[0001] La présente invention concerne des revêtements métalliques à base d'alliages amorphes
résistant à l'usure et à la corrosion, les procédés d'obtention de ces revêtements
et leurs applications à la réalisation de revêtements antiusure notamment pour matériel
hydraulique.
[0002] Dans la description qui va suivre, ces revêtements seront principalement étudiés
dans leurs applications sur des substrats métalliques. Il est bien évident que, sans
sortir du cadre de la présente invention, ils présentent également un intérêt tout
particulier quand ils sont appliqués à des substrats non métalliques tels que le bois,
le papier et les substrats synthétiques.
[0003] On recherche dans de nombreux domaines à résoudre les problèmes posés par les phénomènes
d'usure par érosion abrasive, les rayures et les frottements dans des milieux agressifs
et les phénomènes de cavitation. Ces problèmes se posent avec une spéciale acuité
lorsqu'il s'agit de matériel hydraulique tel que les turbines.
[0004] D'une façon générale, les matériaux actuellement utilisés sont durs mais en contre-partie
ils sont fragiles et les utilisateurs recherchent des matériaux réunissant les propriétés
suivantes :
- Dureté élevée leur permettant de résister aux phénomènes d'érosion de frottement et
de rayures
- Bonne ductilité leur permettant de résister aux chocs et aux faibles déformations.
- Structure homogène leur assurant un bon comportement à la corrosion.
[0005] A l'heure actuelle, les matériaux dont on dispose, qu'il s'agisse d'aciers à hautes
caractéristiques mécaniques, de stellite, de céramiques... ne possédent pas toutes
ces propriétés. Notamment, s'ils résistent bien à la corrosion, ils ne possèdent pas
de propriétés mécaniques suffisament élevées.
[0006] Une des solutions pour obtenir des matériaux présentant un compromis satisfaisant
entre ces propriétés contradictoires consiste à utiliser des alliages métalliques
de structure amorphe obtenus par refroidissement rapide.
[0007] Les alliages amorphes utilisés à ce jour se trouvent essentiellement sous forme de
rubans de faibles dimensions obtenus par une méthode de coulage ou sous forme de dépôts
de très faible épaisseur obtenus par des méthodes électrochimiques.
[0008] Les méthodes de projection thermique et par exemple celle du plasma d'arc soufflé
n'ont pas permis jusqu'à présent d'obtenir des alliages totalement amorphes au niveau
de la diffraction des rayons X sous forme de dépôts de poudres de forte épaisseur
(>0,5 mm) sur des surfaces pouvant atteindre plusieurs mètres carrés.
[0009] Parmi les différents alliages amorphes actuellement connus, ce sont les alliages
métaux-métalloïdes à base de fer (alliages Fe-B ou Fe-Cr-P-B) qui donnent les meilleurs
résultats au point de vue des caractéristiques mécaniques. Aucun de ces alliages ne
permet toutefois de satisfaire aux exigences contradictoires recherchées de résistance
mécanique élevée, de résistance à la corrosion et de ductilité.
[0010] La présente invention s'est donné pour objet de proposer des revêtements métalliques
amorphes associant à des caractéristiques mécaniques élevées une certaine ductilité,
une température de cristallisation élevée, une bonne aptitude à être libérés des contraintes
résiduelles de fabrication au moyen d'un traitement thermique de relaxation de contraintes
sans provoquer pour autant un changement notable de structure et de fragilité, une
bonne résistance à la corrosion, y compris en présence d'halogènes, réalisés à partir
d'alliages capables d'être amorphisables pour des vitesses de refroidissement de l'ordre
de 10
5°K/sec., ces revêtements pouvant être obtenus sur des épaisseurs de 0,03 à 1,5 mm sur de
grandes surfaces.
[0011] Les inventeurs ont découvert que la facilité d'amorphisation peut être obtenue en
conjugant l'action des différents états de taille positive ou négative de certains
éléments constitutifs par rapport aux éléments constitutifs de base, et notamment
en jouant sur l'action combinée du B et du Zr sur une matrice de Fe - Ni et/ou Co.
[0012] D'autre part une faible concentration en métalloïdes et l'absence de composés intermétalliques
à haut point de fusion permet d'obtenir une ductilité satisfaisante. La présence de
Zr permet l'obtention d'une température de cristallisation élevée. Enfin, un dosage
convenable de Cr et de Zr permet de lutter contre la corrosion.
[0013] Les revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à la corrosion selon
l'invention sont donc caractérisés en ce qu'ils sont essentiellement constitués d'alliages
présentant la formule générale suivante :

dans laquelle a + b + c + d + e + f + g + h = 100 % en nombre d'atomes
T est Ni, Co, ou tout choix de plus de l'un de ces éléments associé à Fe, avec : 3
< Fe < 82 at et 3 < a < 85 % at.
M est un ou plusieurs éléments d'addition pris parmi la liste : Mn, Cu, V, Ti, Mo,
Ru, Hf,Ta, W, Nb, Rh avec : 0<e<12%at.
M' est une ou plusieurs terres rares, Yr inclus, avec : 0<f<4 % at.
X est un ou plusieurs métalloïdes choisis parmi C, P, Ge et Si avec : 0<g<17 % at.
et
I représente les impuretés d'élaboration inévitables avec : h < 1% at.
[0014] On a de plus :
5 ≦ b ≦ 25
5 ≦ c ≦ 15
5 ≦ d ≦ 18
[0015] Les poudres de ces alliages sont obtenues par atomisation et, pour des granulométries
< 100 µm, les grains ont une structure totalement amorphe par diffraction aux rayons
X.
[0016] La méthode de dépôt par projection thermique permet une reproductibilité des conditions
de dépôt et de structure.
[0017] Les alliages utilisés pour les revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure
et à l'érosion selon l'invention présentent de nombreux avantages par rapport aux
alliages de l'art antérieur. Tout d'abord il s'agit d'alliages facilement amorphisables
en raison de la présence simultanée de bore, élément dont la dimension atomique est
plus faible que celle des atomes
T, et de Zr, plus gros que les atomes
T.
[0018] On notera aussi l'introduction d'autres éléments favorisant la tendance à l'amorphisation,
tels que les terres rares et / ou les métalloïdes.
[0019] De plus la température de cristallisation de ces alliages est remarquablement élevée,
si on la compare à celle des alliages de la technique antérieure, comme les alliages
Fe - B et les alliages dérivés (tels que Fe - B - C, Fe - B - Si).
[0020] Cet effet, que l'on peut imputer à la présence de zirconium, peut encore être augmenté
par addition d'éléments réfractaires (tels que Mo, Ti, V, Nb, Rh... ) ou de métalloïdes.
[0021] Les effets conjoints du chrome et du zirconium permettent d'obtenir une excellente
résistance à la corrosion, effet qui peut encore être renforcé par addition de divers
éléments, en particulier Rh, Nb, Ti, les terres rares et le phosphore.
[0022] Enfin il s'agit de verres métalliques essentiellement ductiles dans un domaine de
concentration en métalloïde suffisamment faible, à savoir:
b + g ≦ 24 at %. Les alliages obtenus résistent alors de façon satisfaisante à
la fragilisation qui suit habituellement dans les autres alliages les traitements
thermiques à la température de cristallisation.
[0023] Dans la formule générale (I) indiquée ci-avant, le choix de l'élément
T permet de distinguer différentes familles d'alliages satisfaisant aux critères de
la présente invention.
[0024] Si
T est le nickel, on peut tout d'abord distinguer la famille (II) qui répond à la formulation
:

dans laquelle a + b + c + d + e + f + g + h = 100 % en nombre d'atomes.
M,
M',
X,
I représentent les mêmes éléments que ceux mentionnés précédemment pour la formule
(I), les compositions étant celles indiquées ci-dessus.
[0025] Une autre famille d'alliages (III) selon l'invention est constituée d'alliages de
la famille (II) ci-dessus dans lesquels une partie des atomes de nickel a été remplacée
par du fer, à savoir:

dans laquelle : 0 ≦ a + a' ≦ 85 at %
tous les autres symboles présentant la même signification que précédemment.
[0026] La substitution d'une partie du nickel de la famille (II) ci-dessus par du cobalt
permet d'obtenir les alliages de formule générale (IV) :

dans laquelle : 0 ≦ a + a" ≦ 85 at %, les autres symboles ayant la même signification
que dans la formule (I).
[0027] On peut enfin distinguer une dernière famille de formule générale (V) :

dans laquelle : 0 ≦ a +a' + a'' ≦ 85 at %.
[0028] Les exemples suivants permettront de mieux comprendre la présente invention, les
caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de procurer.
Exemple 1: Elaboration d'alliages répondant à la formulation générale de la famille
(II)
[0029] Des alliages répondant à la formulation de la famille (II) ont été élaborés à l'état
liquide à partir des constituants, pris séparément. Pour cela, des fragments des éléments,
de pureté commerciale, ont été alliés à l'état liquide dans un four à sole froide
placé sous hélium. Le chauffage des constituants a été obtenu par courants haute fréquence.
Après fusion, ces alliages sont introduits dans l'inducteur d'une machine de coulage
des rubans constituée d'une roue en cuivre de 250 mm de diamètre ayant une vitesse
tangentielle de 35 m / sec. L'enceinte contenant la roue est en ambiance d'hélium.
Le creuset est en quartz percé d'un orifice de 0,8 mm de diamètre. La pression d'injection
du métal liquide est de 0,5 bar. La température du métal liquide est mesurée par pyrométrie
optique sur la face supérieure du liquide.
[0030] La concentration , en atomes %, des éléments chimiques est la suivante :
50 ≦Ni ≦ 75 0 ≦ Mo ≦ 5
5 ≦ Cr ≦ 25 0 ≦ Hf ≦5
5 ≦ Zr ≦ 15 0 ≦ Si ≦5
5 ≦ B ≦ 15 0 ≦ La ≦ 4
[0031] Une analyse chimique plus précise donne :
Ni ₅₈ ; Cr₂₀ ; Zr₁₀ ; B ₁₀ ; Mo
2, alliage qui a une température de fusion (Tf₀) mesurée par pyrométrie optique de 1127°C
et une dureté Hv₃₀ de l'ordre de 480.
Exemple 2 : Elaboration d'alliages répondant à la formulation générale de la famille
(III)
[0032] Des alliages répondant à la formulation de la famille (III) ont été élaborés et obtenus
sous forme de rubans de façon identique à ce qui a été fait pour l'obtention des alliages
de l'exemple 1.
[0033] La concentration , en atomes %, des éléments chimiques est la suivante :

[0034] Une analyse chimique plus précise donne :
Fe₅₁ ; Ni₁₈ ; Cr ₈ ;Zr ₁₀ ; B ₁₂ ; Mo
0,3 ; Si
0,5 ;Hf
0,2, alliage qui a une température de fusion (Tf₀) mesurée par pyrométrie optique de
1100°C et une dureté Hv₃₀ de 585.
[0035] Ou encore:
Fe ₆₅ ; Ni₁₀ ; Cr ₅ ; Zr ₈ ; B ₁₀ ; Ti₂, alliage qui a une température de fusion
(Tf₀) mesurée par pyrométrie optique de 1080°C et une dureté Hv₃₀ de 870.
Exemple 3 : Elaboration d'alliages répondant à la formulation générale de la famille
(IV)
[0036] Des alliages répondant à la formulation de la famille (IV) ont été élaborés et obtenus
sous forme de rubans de façon identique à ce qui a été fait pour l'obtention des alliages
des exemples précédents.
[0037] La concentration , en atomes %, des éléments chimiques est la suivante :

[0038] Une analyse chimique plus précise donne :
Co ₆₅; Ni₁₀ ; Cr ₅ ; Zr ₁₂ ; B ₈, alliage qui a une température de fusion (Tf₀)
mesurée par pyrométrie optique de 1020°C et une dureté Hv₃₀ de 550.
Exemple 4 : Elaboration d'alliages répondant à la formulation générale de la famille
(V)
[0039] Des alliages répondant à la formulation de la famille (V) ont été élaborés et obtenus
sous forme de rubans de façon identique à ce qui a été fait pour l'obtention des alliages
des exemples précédents.
[0040] La concentration , en atomes %, des éléments chimiques est la suivante :

[0041] Une analyse chimique plus précise donne :
Fe ₃₆ ; Co₁₄ ; Ni ₁₇ ; Cr ₁₃ ; Zr₇ ; B ₇ ; C₃ ; Si
0,3 ; P
2,7 ,alliage qui a une température de fusion (Tf₀) de 1065°C et une dureté Hv₃₀ de 685.
Exemple 5 : Elaboration d'alliages répondant à la formulation générale de la famille
(V)
[0042] Des alliages répondant à la formulation de la famille (V) ont été élaborés et obtenus
sous forme de rubans de façon identique à ce qui a été fait pour l'obtention des alliages
des exemples précédents.
[0043] La concentration , en atomes %, des éléments chimiques est la suivante :

[0044] Une analyse chimique plus précise donne :
Fe ₁₆ ; Co₁₆ ; Ni ₂₀ ; Cr ₁₀ ; Zr₁₀; B ₁₄ ; Si₁₄ ,alliage qui a une température
de fusion (Tf₀) de 1080°C et une dureté Hv₃₀ de 1430.
[0045] Les exemples suivants rassemblent les résultats obtenus sur les rubans et les poudres
de compositions chimiques décrites dans les exemples précédents, en référence au dessin
schématique annexé dans lequel :
Fig 1 à 7 sont des courbes de diffraction aux rayons X dans lesquelles les valeurs
2 O sont portées en abscisse et l'intensité I en ordonnée
Fig 8 est une courbe de recuit isotherme dans laquelle le temps (en heures) a été
porté en abscisse et la température (en °C) en ordonnée
Fig. 9 est une courbe de recuit anisotherme dans laquelle la vitesse de chauffage
(en °C.mn⁻¹)a été portée en abscisse et la température de début de cristallisation
(en °C) en ordonnée.
Exemple 6
[0046] Les rubans répondant aux compositions indiquées ci-avant possèdent une stabilité
thermique très grande que l'on peut vérifier :
- d'une part par la valeur élevée de la température de cristallisation Tx1 qui est par exemple:
- pour l'ex. 2 Tx1 = 545°C
- pour l'ex. 3 Tx1 = 570°C
- pour l'ex. 4 Tx1 = 560°C
pour une vitesse de chauffage de 20°K / min.
- d'autre part, par exemple pour la composition : Fe ₂₀ ; Co₂₀ ;Ni ₂₈ ;Cr ₁₂; Zr₁₀;
B ₁₀, par le fait qu'un traitement thermique de 3 heures à 400°C ne fait pas apparaître
par diffraction aux rayons X de modification de la structure amorphe initiale.
Exemple 7 - Résistance à la corrosion d'alliages obtenus sous forme de rubans
[0047] Pour caractériser cette tenue, on a mesuré les paramètres suivants :
- Potentiel de dissolution statique et dynamique
- Résistance de polarisation autour du potentiel de corrosion en mode potentiodynamique
et / ou en mode galvanodynamique
- Intensité du courant de corrosion.
[0048] Ces paramètres ont été déterminés dans les milieux suivants :
- H₂SO₄ 0,1 N
- NaOH 0,1 N
- NaCl à 3 % de concentration dans l'eau.
[0049] On a par exemple pour l'alliage : Fe ₆₀; Ni ₁₀; Cr ₁₀; Zr ₈ ; B ₁₂

Exemple 8
[0050] On a effectué l'atomisation des nuances des familles (II) à (V) dans une tour d'atomisation
possédant un creuset en Alumine-Zircone et en utilisant un mélange He-Argon pour atomiser
; on obtient des poudres dont la dimension des grains est comprise entre 20 et 150
µm.
[0051] Pour une granulométrie < 100µm, l'examen de la structure de ces grains, par diffraction
aux rayons X (raie Kα du Cu) montre une structure totalement amorphe.
[0052] Par exemple, pour une composition en poids % de :
Fe
20,5 ; Ni
28,2 ; Co
20,9 ; Zr
16,2 ; Cr
11,4 ; B
2,4
le pic de diffraction est de 35° < 2 O < 55°. Pour une vitesse d'enregistrement
de 4 minutes, par exemple on obtient une courbe telle que celle représentée à la figure
1
[0053] La courbe de la figure 2 représente de même l'enregistrement de la diffraction aux
rayons X pour une composition en poids % de :
Fe
54,2 ; Ni
17,4 ; Zr
17,2 ; Cr
11,6 ; B
2,27
Exemple 9
[0054] Les poudres d'alliages des familles (II) à (V) ont été déposées sur différents substrats
métalliques tels que acier de construction, aciers inoxydables, alliages à base de
cuivre, par une méthode de projection thermique, et par exemple par la méthode du
plasma d'arc soufflé sous atmosphère et température contrôlées.
[0055] Ces poudres projetées ont une granulométrie comprise entre 30 et 100 µm. Les épaisseurs,
déposées sur un substrat sablé, sont comprises entre 0,03 et 1,5 mm. Les surfaces
revêtues le sont sur plusieurs mètres carrés.
[0056] Les clichés de diffraction par rayons X représentés par les courbes des figures 3
(épaisseur 0,1 mm), 4 (épaisseur 0,2 mm), 5 (épaisseur 0,3 mm), 6 (épaisseur 0,4 mm)
et 7 (épaisseur 0,5 mm) effectués dans les mêmes conditions que celles décrites dans
l'exemple 8 mettent en évidence la structure totalement amorphe, en surface et dans
l'épaisseur, de ces dépôts.
[0057] On peut également faire suivre ces dépôts de poudre d'un refroidissement cryogénique
dans les conditions décrites par exemple dans le document FR - A 83 07 135.
Exemple 10
[0058] Les dépôts sont effectués dans les conditions décrites dans l'exemple 9. Toutefois,
selon un mode de réalisation du procédé selon l'invention, au lieu de travailler en
atmosphère contrôlée, afin de prévenir toute oxydation lors de la projection des poudres
en fusion, on protège le seul trajet des particules en fusion par un jet annulaire
d'azote, concentrique au jet de plasma véhiculant les particules, et de dimensions
très légérement supérieures à celui-ci. Les dépôts peuvent alors être effectués à
l'air libre, sous protection partielle d'azote.
[0059] Dans le cas des pièces de fortes épaisseurs, la masse thermique de la pièce peut
suffire à assurer le refroidissement permettant au dépôt d'avoir une structure amorphe.
On évite ainsi l'étape de refroidissement cryogénique.
Exemple 11 - Etude de la stabilité thermique des poudres et des dépôts.
[0060] Sur les dépôts correspondant aux analyses chimiques relatives aux familles (I) à
(V) les recuits isothermes et anisothermes montrent l'excellente stabilité thermique
des alliages amorphes.Les courbes représentées à la figure 8 correspondent à une composition
en at % :
Fe ₂₀ ; Ni ₂₈ ; Co ₂₀ ; Cr ₁₂ ; Zr ₁₀ ; B
10.
[0061] Le tableau suivant donne la correspondance avec les concentrations en
poids :

[0062] Les recuits isothermes définissent les domaines de stabilité des structures amorphes
(A) et cristallisées (C) pour un temps et une température donnés.
[0063] La courbe représentée à la figure 9 illustre les résultats pour les recuits anisothermes
qui définissent le début de température de cristallisation en fonction de la vitesse
de chauffage.
[0064] Ces résultats montrent l'excellente stabilité des revêtements amorphes jusqu'à des
températures très élevées, ce qui est une caractéristique très importante de l'invention.
Exemple 12 -
[0065] On a pu déterminer les caractéristiques mécaniques exceptionnelles dont font preuve
les dépôts obtenus selon la présente invention, qu'il s'agisse de dureté- ductilité
ou de comportement tribologique.
[0066] Par exemple pour la composition en at %:
Fe ₂₀ ; Ni ₂₈ ; Co ₂₀ ; Cr ₁₂ ; Zn ₁₀ ; B
10,
on a effectué des essais "pion-disc" mesurant le coefficient de frottement moyen
entre le matériau et un indenteur en diamant ou en alumine ; on obtient une valeur
du coefficient de frottement à sec de l'ordre de 0,11 lorsque le dépôt a subi un revenu
de 3 heures à 400°C. L'examen de la trace de l'indenteur dans le dépôt montre que,
s'il y a fissures, celles-ci sont du type ductile.
[0067] Sur un dépôt de même analyse chimique mais cristallisé, le coefficient moyen de frottement
est plus élevé d'environ 5 % et on met en évidence, lors de l'examen de la trace de
l'indenteur, des fissures de type fragile.
[0068] Ces observations sont confirmées par l'essai de rayures standard dans lequel, jusqu'à
des pressions appliquées de l'ordre de la limite de rupture, on ne met pas en évidence
de fissuration.
Exemple 13
[0069] Les dépôts d'épaisseur de l'ordre de 0,5 mm obtenus par la méthode de projection
thermique selon l'invention possèdent, à l'état brut de dépôt, un pourcentage de porosité
de l'ordre de 8 % mesuré par traitement d'image.
[0070] Ce taux de porosité peut être ramené au voisinage de 0 par un grenaillage du dépôt
à partir de billes d'acier carbone ou d'acier inoxydable de diamètre compris entre
1 et 1,6 mm pour une intensité de grenaillage définie (Halmen de la Sté Metal Improvment)
de 16 à 18 et un taux de recouvrement (méthode de Metal Improvment) de 600 %.
[0071] Ce résultat est confirmé par l'étude de perméabilité du dépôt par méthode électrochimique
mettant en évidence, pour des conditions de corrosion sévères telles qu'indiquées
précédemment, la non corrosion de l'acier au carbone servant de substrat au dépôt.
Le dépôt est imperméable à l'électrolyte.
Exemple 14
[0072] Les dépôts ont été testés dans des conditions d'usure par érosion abrasive identique
à celle se produisant sur les matériaux de machines hydrauliques fonctionnant en milieu
aqueux chargé en particules fines de matériau solide telles que le quartz.
[0073] Des essais comparatifs ont été faits avec d'autres matériaux dans les conditions
suivantes :
- Ecoulement tangentiel et aussi avec un angle d'incidence liquide-pièce < 45
- Vitesse d'écoulement ≧ 48 m/s.
- Concentration en quartz de granulométrie = 200 µ de 20 g/l.
[0074] Les usures mesurées à température ambiante pour le dépôt sont équivalentes aux usures
de céramiquetelles que, par exemple, Cr₂O₃ et sont nettement inférieures aux alliages
métallique type stellite, aciers inoxydables types dupleix ou martensito-ferritique,
ainsi qu'aux aciers du commerce dits résistants à l'abrasion.
[0075] Les essais en érosion abrasive à sec sous des angles d'incidence allant de 0 à 90°
donnent un meilleur comportement des alliages amorphes selon l'invention par rapport
aux céramiques et autres alliages métalliques.
[0076] L'examen de la structure par diffraction aux rayons X montre que le dépôt a conservé
une stucture amorphe similaire à celle du départ.
[0077] Enfin on obtient également d'excellents résultats quand les dépôts sont appliqués
sur des substrats non métalliques : bois, papier, substrats synthétiques.
1. Revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à la corrosion caractérisés
en ce qu'ils sont essentiellement constitués d'alliages métalliques de formule générale
:

dans laquelle a + b + c + d + e + f + g + h = 100 % en nombre d'atomes
T est Ni, Co, ou tout choix de plus de l'un de ces éléments associé à Fe, avec : 3
< Fe < 82 at et 3 < a < 85 % at.
M est un ou plusieurs éléments d'addition pris parmi la liste : Mn, Cu, V, Ti, Mo,
Ru, Hf, Ta, W, Nb, Rh avec :
0 < e <12 % at.
M' est une ou plusieurs terres rares, Yr inclus, avec : 0 < f<4 % at.
X est un ou plusieurs métalloïdes choisis parmi C, P, Ge et Si avec : 0 < g <17 % at.,
I représente les impuretés d'élaboration inévitables avec : h < 1% at. et :
5 ≦ b ≦ 25
5 ≦ c ≦ 15
5 ≦ d < 18
2. Revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à la corrosion selon la revendication
1, caractérisés en ce que les alliages métalliques présentent la formule générale
:

dans laquelle a + b + c + d + e + f + g + h = 100 % en nombre d'atomes.
M,
M',
X,
I représentant les mêmes éléments que ceux mentionnés pour la formule (I), les compositions
étant celles indiquées ci-dessus.
3. Revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à la corrosion selon la revendication
1, caractérisés en ce que les alliages métalliques présentent la formule générale
:
dans laquelle 0 ≦ a + a' ≦ 85 at %
les autres symboles ayant la même signification que dans la formule (I).
4 - Revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à la corrosion selon la revendication
1, caractérisés en ce que les alliages métalliques présentent la formule générale
:

dans laquelle 0 ≦ a + a'' ≦ 85 at %, les autres symboles ayant la même signification
que dans la formule (I).
5 - Revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à la corrosion selon la revendication
1, caractérisés en ce que les alliages métalliques présentent la formule générale
:

avec : 0 ≦ a +a' +a'' ≦ 85 at %.
les autres symboles ayant la même signification que dans la formule (I).
6 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits revêtements sont
réalisés par dépôt, sur un substrat prévu pour les recevoir, de poudres d'alliage
métallique, obtenues par atomisation selon une granulométrie comprise entre 20 et
150 µm
7 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon la revendication 6, caractérisé en ce que les poudres sont déposées
par projection thermique sur des substrats métalliques sur une épaisseur comprise
entre 0,03 et 1,5 mm et de préférence supérieure à 0,3 mm.
8 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon la revendication 7, caractérisé en ce que le dépôt des poudres
est effectué par la méthode du plasma d'arc soufflé sous atmosphère et température
contrôlées.
9 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon la revendication 7, caractérisé en ce que le dépôt des poudres
est effectué par la méthode du plasma d'arc soufflé, le trajet des particules en fusion
étant protégé de l'oxydation par un jet annulaire d'azote concentrique au jet de plasma
véhiculant les particules et de dimensions très légèrement supérieures.
10 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon l'une des revendications 7 à revendication 9, caractérisé en ce
que le dépôt de poudres est suivi d'une étape de refroidissement cryogénique.
11 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon la revendication 7 caractérisé en ce qu'une étape de compactage
suit le dépôt de poudres de matériaux par projection thermique sur des substrats.
12 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon la revendication 7 ou la revendication 8, caractérisé en ce que
les poudres sont déposées par projection thermique sur des substrats non métalliques
sur une épaisseur comprise entre 0,03 et 1,5 mm et de préférence supérieure à 0,3
mm, cette étape étant suivie d'une étape de refroidissement cryogénique.
13 - Procédé d'obtention de revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à
la corrosion selon l'une quelconque des revendications 6 à 12, caractérisé en ce que
les poudres sont déposées sur des surfaces pouvant être supérieures à 1 m².
14- Application des revêtements métalliques amorphes résistant à l'usure et à la corrosion
obtenus par mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications 6
à 13 à la réalisation de pièces de machines hydrauliques résistant à l'usure par rayure,
par érosion de cavitation et d'abrasion à des températures inférieures à 400°C.