[0001] La présente invention est relative à une boîte de montre comportant une carrure-lunette
pourvue d'un évidement à profil sensiblement cintré s'ouvrant vers l'intérieur de
la boîte, une glace et un fond pour contenir un mouvement surmonté d'un cadran et
un cercle d'encageage disposé entre le mouvement et la carrure.
[0002] On connaît des boîtes de montre réalisées de préférence en métal précieux (or ou
platine) dont la carrure est évidée intérieurement pour faire une économie substantielle
de matière précieuse et autoriser ainsi un prix de vente moins élevé qu'il ne serait
si cette carrure était massive.
[0003] Le document CH-A-664 251 décrit une boîte de montre en or où le mouvement est fixé
à la carrure-lunette qui est évidée intérieurement. Cette fixation est réalisée par
l'intermédiaire d'une pièce d'encageage qui est centrée par l'intérieur. A cet effet,
une saillie axiale de la pièce d'encageage est emboîtée à frottement doux autour d'une
saillie correspondante, qui est solidaire de la boîte et qui est constituée par une
partie d'un rehaut, dont une autre partie est pincée entre une lèvre interne de la
carrure-lunette et le verre. La fixation axiale de la pièce d'encageage est assurée
par un verrou qui prend appui contre un épaulement de la carrure et maintient la pièce
d'encageage appuyée sous la lèvre.
[0004] Le document EO-A-0 379 974 (= US-A-4 970 708) décrit aussi une boîte de montre comportant
une carrure évidée en forme de voûte. Cette carrure comporte des première et seconde
surfaces d'appui cylindriques coopérant respectivement avec une glace et un fond.
Trois plots solidaires de la carrure sont disposés dans l'espace défini par l'évidement
en forme de voûte. Chacun des plots porte une saillie s'étendant en direction du mouvement
porté par la boîte, ladite saillie portant une battue supérieure sur laquelle repose
un réhaut contre lequel s'appuie la glace et une battue inférieure sur laquelle repose
un cercle d'encageage contre lequel s'appuie le fond.
[0005] Les carrures évidées décrites dans les documents cités ci-dessus sont fragiles en
ce sens qu'elles sont sensibles aux chocs latéraux appliqués sur la montre, la minceur
extrême de la paroi de la carrure expliquant que cette dernière peut être cabossée
au moindre coup porté sur elle.
[0006] On a amélioré la résistance au choc en disposant des nervures à l'intérieur de la
carrure, comme à l'intérieur du fond, comme cela est visible dans le document EP-A-0
378 125 (= US-A-4 995 023. Si des améliorations ont été apportées quant à la déformation
de la carrure due à la traction du bracelet, ces améliorations sont cependant minimes
quant à la résistance au choc, cette carrure étant facilement enfonçable à cause de
sa très faible épaisseur (de l'ordre de 0,15 mm).
[0007] On observera par ailleurs que les boîtes réalisées selon les brevets cités ci-dessus
donnent une telle impression de légèreté, que l'on peut mettre en doute le fait qu'elles
sont réalisées en or. Comme il n'est pas autorisé d'ajouter des poids qui ne seraient
présents que dans le seul but de faire croire à une présence d'or massif sans fonction
ni utilité réelle à la constitution où à la marche de la montre, la présente invention
imagine de remplir presque entièrement l'évidement de la carrure faite en or par un
cercle fait de préférence en laiton, ce cercle remplissant deux fonctions : celui
de cercle d'encageage, support du mouvement et liaison de ce dernier avec la carrure,
et celui de renforcement de la carrure pour la rendre résistante aux chocs, puisque
derrière la carrure faite en or mince, se trouve ledit cercle qui rend la carrure
difficilement enfonçable. On comprendra qu'accessoirement ce cercle alourdira la montre.
[0008] Dans ce but, la présente invention est caractérisée en ce que le cercle d'encageage
est composé d'au moins quatre segments juxtaposés et engagés partiellement dans l'évidement
de la carrure, pour recouvrir au moins 85% de son pourtour, le contour extérieur desdits
segments étant conformé pour être en contact étroit avec ledit profil sensiblement
cintré, des moyens étant mis en oeuvre pour maintenir en place lesdits segments dans
ledit évidement.
[0009] L'invention va être expliquée maintenant au moyen d'exemples illustrés par le dessin
dans lequel :
- la figure 1 est une vue en plan de la carrure selon un premier mode d'exécution de
l'invention, carrure dans laquelle se trouvent logés quatre segments composant un
cercle d'encageage, retenus par un anneau élastique,
- la figure 2 est une coupe selon la ligne II-II de la figure 1,
- la figure 3 est une coupe de la figure 1 à l'endroit où l'on trouve une des brides
de fixation du mouvement sur le cercle,
- la figure 4 est une coupe selon la ligne IV-IV de la figure 1,
- la figure 5 montre comment sont montés les segments composant le cercle d'engageage
dans la carrurelunette,
- la figure 6 est une vue en plan de la carrure selon un deuxième mode d'exécution de
l'invention, carrure dans laquelle se trouvent logés quatre segments composant un
cercle d'engageage, retenus l'un à la suite de l'autre par des cavaliers élastiques,
- la figure 7 est une coupe selon la ligne VII-VII de la figure 6,
- la figure 8 est une vue en plan de la carrure selon un troisième mode d'exécution
de l'invention, carrure dans laquelle se trouvent logés quatre segments composant
un cercle d'encageage, retenus par deux brides appuyées de part et d'autre sur un
renfort de tube traversant la carrure,
- la figure 9 est une coupe selon la ligne IX-IX de la figure 8.
[0010] Comme on le voit bien sur les figures 2 à 4, la boîte de montre comporte une carrure-lunette
11 pourvue d'un évidement 26 à profil sensiblement cintré 8 en forme de voûte s'ouvrant
vers l'intérieur de la boîte. La boîte est complétée par une glace 16 et un fond 12
pour contenir un mouvement 13 surmonté d'un cadran 14. Un cercle d'encageage 10 est
disposé entre le mouvement 13 et la carrure 11. Des aiguilles 15 prennent place entre
le cadran 14 et la glace 16, cet espacement étant bien défini par un réhaut 18. L'étanchéité
de la glace 16 par rapport à la carrure 11 est assurée par un joint cylindrique 17
qui s'appuie sur une retombée 25 formée dans le haut de la lunette faisant partie
intégrante de la carrure 11. Le fond 12 est fixé à cran sur la carrure 11, son étanchéité
étant assurée par une garniture 19. On notera que ce fond pourrait être fait d'une
seul pièce avec la carrure et former ainsi une boîte monocoque. Le mouvement 13 est
introduit par le haut de la carrure et vient appuyer le filet 30 dont il est pourvu
sur l'épaulement 7 du cercle d'encageage 10. Le mouvement 13 est rendu solidaire du
cercle 10 au moyen de brides de fixation dont une seule 22 est visible sur la figure
3. Comme on le voit en figure 2, un tube 20 traverse la carrure 11, tube dans lequel
prend place la tige de mise à l'heure du mouvement (non-représentée). Comme la paroi
de la carrure est très mince (de l'ordre de 0,2 mm), il a été prévu, à l'endroit du
passage de ce tube, un renfort 21 de la carrure matérialisée par un apport de matière
rapporté ou fait d'une pièce avec ladite carrure. Ce renfort 21 est aussi visible
dans les vues en plan des figures 1, 6 et 8.
[0011] La carrure évidée 11 peut être réalisée par tournage au moyen de fraises de forme
ou par emboutissage et refoulage, au moyen d'une presse rotative, selon le procédé
décrit dans le document EO-A-0 378 125 cité plus haut, ce procédé étant choisi surtout
pour les grandes séries de fabrication qui permet de surcroît le formage des cornes
23. Dans un cas comme dans l'autre on cherche à obtenir une paroi très mince par mesure
d'économie de matière précieuse. Cependant, comme on l'a mentionné plus haut, une
carrure aussi mince supporte fort mal les chocs qui lui sont appliqués au porter normal
et se cabosse rapidement. Egalement le poids de la montre fait douter que sa boîte
est faite en métal précieux puisque sa carrure est évidée dans le but évident de vendre
le produit moins cher.
[0012] Des solutions sont apportées à ces problèmes par la caractéristique essentielle de
la présente invention qui consiste à utiliser un cercle d'encageage qui remplit presque
entièrement l'évidement de la carrure en épousant étroitement son profil intérieur.
Le cercle d'encageage fait en laiton par exemple, apporte une solution au problème
du poids, le problème de résistance aux chocs étant résolu par un contact intime du
cercle avec la carrure dans le pourtour de cette dernière. Pour parvenir à ce but,
le cercle d'encageage est composé d'au moins quatre segments 1, 2, 3 et 4 comme on
le voit sur les figures 1, 6 et 8. Ces segments sont juxtaposés et engagés partiellement
dans l'évidement 26 de la carrure et recouvrent au moins le 85% de son pourtour. Comme
on le voit particulièrement bien sur les figures 3, 4, 7 et 9 le contour extérieur
9 de chaque segment est conformé pour être en contact étroit avec le profil 8 sensiblement
cintré que présente l'intérieur de la carrure 11. Pour maintenir en place ces segments
dans l'évidement, même avant la pose du mouvement, on a recours à des moyens différents
suivant le mode d'exécution choisi. Trois systèmes différents vont être expliqués
plus bas qui utilisent tous une rainure 6 à profil sensiblement rectangulaire pratiquée
dans chaque segment.
[0013] La figure 5 indique comment sont montés les segments dans la carrure. On commence
par introduire le premier segment 1 dans l'évidement 26 en appuyant son extrémité
31 contre le renfort 21 du tube 20. On poursuit le montage des segments 2 et 3 de
la même façon. Le dernier segment 4 est introduit finalement dans la carrure selon
la direction de la flèche A. On fait alors glisser les segments ainsi juxtaposés de
façon à ce que les parties vides situées à droite et à gauche du tube 20 soient à
peu près d'égale longueur. Si l'on désire qu'au moins le 85% de la périphérie de l'évidement
26 soit recouvert par les segments, on peut montrer qu'au moins quatre segments sont
nécessaires. Une fois l'équilibre géométrique atteint par rapport au tube, on va fixer
les segments pour les maintenir en place ce qui facilite le montage subséquent du
mouvement.
[0014] La figure 1 montre un premier mode d'exécution de l'invention où les moyens de maintien
en place des segments 1, 2, 3 et 4 consistent en un anneau élastique 5 qu'on dispose
dans la rainure 6 pratiquée dans chaque segment. Pour faciliter la préhension ou la
dépose de l'anneau, on a prévu deux trous 24 qui permettent de le saisir avec une
pince spéciale. A noter que l'anneau 5 est vu en coupe dans les figures 2, 3 et 4.
[0015] Les figures 6 et 7 montrent un deuxième mode d'exécution de l'invention où les moyens
de maintien en place des segments 1, 2, 3 et 4 consistent en un cavalier élastique
27. Le haut 32 du cavalier 27 est disposé dans les rainures 6 déjà décrites, alors
que les jambes 33 sont introduites dans des fentes 34 pratiquées vers les extrémités
des segments. La figure 6 montre que trois cavaliers 27 permettent de relier et maintenir
en place les quatre segments 1, 2, 3 et 4. On peut observer sur la figure 7 le fond
de la fente 34.
[0016] Les figures 8 et 9 montrent enfin un troisième mode d'exécution de l'invention où
les moyens de maintien des segments 1, 2, 3 et 4 consistent en deux brides 28 appuyant
chacune sur le renfort 21 du tube 20 dont il a été question plus haut. La figure 8
montre que chacune des brides 28 est vissée dans la rainure 6 respective des segments
1 et 4 au moyen de vis 29.
[0017] Tous les exemples cités ci-dessus font état d'une boîte faite en deux pièces soit
carrure-lunette et fond. On a suggéré que cette boîte pourrait être faite en une seule
pièce. On ajoutera pour être complet, que cette boîte pourrait être faite en trois
pièces, la carrure étant séparée de la lunette, et un fond séparé. On comprendra que
les caractéristiques particulières de la présente invention peuvent être appliquées
aussi bien à l'une ou à l'autre de ces exécutions.
1. Boîte de montre comportant une carrure-lunette (11) pourvue d'un évidement (26) à
profil sensiblement cintré (8) s'ouvrant vers l'intérieur de la boîte, une glace (16)
et un fond (12) pour contenir un mouvement (13) surmonté d'un cadran (14) et un cercle
d'encageage (10) disposé entre le mouvement et la carrure, caractérisée par le fait
que le cercle d'encageage est composé d'au moins quatre segments (1, 2, 3, 4) juxtaposés
et engagés partiellement dans l'évidement de la carrure pour recouvrir au moins 85%
de son pourtour, le contour extérieur (9) desdits segments étant conformé pour être
en contact étroit avec ledit profil (8) sensiblement cintré, des moyens (5, 27, 28)
étant mis en oeuvre pour maintenir en place lesdits segments dans ledit évidement.
2. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la carrure-lunette
(11) et le fond (12) sont en or.
3. Boîte de montre selon la revendication 2, caractérisée par le fait que la carrure-lunette
(11) et le fond (12) sont en une seule pièce.
4. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la partie desdits
segments non-engagée dans l'évidement comporte un épaulement (7) sur lequel le mouvement
(13) prend appui et une rainure (6) à profil sensiblement rectangulaire servant à
porter lesdits moyens de maintien en place desdits segments (1, 2, 3, 4).
5. Boîte de montre selon la revendication 4, caractérisée par le fait que lesdits moyens
de maintien en place consistent en un anneau élastique (5) disposé dans lesdites rainures
(6).
6. Boîte de montre selon la revendication 4, caractérisée par le fait que lesdits moyens
de maintien en place consistent en un cavalier élastique (27) disposé dans lesdites
rainures (6) et reliant entre eux deux segments (1, 2) juxtaposés.
7. Boîte de montre selon la revendication 4, caractérisée par le fait que lesdits moyens
de maintien en place consistent en deux brides (28) appuyant chacune sur un renfort
(21) de tube (20) que présente la carrure (11), chacune des brides étant vissée (29)
dans la rainure (6) d'un desdits segments (1, 4).
8. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que les segments
composant le cercle d'encageage sont faits en laiton.