[0001] La présente invention se rapporte principalement à une munition, notamment à une
sous-munition comportant des moyens de détection de cibles.
[0002] D'une part, l'on connaît des vecteurs comportant un autodirecteur associé à des moyens
d'orientation de son axe de détection en site et en gisement par rapport auxdits vecteurs.
Ces vecteurs, typiquement des missiles, comportent généralement des moyens d'autopoursuite
assurant leur guidage vers la cible à atteindre.
[0003] Ce type de vecteurs est d'un coût de fabrication extrêmement élevé.
[0004] D'autre part, GB-A-2 090 950 décrit une sous-munition animée d'un mouvement complexe,
comportant une charge génératrice de noyau et des moyens de détection de cibles. L'orientation
des moyens de détection de cibles est fixe par rapport à la sous-munition, l'axe de
détection de cibles étant parallèle à l'axe de tir du noyau. Comme il sera expliqué
plus loin, le mouvement complexe de la sous-munition assure un balayage d'une surface
importante du sol par les moyens de détection de cibles. Lorsqu'une cible est détectée,
le tir est déclenché. Dans la mesure où l'axe de détection de cibles est parallèle
à l'axe de tir, ces deux axes étant rapprochés, le noyau est envoyé sensiblement dans
la direction de la cible.
[0005] Toutefois, la Demanderesse a découvert que le retard entre le moment de détection
et le moment de tir, dû principalement au temps de traitement, d'une part, et à la
vitesse de la sous-munition au moment du tir nécessaire pour obtenir la trajectoire
complexe assurant le balayage, d'autre part, induit une imprécision de tir pouvant
atteindre et même dépasser une dizaine de mètres. Cette erreur ne peut pas être assimilée
à un biais fixe susceptible d'être complètement corrigé par un décalage fixe de l'axe
de détection par rapport à l'axe de tir. L'erreur résiduelle est suffisante pour diminuer
très fortement la probabilité de toucher la cible.
[0006] La Demanderesse a envisagé l'utilisation des moyens de détection de cibles dont l'axe
de détection serait orientable dans la direction de la cible. Bien que réalisable
techniquement, cette solution est trop coûteuse pour être adaptée à ce type de sous-munition.
[0007] C'est par conséquent un but de la présente invention d'offrir une munition ou une
sous-munition ayant une haute probabilité d'atteindre la cible.
[0008] C'est également un but de la présente invention d'offrir une munition ou une sous-munition
d'un coût de revient modéré.
[0009] C'est aussi un but de la présente invention d'offrir une munition ou une sous-munition
dont la charge génératrice de noyau n'est pas déclenchée en cas de détection d'une
cible, s'il s'avère que la probabilité d'atteindre cette cible est inférieure à un
seuil prédéterminé.
[0010] Ces buts sont atteints par une munition ou sous-munition comportant des moyens de
détection de cibles ayant une pluralité d'axes de détection de cibles non parallèles
et des moyens de sélection de l'axe de détection de cibles qui à l'instant t procure
la plus grande probabilité d'atteindre la cible détectée à cet instant t.
[0011] L'invention a principalement pour objet une munition, notamment sous-munition comportant
une charge tirant un projectile, notamment une charge génératrice de noyau, d'axe
de tir Δ et des moyens de détection de cibles, munition destinée à être animée d'un
mouvement relativement au sol lui permettant de rechercher une cible, mouvement comprenant
une rotation autour d'un axe A et une translation de vitesse instantanée v₀, munition
caractérisée en ce que les moyens de détection de cibles comportent plusieurs axes
de détection δ1 à δn sélectionnables, et en ce qu'elle comprend des moyens permettant
de sélectionner à chaque instant pour la détection, un axe de détection δi pour lequel
la distance E entre le point Mi d'intersection de l'axe δi avec le sol et le point
M' d'impact du projectile sur le sol est minimale.
[0012] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce que les axes
de détection. δ1 à δn des moyens de détection de cibles sont fixes par rapport à l'axe
Δ.
[0013] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce que les moyens
permettant de sélectionner l'axe de détection δi, pour lequel la distance E est minimale,
comprennent des moyens de mesure permettant de déterminer à tout instant quel est
l'axe δi qui possède l'orientation la plus vers l'avant de la munition dans la direction
donnée par la vitesse v₀ du centre de gravité de la munition.
[0014] L'invention a également pour objet une munition susceptible de tourner autour d'un
axe de rotation A incliné relativement à la verticale, caractérisée en ce que les
moyens de mesure comprennent un télémètre susceptible de mesurer la distance de la
munition au sol.
[0015] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce que les moyens
de mesure comprennent un gyroscope ou un gyromètre permettant de mesurer sa position
angulaire relativement au vecteur vitesse v₀.
[0016] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce que les moyens
permettant de sélectionner l'axe de détection δi, pour lequel la distance E est minimale,
associent des moyens, tels un gyroscope ou un gyromètre, permettant de mesurer sa
position angulaire relativement au vecteur vitesse v₀ du centre de gravité de la munition
avec des moyens de mesure de la distance au sol et/ou des moyens de mesure de la vitesse
instantanée v₀.
[0017] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce que les moyens
de détection comportent un capteur unique comprenant une pluralité de détecteurs,
notamment une mosaïque de détecteurs.
[0018] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce que les axes
de détection δ1 à δn sont régulièrement répartis à sa périphérie et sont.inclinés
vers l'extérieur d'un même. angle par rapport à l'axe Δ.
[0019] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce que les moyens
de détection de cibles comportent un unique détecteur associé à une pluralité d'optiques
ayant des axes non parallèles.
[0020] L'invention a également pour objet une munition, caractérisée en ce qu'elle comporte
un obturateur permettant d'illuminer le détecteur à chaque instant t par les radiations
transmises par une unique optique d'axe δi.
[0021] L'invention sera mieux comprise au moyen de la description ci-après et des figures
annexées données comme des exemples non limitatifs et sur lesquelles :
- la figure 1 est une vue en coupe d'une sous-munition de type connu ;
- la figure 2 est un schéma explicatif ;
- la figure 3 est une vue latérale d'un premier exemple de réalisation d'une sous-munition
selon la présente invention ;
- la figure 4 est une vue de dessus schématique de la sous-munition de la figure 3 ;
- la figure 5 est une vue schématique en perspective illustrant le balayage effectué
par la sous-munition selon la présente invention ;
- la figure 6 est un schéma explicatif ;
- la figure 7 est un organigramme de fonctionnement d'un premier exemple de réalisation
du dispositif selon la présente invention ;
- la figure 8 est un schéma explicatif du fonctionnement du dispositif selon la présente
invention ;
- la figure 9 est un schéma explicatif du fonctionnement du dispositif selon la présente
invention ;
- la figure 10 est un schéma explicatif des inconvénients des dispositifs de type connu
;
- la figure 11 est un schéma explicatif des inconvénients des dispositifs de type connu
;
- la figure 12 est un organigramme illustrant le fonctionnement d'un deuxième exemple
de réalisation du dispositif selon la présente invention ;
- la figure 13 est une vue latérale d'un troisième exemple de réalisation d'une sous-munition
selon la présente invention ;
- la figure 14 est une vue de dessous schématique de la sous-munition de la figure 13
;
- la figure 15 est une vue latérale d'un quatrième exemple de réalisation d'une sous-munition
selon la présente invention ;
- la figure 16 est un schéma, explicatif de fonctionnement d'un cinquième exemple de
réalisation d'une sous-munition selon la présente invention.
[0022] Sur les figures 1 à 16, l'on a utilisé les mêmes références pour désigner les mêmes
éléments.
[0023] Sur la figure 1, l'on peut voir une sous-munition 1 de type connu comportant une
charge 2 génératrice de noyau comprenant, de façon connue, une charge explosive et
un revêtement 3 destinés à former le noyau, des moyens 4 de détection de cibles ayant
un axe δ et une chambre 5 contenant des équipements électroniques (non représentés).
Un axe Δ de la sous-munition 1 (axe suivant lequel est tiré le noyau) est représenté
vertical sur la figure 1, bien qu'à un instant t, il présente un angle non nul α avec
un axe de rotation vertical A de la sous-munition telle qu'illustrée sur la figure
2.
[0024] Soit β l'angle à un instant t entre la projection au sol 6 (supposé plan) et la vitesse
v₀ du centre de gravité de la sous-munition et la projection au sol de l'axe Δ. Les
axes δ et Δ sont séparés d'une distance d faible, sensiblement égale à la moitié du
diamètre de la sous-munition.
[0025] Sur les figures 3 et 4, l'on peut voir l'exemple de réalisation préféré d'une munition
7 selon la présente invention. Les moyens de détection de cibles de la munition 7
selon l'invention comportent une pluralité de moyens de détection de cibles sélectionnables
41, 42, 43,..., 4n ayant des axes de détection respectivement δ1, δ2, δ3,..., δn non
parallèles, par exemple inclinés vers l'extérieur d'un même angle par rapport à l'axe
A et des moyens 8 de mesure de la position pour déterminer à tout instant quel est
l'axe δi qui possède l'orientation la plus vers l'avant de la sous-munition dans la
direction donnée par la vitesse v₀, comportant par exemple un gyroscope ou un télémètre.
[0026] Dans un autre mode de réalisation plus perfectionné, les moyens 8 de mesure de la
position de la sous-munition 7 comportent une centrale à inertie et/ou un télémètre
ou un altimètre.
[0027] Dans une variante de réalisation, la munition 7 est équipée d'un unique détecteur
de cibles associé à des moyens d'orientation de l'axe de détection dans des directions
non parallèles prédéterminées par rapport à la sous-munition ou associé à une pluralité
de moyens de visée, par exemple une pluralité d'objectifs ayant des axes optiques
non parallèles et des moyens de commutation pour sélectionner un objectif, par exemple
un obturateur asservi comportant une seule ouverture. Dans une autre variante de réalisation,
la sous-munition comporte des moyens de détection qui sont constitués par une mosaïque
de détecteurs associés à une seule optique. Ces moyens de détection sont disposés
le long d'une génératrice de l'enveloppe de la sous-munition, comme illustré sur les
figures 13 et 14, ou bien dans le prolongement de l'axe Δ, comme illustré sur la figure
15.
[0028] Sur la figure 5, l'on peut voir une sous-munition 7 selon l'invention en rotation
autour de l'axe A avec une vitesse angulaire ω et dont le centre de gravité suit une
trajectoire balistique 9 dans le repère orthogonal (x,y,z), la trace de l'axe Δ au
sol 6 (symbolisée par le plan (x,z)) portant la référence 10. Comme l'on peut le voir
sur la figure 5, la trace 10 correspond à une surface importante du sol 6 assurant
le balayage d'une superficie importante pour la détection des cibles.
[0029] Lors de chaque révolution, la distance E, entre le point d'impact au sol 6 du noyau
engendré par le revêtement 3 (pour un tir déclenché à un instant t de détection d'une
cible par un moyen de détection de cibles 4i ayant un axe de détection δi) et l'intersection
de l'axe Δ avec le sol 6, varie et dépend de l'orientation de l'axe δi par rapport
à l'axe Δ. Or, cette distance correspond à l'erreur de tir. Pour une distance E trop
importante, le noyau 3 manque la cible. Dans la mesure où la distance E dépend de
l'orientation de l'axe de détection δi, selon l'invention, à chaque instant l'on sélectionne
parmi les moyens 41 à 4n de détection de cibles, le moyen 4i dont l'axe de détection
de cibles δi correspond à une distance E minimale entre l'intersection Mi du sol 6
avec l'axe δi et le point d'impact M' du noyau sur le sol 6. Avantageusement, les
axes de détection de cibles δ1 à δn sont disposés par rapport à l'axe A de rotation
de la sous-munition, de telle manière qu'au cours de chaque révolution, chacun des
axes δi des moyens de détection de cibles, à un instant donné de la révolution, correspond
à une distance E minimale.
[0030] Sur la figure 6, l'on peut voir quatre positions successives de l'orientation des
quatre axes δ1 à δ4 au cours d'une révolution de la sous-munition 7 des figures 2
et 3 pour laquelle les axes δ1 à δ4 sont inclinés vers l'extérieur de la sous-munition
d'un même angle par rapport à l'axe de Δ. Les chiffres 1 à 4 sont placés dans des
rectangles correspondant respectivement à l'orientation des axes δ1 à δ4. Les rectangles
entourés correspondent à l'axe δi qui donne une distance E minimale pour chacune des
quatre positions successives de la sous-munition.
[0031] Selon un premier mode de réalisation de l'invention, l'on peut considérer qu'à chaque
instant l'axe δi qui correspond à une distance E minimale est celui qui, de tous les
axes de détection, présente l'orientation la plus proche de celle du vecteur vitesse
v₀ du centre de gravité de la sous-munition 7. Dans l'exemple illustré comportant
quatre axes δ1 à δ4, le sol 6 peut être, à chaque instant, divisé en quatre cadrans
délimités par quatre demi-droites dont l'origine correspond au point d'intersection
de l'axe vertical A avec le sol 6 et orientées avec les angles :
Q1 = 45°, Q2 = 135°, Q3 = 225° et Q4 = 315°.
[0032] Sur la figure 7, l'on peut voir un organigramme d'un mode de fonctionnement d'une
sous-munition selon la présente invention.
[0033] En 11, l'on mesure l'angle β entre le vecteur v₀ de la vitesse du centre de gravité
de la sous-munition 7 et la projection sur le sol 6 de l'axe Δ de la munition 7.
[0035] En 12, l'on vérifie si l'angle β est compris entre Q1 et Q2.
[0036] Si oui, l'on va en 13.
[0037] Si non, l'on va en 15.
[0038] En 13, l'on sélectionne l'axe δ4.
[0040] En 15, l'on vérifie si l'angle β est compris entre Q2 et Q3.
[0041] Si oui, l'on va en 16.
[0042] Si non, l'on va en 17.
[0043] En 16, l'on sélectionne l'axe δ3.
[0045] En 17, l'on vérifie si l'angle β est compris entre Q3 et Q4.
[0046] Si oui, l'on va en 18.
[0047] Si non, l'on va en 20.
[0048] En 18, l'on sélectionne l'axe δ2.
[0050] En 20, l'on sélectionne l'axe δ1.
[0052] En 14, l'on vérifie si une cible a été détectée avec l'axe δi sélectionné.
[0053] Si non, l'on va en 11.
[0054] Si oui, l'on va en 21.
[0055] En 21, l'on déclenche le tir.
[0056] Sur la figure 8, l'on peut voir l'orientation des axes de détection projetés dans
un plan défini par l'axe de rotation A de la sous-munition et par l'axe Δ. Les axes
δ3, Δ et δ1 forment respectivement les angles α3, α et α1 avec l'axe A. H représente
l'altitude de la munition 7 et D la distance entre la munition et l'intersection M
de l'axe Δ avec le sol 6.
[0057] Sur la figure 9, l'on peut voir les points d'intersection M, M1, M2, M3 et M4, respectivement,
des axes Δ, δ1, 2δ, δ3 et δ4 avec le sol 6.
[0058] Il est bien entendu que l'invention n'est pas limitée à la disposition des axes δ1
à δ4 des figures 2 et 3, mais s'applique d'une façon générale au choix à chaque instant
t, d'un axe de détection, avantageusement préétabli, minimisant à cet instant la distance
E entre le point d'impact du noyau et de la position de la cible (supposée immobile).
De même, il est possible d'inhiber la détection pendant des intervalles de temps durant
lesquels aucun axe de détection n'offre une probabilité suffisante, en cas de déclenchement
d'un tir, d'atteindre la cible. Dans un tel cas, la sous-munition poursuit sa trajectoire
avec une probabilité non nulle de détecter une seconde cible et de la détruire. Avantageusement,
les axes de détection sont orientés, lors de la fabrication de la sous-munition, selon
la présente invention, de manière à obtenir une grande surface de balayage au sol
en tenant compte des commutations entre les divers axes de détection utilisés à divers
moments lors de la trajectoire balistique de la sous-munition.
[0059] Sur les figures 13, 14 et 15, l'on peut voir deux exemples de sous-munition selon
l'invention dont les moyens de détection comportent un capteur unique 40 comprenant
une optique 38 illuminant une pluralité de détecteurs 41 à 4n. Dans les exemples illustrés,
n = 4, mais il est bien entendu qu'un nombre n supérieur donnant avantageusement une
meilleure précision ne sort pas du cadre de la présente invention. Les détecteurs
41 à 4n, par exemple des détecteurs infrarouges susceptibles de détecter le rayonnement
thermique d'une cible, sont avantageusement diffusés dans une unique plaquette semi-conductrice
39. Les axes de visées δi correspondant aux divers détecteurs 4i ne sont pas parallèles.
L'angle entre un axe δi et l'axe A dépend de la distance entre le détecteur 4i et
l'intersection d'un axe de l'optique 38 avec la plaquette semi-conductrice 39. Dans
l'exemple illustré sur les figures 13 et 14, le capteur 40 est disposé sur l'enveloppe
de la sous-munition, tandis que dans l'exemple illustré sur la figure 15, il est disposé
devant le revêtement 3 devant former le noyau. Avantageusement, dans ce dernier cas,
l'axe de l'optique 38 se confond avec l'axe Δ. Les dispositifs des figures 13 à 15
permettent de sélectionner le détecteur 4i dont l'axe δi possède l'orientation la
plus vers l'avant (direction de v₀) de la sous-munition. La sélection du détecteur
4i peut être effectuée par des moyens de commande électronique incorporés ou non à
la plaquette 39, les détecteurs 41 à 4n étant illuminés simultanément.
[0060] Sur la figure 10, l'on peut voir une approximation de la contribution Er apportée
à l'erreur E totale par la rotation de la munition 7 autour de l'axe Δ avec une vitesse
angulaire ω et pour un axe de détection δi donné.
[0061] Dans la mesure où, pour le calcul de cette contribution, l'on ne tient pas compte
de la vitesse v₀ du centre de gravité de la sous-munition, la trace 10 de l'axe Δ
et la trace 22 de l'axe δi sont représentées par des cercles. La cible se trouvant
au point M est détectée au temps t₀ et le tir est déclenché au temps t₁, t₁ - t₀ correspondant
au temps de traitement. Soit, r la distance entre le centre de gravité du revêtement
de la charge génératrice du noyau et l'axe de rotation A. L'angle β1 égal à ω (t₁
- t₀) correspond à la rotation de la sous-munition 7 et fait correspondre au point
M un point M" du cercle 10. L'angle β2, égal à arctg(rω/V), V étant la vitesse (supposée
constante) du noyau après le tir, correspond au décalage induit par la vitesse d'entraînement
(rω) de la sous-munition sur la vitesse du noyau et fait correspondre au point M''
du cercle 10 un point M' du cercle 22. β = β1 + β2.
[0062] L'on peut écrire en première approximation :

(α étant l'angle entre Δ et A)
[0063] Il est à noter que l'erreur angulaire (β1 + β2) est constante dans le temps et toujours
dans le même sens. Ainsi, le point d'impact est toujours en avant du point détecté,
dans le sens de rotation. L'on peut donc, avec un décalage fixe de l'axe de détection
δi par rapport à l'axe Δ de la sous-munition d'un angle (β1 + β2) dans le plan du
sol 6, réduire la distance Er à M1M', M1 étant le point du cercle 10 décalé par rapport
à M d'un angle (β1 + β2). L'erreur entre M1 et M', pour être corrigée, nécessiterait
un décalage supplémentaire de l'axe de détection, cette fois-ci dans le plan contenant
l'axe A et l'axe Δ, ce décalage devant être variable, notamment avec l'altitude H.
Un tel dispositif exigerait un axe de détection asservi, ce qui est très coûteux.
[0064] Sur la figure 11, l'on peut voir une approximation de la contribution Ev apportée
à l'erreur totale E par la vitesse v₀ du centre de gravité de la sous-munition 1 à
l'erreur E.
[0065] Sur la figure 11, le centre de gravité de la sous-munition 7 porte la référence 23
au moment de la détection de la cible et la référence 24 au moment du tir. L'erreur
Ev est due, d'une part, au retard t₁ - t₀ entre la détection et le tir (distance entre
les points 23 et 24) et, d'autre part, à la vitesse d'entraînement v₀ communiquée
au noyau 3 au moment du tir.
[0066] L'on peut écrire en première approximation :

[0067] Comme on le voit, l'erreur dépend de la distance D entre le centre de gravité de
la sous-munition et l'intersection de l'axe Δ avec le sol 6. Cette distance dépend
de l'altitude H de la sous-munition 1 ainsi que de l'angle α au moment du tir. Pour
un exemple de tir, l'on a obtenu les valeurs suivantes :
v₀ = 50 m/s
H = 100 m
V = 2000 m/s
t₁ - t₀ = 0,5 10⁻³S
α = 30°
E = 2,91 m.
[0068] Si l'on cherche à corriger l'erreur E par un décalage constant de l'axe β par rapport
à l'axe Δ (de 1,2° dans l'exemple précédent), l'on constate que, si l'erreur est effectivement.nulle
lorsque la détection de cibles est faite quand le détecteur se trouve le plus en avant
par rapport à la sous-munition dans le sens de parcours donné par v₀, l'erreur se
trouve au contraire amplifiée (égale à 5,8 m dans l'exemple précédent) quand la détection
est faite avec le détecteur situé le plus en arrière par rapport à la sous-munition
dans le sens du parcours donné par v₀.
[0069] Les modes de' réalisation précédemment décrits prévoyaient d'utiliser un gyroscope
ou un gyromètre pour déterminer quel est l'axe δi qui possède l'orientation la plus
vers l'avant de la sous-munition dans la direction donnée par la vitesse v₀. Dans
le cas où l'axe de rotation A n'est pas vertical, il est possible de remplacer gyroscope
ou gyromètre par un télémètre disposé de façon à mesurer la distance de la munition
au sol le long de l'axe Δ ou encore le long d'une génératrice de l'enveloppe de la
munition.
[0070] En effet, lorsque l'axe A n'est pas vertical, cette distance au sol varie en fonction
de la position angulaire de la sous-munition. L'on se reportera à la figure 16 qui
montre schématiquement une telle sous-munition ainsi que la trace 10 de l'axe Δ sur
le sol 6. L'on remarque que, lors de la rotation de la sous-munition, la distance
D au sol le long de l'axe A varie entre une valeur Dmax et une valeur Dmin. La position
des moyens de détection relativement à l'axe du télémètre étant fixe, et l'orientation
de l'axe A relativement au sol étant sensiblement constante, le signal de sortie du
télémètre pourra être utilisé directement pour déterminer à tout instant quel est
l'axe δi qui possède l'orientation la plus vers l'avant de la munition dans la direction
donnée par la vitesse v₀.
[0071] Dans une variante particulièrement performante du dispositif selon la présente invention,
les moyens 8 de mesure de la position de la sous-munition 7 comportent une centrale
à inertie et/ou un télémètre permettant de mesurer notamment la distance D ainsi que
la distance entre le centre de gravité de la sous-munition 7 et le point M'. Par exemple,
l'on mesure la vitesse v₀, la vitesse de rotation ω et l'altitude H.
[0072] Sur la figure 12, l'on peut voir un organigramme illustrant le fonctionnement de
cet exemple de réalisation perfectionné de la sous-munition 7.
[0073] En 25, l'on mesure l'angle β.
[0075] En 26, l'on mesure la vitesse v₀ du centre de gravité de la sous-munition 7.
[0077] En 27, l'on mesure la vitesse de rotation de la sous-munition 7.
[0079] En 28, l'on mesure l'altitude H de la sous-munition 7.
[0081] En 29, l'on initialise le compteur des divers axes de détection δi disponibles.
[0083] En 30, l'on calcule l'erreur E pour un axe de visée δi.
[0085] En 31, l'on mémorise la valeur de l'erreur Ei et la référence de l'axe de détection
δi associé.
[0087] En 32, l'on vérifie s'il reste des axes de détection δi pour lesquels l'erreur E
n'a pas été calculée.
[0088] Si oui, l'on va en 33.
[0089] Si non, l'on va en 34.
[0090] En 33, l'on incrémente le compteur des références des axes de détection δi.
[0092] En 34, l'on sélectionne l'axe δi correspondant à l'erreur Ei minimale.
[0094] En 35, l'on effectue une détection d'une éventuelle cible.
[0096] En 36, l'on va en 37 si une cible a été détectée et en 25 si l'on n'a pas détecté
de cibles.
[0097] En 37, l'on déclenche le tir.
[0098] L'invention s'applique à la réalisation de munitions et de sous-munitions.
[0099] L'invention s'applique principalement à la réalisation de sous-munitions anti-chars.
1. Munition, notamment sous-munition (7) comportant une charge (2) tirant un projectile,
notamment une charge génératrice de noyau, d'axe de tir Δ et des moyens de détection
de cibles, munition destinée à être animée d'un mouvement relativement au sol lui
permettant de rechercher une cible, mouvement comprenant une rotation autour d'un
axe A et une translation de vitesse instantanée v₀, munition caractérisée en ce que
les moyens de détection de cibles comportent plusieurs axes de détection δ1 à δn sélectionnables,
et en ce qu'elle comprend des moyens permettant de sélectionner à chaque instant pour
la détection, un axe de détection δi pour lequel la distance E entre le point Mi d'intersection
de l'axe δi avec le sol (6) et le point M' d'impact du projectile sur le sol est minimale.
2. Munition selon la revendication 1, caractérisée en ce que les axes de détection δ1
à δn des moyens de détection de cibles sont fixes par rapport à l'axe Δ.
3. Munition selon une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que les moyens permettant
de sélectionner l'axe de détection δi, pour lequel la distance E est minimale, comprennent
des moyens de mesure (8) permettant de déterminer à tout instant quel est l'axe δi
qui possède l'orientation la plus vers l'avant de la munition dans la direction donnée
par la vitesse v₀ du centre de gravité de la munition.
4. Munition selon la revendication 3 susceptible de tourner autour d'un axe de rotation
A incliné relativement à la verticale, caractérisée en ce que les moyens de mesure
(8) comprennent un télémètre susceptible de mesurer la distance de la munition au
sol (6).
5. Munition selon la revendication 3, caractérisée en ce que les moyens de mesure (8)
comprennent un gyroscope ou un gyromètre permettant de mesurer sa position angulaire
relativement au vecteur vitesse v₀.
6. Munition selon une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que les moyens permettant
de sélectionner l'axe de détection δi, pour lequel la distance E est minimale, associent
des moyens, tels un gyroscope ou un gyromètre, permettant de mesurer sa position angulaire
relativement au vecteur vitesse v₀ du centre de gravité de la munition avec des moyens
de mesure de la distance au sol et/ou des moyens de mesure de la vitesse instantanée
v₀.
7. Munition selon une des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que les moyens de
détection comportent un capteur unique (40) comprenant une pluralité de détecteurs
(41, 42, 43, 44), notamment une mosaïque (39) de détecteurs.
8. Munition selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que les axes de
détection δ1 à δn sont régulièrement répartis à sa périphérie et sont inclinés vers
l'extérieur d'un même angle par rapport à l'axe Δ.
9. Munition selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que les moyens de
détection de cibles comportent un unique détecteur associé à une pluralité d'optiques
ayant des axes non parallèles.
10. Munition selon la revendication 9, caractérisée en ce qu'elle comporte un obturateur
permettant d'illuminer le détecteur à chaque instant t par les radiations transmises
par une unique optique d'axe δi.