[0001] La présente invention concerne le découplage du pointage du faisceau d'une antenne
à balayage électronique par rapport aux mouvements du mobile qui la supporte, que
le pointage du faisceau se fasse par balayage au cours d'une veille ou par suivi de
signaux d'écartométrie en mode de poursuite de cible. Elle concerne également le guidage
d'un mobile équipé d'un radar à antenne à balayage électronique en vue de la poursuite
d'une cible suivie à l'aide de signaux d'écartométrie délivrés par l'antenne à balayage
électronique.
[0002] Il est connu de découpler, par rapport au mouvement de sa plateforme support, le
pointage d'une antenne orientable mécaniquement en site et en azimut. Une manière
classique pour le faire consiste à équiper l'antenne de mécanismes gyroscopiques qui,
à travers un asservissement, I'empêchent de suivre les mouvements de rotation de son
support. Cependant de tels mécanismes sont volumineux et encombrants de sorte que
l'on a cherché à les éliminer.
[0003] Une autre méthode pour découpler le pointage d'une antenne orientable mécaniquement
des mouvements de son support consiste à utiliser les indications données par une
centrale à inertie liée au support pour éliminer les effets du mouvement du support
sur le pointage de l'antenne au moyen de deux asservissements contrôlant les angles
de pointage en site et en azimut de l'antenne. Il faut alors traduire à l'aide de
relations trigonométriques les composantes de la vitesse propre de rotation du support
données par la centrale à inertie par rapport à un référentiel lié au support, en
variations d'angle de site et d'azimut.
[0004] Il a été proposé, notamment par le brevet américain US-A-5,052,637 d'appliquer cette
dernière méthode de découplage aux antennes à balayage électronique bien qu'elles
soient rigidement fixées à leur support et que les angles de site et d'azimut ne soient
pas les grandeurs qui sont naturelles au pointage électronique. Il en résulte des
complications dans les calculs pouvant conduire à des couplages néfastes.
[0005] La présente invention a pour but un découplage du pointage du faisceau d'une antenne
à balayage électronique des mouvements de sa plateforme qui soit simple à mettre en
oeuvre et fiable.
[0006] Elle a pour objet un dispositif de stabilisation du pointage du faisceau d'une antenne
à balayage électronique rigidement fixée sur un mobile, équipée d'un pointeur opérant
à partir d'une commande d'orientation constituée des cosinus directeurs v et w de
la direction du faisceau selon des axes de tangage et de lacet d'un référentiel orthogonal
direct lié au mobile dont l'axe de roulis est colinéaire à la direction d'orientation
de l'antenne et contrôlée par un circuit de commande de déflexion du faisceau délivrant
des composantes, selon les axes de tangage et de lacet du référentiel lié au mobile,
d'une consigne de modification de déflexion du faisceau indépendante de la vitesse
de rotation du mobile, ledit mobile étant équipé d'une centrale à inertie donnant
les composantes p, q et r de sa vitesse propre de rotation, selon les axes de roulis,
de tangage et de lacet du référentiel lié au mobile. Ce dispositif de stabilisation
est remarquable en ce qu'il comporte :
- un circuit de recouvrement qui détermine le cosinus directeur u, selon l'axe de roulis
du référentiel lié au mobile, de la direction du faisceau à partir des deux autres
cosinus directeurs v et w, selon les axes de tangage et de lacet du référentiel lié
au mobile; de la direction du faisceau appliqués au pointeur, par mise en oeuvre de
la relation :

- un circuit de stabilisation recevant les composantes p, q, r de la vitesse propre
de rotation du mobile délivrées par la centrale à inertie, les cosinus directeurs
v et w appliqués au pointeur et le cosinus directeur u engendré par le circuit de
recouvrement, et délivrant une première composante de stabilisation pw-ru selon l'axe
de tangage du référentiel lié au mobile et une deuxième composante de stabilisation
qu-pv selon l'axe de lacet du référentiel lié au mobile
- un premier circuit intégrateur sommateur additionnant et intégrant par rapport au
temps la composante, selon l'axe de tangage du référentiel lié au mobile, de la consigne
de modification de déflexion délivrée par le circuit de commande de déflexion, et
la première composante de stabilisation, selon l'axe de tangage du référentiel lié
au mobile, délivrée par le circuit de stabilisation pour obtenir le cosinus directeur
v, selon l'axe de tangage du référentiel lié au mobile, de la direction du faisceau,
et
- un deuxième circuit intégrateur sommateur additionnant et intégrant par rapport au
temps la composante, selon l'axe de lacet du référentiel lié au mobile, de la consigne
de modification de déflexion délivrée par le circuit de commande de déflexion, et
la deuxième composante de stabilisation, selon l'axe de lacet du référentiel lié au
mobile, délivrée par le circuit de stabilisation pour obtenir le cosinus directeur
w, selon l'axe de lacet du référentiel lié au mobile de la direction du faisceau.
[0007] Le circuit de commande de déflexion du faisceau peut être un circuit de commande
de balayage fournissant les composantes, selon les axes de tangage et de lacet du
référentiel lié au mobile, d'une vitesse de consigne de balayage indépendante de la
vitesse de rotation du mobile. Il peut aussi être un circuit d'écartométrie associé
à l'antenne à balayage électronique et délivrant des erreurs sur les cosinus directeurs
v, w de la direction du faisceau par rapport à ceux de la direction d'une cible poursuivie.
[0008] L'invention a également pour objet un dispositif de guidage par navigation proportionnelle
mettant en oeuvre le dispositif de stabilisation de faisceau précité.
[0009] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
ci-après de plusieurs modes de réalisation donnés à titre d'exemple. Cette description
sera faite en regard du dessin dans lequel :
- une figure 1 représente le schéma d'un dispositif de stabilisation du pointage du
faisceau d'une antenne à balayage électronique par rapport aux mouvements du support
de l'antenne permettant d'assurer un balayage du faisceau découplé des mouvements
du support d'antenne ;
- une figure 2 représente le schéma d'une variante du dispositif de stabilisation de
la figure 1 ;
- une figure 3 représente le schéma d'un dispositif de guidage de mobile par navigation
proportionnelle incorporant un dispositif de stabilisation du pointage du faisceau
d'une antenne à balayage électronique fixée au mobile et utilisée pour une poursuite
de cible ; et
- une figure 4 représente un diagramme vectoriel illustrant le principe de la navigation
proportionnelle.
[0010] Pour découpler la commande d'orientation du faisceau d'une antenne des mouvements
de rotation du mobile sur lequel elle est fixée il faut pouvoir donner au faisceau
de l'antenne des ordres de rotation selon un trièdre référentiel orthogonal inertiel
en translation lié au mobile et les traduire en ordre de rotation selon un trièdre
référentiel orthogonal lié au mobile pour les faire exécuter par le circuit de pointage
de l'antenne.
[0011] Pour ce faire, on utilise la relation vectorielle classique entre la dérivée dU/dt
par rapport au temps dans le référentiel inertiel du vecteur unitaire U de la direction
de pointage du faisceau d'antenne, la dérivée δU/δt par rapport au temps dans le référentiel
lié au mobile et à l'antenne de ce même vecteur unitaire U et le produit vectoriel
du vecteur rotation instantanée ω du mobile et de l'antenne par rapport au référentiel
inertiel par le vecteur unitaire U :

qui exprime que la vitesse absolue de l'extrémité du vecteur unitaire U dans le référentiel
inertiel suivant le mobile en translation est égale à la vitesse relative de l'extrémité
de ce vecteur unitaire U dans le référentiel lié au mobile et à l'antenne augmentée
de la vitesse d'entraînement en rotation du mobile.
[0012] On exprime alors cette relation vectorielle dans le référentiel lié au mobile dont
on suppose, selon les conventions habituellement retenues, qu'il est direct et qu'il
a un axe Ox
a correspondant à l'axe principal de pointage de l'antenne par rapport auquel s'effectuent
les mouvements de roulis, un axe Oy
a dans le plan de l'antenne par rapport auquel s'effectuent les mouvements de tangage
et un axe Oz
a dans le plan de l'antenne par rapport auquel s'effectuent les mouvements de lacet.
[0013] Dans ce référentiel lié au mobile le vecteur unitaire U a pour composantes les cosinus
directeurs u, v, w qui servent au pointeur de l'antenne pour orienter son faisceau
:

le vecteur de rotation instantanée ω, les composantes p de roulis, q de tangage et
r de lacet du mobile délivrées par une centrale à inertie solidaire de ce dernier
:

le vecteur dérivée dU/dt par rapport au temps dans le référentiel inertiel, les composantes
x', y', z' définissant la vitesse de rotation dans le référentiel inertiel imposée
au faisceau d'antenne par une commande d'orientation découplée des mouvements de rotation
du mobile

et le vecteur dérivée δU/δt par rapport au temps dans le référentiel lié, les composantes
u', v', w' définissant la vitesse de rotation dans le référentiel lié, imposée au
faisceau d'antenne par la commande d'orientation

[0014] On remarque que :

puisque u, v, w sont les cosinus directeurs définissant dans le référentiel lié le
vecteur unitaire U de la direction d'orientation du faisceau de l'antenne.
[0015] On a aussi en raison de la définition du vecteur dérivée δU/δt

[0016] Il existe également deux autres relations qui seront utiles dans la suite :


[0017] La première (4) résulte d'une dérivation par rapport au temps de la relation (2)
et peut aussi s'écrire :

[0018] La deuxième (5) découle de l'expression du produit scalaire UdU/dt à l'aide de la
relation (1) :

dans laquelle on tient compte du fait que le terme UδU/δt est nul en raison de la
relation (6) de même que le produit mixte U.(ω∧U) qui comporte deux fois le même vecteur.
[0019] On obtient alors, en exprimant les vecteurs de la relation (1) à partir de leurs
composantes dans le référentiel lié au mobile, la relation matricielle :

qui donne un système de trois équations permettant d'exprimer les cosinus directeurs
u, v, w, dans le référentiel lié au mobile, de la direction de pointage du faisceau
et leurs dérivées dans le temps u', v', w', en fonction d'une vitesse de rotation
par rapport au référentiel inertiel de composantes x', y', z' dans le référentiel
lié au mobile, imposée par une commande d'orientation découplée des mouvements de
rotation du mobile et de l'antenne.
[0020] La première équation de ce système est superflue puisque l'on suppose que le faisceau
d'antenne pointe toujours vers l'avant du mobile c'est-à-dire que le cosinus directeur
u est toujours positif, et que l'on a la relation entre cosinus directeurs :

Aussi, pour assurer le découplage de la direction d'orientation du faisceau de l'antenne
on ne met en oeuvre que les deux dernières équations associées à la relation :

[0021] La figure 1 donne un exemple d'une telle mise en oeuvre pour assurer un balayage
du faisceau d'une antenne à balayage électronique découplé des mouvements de rotation
du mobile qui la supporte.
[0022] On distingue sur cette figure 1 une antenne à balayage électronique 1 fixée sur un
mobile équipé d'une centrale à inertie 2 qui délivre trois composantes en roulis p,
en tangage q et en lacet r du mouvement de rotation du mobile par rapport à un référentiel
inertiel le suivant en translation dans un référentiel lié présentant un axe de roulis
Ox
a correspondant à l'axe d'orientation de l'antenne et des axes de tangage Oy
a et de lacet Oz
a dans le plan de l'antenne.
[0023] L'antenne 1 est pourvue d'un calculateur de pointage 3 opérant à partir des cosinus
directeurs v et w selon les axes de tangage et de lacet du référentiel lié tandis
qu'un dispositif 4 de commande de déflexion du faisceau d'antenne délivre les composantes
y' et z', selon les axes de tangage et de lacet du référentiel lié, d'une consigne
de modification de déflexion du faisceau de l'antenne par rapport au référentiel inertiel.
[0024] Les cosinus directeurs v et w appliqués au calculateur de pointage 3 sont également
appliqués à un circuit de recouvrement 5 qui détermine le troisième cosinus directeur
u de la direction du faisceau de l'antenne par rapport au référentiel lié par mise
en oeuvre de la relation :

[0025] Les composantes p, q, r dans le référentiel lié de la vitesse de rotation du mobile
par rapport au référentiel inertiel délivrées par la centrale à inertie 2 sont appliquées,
ainsi que les cosinus directeurs v, w parvenant au calculateur de pointage 3 et le
cosinus directeur u engendré par le circuit de recouvrement 5, à un circuit de stabilisation
6 qui calcule les composantes pw-ru et qu-pv.
[0026] La composante pw-ru délivrée par le circuit de stabilisation 6 est ajoutée par un
circuit sommateur 7 à la composante en tangage y' de la consigne de modification de
déflexion du faisceau d'antenne par rapport au référentiel inertiel délivrée par le
dispositif 4 de commande de déflexion. Cette sommation permet d'obtenir la dérivée
v' du cosinus directeur v selon l'axe de tangage :

qui est intégrée par un intégrateur 8 pour obtenir le cosinus directeur v selon l'axe
de tangage, de la direction du faisceau destiné au calculateur de pointage 3, au circuit
de recouvrement 5 et au circuit de stabilisation 6.
[0027] La composante qu-pv délivrée par le circuit de stabilisation 6 est ajoutée par un
circuit sommateur 9 à la composante en lacet z' de la consigne de modification de
déflexion du faisceau d'antenne par rapport au référentiel inertiel délivrée par le
dispositif 4 de commande de déflexion. Cette sommation permet d'obtenir la dérivée
w' du cosinus directeur w selon l'axe de lacet :

qui est intégrée par un intégrateur 10 pour obtenir le cosinus directeur w selon l'axe
de lacet, de la direction du faisceau destiné au calculateur de pointage 3, au circuit
de recouvrement 5 et au circuit de stabilisation 6.
[0028] En variante, au lieu de disposer les intégrateurs 8, 10 en aval des circuits sommateurs
7, 9, on peut les dédoubler en 8a, 8b et 10a, 10b et les placer, comme représenté
à la figure 2, en amont des circuits sommateurs réindexés 7' et 9'.
[0029] Le circuit de commande de déflexion 4 peut être un circuit de commande de balayage
délivrant comme composantes y', z' selon les axes de tangage et de lacet de la consigne
de modification de déflexion, les composantes selon les axes de tangage et de lacet
d'une vitesse désirée de rotation du faisceau d'antenne indépendante du mouvement
du mobile. On obtient alors un balayage de l'horizon par le faisceau d'antenne découplé
des mouvements du mobile qui peut être utile lors d'une période de veille.
[0030] Au lieu de rechercher pour le faisceau d'antenne un mouvement de balayage, on peut
vouloir faire de la poursuite de cible par écartométrie. Il suffit alors d'utiliser
comme circuit de commande de déflexion 4 un circuit d'écartométrie. On montre en effet
qu'un circuit d'écartométrie associé à une antenne à balayage électronique délivre
directement les erreurs Δv et Δw existant selon les axes de tangage et de lacet, entre
les cosinus directeurs de la direction du faisceau et ceux de la cible poursuivie.
[0031] Pour s'en convaincre, on considère la constitution d'une antenne à balayage électronique.
Celle-ci est formée d'un certain nombre de cellules rayonnantes C
i réparties dans un plan repéré par les axes de tangage Oy
a et de lacet Oz
a du référentiel lié selon des coordonnées (Y
i, Z
i) de manière que lesdits axes de tangage Oy
a et de lacet Oz
a soient des axes de symétrie. Le rayonnement de l'antenne dans la direction du vecteur
unitaire U de cosinus directeurs u, v, w par rapport au référentiel lié est obtenu
en affectant à chaque cellule rayonnante C
i une phase :

λ étant la longueur d'onde émise ou reçue. Le champ reçu d'une direction de vecteur
unitaire U' :

est alors pour une cellule rayonnante C
i et après déphasage par celle-ci :

a
i étant un coefficient de pondération avec lequel le signal de la cellule rayonnante
C
i est ajouté aux signaux des autres cellules rayonnantes pour engendrer le signal global
de l'antenne.
[0032] En admettant que les erreurs Δv et Δw sont petites, c'est-à-dire que le faisceau
est peu dépointé de la cible, le champ reçu d'une cellule rayonnante C
i peut s'écrire :

de sorte que le signal global de l'antenne vaut :

[0033] Les valeurs adoptées pour le coefficient de pondération a
i sont différentes selon que l'on cherche à réaliser une voie somme, une voie d'écartométrie
différence circulaire ou une voie d'écartométrie différence élévation.
[0034] Pour réaliser une voie somme, on choisit les coefficients de pondération a
i de telle sorte que l'on ait :

[0035] Cela peut se faire en donnant des valeurs identiques aux coefficients de pondération
de deux cellules rayonnantes disposées dans l'antenne symétriquement par rapport à
l'axe de tangage Oy
a et de lacet Oz
a. On obtient alors un niveau global de signal :

indépendant des erreurs de pointage Δv, Δw tant que celles-ci sont faibles.
[0036] Pour réaliser une voie d'écartométrie différence circulaire, on choisit les coefficients
de pondération a
i de telle sorte que :

[0037] Cela peut se faire en donnant des valeurs identiques aux coefficients de pondération
de deux cellules rayonnantes disposées dans l'antenne symétriquement par rapport à
l'axe de tangage Oy
a et en donnant des valeurs opposées aux coefficients de pondération de deux cellules
rayonnantes disposées dans l'antenne symétriquement par rapport à l'axe de lacet Oz
a. On obtient alors un niveau alobal de signal :

qui est proportionnel à l'erreur Δv.
[0038] Pour réaliser une voie d'écartométrie différence élévation, on choisit les coefficients
de pondération a
i de telle sorte que :

[0039] Cela peut se faire en donnant des valeurs opposées aux coefficients de pondération
de deux cellules rayonnantes disposées dans l'antenne symétriquement par rapport à
l'axe de tangage Oy
a et en donnant des valeurs identiques aux coefficients de pondération de deux cellules
rayonnantes disposées dans l'antenne symétriquement par rapport à l'axe de lacet Oz
a. On obtient alors un niveau alobal de signal :

qui est proportionnel à l'erreur Δw.
[0040] Le dispositif d'écartométrie d'une antenne à balayage électronique fournit donc deux
signaux d'erreur de pointage, l'un proportionnel à une erreur Δv sur le cosinus directeur
v, selon l'axe de tangage, de la direction de pointage du faisceau, et l'autre proportionnel
à une erreur Δw sur le cosinus directeur w, selon l'axe de lacet, de la direction
de pointage du faisceau.
[0041] On peut donc, pour obtenir un dispositif de poursuite de cible, utiliser à la place
du circuit de commande de déflexion 4 un circuit d'écartométrie 11, comme cela est
représenté à la figure 3. Ce circuit d'écartométrie 11 dont le couplage à l'antenne
à balayage électronique 1 est rappelé par une ligne en pointillés fournit, comme composante
de consigne de modification de déflexion selon l'axe de tangage, une composante proportionnelle
à l'erreur Δv sur le cosinus directeur v de la direction de pointage du faisceau,
et, comme composante de consigne de modification de déflexion selon l'axe de lacet,
une composante proportionnelle à l'erreur Δw sur le cosinus directeur w de la direction
de pointage du faisceau. Ces deux consignes sont appliquées à deux poursuites indépendantes
et sans couplage mutuel.
[0042] Comme dans tous les systèmes de poursuite, on dispose sur le trajet des composantes
Δv, Δw, des filtres de boucle 12, 13 dont la caractéristique de transfert, de type
passe-bas, est traditionnellement dénommée H(s).
[0043] Une variante de ce schéma exploite toutes les méthodes de filtrage moderne, notamment
le filtrage de Kalman, qui comportent une estimation explicite de la vitesse angulaire.
Dans ce cas, H(s) doit être remplacé par l'estimateur qui délivre y' ou z' à partir
de l'erreur de pointage Δy ou Δz.
[0044] Le dispositif de poursuite de cible par le faisceau d'une antenne à balayage électronique
portée par un mobile selon la figure 2 peut être complété en un dispositif de guidage
en vue d'une navigation proportionnelle tendant à permettre au mobile de rattraper
la cible sur laquelle est pointé le faisceau de son antenne à balayage électronique
car on dispose des cosinus directeurs de la ligne de visée qui sont ceux de la direction
de pointage du faisceau et des variations dans le temps y', z' de la rotation de cette
ligne de visée par rapport au repère inertiel selon les axes de tangage et de lacet
du référentiel lié au mobile.
[0045] La figure 4 est un diagramme vectoriel illustrant le principe de la navigation proportionnelle.
On y distingue un mobile M animé d'une vitesse V
M se rapprochant d'une cible B animée d'une vitesse V
B. Des axes M x
m y
m z
m constituent un trièdre orthogonal direct lié au mobile M référençant par le plan
M y
m z
m le plan des gouvernes du mobile. L'axe M x
m est un axe de roulis colinéaire au vecteur vitesse V
M du mobile. L'axe M z
m est un axe de lacet perpendiculaire à la ligne de visée reliant le mobile M à la
cible B. Des axes M x
s, y
s, z
s constituent un autre trièdre orthogonal direct lié au mobile avec un axe Mx
s colinéaire à la ligne de visée MB, et un axe M z
s confondu avec l'axe M z
m.
[0046] La vitesse relative de la cible par rapport au mobile qui s'exprime par la relation
vectorielle :

peut se décomposer de deux façons différentes :
- soit selon une composante Vt dans le plan M ys, zs perpendiculaire à la lignée de visée qui est une composante transverse et selon une
composante Vr le long de la ligne de visée qui est une composante de vitesse radiale

- soit selon une composante Vg dans le plan M ymzm des gouvernes résultant d'une projection parallèle à la ligne de visée et selon une
composante Vl le long de la ligne de visée non représentée sur la figure

Soit Us le vecteur unitaire de la ligne de visée et r la longueur MB. Le vecteur rotation
Ω de la ligne de visée vaut par définition :

[0047] Le principe de la navigation proportionnelle consiste à essayer d'obtenir que la
direction de la ligne de visée finisse par être constante. Cela s'obtient en appliquant
au mobile une accélération latérale

A étant une constante. Il vient :

La formule du double produit vectoriel donne :

soit :

en tenant compte du fait que :

par construction.
[0048] γ est donc colinéaire à V
g qu'il tend à annuler ce qui tend également à annuler V
t et justifie la loi de navigation.
[0049] Dans la relation vectorielle (15) il apparaît un terme A (U
S.V
M) que l'on retrouve également dans l'expression du gain réduit :

que l'homme de l'art cherche généralement à maintenir constant pour des raisons de
stabilité.
[0050] En résumé, pour guider un mobile en poursuite d'une cible par navigation proportionnelle,
il faut lui appliquer une accélération :

Il faut donc estimer V
g. Cela peut se faire au moyen de la vitesse transverse V
t qui vaut par définition :

[0051] Le vecteur V
g/r qui est la projection dans le plan des gouvernes M y
m z
m du vecteur V
t/r parallèlement à la ligne de visée peut s'écrire :

k étant un scalaire. D'où :

[0052] Le vecteur unitaire U
s de la ligne de visée correspond au vecteur unitaire U de la direction du faisceau
d'antenne puisque celui-ci illumine la cible et le référentiel Mx
s y
s z
s est le référentiel lié au mobile considéré précédemment de sorte que l'on a dans
ce repère :


d'où :

[0053] La première composante x'-ku est nulle puisque, par définition V
g est dans le plan des gouvernes M y
m z
m
D'où :

Sachant que l'on a, d'après la relation (5)

On peut exprimer x' en fonction de y' et z'. Il vient :

ce qui s'écrit sous forme d'un produit de matrices :

On en déduit les ordres de guidage :

[0054] Les composantes y' et z' par rapport aux axes de tangage et de lacet du référentiel
lié au mobile, de la dérivée par rapport au temps du vecteur unitaire de la ligne
de visée Us relativement à un référentiel inertiel ne sont autres que les entrées
des sommateurs 7 et 9 consacrées aux termes de poursuite en amont des intégrateurs
qui fournissent v et w, les autres entrées recevant les termes de stabilisation. On
dispose donc, avec le dispositif de poursuite de cible de la figure 3 de tous les
paramètres, à l'exception du module de la vitesse de rapprochement mobile cible V
r, permettant d'élaborer pour le mobile, des consignes d'accélération latérale γ
y, γ
z en tangage et en lacet constituant des ordres de guidage en navigation proportionnelle.
[0055] Pour réaliser un dispositif de guidage, il suffit donc d'ajouter au dispositif de
poursuite de cible, comme cela est représenté à la figure 3, un moyen d'estimation
de la vitesse de rapprochement mobile cible 15 et un circuit de commande d'accélération
14.
[0056] Le moyen d'estimation de la vitesse de rapprochement mobile cible 15 peut être un
cinémomètre Doppler couplé à l'antenne de balayage électronique ou un estimateur exploitant
les résultats d'une télémétrie de poursuite distance effectuée par un autodirecteur
équipant le mobile, ou tout autre moyen d'estimation.
[0057] Le circuit de commande d'accélération 14 reçoit les signaux y' et z', selon les axes
de tangage et de lacet du mobile, de correction de la direction de pointage du faisceau
de l'antenne à balayage électronique délivrés par le circuit d'écartométrie 11 après
traitement dans les filtres de boucle 12, 13, les valeurs des cosinus directeurs u,
v, w, selon les axes de roulis, tangage et lacet du mobile, de la direction de pointage
du faisceau de l'antenne et une estimation ou une mesure de la vitesse de rapprochement
mobile cible, et calcule une consigne d'accélération en tangage γ
y par mise en oeuvre de la relation :

et une consigne d'accélération en lacet γ
z par mise en oeuvre de la relation :

ces deux relations se déduisant de la relation matricielle (16).
[0058] Dans la description qui précède, toutes les relations entre variables ont été écrites
sous forme continue. Mais cela n'exclue pas qu'elles puissent être mises en oeuvre
par un traitement numérique de variables échantillonnées comme c'est le cas lorsque
l'on fait appel à des circuits à microprocesseurs.
1. Dispositif de stabilisation du pointage d'une antenne à balayage électronique (1)
rigidement fixée sur un mobile, équipée d'un pointeur (3) opérant à partir d'une commande
d'orientation constituée des cosinus directeurs v et w de la direction du faisceau
de l'antenne (1) selon des axes de tangage et de lacet d'un référentiel orthogonal
direct lié au mobile dont l'axe de roulis est colinéaire à la direction d'orientation
de l'antenne (1), et contrôlée par un circuit (4) de commande de déflexion du faisceau
délivrant des composantes, selon les axes de tangage et de lacet du référentiel lié
au mobile, d'une consigne de modification de déflexion du faisceau indépendante de
la vitesse de rotation du mobile, ledit mobile étant équipé d'une centrale à inertie
(2) donnant les composantes p, q et r, selon les axes de roulis, de tangage et de
lacet du référentiel lié au mobile, de sa vitesse propre de rotation, ledit dispositif
de stabilisation étant caractérisé en ce qu'il comporte :
- un circuit de recouvrement (5) qui détermine le cosinus directeur u, selon l'axe
de roulis du référentiel lié au mobile, de la direction du faisceau à partir des deux
autres cosinus directeurs v et w, selon les axes de tangage et de lacet du référentiel
lié au mobile, de la direction du faisceau appliqués au pointeur (3) par mise en oeuvre
de la relation :

- un circuit de stabilisation (6) recevant les composantes p, q et r de la vitesse
propre de rotation du mobile délivrées par la centrale à inertie (2), les cosinus
directeurs v et w appliqués au pointeur (3) et le cosinus directeur u délivré par
le circuit de recouvrement (5), et délivrant une première composante de stabilisation
pw-ru selon l'axe de tangage du référentiel lié au mobile et une deuxième composante
de stabilisation qu-pv selon l'axe de lacet du référentiel lié au mobile,
- un premier circuit intégrateur sommateur (7, 8, 7', 8a, 8b) additionnant et intégrant
par rapport au temps la composante selon l'axe de tangage du référentiel lié au mobile,
de la consigne de modification de déflexion délivrée par le circuit de commande de
déflexion (4), et la première composante de stabilisation, selon l'axe de tangage
du référentiel lié au mobile, délivrée par le circuit de stabilisation (6) pour obtenir
le cosinus directeur v, selon l'axe de tangage du référentiel lié au mobile, de la
direction du faisceau, et
- un deuxième circuit intégrateur sommateur (9, 10, 9', 10a, 10b) additionnant et
intégrant par rapport au temps la composante selon l'axe de lacet du référentiel lié
au mobile, de la consigne de modification de déflexion délivrée par le circuit de
commande de déflexion (4), et la deuxième composante de stabilisation, selon l'axe
de lacet du référentiel lié au mobile, délivrée par le circuit de stabilisation (6)
pour obtenir le cosinus directeur w, selon l'axe de lacet du référentiel lié au mobile
de la direction du faisceau.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit circuit de commande
de déflexion du faisceau (4) est un circuit de commande de balayage fournissant les
composantes, selon les axes de tangage et de lacet du référentiel lié au mobile, d'une
vitesse de balayage de consigne indépendante de la vitesse de rotation du mobile.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit circuit de commande
de déflexion du faisceau est un circuit d'écartométrie (11) associé à l'antenne à
balayage électronique (1) et délivrant, à partir des signaux reçus par cette dernière,
des erreurs Δv, Δw entre les cosinus directeur v, w, selon les axes de tangage et de lacet du référentiel
lié au mobile, de la direction du faisceau et les cosinus directeurs de la direction
d'une cible poursuivie.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comporte en outre des
filtres de boucle (12, 13) intercalés entre les sorties du circuit d'écartométrie
(11) et les entrées des circuits intégrateurs sommateurs.
5. Dispositif de guidage, par navigation proportionnelle, d'un mobile équipé d'un radar
à antenne à balayage électronique (1) orientée selon son axe de roulis, équipée d'un
pointeur (3) opérant à partir d'une commande d'orientation constituée des cosinus
directeurs v et w, selon les axes de tangage et de lacet du mobile, de la direction
du faisceau de l'antenne (1) et contrôlée par un circuit d'écartométrie (11) qui lui
est associé et délivre les composantes d'erreur y', z' entre les cosinus directeurs
v, w, selon les axes de tangage et de lacet du mobile, de la direction du faisceau
de l'antenne (1) et les cosinus directeur de la direction d'une cible poursuivie,
ledit mobile étant équipé d'une centrale à inertie (2) donnant les composantes p,
q et r de la vitesse propre de rotation du mobile par rapport à ses axes de roulis,
de tangage et de lacet, ledit dispositif de guidage étant caractérisé en ce qu'il
comporte :
- un circuit de recouvrement (5) qui détermine le cosinus directeur u, selon l'axe
de roulis du mobile, de la direction du faisceau à partir des deux autres cosinus
directeurs v et w, selon les axes de tangage et de lacet du mobile, de la direction
du faisceau appliqués au pointeur (3) par mise en oeuvre de la relation:

- un circuit de stabilisation (6) recevant les composantes p, q et r de la vitesse
propre de rotation du mobile délivrées par la centrale à inertie (2), les cosinus
directeurs v et w appliqués au pointeur (3) et le cosinus directeur u délivré par
le circuit de recouvrement (5), et délivrant une première composante de stabilisation
pw-ru selon l'axe de tangage du mobile et une deuxième composante de stabilisation
qu-pv selon l'axe de lacet du mobile,
- un premier circuit intégrateur sommateur (7, 8) additionnant et intégrant par rapport
au temps l'erreur y' sur le cosinus directeur v, selon l'axe de tangage du mobile,
de la direction du faisceau fournie par le circuit d'écartométrie (11) et la première
composante de stabilisation, selon l'axe de tangage du mobile, délivrée par le circuit
de stabilisation (6) pour obtenir le cosinus directeur v, selon l'axe de tangage du
mobile, de la direction du faisceau,
- un deuxième circuit intégrateur sommateur (9, 10) additionnant et intégrant par
rapport au temps l'erreur z' sur le cosinus directeur w, selon l'axe de lacet du mobile,
de la direction du faisceau fournie par le circuit d'écartométrie (11) et la deuxième
composante de stabilisation, selon l'axe de lacet du mobile, délivrée par le circuit
de stabilisation (6) pour obtenir le cosinus directeur w, selon l'axe de lacet du
mobile, de la direction du faisceau,
- un moyen (15) d'estimation de la vitesse de rapprochement mobile-cible poursuivie

et,
- un circuit de commande d'accélération (14) recevant les erreurs y', z' sur les cosinus
directeurs v et w, selon les axes de tangage et de lacet du mobile, de la direction
de pointage du faisceau délivrées par le circuit d'écartométrie (11), les valeurs
des cosinus directeurs v et w, selon les axes de tangage et de lacet du mobile, de
la direction du faisceau délivrés par les circuits intégrateurs sommateurs (7, 8,
9, 10), la valeur du cosinus directeur u, selon l'axe de roulis du mobile, de la direction
du faisceau délivrée par le circuit de recouvrement (5) et une estimation

de la vitesse de rapprochement mobile-cible poursuivie délivrée par le moyen d'estimation
(15), et délivrant une première consigne d'accélération γy selon l'axe de tangage du mobile par mise en oeuvre de la relation :

et une deuxième consigne d'accélération γz selon l'axe de lacet du mobile par mise en oeuvre de la relation :

a étant une constante dite gain réduit.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comporte en outre des
filtres de boucle (12, 13) intercalés entre les sorties du circuit d'écartométrie
(11) et les entrées des circuits sommateurs (7, 9) et du circuit de commande d'accélération
(14).