[0001] La présente invention concerne un commutateur électrique de puissance commandé et
un procédé de commutation d'un circuit électrique de puissance.
[0002] On appelle ici commutateur de puissance, un commutateur destiné à être placé sur
un circuit électrique de puissance.
[0003] De tels commutateurs sont largement utilisés et l'on cherche depuis longtemps à les
améliorer et à diminuer leur coût.
[0004] Les commutateurs électriques de puissance commandés connus peuvent être classés en
deux catégories principales :
- d'une part, les interrupteurs ou commutateurs électromécaniques,
- d'autre part, les interrupteurs ou commutateurs à semi-conducteurs.
[0005] Les interrupteurs électromécaniques sont les plus anciens, mais restent encore très
utilisés. Ils ont pour inconvénients leur encombrement, fonction de la puissance électrique
transmise par la ligne sur laquelle ils sont placés, et leur usure due, entre autres,
à des phénomènes de claquage lors de l'ouverture ou de la fermeture du circuit sur
lequel ils sont placés.
[0006] Les interrupteurs à semi-conducteurs sont statiques et ne présentent donc que des
phénomènes d'usure limités. Toutefois, les technologies actuelles ne permettent la
réalisation que de semi-conducteurs présentant une tension de chute à l'état passant
relativement importante, en tout cas suffisamment importante pour produire l'échauffement
de l'interrupteur et engendrer des pertes d'énergie, lorsque le circuit est fermé.
[0007] L'objectif de l'invention est un commutateur électrique commandé qui ne présente
ni les inconvénients des interrupteurs électromécaniques, ni ceux des interrupteurs
à semi-conducteurs.
[0008] A cet effet, l'invention concerne un commutateur électrique destiné à être placé
sur un circuit électrique de puissance, à fermeture et ouverture commandées par un
signal de commande, comportant un interrupteur à semi-conducteur.
[0009] Selon l'invention, il comporte également un interrupteur électromécanique et un processeur
de signal.
[0010] L'interrupteur électromécanique est connecté en parallèle sur l'interrupteur à semi-conducteur,
et le processeur de signal reçoit le signal de commande et commande l'interrupteur
à semi-conducteur et l'interrupteur électromécanique.
[0011] Différents modes de réalisation associent, dans toutes les combinaisons techniquement
possibles, les caractéristiques suivantes :
- lors de la fermeture dudit commutateur, l'interrupteur à semi-conducteur est d'abord
fermé, puis l'interrupteur électromécanique est fermé ; inversement, à l'ouverture,
l'interrupteur électromécanique est d'abord ouvert, puis l'interrupteur à semi-conducteur
est ouvert ;
- le commutateur est placé sur un circuit principal parcouru par un courant alternatif
; le processeur de signal analyse la forme d'onde de la tension du circuit de puissance
aux bornes du commutateur, et ferme ou ouvre l'interrupteur électromécanique à un
instant où la valeur de ladite tension est faible ;
- l'interrupteur semi-conducteur peut être un triac, ou une association de thyristors,
ou une association de composants du type Isolation Gate Bipolar Transistor ;
- l'interrupteur électromécanique peut être un relais à contacts de mercure ;
- le processeur de signal est alimenté par le circuit principal au travers d'un régulateur
basse tension ;
- le processeur de signal est commandé à distance ;
- le signal de commande du processeur de signal lui est adressé au travers du circuit
principal ; un modem recevant le signal de commande et l'adressant au processeur de
signal est connecté en parallèle sur le circuit principal. Le processeur de signal
émet en retour un signal indiquant que la commande a été exécutée, ce signal est adressé
par le modem au travers du circuit principal.
[0012] L'invention concerne également un procédé de commutation d'un circuit électrique
de puissance comportant un interrupteur à semi-conducteur et un interrupteur électromécanique
connectés en parallèle.
[0013] Selon le procédé de l'invention, lors de la fermeture dudit commutateur, l'interrupteur
à semi-conducteur est d'abord fermé, puis l'interrupteur électromécanique est fermé
; inversement, à l'ouverture, l'interrupteur électromécanique est d'abord ouvert,
puis l'interrupteur à semi-conducteur est ouvert.
[0014] Dans un mode de réalisation préféré, ce procédé de commutation est appliqué à un
circuit parcouru par un courant alternatif, et la fermeture et l'ouverture de l'interrupteur
électromécanique sont produites à un instant où la valeur de la tension du circuit,
aux bornes du commutateur, est faible.
[0015] Un mode de réalisation, non limitatif de l'invention, est décrit en référence aux
dessins annexés, dans lesquels :
- la Figure 1 est un schéma de positionnement du commutateur sur un circuit principal
;
- la Figure 2 est un schéma faisant apparaître les différents éléments constitutifs
du commutateur ;
- la Figure 3 est un diagramme des temps représentant le fonctionnement du commutateur
lors de son ouverture et de sa fermeture ;
- la Figure 4 et la Figure 5 sont des représentations de la forme d'onde de la tension
dans le courant principal et des instants de commutation de l'interrupteur électromécanique
dans un mode de réalisation préféré.
[0016] Le commutateur 1 est placé entre une charge 2 et un circuit principal de puissance
3.
[0017] De manière traditionnelle, lorsque le commutateur 1 est fermé, la charge 2 est sous
tension, son alimentation est produite à partir du circuit principal ou circuit de
puissance 3. Au contraire, lorsque l'interrupteur 1 est ouvert, la charge 2 est déconnectée
du circuit principal 3. L'ouverture et la fermeture du commutateur 1 sont avantageusement
produites à distance, par exemple par un signal circulant dans le circuit de puissance
3 sur une porteuse et démodulé par le modem 4. Une commande locale peut également
ou alternativement être prévue.
[0018] Un processeur de signal 11 faisant partie du commutateur 1 reçoit le signal du modem
4 et commande l'ensemble d'interruption 12 interposé entre le circuit principal 3,
auquel il est relié par les bornes 5 et 6 et la charge 2.
[0019] Le modem 4 est également connecté aux bornes 5 et 6, par lesquelles il reçoit le
signal modulé provenant du circuit de puissance 3.
[0020] Le processeur de signal 11 peut également émettre un signal indiquant l'état ouvert
ou fermé du commutateur 1, ou encore indiquant l'exécution d'une commande.
[0021] Ce signal, émis par le processeur de signal, est adressé par le modem 4 au travers
du circuit de puissance 3.
[0022] Une centrale de commande, reliée par un deuxième modem au circuit principal, dialogue
avec le processeur de signal 11.
[0023] Le commutateur 1 est décrit plus en détail sur la Figure 2 où l'on retrouve, avec
les mêmes numérotations que sur la Figure 1, les bornes 5 et 6 du circuit principal,
le modem 4, le processeur de signal 11, l'ensemble d'interruption 12 et la charge
2.
[0024] L'ensemble d'interruption 12 comporte un interrupteur à semi-conducteur 121 et un
interrupteur électromécanique 122 reliés l'un et l'autre aux bornes A et B et donc
connectés en parallèle.
[0025] L'interrupteur à semi-conducteur est avantageusement un triac, dont la gâchette 123
est reliée à un port 1, 124 du processeur de signal 11.
[0026] Cet interrupteur peut également être une association de thyristors, ou une association
de composants du type Isolation Gate Bipolar Transistor.
[0027] L'interrupteur électromécanique 122 comporte un bobinage 126, dont la mise sous tension
commande le déplacement du contact 125 qui est susceptible de relier les bornes 127
et 128.
[0028] Cet interrupteur électromécanique 122 peut également être bistable.
[0029] Dans ce cas, il comporte un noyau à aimant permanent et deux bobines. La commande
de l'une ou l'autre de ces bobines détermine le sens de l'aimantation du noyau.
[0030] La borne 129 de commande de l'interrupteur électromécanique est relié au port 2,
130 du processeur de signal 11.
[0031] Le modem 4 comporte un processeur de signal 41, un amplificateur opérationnel 42
et un transformateur 43.
[0032] Le primaire du transformateur 43 est relié aux bornes 5 et 6 du circuit principal
de courant, un condensateur 143 évitant la transmission des parasites.
[0033] Les secondaires du transformateur sont reliés à l'amplificateur opérationnel qui
est lui-même relié au semi-conducteur 41, qui adresse ou reçoit les signaux du processeur
de signal 11.
[0034] Une unité d'alimentation 13, reliée aux bornes 5 et 6, fournit la puissance nécessaire
au fonctionnement du semi-conducteur 41, de l'amplificateur opérationnel 42 et du
processeur de signal 11.
[0035] Le fonctionnement du commutateur est maintenant décrit en référence à la Figure 3,
dans laquelle est représentée en ordonnée la différence de potentiel V = VB - VA,
présente aux bornes de l'ensemble d'interruption 12. Le temps est représenté en abcisse.
[0036] Au temps T
o, le commutateur est ouvert, la différence de potentiel V est donc maximum et correspond
à la tension fournie par le circuit principal 3.
[0037] Le modem 4 reçoit à T
o un signal de fermeture du commutateur et le transmet au processeur de signal 11,
celui-ci déclenche tout d'abord la fermeture du triac, qui est réalisée en T₁. La
différence de potentiel V
B - V
A diminue alors considérablement et est réduite à la tension de chute V
c du triac.
[0038] Peu de temps après, le processeur de signal 11 commande la fermeture de l'interrupteur
électromécanique 122.
[0039] La tension de chute V
e de l'interrupteur électromécanique 122 étant beaucoup plus faible que la tension
de chute V
c de l'interrupteur à semi-conducteur 121, la différence de potentiel V = V
B - V
A est alors réduite à la valeur V
e. Elle reste à cette valeur pendant toute la durée de la fermeture du commutateur
(situation à T₇).
[0040] L'ouverture du commutateur est réalisée de manière symétrique à la réception de l'ordre
de commande correspondant par le processeur de signal 11 via le modem 4.
[0041] A T₇, le commutateur est fermé, le processeur de signal commande tout d'abord l'ouverture
de l'interrupteur électromécanique 122 en T₃, ce qui a pour effet de faire remonter
la tension V = V
B - V
A de sa valeur minimum V
e à la valeur V
c égale à la tension de chute de l'interrupteur à semi-conducteur 121.
[0042] Celui-ci est ensuite ouvert en T₄ ramenant la tension V = V
B - V
A à sa valeur maximum.
[0043] On comprend ainsi l'avantage essentiel du dispositif : lors de son ouverture ou de
sa fermeture, l'interrupteur électromécanique 122 n'est soumis à ses bornes A et B
qu'à une différence de potentiel égale à la tension de chute V
c de l'interrupteur à semi-conducteur. Cela permet donc l'utilisation d'un interrupteur
électromécanique faiblement dimensionné et limite son usure.
[0044] Pour sa part, l'interrupteur à semi-conducteur 121 n'est traversé par le courant
d'alimentation de la charge 2 que pendant les périodes de temps comprises entre T₁
et T₂ d'une part, et T₃ et T₄ d'autre part.
[0045] Les effets négatifs dus à son échauffement lors du passage d'un courant fort sont
donc réduits et quasiment éliminés.
[0046] De préférence, T₂ et T₁ d'une part, T₄ et T₃ d'autre part ne sont séparés que par
un très faible intervalle de temps, par exemple correspondant à quelques oscillations,
lorsque la tension dans le circuit principal 3 est alternative.
[0047] Un mode de réalisation préféré, que nous décrirons en référence à la Figure 4, permet
de diminuer encore les contraintes pesant sur l'interrupteur électromécanique 122.
[0048] Dans ce mode de réalisation, le processeur de signal 11 analyse la forme d'onde de
la tension V = V
B - V
A aux bornes de l'ensemble d'interruption 12.
[0049] Lorsque la tension du circuit principal est une tension sinusoïdale, la tension V
= V
B - V
A a la même forme et, dans les périodes de temps séparant T₂ et T₁ d'une part, T₃ et
T₄ d'autre part, elle varie entre + V
c et - V
c.
[0050] Le processeur de signal 11 utilise le résultat de son analyse, en sorte de déclencher
l'ouverture et la fermeture de l'interrupteur à semi-conducteur 121 à des instants
T₂ et T₃ voisins d'un instant de passage par zéro de la tension V. C'est-à-dire que
le point T₂, par exemple, est positionné entre les instants t'₂ et t''₂ correspondant
à des tensions V
o et - V
o, de valeur absolue beaucoup plus faible que la tension maximum V
c pouvant être présente entre les bornes A et B, lorsque l'interrupteur à semiconducteur
121 est fermé.
[0051] Ainsi, l'interrupteur électromécanique 122 ne change d'état que lorsque la tension
a ses bornes à une valeur absolue au plus égale à V
o, c'est-à-dire très faible.
[0052] Cette invention peut être réalisée avec des composants d'origines différentes.
[0053] De bons résultats ont été obtenus en utilisant un triac comme interrupteur semi-conducteur
121, en utilisant les composants commercialisés par la Société SGS-THOMSON (marque
déposée) sous les références suivantes :
- pour le processeur de signal 11 : ST6, ST7, ST8 ou ST9,
- pour le modem 41 : ST7536 ou ST7537.
[0054] L'interrupteur électromécanique 122 est avantageusement un relais à contacts de mercure.
[0055] A titre d'exemple, l'invention peut être mise en oeuvre dans les conditions suivantes.
[0056] La tension V du circuit principal étant de 200 V à 50 ou 60 Hz, on a :


[0057] L'intervalle de temps entre T₂ et T₁ est égal à 100 à 200 µs.
[0058] L'intervalle de temps entre T₃ et T₄ est égal à 100 à 200 µs.
[0059] Les signes de référence, insérés après les caractéristiques techniques mentionnées
dans les revendications, ont pour seul but de faciliter la compréhension de ces dernières,
et n'en limitent aucunement la portée.
1. Commutateur électrique, destiné à être placé sur un circuit électrique de puissance,
à fermeture et ouverture commandées par un signal de commande comportant un interrupteur
à semi-conducteur (121),
caractérisé en ce qu'il comporte un interrupteur électromécanique (122) et un processeur
de signal (11),
l'interrupteur électromécanique (122) étant connecté en parallèle sur l'interrupteur
à semi-conducteur (121),
le processeur de signal (11) recevant le signal de commande et commandant l'interrupteur
à semi-conducteur (121) et l'interrupteur électromécanique (122).
2. Commutateur électrique à semi-conducteur selon la revendication 1, caractérisé en
ce que lors de la fermeture dudit commutateur, l'interrupteur à semi-conducteur (121)
est d'abord fermé, puis l'interrupteur électromécanique (122) est fermé et que, inversement,
à l'ouverture, l'interrupteur électromécanique (122) est d'abord ouvert, puis l'interrupteur
à semi-conducteur (121) est ouvert.
3. Commutateur électrique à semi-conducteur selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé
en ce qu'il est placé sur un circuit principal (3) parcouru par un courant alternatif,
que le processeur de signal (11) analyse la forme d'onde de la tension du circuit
de puissance aux bornes du commutateur, ferme ou ouvre l'interrupteur électromécanique
(122) à un instant où la valeur de ladite tension est faible.
4. Commutateur électrique à semi-conducteur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que l'interrupteur semi-conducteur (121) est un triac.
5. Commutateur électrique à semi-conducteur selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé
en ce que l'interrupteur électromécanique (122) est un relais à contacts de mercure.
6. Commutateur électrique à semi-conducteur selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé
en ce que le processeur de signal (11) est alimenté, au travers d'un régulateur basse
tension, par le circuit principal (3).
7. Commutateur électrique à semi-conducteur selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé
en ce que le processeur de signal (11) est commandé à distance.
8. Commutateur électrique à semi-conducteur selon la revendication 7, caractérisé en
ce que le signal de commande du processeur de signal (11) lui est adressé au travers
du circuit principal (3), et en ce que le modem (4) recevant le signal de commande
et l'adressant au processeur de signal (11) est connecté en parallèle sur le circuit
principal (3).
9. Commutateur électrique à semi-conducteur selon la revendication 8, caractérisé en
ce que le processeur de signal (11) émet en retour un signal indiquant que la commande
a été exécutée, ce signal étant adressé par le modem (4) au travers du circuit principal
(3).
10. Procédé de commutation d'un circuit électrique de puissance comportant un interrupteur
à semi-conducteur (121) et un interrupteur électromécanique (122) connectés en parallèle,
caractérisé en ce que lors de la fermeture dudit commutateur, l'interrupteur à semi-conducteur
(121) est d'abord fermé, puis l'interrupteur électromécanique (122) est fermé et que,
inversement, à l'ouverture, l'interrupteur électromécanique (122) est d'abord ouvert,
puis l'interrupteur à semi-conducteur (121) est ouvert.
11. Procédé de commutation d'un circuit électrique selon la revendication 10, caractérisé
en ce qu'il est appliqué à un circuit parcouru par un courant alternatif, et que la
fermeture et l'ouverture de l'interrupteur électromécanique (122) sont produites à
un instant où la valeur de la tension du circuit, aux bornes du commutateur, est faible.