[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication de chlorate de métal alcalin
par électrolyse dans une cellule à membrane sans adjonction de chrome.
[0002] La préparation de chlorate de métal alcalin par électrolyse dans une cellule à membrane
est décrite en particulier dans les demandes de brevet
FR-A-2 638 766 et
FR-A-2 655 061.
[0003] Les cellules à membrane sont généralement constituées de deux compartiments, l'un
anodique, l'autre cathodique, séparés par une membrane qui permet le transfert sélectif
d'ions d'un compartiment à un autre, sous l'action d'un champ électrique.
[0004] Pour la préparation connue de chlorate de métal alcalin, l'anolyte est constitué
par une saumure de sel de chlorure dudit métal alcalin, à laquelle peut être ajoutée,
le cas échéant, une quantité déterminée de chlorate du même métal alcalin, le catholyte
étant pour sa part constitué par une solution d'hydroxyde de métal alcalin.
[0005] Ce procédé de préparation de chlorate de métal alcalin présente de nombreux avantages
par rapport à la technique antérieure qui nécessitait l'emploi d'additifs coûteux
et dangereux pour l'environement, en particulier du chrome hexavalant, chromate ou
bichromate de sodium, pour limiter l'influence néfaste de la réduction cathodique
des ions hypochlorites et/ou chlorates.
[0006] Néanmoins, et malgré ce net progrès, les cellules à membranes nécessitent l'emploi
d'électrolytes particulièrement exempts d'impuretés.
[0007] En effet, la saumure de sel de chlorure de métal alcalin qui alimente le compartiment
anodique de la cellule, contient de faibles quantités de sels métalliques, particulièrement
de sels de métaux alcalino-terreux, de métaux tels que l'aluminium, le cuivre, le
manganèse ou le zinc, ou d'impuretés telles que la silice, les sels de sulfate, le
brome ou l'iode qui risquent de détériorer ou de colmater la membrane lors de l'électrolyse.
[0008] Il s'avère donc nécessaire de purifier la saumure avant son introduction dans le
compartiment anodique de la cellule, de manière à abaisser les teneurs en impuretés
à des niveaux acceptables.
[0009] Si les techniques usuelles de purification des saumures de sels de chlorure, par
précipitation et/ou absorption sur résine, permettent d'abaisser les teneurs de certaines
impuretés, notamment les sels de calcium et de magnésium, il n'existe pas de procédé
industriel permettant de réduire la teneur d'éléments, tels que le silicium, l'aluminium
ou d'autres métaux à quelques ppm voire quelques ppb.
[0010] La présente invention concerne donc un procédé de préparation de chlorate de métal
alcalin par électrolyse dans une cellule à membrane, d'un anolyte comprenant une solution
de chlorure de métal alcalin et d'un catholyte comprenant une solution d'hydroxyde
de métal alcalin, la solution de chlorure de métal alcalin étant obtenue à partir
d'une saumure préalablement purifiée de manière à éliminer la quasi totalité des impuretés
qui risqueraient de détériorer ou de colmater la membrane lors de l'électrolyse.
[0011] Selon la présente invention, la purification de la saumure est obtenue par la succession
d'étapes suivantes :
- électrolyse dans une cellule de type "chlore-soude" d'une saumure de chlorure de métal
alcalin pour former d'une part du chlore gazeux, et d'autre part une solution concentrée
d'hydroxyde de métal alcalin,
- transfert du chlore gazeux et de la solution d'hydroxyde de métal alcalin produits,
dans une colonne d'abattage, pour les faire réagir l'un sur l'autre, et
- récupération de la solution saline ainsi obtenue, pour son emploi comme anolyte dans
la cellule à membrane.
[0012] La cellule de type "chlore-soude" employée dans le procédé selon l'invention est
de préférence une cellule à membrane.
[0013] Ce type de cellule est bien connu dans l'art antérieur, puisque décrit notamment
dans le brevet
US-A-4 285 795 ou dans "Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry" (5ème édit., Vol. A6, p.
399-481).
[0014] Les membranes sont des membranes synthétiques échangeuses d'ions, préférentiellement
en polymères fluorocarbonés susceptibles de résister à des conditions opératoires
drastiques, en particulier à des solutions alcalines fortes, à de hautes températures.
[0015] A ces polymères flurocarbonés sont associés de fonctions acides carboxyliques et/ou
sulfoniques, préférentiellement sous la forme d'un sel de métal alcalin. D'une manière
préférentielle, les polymères fluorocarbonés sont des polytétrafluoroéthylènes (PTFE).
Les membranes employées sont obtenues par extrusion ou laminage du polymère, et peuvent
être renforcées par des pièces tissées de fibres de PTFE.
[0016] Les membranes, développées depuis 1970, ont une sélectivité au moins égale à celle
des diaphragmes mais sont beaucoup plus sensibles aux dégradations et aux colmatages
dues aux impuretés présentes dans l'électrolyte.
[0017] De manière à préserver la durée de vie des membranes, dans le procédé selon l'invention,
la saumure de chlorure de métal alcalin est généralement prépurifiée par des méthodes
classiques de précipitation et/ou d'adsorption sur résines.
[0018] La saumure de métal alcalin employée comme anolyte dans la cellule de type "chlore-soude"
comprend de préférence entre 170 et 315 g/l de chlorure de métal alcalin, de préférence
entre 290 et 310 g/l.
[0019] Par ailleurs, cette saumure est employée de préférence à un pH compris entre 2 et
7, avantageusement entre 2,5 et 4,5.
[0020] La réaction globale effectuée dans la cellule électrolyse de type "chlore-soude"
peut se résumer par l'équation A suivante :

avec Me représentant un métal alcalin.
[0021] Cette réaction met en jeu le transfert de deux électrons pour deux molécules de chlorures
de métal alcalins impliquées.
[0022] Au cours de l'électrolyse, le chlore gazeux est produit dans le compartiment anodique
(2Cl⁻ → Cl₂+2e⁻), et l'hydrogène gazeux dans le compartiment cathodique (2H₂O+2e →
2OH⁻+H₂).
[0023] Dans le même temps, sous l'action du champ électrique, les deux ions de métal alcalin
correspondant au chlore généré sont transférés au travers de la membrane, du compartiment
anodique vers le compartiment cathodique de la cellule de type "chlore-soude" pour
équilibrer la charge électrique due à la production simultanée de deux anions hydroxyles.
[0024] La formation de chlore dans le compartiment anodique s'accompagne donc d'une baisse
de concentration en chlorure de métal alcalin dans l'anolyte simultanément à un enrichissement
en hydroxyde métal alcalin du compartiment cathodique.
[0025] Après son électrolyse, la saumure appauvrie en chlorure de métal alcalin est évacuée
de la cellule de type "chlore-soude". On peut donc envisager de recycler cette saumure
appauvrie par l'ajout de chlorure de métal alcalin.
[0026] Avantageusement, la solution d'hydroxyde de métal alcalin obtenue par l'électrolyse
a une concentration comprise entre 10 et 55% en poids, de préférence entre 30 et 50%
en poids.
[0027] Par le procédé selon l'invention, le chlore gazeux et la solution d'hydroxyde produits
sont exempts d'impureté détectable.
[0028] Ils sont alors transférés dans une colonne d'abattage pour les faire réagir l'un
sur l'autre.
[0029] La réaction dans la colonne d'abattage peut se résumer par l'équation
B suivante :

Me étant défini précédemment.
[0030] L'hypochlorite obtenu va alors se dismuter d'une part en chlorure, et d'autre part
en chlorate de métal alcalin selon l'équation C ci-après

Me étant défini précédemment.
[0031] La solution saline obtenue en sortie de la colonne d'abattage comprend entre 50 et
200 g/l de chlorure de métal alcalin et entre 30 et 700 g/l de chlorate de métal alcalin.
Avantageusement, cette solution saline comprend entre 70 et 170 g/l de chlorure et
entre 400 et 650 g/l de chlorate de métal alcalin.
[0032] Afin de favoriser la dismutation de l'hypochlorite, la solution saline avant son
emploi comme anolyte dans la cellule à membrane peut être avantageusement transférée
dans un bac d'évolution pour un temps de séjour prolongé, à un pH compris entre 6
et 8, de préférence entre 6,5 et 7.
[0033] Elle comprend alors moins de 5 g/l d'hypochlorite de métal alcalin, de préférence
moins d'1 g/l.
[0034] Dans le procédé de préparation de chlorate selon la présente invention, la solution
saline obtenue par le procédé de purification décrit précédemment, est alors employée
comme anolyte dans la cellule à membrane à un pH compris entre 1 et 8, préférentiellement
entre 2 et 5, et à une température comprise entre 50 et 100°C, d'une manière avantageuse
entre 70 et 90°C.
[0035] De manière préférée, après son électrolyse, une partie de l'anolyte est recyclée
dans la colonne d'abattage.
[0036] Avantageusement, la solution d'hydroxyde de métal alcalin, obtenue par électrolyse
dans la cellule à membrane, a une concentration comprise entre 10 et 55% en poids
et de préférence entre 30 et 50% en poids. Elle est également transférée dans la colonne
d'abattage.
[0037] Lors de l'électrolyse dans la cellule à membrane, du chlore gazeux est également
produit dans le compartiment anodique.
[0038] Ce chlore est alors tranféré dans la colonne d'abattage, avantageusement en mélange
avec le chlore gazeux produit lors de l'électrolyse de type "chlore-soude".
[0039] On peut donc définir une boucle anodique constituée par le compartiment anodique
de la cellue à membrane et la colonne d'abattage, les produits en solution de l'électrolyse
de la cellule à membrane étant transférés dans la colonne d'abattage et inversement
la solution obtenue en sortie de la colonne d'abattage étant employée comme anolyte
dans la cellule à membrane.
[0040] Au cours du procédé selon la présente invention, on atteint rapidement un état stationnaire
où les différentes solutions, en sortie de la colonne d'abattage ou en sortie du compartiment
anodique de la cellule à membrane ont une composition constante.
[0041] L'anolyte contient entre 50 et 200 g/l de chlorure de métal alcalin et de préférence
entre 70 et 170 g/l. La concentration en chlorate sortie de la cellule à membrane
nécessaire pour que celui-ci soit isolable directement par cristallisation, est aisément
déterminée à partir des diagrammes de cristallisation connus des systèmes eau-chlorure-chlorate
(thèse de A. NALLET, faculté des Sciences de l'Université de Lyon, N° d'ordre 209,
soutenue le 19 janvier 1955). Elle est par exemple comprise entre 400 et 650 g/l d'anolyte.
[0042] Ainsi, selon la présente invention, une partie de l'anolyte après son électrolyse
est transférée dans un cristallisoir ou le chlorate est laissé à cristalliser, les
eaux mères étant récupérées et recyclées dans la boucle anodique de la cellule à membrane.
[0043] On peut également, d'une manière facultative, envoyer l'anolyte dans un bac d'évolution
avant son transfert vers le cristallisoir.
[0044] Le métal alcalin employé dans le procédé selon l'invention, est choisi parmi le lithium,
le sodium et le potassium, de préférence le sodium.
[0045] La présente invention concerne également un dispositif pour la préparation d'un chlorate
de métal alcalin, mettant en oeuvre le procédé décrit précédemment, comprenant la
combinaison d'une cellule de type "chlore-soude" pour la préparation de chlore gazeux
et d'hydroxyde de métal alcalin, d'une colonne d'abattage du chlore par un hydroxyde
de métal alcalin, et une cellule à membrane pour l'électrolyse d'un anolyte comprenant
une solution de chlorure de métal alcalin et d'un catholyte comprenant une solution
d'hydroxyde de métal alcalin.
[0046] D'autres caractéristiques du dispositif selon la présente invention apparaîtront
à la lecture de la description détaillée faite ci-après, en référence aux dessins
annexés dans lesquels:
- la figure 1 représente un diagramme général de dispositif de mise en oeuvre du procédé
selon la présente invention,
- la figure 2 représente une réalisation préférentielle du dispositif de purification
de la saumure de sel de métal alcalin.
[0047] La figure 1 montre un dispositif, employé d'une manière préférentielle, et dans lequel
la cellule de type "chlore-soude" (1) est une cellule à membrane, comprenant un ou
plusieurs compartiments anodiques (11) séparés du ou des compartiments cathodiques
(12) correspondant par une membrane (13), le ou les compartiments anodiques comprenant
chacun un dispositif approprié d'admission (111) et de récupération (113) de l'anolyte
et un dispositif approprié de récupération du chlore gazeux (112), le ou les compartiments
cathodiques (12) comprenant chacun un dispositif approprié d'admission (121) et de
récupération (122) du catolyte et un dispositif approprié d'évacuation de l'hydrogène
gazeux (123).
[0048] La colonne d'abattage (2) comprend au moins un dispositif approprié d'admission d'une
solution d'hydroxyde de métal alcalin (21) en provenance de la cellule de type "chlore-soude",
un dispositif approprié d'admission du chlore gazeux (22) et de préférence un dispositif
d'admission (24) d'une solution saline pauvre en chlorure et un dispositif approprié
(23) de récupération de la solution saline obtenue.
[0049] La cellule à membrane (3) comprend comme la cellule de type "chlore-soude" (1) un
ou plusieurs compartiments anodiques (31) séparés du ou des compartiments cathodiques
(32) correspondant par une membrane (33), le ou les compartiments anodiques comprenant
chacun un dispositif approprié d'admission (312) de la solution saline, un dispositif
approprié de récupération du chlore gazeux (314) et un dispositif de récupération
de la solution saline après son électrolyse (311).
[0050] Le ou les compartiments cathodiques (32) de cette cellule à membrane (3) comprennent
quant à eux un dispositif approprié d'admission (321) d'eau, un dispositif approprié
de récupération (322) du catholyte après son électrolyse et un dispositif approprié
d'extraction de l'hydrogène (323).
[0051] Selon l'invention, le dispositif approprié de récupération (313) de l'anolyte de
la cellule à membrane (3) est relié à un dispositif approprié d'introduction de cet
anolyte (24) dans la colonne d'abattage (2).
[0052] De même, le dispositif d'extraction (314) du chlore gazeux est également relié à
la colonne d'abattage par l'intermédiaire du dispositif approprié d'admission (22)
du chlore gazeux.
[0053] Enfin, le compartiment anodique (31) de la cellule à membrane (3) est relié soit
directement par un moyen approprié, soit par le dispositif de récupération de la solution
saline après son électrolyse (311) à un cristallisoir (4).
[0054] D'une manière avantageuse, le cristallisoir comprend un dispositif approprié de récupération
des eaux mères (43) relié au compartiment anodique (31) de la cellule à membrane (3).
Dans une variante du dispositif selon l'invention, les eaux mères peuvent être renvoyées
au niveau de la boucle anodique définie précédemment.
[0055] Lorsque l'on reprend le bilan global des réactions de la cellule "chlore-soude" (A)
et de la colonne d'abattage (B + C), on obtient l'équation générale D suivante:

[0056] Me étant défini précédemment, et F représentant un Faraday.
[0057] Le chlorate de métal alcalin obtenu entrant dans le bilan final de la préparation
de chlorate selon l'invention, on peut donc considérer qu'il ne s'agit pas d'une impureté.
[0058] En conséquence, la combinaison d'une électrolyse de type "chlore-soude" avec une
colonne d'abattage du chlore par la soude peut être considérée comme une étape de
purification d'une saumure de métal alcalin.
[0059] De fait, la solution de chlorure obtenue est quasiment exempte de toute impureté.
Une telle combinaison électrolyse-colonne d'abattage apparaît d'une manière inattendue
comme le seul procédé industriel permettant d'éviter l'ensemble des impuretés, néfastes
au bon fonctionnement des membranes, que sont le calcium, le magnésium, le strontium,
le baryum, l'iode, le brome, l'aluminium, la silice, le sulfate, le fer, le manganèse,
le cuivre, etc.
[0060] En conséquence, la présente invention concerne également un dispositif de purification
d'une saumure de chlorure de métal alcalin, comprenant la combinaison d'une cellule
à électrolyse de type "chlore-soude" (1) et d'une colonne d'abattage (2) du chlore
par la soude.
[0061] La figure 2 montre une cellule de type "chlore-soude" (1) à membrane, constituée
d'un ou plusieurs compartiments anodiques (11) séparés du ou des compartiments cathodiques
(12) correspondant par une membrane (13), le ou les compartiments anodiques comprenant
chacun un dispositif approprié d'admission (111) et de récupération (113) de l'anolyte
et un dispositif approprié de récupération du chlore gazeux (112), et le ou les compartiments
cathodiques (12) comprenant chacun un dispositif approprié d'admission (121) et de
récupération (122) du catholyte, et un dispositif approprié d'évacuation de l'hydrogène
gazeux (123). La colonne d'abattage (2) comprend au moins un dispositif approprié
d'admission d'une solution d'hydroxyde de métal alcalin (21), un dispositif approprié
d'admission (22) de chlore gazeux, et un dispositif approprié de récupération (23)
d'une solution purifiée de chlorure de métal alcalin, les dispositifs d'admission
d'hydroxyde (21) et de chlore (22) étant respectivement reliés directement aux dispositifs
de récupération du catholyte (122) et de chlore gazeux (112) de la cellule de type
"chlore-soude" (1).
[0062] D'une manière avantageuse, on peut ajouter au dispositif de purification selon l'invention,
un bac d'évolution relié directement au dispositif de récupération (23) de la solution
purifiée de métal alcalin.
[0063] Les exemples suivants permettront d'illustrer les différentes étapes du procédé selon
l'invention.
EXEMPLE 1:Purification de la saumure
[0064] Une cellule, "chlore-soude" (1) équipée d'une membrane (13) N 90209 (commercialisée
sous la marque NAFION par la société DU PONT) produit sous 30 A/dm², 19 g/h de Cl₂
et de la soude à 32%.
[0065] Pendant 4h le chlore est récupéré au pied d'une colonne d'abattage (2) montée au-dessus
d'un réservoir thermostaté à 50°C qui contient 0,5 l d'eau. Une mesure de pH, permet
de réguler l'addition de soude à 32% pour abattre le chlore et maintenir le pH entre
6,5 et 7.
[0066] Environ 269 g de soude à 32% ont été nécessaire pour abattre tout le chlore.
[0067] En final on récupère dans le réacteur une solution contenant 12,3% en poids de NaCl
et 4,5% en poids de NaClO₃ à 50°C. La teneur des différentes impuretés est en-dessous
des limites de détection (Ca, Mg, Sr, Ba, Si, Al, Mn, Fe, Cu, Zn, Pb ≦ 50 ppb et SO₄
≦ 1 ppm)
EXEMPLE 2 : Influence du bac d'évolution
[0068] On reprend le dispositif opératoire décrit dans l'exemple 1, associé à une cellule
à membrane (3).
[0069] L'anolyte de l'électrolyseur à membrane (3) contient 120 à 150 g/l de NaCl et 450
à 500 g/l de NaClO₃.
[0070] La soude du catholyte est à 32% en poids et la température à 90°C. La tension aux
bornes de l'électrolyseur est comprise entre 3,7 et 3,8 V à 30 A/dm².
[0071] Le chlore produit par la cellue à membrane (3) et la cellule "chlore-soude" (1) est
abattu dans la colonne (2).
[0072] La teneur en hypochlorite de sodium de la solution récupérée en sortie de la colonne
d'abattage (2) est de 7,5 à 8 g/l. Après son transfert dans un bac d'évolution maintenu
à 70°C, la teneur en hypochlorite de sodium est de 1 à 2 g/l. Le pH est régulé à 6,5
par addition de soude.
[0073] Le bilan réactionnel dans la cellule à membrane (3) peut se résumer par l'équation
générale E suivante :

[0074] Me étant définie précédemment et met en jeu le transfert de 30 électrons.
[0075] Le bilan global D+E du procédé de préparation du chlorate de métal alcalin selon
l'invention peut donc se résumer par l'équation F suivante :

[0076] Me et F étant défini précédemment.
[0077] On remarquera que seulement 1/6 du transfert électronique total est effectué dans
la cellule de type "chlore-soude" (1), alimentée en saumure brute ou prépurifiée par
des techniques usuelles, et 5/6 de ce transfert dans la cellule à membrane (3).
[0078] Les produits (Cl₂ et solution d'hydroxyde de métal alcalin) passant de la cellule
"chlore-soude" (1) à l'étape suivante sont très purs et constituent ainsi en sortie
de la colonne d'abattage (2) une saumure très pure entrant dans la cellule à membrane
(3). Cette cellule (3) et sa membrane (33) vont donc fonctionner dans de très bonnes
conditions qui prolongeront la durée de vie (fortement influencée par la teneur en
impuretés de l'électrolyte) de la membrane. Ainsi 5/6 du chlorate produit le sont
dans de très bonnes conditions pour la durée de vie des membranes dont le coût est
élevé.
[0079] D'autre part, au point de vue bilan eau, le procédé habituel de production de chlorate
de sodium nécessite l'introduction de 1 563 kg d'eau par tonne de NaClO₃, associée
au chlorure de sodium alimenté sous forme de saumure contenant 26% en poids de NaCl.
[0080] Dans le procédé exposé, la cellule (3) est alimentée par un flux issu de la réaction
entre le chlore et la solution aqueuse à 33% en poids de soude. Ceci n'induit globalement
l'introduction que de 719 kg d'eau par tonne de NaClO₃ produit. Il y a donc une économie
de 844 kg d'eau qu'il serait nécessaire d'évaporer dans une installation où le chlorate
de sodium sort à l'état solide, c'est-à-dire où toute quantité d'eau entrante doit
être évaporée.
1. Procédé de préparation de chlorate de métal alcalin par électrolyse dans une cellule
à membrane (3) d'un anolyte comprenant une solution de chlorure de métal alcalin et
d'un catholyte comprenant une solution d'hydroxyde de métal alcalin, caractérisé en
ce que la solution de chlorure de métal alcalin est préalablement purifiée par la
succession d'étapes suivantes :
- électrolyse dans une cellule de type "chlore-soude" (1) d'une saumure de chlorure
de métal alcalin pour former d'une part du chlore gazeux, et d'autre part une solution
concentrée d'hydroxyde de métal alcalin,
- transfert du chlore gazeux et de la solution d'hydroxyde de métal alcalin produits,
dans une colonne d'abattage (2), pour les faire réagir l'un sur l'autre, et
- récupération de la solution saline ainsi obtenue, pour son emploi comme anolyte
dans la cellule à membrane (3).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la cellule de type "chlore-soude"
(1) est une cellule à membrane.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que la saumure de
chlorure de métal alcalin est prépurifiée par des méthodes classiques de précipitation
et/ou d'adsorption sur résines.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la saumure comprend
entre 170 et 315 g/l de chlorure de métal alcalin, de préférence entre 290 et 310
g/l.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la saumure de
chlorure de métal alcalin a un pH compris entre 2 et 7, de préférence entre 2,5 et
4,5.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que la solution d'hydroxyde
de métal alcalin obtenue par l'électrolyse de type "chlore soude" a une concentration
comprise entre 10 et 55% en poids de préférence entre 30 et 50% en poids.
7. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la solution saline obtenue
en sortie (23) de la colonne d'abattage (2) comprenant entre 50 et 200 g/l de chlorure
de métal alcalin et entre 30 et 700 g/l de chlorate de métal alcalin.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que la solution saline comprend
entre 70 et 170 g/l de chlorure de métal alcalin et entre 400 et 650 g/l de chlorate
de métal alcalin.
9. Procédé selon l'une des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce que la solution saline,
avant son emploi comme anolyte dans la cellule à membrane (3), est préalablement transférée
dans un bac d'évolution pour un temps de séjour prolongé, à un pH compris entre 6
et 8, de préférence entre 6,5 et 7.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que la solution saline, après
un temps de séjour prolongé, comprend moins de 5 g/l d'hypochlorite de métal alcalin,
de préférence moins de 1 g/l.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la solution saline
employée comme anolyte dans la cellule à membrane (3) a un pH compris entre 1 et 8,
préférentiellement entre 2 et 5, et une température comprise entre 50 et 100°C, de
préférence entre 70 et 90°C.
12. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'une partie de
l'anolyte, après son électrolyse, est recyclé dans la colonne d'abattage (2).
13. Procédé selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que la solution d'hydroxyde
de métal alcalin, obtenue par électrolyse dans la cellule à membrane (3), a une concentration
comprise entre 10 et 55% en poids de préférence entre 30 et 50% en poids.
14. Procédé selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que le catholyte,
après son électrolyse, est transféré dans la colonne d'abattage (2).
15. Procédé selon l'une des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que le chlore gazeux
produit dans le compartiment anodique (31) de la cellule à membrane (3) est transféré
dans la colonne d'abattage (2).
16. Procédé selon l'une des revendications 1 à 15, caractérisé en ce qu'une partie de
l'anolyte, après son électrolyse, est transférée dans un cristallisoir (4) où le chlorate
est cristallisé, les eaux-mères étant récupérées et recyclées dans la boucle anodique
de la cellule à membrane (3).
17. Procédé selon l'une des revendications 1 à 16, caractérisé en ce que le métal alcalin
est choisi parmi le lithium, le sodium et le potassium, de préférence le sodium.
18. Dispositif pour la préparation d'un chlorate de métal alcalin, caractérisé en ce qu'il
comprend la combinaison d'une cellule de type "chlore-soude" (1), d'une colonne d'abattage
(2) du chlore par un hydroxyde de métal alcalin et d'une cellule à membrane (3).
19. Dispositif selon la revendication 18, caractérisé en ce qu'il comprend la combinaison
des éléments suivants :
- une cellule de type "chlore-soude" (1) constituée d'une cellule à membrane comprenant
un ou plusieurs compartiments anodiques (11) séparés du ou des compartiments cathodiques
(12) correspondant par une membrane (13), le ou les compartiments anodiques comprenant
chacun un dispositif approprié d'admission (111) et de récupération (113) de l'anolyte
et un dispositif approprié de récupération du chlore gazeux (112), le ou les compartiments
cathodiques (12) comprenant chacun un dispositif approprié d'admission (121) et de
récupération (122) du catholyte, et un dispositif approprié d'évacuation de l'hydrogène
gazeux (123) ;
- une colonne d'abattage (2) comprenant au moins un dispositif approprié d'admission
d'une solution d'hydroxyde de métal alcalin (21), un dispositif approprié d'admission
du chlore (22), et un dispositif approprié de récupération (23) d'une solution saline
de chlorure de métal alcalin, les dispositifs d'admission d'hydroxyde (21) et de chlore
(22) étant respectivement reliés directement aux dispositifs de récupération du catholyte
(122) et de chlore gazeux (112) de la cellule de type "chlore-soude" (1) ;
- une cellule à membrane (3) comprenant un ou plusieurs compartiments anodiques (31)
séparés du ou des compartiments cathodiques (32) correspondant par une membrane (33),
le ou les compartiments anodiques comprenant chacun un dispositif approprié d'admission
(312) de la solution saline, un dispositif approprié de récupération du chlore gazeux
(314) et un dispositif de récupération de la solution saline après son électrolyse
(311), le compartiment cathodique (32) comprenant un dispositif approprié d'admission
(321) d'eau, un dispositif approprié de récupération (322) du catholyte et un dispositif
approprié d'extraction de l'hydrogène gazeux (323), le dispositif approprié de récupération
(313) de l'anolyte de la cellule à membrane (3) étant relié à un dispositif approprié
d'introduction de cet anolyte (24) dans la colonne d'abattage (2) et le dispositif
d'extraction (314) du chlore gazeux étant également relié à la colonne d'abattage
par l'intemédiaire du dispositif approprié d'admission (22) du chlore gazeux ; et
- le compartiment anodique (31) de la cellule à membrane (3) étant relié soit directement
par un moyen approprié, soit par le dispositif de récupération de la solution saline
(311) après son électrolyse à un cristallisoir (4), lequel comprend d'une manière
avantageuse un dispositif approprié de récupération des eaux mères (43) relié au compartiment
anodique (31) de la cellule à membrane (3).
20. Dispositif pour la purification d'une saumure de chlorure de métal alcalin, caractérisé
en ce qu'il comprend la combinaison d'une cellule de type "chlore-soude" (1), et d'une
colonne d'abattage (2), du chlore par la soude.
21. Dispositif selon la revendication 20, caractérisé en ce que la cellule de type "chlore-soude"
(1), est une cellule à membrane, constituée d'un ou plusieurs compartiments anodiques
(11) séparés du ou des compartiments cathodiques (12) correspondant par une membrane
(13), le ou les compartiments anodiques comprenant chacun un dispositif approprié
d'admission (111) et de récupération (113) de l'anolyte et un dispositif approprié
de récupération du chlore gazeux (112), et le ou les compartiments cathodiques (12)
comprenant chacun un dispositif approprié d'admission (121) et de récupération (122)
du catholyte, et un dispositif approprié d'évacuation de l'hydrogène gazeux (123)
et la colonne d'abattage (2) comprend au moins un dispositif approprié d'admission
d'une solution d'hydroxyde de métal alcalin (21), un dispositif approprié d'admission
(22), et un dispositif approprié de récupération (23) d'une solution purifiée de chlorure
de métal alcalin, les dispositifs d'admission d'hydroxyde (21) et de chlore (22) étant
respectivement reliés directement aux dispositifs de récupération du catholyte (122)
et de chlore gazeux (112) de la cellule de type "chlore-soude" (1).