[0001] L'invention concerne un alliage d'Al utilisable pour la fabrication de corps creux
sous pression, et en particulier, de bouteilles métalliques pour gaz comprimés.
[0002] Dans sa demande EP-A-0257167, la demanderesse a revendiqué un alliage type 7000 particulièrement
adapté à l'emploi considéré ci-dessus.
[0003] Cependant, celle-ci s'est aperçue que dans certains cas, la modification de la composition
chimique d'une part et du traitement thermique final d'autre part permettent d'améliorer
les caractéristiques d'éclatement (faciès de la déchirure) en conservant le niveau
de caractéristiques mécaniques et de résistance à la corrosion sous contrainte requises.
[0005] La teneur en Mg est tenue de préférence en dessous de 2%, et même 1,95%, et la teneur
en Zr est de préférence comprise entre 0,10 et 0,18%, les teneurs en Fe+Si étant ≦
0,25% avec Fe Z 0,12%, une teneur en Mn Z 0,10 % et/ou la teneur en Zn - 6,75.
[0006] Si la teneur en Zrestsupérieure à 0,25%, on constate la présence de gros précipités
qui induisent de graves difficultés lors de la coulée et la structure est non recristallisée.
Pour les teneurs en Zr Z 0,10%, la structure est recristallisée, mais à gros grains.
[0007] Le procédé de fabrication et de contrôle sont semblables à ceux décrits dans EP-A-0257167,
mais, de préférence, le traitement de revenu final type T73 est remplacé par un revenu
en 3 étapes, la lère étape étant effectuée entre 105 et 120°C pendant 6 à 12 h, la
2ème étape étant effectuée entre 170 et 190°C pendant 0,5 à 20 h et la 3ème étape
étant effectuée entre 105 et 120°C, pendant 12 à 36 h.
[0008] Ces étapes peuvent être effectuées de manière continue ou discontinue (retour à la
température ambiante entre chacune d'elles ou certaines d'entre elles).
[0009] Les durées et températures effectivement utilisées sont choisies par l'homme de métier
de manière à obtenir à la fois une conductibilité électrique élevée (correspondant
à une bonne résistance à la corrosion sous tension) et une limite élastique élevée.
[0010] L'amélioration des caractéristiques de fissuration est probablement due, mais c'est
là une hypothèse, au fait que la structure est mieux recristallisée (le Zr étant un
élément anti-recristallisant moins puissant que le Cr), la perte relative de résistance
à la corrosion sous tension étant compensée par le revenu final triple.
[0011] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples suivants :
Exemple 1 - Remplacement du Cr par le Zr pour des revenus bipaliers type T73.
[0012] Deux alliages, l'un conforme à la demande EP-A-0257167- alliage 1, l'autre semblable
mis à part le fait qu'on a remplacé le chrome par le zirconium -alliage 2- ont été
élaborés et transformés en bouteilles de 6 litres suivant la gamme de fabrication
ci-après :
Coulée de billettes de diamètre 165 mm
Sciage en lopins
Réchauffage des lopins
Filage inverse à chaud d'étuis
Etirage à chaud
Etirage à froid
Usinage du fond
Mise à longueur
Ogivage à chaud
Perçage du goulot et usinage
Décapage
Mise en solution
Trempe
Revenu 6h à 105°C + 15h à 170°C.
[0013] La composition pondérale (en %) de ces 2 alliages est donnée dans le tableau suivant
:

[0014] Les caractéristiques obtenues sur les bouteilles correspondantes sont les suivantes
:

[0015] Dans des conditions pour lesquelles les caractéristiques de l'éclatement sont correctes
(fissure longitudinale dans sa plus grande partie, non ramifiée, limitée à un secteur
d'angle ± 90° autour de la fissure principale, limitée vers le fond et vers le goulot
à des zones dont l'épaisseur est inférieure à 1,5 fois l'épaisseur du corps), la longueur
développée de la fissure a été remarquée comme un bon indice de l'aptitude à l'éclatement
: plus la fissure est longue, plus on se rapproche des conditions pour lesquelles
l'éclatement serait mauvais.
[0016] Les résultats présentés ci-dessus montrent que le remplacement du chrome par du zirconium
permet d'améliorer très sensiblement la qualité de l'éclatement, mais au détriment
de la résistance à la corrosion sous contrainte et, faiblement, de la résistance mécanique.
Toutefois, les deux séries de bouteilles sont adaptées à l'emploi.
[0017] Pour un type de revenu donné, en l'occurrence un revenu bipalier, la résistance mécanique
et la résistance à la corrosion sous contrainte sont liées de façon biunivoque, ce
qui fait qu'il vaut mieux parler d'une perte sur le compromis résistance mécanique/résistance
à la corrosion sous contrainte. Autrement dit, le remplacement du chrome par le zirconium
affecte négativement la résistance à la corrosion ou la résistance mécanique, selon
la durée du maintien au deuxième palier que l'on choisit.
Exemple 2 - Utilisation d'un revenu en 3 étapes.
[0018] L'exemple suivant montre le gain que l'on peut obtenir en effectuant un revenu en
trois étapes sur les bouteilles fabriquées dans l'alliage 2 selon la gamme de l'exemple
précédent.
[0019] La conductivité électrique est prise comme indicateur de la résistance à la corrosion
sous contrainte, conformément à une pratique courante. Toutes les valeurs du tableau
ci-dessous sont des moyennes de 3 valeurs individuelles.

[0020] A l'aide de ce tableau, on peut établir les points suivants :
- le revenu à 3 étapes permet d'améliorer le compromis résistance à la corrosion sous
contrainte/résistance mécanique. Entre le revenu A et le revenu C, la conductivité
augmente de manière importante, avec un léger gain de résistance mécanique. L'augmentation
de conductivité se traduit bien par une augmentation de la résistance à la corrosion
sous contrainte puisqu'on n'a pas de rupture à 60 j sous 280 MPa.
- le revenu tri-paliers avec un deuxième palier à 190°C conduit à un compromis résistance
à la corrosion sous contrainte/résistance mécanique à peine meilleur que celui obtenu
avec un revenu bipalier. Le domaine de température intéressant pour le deuxième palier
est donc limité vers le haut à 190°C.
- grâce au revenu tri-paliers, le compromis résistance à la corrosion sous contrainte/résistance
mécanique obtenu avec l'alliage 2 est équivalent à celui obtenu avec l'alliage 1 traité
avec un revenu bi-palier. On bénéficie alors pleinement de l'influence du zirconium
sur la qualité de l'éclatement, puisque la longueur moyenne des fissures est passée
de 497 mm avec l'alliage au chrome à 430 mm avec l'alliage au zirconium.
1. Utilisation d'un alliage contenant en poids %

pour la fabrication de corps creux sous pression.
2. Utilisation d'un alliage d'AI selon la revendication 1, ayant une teneur en Mg
≦ 2,0.
3. Utilisation d'un alliage d'AI selon l'une des rev. 1 ou 2, ayant une teneur en
Mg ≦ 1,95 %.
4. Utilisation d'un alliage d'AI selon l'une des revendications 1 ou 3, ayant une
teneur en Zn ≧ 6,75.
5. Utilisation d'un alliage selon l'une des revendications 1 à 4, ayant des teneurs
en Fe et Si telles que Fe - 0,12% et Fe+Si ≦ 0,25%.
6. Utilisation d'un alliage selon l'une des revendications 1 à 5, ayant une teneur
en Mn ≦ 0,10%.
7. Utilisation d'un alliage selon l'une des rev. 1 à 6 ayant une teneur en Zr comprise
entre 0,10 et 0,18.
8. Procédé de fabrication de corps creux selon l'une des rev. 1 à 7 caractérisé en
ce que le revenu final est effectué en 3 étapes :
1 ère étape : entre 105 et 120°C pendant 6 à 12 h
2ème étape : entre 170 et 190°C pendant 0,5 à 20 h
3ème étape : entre 105 et 120°C pendant 12 à 36 h.