[0001] Les coffrages utilisés pour la fabrication de poteaux ou piliers en béton coulé ont
longtemps été réalisés au moyen d'éléments en bois et/ou métalliques.
[0002] Une autre technique a toutefois été imaginée pour réaliser des coffrages beaucoup
moins onéreux, prêts à l'emploi et généralement utilisables qu'une seule fois, ce
qui représente sur un chantier de nonbreux avantages étant donné notamment la facilité
et la rapidité de mise en oeuvre.
[0003] Selon la technique décrite notamment dans le brevet Français 1513315, on utilise
en grande partie du carton.
[0004] Le brevet US-3,301,926 ou encore les demandes de brevet Français 2606813 et 2616469
décrivent également un coffrage de même type, c'est-à-dire comportant un élément tubulaire
de moulage dont les parois planes définissent un prisme à section droite inscriptible
correspondant à la section droite du produit fini à mouler, un tube de maintien en
carton à section circulaire qui circonscrit la section extérieure de l'élément tubulaire
de moulage et des éléments de calage disposés dans les espaces compris entre les faces
externes dudit élément tubulaire de moulage et la face interne du tube de maintien.
[0005] Afin d'avoir une bonne résistance, il est évidemment souhaitable de concevoir des
éléments de calage ayant une bonne résistance à la compression.
[0006] On a aussi imaginé dans le brevet FR-2628465, un coffrage muni d'un tube extérieur
dont la section n'est plus circulaire, mais qui est un quadrilatère.
[0007] Dans les brevets précités 1513315 et 2628465, on préconise de remplir les espaces
libres entre l'élément tubulaire de moulage et le tube de maintien avec notamment
du polystyrène. Dans le brevet US-3,301,926, on décrit par contre un procédé d'injection
d'un matériau de ce type.
[0008] Toutefois, ces produits de calage sont très polluants du fait que le coffrage, après
utilisation, est détruit en coupant le tube de maintien.
[0009] Dans les demandes Françaises précitées 2606813 et 2616469, on a imaginé diverses
cales, notamment en carton, de formes diverses (tubes, cartons pliés, ...).
[0010] Toutefois, par rapport à la technique précitée de l'injection, les espaces compris
entre l'élément tubulaire de moulage et le tube de maintien ne sont pas entièrement
remplis, de telle sorte que l'élément tubulaire de moulage n'est pas en appui total
sur un matériau homogène.
[0011] Toutes les techniques précitées nécessitent l'utilisation d'un élément tubulaire
de moulage et d'un tube de maintien en carton, entre lesquels sont disposés lesdits
éléments de calage, le tube de maintien généralement circulaire semblant obligatoire
pour assurer une bonne résistance à la compression intérieure.
[0012] Les inventeurs ont eu le mérite de repenser entièrement la technique et de réaliser
un coffrage de fabrication aisée et de très bonne résistance à la compression intérieure.
[0013] Un coffrage selon l'invention comporte de manière connue un élément tubulaire de
moulage pourvu de parois planes qui définissent un prisme dont la section droite polygonale
correspond à celle du produit fini à mouler, et des éléments de renfort qui viennent
recouvrir les faces externes dudit élément tubulaire de moulage et il est remarquable
en ce que lesdits éléments de renfort sont maintenus serrés sur l'élément tubulaire
par banderolage d'au moins une bande de matériau encollée au moins partiellement sur
au moins l'une de ses faces. Le banderolage peut être effectué de plusieurs manières,
comme il sera précisé ci-après à propos du procédé.
[0014] Dans un coffrage selon l'invention, on comprend que par rapport aux techniques antérieures
il n'y a plus de tube de maintien extérieur.
[0015] Selon un mode de réalisation non obligatoire, les éléments de renfort présentent
chacun une forme prismatique à section en forme de triangle ou trapèze dont les dimensions
de la grande base correspondent à celles de la face extérieure de l'élément tubulaire
sur laquelle il est appliqué et dont les angles à la base sont choisis de manière
telle que deux faces latérales voisines de deux éléments de renfort successifs sont
sensiblement coplanaires.
[0016] Pour des éléments de renfort trapézoïdaux, le banderolage extérieur formera alors
une gaine prismatique à 2
n faces,
n étant le nombre de côtés de la section polygonale de l'élément tubulaire, sans compter
les éventuels chanfreins ménagés sur ses arêtes.
[0017] Dans le cas d'un élément tubulaire de section droite polygonale dont tous les angles
au sommet sont égaux, il suffit que la section droite des éléments de renfort soit
en forme de triangle ou trapèze isocèle avec des angles à la base égaux chacun à 180°
divisisé par
n.
[0018] Dans le but notamment de fournir un coffrage non polluant et recyclable, qui offre
une excellente résistance, l'élément tubulaire de moulage est en carton et les éléments
de renfort sont constitués par du carton alvéolaire dont les arêtes de chaque alvéole
sont disposées perpendiculairement à la paroi plane en regard de l'élément tubulaire
de moulage.
[0019] Si le carton alvéolaire présente l'avantage d'être recyclable et présente une excellente
résistance, d'autres matériaux sont évidemment parfaitement envisageables.
[0020] L'invention concerne aussi un procédé de fabrication d'un tel coffrage qui est remarquable
en ce qu'il consiste à:
a) former un élément tubulaire prismatique de moulage, dont la section droite correspond
à celle du produit fini à mouler,
b) découper un matériau de renfort en plusieurs éléments présentant chacun une face
de dimensions semblables aux dimensions de l'une des faces principales de l'élément
tubulaire prismatique de moulage,
c) disposer l'élément tubulaire prismatique sur un mandrin d'enroulement,
d) disposer les éléments de renfort sur les faces planes externes correspondantes
de l'élément tubulaire,
e) procéder à un banderolage de l'ensemble à l'aide d'au moins une bande qui est encollée
au moins partiellement sur au moins l'une de ses faces.
[0021] Selon un mode de réalisation, l'élément tubulaire prismatique est fabriqué à partir
d'une plaque de carton éventuellement rainurée pour former des chanfreins d'arête
et dont la face destinée à constituer l'intérieur du coffrage est traitée pour la
rendre étanche. Selon un mode de réalisation, le banderolage est effectué par un enroulement
droit sur plusieurs tours au moyen d'au moins une bande de carton dont la largeur
correspond à la longueur de l'ensemble à banderoler.
[0022] Toutefois, selon une variante, le banderolage est effectué au moyen d'au moins une
bande de carton de faible largeur par rapport à la longueur de l'ensemble à banderoler
et qui est enroulée en hélice par spiralage.
[0023] La dernière bande utilisée pour le banderolage peut en outre présenter sur au moins
sa face extérieure un traitement pour la rendre étanche afin de former un dernier
revêtement étanche, celui-ci pouvant de plus porter des inscriptions publicitaires
et/ou explicatives d'un mode d'emploi.
[0024] De préférence, les éléments de renfort sont réalisés à partir d'une plaque de carton
alvéolaire.
[0025] Pour concevoir un coffrage du type précité avec des éléments de renfort prismatiques
en forme de triangle ou de trapèze, lesdits éléments de renfort sont découpés en conséquence
à partir, par exemple, d'une plaque d'un matériau adéquate.
[0026] Avantageusement, les éléments de renfort sont maintenus sur les faces extérieures
planes de l'élément tubulaire avant banderolage, par collage et/ou par cerclage de
bandes adhésives.
[0027] L'invention sera bien comprise et d'autres particularités apparaîtront à la lecture
de la description qui va suivre et qui se réfère aux dessins annexés dans lesquels:
- les figures 1 et 2 montrent respectivement de profil et en perspective, une plaque
de carton avant pliage destinée à confectionner l'élément tubulaire de moulage,
- la figure 3 montre en perspective l'élément tubulaire de moulage quasi-fini,
- la figure 4 montre de profil une plaque de carton alvéolaire prédécoupée pour former
les éléments de renfort,
- les figures 5, 6 et 7 montrent trois phases successives de fabrication selon un premier
mode de réalisation, l'élément tubulaire étant disposé sur un mandrin d'enroulement,
- la figure 8 montre le produit fini obtenu après les phases de fabrication des figures
5, 6 et 7,
- les figures 9 et 10 correspondent aux figures 7 et 8 selon un second mode de réalisation.
[0028] Pour fabriquer un coffrage selon l'invention, on réalise d'abord un élément tubulaire
prismatique à partir d'une plaque 1, par exemple en carton 3 (figures 1, 2, 3 et 5).
[0029] Dans l'exemple représenté, l'élément tubulaire 1 prismatique réalisé (figures 3 et
5) présente une section sensiblement en forme de carré (on utilise la même référence
1 pour désigner indifféremment l'élément tubulaire ou la plaque à partir de laquelle
il est fabriqué).
[0030] Pour ce faire, la plaque de carton 1 (figures 1 et 2) est rainurée comme le montrent
lesdites figures (par des flèches sur la figure 1 et des pointillés sur la figure
2), pour diviser la plaque 1 en quatre parties principales 1
a à 1d, destinées à former les quatre parois du prisme (figure 3) après pliage le long
des rainures ainsi réalisées.
[0031] En fait, on peut voir sur les figures que les rainures, à l'exception d'une rainure
d'extrémité, sont doubles de façon à former des chanfreins d'arête 2a à 2d (figure
3).
[0032] L'élément tubulaire 1 est fermé par exemple au moyen d'une bande adhésive 3 (figure
4), ou tout autre moyen, qui est ici disposée longitudinalement entre une face principale
1
a et un chanfrein 2d.
[0033] L'élément tubulaire prismatique 1 ainsi réalisé doit en outre présenter les dimensions
souhaitées pour le produit fini à mouler.
[0034] Une plaque de carton alvéolaire 4 (figure 4) est découpée comme le montre la figure
4 en plusieurs éléments tels que 4a à 4f.
[0035] Dans l'exemple représenté, chaque élément 4a à 4f présente une forme prismatique
à section trapézoïdale et plus particulièrement en forme de trapèze isocèle dont les
angles de la grande base sont de 45°.
[0036] Par ailleurs, les grandes bases de chaque élément prismatique trapézoïdal présentent
des dimensions correspondantes à celles des faces 1
a à 1d de l'élément tubulaire 1. On comprend qu'un découpage comme représenté sur la
figure 4 (à 45° de façon alternée), permet de limiter considérablement les chutes,
ce qui constitue une technique particulièrement économique.
[0037] Enfin, la face de la plaque 1 destinée à former la face interne dudit élément tubulaire
est traitée pour être rendue étanche.
[0038] L'élément tubulaire prismatique 1 est ensuite disposé sur un mandrin 5 (figure 5)
dont la section correspond à la section intérieure dudit élément 1 (chanfreins compris),
ce dernier étant fermé longitudinalement par la bande adhévise 3 avant ou après sa
mise en place sur ledit mandrin 5.
[0039] Comme le montrent les figures 5, 6, 7 et 9, le mandrin 5 est expansible à l'aide,
par exemple, de coquilles 6a à 6d (figure 5) capables de s'écarter de l'axe dudit
mandrin par tout moyen hydraulique et/ou pneumatique et/ou mécanique.
[0040] Après mise en place de l'élément tubulaire sur le mandrin, on positionne les éléments
de renfort 4a à 4d, comme représenté sur la figure 6, en appliquant les grandes bases
desdits éléments sur les faces de l'élément 1.
[0041] Comme le montrent bien les figures 6 à 10, les dimensions desdits éléments de renfort
4a à 4d sont telles (angles de base de 45°) que deux faces latérales voisines de deux
éléments de renfort successifs sont sensiblement coplanaires.
[0042] Les éléments de renfort 4a à 4d sont maintenus par collage de leurs faces qui sont
en contact avec l'élément tubulaire 1 et/ou par cerclage au moyen de bandes adhésives
telles que 7a à 7d sur les figures 6, 7 et 9.
[0043] L'opération suivante consiste à effectuer un banderolage comme le montrent les figures
7 et 9.
[0044] On banderole l'ensemble représenté à la figure 6 en entraînant en rotation le mandrin
5 et en enroulant au moins une bande de carton 8, 8'. Sur la figure 7, on a représenté
un banderolage d'une bande 8 par spiralage, c'est-à-dire par enroulement hélicoïdal.
[0045] Le spiralage s'effectue avantageusement en plusieurs couches et éventuellement par
couches croisées au moyen d'au moins une bande encollée au moins en partie sur au
moins l'une de ses faces (voire ses deux faces). Dans ce cas, la bande 8 utilisée
présente évidemment une largeur relativement faible par rapport au produit semi-fini.
[0046] Toutefois, on peut aussi, comme le montre la figure 9, effectuer un enroulement droit
d'au moins une bande 8' enroulée sur plusieurs tours, ladite bande ayant alors une
largeur correspondant à la longueur du produit semi-fini.
[0047] On obtient ainsi un produit fini (après retrait du mandrin) tel que représenté sur
les figures 8 et 10, c'est-à-dire que le banderolage forme une gaine extérieure en
forme ici d'octogone (régulier ou non selon l'epaisseur choisie pour les éléments
de renfort).
[0048] Toutefois, il est clair que les éléments de renfort pourraient avoir des formes triangulaires,
la gaine qui en résulterait étant alors de section aussi en carré.
[0049] En outre, si l'élément tubulaire 1 présente ici une section sensiblement carrée,
ceci est un cas particulier d'une section rectangulaire et d'une manière plus générale,
ladite section est polygonale, régulière ou non.
[0050] Si la section de l'élément tubulaire de moulage peut être ainsi généralisée, celle
des éléments de renfort peut être autrement qu'en forme de trapèze ou de triangle,
comme par exemple en segment circulaire.
[0051] En outre, il n'est pas obligé que les faces latérales voisines des éléments de renfort
soient coplanaires.
[0052] Enfin, bien sûr, des finitions peuvent et/ou doivent être apportées, comme une dernière
bande de banderolage étanche (éventuellement sur un seul tour pour un enroulement
droit et sur un seul pli pour le spiralage), un traitement d'étanchéité des extrémités,
des impressions sur la face extérieure de la dernière bande, etc.
[0053] Un tel coffrage permet de supporter de manière surprenante de fortes contraintes,
ce qui est évidemment souhaité pour le moulage de poteaux ou piliers en béton.
1) Coffrage comportant un élément tubulaire (1) de moulage pourvu de parois planes (1a-1d)
qui définissent un prisme dont la section droite polygonale correspond à celle du
produit fini à mouler, et des éléments de renfort (4a-4d) qui viennent recouvrir les
faces externes dudit élément tubulaire de moulage, caractérisé en ce que lesdits éléments
de renfort (4a-4d) sont maintenus serrés sur l'élément tubulaire par banderolage hélicoïdal
d'au moins une bande (8,8') de matériau encollée au moins partiellement sur au moins
l'une de ses faces.
2) Coffrage selon la revendication 1, caractérisé en ce que les éléments de renfort
présentent chacun une forme prismatique à section en forme de triangle ou trapèze
dont les dimensions de la grande base correspondent à celles de la face extérieure
(1a-1d) de l'élément tubulaire (1) sur laquelle il est appliqué et dont les angles
à la base sont choisis de manière telle que deux faces latérales voisines de deux
éléments de renfort successifs sont sensiblement coplanaires.
3) Coffrage selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que l'élément tubulaire
(1) de moulage est en carton et en ce que les éléments de renfort (4a-4d) sont constitués
par du carton alvéolaire dont les arêtes de chaque alvéole sont disposées perpendiculairement
à la paroi plane en regard de l'élément tubulaire de moulage.
4) Procédé de fabrication d'un coffrage en carton, caractérisé en ce qu'il consiste
à:
a) former un élément tubulaire prismatique (1) de moulage, dont la section droite
correspond à celle du produit fini à mouler,
b) découper un matériau de renfort (4) en plusieurs éléments (4a-4d) présentant chacun
une face de dimensions semblables aux dimensions de l'une des faces principales de
l'élément tubulaire prismatique (1) de moulage,
c) disposer l'élément tubulaire prismatique (1) sur un mandrin d'enroulement (5),
d) disposer les éléments de renfort (4a-4d) sur les faces planes externes correspondantes
de l'élément tubulaire,
e) procéder à un banderolage de l'ensemble à l'aide d'au moins une bande (8,8') qui
est encollée au moins partiellement sur au moins l'une de ses faces.
5) Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que l'élément tubulaire prismatique
est fabriqué à partir d'une plaque de carton (1) éventuellement rainurée pour former
des chanfreins d'arête et dont la face destinée à constituer l'intérieur du coffrage
est traitée pour la rendre étanche.
6) Procédé selon l'une des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que le banderolage
est effectué par un enroulement droit sur plusieurs tours d'au moins une bande (8)
de carton dont la largeur correspond à la longueur de l'ensemble à banderoler.
7) Procédé selon l'une des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que le banderolage
est effectué au moyen d'au moins une bande de carton (8) de faible largeur par rapport
à la longueur de l'ensemble à banderoler et qui est enroulée en hélice par spiralage.
8) Procédé selon l'une des revendications 4 à 7, caractérisé en ce que la dernière bande
utilisée pour le banderolage présente sur au moins sa face extérieure un traitement
pour la rendre étanche afin de former un dernier revêtement étanche.
9) Procédé selon l'une des revendications 4 à 8, caractérisé en ce que les éléments
de renfort (4a-4d) sont réalisés à partir d'une plaque (4) de carton alvéolaire.
10) Procédé selon l'une des revendications 4 à 9, caractérisé en ce que les éléments
de renfort (4a-4d) sont découpés de manière à présenter chacun une forme prismatique
à section en forme de triangle ou trapèze dont les dimensions de la grande base correspondent
à celles de la face extérieure (1a-1d) de l'élément tubulaire (1) sur laquelle il
est appliqué et dont les angles à la base sont choisis de manière telle que deux faces
latérales voisines de deux éléments de renfort successifs sont sensiblement coplanaires.
11) Procédé selon l'une des revendications 4 à 10, caractérisé en ce que les éléments
de renfort (4a-4d) sont maintenus sur les faces extérieures planes (1a-1d) de l'élément
tubulaire (1) avant banderolage, par collage et/ou par cerclage de bandes adhésives
(7a-7d).