autre et venant s'appuyer sur
le fond, tandis que, du côté de ladite table, lesdites branches sont insérées dans
des trous pratiqués dans ladite mentonnière, et caractérisé en ce que ladite âme et
lesdites branches de l'étrier sont connectées les unes aux autres par l'intermédiaire
d'une pièce de connexion s'étendant en regard de l'éclisse de l'instrument et pourvue
de moyens de montage admettant un positionnement latéral prédéterminé des branches
de l'étrier l'une par rapport à l'autre.
[0010] Grâce à ces caractéristiques, le dispositif de support à l'épaule peut être utilisé
facilement avec divers types de mentonnières pour lesquelles la distance entre les
trous de fixation est différente.
[0011] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en se référant
aux dessins annexés sur lesquels:
- la figure 1 est une vue en élévation latérale de la partie arrière d'un violon équipé
d'un support à l'épaule conçu selon un mode de réalisation préféré de l'invention;
- la figure 2 est une vue en élévation arrière et partielle du violon de la figure 1;
- la figure 3 est une vue partielle, en perspective et en éclaté, prise à une échelle
plus grande que celle des figures 1 et 2, du violon représenté sur ces figures, le
violon étant représenté avec son fond tourné vers le haut;
- la figure 4 est une vue analogue à celle de la figure 3, mais montrant la position
montée du support à l'épaule;
- la figure 5 est une vue partielle de dessous et en plan du support, monté sur le violon,
l'échelle de cette figure étant approximativement celle de la figure 1;
- la figure 6A est une vue en coupe, à grande échelle, prise selon la ligne VI-VI de
la figure 5, le support étant représenté dans une position se présentant juste avant
le serrage;
- la figure 6B est une vue en coupe analogue à celle de la figure 6A, le support étant
ici représenté dans sa position serrée;
- les figures 7A et 7B sont des vues analogues respectivement aux figures 6A et 6B,
mais prises selon la ligne VII-VII de la figure 5;
- les figures 8 et 9 montrent par des vues respectivement analogues à celles des figures
3 et 4, un autre mode de réalisation de l'invention;
- les figures 10 et 11 montrent par des vues analogues respectivement à celle des figures
3 et 4 un troisième mode de réalisation de l'invention.
- la figure 12 est une vue en élévation, partiellement coupée, d'un dispositif de support
à l'épaule pour violon ou autre instrument à cordes analogue, formant un quatrième
exemple de réalisation de l'invention;
- la figure 13 est une vue latérale de ce même dispositif, vu de côté, son appui à l'épaule
proprement dit étant représenté en coupe;
- la figure 14 est une vue éclatée de l'étrier utilisé dans le dispositif de support
représenté aux figures 12 et 13;
- la figure 15 est une vue en perspective d'un dispositif de support à l'épaule pour
violon ou autre instrument à cordes analogue, formant un cinquième exemple de réalisation
de l'invention.
[0012] On va tout d'abord se référer aux figures 1 à 7B qui montrent le mode de réalisation
préféré de l'invention.
[0013] Sur ces figures, on a représenté la caisse C d'un violon avec sa table T (face supérieure)
et son fond F, réunis par l'éclisse E. Un cordier CO est attaché, de façon classique,
à un bouton de cordier B ancré dans un tasseau (non visible sur le dessin) placé à
l'intérieur de la caisse C pour soutenir l'éclisse E à cet endroit.
[0014] Le support à l'épaule pour violon selon l'invention est désigné par la référence
générale 1. Il comporte un étrier 2, une mentonnière 3 et un appui à l'épaule 4 composé
d'un bras 5 et d'une traverse 6 munie d'un coussinet 7. Pour plus de détail concernant
cet appui à l'épaule, on peut se référer au brevet français précité 2 659 163. Toutefois,
il est à noter que l'invention n'est pas limitée à l'utilisation spécifique de l'appui
à l'épaule tel que décrit dans ce brevet, étant donné qu'elle porte plus particulièrement
sur la façon dont est réalisée la fixation du bras d'un appui à l'épaule à l'étrier,
lui-même fixé sur le violon.
[0015] L'étrier 2 comporte une âme 8 formée d'une plaquette 9, de préférence métallique
et qui peut avoir une épaisseur de 2 mm, par exemple. L'étrier comporte également
deux branches 10 et 11 qui s'étendent parallèlement vers le haut le long de l'éclisse
E et sont fixées dans la mentonnière 2, d'une façon habituelle. Plus précisément,
chaque branche 10, 11 comporte une première tige coudée 10a, 11a fixée dans la plaquette
9 par l'une de ses extrémités et vissée par son autre extrémité qui est filetée, dans
une douille 10b, 11b formant écrou de serrage. Une seconde tige coudée 10c, 11c également
filetée à l'une de ses extrémités est vissée dans la douille 10b, 11b correspondante
et engagée par son autre extrémité dans la mentonnière 3. Ainsi, l'étrier, solidaire
de la mentonnière, peut être serré sur le violon en tendant des branches 10 et 11
par rotation des douilles 10b, 11b. De préférence, une lamelle 12, en liège par exemple,
est placée entre la plaquette 9 et le fond F du violon pour éviter des détériorations
de celui-ci lors du serrage.
[0016] Suivant l'invention, le bras 5 présente, à l'extrémité qui coopère avec l'étrier
2, une fente longitudinale 13 s'étendant à peu près sur un quart de la longueur de
ce bras qui, de ce fait, présente la forme d'une fourche à deux branches 5a et 5b.
Par ailleurs, cette même extrémité du bras 5 présente une portion élargie 14 dont
la longueur est à peu près égale au huitième de la longueur de ce bras. Grâce à cette
forme particulière de cette extrémité du bras 5, les branches 5a et 5b peuvent s'écarter
ou se rapprocher légèrement l'une de l'autre, sans que le bras ne subisse une déformation
permanente.
[0017] Selon l'invention, le support à l'épaule comporte également des moyens de coincement
désignés par la référence générale 15 et qui permettent de solidariser le bras 5 de
l'étrier 2. Ces moyens de coincement sont construits de la façon suivante.
[0018] La fente 13 définit un passage comportant une première partie 13a dont la section
transversale est circulaire, lorsque le bras 5 est à l'état libre (situation représentés
à la figure 3). Cette fente présente également une deuxième partie 13b dont les parois
latérales longitudinales sont droites et qui présente ainsi une section transversale
rectangulaire. Les parties 13a et 13b de la fente 13 sont séparées l'une de l'autre
par une lumière oblongue 16 qui est en outre ménagée dans l'extrémité du bras 5. Elle
s'étend transversalement à la fente 13 sur des longueurs égales de part et d'autre
de celle-ci. Les bords latéraux 14a et 14b d'une portion élargie extrême 14 du bras
5, sont taillés en biseau pour que celui-ci revête la forme d'une queue d'aronde.
[0019] La plaquette 9 présente, quant à elle, un passage 17 formé par une rainure dont les
parois latérales 17a et 17b sont rentrantes. De cette manière, la section transversale
du passage 17 revêt la forme d'une queue d'aronde complémentaire à la forme de la
section transversale de la portion élargie 14, étant entendu que les dimensions de
ces sections transversales sont choisies de telle manière qu'il subsiste un léger
jeu entre la portion élargie 14 et les parois 17a et 17b de la rainure 17, lorsque
l'extrémité du bras 5 est insérée dans ce passage, alors que les branches 5a et 5b
se trouvent encore à l'état libre.
[0020] Les moyens de coincement 15 comportent également un organe de commande 18 se présentant
sous la forme d'une clé ou clavette, montée à demeure sur le bras 5, tout en pouvant
être tournée autour d'un axe de rotation X-X qui s'étend longitudinalement par rapport
à ce bras (voir notamment la figure 5). En outre, cet axe coïncide avec l'axe de la
partie d'extrémité 13a de la fente 13 qui, comme déjà indiqué ci-dessus, a une section
circulaire, lorsque le bras 5 est à l'état libre.
[0021] La clé 18 a la forme générale d'un L dont la petite branche 19 joue le rôle de manette
et dont la grande branche 20 est engagée dans la fente 13 du bras 5 (voir notamment
la figure 3).
[0022] Cette grande branche présente trois parties de forme différente (voir aussi les figures
6A à 7B). Une première partie 20a est de section circulaire d'un diamètre légèrement
inférieur à celui de la partie 13a de section circulaire de la fente 13.
[0023] Une deuxième partie 20b de la branche 20 est un excentrique à surface périphérique
circulaire d'un diamètre nettement supérieur à celui de la partie 20a.
[0024] La troisième partie 20c de la branche 20 présente une section transversale en forme
d'oeuf avec un petit axe 21a et un grand axe 21b dont la longueur dépasse la largeur
de la partie 13b de la fente 13, lorsque le bras 5 est à l'état libre (voir figures
7A et 7B, notamment).
[0025] L'excentrique 20b coopère avec une petite cavité 22 creusée dans la plaquette 9 près
du bord arrière de celle-ci et située à peu près au milieu du fond de la rainure 17
de cette plaquette. L'excentrique est logé, par ailleurs, dans la lumière 16 prévue
dans le bras 5 grâce à quoi la clé 18, une fois montée dans le bras 5 par déformation
temporaire de ses branches, en est rendue solidaire longitudinalement. Mais elle en
est solidaire également transversalement du fait que sa partie avant 18a de section
circulaire est maintenue dans la partie avant 13a de la fente 13, tout en y étant
guidée en rotation. Ainsi, la clé 18 et rendue imperdable, même lorsque l'appui à
l'épaule 4 proprement dit est démonté du violon.
[0026] Pour monter ce dispositif, il convient de le présenter comme représenté sur la figure
3, la clé 18 étant dans la position dans laquelle la branche 19 est orientée perpendiculairement
au plan de la portion 14 du bras 5. Dans ces conditions, l'excentrique 20b se trouve
dans la position représentée à la figure 6A dans laquelle il est à fleur avec la face
de la portion 14 qui est en regard du fond de la rainure 17. Par conséquent, cette
portion 14 peut être glissée dans cette rainure sans rencontrer d'obstacle par un
déplacement selon la flèche 23 (figure 3). Ce mouvement du bras 5 est guidé dans la
rainure 17 du fait que les arêtes des bords 14b de la portion 14 sont retenues par
les arêtes des parois rentrantes 17a et 17b de cette rainure. Par ailleurs, la partie
arrière 20c (figure 7A) se trouve orientée de telle manière qu'elle présente le petit
axe 21a de sa section perpendiculairement aux parois latérales droites de la partie
arrière 13b de la rainure 13.
[0027] Comme indiqué respectivement sur les figures 6A et 7A, la longueur de la lumière
oblongue 16 est alors égale à X1, tandis que la distance entre les parois latérales
droites de la partie arrière 13b de la fente 13 est égale à Y1.
[0028] Puis, dès que la portion d'extrémité 14 du bras 5 se trouve à la place correcte dans
la direction longitudinale de ce bras, celui-ci peut être bloqué en place par simple
rotation sur un quart de tour de l'organe de commande ou de la clé 18.
[0029] Ce mouvement de rotation a pour effet que la partie arrière 20c de la clé 18 présente
désormais son grand axe 21b perpendiculairement aux parois latérales de la partie
arrière 13b de la rainure 13 (figure 7B). Simultanément, l'excentrique 20b de la clé
18 pénètre dans la cavité 22 de la plaquette 9 (figure 6B).
[0030] La partie arrière 20c de la clé 18 écarte alors les branches 5a et 5b du bras 5 qui
viendront se coincer par les bords 14a et 14b sous les parois latérales rentrantes
17a et 17b de la rainure 17.
[0031] Il en résulte ainsi que le bras est bloqué, un éventuel mouvement intempestif longitudinal
du bras par rapport à la plaquette, (par exemple en raison d'un mouvement brusque
de l'instrumentiste) étant empêché par l'excentrique 20b retenu dans la cavité 22.
Comme représenté sur les figures 6B et 7B, la longueur de la lumière oblongue 16 et
la distance entre les parois latérales de la partie arrière 13b de la fente 13 sont
alors respectivement égales à X2 et Y2, respectivement plus grandes que X1 et Y1.
[0032] Le mode de fonctionnement d'un tel mécanisme implique naturellement des tolérances
extrêmement petites lors de la fabrication des pièces qui le composent. En effet,
pour que le bras soit fixé rigidement, il faut que les branches 5a et 5b du bras 5
soient comprimées contre les parois latérales 17a et 17b de la rainure 17. La longueur
Y2 du grand axe 21b de la partie arrière 20c de section ovale de la clef 18 ne peut
donc pas être inférieure à une certaine valeur minimum. De plus, la longueur Y2 ne
doit pas non plus dépasser cette valeur minimum de plus de quelques centièmes de millimètres.
En effet, si la longueur Y2 du grand axe 21b est trop grande, les branches 5a et 5b
du bras 5 n'auront pas la place pour s'écarter suffisamment et elles seront abîmées
par écrasement lors du mouvement de rotation de la clef 18.
[0033] Pour remédier au problème ci-dessus, le mode de réalisation du support à l'épaule
représenté à la figure 15 comporte, ménagée dans une des branches de son bras (référencé
105 sur cette figure), une fente en forme de L référencée 40 et destinée à absorber
les déformations du métal formant le bras 105. On voit sur la figure 15 que la fente
40 est formée de deux parties rectilignes qui se rejoignent en un coude à 90°. La
partie rectiligne la plus longue s'étend parallèlement à l'axe longitudinal de la
clef 18 en regard de la partie de celle-ci dont la section et de forme ovale, alors
que la partie la plus courte formant le pied du L s'étend depuis le coude à 90° jusqu'à
la fente longitudinale 13 qui loge la clef 18.
[0034] La présence de la fente 40 dans une des branches du bras 105 permet à la matière
formant la partie de la branche qui est en contact direct avec la région de section
ovale de la clef 18 de fléchir. Grâce à cette possibilité de déformation élastique,
le bras 105 peut coopérer sans dégâts avec une clef 18 dont l'axe Y2 peut éventuellement
présenter une longueur excédant les spécifications de plusieurs dixièmes de millimètres.
[0035] Le démontage de l'appui à l'épaule, par exemple pour ranger le violon dans son étui,
se fait aussi facilement que son montage. Il suffit de faire tourner la clé 18 d'un
quart de tour pour redresser la manette 19. Les branches 5a et 5b du bras 5 peuvent
alors de nouveau se rapprocher l'une de l'autre du fait de l'élasticité inhérente
de ce bras, ce qui supprimera le coincement par la forme en queue d'aronde de la portion
14 du bras 5 et de la rainure 17 de la plaquette 9. L'appui à l'épaule peut alors
simplement être retiré de l'étrier 2.
[0036] Les figures 8 et 9 montrent une première variante des moyens de coincement désignés
ici par la référence générale 15A. Dans ce cas, le bras 5 comporte une fente 13A dont
les parois latérales sont parallèles sur toute sa longueur. Toutefois, près de l'extrémité
du bras 5, la fente est interrompue par une lumière allongée 24 orientés axialement
par rapport au bras 5 et d'une largeur nettement plus grande que celle de la fente
13A.
[0037] Par ailleurs sur le fond de la rainure 17 est disposé, symétriquement par rapport
aux parois latérales de celle-ci, un organe de coincement ou coin 25 présentant une
arête 25a à l'arrière.
[0038] Lorsque dans ce cas, le bras est glissé dans la rainure 17 de la plaquette 9, puis
tiré vers l'avant (mouvement qui est indiqué par les flèches 26 sur la figure 8),
l'arête 25a du coin 25 s'introduit entre les branches 5a et 5b du bras 5, en les écartant
l'une de l'autre. Il en résulte le coincement de l'appui à l'épaule 4 et l'immobilisation
du bras 5 dans l'étrier 2. Le coin 25 peut être une pièce usinée séparément et enfichée
par un téton (non représenté) ou collé, par exemple dans le fond de la rainure 17
de la plaquette 9.
[0039] Les figures 10 et 11 représentent une autre variante des moyens de coincement indiqués
ici par la référence générale 15B.
[0040] Dans ce cas, le bras 5 présente une fente longitudinale 13B qui s'élargit vers l'arrière
en 27. L'étrier comporte ici une plaquette 9B qui, outre de présenter la rainure 17
des précédentes variantes, comporte latéralement des dégagements 28a et 28b bordés
intérieurement par des surfaces rentrantes 29. Ainsi cette plaquette 9B présente deux
nervures parallèles 30a et 30b dont les côtés présentent des surfaces rentrantes.
[0041] Les surfaces 29 ont pour but de retenir un organe de coincement ou curseur 31 formé
par un pontet qui chevauche les deux nervures 30a et 30b et qui comporte latéralement
deux crochets 32a et 32b en prise avec les surfaces rentrantes 29. Au milieu du curseur
31 est prévu un coin 33 en regard du fond de la rainure 17 de la plaquette 9B. Ce
coin coopère avec la partie évasée 27 de la fente 13B du bras 5. La plaquette 9B présente
également un fraisage allongé 34 s'étendant le long de la nervure 30b et avec laquelle
coopère une goupille 35 fichée dans le curseur 31.
[0042] Le montage du bras 5 sur la plaquette 9B se fait dans ce cas en le faisant glisser
dans la rainure 17 selon la flèche 36. Le blocage intervient alors dès que le curseur
31 est poussé en sens inverse sur les nervures 30a et 30b pour introduire le coin
33 entre les branches 5a et 5b du bras 5 (voir figure 11).
[0043] On constate donc que dans tous les modes de réalisation de l'invention décrits ci-dessus,
le montage et le démontage de l'appui à l'épaule de nécessitent aucun outil indépendant,
l'opération de blocage ou de déblocage pouvant être réalisée facilement et sans effort
par des moyens de coincement formant partie intégrante de l'ensemble.
[0044] On va maintenant se référer aux figures 12 à 15 pour décrire un quatrième et un cinquième
mode de réalisation de l'invention.
[0045] Sur ces figures, on aperçoit la caisse C du violon avec sa table T (face supérieure)
et son fond F, réunis par l'éclisse E. Un cordier CO est attaché de façon classique
à un bouton de cordier B ancré dans un tasseau (non visible sur le dessin) placé à
l'intérieur de la caisse C pour soutenir l'éclisse E à cet endroit.
[0046] Le dispositif de support à l'épaule pour violon selon l'invention est désigné par
la référence générale 101. Il comporte un étrier 102, une mentonnière 103 et un appui
à l'épaule 104 composé d'un bras 105 et d'une traverse 106 munie d'un coussinet 107.
[0047] Dans le mode de réalisation représenté aux figures 12 à 14, la traverse 106 est repliée
par rapport au bras 105, aussi bien en inclinaison qu'en position longitudinale le
long de celui-ci, cette position pouvant lui être facilement donnée grâce à un ensemble
réglable de fixation 108. Cet ensemble et la façon de l'utiliser sont décrits en détail
dans le brevet FR 2'659'163 déjà cité.
[0048] Selon l'invention, l'étrier 102 comporte une âme 109 en forme de plaquette, appliquée
contre le fond F du violon avec interposition d'une lamelle de liège 110, par exemple.
[0049] Du bord arrière de la plaquette 109 de l'étrier 102 s'étendent vers l'arrière deux
pattes de connexion 114 qui sont toutes deux pliées é l'équerre vers le haut. Elles
se raccordent à une barre transversale 115 légèrement cintrée pour s'adapter à la
forme arrondie de l'éclisse E à cet endroit. Cette barre 115 comporte également un
dégagement en demi-lune 116 pour permettre d'éviter le contact avec le boutonde cordier
B.
[0050] Les parties de la barre transversale 115 qui dépassent latéralement des pattes de
connexion respectives 114 sont percées de lumières 117, de préférence de forme rectangulaire
et dont les grands côtés s'étendent longitudinalement par rapport à la barre transversale
115.
[0051] La plaquette 109, les pattes de connexion 114, ainsi que la barre transversale 115
sont réalisées de préférence en une seule pièce métallique estampée et pliée de façon
appropriée.
[0052] L'étrier 102 comporte également deux bras parallèles 118 s'étendant vers le haut
et composés chacun de trois pièces. Tout d'abord, une pièce d'accouplement se présentant
sous la forme d'une clavette 119 est destinée à s'ajuster dans l'une des lumières
117 de la barre transversale 115. Chaque clavette est formée d'un corps 119a de forme
générale cylindrique, se terminant à son extrémité supérieure en un embout fileté
119b.
[0053] Ce corps 119a présente également deux dégagements, à savoir tout d'abord un méplat
119c moyennant quoi il peut venir se placer à cheval sur la partie supérieure 115a
de la barre transversale 115 qui borde la lumière rectangulaire 117. Le méplat 119c
se trouve situé en position diamétralement opposée et décalé en hauteur sur le corps
119a par rapport à une découpe 119d pratiquée également sur ce corps à son extrémité
inférieure et qui constitue le deuxième dégagement de la pièce d'accouplement ou clavette
119. C'est à l'aide de cette découpe que le corps 119a peut venir s'appuyer contre
la partie inférieure 115b de la barre transversale 115 bordant la lumière 117.
[0054] Comme le méplat 119c et la découpe 119d sont placés dans des positions diamétralement
opposées, ils agissent en antagonisme et assurent donc ainsi un accrochage solide
du bras 118 sur la barre transversale 115.
[0055] Chaque bras 118 comporte également un écrou 120 en tous points semblable aux écrous
habituellement utilisés dans les dispositifs de support à l'épaule classique. Chaque
écrou 120 est engagé sur une tige 121 pliée à l'équerre et destinée à s'introduire
dans un trou 122 de la mentonnière 103. Celle-ci repose sur la table T du violon par
l'intermédiaire d'une lamelle de liège 123.
[0056] La tige 121 comprend à son extrémité inférieure une partie filetée 121a sur laquelle
est vissé l'écrou 120.
[0057] On comprend aisément que l'étrier 102 peut être rendu solidaire du violon par le
vissage des écrous 120 sur, d'une part, l'embout fileté 119a des clavettes 119 et,
d'autre part, la partie filetée 121a des tiges 121. Ce faisant, la partie arrière
du violon est serrée entre la mentonnière 103 et la plaquette 109 ce qui rend donc
le violon solidaire du dispositif selon l'invention.
[0058] On comprend également que la distance entre les bras 118 de l'étrier 102 peut être
ajustée à celle séparant les trous 122 de la mentonnière en faisant coulisser, avant
le serrage définitif des écrous 120, les clavettes 119 dans les lumières 117 de la
barre transversale 115.
[0059] Il en résulte que le dispositif de support suivant l'invention, peut s'adapter non
seulement à des imprécision de la distance séparant les trous 122 des mentonnières,
mais également à des mentonnières ayant des distances nominales différentes entre
ces trous. La longueur des lumières 117 pratiquées dans la barre transversale 115
peut être choisie suffisamment grande pour qu'un même dispositif de support puisse
s'adapter à toutes les mentonnières que l'on trouve en pratique.
[0060] Comme il a été représenté en traits mixtes sur la figure 12, la barre transversale
115 peut avoir une longueur plus ou moins grande, tout comme peut l'être d'ailleurs
celle des lumières 117. Dans certains cas, il peut même être avantageux de prévoir
une dissymétrie quant à la longueur des lumières 117, surtout lorsque la mentonnière
est placée vers la gauche par rapport au cordier C.
[0061] On voit sur la figure 15 un cinquième exemple de réalisation de la présente invention.
Les éléments représentés sur la figure 15 qui ont déjà été décrits en relation avec
les figures 12 à 14 sont repérés par les mêmes numéros de référence.
[0062] Dans ce mode particulier de réalisation la barre transversale 115 qui sert de pièce
de connexion entre l'âme 109 et les branches 118 de l'étrier, comporte deux extrémités
allongées référencées 217. De leur côté, les deux bras parallèles 118 de l'étrier
comprennent chacun une pièce d'accouplement 219 en forme de boucle d'oreille, ou plus
précisément présentant une lumière dans laquelle vient s'engager une des extrémités
allongées 217 de la barre transversale 115.
[0063] On comprend donc que la distance entre les bras 118 de l'étrier 102 peut ici aussi
être ajustée à celle séparant les trous de la mentonnière en faisant coulisser avant
le serrage définitif des écrous 120 les pièces d'accouplement 219 le long des deux
extrémités 217 de la barre transversale 115.
1. Dispositif de support à l'épaule pour violon du type comprenant:
- un étrier de serrage (2) destiné à être fixé sur les bords respectifs de la table
(T) et du fond (F) du violon au voisinage du bouton de cordier (B) de celui-ci,
- une mentonnière (3) fixée sur l'étrier (2) du côté de la table (T),
- et un appui à l'épaule (4) relié, de préférence de façon réglable, à un bras de
support (5), lui-même attaché, de façon amovible, audit étrier (2), celui-ci comportant
à cet effet un passage (17) dans lequel est coincée l'extrémité (14) du bras de support
(5) proche de l'étrier (2) par l'intermédiaire de moyens de coincement réglables (15,
15A, 15B),
- caractérisé en ce que ladite extrémité (14) du bras de support (5) est fendue longitudinalement
(13, 13A, 13B) pour former les branches (5a, 5b) d'une fourche,
- et en ce que lesdits moyens de coincement réglables (15, 15A, 15B) font partie intégrante
dudit bras de support (5) ou dudit étrier (2) et sont agencés pour permettre d'écarter
sélectivement lesdites branches (5a, 5b) pour serrer ladite extrémité (14) dans ledit
passage (17).
2. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce ledit passage (17) présente
des parois latérales rentrantes (17a, 17b) et en ce que ladite extrémité (14) du bras
de support (5) comporte des surfaces latérales en biseau (14a, 14b) complémentaires
aux surfaces rentrantes du passage (17), l'ensemble formant ainsi un assemblage à
queue d'aronde.
3. Dispositif suivant la revendication 2, caractérisé en ce ledit passage (17) est une
rainure pratiquée dans une plaquette (9, 9B) formant l'âme de l'étrier (2), cette
rainure étant ouverte vers la face de la plaquette opposée au fond (F) du violon.
4. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
lesdits moyens de coincement réglables comportent un organe de commande (18, 25, 31)
ayant au moins une dimension qui dépasse la largeur de la fente (13, 13A, 13B) entre
les branches (5a, 5b), la partie dudit organe de commande présentant cette dimension
peuvent être placée sélectivement dans la fente par un mouvement relatif par rapport
audit bras (5).
5. Dispositif suivant la revendication 4, caractérisé en ce que ledit organe de commande
est une pièce en forme de L (18) dont l'une des branches (19) forme manette et dont
l'autre branche (20) est montée à rotation sur ledit bras (5) en étant insérée entre
les branches (5a, 5b) de celui-ci, et en ce que ladite autre branche (20) de l'organe
de commande (18) présente une section transversale ayant une dimension prédéterminée
(21a) selon une direction et une autre dimension (21b) supérieure à cette dimension
prédéterminée, dans une direction perpendiculaire.
6. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que
ledit organe de commande (18) est monté à rotation sur ledit bras par une partie de
section circulaire (20a) reçue dans une partie (13a) de ladite fente (13) dont les
parois latérales définissent une section circulaire, lorsque ledit bras est à l'état
libre.
7. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 5 et 6, caractérisé en ce que
ledit organe de commande (18) comporte une partie (20b) de retenue axiale ayant une
dimension dépassant la largeur de ladite fente (13) séparant les branches (5a, 5b)
dudit bras (5) et en ce que cette partie de retenue (20b) est reçue dans une lumière
(1b) pratiquée dans ledit bras (5) et s'étendant de part et d'autre de ladite fente
(13).
8. Dispositif suivant la revendication 7, caractérisé en ce que ladite partie (20b) de
retenue axiale est un excentrique qui, lorsque ledit organe de commande (18) est dans
sa position de coincement, dépasse de l'une des faces dudit bras (5), et en ce que
ladite plaquette (9) de l'étrier (2) comporte une cavité (21) située dans l'une des
parois dudit passage (17) et destinée à recevoir la partie dépassante dudit excentrique.
9. Dispositif suivant la revendication 4, caractérisé en ce que ledit organe de commande
(15a, 15b) présente la forme d'un coin (25, 25a, 33).
10. Dispositif suivant la revendication 9, caractérisé en ce que ledit coin (25, 25a)
est fixé sur l'une des parois dudit passage (17).
11. Dispositif suivant la revendication 9, caractérisé en ce que ledit coin (33) est prévu
sur un curseur (31) monté mobile en translation sur ladite plaquette (9b) et capable
de venir s'insérer entre les branches (5a, 5b) dudit bras grâce à ce mouvement de
translation.
12. Dispositif selon la revendication 1, ledit étrier (102) comprenant en outre deux branches
(118) de longueur réglable, pour assurer le serrage, ainsi qu'une âme (109) reliant
ces deux branches l'une à l'autre et venant s'appuyer sur le fond (F), tandis que,
du côté de ladite table, lesdites branches sont insérées dans des trous (122) pratiqués
dans ladite mentonnière (103),
- ledit dispositif étant caractérisé en ce que
- ladite âme (109) et lesdites branches (118) de l'étrier (102) sont connextées les
unes aux autres par l'intermédiaire d'une pièce de connexion (115) s'étendant en regard
de l'éclisse (E) de l'instrument et pourvue de moyens de montage (117,119;217,219)
admettant un positionnement latéral prédéterminé des branches (118) de l'étrier (102)
l'une par rapport à l'autre.
13. Dispositif de support suivant la revendication 12, caractérisé en ce que ladite pièce
de connexion se présente sous la forme d'une barre transversale (115) solidaire de
l'âme (109) de l'étrier (102) et en ce que lesdits moyens de montage comprennent des
pièces d'accouplement (119) solidaires respectivement des bras (118) de l'étrier (102)
et montées dans des lumières (117) pratiquées dans ladite barre transversale (115).
14. Dispositif de support suivant la revendication 13, caractérisé en ce que lesdites
pièces d'accouplement se présentent sous la forme de clavettes (119) dans lesquelles
sont pratiqués des dégagements (119c, 119d) agencés de manière que lesdites clavettes
(119) s'accrochent sur les bords (115a, 115b) des lumières (117) prévues dans ladite
barre transversale (115).
15. Dispositif de support suivant l'une des revendications 13 ou 14, caractérisé en ce
que lesdites lumières (117) ont une forme rectangulaire et s'étendent longitudinalement
par rapport à ladite barre transversale (115), lesdites pièces d'accouplement (119)
y étant engagées de manière coulissante.
16. Dispositif de support suivant l'une quelconque des revendications 12 à 15, caractérisé
en ce que ladite pièce de connexion (115) est venue d'une seul pièce métallique avec
l'âme de l'étrier.