[0001] L'invention concerne un procédé de formation sélective et de croissance différentielle
d'une nouvelle phase solide par voie électrochimique.
[0002] La présente invention s'applique à une multiplicité de cellules dans lesquelles on
procède à la formation et au développement c'est-à-dire à la croissance d'une phase
solide par voie électrochimique. Elle s'applique en particulier aux dispositifs dans
lesquels la formation et le développement d'une telle phase solide par voie électrochimique
sont utilisées pour moduler une densité optique par réflexion ou par transmission,
ou sont conjuguées à la formation et au développement d'une autre espèce utilisée
pour une telle modulation. Elle s'applique notamment à des dispositifs tels que les
écrans d'affichage plats et plus particulièrement aux dispositifs d'affichage dits
écrans matriciels, c'est-à-dire comprenant une matrice régulière de points-image permettant
la représentation de caractères alphanumériques, de graphismes, d'images fixes, d'images
animées (lorsque les fréquences de renouvellement d'images les autorisent), etc.
[0003] On sait que de multiples efforts ont été entrepris pour développer des écrans plats
matriciels de toutes dimensions allant d'écrans à faible teneur en information à des
écrans à très haute teneur en information pour une multiplicité d'applications, tels
que par exemple des écrans d'ordinateurs de bureau, des écrans d'ordinateurs portables,
des petits afficheurs présentant une à quelques lignes de caractères alphanumériques
pour calculatrices, traducteurs et autres dispositifs de poche ainsi que pour appareils
de bureau, appareils électroménagers, étiquettes de supermarché, des écrans publicitaires,
des grands écrans pour représentation à grande échelle d'informations de sortie d'ordinateur,
des grands écrans de téléconférence, des écrans de télévision et de télévision à haute
définition.
[0004] La teneur en information ou capacité de représentation d'information d'un écran d'affichage
peut se caractériser en première approximation par son nombre de points-image ("pixels").
Celui-ci est par exemple de l'ordre du millier à quelques dizaines de milliers pour
un afficheur bas de gamme pour représentation de caractères alphanumériques, de 300
000 pour un écran d'ordinateur en noir et blanc et 900 000 pour un écran en couleurs,
de 1 500 000 pour un écran de télévision en couleurs et de 4 millions pour un écran
de télévision haute définition (TVHD). Chaque point-image d'un écran doit pouvoir
être adressé individuellement pour être porté à la densité optique ou à la luminance
qui est celle du point considéré à un instant donné dans l'image représentée. Mais
avec des nombres de points-image tels qu'indiqués plus haut pour les écrans matriciels,
l'adressage direct, c'est-à-dire la commande directe individuelle de chacun de ces
points-image est impraticable, tant en ce qui concerne la fabrication de l'afficheur
qui exigerait un conducteur de liaison et un circuit de commande par point-image qu'en
ce qui concerne son coût. Seul est utilisable un adressage multiplexé faisant intervenir
un nombre restreint de commandes et de conducteurs de liaison.
[0005] La méthode d'adressage multiplexé la plus courante d'un écran matriciel nécessite
que dans une matrice de m x p points-image, les cellules élémentaires génératrices
de ces points-image soient placées aux intersections de m lignes conductrices et p
colonnes conductrices, de façon à pouvoir les commander avec seulement m + p circuits
de commande actionnant chacun une ligne ou une colonne.
[0006] Rappelons que la cellule génératrice élémentaire d'un point-image comprend au moins
une première électrode et une seconde électrode dont l'une au moins est transparente
dans un afficheur fonctionnant par réflexion, et dont les deux sont transparentes
dans un afficheur fonctionnant par transmission. Une tension électrique ou une variation
de tension appropriée appliquée aux électrodes permet de modifier la densité optique
du point-image et de moduler la lumière qu'il réfléchit ou transmet. Pour permettre
l'adressage matriciel, un écran matriciel est constitué par une matrice de points-image
dont les cellules génératrices élémentaires sont situées à l'intersection de deux
réseaux orthogonaux de conducteurs électriques : un réseau de m lignes parallèles
entre elles dont chacune connecte entre elles toutes les premières électrodes des
cellules élémentaires situées sur cette ligne, et un réseau de p colonnes parallèles
entre elles dont chacune connecte entre elles toutes les secondes électrodes des cellules
élémentaires situées sur cette colonne. Les m x p points-image sont adressés et commandés
par l'intermédiaire de m + p circuits de commande actionnant chacun une ligne ou une
colonne et lui appliquant un profil particulier de tension en fonction du temps. La
méthode d'adressage matriciel multiplexé la plus courante consiste à balayer l'écran
ligne après ligne, en appliquant entre la ligne considérée et chacune des colonnes
simultanément une différence de potentiel appropriée produisant l'écriture des seuls
points-image sélectionnés situés sur cette ligne ; le balayage de l'écran recommence
ensuite de la même manière, soit pour maintenir le contraste, compenser des pertes,
etc, soit pour changer d'image. D'autres méthodes existent, qui font appel à des schémas
plus complexes d'application de tensions aux lignes et aux colonnes.
[0007] On appellera points-image sélectionnés, les points-image qui constituent l'image
qu'on se propose de représenter sur l'écran.
[0008] Cette structure de l'écran matriciel comportant la réduction du nombre des circuits
de commande à sensiblement deux fois la racine carrée du nombre de points-image n'est
cependant pas capable de permettre l'adressage matriciel multiplexé ou ne le permet
qu'avec des défauts (faible contraste, faible angle de vue, diaphotie, etc) si le
phénomène électro-optique générateur d'image ne présente pas ou ne présente qu'altérées
certaines caractéristiques particulières.
[0009] Une première caractéristique indispensable à l'adressage matriciel est que le phénomène
électro-optique générateur d'image (c'est-à-dire générateur de luminance, de densité
optique) possède un seuil défini de tension d'écriture, c'est-à-dire présente un seuil
de tension en-dessous duquel un point-image ne s'écrit pas : en l'absence d'un tel
seuil, on ne peut pas écrire sélectivement les seuls points-image sélectionnés de
la matrice. Une autre caractéristique nécessaire est que ce seuil de tension d'écriture
soit voisin de la tension effective d'écriture : comme par l'intermédiaire des conducteurs
communs de lignes et colonnes les points-image non sélectionnés se trouvent également
soumis à des tensions parasites, ils peuvent, si le seuil est trop bas ou mal défini,
s'écrire aussi partiellement (diaphotie) et le contraste se trouve dégradé. D'autres
caractéristiques sont, sinon indispensables, du moins nécessaires pour conférer à
l'image représentée des qualités suffisantes de contraste, de largeur d'angle de vision,
etc. Par exemple, l'existence d'une mémoire du point-image permet de maintenir la
luminance ou la densité optique des points-image écrits pendant la durée de balayage
d'une image, alors qu'en l'absence d'une telle mémoire, elles ne sont maintenues que
pendant la durée d'adressage d'une ligne et le contraste se trouve divisé par le nombre
de lignes. Les problèmes de l'adressabilité matricielle ont été étudiés et analysés
par de très nombreux auteurs, par exemple Tannas (Flat Panel Displays and CRTs, Van
Nostrand Reinhold Co, N.Y., 1985, p 106).
[0010] Ces caractéristiques nécessaires ou souhaitables du phénomène électro-optique peuvent
exister intrinsèquement à des degrés divers et différents dans les diverses techniques
et technologies d'écran plat : cristaux liquides, plasma, couches minces électroluminescentes,
diodes électroluminescentes, etc. Les caractéristiques intrinsèques limitent ou pénalisent
souvent les applications des écrans matriciels. Dans le cas par exemple des cristaux
liquides nématiques dont les applications à l'affichage sont parmi les plus importantes,
le seuil d'écriture est mal défini et il n'existe pas de mémoire ; en outre, la nécessité
d'opérer entre polariseur et analyseur pénalise déjà à l'origine le contraste et l'amplitude
de l'angle de vision. Il en résulte, pour les écrans matriciels utilisant les cristaux
liquides nématiques, un contraste médiocre qui se dégrade quand le nombre de lignes
de l'écran croît et dès que l'angle de vision s'écarte de la normale.
[0011] Afin de remédier à une adressabilité matricielle intrinsèque insuffisante des cristaux
liquides nématiques, des moyens considérables ont été et sont encore consacrés à développer
des matrices dites actives, lesquelles, associées à la matrice de points-image, confèrent
indirectement à ces derniers les caractéristiques souhaitées. De nombreuses variantes
de ces matrices actives existent ; la plus courante associe à chaque point-image un
transistor en couche mince (TFT) et un condensateur qui agissent comme seuil et mémoire
de substitution et ainsi permettent d'améliorer le contraste, la vitesse et l'angle
de vision des écrans matriciels. Mais le coût des écrans à matrice active est très
élevé et il paraît extrêmement difficile de surmonter le problème de la fabrication
industrielle avec un rendement acceptable d'une matrice active présentant un pourcentage
de transistors défectueux presque nul, surtout lorsque les dimensions de l'écran augmentent.
En effet, l'oeil ne tolère qu'un pourcentage très faible de points-image défectueux.
Les plus grands écrans à matrice active commercialisés ne dépassent pas 10 pouces
en diagonale pour l'application aux ordinateurs et 2 à 5 pouces pour la télévision.
[0012] Parmi les différentes techniques de modulation de la lumière, les procédés électrochimiques
ou électrochromiques utilisent le changement réversible de couleur et/ou de densité
optique obtenu par oxydo-réduction électrochimique d'un matériau dit électrochrome
dont la forme oxydée et la forme réduite, qui forment un couple redox réversible,
sont de couleurs et/ou de densités optiques différentes. On connaît un nombre considérable
de solides électrochromes qui sont généralement des solides insolubles dans les deux
états d'oxydation entre lesquels ils changent de couleurs. On peut citer par exemple
parmi les solides inorganiques, WO₃, MoO₃, V₂O₅, Nb₂O₅
, IrO
x, etc (une liste extensive en est donnée par exemple dans le document US-A-3 704 057).
Le changement d'état du solide le plus utilisé, WO₃, incolore, est sa réduction en
un solide bleu de la forme M
xWO₃ qui s'obtient par insertion électrochimique de cations alcalins, par exemple Li⁺,
ou de protons, dans le réseau de WO₃. Des solides inorganiques, tels que la diphtalocyanine
de lutécium ont un comportement similaire. D'autres solides, tels que IrO
x ou le Bleu de Prusse passent de l'état incolore à un état coloré par oxydation anodique
qui s'accompagne de l'injection de protons dans le réseau du premier solide et de
cations K⁺ dans le réseau du second. Une classe particulièrement intéressante est
celles des polymères conducteurs, électroactifs ou redox : polyaniline, polyacétyline,
polypyrrole, polythiophène, etc qui changent d'état également par oxydation-réduction
avec insertion-désinsertion de dopants dans le polymère (Kaneto et al, J. Appl. Phys.,
61(3), 1 Feb 1987). Une autre classe est celle des couples ion métallique-métal où
la densité optique est obtenue par électrocristallisation d'un métal, par exemple
de l'argent (J. DUCHENE et al, IEEE Traductions on Electron Devices, vol RD-26, N°8,
Août 1986, p 1263).
[0013] La cellule élémentaire d'un dispositif d'affichage électrochromique ou électrochimique
comporte généralement une électrode frontale transparente déposée sur une plaque transparente
de verre ou de matière plastique, au contact de laquelle se trouve un matériau électrochrome
sous forme de couche solide dans ses deux états, ou sous forme solide dans un de ses
états et dissoute dans l'autre, etc, un intervalle rempli d'électrolyte, une seconde
électrode ou contre-électrode (également transparente si le dispositif fonctionne
par transmission) et des conducteurs de connexion de chaque électrode à l'électronique
de commande extérieure à la cellule. Elle comporte aussi un second couple rédox présent
à la contre-électrode qui subit la réaction électrochimique conjuguée de celle qui
se produit à l'électrode de travail : réduction cathodique conjuguée à une oxydation
anodique, et vice-versa. Ce second couple rédox peut contribuer dans certaines réalisations
à la réaction chromogène qui se produit à l'électrode de travail. Par exemple, Habib
et al. (J.Appl. Electrochemistry, 21, (1991), 203-207) décrit une cellule d'affichage
électrochromique qui présente deux couples ayant chacun des propriétés électrochromes
qui s'additionnent : le trioxyde de tungstène et le bleu de Prusse. Par passage du
courant électrique dans la cellule dans un sens (sens de l'écriture de la cellule
et du point-image généré par elle, c'est-à-dire sens de l'augmentation de la densité
optique et/ou de la coloration), le matériau électrochrome passe de l'état à faible
densité optique et/ou faible coloration à un état à plus forte densité optique et/ou
plus forte coloration. Par passage du courant électrique dans le sens opposé (sens
de l'effacement de la cellule et du point-image généré par elle), le matériau électrochrome
subit la transformation inverse.
[0014] Les procédés électrochromiques de modulation de la lumière présentent un ensemble
de caractéristiques remarquables pour de nombreuses applications : faible tension
de commande, au maximum de quelques Volts, qui autorise l'emploi d'électroniques de
commande et d'adressage de faible coût ; faible consommation d'énergie ; mémoire en
circuit ouvert ; intervalle entre électrode et contre-électrode relativement peu critique.
Ils présentent en outre des caractéristiques additionnelles particulièrement intéressantes
pour des dispositifs d'affichage : contraste très élevé, même en vision latérale sous
un angle élevé ; visibilité excellente par réflexion dans des conditions de forte
illumination telle qu'à l'extérieur par fort ensoleillement ; échelle de gris étendue
; important domaine de températures de fonctionnement, s'étendant souvent à de basses
températures. En outre, la faible consommation d'énergie autorise des applications
où un fonctionnement autonome (sur piles ou accumulateurs) est requis.
[0015] Mais les procédés électrochromiques connus, qui soulèvent périodiquement un grand
intérêt, n'ont cependant pas donné lieu à des réalisations industrielles dans le domaine
des écrans matriciels. Seuls ont pu être envisagés des écrans s'accommodant de l'adressage
direct des points-image, tels que les afficheurs numériques à sept segments, ou encore
des applications hors affichage telles que les vitrages à obscurcissement contrôlé.
En effet, il n'est pas apparu possible de conférer à ces procédés les caractéristiques
intrinsèques permettant la réalisation et la commande d'écrans matriciels.
[0016] Les afficheurs électrochromiques ou électrochimiques ont en effet des contraintes
spécifiques additionnelles en ce qui concerne l'adressabilité matricielle : non seulement
ils devraient posséder un seuil de tension d'écriture bien défini, aussi proche que
possible de la tension effective d'écriture, mais encore le point-image devrait aussi
posséder une mémoire en circuit couplé (appelée par divers auteurs "mémoire en court-circuit"),
c'est-à-dire une mémoire sous charge évitant aux points-image écrits de se décharger
partiellement dans les points-image non écrits auxquels ils se trouvent nécessairement
couplés électriquement par l'intermédiaire des conducteurs lignes et colonnes communs
de la matrice. En effet, une fois la source de tension éliminée, les points-image
écrits présentent une différence de potentiel ou force électromotrice que ne présentent
pas les points-image non écrits, et ils tendent à s'y décharger jusqu'à équilibre,
les écrivant partiellement tout en perdant une partie de leur charge d'écriture ;
les points-image sélectionnés et non sélectionnés présentent alors une densité optique
voisine et le contraste devient inacceptablement bas. Une telle mémoire en circuit
couplé est fondamentalement différente de la mémoire en circuit ouvert que presque
tous les afficheurs électrochromiques ou électrochimiques possèdent. L'absence d'une
telle mémoire sous charge ne permet de maintenir pratiquement aucun contraste sur
un écran matriciel électrochromique même s'il existe un seuil de tension d'écriture
permettant d'écrire sélectivement les points-image sélectionnés. Pour maintenir le
contraste d' un écran matriciel, Arellano et al (SID 78 Digest, p22) font décharger
sélectivement les points-image écrits à travers les circuits de commande qui présentent
uen impédance faible comparé à celles des points-image non-écrits, mais doivent évidemment
recharger en permanence les points-image sélectionnés, à la fréquence de 33Hz, ce
qui entraîne une consommation considérable d'énergie électrique.
[0017] Aucun procédé électrochromique connu ne présente à ce jour l'ensemble de ces deux
caractéristiques, notamment la seconde, et même la première n'a été obtenue que rarement,
par exemple par WARSZAWSKI (document FR-A-2 669 121), Arellano (cité), Schoot et al
(Appl. Phys. Letters, Vol.23, N° 2, 15 juillet 1973) indiquent des forces électromotrices
que les deux derniers auteurs considèrent comme un seuil utilisable pour l'adressage
matriciel. En outre, les vitesses d'écriture et d'effacement d'une cellule électrochromique
sont le plus souvent lentes, de l'ordre d'une dizaine de millisecondes au minimum
pour obtenir un bon contraste (certains procédés électrochromiques exigeant même quelques
centaines de millisecondes et même plusieurs secondes). Il en résulte que même si
ces deux caractéristiques étaient obtenues, l'écriture d'un écran matriciel électrochromique
selon la procédure classique utilisée pour des écrans matriciels, c'est-à-dire ligne
après ligne, serait très lente l'écriture d'un écran durerait le temps d'écriture
d'une cellule multiplié par le nombre de lignes de l'écran ; en outre elle présenterait
un aspect caractéristique de "rideau" en cours d'abaissement progressif. Pour les
applications parmi les plus intéressantes de l'écran matriciel, ces limitations de
vitesse (interdisant notamment la représentation d'images animées) et d'aspect seraient
rédhibitoires.
[0018] Les problèmes et limitations des procédés d'affichage électrochromiques et électrochimiques
ont été décrits et analysés par de nombreux auteurs, par exemple Tetsu Oi (Ann. Rev.
Mater. Sci., 1986, 16, pp. 185 à 201) qui conclut que l'adressabilité matricielle
intrinsèque est empêchée par la nature même du phénomène électrochromique. Pour cet
auteur et de nombreux autres, le fonctionnement d'un écran matriciel électrochromique
ne peut être résolu que par l'emploi d'une matrice active, ce qui réintroduirait les
problèmes de complexité, de rendement de fabrication et de coût entrainés par les
matrices actives.
[0019] Un premier objet de la présente invention est, pour un système comprenant une multiplicité
de cellules d'électrolyse, un procédé de formation sélective et de croissance différentielle
par voie électrochimique d'une nouvelle phase solide dans chaque cellule d'une fraction
sélectionnée de cette multiplicité de cellules.
[0020] Un second objet est un procédé d'adressage matriciel multiplexé pour écrans matriciels
électrochromiques et électrochimiques permettant de résoudre les problèmes rencontrés
dans l'art antérieur sans faire appel à une matrice active, et permettant de faire
fonctionner de tels écrans avec des propriétés nouvelles de vitesse et de contraste.
[0021] Un autre objet de la présente invention est, pour un système comprenant une multiplicité
de cellules d'électrolyse dont les électrodes sont couplées électriquement entre elles
par un réseau de conducteurs électriques tels qu'ils permettent de commander n'importe
quelle cellule particulière, un procédé de sensibilisation sélective et différentielle
des cellules permettant d'induire par voie électrochimique le développement sélectif
et différentiel c'est-à-dire la croissance sélective et différentielle d'une nouvelle
phase solide dans une configuration choisie des cellules à l'exclusion des autres.
[0022] Un autre objet de la présente invention est, pour un système comprenant une multiplicité
de cellules d'électrolyse, un procédé de croissance différentielle rapide d'une nouvelle
phase solide dans une configuration choisie de cellules sensibilisées à l'exclusion
des autres.
[0023] Un autre objet de la présente invention est, pour un système comprenant une multiplicité
de cellules d'électrolyse, un procédé de maintien différentiel assisté de la nouvelle
phase solide développée maintenant cette phase dans une configuration choisie de cellules
à l'exclusion des autres.
[0024] Un autre objet est un procédé d'adressage et d'écriture d'un écran d'affichage matriciel
électrochimique ou électrochromique ne nécessitant pas de matrice active, comportant
le développement d'un seuil d'écriture permettant la discrimination entre points-image
sélectionnés et points-image non sélectionnés, d'une mémoire en circuit couplé des
points-image écrits évitant la décharge partielle de ces derniers dans les points-image
non écrits et la perte de contraste résultante, ainsi que le maintien assisté différentiel
des seuls points-image écrits.
[0025] Un autre objet est un procédé d'adressage et d'écriture rapides d'un écran d'affichage
matriciel électrochromique ou électrochimique ne nécessitant pas de matrice active,
permettant d'écrire l'écran en un seul temps selon une image comportant une échelle
de gris, de maintenir l'image affichée sans scintillement pendant toute la durée d'affichage
prévue, et d'effacer l'écran en un seul temps pour changer l'information affichée,
procédé permettant des fréquences élevées de renouvellement d'image autorisant leur
animation.
[0026] A cet effet, l'invention propose un procédé de formation sélective et de croissance
différentielle d'une nouvelle phase solide dans une fraction choisie des cellules
d'un système comprenant une multiplicité de cellules d'électrolyse, dans chacune desquelles
une des réactions électrochimiques produites par le passage d'un courant électrique
dans un des sens implique la formation de ladite nouvelle phase, dans lequel :
1) on applique, aux cellules sélectionnées, une impulsion de tension dite impulsion
de sensibilisation supérieure au seuil de tension d'électrolyse,
2) et ultérieurement, on applique une même tension d'électrolyse à l'ensemble des
cellules sensibilisées et non sensibilisées ; le procédé permettant la formation et
la croissance de la nouvelle phase dans les seules cellules sélectionnées dans le
système et inversement, l'absence de formation et de développement de la nouvelle
phase dans les cellules non sélectionnées dans le système.
[0027] Ce procédé présente également les caractéristiques suivantes optionnellement, seules
ou en combinaison : on applique la tension d'électrolyse progressivement selon une
rampe croissante préférentiellement linéaire ; on module la tension de l'impulsion
de sensibilisation pour obtenir une croissance différentielle de la nouvelle phase
d'une cellule à l'autre ; la réaction électrochimique comprenant la formation d'une
nouvelle phase est l'électrocristallisation d'un métal ou d'un alliage par réduction
cathodique d'ions en solution ; on effectue l'électrocristallisation du métal ou de
l'alliage sur une électrode semi-conductrice, notamment une électrode d'oxyde d'étain
(TO) ou d'oxyde mixte d'étain et d'indium (ITO) en couche mince transparente; la nouvelle
phase électrocristallisée est du bismuth ou du cuivre ou un alliage de bismuth ou
de cuivre.
[0028] L'invention propose encore un procédé d'adressage matriciel multiplexé d'un écran
d'affichage électrochromique ou électrochimique comprenant une matrice de cellules
élémentaires génératrices de points-image placées aux intersections de deux réseaux
orthogonaux de conducteurs électriques, caractérisé en ce qu'il comporte la succession
des étapes suivantes :
1°) on procède, par passage du courant dans le sens d'écriture d'un point-image, au
développement d'une réaction électrochimique impliquant la formation d'une nouvelle
phase solide, la formation et la croissance d'une telle phase solide étant utilisées
pour moduler la densité optique par réflexion ou transmission ou sont conjuguées à
la formation et la croissance d'une autre espèce utilisée pour une telle modulation
;
2°) on réalise la séquence des phases d'un cycle complet d'écriture d'une image, de
maintien de ladite image ainsi affichée et d'effacement de ladite image par la succession
des phases suivantes :
a) phase de sensibilisation multiplexée de l'écran
- on réalise l'adressage des lignes l'une après l'autre ;
- Alors que cette ligne est adressée, on applique une impulsion de tension dite de sensibilisation
entre ladite ligne et les colonnes définissant à l'intersection avec ladite ligne
les points-image de ladite image, on applique aux autres colonnes par rapport à ladite
ligne une tension inférieure au seuil d'écriture, préférentiellement une tension nulle
ou la mise en circuit ouvert desdites colonnes ;
- on procède ensuite de même avec la ligne suivante et ainsi de suite jusqu'à la dernière
ligne ;
on forme ainsi sur l'ensemble de l'écran une "image latente" en un temps égal
à la durée de l'impulsion de sensibilisation multiplié par le nombre de lignes ;
b) phase d'écriture de l'image
on "révèle" l'image "latente" en appliquant une tension d'écriture entre les lignes
toutes connectées en parallèle électrique et les colonnes toutes connectées en parallèle
électrique jusqu'à l'obtention du contraste voulu par rapport au reste de l'écran
;
c) phase de maintien de l'image
on maintient l'image écrite pendant la durée d'affichage ;
d) phase d'effacement de l'image
on efface l'image écrite en appliquant une tension d'effacement et/ou en réalisant
un court-circuit entre les lignes toutes connectées en parallèle électrique et les
colonnes toutes connectées en parallèle électrique ;
e) phase éventuelle de restandardisation de l'écran
on réalise la restandardisation de l'écran en mettant en court-circuit les lignes
toutes connectées en parallèle électrique avec les colonnes toutes connectées en parallèle
électrique.
[0029] Selon d'autres caractéristiques de l'invention qui résultent de ce qui suit, ces
procédés présentent également les caractéristiques suivantes, optionnellement, seules
ou en combinaison : le processus électrochimique générateur de densité optique est
l'électrocristallisation d'un métal ou alliage par réduction cathodique d'ions en
solution, notamment l'électrocristallisation de bismuth ou d'un alliage de bismuth
ou de cuivre ou d'un alliage de cuivre ; le processus électrochimique générateur de
densité optique est l'électrocristallisation d'un métal ou alliage par réduction cathodique
d'ions en solution sur une électrode vitreuse ou amorphe notamment l'oxyde d'étain
(TO), l'oxyde d'indium, l'oxyde mixte d'indium et d'étain (ITO) ; on module la tension
de l'impulsion de sensibilisation d'un point-image selon le niveau de gris ou de noir
que doit présenter le point-image considéré ; on choisit les couples redox impliqués
dans les réactions électrochimiques des cellules de manière à présenter une différence
de leurs potentiels redox, de sorte que les cellules présentent une force électromotrice
quand les points-image qu'elles génèrent sont écrits ; on compense tout affaiblissement
de la charge d'écriture des points-image écrits pendant la période de maintien de
l'information affichée par application entre les lignes toutes connectées en parallèle
électrique et les colonnes toutes connectées en parallèle électrique, soit d'impulsions
de tension commandées par la différence entre la tension entre les deux réseaux de
conducteurs électriques et une tension de référence, soit d'une tension continue égale
à une tension de référence, la tension de référence étant égale à la force électromotrice
des cellules écrites avant toute perte ; on maintient l'image écrite pendant la durée
d'affichage soit par sa mémoire intrinsèque, soit en appliquant entre les colonnes
toutes connectées en parallèle électrique et les lignes toutes connectées en parallèle
électrique des impulsions de tension commandées par la différence entre la tension
mesurée entre lignes et colonnes et une tension de référence correspondant au noir
de l'image ; on répartit la tension de l'impulsion de sensibilisation en une composante
ligne V
ligne et une composante colonne V
col par rapport à la tension des lignes déjà adressées prises comme référence, telles
que V
ligne et V
col soient chacune inférieure au seuil d'écriture tandis que la somme V
ligne + V
col soit supérieure à ce seuil et en ce qu'on applique une tension V
col aux colonnes sélectionnées et une tension nulle aux colonnes non sélectionnées.
[0030] Dans la présente invention, les expressions "une nouvelle phase solide" et "une des
réactions électrochimiques" ont été utilisées, mais l'invention inclue également le
cas où plusieurs nouvelles phases solides sont formées simultanément et le cas où
les deux réactions électrochimiques conjuguées sont concernées lors du passage du
courant électrique dans un des deux sens.
[0031] Les autres caractéristiques de l'invention seront bien comprises gràce à la description
qui suivra en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est un exemple particulier d'une représentation schématique d'un écran
électrochimique ou électrochromique matriciel multiplexé de 35 points-image (7 lignes
et 5 colonnes) selon l'invention ;
- la figure 2 qui représente un exemple de schéma d'adressage matriciel multiplexé d'un
écran électrochimique ou électrochromique de 35 points-image (7 lignes et 5 colonnes)
selon l'invention sous forme d'un chronogramme.
[0032] On convient dans le texte des définitions suivantes :
- "Cellule ou cellule électrochimique ou cellule d'électrolyse" : un dispositif électrochimique élémentaire comportant deux électrodes électroniquement
conductrices séparées par au moins un électrolyte, dans lequel le passage du courant
électrique dans un sens développe des réactions électrochimiques conjuguées aux interfaces
électrode-électrolyte et le passage dans le sens oppose développe les réactions conjuguées
inverses ;
- "Electrolyse" :le développement des réactions électrochimiques dans le sens impliquant la formation
et la croissance de la nouvelle phase solide ;
- "Nouvelle phase solide" : une phase solide qui n'existait pas à un stade antérieur, avant le passage du
courant électrique dans un des sens, y compris une phase ayant des caractéristiques
cristallographiques ou morphologiques ou de composition au moins partiellement différentes
de celles des phases qui existaient avant le passage du courant électrique dans ledit
sens, et qui se forme et se développe (croît en masse et volume) par passage du courant
électrique dans ledit sens ;
- "Cellule écrite " : une cellule d'électrolyse dans laquelle une nouvelle phase solide a été par voie
électrochimique formée et développée en masse et volume jusqu'à l'équivalent d'une
charge électrique donnée qu'on appellera charge d'écriture ; par cellule non écrite
une cellule où la nouvelle phase solide n'a pas été formée ;
- "Tension d'électrolyse" : une tension permettant le développement des réactions électrochimiques incluant
la croissance de la nouvelle phase solide, celle-ci étant déjà formée ;
- "Tension minimale d'électrolyse" : la tension minimale nécessaire au développement des réactions électrochimiques
incluant la croissance de la nouvelle phase, celle-ci étant déjà formée ;
- "Force électromotrice (f.e.m.) de la cellule écrite" : la tension présentée par la cellule après retrait de la source de tension d'électrolyse
; on remarque que dans le cas où les réactions électrochimiques impliquées sont thermodynamiquement
réversibles une fois la nouvelle phase formée, la valeur de la force électromotrice
est égale à la tension minimale d'électrolyse une fois la nouvelle phase formée ;
elle est plus petite si l'une et/ou l'autre des réactions électrochimiques est thermodynamiquement
irréversible ;
- "Seuil de tension d'électrolyse" : la tension minimale nécessaire au développement des réactions électrochimiques
incluant la formation de la nouvelle phase à partir d'un état où elle n'existait pas
encore ;
- "Seuil de tension d'écriture" : le seuil de tension d'électrolyse lorsque la cellule est génératrice d'un point-image
dans un écran d'affichage électrochromique ;
- "Nucléation d'une nouvelle phase" : la formation initiale de noyaux ou de germes de cette nouvelle phase, quel que
soit le mécanisme de cette formation et les structure, texture et localisation de
ces noyaux ou germes, dès lors que ces noyaux ou germes sont susceptibles de croissance
par passage du courant électrique dans le sens ayant donné lieu à la formation de
ces noyaux ou germes ;
- "Surtension de nucléation d'une nouvelle phase" : la surtension nécéssitée par la nucléation électrochimique de cette nouvelle phase
; l'invention est particulièrement adaptée dans le cas où la surtension de nucléation
est substantielle ou significative comme il ressort par exemple des documents : Industrial
Electrochemistry, Derek Fletcher, 1982, Chapman, NY, et Modern Aspects of Electrochemistry,
vol.3, BOCKRIS and CONWAY ;
- "Impulsion de sensibilisation" : une impulsion de tension supérieure au seuil de tension d'électrolyse, capable
d'induire la croissance d'une nouvelle phase par application d'une tension d'électrolyse
;
- "Cellule sensibilisée" : une cellule à laquelle a été appliquée une impulsion de sensibilisation ;
- "Mémoire en circuit couplé" : 1) la conservation de la charge électrique d'une (ou plusieurs) cellule(s) écrite(s)
lorsque celle(s)-ci est (sont) couplée(s) en parallèle électrique avec une (ou plusieurs)
cellule(s) non écrite(s) directement ou par l'intermédiaire de deux réseaux de conducteurs
électriques tels que ceux d'un écran matriciel, 2) la conservation de la sensibilisation
d'une (ou plusieurs) cellule(s) sensibilisée(s) lorsque celle(s)-ci est (sont) couplée(s)
en parallèle électrique avec une (ou plusieurs) cellule(s) non sensibilisée(s) directement
ou par l'intermédiaire de deux réseaux de conducteurs électriques tels que ceux d'un
écran matriciel ;
- "Croissance différentielle" : la croissance d'une nouvelle phase selon une structure, texture, morphologie,
etc, différente(s) d'une cellule d'électrolyse à une autre.
[0033] La présente invention s'applique à une cellule d'électrolyse et à une multiplicité
de cellules d'électrolyse sur une électrode au moins de chacune desquelles la réaction
électrochimique implique la formation et la croissance d'au moins une nouvelle phase
solide lorsque le courant électrique passe dans un sens (et la résorption de cette
nouvelle phase lorsque le courant électrique passe dans le sens opposé). Elle s'applique
en particulier à une cellule électrochimique et à une multiplicité de cellules électrochimiques
dans laquelle on procède à l'électrocristallisation d'un métal ou alliage métallique
ou d'une composition solide par réduction cathodique, ou à la formation d'un oxyde
ou d'un autre composé métallique par oxydation anodique, ou encore à l'insertion ou
intercalation ou à la désinsertion ou désintercalation d'un ion dans le réseau d'un
composé métallique ou d'un polymère électroactif. Elle s'applique en particulier aux
cellules électrochimiques constituant les cellules génératrices de points-image des
dispositifs d'affichage dits électrochromiques dans lesquelles la génération de la
densité optique du point-image s'effectue par électrocristallisation d'un métal, alliage
métallique ou composition solide tel que le diheptyl-viologène, électrocristallisation
d'un oxyde métallique ou autre composé métallique, insertion ou dopage ou désinsertion
ou dédopage d'un ion dans le réseau d'un composé métallique ou d'un polymère électroactif
sur l'électrode transparente vue par l'observateur. Elle s'applique aussi à des cellules
dans lesquelles la génération de la densité optique du point-image s'accompagne de
réactions électrochimiques telles que les précédentes se produisant sur la seconde
électrode sans que celle-ci participe nécessairement à la génération de la densité
optique : c'est par exemple le cas des cellules fonctionnant par réflexion dans lesquelles
les deux électrodes sont séparées par un matériau opaque, par exemple un réflecteur
ou un pigment réfléchissant blanc opaque. Elle s'applique en particulier aux cellules
et dispositifs d'affichage par écran plat décrits dans les demandes de brevet n° FR-2
618 566, n° FR-2 618 567, n° FR-2 669 121 dans lesquelles l'augmentation de densité
optique est obtenue par la réduction cathodique d'ions en solution dans un électrolyte
constitué d'une solution aqueuse gélifiée en un métal ou alliage qui électrocristallise
sur une électrode transparente, et la diminution de densité optique est obtenue par
la réaction électrochimique inverse : oxydation anodique de ce métal ou alliage en
ions en solution.
[0034] On sait que de nombreuses réactions électrochimiques impliquent la formation d'une
nouvelle phase à partir d'une phase différente pré-existante. Cette nouvelle phase
peut être un métal ou alliage résultant de la réduction cathodique d'un ion en solution,
un oxyde résultant de l'oxydation anodique d'une espèce dissoute en solution (par
exemple PbO₂ à partir d'une solution de nitrate), un sel métallique résultant de l'oxydation
d'un métal (par exemple PbSO₄ formé à partir du plomb lors de la décharge d'un accumulateur
au plomb), un sel métallique résultant de la réduction d'un autre oxyde (par exemple
PbSO₄ formé par la réduction de PbO₂ de l'électrode positive lors de la décharge d'un
accumulateur au plomb), ou un gaz (par exemple le chlore dans un électrolyseur chlore-alcali),
ou encore de solide Li
xWO₃ obtenu par intercalation électrochimique d'ions Li⁺ dans le réseau de trioxyde
de tungstène WO₃, ou encore le polythiophène dopé par injection électrochimique d'un
dopant dans le polymère non dopé.
[0035] De telles réactions impliquant la formation d'une nouvelle phase solide présentent
fréquemment une caractéristique unique : les caractéristiques courant- tension avant
et après la formation de la nouvelle phase sont différentes : il est par exemple bien
connu que la caractéristique courant-tension (courbe de polarisation) du dépôt cathodique
de cuivre à partir d'une solution d'ions cuivre sur une électrode inerte de graphite
est notablement différente de celle de la même réaction électrochimique si l'électrode
de graphite est déjà recouverte d'une mince couche de cuivre. Cette situation résulte
de ce que la formation d'une nouvelle phase exige la nucléation de germes de cette
nouvelle phase, processus thermodynamiquement irréversible qui exige une énergie d'activation
supplémentaire substantielle pour se produire, c'est-à-dire une surtension substantielle.
Une fois ces germes ou noyaux formés, leur croissance peut se poursuivre sans exiger
cette surtension.
[0036] Même lorsque la réaction électrochimique impliquant la transformation d'une phase
en une nouvelle est thermodynamiquement réversible, cette formation initiale de la
nouvelle phase, création de germes ou de noyaux, ne peut se produire sans une énergie
d'activation qui se traduit par une surtension temporaire. Généralement, il s'agit
de la création de noyaux, de germes ou de cristallites de la nouvelle phase. Mais
quel que soit le mécanisme, on observe sur le plan électrochimique une surtension
d'initiation de la nouvelle phase. Cette surtension est temporaire, puisqu'une fois
la nouvelle phase initiée, la poursuite de sa croissance se fait par grossissement
des noyaux ou germes créés selon un mécanisme qui n'exige plus cette surtension originelle,
notamment parce que cette croissance se poursuit en relation épitaxique avec la phase
déjà présente, ou, s'il ne s'agit pas d'une relation épitaxique véritable, avec une
distorsion réduite ou minimale du réseau. L'électrolyse peut donc se poursuivre avec
une tension aussi basse que la tension minimale d'électrolyse.
[0037] Divers mécanismes et de nombreux facteurs interviennent dans cette énergie d'activation
qu'exige la nucléation de la nouvelle phase. Dans le cas d'une nouvelle phase solide,
un rôle important est joué par la relation entre sa structure cristalline, etc, et
celle du conducteur électronique sur lequel ou dans lequel elle se forme. La formation
initiale de noyaux ou germes de cette nouvelle phase s'effectue sur ou à l'intérieur
d'une autre phase présentant une conductivité électronique : cette autre phase est
généralement une électrode qui ne participe pas à la réaction électrochimique (par
exemple de l'oxyde d'étain ou de l'oxyde mixte d'étain et d'indium utilisé comme électrode
transparente dans les écrans plats) ; elle peut aussi être la phase solide à partir
de et dans laquelle se développe la nouvelle phase ( solides conducteurs électroniques
tels que le trioxyde de tungstène ou polymères électroactifs tels que le polythiophène,
la polyaniline, le polyacétylène, qui changent d'état d'oxydation avec insertion ou
intercalation d'ions, etc, dans leur réseau ou inversement désinsertion ou désintercalation
de ces ions ou etc). La nouvelle phase présente généralement une structure cristallographique
et une morphologie différentes de celle à la surface ou à l'intérieur de laquelle
elle se développe. Sa nucléation ne peut donc généralement pas s'effectuer en relation
épitaxique avec ce support ou en continuité avec le réseau à partir de laquelle elle
se développe. Elle exige donc que les premiers germes se forment avec une distorsion
de leur réseau, c'est-à-dire à un niveau énergétique plus élevé que le réseau normal
; la fourniture de cette énergie supplémentaire lors de la réaction électrochimique
s'exprime par une surtension. Au fur et à mesure que les germes se développent, le
réseau est de moins en moins déformé, et la croissance se poursuit sans exiger cette
surtension. Plus la différence est grande entre les structures cristallines et d'une
manière plus générale les morphologies de la nouvelle phase en formation et de la
phase support, et plus la surtension de nucléation est élevée. La situation réelle
est en réalité plus complexe et les facteurs influençant l'énergie et par conséquent
la surtension de nucléation plus nombreux ; par exemple, un rôle très important est
joué par les défauts de surface et les diverses singularités de texture de la phase
support qui peuvent se comporter comme des lieux privilégiés de nucléation ; par ailleurs,
certains noyaux formés peuvent ne pas se développer lors du passage du courant électrique.
[0038] L'électrolyse au cours de laquelle au moins une des deux réactions électrochimiques
concernées implique la formation d'une nouvelle phase, notamment d'une nouvelle phase
solide, ne peut commencer à se produire que si la tension appliquée est momentanément
supérieure à un seuil. Ce seuil de tension d'électrolyse est au moins égal à la somme
de la tension minimale d'électrolyse et de la surtension de nucléation de la (ou des)
nouvelle(s) phase(s). Ce seuil peut être plus élevé, d'autres irréversibilités thermodynamiques
momentanées contemporaines de la nucléation de la nouvelle phase pouvant affecter
le déroulement de l'une et/ou de l'autre des deux réactions électrochimiques. Une
fois la nucléation de la nouvelle phase obtenue, l'électrolyse peut se poursuivre
avec une tension plus faible que le seuil, laquelle peut être aussi basse que la tension
minimale d'électrolyse.
[0039] On a d'abord trouvé que dans un système comprenant une multiplicité de cellules d'électrolyse
dans lesquelles une au moins des réactions électrochimiques produites par le passage
d'un courant électrique comprend la formation d'une nouvelle phase solide, avec une
surtension substantielle de nucléation, on peut utiliser l'existence de cette surtension
de nucléation de la nouvelle phase pour la formation sélective de ladite nouvelle
phase dans chaque cellule seulement d'une fraction sélectionnée des cellules du système,
de façon à n'entraîner la croissance de cette nouvelle phase que dans les seules cellules
sélectionnées. Selon l'invention, on applique à cet effet une tension supérieure au
seuil d'électrolyse aux cellules sélectionnées, et une tension d'électrolyse inférieure
au seuil d'électrolyse aux cellules non sélectionnées : on observe alors dans les
seules cellules sélectionnées la formation et la croissance de la nouvelle phase.
[0040] Selon l'invention, on a trouvé un procédé de formation sélective et de croissance
différentielle d'une nouvelle phase solide dans une fraction choisie des cellules
d'un système comprenant une multiplicité de cellules d'électrolyse, dans chacune desquelles
une des réactions électrochimiques produites par le passage d'un courant électrique
dans un des sens implique la formation de ladite nouvelle phase, dans lequel :
1) on applique, aux cellules sélectionnées, une impulsion de tension dite impulsion
de sensibilisation supérieure au seuil de tension d'électrolyse,
2) et ultérieurement, on applique une même tension d'électrolyse à l'ensemble des
cellules sensibilisées et non sensibilisées.
[0041] Le procédé permettant la formation et la croissance de la nouvelle phase dans les
seules cellules sélectionnées dans le système et inversement, l'absence de formation
et de développement de la nouvelle phase dans les cellules non sélectionnées dans
le système.
[0042] Ainsi, dans un système comprenant une multiplicité de cellules d'électrolyse dans
lesquelles une au moins des réactions électrochimiques produites par le passage d'un
courant électrique comprend la formation d'une nouvelle phase solide avec une surtension
substantielle de nucléation, on peut, selon l'invention, utiliser le caractère temporaire
de cette surtension de nucléation pour obtenir la formation et la croissance sélectives
de ladite nouvelle phase dans chaque cellule seulement d'une fraction sélectionnée
des cellules du système, bien qu'appliquant une même tension d'électrolyse à toutes
les cellules du système simultanément. A cet effet, on applique d'abord une impulsion
de tension supérieure au seuil d'électrolyse aux seules cellules sélectionnées, puis
on applique à toutes les cellules une tension d'électrolyse inférieure au seuil d'électrolyse
: on observe alors dans les seules cellules sélectionnées la formation et la croissance
de la nouvelle phase. Selon la taille de la cellule, sa structure et sa composition,
et la nature des réactions électrochimiques impliquées, la durée nécessaire de l'impulsion
pour produire la sensibilisation peut varier de quelques microsecondes, voire moins,
à plusieurs millisecondes.
[0043] On a trouvé ainsi, selon l'invention, qu'une tension d'électrolyse appliquée simultanément
à des cellules sensibilisées et à des cellules non sensibilisées développe sélectivement
la nouvelle phase dans les premières. Tout se passe comme si l'impulsion de sensibilisation
sensibilisait les cellules de façon à permettre un développement sélectif ultérieur
de la nouvelle phase. Pour bien comprendre l'invention, on peut établir un parallèle
avec les procédés photographiques dans lesquels la sensibilisation d'un cliché photographique
par une illumination de courte durée permet le développement sélectif ultérieur de
l'image argentique dans les régions illuminées. L'impulsion de sensibilisation crée
dans les cellules une "image latente" électrochimique "développable" par électrolyse,
à rapprocher de l'image latente créée dans un cliché photographique par l'illumination
et développable chimiquement par un réducteur. Cette "image latente" électrochimique
est selon toute vraisemblance constituée par des noyaux ou germes de la nouvelle phase
solide nucléés par l'impulsion de sensibilisation, l'invention n'étant toutefois pas
liée à cette hypothèse.
[0044] Dans tout ce texte, les expressions "image latente" et "révélation" sont utilisées
en faisant référence aux procédés photographiques et cela afin de bien faire comprendre
la présente invention. Toutefois, il doit être entendu que le procédé selon l'invention
est totalement différent des procédés photographiques dans lesquels il y a constitution
d'une image latente puis révélation.
[0045] Selon l'invention, on a trouvé également qu'on pouvait moduler la tension de l'impulsion
de sensibilisation pour obtenir une croissance différentielle de la nouvelle phase
d'une cellule à l'autre. La susdite sensibilisation est à rapprocher là encore pour
bien comprendre l'invention est uniquement à ce titre, à l'image latente en photographie
: tout se passe en effet comme si le nombre de noyaux ou germes développables créés
par l'impulsion de sensibilisation était fonction de la tension de cette impulsion,
de même qu'en photographie il est fonction de l'illumination. En effet, en appliquant
à des cellules ayant subi des impulsions de sensibilisation avec des tensions différentes
une même tension d'électrolyse pendant une même durée, on observe une croissance différentielle
de la nouvelle phase : la morphologie de la nouvelle phase apparaît différente d'une
cellule à l'autre. On a donc trouvé que le procédé selon l'invention permettait une
sensibilisation différentielle se traduisant par une croissance différentielle.
[0046] On a par ailleurs trouvé avec surprise que les cellules d'électrolyse dans lesquelles
une au moins des réactions électrochimiques produites par le passage d'un courant
électrique comprend la formation d'une nouvelle phase solide avec une surtension substantielle
de nucléation présentaient une fois écrites une mémoire en circuit couplé. Cette mémoire
en circuit couplé se développe lors de la mise en oeuvre des procédés décrits plus
haut de formation et de croissance sélective d'une nouvelle phase solide dans une
fraction sélectionnée d'une multiplicité des cellules et permet de maintenir cette
nouvelle phase dans les cellules sélectionnées écrites sans décharge partielle dans
les cellules non écrites : par exemple, on trouve qu'après application de l'impulsion
de tension de sensibilisation aux cellules sélectionnées puis de la tension d'électrolyse
à toutes les cellules, le maintien d'un couplage en parallèle entre les cellules ou
des groupes de cellules par les connexions électriques ayant servi à appliquer la
tension d'électrolyse n'entraîne pas la décharge partielle des cellules écrites dans
les cellules non écrites, même lorsque les cellules écrites présentent une force électromotrice
substantielle dont on pourrait penser qu'elle devrait forcer la décharge.
[0047] On a trouvé de manière encore plus surprenante que les susdites cellules présentent
en outre une deuxième mémoire en circuit couplé qui se manifeste après sensibilisation
des cellules sélectionnées, c'est-à-dire après la nucléation de la nouvelle phase
: on a trouvé en effet que la connexion en parallèle électrique des cellules sensibilisées
et non sensibilisées ne fait pas disparaître la sensibilisation au moins pendant une
durée substantielle, et n'induit pas une sensibilisation parasite des cellules non
sensibilisées. Toujours dans le cadre de l'hypothèse formulée plus haut sur la nature
de "l'image latente" créée par la sensibilisation, il apparaît que malgré la quantité
infinitésimale de charge représentée par les noyaux ou germes de la nouvelle phase,
ceux-ci sont conservés malgré le couplage aux cellules non sensibilisées, suffisamment
pour permettre ultérieurement la croissance de la nouvelle phase lors de l'application
de la tension d'électrolyse. En fait, cette faible charge de nucléation s'affaiblit
au cours du temps, mais on peut tolérer des délais entre la connexion en parallèle
des cellules et l'application de la tension d'électrolyse sans perdre la capacité
d'induire la croissance de la nouvelle phase.
[0048] On peut formuler l'hypothèse suivante (à la validité de laquelle n'est pas liée l'invention)
en ce qui concerne le mécanisme de la mémoire en circuit couplé des cellules écrites
: pour qu'une cellule écrite puisse se décharger dans une cellule non écrite qui lui
est connectée en parallèle électrique, il faudrait qu'elle puisse y nucléer cette
nouvelle phase ; cela exigerait qu'elle présente une tension supérieure au seuil de
tension d'électrolyse, et qui est au moins la somme de la tension minimale d'électrolyse
et de la surtension de nucléation de la nouvelle phase solide. La tension ou f.e.m.
générée par une cellule écrite est au maximum égale à la tension minimale d'électrolyse
(dans le cas ou les réactions électrochimiques impliquées sont thermodynamiquement
réversibles, et lui est inférieure en cas d'irréversibilité). Elle est donc inférieure
à la tension qui serait nécessaire d'au moins la valeur de la surtension de nucléation
de la nouvelle phase. Les cellules écrites ne peuvent donc pas induire la nucléation
de la nouvelle phase solide dans les cellules non écrites auxquelles elles sont couplées
en parallèle et donc ne peuvent s'y décharger partiellement. On n'a pas pu trouver
d'hypothèse satisfaisante en ce qui concerne la mémoire en circuit couplé des cellules
sensibilisées.
[0049] On a encore trouvé avec surprise qu'on pouvait augmenter la vitesse de croissance
de la nouvelle phase solide dans une cellule sensibilisée couplée en parallèle électrique
avec une cellule non sensibilisée en appliquant une tension d'électrolyse supérieure
au seuil d'électrolyse sans pour autant induire cette croissance dans la cellule non
sensibilisée, si on amène la tension d'électrolyse jusqu'à sa valeur choisie progressivement
selon une rampe croissante préférentiellement linéaire et non abruptement selon un
front raide.
[0050] On a encore trouvé que les processus découverts étaient particulièrement bien caractérisés
lorsque la réaction électrochimique comprenant la formation d'une nouvelle phase est
l'électrocristallisation d'un métal ou d'un alliage par réduction cathodique d'ions
en solution et lorsque l'électrocristallisation du métal ou de l'alliage s'effectue
sur une électrode semi-conductrice, notamment une électrode d'oxyde d'étain et d'oxyde
mixte d'étain et d'indium en couche mince transparente. On a par exemple observé que
dans une cellule génératrice de point-image dans laquelle la densité optique est créée
par un métal ou alliage ayant ainsi électrocristallisé, la densité optique obtenue
par le passage d'une même charge électrique lors de l'électrolyse était une fonction
croissante de la hauteur de l'impulsion de tension de sensibilisation préalablement
appliquée. C'est ainsi qu'en augmentant la tension de sensibilisation, on passe progressivement
d'un gris léger à un noir dense.
[0051] Selon une première variante préférentielle de l'invention, la nouvelle phase électrocristallisée
est du bismuth ou un alliage de bismuth.
[0052] Selon une seconde variante préférentielle de l'invention, la nouvelle phase électrocristallisée
est du cuivre ou un alliage de cuivre.
[0053] Les cellules d'électrolyse considérées dans l'invention peuvent présenter des pertes,
par exemple des pertes internes telles que la rétrodiffusion de l'oxydant formé à
une des électrodes vers l'autre électrode où il peut réoxyder chimiquement le réducteur
formé à celle-ci, par exemple un métal qui s'y est déposé par électrocristallisation
: dans ce cas la charge d'écriture s'affaiblit au cours du temps ; il y a affaiblissement
progressif de la mémoire. On a trouvé selon l'invention que, dans le cas particulier
des cellules d'électrolyse dont la force électromotrice est fonction de la charge
d'écriture, ce qui est par exemple le cas des cellules selon FR-A-2 618 566 et FR-A-2
669 121, lorsqu'une cellule écrite est couplée en parallèle électrique à une cellule
non écrite, on pouvait maintenir de manière sélective la charge d'écriture des cellules
écrites en maintenant la force électromotrice de la cellule écrite à la valeur correspondante
par application asservie d'impulsions de tension à l'ensemble des deux cellules :
de manière surprenante, la charge d'écriture de la cellule écrite se trouve ainsi
maintenue sans que la cellule non écrite s'écrive. Tout se passe comme si la cellule
écrite présentait une impédance plus faible que la cellule non écrite. On appelle
ce processus selon l'invention de compensation des pertes et de maintien de l'état
d'écriture de cellules écrites à l'aide d'une source extérieure de tension appliquée
à la fois aux cellules écrites et non écrites d'une multiplicité de cellules : mémoire
assistée différentielle.
[0054] Les cellules d'électrolyse considérées ici dans lesquelles une au moins des réactions
électrochimiques produites par le passage d'un courant électrique comprend la formation
d'une nouvelle phase solide avec une surtension substantielle de nucléation peuvent
en particulier être les cellules élémentaires génératrices des points-image d'un écran
d'affichage électrochromique ou électrochimique. On trouve selon l'invention notamment
que le seuil de tension d'électrolyse est un seuil de tension d'écriture pour ces
cellules et permet de discriminer entre les cellules devant être écrites et les autres
; que l'impulsion de tension supérieure au seuil de tension d'électrolyse est une
impulsion de sensibilisation qui offre un deuxième mécanisme de discrimination entre
les cellules devant être écrites et les autres, mécanisme de discrimination différentielle
permettant d'induire et de développer des niveaux de gris et de noir ; que la tension
minimale d'électrolyse est une tension minimale d'écriture pour un point-image déjà
sensibilisé ; que la densité optique des cellules écrites se maintient sans décharge
dans les cellules non écrites couplées électriquement en parallèle avec elles ; que
l'état sensibilisé des cellules sensibilisées se maintient sans provoquer la sensibilisation
parasite des cellules non sensibilisées couplées électriquement en parallèle avec
elles et permet l'écriture sélective des premières ; et que la vitesse d'écriture
des points-image sélectionnés peut être encore accrue en utilisant des tensions d'écriture
supérieures au seuil appliquées progressivement selon une rampe.
[0055] A titre d'exemple de mise en oeuvre de l'invention, on a construit des cellules de
3 millimètres de diamètre selon l'exemple 8 version 8.3.3 décrit dans les documents
FR-A-2 669 121 et US-07/910 090. Dans ces cellules, le passage du courant dans le
sens de l'écriture produit par réduction cathodique d'ions Bi (III) dissous dans une
solution aqueuse gélifiée l'électrocristallisation du bismuth sur une électrode d'oxyde
d'étain ou d'oxyde mixte d'indium et d'étain, et l'oxydation conjuguée de l'ion bromure
en brome à la contre-électrode. On procède avec ces cellules aux essais suivants :
1) On écrit une de ces cellules avec une tension de 1,2 Volts jusqu'à passage du blanc
d'origine au noir ; cette cellule, qui présente une force électromotrice de 0,82 Volt
générée par le couple bismuth-brome qui y a été développé par le passage du courant
d'électrolyse (courant d'écriture), est connectée en parallèle à une cellule non écrite
: aucun transfert de densité optique de la première cellule à la seconde ne se produit.
2) On applique à une de ces cellules une impulsion de tension de 1,5 Volts d'une durée
de 1 milliseconde, puis on la connecte en parallèle électrique à une autre cellule
n'ayant pas subi cette impulsion ; on applique ensuite à l'ensemble pendant une durée
d'une seconde une tension d'écriture de 0,9 Volt : on observe que la densité optique
de la cellule sensibilisée s'accroît tandis que celle de l'autre reste inchangée (aspect
blanc) ; on peut noter qu'après sensibilisation, aucun changement de densité optique
n'est perceptible sur la cellule sensibilisée ; après retrait de la source de tension
d'électrolyse, et bien que la cellule écrite présente alors une force électromotrice
de 0,78 Volt, elle ne subit aucune décharge même partielle dans la cellule non écrite
qui lui transfèrerait une partie de sa densité optique.
3) On applique à une de ces cellules une impulsion de tension de 1,5 Volts d'une durée
de 1 milliseconde, on la connecte en parallèle électrique à une autre cellule n'ayant
pas subi cette impulsion, puis on applique à l'ensemble une tension d'écriture qu'on
fait croître linéairement de 0 à 1,4 Volts pendant 50 millisecondes (selon la rampe
déjà citée) et qu'on maintient ensuite à 1,4 Volts pendant 300 millisecondes : la
cellule sensibilisée noircit tandis que la cellule non sensibilisée reste blanche.
4) On applique à une cellule une impulsion de sensibilisation d'une durée de 1 milliseconde
en variant la tension d'un essai à l'autre d'une série d'essais dans un intervalle
de 1 Volt à 1,8 Volts, la tension et le temps d'écriture étant les mêmes que dans
(3) : on obtient des densités optiques qui se placent sur une échelle de gris.
[0056] Un mode de mise en oeuvre de l'invention particulièrement important par ses applications
de l'invention est un procédé rapide d'adressage matriciel multiplexé d'un écran d'affichage
matriciel électrochromique ou électrochimique formé d'une matrice de mp cellules placées
aux intersections de deux réseaux orthogonaux de conducteurs électriques, m lignes
et p colonnes. Ce procédé, qui permet d'atteindre des fréquences notables de renouvellement
de l'image de l'écran comporte la succession des étapes suivantes :
1°) on procède, par passage du courant électrique dans le sens d'écriture d'un point-image,
au développement d'une réaction électrochimique impliquant la formation d'une nouvelle
phase solide, la formation et la croissance d'une telle phase solide étant utilisées
pour moduler la densité optique par réflexion ou transmission ou sont conjuguées à
la formation et à la croissance d'une autre espèce utilisée pour une telle modulation
;
2°) on réalise la séquence des phases d'un cycle complet d'écriture d'une image, de
maintien de ladite image ainsi affichée et d'effacement de ladite image par la succession
des phases suivantes :
a) phase de sensibilisation multiplexée de l'écran
- on réalise l'adressage des lignes l'une après l'autre ;
- alors que cette ligne est adressée, on applique une impulsion de tension dite de sensibilisation
entre ladite ligne et les colonnes définissant à l'intersection avec ladite ligne
les points-image de ladite image, on applique aux autres colonnes par rapport à ladite
ligne une tension inférieure au seuil d'écriture, préférentiellement une tension nulle
ou la mise en circuit ouvert desdites colonnes ; la tension de l'impulsion de sensibilisation
d'un point-image est modulée selon le niveau de gris ou de noir que doit présenter
le point-image considéré.
- on procède ensuite de même avec la ligne suivante et ainsi de suite jusqu'à la dernière
ligne.
On forme ainsi sur l'ensemble de l'écran une "image latente" en un temps égal à la
durée de l'impulsion de sensibilisation multiplié par le nombre de lignes.
b) phase d'écriture de l'image
on "révèle" "l'image latente" en appliquant une tension d'écriture entre les lignes
toutes connectées en parallèle électrique et les colonnes toutes connectées en parallèle
électrique jusqu'à l'obtention du contraste voulu par rapport au reste de l'écran.
Les points-image sensibilisés noircissent simultanément et atteignent le niveau de
gris ou de noir correspondant à leur niveau de sensibilisation ; les points-image
non sensibilisés n'apparaissent pas. On "révèle" ainsi l'image "latente" en un temps
égal à celui nécessaire pour écrire un seul point-image.
c) phase de maintien de l'image
on maintient l'image écrite pendant la durée d'affichage. Tant que l'information
affichée ne doit pas être changée, elle peut être maintenue sans affaiblissement par
la mémoire intrinsèque des cellules. Cependant, s'il existe une cause quelconque de
perte de la charge qui affaiblirait trop rapidement le contraste, on peut, dans le
cas particulier où la cellule présente une force électromotrice qui est fonction de
la charge d'écriture, maintenir l'image telle quelle au niveau de densité optique
atteint en compensant les pertes internes grâce à la procédure de maintien assisté
différentiel : on applique entre les lignes toutes connectées en parallèle électrique
et les colonnes toutes connectées en parallèle électrique des impulsions de tension
dont la délivrance est commandée par la différence de tension lue entre les deux réseaux
de conducteurs et une tension de référence égale à cette tension (ou f.e.m.) lorsque
la densité optique (ou le contraste de l'image) est celle qu'on a avant toute perte
; lorsque cette différence est annulée ou inversée les impulsions de tension cessent,
et elles reprennent lorsque l'écart se manifeste de nouveau. Seuls les points-image
écrits ont leurs pertes compensées ; les points-image non écrits ne subissent aucun
changement de densité optique de la part de ces impulsions de maintien bien qu'ils
leur soient également soumis. L'image se conserve sans scintillement aussi longtemps
qu'on souhaite la maintenir. Une variante de cette procédure de maintien assisté différentiel
consiste à appliquer entre lignes et colonnes non des impulsions de tension, mais
une tension permanente égale à la f.e.m. avant toute perte.
Selon l'invention, on maintient l'image écrite pendant la durée d'affichage soit par
sa mémoire intrinsèque, soit en appliquant entre les colonnes toutes connectées en
parallèle électrique et les lignes toutes connectées en parallèle électrique des impulsions
de tension commandées par la différence entre la tension mesurée entre lignes et colonnes
et une tension de référence correspondant au noir de l'image.
Selon l'invention, on compense tout affaiblissement de la charge d'écriture des points-image
écrits pendant la période de maintien de l'information affichée par application entre
les lignes toutes connectées en parallèle électrique et les colonnes toutes connectées
en parallèle électrique, soit d'impulsions de tension commandées par la différence
entre la tension entre les deux réseaux de conducteurs électriques et une tension
de référence, soit d'une tension continue égale à une tension de référence, la tension
de référence étant égale à la force électromotrice des cellules écrites avant toute
perte.
d) phase d'effacement de l'image
on efface l'image écrite en appliquant une tension d'effacement et/ou en réalisant
un court-circuit entre les lignes toutes connectées en parallèle électrique et les
colonnes toutes connectées en parallèle électrique.
Les points-image écrits s'effacent simultanément ; les points-image non écrits, qui
subissent également la tension d'effacement, ne sont pas affectés. On efface ainsi
la totalité de l'image de l'écran en un temps égal à celui nécessaire pour effacer
un seul point-image.
e) phase éventuelle de restandardisation de l'écran
[0057] On réalise la restandardisation de l'écran en mettant en court-circuit les lignes
toutes connectées en parallèle électrique avec les colonnes toutes connectées en parallèle
électrique.
[0058] Cette étape, qui est optionnelle, mais souhaitable notamment dans le cas d'une fréquence
rapide de changement de l'image, consiste, avant de reprendre la procédure de sensibilisation,
à annuler rapidement toutes les charges résiduelles qui peuvent encore exister juste
après effacement, notamment dans les cellules non écrites. Cela est obtenu en mettant
en court-circuit les lignes et les colonnes. La cellule revient alors à son état interne
de base, état qu'elle présentait avant la mise en oeuvre du procédé qui vient d'être
décrit. Une procédure plus rapide consiste à combiner cette mise en court-circuit
avec l'application entre lignes et colonnes d'une tension inférieure et notamment
pouvant aller jusqu'à environ la moitié du seuil d'écriture. La cellule ne revient
pas ici à son état de base mais à un état de référence, reproductible, autre que l'état
de base et qu'on a constaté ne pas dériver lorqu'on poursuit le cyclage de la cellule.
[0059] Pour un changement de l'image affichée, on peut alors reprendre la procédure à la
première étape.
[0060] Selon un mode préféré de l'invention, le processus électrochimique générateur de
densité optique est l'électrocristallisation d'un métal ou alliage par réduction cathodique
d'ions en solution, notamment l'électrocristallisation de bismuth ou d'un alliage
de bismuth ou de cuivre ou d'un alliage de cuivre, sur une électrode vitreuse ou amorphe
notamment l'oxyde d'étain, l'oxyde d'indium, l'oxyde mixte d'indium et d'étain.
[0061] Ce procédé préféré d'adressage matriciel multiplexé d'une matrice de cellules électrochromiques
ou électrochimiques selon l'invention présente en combinaison les particularités suivantes
:
- "L'image latente" n'est généralement par perceptible par l'observateur, en raison
du caractère ténu de la microcharge impliquée ;
- Le temps total d'écriture d'un écran est défini par la somme de la durée de l'impulsion
de sensibilisation multipliée par le nombre de lignes, et de la durée d'écriture d'un
unique point-image, cela quel que soit le nombre de lignes de l'écran ;
- L'écriture de l'écran se fait une image à la fois en appliquant à tous les points-image
sans discrimination la même tension pendant le même temps et non pas ligne par ligne
;
- Il en est de même pour le maintien assisté : il est effectué à l'aide d'une différence
de potentiel appliquée globalement à l'ensemble des colonnes par rapport à l'ensemble
des lignes, sans considération pour la répartition réelle des points-image écrits
et non écrits sur l'écran ; il faut noter que ce processus de mémoire différentielle
assistée, qui agit sur la totalité des points-image connectés en parallèle électrique,
maintient l'uniformité d'aspect et compense des défauts éventuels de fabrication qui
pourraient résulter en une défectuosité de certains points-image du point de vue de
la mémoire intrinsèque.
- Il en est de même pour l'effacement de l'écran : il s'effectue globalement pour tout
l'écran à la fois sans discrimination entre les points-image écrits et les autres
; il ne prend donc, quelle que soit la taille de l'écran, que le temps nécessaire
pour effacer un seul point-image ; il en est encore de même pour la restandardisation
de l'écran.
- Le contraste est le même que celui qu'on obtiendrait en adressage direct, et il est
indépendant du nombre de lignes.
[0062] Une des conséquences marquantes de ces caractéristiques est la possibilité d'atteindre
des fréquences de renouvellement d'image autorisant l'animation de celles-ci.
[0063] L'invention est maintenant décrite à l'aide d'un exemple non limitatif faisant référence
aux figures 1 et 2 annexées.
[0064] On construit un afficheur matriciel de 35 points-image (7 lignes (L₁, L₂,... , L₇)
et 5 colonnes (C₁, C₂,..., C₅)) de 7,5 mm dans un pas de 10 mm tel que représenté
de façon schématique par la figure 1.
[0065] Sur cette figure 1, les points noirs et blancs aux intersections des colonnes et
des lignes représentent respectivement les points-image sélectionnés et non sélectionnés.
[0066] Cet afficheur matriciel est construit selon l'exemple 8 version 8.3.3 des documents
FR-A-2 669 121 et US-07/ 910 090 :
[0067] On prépare la composition formatrice fluide suivante :
Bromure de lithium |
5,0 |
parties en poids |
Chlorure de bismuth(III) |
1,4 |
parties en poids |
Chlorure de cuivre(II) |
0,04 |
parties en poids |
Chlorure de fer(III) |
0,04 |
parties en poids |
Acide chlorhydrique |
0,7 |
parties en poids |
Triton X 100 |
0,2 |
parties en poids |
Hydroxyéthylcellulose "Natrosol 250 HHXR" de "Aqualon" |
1,0 |
parties en poids |
Dioxyde de titane "Rex" de "Titafrance" |
16,0 |
parties en poids |
Eau |
91,0 |
parties en poids |
qui correspond au matériau amélioré dont la composition en équilibre avec une humidité
relative atmosphérique de 50 % est :
Bromure de lithium |
16,3 |
parties en poids |
Chlorure de bismuth(III) |
4,6 |
parties en poids |
Chlorure de cuivre(II) |
0,13 |
parties en poids |
Chlorure de fer(III) |
0,13 |
parties en poids |
Acide chlorhydrique |
<0,1 |
parties en poids |
Triton X 100 |
0,7 |
parties en poids |
Hydroxyéthycellulose "Natrosol 250 HHXR" de "Aqualon" |
3,3 |
parties en poids |
Dioxyde de titane "Rex" de "Titafrance" |
52,1 |
parties en poids |
Eau |
22,7 |
parties en poids |
[0068] Le rapport dans ce matériau amélioré entre le poids des sels hydrosolubles et celui
de l'eau est 0,93, le rapport entre le poids du sel de cation non électrodéposable
et celui des métaux électrodéposables à partir d'une solution aqueuse est 3,35, et
les anions halogènure représentent 100 % des anions présents.
[0069] On applique à l'aide d'un barreau à fil hélicoïdal des couches successives, suivies
de séchages, de la composition formatrice fluide sur l'électrode transparente d'une
plaque de verre recouverte d'une électrode d'"ITO" jusqu'à obtention d'une couche
du matériau amélioré correspondant d'une épaisseur totale d'une quarantaine de microns
recouvrant la totalité de l'électrode transparente à l'exception d'une bande périphérique
; cette couche est blanche et opaque.
[0070] On découpe un disque de 6 mm de diamètre dans des contre-électrodes composites avec
substrat conducteur, en forme de feuille mince et flexible, du type feuille de polyisobutylène
chargé de graphite recouverte d'une couche d'encre à base de graphite "Electrodag
5406" de Acheson,
[0071] On dépose au verso de chacun des disques une couche de laque d'argent "200" de Demetron.
Ces disques sont alors appliqués (avec un intervalle entre eux) sur la couche de matériau
amélioré. Enfin, on relie le verso de chaque disque à un bord de la plaque de verre
à l'aide d'un ruban de cuivre autocollant "EZ" de Bishop reposant sur un ruban de
polyester autocollant qui l'isole de la couche de matériau amélioré et de l'électrode
transparente ; ce ruban de cuivre, qu'on peut connecter facilement à partir du bord
de la plaque à une source extérieure de tension, est solidarisé électriquement avec
la contre-électrode à l'aide d'une goutte de laque d'argent "200". Enfin, on applique
sur la périphérie de l'électrode transparente un cordon périphérique de laque d'argent
qui permet de connecter l'électrode transparente à la source extérieure de tension.
Ni les contre-électrodes ni les connexions ne sont visibles ou perceptibles à travers
la couche blanche opaque de matériau amélioré.
[0072] Les disques ainsi appliqués présentent une certaine adhérence à la couche de matériau
amélioré, mais cette adhérence est variable d'un disque à l'autre et irrégulière d'un
point à un autre d'un même disque (ce qui se traduit en fonctionnement par des hétérogénéités
de densité optique). On exerce alors une pression sur chaque disque pour obtenir et
maintenir un contact électrique satisfaisant.
[0073] On applique alors aux cellules de modulation de la lumière par réflexion ainsi constitués
une différence de potentiel de 1,5 Volt entre chaque contre-électrode en forme de
disque et l'électrode transparente, cette dernière étant polarisée négativement par
rapport à la contre-électrode : on observe par réflexion un noircissement de chaque
cellule selon une aire exactement délimitée par la projection du disque constituant
la contre-électrode. La densité optique est uniforme à l'intérieur de chaque aire
et on peut la faire varier selon une échelle continue de gris en modulant le temps
selon lequel on fait passer le courant. On remarque qu'à saturation, on obtient un
noir d'encre d'imprimerie de tonalité particulièrement profonde. En appliquant une
différence de potentiel de sens opposé également de 1,5 Volt, on efface la densité
optique créée et on restitue l'aspect blanc initial. On observe qu'on peut prolonger
l'application de la tension d'effacement au-delà de l'effacement total sans inconvénient
visible.
[0074] On applique à cet afficheur matriciel, le schéma d'adressage de la figure 2 qui représente,
sous la forme de chronogrammes, la séquence d'événements d'un cycle complet d'écriture
d'une information, de maintien de ladite information et d'effacement de ladite information,
s'opérant sur un écran matriciel de 7 lignes (L₁, L₂, ..., L₇) et 5 colonnes (C₁,
C₂,..., C₅), tel que représenté par la figure 1.
[0075] Le graphe de la figure 2 fait partie intégrante de la description et illustre la
mise en oeuvre du procédé tel que décrit ci-dessus.
[0076] Ces chronogrammes représentent graphiquement, pour chaque ligne et chaque colonne,
les valeurs de la tension (V) (axe des ordonnées) au cours des différentes phases
d'un cycle complet :
- A : sensibilisation ;
- B : écriture ;
- C : maintien ;
- D : effacement ;
- E : court-circuit,
se succédant dans le temps (T) (axe des abscisses).
[0077] Les paramètres du chronogramme de la figure 2 sont définis comme suit :
- Tp : durée d'un cycle du micro-processeur
- Ti : largeur de l'impulsion de sensibilisation
- Tw : temps d'écriture
- TSR : durée de la rampe croissante de la composante ligne de la tension d'écriture
- TSC : durée de la rampe croissante de la composante colonne de la tension d'écriture
;
- TE : temps d'effacement
- TCC : durée du court-circuit
- Vp : tension de prépolarisation d'une ligne
- VI : composante ligne de l'implusion de sensibilisation
- VL : composante colonne de l'impulsion de sensibilisation
- VX : potentiel de la ligne après sensibilisation.
- VW : composante ligne de la tension d'écriture
- VL1 : composante colonne de l'origine de la tension d'écriture
- VL2 : composante colonne de la tension d'écriture
- VM : composante colonne de la tension de référence de maintien
- VE : composante ligne de la tension d'effacement, la composante colonne étant nulle
on a trouvé selon l'invention qu'on pouvait répartir la tension de l'impulsion
de sensibilisation en une composante ligne V
ligne et une composante colonne V
col par rapport à la tension des lignes déjà adressées prises comme référence, telles
que V
ligne et V
col soient chacune inférieure au seuil d'écriture tandis que la somme V
ligne + V
col soit supérieure à ce seuil et en ce qu'on applique une tension V
col aux colonnes sélectionnées et une tension nulle aux colonnes non sélectionnées.
[0078] Le tableau 1 donne une liste typique des valeurs de temps et de tension utilisées
pour un dispositif d'affichage matriciel à 35 points-image (7 lignes et 5 colonnes)
de 7, 5 mm dans un pas de 10 mm. On comprend que ces cas de figure peuvent quelquefois
varier avec d'autres dispositifs d'affichage réalisé avec des matériaux différents
et/ou dans des conditions différentes, et doivent être réajustées expérimentalement.

1. Procédé de formation sélective et de croissance différentielle d'une nouvelle phase
solide dans une fraction choisie des cellules d'un système comprenant une multiplicité
de cellules d'électrolyse, dans chacune desquelles une des réactions électrochimiques
produites par le passage d'un courant électrique dans un des sens implique la formation
de ladite nouvelle phase, dans lequel :
1) on applique, aux cellules sélectionnées, une impulsion de tension dite impulsion
de sensibilisation supérieure au seuil de tension d'électrolyse,
2) et ultérieurement, on applique une même tension d'électrolyse à l'ensemble des
cellules sensibilisées et non sensibilisées ;
le procédé permettant la formation et la croissance de la nouvelle phase dans
les seules cellules sélectionnées dans le système et inversement, l'absence de formation
et de développement de la nouvelle phase dans les cellules non sélectionnées dans
le système.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on applique la tension d'électrolyse
progressivement selon une rampe croissante préférentiellement linéaire.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on module la tension de l'impulsion
de sensibilisation pour obtenir une croissance différentielle de la nouvelle phase
d'une cellule à l'autre.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la réaction électrochimique
comprenant la formation d'une nouvelle phase est l'électrocristallisation d'un métal
ou d'un alliage par réduction cathodique d'ions en solution.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'on effectue l'électrocristallisation
du métal ou de l'alliage sur une électrode semi-conductrice, notamment une électrode
d'oxyde d'étain (TO) ou d'oxyde mixte d'étain et d'indium (ITO) en couche mince transparente.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que la nouvelle phase électrocristallisée
est du bismuth ou un alliage de bismuth.
7. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que la nouvelle phase électrocristallisée
est du cuivre ou un alliage de cuivre.
8. Procédé d'adressage matriciel multiplexé d'un écran d'affichage électrochromique ou
électrochimique comprenant une matrice de cellules élémentaires génératrices de points-image
placées aux intersections de deux réseaux orthogonaux de conducteurs électriques,
caractérisé en ce qu'il comporte la succession des étapes suivantes :
1°) on procède, par passage du courant électrique dans le sens d'écriture d'un point-image,
au développement d'une réaction électrochimique impliquant la formation d'une nouvelle
phase solide, la formation et la croissance d'une telle phase solide étant utilisées
pour moduler la densité optique par réflexion ou transmission ou sont conjuguées à
la formation et à la croissance d'une autre espèce utilisée pour une telle modulation
;
2°) on réalise la séquence des phases d'un cycle complet d'écriture d'une image, de
maintien de ladite image ainsi affichée et d'effacement de ladite image par la succession
des phases suivantes :
a) phase de sensibilisation multiplexée de l'écran
- on réalise l'adressage des lignes l'une après l'autre ;
- alors que cette ligne est adressée, on applique une impulsion de tension dite de
sensibilisation entre ladite ligne et les colonnes définissant à l'intersection avec
ladite ligne les points-image de ladite image, on applique aux autres colonnes par
rapport à ladite ligne une tension inférieure au seuil d'écriture, préférentiellement
une tension nulle ou la mise en circuit ouvert desdites colonnes ;
- on procède ensuite de même avec la ligne suivante et ainsi de suite jusqu'à la dernière
ligne ;
on forme ainsi sur l'ensemble de l'écran une "image latente" en un temps égal
à la durée de l'impulsion de sensibilisation multiplié par le nombre de lignes ;
b) phase d'écriture de l'image
on "révèle" l'image "latente" en appliquant une tension d'écriture entre les lignes
toutes connectées en parallèle électrique et les colonnes toutes connectées en parallèle
électrique jusqu'à l'obtention du contraste voulu par rapport au reste de l'écran;
c) phase de maintien de l'image
on maintient l'image écrite pendant la durée d'affichage ;
d) phase d'effacement de l'image
on efface l'image écrite en appliquant une tension d'effacement et/ou en réalisant
un court-circuit entre les lignes toutes connectées en parallèle électrique et les
colonnes toutes connectées en parallèle électrique ;
e) phase éventuelle de restandardisation de l'écran
On réalise la restandardisation de l'écran en mettant en court-circuit les lignes
toutes connectées en parallèle électrique avec les colonnes toutes connectées en parallèle
électrique.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que le processus électrochimique
générateur de densité optique est l'électrocristallisation d'un métal ou alliage par
réduction cathodique d'ions en solution, notamment l'électrocristallisation de bismuth
ou d'un alliage de bismuth ou de cuivre ou d'un alliage de cuivre.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que le processus électrochimique
générateur de densité optique est l'électrocristallisation d'un métal ou alliage par
réduction cathodique d'ions en solution sur une électrode vitreuse ou amorphe notamment
l'oxyde d'étain (TO), l'oxyde d'indium, l'oxyde mixte d'indium et d'étain (ITO).
11. Procédé selon la revendication 9 ou 10, caractérisé en ce qu'on module la tension
de l'impulsion de sensibilisation d'un point-image selon le niveau de gris ou de noir
que doit présenter le point-image considéré.
12. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'on choisit les couples redox
impliqués dans les réactions électrochimiques des cellules de manière à présenter
une différence de leurs potentiels redox, de sorte que les cellules présentent une
force électromotrice quand les points-image qu'elles génèrent sont écrits.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'on compense tout affaiblissement
de la charge d'écriture des points-image écrits pendant la période de maintien de
l'information affichée par application entre les lignes toutes connectées en parallèle
électrique et les colonnes toutes connectées en parallèle électrique, soit d'impulsions
de tension commandées par la différence entre la tension entre les deux réseaux de
conducteurs électriques et une tension de référence, soit d'une tension continue égale
à une tension de référence, la tension de référence étant égale à la force électromotrice
des cellules écrites avant toute perte.
14. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'on maintient l'image écrite
pendant la durée d'affichage soit par sa mémoire intrinsèque, soit en appliquant entre
les colonnes toutes connectées en parallèle électrique et les lignes toutes connectées
en parallèle électrique des impulsions de tension commandées par la différence entre
la tension mesurée entre lignes et colonnes et une tension de référence correspondant
au noir de l'image.
15. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'on répartit la tension de l'impulsion
de sensibilisation en une composante ligne Vligne et une composante colonne Vcol par rapport à la tension des lignes déjà adressées prises comme référence, telles
que Vligne et Vcol soient chacune inférieure au seuil d'écriture tandis que la somme Vligne + Vcol soit supérieure à ce seuil et en ce qu'on applique une tension Vcol aux colonnes sélectionnées et une tension nulle aux colonnes non sélectionnées.