[0001] La présente invention concerne un mouvement d'horlogerie destiné à équiper une montre
réversible affichant sur chacune de ses deux faces principales une information horaire
différente. Elle concerne plus particulièrement un mouvement comportant deux affichages
analogiques opposés à aiguilles indiquant par exemple l'heure de deux fuseaux horaires,
les aiguilles de l'un des affichages avançant en sens inverse, mais en synchronisme,
de celles de l'autre affichage.
[0002] Les mouvements pour de telles montres sont connus en soi. Par exemple le brevet CH
57805 décrit une montre de poche double face qui indique sur chacune des faces une
heure différente au moyen d'un mouvement comportant deux affichages opposés dont les
aiguilles pivotent autour d'un axe passant par le centre de la montre. Les aiguilles
de l'un des affichages sont mises en rotation de manière conventionnelle, en regard
de l'une des faces du mouvement, par un arbre des minutes ajusté à frottement gras
dans l'arbre de la roue de centre, appelée aussi roue des minutes, alors que les aiguilles
de l'autre affichage sont entraînés, en sens inverse, par un rouage venant engrener
avec un pignon de renvoi fixé en regard de l'autre face du mouvement sur le même arbre
des minutes. La présence du pignon de renvoi, disposé entre l'autre face du mouvement
et les aiguilles de l'autre affichage, augmente d'autant l'épaisseur totale du calibre
tout en introduisant un jeu supplémentaire dans le mouvement des aiguilles. Si cela
est acceptable dans le cas d'une montre de poche, un tel accroissement d'épaisseur
constituerait par contre un inconvénient important dans la réalisation d'une montre-bracelet
dans laquelle la hauteur présente une grande importance du point de vue esthétique.
Un autre désavantage de ce mouvement provient du fait que les affichages ne peuvent
pas être mis à l'heure séparément , mais seulement ensemble et en synchronisme.
[0003] Un autre mouvement à deux affichages opposés a été divulgué dans la demande de brevet
EP 0504623. Dans cette réalisation, les aiguilles de l'un des affichages sont les
aiguilles d'un affichage conventionnel, entraînées de manière connue par un rouage
de minuterie à partir de l'arbre des minutes. Les aiguilles de l'autre affichage sont
mises en rotation, en sens inverse des aiguilles précédentes, par un train d'engrenages
disposé à plat, de manière à réduire autant que possible la surépaisseur, sur l'autre
face du mouvement. La transmission du mouvement de rotation d'un mobile du rouage
de minuterie aux mobiles disposés sur l'autre face, est obtenue au moyen d'une chaussée
lanternée traversante joignant les deux faces du mouvement et coopérant avec un poussoir
de commande extérieur. Si cette disposition des mobiles permet d'obtenir un mouvement
de faible épaisseur, par contre la longueur du train d'engrenage introduit un jeu,
encore plus important que dans le cas précédent, dans l'entraînement des aiguilles
de l'autre affichage pendant la mise à l'heure synchrone des deux affichages. Pour
rendre ce jeu acceptable, les roues dentées doivent présenter un faible ébat et répondre
donc à des normes de fabrication sévères, entraînant un coût de fabrication élevé.
La mise à l'heure de chaque affichage séparément est possible dans cette réalisation,
mais cela grâce au poussoir de commande dont la présente complique la construction
du mouvement aussi bien que de celle du boîtier de la montre.
[0004] Les deux réalisations qui viennent d'être décrites, qui concernent aussi bien les
mouvements analogiques mécaniques qu'électroniques, présentent donc des inconvénients
importants que la présente invention, qui ne s'applique par contre qu'aux mouvements
mécaniques à balancier-spiral, se propose de pallier.
[0005] Pour atteindre cet objectif, le mouvement d'horlogerie à balancier-spiral selon l'invention,
délimité par deux faces principales opposées sensiblement planes et parallèles, comportant
deux affichages de l'heure à aiguilles, un barillet à ressort, un train d'engrenages
comprenant une roue dentée grande moyenne solidaire d'un pignon engrenant avec le
barillet, une roue dentée moyenne solidaire d'un pignon engrenant avec la roue grande
moyenne et une roue dentée des minutes effectuant un tour par heure, et des moyens
pour transmettre l'énergie accumulée dans le ressort au système balancier-spiral et
pour entraîner en rotation les aiguilles de l'un des affichages en regard de l'une
des faces, un autre train d'engrenages ayant pour fonction d'entraîner en synchronisme
avec ces aiguilles les aiguilles de l'autre afffichage en regard de l'autre face,
des moyens de remontage du ressort du barillet, et des moyens de mises à l'heure des
deux affichages, est particulièrement remarquable en ce que l'autre train d'engrenages
comporte une roue dentée de renvoi qui est solidaire en rotation de la roue grande
moyenne.
[0006] Un avantage de l'invention provient de ce que le train d'engrenages entraînant les
aiguilles de l'autre affichage comporte très peu de mobiles, et que ces modèles sont
disposés de manière à augmenter le moins possible la hauteur du mouvement.
[0007] Un autre avantage résulte du fait que les aiguilles des deux affichages présentent
le même jeu avec des rouages de même qualité pour les deux trains d'engrenages.
[0008] D'autres caractéristiques et avantages du mouvement selon la présente invention ressortiront
de la description qui va suivre, faite en regard du dessin annexé et donnant, à titre
explicatif mais nullement limitatif, un exemple de réalisation d'un tel mouvement.
Sur ce dessin, où les mêmes références se rapportent à des éléments analogues :
- la fig. 1 est une vue de profit d'une forme de réalisation du mouvement selon l'invention
comportant en regard de chacune de ses faces principales un affichage de l'heure par
aiguilles, et une masse oscillante de remontage automatique;
- la fig. 2 représente, dans une vue en coupe par un plan passant par l'axe de rotation
des aiguilles, les principaux mobiles et organes de commande du mouvement; et
- la fig. 3 montre les deux parties principales du mouvement séparées l'une de l'autre.
[0009] Une forme de réalisation d'un mouvement d'horlogerie mécanique à balancier-spiral
à deux affichages de l'heure selon l'invention est représenté sur la fig. 1. Les références
1 et 2 désignent respectivement les deux faces principales, sensiblement planes et
parallèles, du mouvement. En regard de la face 1, ou première face, est disposé un
affichage analogique de l'heure, ou premier affichage, constituant l'affichage conventionnel
et comportant les aiguilles des heures 3h, des minutes 3m et des secondes 3s se déplaçant
devant un cadran 4. En regard de la face 2, ou deuxième face, se trouve un autre affichage
analogique de l'heure, ou deuxième affichage, comportant les aiguilles des heures
5h et des minutes 5m, se déplacent en synchronisme mais en sens inverse des aiguilles
précédentes et permettant d'indiquer l'heure dans un fuseau horaire quelconque. Dans
la présente réalisation les aiguilles des deux affichages pivotent autour d'un axe
commun xx'. Une tige de mise à l'heure 6 à trois positions axiales, permet de corriger
séparément les indications des deux affichages, et de remonter le ressort dans un
mouvement manuel, mais dans le cas présent il s'agit d'un mouvement automatique comportant
une masse oscillante 7.
[0010] La fig. 2 montre dans une vue en coupe la disposition des principaux organes du mouvement.
La denture d'un barillet à ressort 10 est en prise avec un pignon 11 solidaire d'une
roue dentée grande moyenne 12, le pignon et la roue étant supportés par un arbre de
grande moyenne 13 pivotant dans des paliers 14. Un pignon 15, solidaire d'une roue
dentée moyenne 16, engrène, d'une part, avec la roue grande moyenne 12, et d'autre
part, avec une roue dentée des minutes 17, appelée aussi roue de centre, effectuant
un tour par heure. La roue des minutes entraîne en rotation, par l'intermédiaire d'une
chaussée à friction 18 comportant un pignon 19, l'aiguille des minutes 3m du premier
affichage de l'heure. Un pignon 20, fixé sur une roue dentée de minuterie 21 venant
en prise avec le pignon 19 de la chaussée à friction, engrène avec une roue dentée
des heures 22 effectuant un tour en 12 ou 24 heures et entraînant directement en rotation
l'aiguille des heures 3h. La roue moyenne 16 est, pour sa part, en prise avec un pignon
25 solidaire d'une roue dentée des secondes 26. Le pignon 25 et la roue 26 effectuent
un tour par minute et ils sont supportés par un axe 27 sur lequel est fixée l'aiguille
des secondes 3s. La roue des secondes 26 engrène avec un pignon 30 fixé sur un arbre
31 supportant une roue d'échappement 32. Enfin une ancre 33, coopérant avec la roue
d'échappement, transmet l'énergie accumulée dans le ressort du barillet 10 au système
régulateur à balancier-spiral non représenté.
[0011] Les mobiles qui viennent d'être décrits, et leurs liaisons cinématiques, forment
un train d'engrenages qui est bien connu de l'art antérieur. Il faut relever que toutes
les roues de ce premier train d'engrenages, en particulier la roue de grande moyenne,
mais à l'exception des roues des minutes et des heures, sont sous tension. Cela veut
dire qu'elles transmettent en permanence un couple au mobile suivant, ce qui a pour
effet d'éliminer tout ébat entre les dentures de deux mobiles en prise directe.
[0012] Les aiguilles 5h et 5m du deuxième affichage sont entraînées, de leur côté, par un
autre train d'engrenages. Ce deuxième train d'engrenages, qui constitue l'invention
proprement dite, est décrit ci-après.
[0013] Sur l'arbre 13 supportant la roue grande moyenne 12, est fixée une roue dentée de
renvoi 35. La roue 35, solidaire en rotation de la roue 12, engrène avec une roue
dentée des minutes 36 qui effectue une rotation par heure autour de l'axe xx'. La
roue 36 est similaire à la roue des minutes 17 du premier train d'engrenages, et elle
entraîne de la même manière que cette dernière l'aiguille des minutes 5m du deuxième
affichage au moyen d'une chaussée à friction 37 semblable à la chaussée 18. Enfin
une roue dentée de minuterie 38, engrenant avec un pignon 39 de la chaussée 37, entraîne
par l'intermédiaire d'un pignon 40 une roue des heures 41 supportant l'aiguille des
heures 5h par l'intermédiaire d'un canon 42.
[0014] Le nombre restreint de mobiles du deuxième train d'engrenages, et leur disposition
dans le même plan, ont pour conséquence que ces mobiles prennent une place en hauteur
qui est réduite au minimum. L'absence de jeu de la roue de renvoi 35, d'autre part,
fait que les aiguilles des deux affichages présentent le même faible ébat angulaire.
[0015] La correction des indications de chaque affichage de l'heure séparément est obtenu
au moyen de la tige de mise à l'heure 6, pouvant occuper trois positions axiales,
et d'un mécanisme approprié connu en soi. A cet effet la tige 6 comporte une partie
cylindrique 45, et une partie à section carrée 46. Sur la partie cylindrique pivote
librement un pignon 47 ayant une ouverture centrale carrée et une denture périphérique
radiale 48, la denture venant en prise avec la première roue dentée d'un train d'engrenages
formé des roues dentées 49, 50 et 51, la dernière roue engrenant avec la roue de minuterie
38. La partie carrée 46 de la tige 6, de son côté, supporte et entraîne en rotation
un pignon 52 coulissant longitudinalement sur la tige et comportant, une denture axiale
53 et une gorge circulaire 54. Une roue dentée 55 engrène avec la roue de minuterie
21 et, suivant la position axiale du pignon 52, avec la denture 53 de ce dernier.
Enfin dans la gorge 54 est disposée l'extrémité d'une bascule 56 destinée à déplacer
axialement le pignon 52 en dépendance de la position axiale de la tige 6.
[0016] Sur les fig. 2 et 3, la tige de mise à l'heure 6 est représentée dans la position
poussée, ou position neutre, dans laquelle sa rotation n'entraîne aucune modification
des affichages. En effet, le pignon 47 n'est pas entraîné par la partie à section
carrée 46 de la tige, alors que le pignon 52, tout en pivotant, n'engrène pas avec
la roue 55. Dans la première position tirée de la tige 6, la partie 46 vient juste
à fleur du pignon 47, tandis que la bascule 56 déplace le pignon 52 de manière que
sa denture 53 vienne en prise avec celle de la roue 55. Une rotation de la tige 6
entraîne alors la roue 55 et les aiguilles 3m et 3h du premier affichage, sans avoir
d'effet sur celles du deuxième affichage. En déplaçant la tige 6 dans la deuxième
position tirée, la partie à section carrée 46 pénètre dans l'ouverture carrée du pignon
47, tandis que la bascule 56 déplace le pignon 52 de manière à éloigner la denture
53 de la roue 55. Dans ces conditions, une rotation de la tige 6 a pour effet d'entraîner
le pignon 47 et donc les aiguilles 5m et 5h du deuxième affichage, sans déplacer celles
du premier affichage. Il serait aussi possible d'agencer le mécanisme pour que la
tige de mise à l'heure 6 corrige l'un des affichages dans l'une des positions tirées,
et les deux affichages en synchronimse dans l'autre position tirée. Bien entendu si
le mouvement comportait un dispositif calendrier, la tige 6 devrait pouvoir occuper
trois positions tirées, la première pour mettre le calendrier à la date, les deuxième
et troisième positions correspondant alors respectivement aux première et deuxième
positions qui viennent d'être décrites.
[0017] Un pont 60 supporte la masse oscillante 7 de type connu. Disposée entre la face principale
2 et les aiguilles 5m et 5h, elle pivote autour de l'axe xx'. Un trou central pratiqué
dans cette masse donne un passage aux organes entraînant les aiguilles. Un rouage
non représenté, reliant la masse 7 au barillet 10, assure en outre, de manière connu,
le remontage du ressort. Afin de faciliter l'assemblage du mouvement, les organes
référencés 36 à 41 et 51, sont également disposés sur le pont 60. Il suffit alors
d'éloigner le pont 60, comme cela est représenté sur la fig 3, pour donner accès aux
organes précédemment cités.
[0018] Il va de soi que le mouvement d'horlogerie qui vient d'être décrit peut subir encore
d'autres modifications que celles qui ont déjà été mentionnées, et se présenter sous
d'autres variantes, évidentes à l'homme du métier, sans sortir du cadre de la présente
invention. En particulier l'aiguille des secondes 3s pourrait pivoter autour d'un
axe différent de l'axe xx', et se présenter par exemple sous la forme d'une petite
aiguille disposée à 6 heures. A la place des aiguilles 5m et 5h, le deuxième affichage
pourrait comporter une aiguille unique 61, représentée sur la fig. 3, faisant un tour
par 24 heures et indiquant les fuseaux horaires sur un cadran 62. Bien entendu le
mouvement pourrait être du type à remontage manuel, et dans ce cas les aiguilles 5m,
5h, 61 pourraient pivoter également autour d'un axe autre que l'axe xx'.
1. Mouvement d'horlogerie à balancier-spiral, délimité par deux faces principales opposées
sensiblement planes et parallèles, comportant deux affichages de l'heure à aiguilles,
un barillet à ressort (10), un train d'engrenages comprenant une roue dentée grande
moyenne (12) solidaire d'un pignon (11) engrenant avec ledit barillet, une roue dentée
moyenne (16) solidaire d'un pignon (15) engrenant avec ladite roue grande moyenne
et une roue dentée des minutes (17) effectuant un tour par heure, et des moyens pour
transmettre l'énergie accumulée dans le ressort au système balancier-spiral et pour
entraîner en rotation les aiguilles (3h, 3m, 3s) de l'un desdits affichages en regard
de l'une (1) desdites faces, un autre train d'engrenages ayant pour fonction d'entraîner
en synchronisme avec lesdites aiguilles les aiguilles (5h, 5m) de l'autre affichage
en regard de l'autre face (2), des moyens de remontage du ressort du barillet, et
des moyens de mise à l'heure desdits affichages, caractérisé en ce que ledit autre
train d'engrenages comporte une roue dentée de renvoi (35) qui est solidaire en rotation
de ladite roue grande moyenne (12).
2. Mouvement selon la revendication 1, caractérisé en ce que les aiguilles de chaque
affichage pivotent en sens inverse des aiguilles de l'autre affichage autour d'un
axe commun (xx), disposé perpendiculairement auxdites faces (1,2).
3. Mouvement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit
autre affichage comprend une seule aiguille (61) effectuant une révolution par 24
heures afin d'indiquer l'heure dans différents fuseaux horaires.
4. Mouvement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits
moyens de remontage constituent un dispositif de remontage automatique comportant
une masse oscillante (7), disposée entre l'autre face principale (2) et les aiguilles
(5h, 5m) de l'autre affichage, qui présente une ouverture autour de son axe de rotation
pour le passage des organes supportant au moins une aiguille dudit autre affichage,
et un rouage pour transmettre les mouvements de ladite masse jusqu'au ressort du barillet
pour l'armer.
5. Mouvement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit
autre train d'engrenages comprend ladite roue dentée de renvoi (35), une roue dentée
des minutes (36) engrenant avec ladite roue de renvoi, une chaussée (37) solidaire
en rotation de ladite roue des minutes et supportant l'aiguille des minutes (5m),
une roue dentée de minuterie (38) solidaire d'un pignon (40) et engrenant avec un
pignon (39) fixé sur ladite chaussée, et une roue dentée des heures (41) supportant
l'aiguille des heures (5h) par l'intermédiaire d'un canon (42) et engrenant avec le
pignon (40) de la roue de minuterie.
6. Mouvement selon les revendications 4 et 5, caractérisé en ce qu'il comporte en outre
un pont (60) supportant ladite masse oscillante (7), et ladite roue des minutes (36),
ladite chaussée (37), ladite roue de minuterie (38) et ladite roue des heures (41)
dudit autre train d'engrenages.
7. Mouvement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits
moyens de mise à l'heure comprennent une tige de mise à l'heure (6) à trois positions
axiales, la première position étant neutre, et un mécanisme (46-56) ayant pour fonction
de transmettre la rotation de la tige, lorsque celle-ci est dans la deuxième position,
à une roue dentée (21) dudit train d'entrenages pour mettre à l'heure l'affichage
sans modifier l'indication de l'autre affichage, et, lorsque la tige est dans la troisième
position, à une roue dentée (38) dudit autre train d'engrenages pour mettre à l'heure
l'autre affichage sans modifier l'indication de l'affichage.