[0001] La présente invention concerne les sectionneurs à haute tension; dans la suite, on
fera référence à un sectionneur à coupure verticale, mais il faut bien comprendre
que l'invention s'applique également à d'autres types de sectionneurs, en particulier
les sectionneurs de mise à la terre.
[0002] Un sectionneur à coupure verticale comprend notamment une lame pivotante reliée électriquement
par une première extrémité à un premier connecteur disposée au sommet d'une première
colonne isolante, ladite lame portant à sa seconde extrémité un marteau coopérant
avec une mâchoire reliée électriquement à un second connecteur disposé au sommet d'une
seconde colonne isolante.
[0003] Un tel sectionneur n'a que très peu ou pas de pouvoir de coupure.
[0004] Un but de la présente invention est de définir un sectionneur ayant un réel pouvoir
de coupure, permettant par exemple de permettre, sans destruction des contacts principaux
(mâchoire et lame), une centaine de manoeuvre d'ouverture à 450 kV et 1600 A ou quelques
manoeuvres à 730 kV et 2600 A
[0005] On connaît, par le brevet américain n° 2 897 323, un ensemble sectionneur-disjoncteur
dans lequel le sectionneur comprend une corne d'arc comportant une tige coopérant
avec une roulette. Cet appareil ne peut fonctionner lorsqu'il est placé dans un climat
humide et froid car la roulette et la tiges se recouvrent de glace. Le mouvement relatif
de la roulette et de la glace ne permet pas de casser la glace car ce mécanisme travaille
en compression. Il faut bien noter que la rupture de la glace en compression nécessite
des efforts considérables.
[0006] Un autre but de l'invention est de réaliser un sectionneur à haute tension pouvant
fonctionner dans des conditions climatiques sévères.
[0007] La plupart des sectionneurs à haute tension présentent l'inconvénient de posséder
des cornes d'arc rayonnantes électromagnétiquement, ce qui entraîne l'émission de
fréquences radio pouvant provoquer des interférences avec les émissions radio normales.
[0008] Un autre but de l'invention est de réaliser un sectionneur ne présentant d'émissions
parasites.
[0009] Un autre but de l'invention est de réaliser un sectionneur de construction économique.
[0010] Tous les buts précités sont atteints par le sectionneur à haute tension de l'invention
qui comprend une lame pivotante reliée à un premier connecteur, munie d'un marteau
de contact coopérant avec une mâchoire de contact reliée à un second connecteur et
caractérisé en ce qu'il comprend un premier doigt de contact fixé à un premier ressort
et relié électriquement audit second connecteur, un second doigt de contact fixé à
un second ressort et relié électriquement audit second connecteur, lesdits doigts
pouvant venir successivement en contact avec une corne d'arc prolongeant ledit marteau
lors d'une opération d'ouverture dudit sectionneur, lesdits second doigt et second
ressort étant disposés pour que le mouvement d'ouverture du sectionneur tende à bander
de plus en plus ledit second ressort et à faire échapper, après une course d'ouverture
donnée, ledit second doigt de la corne d'arc, les doigts étant disposés perpendiculairement
à la lame, le contact électrique entre le premier doigt et la corne d'arc se faisant,
lorsque le sectionneuir est en position fermée, à la partie inférieure de la corne
d'arc.
[0011] Dans un mode particulier de réalisation dans lequel le sectionneur est du type dans
lequel une opération d'ouverture commence par une rotation du marteau sur lui-même
qui provoque une diminution ou une annulation de la force de contact entre ledit marteau
et ladite mâchoire, ledit premier doigt et ledit premier ressort sont disposés de
manière que, lors de cette diminution ou annulation, ledit premier doigt soit en contact
avec ladite corne d'arc, ledit premier ressort assurant une pression de contact suffisante
jusqu'à ce que la corne d'arc vienne en contact avec ledit second doigt avec une force
suffisante.
[0012] De préférence, la corne d'arc est démontable et réalisée en cuivre argenté.
[0013] Les doigts de contact, les ressorts et les tiges supports des ressorts sont par exemple
réalisés en acier inoxydable.
[0014] L'invention sera bien comprise par la description donnée ci-après d'un exemple de
mise en oeuvre de l'invention, en référence au dessin annexé dans lequel:
- la figure 1 est une vue partielle en élévation d'un sectionneur à coupure verticale
selon l'invention, représenté pendant une opération d'ouverture,
- la figure 2 est une vue de côté du même sectionneur au même instant de fonctionnement
que celui de la figure 1.
- la figure 3 est une vue en élévation du même sectionneur en position fermée,
- la figure 4 est une vue de côté du même sectionneur, en position fermée,
- la figure 5 est une vue en élévation du même sectionneur, en phase d'ouverture, dans
une position intermédiaire à celle des figures 1 et 3,
- la figure 6 est une vue de côté du même sectionneur au même instant de fonctionnement
que celui de la figure 5.
[0015] Dans la figure 1, la référence 1 désigne une lame métallique pivotant dans un plan
vertical autour d'un axe 2 placé à l'extrémité d'une première colonne isolante 3 dont
seule la partie supérieure est représentée. Le mouvement de la lame est assuré par
une colonne tournante 4 munie d'un mécanisme non représenté permettant sa rotation
autour de son axe 4A. La transmission du mouvement de rotation de la colonne à la
lame 1 est assurée par une tringle 6, articulée à l'une de ses extrémités à une rotule
7 solidaire de la lame 1 et articulée à son autre extrémité par un axe 8 à un bras
9 solidaire de la colonne pivotante 4.
[0016] La lame 1 est reliée électriquement à un premier connecteur 10 par une pièce métallique
11 servant de pivot à l'axe 2.
[0017] La lame 1, qui constitue le contact mobile du sectionneur, porte, à son extrémité
opposée à l'axe 2, un marteau de contact 14, coopérant avec une mâchoire 15, qui constitue
le contact fixe du sectionneur et qui est portée par une seconde colonne isolante
16. Le marteau 14 peut porter deux protubérances opposées 14A et 14B qui permettent,
lorsque le sectionneur est en position fermée, d'obtenir, après une rotation de 90
degrés de la lame autour de son axe, un contact très serré avec les mâchoires et,
à l'inverse, de permettre un contact de force diminuée ou même annulée avant cette
rotation . Le moyen pour obtenir cette rotation n'a pas été représenté, car il est
bien connu de l'homme du métier et ne fait pas partie de la présente invention.
[0018] La mâchoire est constituée de deux rangées 15A et 15B de pièces de contact formées
chacune d'une lame recourbée et fixée à un support de mâchoire 17. Ce support est
relié électriquement à un second connecteur 18. Les références 21 et 22 désignent
des anneaux pare-effluves au potentiel du second connecteur.
[0019] Selon l'invention, le marteau 14 est prolongé par une pièce métallique, appelée corne
d'arc, référencée 25. Cette corne d'arc coopère, de la façon qui sera décrite plus
loin, avec deux contacts d'arc 31 et 41 qui sont décrits maintenant.
[0020] Le contact d'arc 31 est une pièce métallique placée à l'extrémité d'un support constitué
sous forme d'un ressort 32 ayant plusieurs spires et fixé mécaniquement au support
de mâchoire 17 au moyen d'une tige filetée 33 et d'écrous 34 et 35. Une tresse métallique
36 assure un bon contact électrique entre le contact 31 et le support de mâchoire.
Le ressort 32 est réglé pour que le contact 31 soit sensiblement horizontal lorsqu'il
n'est pas en contact avec la corne d'arc 25. Le contact d'arc 31 est disposé de manière
que, lorsque le sectionneur est en position fermée (figures 3 et 4), la corne d'arc
pousse le contact 31 vers le bas contre l'action du ressort. On note que le contact
31 est en contact avec la partie inférieure de la corne d'arc 25, donc à l'abri de
la glace. Le contact électrique est donc toujours assuré, avec une force de plusieurs
kilogrammes due au ressort 32.
[0021] Le contact d'arc 41 est une pièce métallique placée à l'extrémité d'un support constitué
sous forme d'un ressort 42 ayant plusieurs spires et fixé mécaniquement au support
de mâchoire 17 au moyen d'une tige filetée 43 et d'écrous 44 et 45. Une tresse métallique
46 assure un bon contact électrique entre le contact 41 et le support de mâchoire.
Le ressort 42 est réglé pour que le contact 41 soit sensiblement horizontal lorsqu'il
n'est pas en contact avec la corne d'arc 25. Le contact d'arc 41 est disposé de manière
que, lorsque le sectionneur est en position fermée (figures 3 et 4), il se trouve
au-dessus de la corne d'arc et sans contact avec cette dernière.
[0022] Les contacts 31 et 41 sont placés de manière décalée l'un par rapport à l'autre,
en suivant la direction de la corne d'arc.
[0023] Le fonctionnement du sectionneur est le suivant:
1. Opération d'ouverture
[0024] En position fermée (figures 3 et 4), le courant passe dans le connecteur en suivant
le chemin passant par le connecteur 18, la mâchoire 15, le marteau 14, la lame 1,
le pivot 11 et le connecteur 10. Le contacteur en s'ouvrant commence par effectuer
un rotation de 90 degrés, ce qui sépare le marteau des doigts de contact; le courant
est dérivé sur la corne d'arc 25 qui est en contact avec le doigt de contact 31 mis
en pression par le ressort 32 (figure 6). Le ressort 32 permet d'exercer une force
de contact de 40 N environ, ce qui est suffisant pour assurer le passage du courant.
Comme on l'a expliqué, le contact électrique entre les pièces 31 et 25 est toujours
assuré car il se fait à la partie inférieure de la corne d'arc 25, donc à l'abri de
la glace. Lors de la rotation du marteau, le contact 32 arrache la glace qui peut
se trouver sur la partie latérale de la corne d'arc, et ceci d'autant plus facilement
que le contact 32 travaille non pas en compression, mais au cisaillement. Le contact
électrique reste assuré entre les éléments 32 et 25 tant qu'ils restent en contact
mécanique.
[0025] Après avoir fini sa rotation, le marteau 14 commence sa levée. La corne 14, restant
en contact avec le doigt 31 grâce à l'action du ressort 32, vient au contact du doigt
41. Le contact entre la corne 25 et le doigt 41 se fait sur la partie inférieure du
doigt qui est donc relativement protégé de la glace.
[0026] En continuant sa levée, la corne d'arc 25 quitte le doigt 31, mais le passage du
courant reste assuré par le doigt 41. Le doigt 41 est entraîné par la corne d'arc
dans sa course (figure 2), en bandant de plus en plus le ressort 42.; puis, le doigt
41 échappe à la corne 25. Cette action d'échappement est rapide car le ressort à été
fortement bandé.
[0027] Il en résulte que l'arc de coupure est rapidement éteint puisqu'une distance d'isolement
suffisante est obtenue très rapidement. Il n'y a pas de risque de réamorçage et l'usure
des pièces est limitée.
[0028] Avantageusement, la corne d'arc, réalisée en cuivre argenté, est démontable, de manière
à pouvoir être aisément remplacée.
[0029] Les doigts de contact 31 et 41, les ressorts 32 et 42 et les tiges 33 et 43 supports
des ressorts sont de préférence en acier inoxydable.
[0030] L'orientation des doigts 31 et 41, dans des plans sensiblement perpendiculaires au
plan de déplacement de la lame de coupure, permet, pour les tensions supérieures à
230 kV, de diriger les effluves magnétiques vers les anneaux pare-effluves 21 et 22,
ce qui réduit les risques de perturbations radio.
Opération de fermeture
[0031] Les opérations précédentes sont effectuées en sens inverse; au cours de la descente
de la lame 1, la corne d'arc vient au contact du doigt 41; puis ce dernier échappe
à la corne d'arc alors que celle-ci est déjà au contact du doigt 31. La rotation du
marteau permet le raclement du doigt 32 par la corne 25, ce qui assure un bon contact
électrique pour une manoeuvre ultérieure d'ouverture.
[0032] L'invention s'applique aux sectionneurs à haute tension.
1. Sectionneur comprenant une lame pivotante reliée à un premier connecteur, munie d'un
marteau de contact coopérant avec une mâchoire de contact reliée à un second connecteur,
caractérisé en ce qu'il comprend un premier doigt de contact (31) fixé à un premier
ressort (32) et relié électriquement audit second connecteur, un second doigt de contact
(41) fixé à un second ressort (42) et relié électriquement audit second connecteur,
lesdits doigts pouvant venir successivement en contact avec une corne d'arc (25) prolongeant
ledit marteau (14) lors d'une opération d'ouverture dudit sectionneur, lesdits second
doigt et second ressort étant disposés pour que le mouvement d'ouverture du sectionneur
tende à bander de plus en plus ledit second ressort et à faire échapper, après une
course d'ouverture donnée, ledit second doigt de la corne d'arc, les doigts (31, 41)
étant disposés perpendiculairement à la lame, le contact électrique entre le premier
doigt (31) et la corne d'arc (25) se faisant, lorsque le sectionneur est en position
fermée, à la partie inférieure de la corne d'arc (25).
2. Sectionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce que, le sectionneur étant
du type dans lequel une opération d'ouverture commence par une rotation du marteau
(14) sur lui-même qui provoque une diminution ou une annulation de la force de contact
entre ledit marteau et ladite mâchoire (15), ledit premier doigt (31) et ledit premier
ressort (32) sont disposés de manière que, lors de cette diminution ou annulation,
ledit premier doigt (31) soit en contact avec ladite corne d'arc (25), ledit premier
ressort (32) assurant une pression de contact suffisante jusqu'à ce que la corne d'arc
vienne en contact avec ledit second doigt (41) avec une force suffisante.
3. Sectionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la corne d'arc (25) est
démontable.
4. Sectionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la corne d'arc (25) est
réalisée en cuivre argenté.
5. Sectionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce que les doigts de contact
(31,41), les ressorts (32, 42) et les tiges (33, 43) supports des ressorts sont réalisés
en acier inoxydable.