[0001] On sait que pour l'alimentation électrique des chantiers ou pour l'éclairage de lieux
publics tels que tunnels, galeries ou parkings souterrains, on a proposé des dispositifs
de branchement qui sont réalisés en atelier et qui comprennent une série de dérivations
prévues à des intervalles équidistants le long d'une ligne d'alimentation constituée
par des conducteurs isolés (au nombre de trois ou de quatre suivant les cas) assemblés
les uns aux autres par torsade. Chacune de ces dérivations comporte un organe de connexion
formé par une prise de courant ou autre bloc de jonction qui est rendu solidaire de
la ligne par des étriers et dont les bornes sont reliées, par des conducteurs secondaires
isolés de courte longueur, à des connecteurs à perforation d'isolant branchés sur
les conducteurs de la ligne principale.
[0002] Ce type de dispositif de branchement à dérivations multiples est particulièrement
bien illustré par le document FR-A-2 656 470 (CABLERIES DE LENS), auquel on pourra
d'ailleurs se reporter pour de plus amples détails.
[0003] Dans certains cas et tout spécialement lorsqu'un tel dispositif de branchement est
destiné à l'éclairage d'un environnement totalement obscur, on peut craindre qu'une
forte élévation de température faisant suite à l'apparition d'un incendie localisé
ne provoque l'endommagement de l'une au moins des dérivations, un tel endommagement
étant de nature à engendrer un court-circuit suscitant la disjonction du dispositif
et l'arrêt brutal de tout l'éclairage de l'environnement considéré.
[0004] C'est à ce risque qu'entend pallier la présente invention, et ce à l'aide du connecteur
qui est défini à la revendication 1.
[0005] Le connecteur suivant l'invention est du type de ceux formés par deux éléments qui
sont assemblés l'un à l'autre à l'aide d'un tirant fileté de serrage et dont l'un
au moins renferme au moins une lame métallique de connexion pourvue à ses extrémités
de pointes ou dents transversales aptes, lors de la manoeuvre du tirant précité, à
faire saillie à travers des fentes ménagées dans des garnitures d'appui et à pénétrer
dans l'isolant et dans l'âme métallique du conducteur principal et du conducteur secondaire
préalablement engagés entre les deux éléments.
[0006] L'originalité du connecteur de sécurité suivant l'invention réside dans le fait que
l'un au moins de ses deux éléments est équipé d'un moyen élastiquement déformable
qui prend simultanément appui contre l'élément considéré et contre le conducteur principal
afin qu'en cas de ramollissement du connecteur sous l'effet d'une élévation accidentielle
de la température ambiante, ce moyen provoque l'écartement des deux éléments et le
retrait des dents hors de l'âme métallique et de l'isolant du conducteur principal.
[0007] On conçoit que le conducteur se trouve ainsi automatiquement déconnecté du conducteur
principal en cas d'incendie, ce qui évite tout risque de court-circuit ou autre accident.
[0008] Suivant les cas, le moyen élastiquement déformable peut prendre la forme soit d'un
ressort métallique du type en épingle, à lame ou à boudin, soit d'une garniture d'appui
établie en une matière synthétique présentant des caractéristiques de déformabilité
élastique lui permettant de jouer le rôle d'écarteur qui lui est dévolu.
[0009] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
[0010] Fig. 1 est une vue en perspective illustrant l'agencement des pièces internes d'un
connecteur de sécurité établi suivant un premier mode de mise en oeuvre de l'invention.
[0011] Fig. 2 est une vue en plan montrant la face intérieure de celui des deux éléments
du connecteur suivant fig. 1 qui renferme le ressort en épingle destiné à la déconnexion
automatique en cas d'incendie.
[0012] Fig. 3 est une coupe axiale du connecteur après assemblage et serrage sur un conducteur
principal et sur un conducteur secondaire de dérivation.
[0013] Fig. 4 reproduit fig. 3 après déformation et ouverture consécutive à une élévation
accidentelle de la température ambiante.
[0014] Fig. 5 et 6 sont des coupes verticales du connecteur suivant le plan indiqué en A-A
en fig. 2, respectivement aux positions illustrées en fig. 3 et en fig. 4.
[0015] Fig. 7 et 8 illustrent en perspective, respectivement en coupe, une variante de réalisation
du connecteur suivant fig. 1 à 6.
[0016] Fig. 9 est une coupe montrant une autre forme de réalisation dans laquelle le ressort
d'écartement est du type à lame cintrée.
[0017] Fig. 10 illustre en perspective le montage de ce ressort sur les lames de connexion,
en faisant apparaître la garniture d'appui associée auxdites lames.
[0018] Fig. 11 et 12 est une coupe, respectivement une vue en perspective, analogues à celle
de fig. 9 et 10, illustrant une forme de réalisation dans laquelle le ressort d'écartement
est du type à boudin.
[0019] Fig. 13 et 14 illustrent de la même manière une variante.
[0020] Fig. 15 et 16 sont des coupes de détail d'un connecteur établi suivant un autre mode
de mise en oeuvre de l'invention.
[0021] Dans le mode de mise en oeuvre de l'invention qui a été illustré en fig. 1 à 6, le
connecteur comprend, à la façon en soi connue, deux éléments 1 et 2 réalisés en une
matière thermoplastique conformée par moulage. A l'élément supérieur 1 sont associées
deux lames métalliques de connexion 3 dont chacune des extrémités est pourvue d'une
pointe 3a à denture transversale, étant observé qu'en fig. 1 l'une desdites lames
a été supposée introduite à l'intérieur de la garniture isolante d'appui 4 qui est
destinée à la recouvrir. L'une et l'autre des deux garnitures 4 présentent deux bossages
d'extrémités 4
a dont la face libre tournée vers le bas, établie à un profil concave, est découpée
d'une fente 4
b apte à former passage pour la pointe 3
a correspondante.
[0022] L'élément inférieur 2 est équipé de deux garnitures d'appui 5 identiques aux garnitures
4 ci-dessus décrites, étant toutefois noté que lesdites garnitures 5 ne sont munies
d'aucun moyen de connexion électrique. A cet effet, on peut imaginer soit que les
lames métalliques n'ont pas été mises en place comme on l'a supposé au dessin, soit
qu'elles ont été remplacées par des lames en une matière non conductrice de l'électricité.
[0023] L'assemblage des deux éléments 1 et 2 est assuré à l'aide d'un tirant fileté 6 qui
est engagé à travers une perforation de l'élément 1 et une cheminée de guidage 2
a de l'élément 2 pour recevoir un écrou de serrage 6
a maintenu angulairement à l'intérieur d'un bossage tubulaire 2
b dudit élément.
[0024] Conformément à la présente invention, on a fait comporter à l'élément supérieur 1
un ressort 7 constitué par un fil métallique conformé à la manière d'une épingle ;
comme montré en fig. 1, ce ressort 7 présente une boucle transversale 7
a et deux pattes latérales 7
b reliées par des parties longitudinales convenablement profilées. A la manière illustrée
en fig. 2 à 4, le ressort 7 est logé dans le corps 1 de façon telle que les pattes
7
b viennent prendre appui contre les deux garnitures 4 au niveau de l'une des pointes
3
a de chaque lame 3, tandis que la boucle 7
a se trouve disposée au-dessus d'une dent 1
a ménagée dans le bord correspondant de l'élément 1, laquelle dent assure la retenue
en place du ressort-épingle.
[0025] Le connecteur suivant l'invention s'utilise de la même manière que les connecteurs
classiques du même type, en ce sens que le conducteur A de la ligne principale et
le conducteur B de la dérivation envisagée sont engagés entre les garnitures 4 et
5. Le serrage du tirant fileté 6 assure le rapprochement des deux éléments 1 et 2,
l'écrasement des bossages 4
a et 5
a, le passage des pointes ou dents 3
a à travers les fentes 4
b, la pénétration de ces dents dans l'isolant des deux conducteurs A et B et finalement
leur ancrage dans l'âme métallique de ceux-ci. Les conducteurs A et B sont alors électriquement
reliés l'un a l'autre à travers les deux lames 3, comme illustré en fig. 3 et 5.
[0026] Si l'on suppose maintenant qu'à la suite d'une élévation de la température ambiante,
la matière constitutive du connecteur décrit ci-dessus se ramollit et devient donc
malléable, la dent 1
a n'assure plus la retenue de la boucle 7a du ressort 7 qui est ainsi libéré, si bien
que cette boucle vient prendre appui contre le conducteur principal A, tandis que
les pattes latérales 7
b continuent à exercer leur action sur les dents 3
b à travers la mince épaisseur des garnitures 4. Etant donné qu'à ce moment les deux
éléments 1 et 2 peuvent se déformer dans leur ensemble, le connecteur tend à s'ouvrir
au niveau du conducteur A sous l'action du ressort 7, à la manière illustrée en fig.
4 ; dans ce mouvement d'écartement, les deux lames 3 sont elles-mêmes repoussées vers
le haut, si bien que les dents 3
a sont extraites de l'âme du conducteur A et de l'isolant de celui-ci (cf. fig. 6).
Les conducteurs A et B ne sont alors plus électriquement reliés l'un à l'autre.
[0027] La construction qui a été décrite ci-dessus peut faire l'objet de différentes variantes
de réalisation.
[0028] En fig. 7 et 8, l'épingle 17 qui forme le ressort d'écartement est logé dans l'élément
inférieur 12 du connecteur, lequel élément 12 est réalisé en une matière thermoplastique
qui ne devient malléable qu'à une température nettement supérieure à celle nécessaire
au ramollissement de la matière qui constitue l'élément supérieur 11. Ce ressort 17
prend appui d'une part par ses pattes latérales 17
b contre les garnitures d'appui 14 associées aux lames 13 de l'élément 11, d'autre
part par sa boucle 17
a contre les garnitures 15 de l'élément inférieur 12, ces dernières garnitures étant
dépourvues de lames métalliques, comme dans la forme de réalisation suivant fig. 1
à 6.
[0029] En cas d'élévation accidentelle de température, c'est l'élément 11 qui se déforme
le premier, de telle sorte que le ressort 17, par appui contre l'élément 12 encore
rigide et indéformable, chasse l'élément 11 vers le haut, ce qui a pour effet de faire
cesser la connexion entre les deux conducteurs A et B, de la même manière que ci-dessus
décrit. On observera qu'il est préférable de faire comporter à l'élément inférieur
12 deux becs 12
c propres à surmonter le conducteur principal A et à le retenir lorsque l'élément supérieur
11 aura fondu.
[0030] Dans la forme de réalisation suivant fig. 9 et 10, on a recours à un ressort à lame
référencé 27 qui présente un profil cintré ouvert vers le haut et dont les extrémités
sont attachées aux deux lames de connexion 23, au niveau de celle des deux pointes
ou dents 23
a de chacune de celles-ci qui est destinée à coopérer avec le conducteur principal
A. A ces deux lames 23 ainsi réunies est associée une garniture en une seule pièce,
comprenant deux parties 24 (identiques à celles référencées 4 ou 14) reliées l'une
à l'autre par un voile mince 24
c.
[0031] Le ressort à lame 27 prend appui contre le conducteur principal A par sa partie centrale
qui agit à travers le voile 24
c. Comme par ailleurs il prend appui contre les lames 23 par ses extrémités, on comprend
que lorsque l'élévation accidentelle de la température atteint le seuil de déformabilité
de la matière qui constitue les éléments 21 et 22, ladite lame 27 assure bien l'écartement
automatique des deux éléments et la déconnexion des deux conducteurs.
[0032] Fig. 11 et 12 illustrent une autre forme de réalisation du connecteur suivant l'invention
dans laquelle les deux lames 33 logées dans l'élément supérieur 31 sont reliées l'une
à l'autre par un pontet transversal 33
b de manière à constituer une pièce unique. Contre le pontet 33
b prend appui un ressort à boudin 37 dont la base est logée dans un puits central 34
d prévu dans le voile 34
c d'une garniture double 34 analogue à celle 24 de la forme de réalisation précédente.
[0033] Le fonctionnement est autrement identique à celui décrit plus haut. Le ressort 37
applique le fond du puits 34
d contre le conducteur principal A, de sorte qu'en cas de ramollissement de la matière
thermoplastique qui constitue les deux éléments 31 et 32 du connecteur, ce ressort
37 opère l'écartement desdits éléments et l'extraction des dents 33
a hors du conducteur A.
[0034] Dans la variante illustrée en fig. 13 et 14, le ressort à boudin unique est remplacé
par deux ressorts 47 indépendants. L'extrémité supérieure de chaque ressort à boudin
47 prend appui contre une patte latérale 43
c prévue sur chaque lame 43 au niveau de la dent 43
a de celle-ci qui coopère avec le conducteur principal A, tandis que sa base est appliquée
contre la fond d'un petit bossage creux 44
d prévu latéralement sur chaque garniture 44.
[0035] Fig. 15 et 16 illustrent un autre mode de mise en oeuvre de l'invention, conformément
auquel le moyen élastiquement déformable qui est comprimé lors du serrage des deux
éléments 51 et 52 du connecteur afin d'opérer l'écartement desdits éléments en cas
de ramollissement de la matière synthétique dù à une élévation accidentelle de la
température ambiante, est ici constitué par les garnitures 54 qui renferment les lames
de connexion de l'élément 51. Chaque garniture 54 est réalisée en un matériau isolant
présentant une bonne élasticité jointe à une bonne mémoire, ces caractéristiques ne
devant pas être altérées par une élévation de la température.
[0036] Comme représenté, au niveau de la dent 53
a qui coopère avec le conducteur principal A, le bossage 54
a de chaque garniture 54 doit présenter un pontet 54
e propre à solidariser la lame de connexion et la garniture, afin que la réaction élastique
de cette dernière opère bien, en plus de l'écartement des deux éléments 51 et 52,
le retrait des dents 53
a. Pour obtenir un tel résultat, les garnitures 54 pourront être directement surmoulées
sur les lames 53.
1. Connecteur de sécurité pour dispositifs de branchement électrique à dérivations multiples,
du genre formé par deux éléments (1-2, 11-12, 21-22, 31-32, 51-52) en matière thermoplastique
qui sont assemblés l'un à l'autre à l'aide d'un tirant fileté de serrage (6-6a) et dont l'un au moins (1, 11, 21, 31, 41, 51) renferme au moins une lame métallique
de connexion (3, 13, 23, 33, 43, 53) pourvue à ses extrémités de pointes ou dents
transversales (3a, 53a) aptes, lors de la manoeuvre du tirant (6-6a), à faire saillie à travers des fentes (4b) ménagées dans des garnitures d'appui (4, 14, 24, 34, 44, 54) et à pénétrer dans
l'isolant du conducteur principal (A) et du conducteur secondaire (B) préalablement
engagés entre les deux éléments précités, caractérisé en ce que l'un au moins des
deux éléments est équipé d'un moyen élastiquement déformable (7, 17, 27, 37, 47, 54)
qui prend simultanément appui contre l'élément considéré et contre le conducteur principal
(A), afin qu'en cas de ramollissement du connecteur sous l'effet d'une élévation accidentelle
de la température, ledit moyen, comprimé lors du serrage, provoque l'écartement des
deux éléments et le retrait des dents hors de l'âme métallique et de l'isolant du
conducteur principal.
2. Connecteur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen élastiquement
déformable est constitué par un ressort (7, 17) en forme d'épingle dont une extrémité
comporte une boucle centrale (7a, 17a) appliquée contre l'élément opposé (2, 12) tandis que l'extrémité opposée forme deux
pattes latérales (7b, 17b) qui prennent appui contre les garnitures (4, 14) au voisinage des bossages fendus
(4a) de celles-ci qui renferment les pointes (3a) destinées à s'enfoncer dans le conducteur principal (A).
3. Connecteur suivant la revendication 2, caractérisé en ce que le boucle centrale (7a) est retenue par une dent (1a) prévue à l'intérieur de l'élément (1) qui renferme le ressort (7).
4. Connecteur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen élastiquement
déformable est constitué par un ressort en forme de lame cintrée (27) dont les extrémités
sont rendues solidaires des lames (23) au niveau des dents (23a) destinées à s'enfoncer dans le conducteur principal (A), tandis que sa partie centrale
cintrée prend appui contre ledit conducteur (A).
5. Connecteur suivant la revendication 4, caractérisé en ce qu'entre la partie centrale
du ressort à lame (27) et le conducteur (A) est interposé un voile mince isolant (24c) qui relie l'une à l'autre les deux garnitures (24).
6. Connecteur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen élastiquement
déformable est constitué par un ressort à boudin (37) unique qui est logé dans un
puits central (34d) solidaire d'un voile (34c) réunissant les deux garnitures (34) et qui prend appui contre un pontet (33b) reliant l'une à l'autre les deux lames (33).
7. Connecteur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen élastiquement
déformable est constitué par deux ressorts à boudin (47) indépendants dont chacun
est logé dans un bossage creux (44d) de chaque garniture (44) et qui prend appui contre une patte (43c) prévue latéralement sur chaque lame (43).
8. Connecteur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen élastiquement
déformable est constitué par les garnitures (54) réalisées en un matériau dont l'élasticité
n'est pas altérée par une élévation de température, ces garnitures étant rendues solidaires
des lames (53) au niveau des dents (53a) de celles-ci qui sont destinées à s'enfoncer dans le conducteur principal (A).