[0001] L'invention a pour objet un procédé de réalisation d'un conduit enterré par assemblage,
sur le site, le long d'un axe longitudinal, d'une pluralité d'éléments préfabriqués
et couvre également les éléments préfabriqués et la manière dont ils sont présentés.
[0002] Il existe différents types de conduits enterrés réalisés par assemblage d'éléments
préfabriqués et constitués notamment de tronçons tubulaires alignés bout à bout le
long d'un axe longitudinal. Chaque tronçon tubulaire peut être constitué, par exemple,
d'un élément unique de section tubulaire. Dans ce cas, les tronçons tubulaires sont
généralement munis à leurs extrémités de parties, respectivement, en saillie et en
retrait, qui s'emboîtent l'une dans l'autre à la pose des éléments et permettent la
solidarisation de ces derniers.
[0003] Pour une section de passage importante, les tronçons de section circulaire ont des
poids très élevés et sont difficiles à manipuler, à transporter et à mettre en place.
[0004] C'est pourquoi on a également proposé de diviser la paroi du conduit en éléments
préfabriqués, chaque tronçon tubulaire étant constitué d'un certain nombre d'éléments
s'appuyant les uns sur les autres de façon à constituer une section fermée. Souvent,
on utilise des éléments d'un seul type couvrant chacun un arc de cercle de longueur
donnée et permettant donc de réaliser des tronçons à section circulaire. Mais on a
aussi proposé d'utiliser des éléments préfabriqués de formes différentes permettant
de réaliser des tronçons à section non circulaire et, par exemple, présentant un fond
plan permettant de mieux répartir sur le sol la charge appliquée.
[0005] En particulier, le déposant a déjà décrit de telles structures, par exemple dans
le brevet européen EP 081.402 qui montre différents modes de réalisation et, notamment,
un conduit comprenant, en section transversale, quatre éléments, respectivement un
élément plan formant radier, deux éléments de côté placés de part et d'autre du radier
et munis chacun d'une base leur permettant de se tenir droit sur le sol et un élément
de voûte incurvé reposant sur les bords supérieurs des éléments de côté.
[0006] Dans un autre mode de réalisation qui fait l'objet du brevet EP 0188.487 du même
déposant, on a décrit un conduit comprenant, en section transversale, seulement deux
éléments, respectivement un élément inférieur formant un radier et un élément supérieur
en forme de voûte incurvée en arc de cercle et reposant, par l'intermédiaire de ses
deux bords longitudinaux parallèles, sur des organes d'appui ménagés le long des deux
côtés du radier.
[0007] Selon l'une des caractéristiques décrites dans le brevet EP 0188.487, les organes
d'appui longitudinaux ménagés des deux côtés du radier sont constitués de rainures
à fond creux incurvé dans lesquelles s'engagent les bords longitudinaux de l'élément
de voûte qui ont chacun un profil arrondi convexe de courbure légèrement plus marquée
que celle de la rainure de façon à ménager un léger jeu. Chaque appui longitudinal
présente ainsi une certaine possibilité d'articulation autour d'un axe parallèle à
l'axe longitudinal du conduit, chaque élément de voûte pouvant se déformer très légèrement
sous la charge transmise par les terrains qui le surmontent. Celle-ci est transmise
aux deux côtés latéraux du radier qui est constitué d'un panneau massif de forme rectangulaire
reposant sur le sol par l'intermédiaire d'un fond rigide permettant de bien répartir
l'ensemble des charges appliquées.
[0008] Il est apparu que de telles structures résistent aux charges appliquées de façon
active en mobilisant, d'ailleurs, les terrains environnants auxquels une partie de
la charge appliquée est transmise par déformation latérale de l'élément supérieur,
ce dernier étant ainsi déchargé à la clé.
[0009] Ces particularités ont conduit à étendre les possibilités d'application de tels conduits.
[0010] L'invention concerne donc, d'une façon générale, un conduit enterré, pour le passage
d'une chaussée ou d'une rivière, réalisé par assemblage sur le site, le long d'un
axe longitudinal, d'une pluralité d'éléments préfabriqués formant des tronçons adjacents
comprenant chacun, en section transversale à l'axe, une partie inférieure reposant
sur une surface de pose et une partie supérieure constituée d'au moins un élément
formant voûte et reposant sur la partie inférieure par l'intermédiaire d'organes d'appui
longitudinaux parallèles à l'axe longitudinal.
[0011] Conformément à l'invention, la partie inférieure de chaque tronçon du conduit est
constituée de deux éléments d'appui réalisés à l'avance, formant chacun une semelle
isolée présentant, sur une face inférieure, une surface d'assise et, sur une face
supérieure, une partie d'appui longitudinale pour un élément supérieur, lesdits éléments
d'appui étant placés les uns à la suite des autres de façon que les parties d'appui
alignées forment les deux organes d'appui longitudinaux sur lesquels viennent reposer
les bords inférieurs latéraux des éléments supérieurs, lesdits éléments d'appui ayant
des caractéristiques dimensionnelles et structurelles déterminées de façon à être
capables de résister aux charges appliquées en service par les éléments supérieurs
et à assurer une surface d'assise de largeur suffisante, compte-tenu desdites charges
et de la portance du sol à cet endroit.
[0012] En outre, l'invention couvre de nombreuses variantes qui font l'objet des sous-revendications
et qui seront décrites en détail dans la description qui va suivre, en référence aux
dessins annexés.
[0013] La Figure 1 représente un mode de réalisation d'un conduit de type connu.
[0014] La Figure 2 représente, en coupe transversale, un conduit selon l'invention, enterré
sous un remblai.
[0015] La Figure 3 est une coupe longitudinale du conduit de la Figure 2 à son extrémité
débouchant dans un talus.
[0016] La Figure 4 est une vue de côté partielle représentant un mode de réalisation particulier
de l'appui longitudinal entre un élément supérieur et un élément de base.
[0017] La Figure 5 est une vue de dessus partielle représentant, dans un mode de réalisation
particulier, un joint transversal à emboîtement entre deux éléments de base consécutifs.
[0018] La Figure 6 et la Figure 7 sont des vues de détail représentant deux modes de réalisation
de la liaison entre deux éléments d'appui consécutifs.
[0019] La Figure 8 représente, à titre d'exemple, deux séries III, III', d'éléments d'appui.
[0020] La Figure 9 est une vue en coupe transversale d'un autre mode de réalisation.
[0021] La Figure 10 est une vue schématique, en perspective, du conduit de la Figure 9.
[0022] Sur la Figure 1, on a représenté, en section transversale à l'axe, un exemple de
tronçon de conduit du type décrit dans le brevet EP 0188.487 et constitué de deux
types d'éléments, respectivement un élément de base 10 formant un radier posé sur
le sol et un élément supérieur 2 en forme de voûte incurvée reposant sur l'élément
de radier 10. Les éléments 10 et 2 sont réalisés par moulage, normalement en béton
armé ou précontraint, ou bien en béton de fibres, mais d'autres matières moulables
peuvent être utilisées.
[0023] Le conduit 1 est placé dans le fond d'une tranchée B qui est ouverte jusqu'à une
surface de pose aplanie et tassée A placée au niveau voulu, le conduit étant, après
la pose, recouvert d'un remblai C. Le conduit ainsi enterré est donc soumis, d'une
part, à la charge du remblai qui dépend essentiellement de la hauteur de ce dernier
et, d'autre part, à des charges d'exploitation appliquées, par exemple, sur une chaussée
D aménagée sur le remblai.
[0024] L'élément de base comprend un fond 10 constitué d'un panneau massif en béton armé
de forme rectangulaire muni, le long de ses deux côtés latéraux 11, de deux appuis
longitudinaux qui, dans l'exemple représenté, sont constitués par des rainures à fond
incurvé 72 placées sensiblement au niveau de la face supérieure du fond 10.
[0025] L'élément de voûte 2 a une forme cylindrique en plein cintre, centrée sur un axe
longitudinal O qui peut être placé soit dans le plan horizontal des rainures 72, soit
à une hauteur h au-dessus de la face supérieure 13 du radier 10. Par exemple, dans
le mode de réalisation de la Figure 1, l'élément de voûte 2 est muni de deux côtés
plans 21 tangents à la partie circulaire 20 qui permettent de surélever l'axe O de
la même hauteur.
[0026] En conservant la forme en plein cintre de la voûte, il est ainsi possible de faire
varier la hauteur totale H du conduit en modifiant la hauteur des parties planes 21
de l'élément de voûte 2.
[0027] Chaque extrémité 22 de l'élément supérieur 2 de voûte est munie d'un bord arrondi
convexe 71 qui s'engage dans la rainure concave 72 correspondante au niveau de la
face supérieure 12 de l'élément de base 1. Le bord arrondi 71 a une courbure un peu
plus accentuée que celle de la rainure 72 de façon à ménager un léger jeu permettant
aux parties inférieures 25 de l'élément de voûte de pivoter très légèrement de part
et d'autre du plan vertical P passant par le fond de chaque rainure 72. on constitue
ainsi, sur chaque côté latéral, un organe d'appui 7 articulé autour d'un axe parallèle
à l'axe O du conduit.
[0028] De ce fait, comme on l'a décrit dans le brevet EP 0188.487, l'élément de voûte 2
peut se déformer très légèrement grâce à ses appuis articulés 7, 7', sous l'action
des charges appliquées et il en résulte une certaine diminution des contraintes à
la clé, une partie de la charge étant reprise latéralement par le remblai C.
[0029] Chaque appui articulé 7 doit cependant être maintenu latéralement. A cet effet, chaque
rainure 72 est limitée par des bords relevés 14 qui, dans le cas représenté sur la
Figure 1, où les rainures sont placées au niveau de la face supérieure 13 du radier,
ont une hauteur ne dépassant pas 5 cm, ce qui permet de réaliser les bords relevés
14 à la coulée du béton sans utiliser de moule particulier. Les éléments de radier
13 peuvent donc être moulés rapidement et économiquement.
[0030] Il est possible également, comme on l'a décrit dans le brevet EP 0188.487, d'appliquer
les bords 22 de la voûte dans les rainures 72 au moyen de tirants 25 mis sous tension
en prenant appui sur des parties 24 de la voûte, un joint d'étanchéité étant interposé
entre les bords 71 et le fond des rainures 72.
[0031] En faisant varier la hauteur h des parties inférieures planes 21 de l'élément de
voûte, on peut modifier la hauteur totale H de la structure ainsi que la section de
passage S à l'intérieur du conduit.
[0032] Mais pour une même largeur entre appuis, on peut aussi réduire la hauteur H du conduit
en donnant à la voûte une forme surbaissée en anse de panier. Bien entendu, dans ce
cas, la section de passage S est aussi réduite. Si l'on doit respecter une hauteur
maximale, on pourra augmenter la largeur du radier et, par conséquent, la distance
entre appuis L de façon à assurer une section de passage déterminée.
[0033] Dans les modes de réalisation décrits jusqu'à présent, la partie inférieure était
constituée d'éléments préfabriqués monoblocs formant un radier continu. Il est possible,
cependant, de remplacer chaque élément de base 10 par deux éléments d'appui espacés
30 de façon à constituer deux lignes d'appui 3 séparées par un espace libre.
[0034] Une telle disposition, qui a été représentée sur les Figures 2 et 3, pourrait être
utile, par exemple, pour de très grandes sections pour lesquelles des éléments de
base monoblocs deviendraient intransportables. En effet, les éléments d'appui 30 forment
des semelles isolées dont la largeur peut être prévue pour ménager une surface d'appui
suffisante. En particulier, dans le cas de sols présentant une bonne résistance, la
largeur de la semelle 32 pourrait être réduite.
[0035] De tels éléments, qui sont identiques et peuvent être empilés facilement, sont moins
lourds et moins encombrants que des éléments monoblocs couvrant toute la largeur du
conduit.
[0036] Dans le mode de réalisation représenté sur les Figures 2 et 3, chaque élément supérieur
20 a la forme d'une voûte incurvée reposant sur les éléments d'appui 30 par ses bords
latéraux inférieurs, ces derniers ayant un profil arrondi convexe et s'insérant chacun
dans une rainure 31 en forme de goulotte concave ménagée sur la face supérieure de
chaque élément d'appui 30. On réalise ainsi deux organes d'appui longitudinaux présentant
une certaine possibilité d'articulation de l'élément supérieur 20 par rapport aux
deux éléments d'appui 30.
[0037] Le remplacement d'un élément inférieur monobloc par deux éléments d'appui séparés
ne change pas sensiblement la charge maximale admissible car celle-ci dépend essentiellement
de la résistance de la voûte, le rôle du radier étant essentiellement de transmettre
au sol la charge appliquée sur la voûte et d'assurer une étanchéité vers le bas.
[0038] L'espace existant entre les deux éléments d'appui séparés 30 pourra, selon le cas,
être laissé libre ou bien fermé de toute façon adéquate correspondant à l'utilisation
du conduit.
[0039] Sur la Figure 2, par exemple, la partie inférieure 4 du conduit est constituée d'une
couche de base 41 en agrégats compactés, placée entre les côtés latéraux internes
33 des éléments d'appui 30 et recouverte d'une dalle 42 qui peut être constituée d'éléments
préfabriqués ou bien coulée en place en recouvrant les faces supérieures 34 des éléments
d'appui 30.
[0040] On peut ainsi, comme on l'a représenté sur la Figure 3, faire passer entre les deux
lignes d'appui 3 une chaussée 43 et l'on voit que l'un des avantages de cette disposition
réside dans le fait que la chaussée 43 peut être réalisée sans discontinuité et de
façon classique à l'intérieur comme à l'extérieur du conduit, alors que des éléments
inférieurs en béton imposeraient un raccordement avec la chaussée extérieure, avec
les risques de décalage dûs aux tassements différentiels et aux dilatations.
[0041] Par ailleurs, les plans des joints transversaux 23 entre deux éléments de voûte 20
consécutifs peuvent être décalés longitudinalement par rapport au plan des joints
transversaux 35 entre les éléments d'appui 30. De la sorte, la charge appliquée par
chaque élément supérieur 20 se répartit sur deux éléments d'appui consécutifs, de
part et d'autre du plan de joint.
[0042] De façon avantageuse, on peut aussi, comme on l'a représenté schématiquement sur
la Figure 5, ménager le long des deux bords transversaux 8 de chaque élément de base
des parties en saillie 81 qui s'engagent dans des parties en retrait 82 ménagées sur
le bord transversal en regard de l'élément adjacent.
[0043] De la sorte, on assure un centrage relatif des éléments consécutifs permettant d'éviter
les risques de désalignement lorsque la structure est soumise à un effet de ripage
latéral, par exemple dans des courbes.
[0044] Un effet de ripage longitudinal peut également apparaître, par exemple, lorsque la
structure est réalisée sur une surface inclinée par rapport à l'horizontale.
[0045] Dans ce cas, comme on l'a représenté en vue de côté sur le Figure 4, chaque organe
d'appui longitudinal 7 présente un profil en créneau. La partie profilée convexe 71
ménagée sur chaque bord inférieur 22 de l'élément supérieur 2 s'étend en effet alternativement
sur deux niveaux différents de façon à comprendre, par exemple, une partie centrale
en saillie 71 encadrée par deux parties en retrait 73 qui s'engagent dans des parties
inversées ménagées en creux 74 et en saillie 75 sur le bord supérieur de l'élément
de base et qui sont munies d'une rainure longitudinale.
[0046] Un tel profil en créneau permet d'assurer le maintien longitudinal de chaque élément
supérieur 2 par rapport à l'élément de base correspondant.
[0047] Bien entendu, d'autres dispositions analogues, comprenant des parties en creux et
en saillie décalées longitudinalement pourraient être utilisées.
[0048] Les joints transversaux entre deux éléments 30 consécutifs peuvent être réalisés
de différentes façons.
[0049] Sur la Figure 6, par exemple, on a représenté un joint scellé 5 entre deux éléments
consécutifs 30, 30'. Ces derniers sont munis, sur leurs faces frontales en vis-à-vis
d'armatures en attente 51 qui s'entrecroisent dans un espace 50 laissé entre les deux
éléments 30 et 30' et qui sont associés à des fers transversaux 52, l'ensemble étant
noyé dans un mortier de scellement 53. Le joint de scellement 5 ainsi réalisé entre
les deux éléments consécutifs 30 et 30' constitue un véritable clavage dans le sens
longitudinal. En solidarisant ainsi un certain nombre d'éléments consécurifs, on réalise,
sur une longueur déterminée, une longrine monobloc qui permet de répartir la charge
sur le sol et d'éviter les tassements différentiels.
[0050] Mais il est aussi possible, comme on l'a représenté sur la Figure 7, de placer aux
extrémités en vis-à-vis de deux éléments consécutifs 30 et 30', des organes de liaison
54, 54', qui s'emboîtent l'un dans l'autre et peuvent être reliés par une broche 55.
Les deux éléments consécutifs 30 et 30' sont ainsi reliés entre eux par une liaison
articulée donnant à chaque élément une légère possibilité de déviation par rapport
aux éléments qui l'encadrent.
[0051] Les dimensions des éléments d'appui 30, et notamment la largeur L' de leur surface
d'assise et leur hauteur H', seront choisies en fonction des circonstances d'utilisation,
et notamment des charges supportées et de la capacité de portance du sol.
[0052] Différents profils pourront également être prévus. Par exemple, pour la réalisation
de chaussées souterraines, au moins l'une des lignes d'appui 3 pourrait être constituée
d'éléments 30 conformés de façon à présenter une face supérieure 34' sensiblement
horizontale et placée au-dessus du niveau de la chaussée 4 de façon à réaliser un
trottoir de circulation de piétons.
[0053] Selon une autre variante représentée sur les Figures 9 et 10, le conduit est prévu
pour le passage de liquide, par exemple d'une rivière. Dans ce cas, le fond 6 du conduit
peut être avantageusement constitué d'une série de plaques 61 en fonte, en tôle ou
en matière plastique, ayant une largeur égale à celle du conduit et recouvrant l'espace
entre les deux éléments 30, en remontant sur les faces supérieures 34 de ceux-ci jusqu'au-dessus
des joints 31. Comme indiqué sur la Figure, les plaques 61 peuvent limiter un profil
en creux, par exemple pour le passage d'un canal et la hauteur H' des éléments d'appui
30 peut être augmentée de façon à élever le niveau moyen de l'eau, le fond 6 limitant
ainsi une section suffisante pour les débits moyens. Des joints d'étanchéité peuvent
être placés entre les parties supérieures 31 des éléments d'appui 30 et les bords
supérieurs 62 de chaque plaque 6 de façon à permettre au niveau de l'eau de monter
au-dessus du niveau des bords 62 en remplissant plus ou moins le conduit, en cas de
crue. Le conduit peut même être mis sous pression si les bords inférieurs 21 de la
voûte 2 sont appliqués dans le fond des rainures 31 par des tirants mis sous tension.
[0054] De plus, comme on l'a représenté sur la vue en perspective de la Figure 10, les plaques
61 peuvent avantageusement se recouvrir mutuellement à la façon d'un entuilage, l'extrémité
transversale 63 d'une plaque tournée vers l'aval, dans le sens de circulation du liquide,
recouvrant l'extrémité avant 64 de la plaque suivante 61', avec interposition d'un
cordon d'étanchéité.
[0055] D'autres modes de revêtement du fond pourraient évidemment être employés. Il est
possible, dans certains cas, que l'axe longitudinal (O) du conduit soit incliné par
rapport à l'horizontale et les éléments d'appui 30 peuvent alors avoir tendance à
riper. Pour l'éviter, il sera intéressant de prévoir, sur les faces inférieures 32
des éléments 30, des crans d'accrochage 37 qui peuvent être réalisés au bétonnage
ou bien, comme on l'a représenté sur la Figure 10, être ménagés sur une plaque en
fonte 38 scellée sur la face inférieure de chaque élément d'appui 30.
[0056] Comme indiqué sur la Figure 10, en cas de forte déclivité, les faces d'assise 32
des éléments d'appui 30 pourraient former des gradins, la surface de pose A constituant
des marches A2 de largeur correspondante.
[0057] Pour éviter tout danger de ripage, les éléments 30 peuvent être ancrés dans le sol
par des poutres transversales formant clavettes. Il en est de même des éléments supérieurs
2 qui peuvent être clavetés par rapport aux éléments de base.
[0058] Selon une autre disposition avantageuse représentée sur les Figures 3 et 10, on adjoint
aux éléments supérieurs 2 des pièces de tête 9 placées à chaque extrémité du conduit.
[0059] En effet, le conduit est enterré sous un remblai C et débouche à chaque extrémité
dans un talus C' qui doit être maintenu par les deux côtés latéraux. Pour éviter de
prolonger inutilement le conduit à l'extérieur du remblai C, on utilisera avantageusement
des pièces de tête comprenant chacune une paroi verticale 9 de forme triangulaire
ou trapézoïdale, associée à une semelle 90.
[0060] Sur les Figures 3 et 10, par exemple, la semelle 90 est constituée d'un ou plusieurs
éléments d'appui 39 identiques à ceux 30 qui supportent les éléments de voûte 20.
Chaque pièce de tête est alors constituée d'une plaque 9 comprenant un côté horizontal
91 qui repose sur la partie supérieure 31 de l'élément d'appui 39 correspondant, un
côté vertical 92 placé dans le prolongement du côté 24 du dernier élément supérieur
25 du conduit, et un côté incliné 93 dont l'inclinaison correspond à l'angle naturel
du talus C'.
[0061] Le maintien de la paroi 9 peut être assuré par un scellement réalisé entre les côtés
verticaux 92 et 24 en vis-à-vis ou bien par emboîtement de pièces adéquates scellées
dans les faces en regard desdits côtés 91, 24.
[0062] De plus, la paroi 9 prend appui, dans le sens longitudinal, sur une butée 94 fermant
la goulotte 31 dans laquelle s'engage le côté horizontal 91.
[0063] Mais on pourrait aussi réaliser des pièces de tête munies chacune d'une semelle 90
faisant corps avec la paroi verticale 9, de façon à réaliser un élément autostable.
[0064] On peut choisir les dimensions et le profil des éléments préfabriqués pour faire
varier la section de passage et l'encombrement, en particulier la largeur L et la
hauteur H du conduit, en fonction des circonstances, notamment les conditions d'utilisation
et le site de construction.
[0065] En particulier, les caractéristiques dimensionnelles et structurelles des éléments
telles que l'épaisseur de la voûte, la nature du béton et la constitution du ferraillage
devront être déterminées en fonction des contraintes appliquées par le remblai et
par les charges d'exploitation.
[0066] En outre, sans modifier le profil de la voûte, on peut aussi surélever le niveau
des appuis longitudinaux 7, par exemple lorsque le conduit sert au passage d'une hauteur
d'eau ne dépassant pas, en service normal, la hauteur des appuis 7. Une telle disposition
permet de maintenir hors de l'eau les appuis longitudinaux tant que le débit transporté
par le conduit est normal.
[0067] Mais d'autres caractéristiques pourraient également être modifiées ou ajoutées, selon
les besoins et certains accessoires peuvent également être ajoutés aux éléments de
base ou aux éléments supérieurs.
[0068] Les éléments de voûte 2 peuvent également faire l'objet de variantes dont certaines
ont déjà été décrites.
[0069] On peut donc ainsi déterminer à l'avance différentes formes d'éléments supérieurs
et d'éléments de base qui peuvent être combinés de toutes les façons possibles.
[0070] Par ailleurs, pour chaque profil, on peut aussi faire varier les paramètres déterminant
la résistance du béton, comme l'épaisseur de la voûte, la nature du béton employé
et la constitution du ferraillage, les armatures pouvant d'ailleurs être précontraintes.
[0071] A cet égard, il peut également être intéressant comme on l'a représenté sur la Figure
1, de ménager, dans l'épaisseur des éléments de base, des évidements tubulaires qui
se placent dans l'alignement les uns des autres à la pose des éléments de façon à
former des canaux longitudinaux dans lesquels on peut faire passer des armatures de
précontrainte solidarisées ensuite, de façon classique, en coulant un mortier.
[0072] De tels canaux pourront aussi être utilisés, par exemple, pour le passage de canalisations
ou de câbles électriques ou téléphoniques.
[0073] La demande de brevet européen parallèle N° 90.400.144.3 dont la présente demande
est une Division, décrit un système de réalisation de conduits enterrés suivant lequel
on définit à l'avance les caractéristiques d'un certain nombre de profils d'éléments
supérieurs et d'éléments de base qui peuvent être classés en séries correspondant
chacune à une largeur entre appui.
[0074] On peut définir ainsi les caractéristiques d'un certain nombre (a) de séries I, I',
... d'éléments de base et II, II', ... d'éléments supérieurs, chaque série correspondant
à une largeur entre appuis, de façon à couvrir de façon aussi continue que possible,
mais dans des conditions économiquement rentables, une large gamme de sections de
passage permettant de répondre aux besoins de la clientèle. En pratique, on pourra,
par exemple, définir quatre séries d'éléments de base et d'éléments supérieurs dont
les largeurs s'échelonnent entre 1 mètre et 2,50 mètres, ce qui permet, selon le profil
adopté, de réaliser des surfaces de passage depuis 0,35 m² jusqu'à 6 m² environ.
[0075] De la même façon, il est possible de réaliser au moins une série III d'éléments d'appui
à l'intérieur de laquelle on fait varier un certain nombre de caractéristiques dimensionnelles
et structurelles comme, par exemple, la largeur de la surface d'assise, la hauteur
de l'élément, la forme des organes d'appui 31, la nature du béton employé et la constitution
du ferraillage, etc...
[0076] A titre d'exemple, sur la Figure 8, on a représenté schématiquement deux séries III,
III', d'éléments d'appui correspondant chacune à une largeur L'1 et L'2 de la surface
d'assise et dans lesquelles on a fait varier les formes des éléments.
[0077] En plus des séries I, I' ... d'éléments de base 1 et II, II' ... d'éléments supérieurs
2, on dispose ainsi d'au moins une série III d'éléments de base et, selon les besoins,
on pourra donc associer les éléments de voûte 20 choisis dans la série correspondante
à des éléments d'appui isolés choisis dans une série III, III', présentant une surface
d'assise compatible avec la portance du sol.
[0078] Les éléments supérieurs et de base ainsi définis peuvent être associés de toutes
les façons possibles et souhaitables, en formant un certain nombre de tronçons types
de même largeur et dont les profils et la section de passage sont sensiblement différents.
[0079] Bien entendu, les éléments associés devront être compatibles et, par exemple, on
associera ensemble des éléments de voûte et des éléments de base ayant des épaisseurs
et des ferraillages leur permettant de supporter des efforts du même ordre.
[0080] On peut disposer en stock d'un certain nombre d'éléments de plusieurs largeurs présentant
des caractéristiques sensiblement différentes en ce qui concerne le profil, les épaisseurs
et le ferraillage et correspondant aux besoins les plus courants. Si les éléments
nécessaires se trouvent en stock, ils peuvent immédiatement être livrés sur le chantier.
[0081] Si les éléments nécessaires ne se trouvent pas en stock, ils peuvent cependant être
réalisés très rapidement car toutes leurs caractéristiques dimensionnelles et structurelles
sont déjà définies et on dispose, normalement, des moules qui ont servi à la réalisation
des éléments soumis aux essais préalables. Lorsque le client commande des éléments
présentant d'autres caractéristiques accessoires, comme des canalisations internes
ou des organes d'ancrage, ou bien de légères variations de dimensions dues à des exigences
d'implantation, on adapte simplement le moule pour l'obtention, a la coulée, de ces
caractéristiques supplémentaires, toutes les autres caractéristiques restant bien
fixées.
[0082] On réalise alors en nombre voulu les éléments préfabriqués soit dans une usine, soit
sur le chantier, et on les assemble pour construire le conduit.
[0083] D'autres accessoires préfabriqués pourraient d'ailleurs être avantageusement ajoutés
à la série d'éléments d'appui 30.
[0084] Par exemple, le côté interne des éléments 30 pourrait être muni de parties aménagées
pour constituer ou recevoir des rails de circulation d'un chariot ou portique facilitant
le montage et/ou l'entretien de l'ouvrage.
[0085] On pourra encore ajouter aux séries d'éléments supérieur et inférieur, une série
de pièces de tête présentant des épaisseurs, des hauteurs et, éventuellement, des
inclinaisons différentes de façon à pouvoir s'adapter aux différents cas de la meilleure
façon.
[0086] D'une façon générale, d'ailleurs, on pourrait imaginer d'autres variantes et d'autres
dispositions accessoires, par exemple pour réaliser différemment le fond ou la partie
supérieure du conduit.
[0087] Les signes de référence, insérés après les caractéristiques techniques mentionnées
dans les revendications, ont pour seul but de faciliter la compréhension de ces dernières
et n'en limitent aucunement la portée.
1. Conduit enterré pour le passage d'une chaussée ou d'une rivière, constitué d'une série
de tronçons accolés placés les uns à la suite des autres, le long d'un axe longitudinal
(O), sur le fond (A) d'une tranchée (B) et recouverts d'un remblai C, lesdits tronçons
étant constitués par assemblage sur le site d'éléments préfabriqués et comprenant
chacun, en section transversale à l'axe (O), une partie inférieure reposant sur une
surface de pose (A) et une partie supérieure constituée d'au moins un élément (2)
formant voûte et reposant sur la partie inférieure par l'intermédiaire d'organes d'appui
longitudinaux (7) (7') parallèles à l'axe longitudinal (O),
caractérisé par le fait que la partie inférieure de chaque tronçon du conduit (1)
est constituée de deux éléments d'appui (30) réalisés à l'avance, formant chacun une
semelle isolée présentant, sur une face inférieure, une surface d'assise (32) et,
sur une face supérieure (34), une partie d'appui longitudinale (72) pour un élément
supérieur (2), lesdits éléments d'appui (30) étant placés les uns à la suite des autres
de façon que les parties d'appui (72) alignées forment les deux organes d'appui longitudinaux
(7, 7') sur lesquels viennent reposer les bords inférieurs latéraux (71) des éléments
supérieurs (2), lesdits éléments d'appui ayant des caractéristiques dimensionnelles
et structurelles déterminées de façon à être capables de résister aux charges appliquées
en service par les éléments supérieurs (2) et à assurer une surface d'assise (32)
de largeur (L') suffisante, compte-tenu desdites charges et de la portance du sol
(A) à cet endroit.
2. Conduit enterré selon la revendication 1, caractérisé par le fait que chaque élément
supérieur est réalisé de façon à pouvoir se déformer sous l'action des charges appliquées
en pivotant légèrement autour des appuis longitudinaux (7, 7').
3. Conduit enterré selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé par le fait que
chaque élément d'appui (30) présente une section sensiblement trapézoïdale comportant
une face inférieure large (32) ménageant une surface d'assise suffisante et une face
supérieure formant un appui articulé (72).
4. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
qu'il comprend entre les deux lignes (3) d'éléments d'appui (30) une suite d'éléments
intermédiaires (61) s'appuyant sur les parties internes (34) des éléments d'appui
(30) des deux lignes (3) de façon à former le fond (6) du conduit (1).
5. Conduit enterré selon la revendication 4, caractérisé par le fait que les éléments
intermédiaires (61) sont réalisés en matière moulable, injectable ou laminée, telle
que métal, béton ou matière plastique.
6. Conduit enterré selon l'une des revendications 4 et 5, caractérisé par le fait que
le fond (6) du conduit (1) forme un canal pour la circulation d'un liquide et que
les éléments intermédiaires sont constitués de plaques (61) couvrant sensiblement
toute la largeur interne du conduit et se recouvrant mutuellement à la façon d'un
entuilage, l'extrémité aval (63) d'une plaque (61) recouvrant l'extrémité amont (66)
de la plaque suivante (61').
7. Conduit enterré selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait que,
dans le cas où le conduit (1) est utilisé pour le passage d'une chaussée de circulation
(43), cette dernière est réalisée sans discontinuité en passant entre les deux lignes
(3, 3') d'éléments d'appui (30).
8. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
que les éléments d'appui (30) sont munis chacun, sur sa face inférieure (32), de parties
en saillies (37) d'ancrage de l'élément sur la surface de pose (A).
9. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
que la surface d'assise (32) des éléments d'appui (30) forme des gradins étagés susceptibles
d'être posés sur des marches (A₂) ménagées sur la surface de pose (A) en cas d'inclinaison
de l'axe longitudinal (O) du conduit (1).
10. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
qu'au moins certains éléments de base (30) sont munis d'au moins un évidement tubulaire
ménagé dans l'épaisseur de l'élément et parallèle à l'axe (O), de telle sorte que
les évidements tubulaires alignés de plusieurs éléments de base (30) consécutifs forment
un canal interne s'étendant sur toute la longueur de la structure.
11. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
que chaque organe d'appui longitudinal (7) (7') comprend deux parties arrondies, respectivement
convexe (71) et concave (72) ménagées respectivement en saillie et en creux le long
des côtés latéraux (21) (31) en vis-à-vis de l'élément supérieur (2) et des deux éléments
de base (30) de chaque tronçon de façon à former une articulation.
12. Conduit enterré selon la revendication 11, caractérisé par le fait que les parties
profilées, respectivement convexe (71) et concave (72) s'étendent alternativement
sur deux niveaux différents de façon à réaliser le long de chaque élément de base
(30) et de chaque élément supérieur (2), des profits en créneaux inversés comprenant,
sur l'élément de base (30) des parties en creux (74) et en saillie (75) dans lesquelles
s'engagent des parties inverses ménagées respectivement en saillie (71) et en creux
(73) sur les côtés latéraux (21) de l'élément supérieur (2).
13. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
qu'au moins certains des éléments d'appui (30) sont munis d'armatures en attente (51,
52) susceptibles d'être associées à des armatures transversales (52) et d'être noyées,
après la pose, dans un liant de scellement (53) de façon à former un joint clavé,
l'ensemble de plusieurs éléments (30, 30') consécutifs constituant ainsi une longrine
monobloc.
14. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
que les extrémités adjacentes des éléments d'appui (30, 30') d'une même ligne sont
munies d'organes de jonction (54, 54') reliés entre eux de façon à former une liaison
articulée autour d'un axe (55).
15. Conduit enterré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait
que, le conduit étant recouvert d'un remblai (C) limité par un talus (C'), chaque
extrémité (25) du conduit débouchant dans le talus (C') est équipée de deux pièces
de tête (9) placées respectivement dans le prolongement des deux côtés du conduit,
et comprenant chacune un élément de paroi latérale (9) de forme biaise reposant sur
une semelle d'appui (90) et susceptible d'être placé respectivement dans le prolongement
des deux côtés latéraux (24) de l'élément supérieur (25) placé à l'extrémité du conduit,
chaque élément de paroi latérale (9) ayant une forme sensiblement trapézoïdale ou
triangulaire comprenant un côté horizontal (91) reposant sur la semelle d'appui (90),
un côté vertical (92) placé le long du côté correspondant (24) de l'élément supérieur
(25) et un côté incliné (93) dont l'inclinaison correspond à l'angle de talus naturel
(C') du remblai recouvrant le conduit.
16. Conduit enterré selon la revendication 15, caractérisé par le fait que l'on dispose
d'une série de pièces de tête (9) dans laquelle on a fait varier au moins l'un des
paramètres tels que l'épaisseur de la paroi (9), la hauteur du côté vertical (92),
l'inclinaison du côté incliné (93) et la largeur de la semelle d'appui (90).
17. Eléments préfabriqués en béton pour la réalisation d'un conduit selon l'une des revendications
précédentes.