[0001] Il est courant de stocker et de transporter des bouteilles en palettes dont la charge,
formée de lits superposés qu'enferme et maintient une housse rétractable, peut atteindre
une masse de plusieurs centaines de kilogrammes. Il s'agit aussi bien de bouteilles
vides, en particulier de bouteilles en verre, livrées aux embouteilleurs, que de bouteilles
pleines, expédiées ensuite par leurs soins.
[0002] Il convient souvent d'éviter aux fûts des contacts mutuels ; de plus en plus fréquemment
les lits successifs sont alors portés par des plateaux ou bacs en matières plastiques
thermoformées, semi-rigides et plus ou moins nervurés, munis d'un réseau d'empreintes
formant un siège pour chaque culot avec, concentriquement, un alvéole apte à coiffer
la bague de la bouteille correspondante d'un lit précédent ; lorsque le réseau est
entièrement serré, les empreintes de culot se réduisent à un ensemble de môles en
saillie sur la face supérieure.
[0003] Aptes à constituer ainsi des intercalaires, ces plateaux sont souvent dessinés de
façon à pouvoir aussi reposer directement sur l'assise plane de la palette pour ce
qui est du premier lit, et servir de couvercle au sommet de la charge. Un exemple
est donné par la publication de brevet EP-B-0 099 827.
[0004] Une variante est proposée par la publication GB-A-2 158 044, selon laquelle, au moins
si l'on a affaire à des bouteilles à épaule assez haute, semblables aux bouteilles
dites de bordeaux, les empreintes peuvent être repliées assez profondément pour venir
en entonnoir reposer sur chaque lit inférieur à hauteur de cette épaule et non plus
du buvant.
[0005] Sur un principe analogue, la publication FR-A-2 625 475 propose des plateaux grâce
auxquels les bouteilles sont calées par leur fond entre quatre bossages et maintenues
verrouillées à leurs cols par les parois coniques de simples trous de centrage percés
entre ces bossages : les entonnoirs qu'elles forment portent sur les épaules des bouteilles
d'un lit donné, et laissent dépasser leurs cols ; les culots de celles du lit suivant
se placent en quinconce sur les sièges restés libres entre eux sur la face opposée.
Il s'agit ainsi de plateaux moulés, rigides, dont les bouteilles occupent une maille
carrée sur deux, les lits s'emboîtant partiellement les uns dans les autres ce qui
concilie une bonne compacité avec une bonne stabilité de la charge. Si on lie cette
charge par des cerclages verticaux, il devient possible de la basculer à 90 ° et même
de la retourner à 180 ° ou sur un tour complet pour effectuer les manipulations nécessaires
au mûrissement des vins champagnisés.
[0006] L'invention propose d'employer des plateaux comparables mais constitués d'une simple
feuille thermoformée donc simplement semi-rigide : leurs entonnoirs, faisant au contraire
saillie par leur rebord à leur extrémité étroite sur la table formant le plan d'appui
des culots selon une maille le cas échéant rhombique mais de préférence rectangulaire,
constituent eux-mêmes, sur la face correspondante, des môles centrant lesdits culots
à l'intérieur de leur maillage. Le rapport des dimensions de maille est avantageusement
supérieur à 1,5 et proche de 1,7.
[0007] Selon une deuxième caractéristique, les entonnoirs possèdent un profil en mamelon
et, si leur ouverture d'adapte à la portée offerte par l'épaule des bouteilles, leur
contour externe s'en écarte sur une partie au moins de leur périphérie : leur racine
offre ainsi une paroi en pente raide adaptée au contraire à la forme du jable. A cette
fin, avantageusement, à partir d'orifices extrêmes quasi circulaires, leur paroi prendra
en partie médiane un contour étoilé, entrant ainsi en contact avec la bouteille sur
des aires suffisantes.
[0008] D'autre part, un rebord externe délimitant des sièges complémentaires autour de l'ensemble
des môles que forment les entonnoirs, les nombres d'entonnoirs ou de mamelons et de
sièges de chaque plateau sont égaux, leur double maillage redevenant symétrique par
rapport au centre de son contour externe : les intercalaires successifs, identiques
entre eux mais tournés de 180 ° d'un lit à l'autre pour rattraper le décalage de l'empilement,
constitueront ainsi sur chaque palette un prisme unique, à l'intérieur d'un même contour.
[0009] Selon une autre caractéristique, la profondeur des entonnoirs sera suffisante pour
que les bouteilles des lits successifs qui constituent la charge puissent être mises
en place non pas debout sur la palette mais au contraire sur pointe, tête en bas,
le premier plateau porteur se trouvant lui-même supporté par une embase convenable.
Une telle embase peut en particulier être constituée d'une plaque de centrage posée
sur l'assise de la palette et recevant des plots qui jouent pour le premier plateau
porteur un rôle d'appui identique ou semblable à celui joué ensuite par les fûts des
bouteilles.
[0010] Au sommet de la charge, quoique perforé, un plateau normal peut servir de couvercle
si l'on estime suffisante la protection apportée par la housse ; réciproquement les
rôles d'embase et de couvercle se trouveraient inversés dans le mode de chargement
classique, bouteilles posées debout.
[0011] Il est à noter que les lits peuvent être constitués manuellement ou mécaniquement,
les bouteilles pouvant être retournées une à une, par files entières prises sur la
table de chargement, voire par lits entiers éventuellement déjà maintenus par leur
futur plateau porteur.
[0012] L'invention est alors d'un intérêt particulier pour stocker puis transporter des
bouteilles pour boissons gazeuses encore vides, tout particulièrement de vins mousseux
et spécialement des bouteilles de champagne de grande capacité qui, avant d'être mises
en service, doivent une à une être éprouvées hydrauliquement à des pressions élevées
pour éviter tout risque d'accident. Après épreuve, le mode de constitution de la charge
permet en effet d'égoutter ces bouteilles en place sur leur palette pour les expédier
directement, le mode de nervuration des plateaux étant évidemment choisi de façon
à permettre l'écoulement de l'eau hors des bouteilles, en pratique vers les entonnoirs.
[0013] A travers un double exemple, la description ci-dessous permettra d'en mieux comprendre
les caractéristiques ; elle se réfère aux dessins, qui montrent :
- figure 1 : une vue perspective de l'empilage,
- figure 2 : une coupe sur la diagonale de la maille, selon II-II de la figure 1,
- figure 3 : un détail d'un plateau renversé,
- figure 4 : en position normale, un détail d'une variante.
[0014] La figure 1 démontre la formation des couches en disposition renversée sur une palette
de 1 m sur 1,2 m, dimensions courantes. Elle offre ainsi une vue de dessus de deux
plateaux rectangulaires identiques quoique disposés différemment ; constitués d'une
feuille 1 en polypropylène de 3 mm d'épaisseur initiale, thermoformée pour lui donner
le profil voulu, chacun est apte à porter un lit de trente jéroboams (d'une capacité
de 0,75 x 4 = 3 l).
[0015] Le plateau supérieur, par exemple, revêt la forme d'une plaque plane 1
a à rebords abaissés, à deux pans coupés et deux coins arrondis, porteuse, selon un
maillage rectangulaire décalé dans le contour externe, de cinq rangées transversales
relativement espacées de six entonnoirs 2 en saillie vers le bas et se resserrant
de leur orifice supérieur 2
a vers leur orifice inférieur 2
b pour recevoir l'épaule des bouteilles : deux de celles-ci sont montrées en B₁ et
B₂, chacune introduite en position inversée dans son entonnoir, la première supposée
appartenir par exemple au premier lit, la seconde au deuxième. Les entonnoirs sont
reliés par une table que seules renforcent ici des nervures perpendiculaires 3
a et 3
b.
[0016] L'ensemble de ces empreintes en creux laisse subsister dans le plan de référence
une série de trente-quatre buttes adjacentes organisées en une rangée de six buttes
4
a sur un seul des bords transversaux et quatre rangées de cinq buttes 4
b identiques, prolongées sur un bord longitudinal par une butte 4
c, sur l'autre par une butte 4
d. Sur le second bord longitudinal, les buttes 4
d ne servant qu'à augmenter la rigidité au voisinage du pli formé par le rebord 5,
les entonnoirs sont incomplets ; ils conservent toutefois une hauteur suffisante pour
procurer une stabilité correcte aux bouteilles de la rangée correspondante. Sur le
second bord transversal, il en est de même mais, les empreintes se trouvant plus rapprochées,
aucun relief spécial n'a été prévu.
[0017] Sur la face inférieure du plateau, chacune des butes 4
a, 4
b et 4
c dessine un alvéole de dimensions suffisantes pour servir de siège, coiffant le culot
d'une bouteille d'un lit inférieur, telle que celle schématisée en B1. Il existe ainsi
trente entonnoirs et trente sièges en quinconce.
[0018] Un étage après l'autre, pour coiffer les bouteilles B₁, B₂ ... un plateau 1 identique
sera ainsi employé, mais tourné de 180 ° comme le montre la figure 1 de façon à redresser
la quinconce.
[0019] Sur la coupe diagonale de la figure 2, qui fait apparaître l'empilement ainsi obtenu,
on peut voir que les entonnoirs 2, s'ils ont une ouverture adaptée au profil de l'épaule,
possèdent à la racine une paroi en pente raide 2
c ayant précisément pour objet de maintenir latéralement le jable des bouteilles voisines
le long d'une génératrice pour, de plus, stabiliser la charge ; une paroi 2
d referme le mamelon. On voit aussi que, grâce à sa forme en fuseau chaque bouteille
est pratiquement engagée dans son entonnoir jusqu'à mi-hauteur, de sorte que son buvant
serait même susceptible de venir en contact avec le plateau inférieur.
[0020] A l'issue de l'épreuve hydraulique, l'eau s'écoule par les entonnoirs ; plutôt que
de leur donner entièrement une forme de révolution, il est donc bon d'y faciliter
le passage.
[0021] La figure 3 montre ainsi, plateau retourné, entonnoirs en saillie cette fois vers
le haut, un dessin possible des empreintes. Les entonnoirs y possèdent une paroi 2
e dont la portée épouse le profil de l'épaule, mais ils sont aussi porteurs de dégagements
6 qui créent autant de saillies sur la face opposée. Au nombre de quatre, du moins
sur les entonnoirs internes, les dégagements 6 engendrent de nouveau à la racine de
l'empreinte une paroi plus raide 6
a ; une paroi 6
b la prolonge, qui sert d'entrée pour placer chaque plateau sur les culots du lit précédent
et centrer ces derniers ; leur ensemble reconstitue de façon discontinue les parois
2
c et 2
d montrées par la figure 2.
[0022] Dans sa partie médiane, chaque entonnoir possède donc un contour étoilé mais, au
voisinage de ses orifices extrêmes, les parois 6
a et 6
b rejoignent ici un contour circulaire, ou avantageusement quasi circulaire, des décrochements
offrant un passage à l'air comme à l'eau sans imposer à la matière un étirage excessif.
[0023] C'est ce type d'entonnoirs que montre aussi la figure 1.
[0024] On notera que les nervures 3
a et 3
b, d'abord destinées à rigidifier le plateau, pourraient venir en saillie et non en
creux sur la face supérieure, voire dessiner alors un réseau différent.
[0025] Si les bouteilles B risquent de toucher le plateau inférieur, le sommet des buttes
4
a à 4
c peut recevoir un dessin en relief assez étroit pour retenir leur buvant sans interdire
l'égouttement de l'eau encore contenue à l'intérieur ; il s'agit sur la figure 3 de
nervures 7 qui contribuent en outre à raidir la plaque.
[0026] En tant que support initial, il est préférable d'éviter l'emploi de palettes spéciales.
L'embase est donc constituée d'une palette usuelle 8, porteuse de plots 9 posés sur
une plaque de base 10, à savoir de préférence des douilles tubulaires centrées sur
des ressauts 10
a de cette plaque 10. Selon la nervuration adoptée, elles peuvent avoir un diamètre
externe égal à celui du talon des bouteilles pour recevoir le premier plateau porteur
dans une partie au moins de ses alvéoles comme le montre la figure 1, ou encore un
diamètre interne correspondant à celui de la racine des entonnoirs et même combiner
ces deux aspects.
[0027] Pour éviter l'emploi d'une plaque spéciale, un dernier plateau peut servir de couvercle.
[0028] Une palettes ainsi constituée peut porter cent quatre-vingts jéroboams (3 l) en six
lits alternés, pour une charge totale de l'ordre de six cents kilogrammes. Une autre
version porterait par exemple quarante-huit balthazars (12 l) en quatre lits alternés
; elle emploiera pour intercalaires des plateaux analogues quoique bien entendu non
identiques : en particulier, pour des bouteilles aussi grosses, le choix de la maille
est très directement dicté par le choix de l'encombrement au sol, qui conduit ici
à ne prévoir que quatre rangées de trois bouteilles. On peut ainsi encore ranger trente
nabuchodonosors (15 l) en trois lits à maille losange.
[0029] Une housse est ensuite mise en place.
[0030] La figure 4 montre, cette fois en position normale, une variante avantageuse ; les
références y sont homologues des précédentes.
[0031] Le plateau 11 est encore subdivisé, entre les entonnoirs 12, par des nervures en
creux 13
a et 13
b ; le sommet des buttes 14
b ... est légèrement bombé et raidi par des nervures rayonnantes 17 à six branches
formant au centre une étoile de noyau inférieur au débouché du goulot.
[0032] Le dessin des entonnoirs est d'une certaine manière inverse de celui décrit précédemment
: il présente une forme de mamelon biconique, à deux parois 12
c, raide, à la racine et 12
d, nettement convergente, au sommet. La paroi 12
d est toutefois interrompue par des enfoncements 16 de sa face externe dont la paroi
se raccorde par une face 16
a à la paroi 12
c pour rejoindre à l'opposé l'ouverture 12
b ; le contour de celle-ci n'est à nouveau pas entièrement circulaire mais en quelque
sorte polygonal ; ce dessin offre donc intérieurement à l'épaule des bouteilles un
centrage formé de portées en relief 16
b, commodément au nombre de quatre, aptes à assurer leur guidage tout en laissant libre
passage à l'eau qui s'écoule des rigoles que forment les nervures 13
a et 13
b.
[0033] Les mêmes plateaux pourraient être employés pour palettiser des bouteilles en position
normale, sans qu'il fût strictement indispensable de modifier le système de nervuration
pour l'écoulement de l'eau car il s'agirait de bouteilles sèches et immédiatement
protégées de la pluie par leur housse.
1. Plateau semi-rigide, en matières plastiques thermoformées, pour stocker et transporter
des bouteilles en palettes à lits superposés, muni d'un réseau d'empreintes formant,
en deux séries quinconcées, un siège pour le culot de chaque bouteille d'un premier
lit et un entonnoir apte à porter sur l'épaule d'une bouteille d'un lit adjacent,
caractérisé en ce que, les entonnoirs (2) faisant simplement saillie par leur extrémité
étroite (2b, 12b) sur le plan d'appui des culots, ils constituent eux-mêmes, sur la face correspondante,
des môles centrant lesdits culots à l'intérieur de leur maillage.
2. Plateau selon la revendication 1, caractérisé en ce que les entonnoirs possèdent un
profil en mamelon, leur ouverture s'adaptant à la portée offerte par l'épaule des
bouteilles mais leur contour externe, à leur racine, offrant une paroi en pente raide
(2c, 6a, 12c).
3. Plateau selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'à partir d'orifices extrêmes
(2a, 12a ; 2b, 12b) quasi circulaires, la paroi des entonnoirs prend en partie médiane un contour étoilé.
4. Plateau selon la revendication 3, caractérisé en ce que, par rapport à l'épaule de
la bouteille, les dégagements internes formés intérieurement par le contour étoilé
laissent subsister de légers jeux à hauteur des orifices étroits (2b, 12b).
5. Plateau selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'un rebord externe
(5) délimitant, autour des môles formés par les entonnoirs, des sièges complémentaires
(4a, 4c ; 14a , 14c), les nombres d'entonnoirs et de sièges de chaque plateau sont égaux.
6. Plateau selon la revendication 5, caractérisé en ce que son contour externe est symétrique
par rapport au centre de la double quinconce.
7. Palette utilisant des plateaux selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée
en ce que les bouteilles (B) des lits successifs sont empilées sur pointes, le premier
plateau se trouvant supporté sur une palette usuelle par une embase convenable.
8. Palette selon la revendication 7, caractérisée en ce que l'embase est constituée d'une
plaque de centrage (10) recevant des plots (9) de diamètres correspondants à ceux
des empreintes.
9. Palette selon la revendication 8, caractérisé en ce que les plots sont tubulaires.
10. Application d'une palette selon l'une des revendications 7 à 9 à l'égouttage de bouteilles
de boissons gazeuses sortant d'une épreuve hydraulique.