[0001] L'invention concerne les compas-charnières (ci-après appelés simplement « compas
») pour fenêtres à l'italienne.
[0002] Une fenêtre c à l'italienne est caractérisée par la présence d'un axe de rotation
horizontal, réel ou fictif, situé dans la partie supérieure de la fenêtre au niveau
des montants du dormant et de l'ouvrant (cet axe de rotation, solidaire de l'ouvrant,
peut être éventuellement déplaçable sur le montant du dormant) ; lors de l'ouverture
de la fenêtre par rotation autour de cet axe, l'ouvrant (le vantail de la fenêtre)
se projette vers l'extérieur.
[0003] De façon classique, les compas pour de telles fenêtres comportent une platine de
fixation, propre à être solidarisée au montant d'un cadre de dormant, et une barre
support de vantail, propre à être solidarisée à un châssis de vantail de fenêtre,
la barre support étant articulée à la platine en pivotement autour d'un axe horizontal
situé au niveau de la partie supérieure du dormant de manière, en position ouverte,
à projeter vers l'extérieur la partie inférieure de l'ouvrant, cet axe étant lui-même
mobile en coulissement vertical sur une partie de la longueur de la platine.
[0004] Un tel compas est par exemple décrit dans le FR-A-2 664 934.
[0005] Le problème que s'attache à résoudre la présente invention concerne le montage de
ces fenêtres.
[0006] Il est en effet fréquent que des façades d'immeubles soient constitués de murs-rideaux
réalisés à partir de telles fenêtres à l'italienne ; celles-ci, de grande dimension,
possèdent alors des ouvrants de poids important, pouvant aller jusqu'à 150 kg.
[0007] Le montage de la fenêtre s'effectue par pose de l'ouvrant sur le cadre de la fenêtre
préalablement équipée de son dormant. L'ouvrant, ferré à l'avance, est alors soulevé
de l'extérieur, approché du dormant et ensuite solidarisé à ce dernier par vissage
sur les montants du dormant des platines de fixation des compas équipant l'ouvrant.
[0008] Toutefois, pour permettre le vissage de ces platines de fixation, il est indispensable
que les compas soient en position déployée, afin que les trous de vis des platines
soient accessibles. De ce fait, et en raison de l'angle d'ouverture important entre
platine et l'ouvrant au moment de la pose, il est nécessaire de présenter l'ouvrant
(c'est-à-dire la partie la plus lourde) en position inclinée afin que la platine de
fixation se trouve exactement à la verticale le long du montant.
[0009] En pratique, l'ouvrantferré, soulevé par une grue ou autre engin, est présenté quasi-verticalement
devant le cadre du dormant, donc avec les platines orientées obliquement par rapport
aux montants de ce dormant. La suite des opérations impose donc le recours à deux
personnes : l'une va basculer l'ouvrant afin de l'incliner et orienter verticalement
la platine, l'autre venant visser cette platine sur les montants du dormant.
[0010] Ce montage est donc malcommode, peu économique en main d'oeuvre de pose, et en outre
risqué : du fait du poids très important de l'ouvrant, il existe de multiples occasions
de le voir se désolidariser, cogner contre un montant, etc., avant la fixation définitive
de l'ensemble. Enfin, la manoeuvre d'accostage, surtout pour des ouvrants très lourds,
est très délicate à effectuer et la position accostée est difficile à maintenir avec
exactitude pendant toute la durée du processus de fixation (c'est-à-dire jusqu'à ce
que le vissage des platines soit achevé).
[0011] L'un des buts de l'invention est de remédier à ces inconvénients, en proposant une
nouvelle structure de compas permettant une mise en place aisée du vantail, depuis
l'extérieur avec des moyens mécaniques, en économisant la main d'oeuvre de pose et
en réalisant l'opération en toute sécurité.
[0012] A cet effet, selon l'invention, le compas est caractérisé en ce que la platine présente,
dans sa région inférieure, une partie formant pivot coopérant avec une pièce d'appui
préalablement fixée sur le montant du cadre, cette pièce d'appui comportant une gorge
verticale évasée vers le haut recevant cette partie formant pivot, le débattement
angulaire permis entre la partie formant pivot et la gorge évasée étant suffisant
pour permettre, lors du montage sur le cadre de l'ouvrant pourvu de ses compas, tout
d'abord l'insertion de la partie formant pivot dans la gorge malgré une inclinaison
de la barre support résultant de l'ouverture du compas et de la position approximativement
verticale du châssis de l'ouvrant, cette insertion assurant la reprise du poids de
l'ouvrant, puis enfin le rabattement à la verticale de la barre support, de manière
à aligner la platine avec le montant du cadre pour permettre la solidarisation de
ces deux pièces.
[0013] Avantageusement, les formes coopérantes de la platine et de la pièce d'appui comportent,
pour la platine, un relief en goutte d'eau saillant latéralement en direction du cadre
situé en vis-à-vis, et dont la partie arrondie, qui forme ledit pivot, est tournée
vers le bas et la partie effilée est tournée vers le haut et, pour la pièce d'appui,
une gorge verticale à fond arrondi débouchant vers le haut par une forme en entonnoir.
[0014] De préférence, la pièce d'appui comporte, en fond de gorge, une vis de réglage d'axe
vertical venant en contact avec la surface d'extrémité du pivot. <>
[0015] On va maintenant décrire un exemple de réalisation de l'invention, en référence aux
dessins annexés.
[0016]
La figure 1 est une vue en élévation du système de compas selon l'invention, en position
déployée.
Les figures 2 et 3 sont des vues plus détaillées, de face et de profil, de la partie
inférieure du système de compas de la figure 1.
Les figures 4 à 6 illustrent les étapes successives de montage d'une fenêtre équipée
d'un compas selon l'invention. <>
[0017] Essentiellement, et de manière en elle-même classique, les compas 100 pour fenêtre
à l'italienne comportent, comme illustré figure 1, une platine de fixation 110, propre
à être solidarisée au montant d'un cadre de dormant, et une barre-support de vantail
mobile 120 déployable d'un angle a par rapport à la platine 110. La barre-support
de vantail 120 est articulée à la platine 110 au moyen d'un système à parallélogramme
articulé 130 comportant : un bras inférieur 131 dont l'une des extrémités est articulée
en 132 sur la platine et l'autre l'est en 133 à la partie inférieure de la barre-support
de vantail ; une grande biellette 134, articulée en 135 en une partie médiane du bras
131 et, à son autre extrémité, en 136 à un coulisseau 137 mobile en translation à
l'intérieur de la platine (qui est configurée en glissière de manière à guider et
retenir le coulisseau 137) ; et une petite biellette 138, articulée également en 136
sur le coulisseau et en 139 à la partie supérieure de la barre-support 120.
[0018] Des lumières oblongues telles que 111 permettent la solidarisation de la platine
aux montants du dormant ; de la même façon, des lumières oblongues telles que 121
permettent la solidarisation de la barre-support 120 au vantail.
[0019] Cette structure, en elle-même classique ainsi que sa cinématique, ne sera pas décrite
plus en détail.
[0020] De façon caractéristique de l'invention, la partie inférieure de la platine 110 est
configurée en une partie 140 formant pivot, destinée à coopérer avec une pièce d'appui
200 préalablement fixée sur le montant du cadre de dormant.
[0021] Ces éléments sont illustrés plus en détail figures 2 et 3.
[0022] La partie formant pivot 140, c'est-à-dire l'extrémité de la platine du compas, comporte
un élément 141, rapporté ou monobloc, configuré de manière à définir un évidement
142 qui viendra coiffer la pièce d'appui 200. L'élément 141 comporte un relief 143
en forme de goutte d'eau (comme on peut le voir notamment figure 3), avec une partie
arrondie 145 faisant face à la pièce d'appui 200 et une partie effilée 146 disposée
à l'opposé.
[0023] La pièce d'appui 200, quant à elle, est constituée d'un corps 201 dans lequel on
a ménagé une gorge verticale à fond arrondi 202 débouchant vers le haut par une forme
en entonnoir 203. Pour permettre la fixation sur le dormant, le corps 201 comporte
un perçage 204 et, si nécessaire, un téton de fixation 205 permettant un positionnement
précis dans une lumière correspondante du dormant ou dans une glissière de celui-ci
; ce téton empêche notamment qu'après vissage la pièce d'appui ne subisse une rotation
sous l'effet du poids de la platine, d'un choc, etc. lors du montage sur le chantier.
Avantageusement, il est prévu en partie inférieure une vis de réglage 206 débouchant
au fond de la gorge 202 et venant en butée, par son extrémité 207, contre la partie
arrondie 145 de l'extrémité de la platine. Ce système permettra, après mise en place
du compas et avant serrage définitif des vis de fixation de la platine sur le montant,
d'effectuer un réglage final pour mettre précisément le vantail à niveau.
[0024] La largeur de la gorge 202 correspond à celle du relief 143, et le fond arrondi a
même rayon de courbure que la partie arrondie 145 de ce relief. Ces formes coopérantes
permettent d'assurer un débattement angulaire b entre l'extrémité de la platine et
la pièce d'appui, ce débattement angulaire étant illustré par la représentation en
tiretés 208 du relief 143, l'angle b étant avantageusement le même que l'angle de
déploiement du compas (angle a de la figure 1) ou légèrement supérieur pour laisser
une certaine latitude au moment du montage. La forme en entonnoir 203 est destinée
à recevoir plus aisément l'extrémité de la platine et la guider vers la gorge rectiligne
202 du col de cet entonnoir.
[0025] On va maintenant décrire, à l'aide des figures 4 à 6, le montage d'une fenêtre pourvue
d'un jeu de compas selon l'invention.
[0026] Sur ces figures, on a représenté en 300 le cadre du dormant dont les montants reçoivent
chacun une pièce d'appui 200, et en 400 un ouvrant (vantail) pourvu d'un jeu de compas
100 dont les extrémités 140 sont configurées selon l'invention de la manière que l'on
a décrite plus haut. Enfin, le trièdre indique la direction V de la verticale. Initialement
(figure 4), le vantail 400 est soulevé par un moyen de levage approprié, de manière
à l'approcher du cadre 300 sur lequel il doit être monté. Compte tenu de son poids
important, sa position est alors quasi-verticale. Il a été préalablement pourvu de
son jeu de compas, ces derniers ayant été placés en position déployée (angle a).
[0027] Ensuite (figure 5), l'ouvrant 400, toujours vertical, est approché du dormant. L'angle
d'ouverture a a été choisi de sorte que l'extrémité inférieure de la platine soit
bien dégagée de l'ouvrant pour faciliter la manoeuvre d'accostage, avec peu de risques
de choc de l'ouvrant contre le dormant ou la façade. On peut utiliser à cet effet
une cale amovible 500, visible sur les figures 4 et 5.
[0028] L'installateur guide alors le relief 145 de la platine dans l'ouverture 202 de la
pièce d'appui, ce qui permet la reprise du poids de l'ouvrant sur le dormant et autorise
l'immobilisation du vantail en position avant la pose, en éliminant les risques de
chute de celui-ci : en effet, si l'ouvrant est lâché accidentellement, il pivotera
sur la pièce d'appui 200 et sa traverse inférieure, à faible distance du mur, viendra
s'appuyer sur ce dernier sans que les compas viennent se décrocher des pièces d'appui.
[0029] Il suffit alors à l'installateur d'exercer une poussée sur le bas de l'ouvrant (flèches
600 sur la figure) jusqu'à mise à la verticale de la platine de fixation, ce qui conduit
à la situation de la figure 6.
[0030] Le vissage peut alors être effectué et les moyens de levage libérés (si cela n'a
pas été fait à l'étape précédente). On achève le montage par réglage des vis situées
en partie inférieure de la pièce d'appui 200, serrage définitif de la platine et retrait
de la cale amovible 500.
[0031] On voit ainsi que le montage de l'ouvrant peut être exécuté entièrement depuis l'intérieur,
avec toute la précision voulue et sans aucun risque, notamment au cas où l'opérateur
viendrait à lâcher l'ouvrant en cours de montage.
1. Un compas-charnière (100) pour fenêtre à l'italienne, comprenant une platine de
fixation (110), propre à être solidarisée au montant d'un cadre de dormant (300),
et une barre support de vantail (120), propre à être solidarisée à un châssis d'ouvrant
de fenêtre (400), la barre support étant articulée à la platine en pivotement autour
d'un axe horizontal situé au niveau de la partie supérieure du dormant de manière,
en position ouverte, à projeter vers l'extérieur la partie inférieure de l'ouvrant,
cet axe étant lui-même mobile en coulissement vertical sur une partie de la longueur
de la platine,caractérisé en ce que la platine présente, dans sa région inférieure,
une partie formant pivot (140) coopérant avec une pièce d'appui (200) préalablement
fixée sur le montant du cadre, cette pièce d'appui comportant une gorge verticale
évasée vers le haut recevant cette partie formant pivot, le débattement angulaire
(b) permis entre la partie formant pivot et la gorge évasée étant suffisant pour permettre,
lors du montage sur le cadre de l'ouvrant pourvu de ses compas, tout d'abord l'insertion
de la partie formant pivot dans la gorge malgré une inclinaison de la barre support
résultant de l'ouverture du compas et de la position approximativement verticale du
châssis de l'ouvrant, cette insertion assurant la reprise du poids de l'ouvrant, puis
enfin le rabattement à la verticale de la barre support, de manière à aligner la platine
avec le montant du cadre pour permettre la solidarisation de ces deux pièces.
2. Le compas-charnière de la revendication 1, dans lequel les formes coopérantes de
la platine et de la pièce d'appui comportent, pour la platine, un relief (143) en
goutte d'eau saillant latéralement en direction du cadre situé en vis-à-vis, et dont
la partie arrondie (145), qui forme ledit pivot, est tournée vers le bas et la partie
effilée (146) est tournée vers le haut et, pour la pièce d'appui, une gorge verticale
à fond arrondi (202) débouchant vers le haut par une forme en entonnoir (203).
3. Le compas-charnière de la revendication 1, dans lequel la pièce d'appui comporte,
en fond de gorge, une vis de réglage (206) d'axe vertical venant en contact avec la
surface d'extrémité du pivot.