[0001] L'invention se rapporte à un procédé de fabrication de dalles anti-dérapantes.
[0002] L'invention concerne la fabrication de dalles anti-dérapantes dont la surface destinée
à être foulée dite surface utile, est constituée de faces polies d'éléments minéraux
tres durs maintenus dans un lit de béton.
[0003] Pour réaliser des dalles de ce type :
- on commence par couvrir le fond de moules de taille adequate avec des éléments minéraux
tels des cassons de granit, de marbres ou autres pierres dures puis,
- on coule au moins un lit de béton sur ces éléments de manière à les emprisonner et,
- aprés prise du béton et/ou compression sous presse, on démoule les blocs pour les
entreposer en vue d'un séchage complet au terme duquel,
- on usine notamment par abrasion chaque bloc au droit de sa face dans le plan de laquelle
apparaissent les éléments minéraux et ce jusqu'au degré souhaité de polissage généralement
dit grésage.
[0004] Ces dalles sont ensuite appelées à être posées et fixées au sol par du ciment ou
tout autre procédé.
[0005] Aprés pose, il est connu de supprimer les éventuelles tâches de ciment par une attaque
trés limitée et superficielle du dallage qui laisse intact le liant des cassons du
bloc.
[0006] Les surfaces utiles des dalles obtenues selon ce procédé présentent un trés bel aspect
mais ont l'inconvénient d'être particulièrement glissantes notamment lorsqu'elles
sont humides.
[0007] Pour remédier à cet inconvénient, il est connu de rompre la continuité de chaque
surface polie en réalisant des zones de rugosité élevée, telles des bandes rugeuses
étroites parallèles et/ou entrecroisées, que l'on réalise par sablage sur un masque
préalablement apposé sur la surface à préparer.
[0008] Cette technique conne de bons résultats mais s'avère particulièrement onéreuse et
porte atteinte à l'aspect des éléments minéraux.
[0009] Une autre technique plus proche de l'invention consiste à traiter chaque dalle fraichement
démoulée en appliquant sur sa face dans laquelle apparaissent les éléments minéraux,
un enduit dont la composition est choisie pour retarder localement la prise du béton,
ce qui permet ultérieurement mais en temps utile de supprimer le béton non cristalisé
en vue de créer sur une certaine profondeur une absence de joint dite réserve.
[0010] Aprés surfacage et polissage, pour peu qu'on n'ai pas dépassé la profondeur des réserves,
chaque dalle présente en dépit de son aspect poli, une certaine rugosité due à l'absence
de béton entre les bords des faces d'éléments minéraux situés dans le plan de la surface
utile de chaque dalle.
[0011] Dans les limites ci-dessus rappelées, cette technique donne de bons résultats mais
est également onéreuse à mettre en oeuvre.
[0012] Un résultat que l'invention vise à obtenir est un procédé de fabrication de dalles
anti-dérapantes qui soit de moindre de coût que ceux connus indépendant de l'importance
du polissage et conduisant à un produit offrant un excellent aspect.
[0013] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé du type précité notamment caractérisé
en ce que, pour rendre anti-dérapantes de telles dalles, au moyen d'au moins un agent
chimique inactif sur les éléments minéraux, aprés polissage mais avant pose, on réalise
sur la surface utile de chaque dalle une attaque chimique du liant qui apparait entre
les bords des faces visibles des éléments minéraux.
[0014] L'invention sera bien comprise à la lecture de la description ci-aprés faite à titre
d'exemple non limitatif en regard du dessin ci-annexé qui représente schématiquement
:
- figure 1 : vue partiellement et en coupe transversale une dalle aprés préparation
en vue du traitement,
- figure 2 : vue partiellement et en coupe transversale, une dalle aprés traitement
selon le procédé de l'invention.
[0015] En se reportant au dessin, on voit que la dalle 1 présente une surface 2 destinée
à être foulée dite surface utile qui est constituée essentiellement de faces planes
3 d'éléments minéraux 4 maintenus dans une couche 5 de liant 6 tel du béton.
[0016] Pour réaliser de telles dalles 1 :
- on dispose des éléments minéraux 4 sur le fond de moules (non représentés), chacun
de taille adéquate,
- on coule au moins une couche 5 de liant 6 tel un lit de béton sur ces éléments 4 de
manière à les emprisonner et à constituer un bloc,
- aprés compression et/ou prise du liant, on démoule les blocs 7 formant ainsi les dalles
puis, on entrepose ces dits blocs en vue d'un séchage complet, aprés quoi,
- aprés un pré-séchage par exemple par repos de trois à quatre jours ou par étuvage
de deux jours, on usine et on polit chaque bloc 7 au droit de sa face 8 que les éléments
minéraux 4 affleurent de manière à rectifier son plan et à constituer la surface utile
2 de la dalle 1.
[0017] En figure 1 , on a représenté en traits pointillés forts le volume prélevé sur chaque
bloc coulé en vue de préparer la face utile d'une dalle.
[0018] Dans une variante de réalisation, chaque bloc subit en outre une opération ce biseautage
de ses arêtes.
[0019] De manière remarquable, pour rendre anti-dérapantes de telles dalles 1, au moyen
d'au moins un agent chimique 10 inactif sur les éléments minéraux 4, aprés l'opération
de polissage mais avant pose, on réalise sur la surface utile 2 de chaque dalle 1
une attaque chimique du liant 6 qui apparait entre les bords 11 des faces 3 visibles
des éléments minéraux 4.
[0020] De manière notable, lors de l'attaque chimique du liant 6, on contrôle l'activité
de l'agent chimique 10 de manière à limiter la profondeur d'attaque du liant 6 à une
valeur prédéterminée P.
[0021] Pour pouvoir lors de l'attaque chimique, contrôler et notamment limiter la profondeur
d'attaque, préalablement à cette étape, on détrempe chaque dalle au droit de sa face
utile 2 et ce, sur une profondeur prédéterminée avec un fluide 12 connu pour ses propriétés
à limiter l'activité de l'agent chimique 10 utilisé.
[0022] De préférence, lorsque le liant est du béton, on utilise comme agent chimique 10
de l'acide chlorydrique par exemple en solution à 33 %.
[0023] L'agent chimique peut être de tout type à même de ronger le liant.
[0024] Dans ce cas, comme fluide de détrempage 12, on utilise de l'eau.
[0025] Avantageusement, on opére le traitement sur du béton encore incomplétement sec et
notamment moins de vingt cinq à trente jours aprés moulage.
[0026] Pour le traitement, on dépose l'agent chimique au rouleau et au pinceau ou par pulvérisation
en au moins une passe puis, on procéde à un rinçage.
[0027] Ces blocs situés côte à côte sur un transporteur sont à cet effet amenés au poste
de traitement puis au poste de rinçage.
[0028] La distance entre les postes et/ou la vitesse d'avance du transporteur permet de
définir la durée de l'attaque chimique.
[0029] Sous l'aire de traitement, est prévu un bac de récupération de l'agent actif dont
l'élimination peut être faite conjointement aux poussières calcaires issues du polissage
qui en rectifieront le Ph avant rejet.
[0030] Au dessus de l'aire de traitement, une hotte récupère les vapeurs acides et les évacue.
[0031] Pour constituer les éléments minéraux, on choisit des minéraux insensibles à l'agent
chimique choisi, tels le granit, le porphyre, la silice ou le quartz.
1. Procédé de fabrication de dalles (1) à surfaces utiles anti-dérapantes et comprenant
dans le plan de leur surface utile les faces polies (3) d'éléments minéraux (4) emprisonnés
dans au moins une couche de liant (6), tel du béton, qui constitue au moins une fraction
de l'épaisseur d'un bloc de liant durci dans lequel est réalisée la dalle,
lequel procédé met en oeuvre au moins une étape selon laquelle on effectue le polissage
de chaque surface utile (2) d'une dalle (1),
ce procédé étant CARACTERISE en ce que, pour rendre anti-dérapantes de telles dalles (1), au moyen d'au moins
un agent chimique (10) inactif sur les éléments minéraux (4), aprés polissage mais
avant pose, on réalise sur la surface utile (2) de chaque dalle une attaque chimique
du liant (6) qui apparait entre les bords (11) des faces (3) visibles des éléments
minéraux (4).
2. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que, lors de l'attaque chimique du liant (6), on contrôle l'activité de l'agent
chimique (10) de manière à limiter la profondeur d'attaque du liant à une valeur prédéterminée
(P).
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que, pour pouvoir lors de l'attaque chimique, contrôler la profondeur d'attaque,
préalablement à cette étape, on détrempe chaque dalle au droit de sa face utile (2)
et ce sur une profondeur prédéterminée avec un fluide (12) connu pour ses propriétés
à limiter l'activité de l'agent chimique utilisé.
4. Dalle (1) du type à surfaces utiles (2) anti-dérapantes et comprenant dans le plan
de leurs surfaces utiles les faces polies (3) d'éléments minéraux (4) emprisonnés
dans au moins une couche (5) de liant (6), tel du béton, qui constitue au moins une
fraction de l'épaisseur d'un bloc (7) de liant (6) durci dans lequel est réalisée
la dalle, caractérisée en ce qu'elle est obtenue selon le procédé de l'une quelconque des revendications
1 à 3.