[0001] La présente invention a pour objet une barrière de sécurité pour ouvertures d'accès
de bâtiments ou parties de bâtiments abritant des produits liquides dont on veut empêcher
à tout prix l'échappement, même en cas d'accidents, ou de bâtiments dont on veut éviter,
de manière garantie, l'inondation avec des liquides venant de l'extérieur.
[0002] Le but de l'invention est une barrière qui est complètement escamotée pendant le
temps où le bâtiment est ouvert pour le déchargement ou le chargement de produits
qui y sont emmagasinés, mais peut être mise en place instantanément dès qu'un accident
survient. L'escamotage de la barrière doit permettre que des engins équipés de roues
à faible diamètre (exemple: chariots de levage) peuvent franchir facilement le seuil
de l'ouverture d'accès où est installé la barrière. La barrière doit être de sécurité.
Sa mise en place doit être assurée, même en cas de dysfonctionnement de certaines
parties de son mécanisme.
[0003] La barrière de sécurité suivant l'invention est caractérisée en ce que dans le sol
du seuil d'accès d'un bâtiment ou partie d'un bâtiment est logé, dans une fosse, une
jupe souple repliée, reliée de manière étanche au fond et aux parois latérales de
la fosse jusqu'à une hauteur déterminée, en ce que cette jupe, à l'état repliée, est
recouverte par une taque passerelle basculante disposée horizontalement, et masquant
la fosse, en ce que cette taque basculante est actionnée par un système de levage
opéré au moyen d'un dispositif de commande pour la basculer en position verticale,
et en ce que l'arète supérieure de la jupe est reliée à un dispositif de levage actionné
simultanément avec le basculement de la taque en position verticale.
[0004] De préférence, suivant l'invention, la jupe souple est constituée par un ensemble
de boîtiers souples, gonflables, reliés via au moins une vanne à un réservoir de fluide
sous pression.
[0005] L'invention est expliquée ci-dessous par rapport à un exemple d'exécution préféré
et une variante simplifiée en se référant au dessin annexé. La figure 1 de ce dessin
représente une vue en perspective, partiellement coupée, de la version préférée. La
figure 2 est une même vue en perspective, partiellement coupée d'une version simplifiée
de l'invention. La figure 3 est une vue en plan d'une autre variante de l'invention.
Des références identiques dans les trois figures désignent des mêmes éléments.
[0006] A la figure 1, une barrière suivant l'invention est installée à l'intérieur d'une
porte d'accès d'un bâtiment dont on voit un des montants 1 et le linteau 2 coupé près
du montant. Le montant est équipé de gonds 3 pour une porte, non représentée. Dans
le seuil de la porte, une fosse 4 est recouverte par une taque passerelle basculante
5 au niveau du sol du bâtiment. La taque 5 peut pivoter autour d'un axe 6 de la position
horizontale, montrée à la figure 2, dans la position verticale, montrée à la figure
1. Lorsque la taque 5 se trouve en position horizontale, elle livre un passage sans
encombre, même à des engins à roues de diamètre très petits.
[0007] Une jupe constituée par un ensemble de boîtiers souples 7, repliables et gonflables
est fixée de manière étanche au fond de la fosse 3, et jusqu'à une hauteur déterminée,
aux parois latérales de la fosse qui sont aussi les parois latérales de part et d'autre
de la porte d'accès. La fixation est réalisée, par exemple, au moyen de méplats 8
vissés à travers la jupe sur le fond et les parois latérales de la fosse. La dite
hauteur déterminée est, en l'occurrence, environ égale à la hauteur de la taque passerelle
levée en position verticale, montrée à la figure 1. De ce fait, un certain espace
est réservé entre les extrémités latérales de la taque basculante 5 et les parois
latérales où sont fixés les extrémités des boîtiers souples 7. Lorsque la taque basculante
5 se trouve en position horizontale (figure 2), le dessus de la jupe descend en oblique,
de l'extrémité supérieure de l'endroit où elle est fixée à une paroi latérale, vers
le niveau de la taque 5 à l'endroit de l'extrémité latérale de cette dernière. Pour
le reste, la jupe se trouve dégonflée dans le fond de la fosse 2 recouverte par la
taque 5. Les boîtiers souples 7 de la jupe sont représentés à l'état gonflé à la figure
1.
[0008] Si la descente en oblique de ta jupe vers le niveau de la taque passerelle 5 risque
d'être trop raide, il est possible de prévoir une fosse coudée telle que représentée
en 4' à la figure 3. Selon cette solution, on donne aux boîtiers 7 de la jupe également
une forme coudée.
[0009] La taque passerelle 5 est reliée à un système de levage constitué par un câble ou
une chaîne 9 fixée en deux endroits rapprochés à une broche solidaire de extrémité
de l'arète libre de la taque 5 et passant par deux poulies fixes 10 et 11 et une poulie
mobile 12 supportant un contrepoids 13. Les deux parties du câble ou de la chaîne
9 entre les poulies fixes et la poulie mobile passent chacune à travers un dispositif
à électro-aimant de blocage respectivement 14 et 15. Le dispositif 14 est débloqué
par un signal de commande de levée de la barrière. Ce signal de commande est envoyé
à partir d'un dispositif, non représenté. Le dispositif 15 est débloqué en l'absence
de tension électrique. Lorsqu'un des dispositifs à électro-aimant 14 ou 15 est débloqué,
le contrepoids 13 descend et lève la taque basculante 5 en position verticale. Ceci
est représenté à la figure 1. Pour descendre la taque 5 dans la position horizontale,
un système d'armement manuel ou autre, non représenté, peut être prévu. Le système
de levage décrit peut être remplacé par tout autre qui assure une sécurité de fonctionnement
identique ou meilleure.
[0010] En même temps qu'un des dispositifs à électro-aimant 14 ou 15 est actionné, une vanne
16 s'ouvre et met en communication l'intérieur des boîtiers souples 7 avec un réservoir
à fluide sous pression 17. Ce réservoir 17 peut être un réservoir à air comprimé alimenté
par un compresseur, non représenté. Suivant une autre possibilité, ce réservoir 17
peut être un réservoir d'eau, placé plus haut que la hauteur maximale du barrage.
La vanne 16 peut être une vanne à trois voies mettant l'intérieur des boîtiers souples
7 soit en communication avec un conduit de détente où d'écoulement, non représenté,
soit en communication avec le réservoir 17. La commande de la vanne 16 peut être une
commande simple qui est actionnée en cas d'accident ou une commande du même principe
que la commande du système de levage de la taque 5, à savoir, la vanne est actionnée
et en cas d'accident et en cas d'absence de tension électrique.
[0011] Le fonctionnement du barrage est le suivant: Dès qu'un accident se produit à l'intérieur
du bâtiment et que du liquide y emmagasiné dans des réceptacles (bouteilles, fûts,
containers, etc.) se répand sur le sol, le barrage est levé pour empêcher le liquide
de sortir du bâtiment. La détection de ce phénomène peut se faire automatiquement
au moyen de dispositifs de détection de présence de fluide, en soi connus. A ce moment,
la taque 5 se lève et les boîtiers gonflables 7 se gonflent et forment un barrage
étanche et efficace, ne laissant pas sortir le liquide du bâtiment. La hauteur maximale
du barrage est atteint pratiquement instantanément. De préférence, cette hauteur est
choisie telle qu'elle est capable de retenir tout le liquide qui peut s'écouler en
cas d'un accident détruisant tous les réceptacles emmagasinés dans le bâtiment. En
cas d'absence de tension électrique, par précaution, le barrage est levé également.
Si lors de manoeuvres sous la porte, le système de levage de la taque 5 est endommagé,
et ne fonctionne plus, la pression admise dans les boîtiers souples 7 est suffisante
pour permettre de lever la taque 5 et de retenir ainsi le liquide répandu sur le sol
du bâtiment.
[0012] Pour le cas où le système d'alimentation des boîtiers souples 7 en fluide sous pression
tombe en panne, une sécurité supplémentaire est prévue. Un dispositif de levage de
la jupe est actionné simultanément avec le basculement de la taque 5 en position verticale.
Ce dispositif de levage peut être très simplement une liaison mécanique permanente
de l'arète supérieure de la jupe 18 à l'arète libre de la taque basculante 5. Cette
solution est montrée à la figure 2.
[0013] Une autre solution est montrée à la figure 1. Un élément élastique, par exemple un
ressort ou une corde élastique 19 est tendue d'une paroi latérale à l'autre, parallèlement
à la taque 5 et à la jupe. Les points de fixation de cet élément élastique sont disposés
à une hauteur égale ou un peu supérieure à la hauteur maximale du barrage levé. Les
endroits précis où a lieu la fixation de l'élément 19 sont choisis de telle manière
que ce ressort ou corde élastique se place automatiquement à proximité de l'axe 6
de la taque 5 en position horizontale. Un tel résultat est atteint, si la fixation
de la corde élastique 19 a lieu à proximité de l'intersection d'un plan vertical passant
par l'axe 6 avec les parois latérales. En procédant de la sorte, le couple exercé
par cet élément 19 sur la taque basculante 5 est très faible et ne contrarie pas la
position horizontale de cette dernière.
[0014] Une troisième solution de réaliser un tel dispositif de levée de la jupe est de réaliser
la jupe en un ensemble de boîtiers remplis de mousse légère et facilement déformable
qui se dresse de soi-même dans la position du barrage levé. Ceci peut se faire aussi
en parallèle avec des boîtiers gonflables au moyen d'un fluide sous pression.
[0015] A la figure 2, la jupe constituée par des boîtiers souples gonflables 7 est remplacée
par une simple toile 18 en caoutchouc ou en un autre matériau souple et étanche. Cette
toile 18 est fixée au sol et aux parois latérales de la fosse 4 d'une part, et à l'arète
libre de la taque basculante 5 d'autre part. La fixation peut être fait au moyen de
méplats 8, comme déjà décrit. De cette manière, La jupe 18 descend en direction oblique
de l'endroit où elle est fixée à la paroi latérale vers l'extrémité latérale de la
taque passerelle 5 en position horizontale et se trouve à l'état repliée en dessous
de la taque 5.
[0016] La variante suivant la figure 2 n'assure pas une sécurité de fonctionnement aussi
grande que la variante selon la figure 1; elle peut donc être envisagée seulement
dans des cas où les exigences de sécurité ne sont pas trop sévères.
[0017] Si les boîtiers souples 7 sont actionnés par de l'eau, il est utile de doubler la
jupe en boîtiers gonflables 7 d'une jupe 18 disposée côté intérieur du bâtiment pour
éviter qu'en cas de fuite d'un des boîtiers de l'eau ne pénètre à l'intérieur du bâtiment.
[0018] Si la barrière de sécurité est destinée à empêcher l'inondation d'un bâtiment par
des liquides venant de l'extérieur, il est recommandé d'inverser le sens d'ouverture
de la taque basculante 5 qui doit de préférence servir de dossier d'appui pour la
jupe de retenue.
1. Barrage de sécurité, caractérisé en ce que dans le sol du seuil d'accès d'un bâtiment
ou partie d'un bâtiment est logé, dans une fosse (4), une jupe (7, 18) souple repliée,
reliée de manière étanche au fond et aux parois latérales de la fosse (4) jusqu'à
une hauteur déterminée, en ce que cette jupe (7, 18), à l'état repliée, est recouverte
par une taque passerelle basculante (5) disposée horizontalement et masquant la fosse,
en ce que cette taque basculante (5) est actionnée par un système de levage (9 à 15)
opéré au moyen d'un dispositif de commande pour la basculer en position verticale,
et en ce que l'arète supérieure de la jupe est reliée à un dispositif de levage actionné
simultanément avec le basculement de la taque (5) en position verticale.
2. Barrage suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le système de levage (9
à 15) de la taque (5) est un système à contrepoids (13).
3. Barrage suivant la revendication 2, caractérisé en ce que le système à contrepoids
comprend deux dispositifs indépendants de blocage (14 et 15) de la position horizontale
de la taque basculante (5), un qui libère la chute du contrepoids (13) en cas d'envoi
de courant, l'autre qui libère la chute du contrepoids (13), et opère de ce fait le
basculement de la taque (5) en position verticale, en cas d'absence de tension électrique.
4. Barrage suivant une des revendications précédentes, caractérise en ce que le dispositif
de levage de la jupe (7, 18) est un ressort ou une corde élastique reliée d'une part
à l'arète supérieure de la jupe et d'autre part aux parois latérales au dessus de
la fosse (4), à une hauteur égale ou un peu supérieure à la hauteur maximale du barrage
levé.
5. Barrage suivant une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le dispositif
de levage de la jupe (7, 18) consiste en une liaison permanente de l'arète supérieure
de la jupe (7, 18) à l'arète libre de la taque basculante (5).
6. Barrage suivant une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la jupe
souple est constituée, au moins en partie,par un ensemble de boîtiers souples, gonflables
(7), reliés via au moins une vanne (16) à un réservoir de fluide sous pression (17).
7. Barrage suivant la revendication 6, caractérisé en ce que le fluide sous pression
est de l'air comprimé.
8. Barrage suivant la revendication 6, caractérisé en ce que le fluide sous pression
est de l'eau dans un réservoir (17) placé plus haut que la hauteur maximale du barrage.
9. Barrage suivant une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la jupe
(7, 18) est constituée au moins en partie par un ensemble de boîtiers souples remplis
de mousse légère, compressible.
10. Barrage suivant une des revendications 6 à 9, caractérisé en ce que la jupe en boîtiers
gonflables (7) est doublée, coté intérieur du bâtiment, d'une jupe (18) empêchant
qu'une fuite d'un fluide gonflant les boîtiers (7) ne pénètre à l'intérieur du bâtiment.