[0001] La présente invention concerne un procédé et une installation pour le traitement
par thermolyse de produits solides dont le rejet est préjudiciable pour l'environnement,
et vise plus particulièrement le traitement des gaz de thermolyse qui y sont formés.
[0002] Traditionnellement, ces produits sont soit stockés, soit traités par incinération.
Dans le premier cas, le danger potentiel subsiste et peut s'aggraver d'une pollution
possible des nappes phréatiques. Dans le second cas, les températures du traitement
par incinération sont élevées et entraînent une usure rapide des équipements et un
coût d'exploitation élevé ; par ailleurs les produits gazeux du traitement par incinération
sont évacués dans l'atmosphère avant tout contrôle ce qui ne permet pas de donner
toutes les garanties requises quant à la non-pollution de l'environnement.
[0003] On connaît déjà d'après le document FR-2.106.844, un dispositif de traitement d'ordures
comportant une succession de zones de températures croissantes (jusqu'à 800-1300°C)
que l'on fait traverser aux ordures après un conditionnement dans un matériau d'enrobage
poreux ; ces ordures sont progressivement débarrassées de leur vapeur d'eau puis pyrolysées.
Toutefois cette solution nécessite des températures encore élevées, ce qui conduit
encore à une usure rapide et un coût d'exploitation élevé.
[0004] La Demanderesse a cherché, dans le document W0-92/16599, à pallier les inconvénients
précités en permettant un traitement par thermolyse à température moyenne, aux environs
de 600°C par exemple, tout en permettant un contrôle continu des produits de décomposition.
[0005] Le document W0-92/16599 décrit ainsi un système pour le traitement de produits solides
dont le rejet est préjudiciable pour l'environnement, comportant un réacteur intégrant
successivement une zone de déshydratation et une zone de thermolyse, caractérisé en
ce que ce réacteur comporte, en aval de la zone de thermolyse, une zone de refroidissement
et en ce que la zone de déshydratation est munie d'une porte d'entrée étanche, la
zone de refroidissement est munie d'une porte de sortie étanche, et des sas isolent
la zone de thermolyse, d'une part vis à vis de la zone de déshydratation, d'autre
part vis à vis de la zone de refroidissement en sorte de limiter les entrées d'air
dans la zone de thermolyse lors de l'introduction des produits et lors de l'extraction
des résidus, cette zone de thermolyse étant munie d'une ligne d'extraction de gaz
grâce à quoi elle est en dépression. Les zones précitées sont donc séparées en chambres
isolées.
[0006] De préférence la zone de thermolyse était maintenue sans oxygène libre, et la zone
de thermolyse était à une température comprise entre 400°C et 750°C et à une pression
inférieure ou égale à 800 millibars.
[0007] Les produits à traiter étaient de préférence introduits dans le réacteur dans des
chariots qui passaient successivement de la chambre de déshydratation à la chambre
de thermolyse et de la chambre de thermolyse à la chambre de refroidissement à l'aide
d'un système mécanique du genre pignons et crémaillère par exemple, ou encore du genre
entraînement électromagnétique. Les chariots étaient conçus pour que les résidus solides
- verres, métaux, gravats par exemple - restent dans les chariots tout en étant enlevés
facilement après refroidissement à la sortie de la chambre de refroidissement.
[0008] La chambre de déshydratation et la chambre de thermolyse étaient avantageusement
chauffées par des thermoréacteurs appelés également panneaux radiants catalytiques
alimentés d'une part en oxygène pur ou en air et, d'autre part en gaz de pyrolyse
provenant de la décomposition thermolytique ainsi que par des résistances électriques
placées à l'intérieur des chambres ou collées aux parois à l'extérieur des chambres.
[0009] Le gaz carbonique et la vapeur d'eau générés dans l'oxydation des gaz de pyrolyse
dans les panneaux radiants catalytiques pouvaient participer à la mise en température
par convection et radiation des produits.
[0010] Les gaz de pyrolyse formés dans la décomposition thermolytique ainsi que, le cas
échéant, les gaz de l'oxydation catalytique formés dans les panneaux radiants catalytiques
étaient de préférence refroidis et épurés à la sortie du réacteur dans un laveur de
gaz où s'effectuait la condensation de l'eau, la séparation des gaz incondensables
et des hydrocarbures lourds condensés.
[0011] Les composés halogénés et de soufre pouvaient être éliminés dans le laveur par dissolution
dans l'eau de lavage.
[0012] Le flux gazeux à la sortie du réacteur entraînait avantageusement le charbon formé
dans la décomposition thermolytique vers le laveur où il est refroidi.
[0013] Les hydrocarbures lourds et le charbon étaient de préférence récupérés par décantation
de l'eau de lavage à la sortie du laveur dans un décanteur.
[0014] Le flux gazeux à la sortie du laveur était de préférence aspiré par une pompe à vide.
[0015] Les gaz à la sortie de la pompe à vide étaient par exemple envoyés dans un laveur
contenant par exemple une solution aqueuse de carbonate de potassium pour éliminer
le gaz carbonique.
[0016] Les gaz de pyrolyse épurés des composés halogénés, soufrés et du gaz carbonique étaient
par exemple utilisés dans le chauffage du réacteur et l'excédent était par exemple
mis en réserve pour utilisation ultérieure.
[0017] Le contrôle de la cinétique de la transformation thermolytique dans la chambre de
thermolyse était par exemple obtenu par la régulation du chauffage électrique et du
chauffage catalytique par la mise en oeuvre de systèmes classiques de mesure des températures
et de régulation des débits de gaz et de courant électrique.
[0018] La solution décrite dans ce document W0-92/16599 donne toute satisfaction. Toutefois,
elle conduit comme cela a été exposé ci-dessus à refroidir et épurer dans un laveur
les gaz issus de la thermolyse, puis à les pomper pour maintenir la dépression voulue
dans la zone de thermolyse. D'une façon générale, le pompage est assuré par des pompes
mécaniques et en particulier des pompes à anneaux liquides qui présentent l'avantage
d'assurer un complément de lessivage des gaz dans les anneaux liquides. En fait, dans
ce laveur, alimenté en eau froide, se condensent en pratique des hydrocarbures qui
sont envoyés vers un réservoir de stockage et dont toute utilisation ultérieure nécessitera
un traitement préalable consommant de l'énergie. En fait, le refroidissement des gaz
à la sortie de la zone de thermolyse se fait sans récupération d'énergie ; ce refroidissement
a néanmoins pour avantage de préserver les moyens de pompage mécaniques qui s'useraient
de manière excessive si les gaz qu'ils pompaient avaient une température supérieure
à 80°C environ. Il est à noter que ces moyens mécaniques de pompage consomment de
l'énergie sous forme électrique. D'autre part, on peut noter que les gaz après traitement
doivent être réchauffés pour leur recyclage dans l'installation.
[0019] Par ailleurs, certaines réglementations tendent à exiger pour un bon traitement des
gaz issus d'un traitement de déchets, un passage de quelques secondes à température
élevée (par exemple de l'ordre de 850°C pour des déchets ménagers, voire environ 1200°C
pour des déchets hospitaliers).
[0020] L'invention a pour objet d'améliorer du point de vue énergétique (aussi bien quantitatif
que qualitatif moindres déperditions énergétiques, meilleure valorisation des sous-produits,
et moindres exigences quant à la nature de l'énergie à fournir) le traitement des
gaz prélevés dans une chambre de thermolyse travaillant en pratique en dépression,
sans induire de dégradation des performances de ce traitement. L'invention s'applique
notamment, mais pas exclusivement, au système décrit et enseigné par le document W0-92/16599.
A titre subsidiaire, l'invention a pour objet d'améliorer en outre les performances
de ce traitement.
[0021] L'invention enseigne à cet effet un procédé pour le traitement de produits solides
dont le rejet est préjudiciable pour l'environnement, selon lequel on déshydrate dans
une zone de déshydratation des produits solides à traiter, on les thermolyse dans
une zone de thermolyse, on extrait des résidus solides de cette zone de thermolyse,
on aspire à l'aide de moyens de pompage des gaz de thermolyse formés dans cette zone
de thermolyse en sorte de maintenir cette zone de thermolyse en dépression, caractérisé
en ce qu'on maintient ces gaz de thermolyse depuis cette zone de thermolyse jusqu'à
au moins l'entrée des moyens de pompage à une température supérieure à 100°C environ,
et on utilise ces gaz comme combustible dans une chaudière et on récupère de l'énergie
thermique à la sortie de cette chaudière.
[0022] L'invention enseigne ainsi de maintenir les gaz pompés dans la zone de thermolyse
à une température supérieure à la température de condensation des goudrons (environ
80°C) susceptibles de se former à l'état gazeux lors de la thermolyse : cela permet,
à la différence de ce qui était proposé dans le document W0-92/16599, de maintenir
ces goudrons à l'état gazeux et donc de les appliquer comme combustible dans une chaudière,
ce qui en permet une valorisation directe pour générer de l'énergie thermique. Cette
énergie thermique peut être soit recyclée dans l'installation, soit être appliquée
à une turbine qui en effectue une conversion sous forme électrique, soit servir à
toute autre fonction, éventuellement étrangère à l'installation.
[0023] L'invention va ainsi à l'encontre du réflexe de l'homme de métier consistant à refroidir
et condenser pour bien épurer.
[0024] De manière préférée, non seulement on ne refroidit pas les gaz de thermolyse mais
on les chauffe au delà de 850°C (voire 1250°C et plus) pour améliorer la dégradation
de ces gaz de thermolyse, dans le sens des réglementations indiquées ci-dessus.
[0025] De préférence, la chaudière utilise également du combustible (charbon) contenu dans
les résidus solides.
[0026] Selon d'autres caractéristiques préférées de ce procédé, éventuellement combinées
:
- on chauffe ces gaz avec des fumées de la chaudière,
- on aspire les gaz de thermolyse en les faisant passer dans un éjecteur à vapeur d'eau
utilisant de la vapeur d'eau formée dans la chaudière, puis dans un séparateur d'où
sort, en outre de ces gaz de thermolyse, de l'eau alimentant la chaudière,
- on neutralise l'eau sortant du séparateur avant de la faire rentrer dans la chaudière
pour être transformée en vapeur d'eau,
- on utilise les fumées de la chaudière pour chauffer la zone de déshydratation.
[0027] Pour la mise en oeuvre de ce procédé, l'invention propose une installation pour le
traitement de produits solides dont le rejet est préjudiciable à l'environnement,
comportant une zone de déshydratation où pénètrent les produits solides, une zone
de thermolyse en aval de la zone de déshydratation, une zone de sortie de résidus
solides et des moyens de pompage communiquant par une ligne d'extraction avec la zone
de thermolyse pour la maintenir en dépression et y aspirer des gaz de thermolyse,
caractérisée en ce que les moyens de pompage ont une gamme de températures de fonctionnement
au moins en partie supérieure à 100°C environ, en ce que la ligne d'extraction est
calorifugée sur toute sa longueur jusqu'aux moyens de pompage, et en ce que ces moyens
de pompage communiquent par une ligne d'arrivée de gaz combustible avec une chaudière
apte à brûler ces gaz de thermolyse.
[0028] Selon des caractéristiques préférées de cette installation, éventuellement combinées
:
- elle comporte un réacteur disposé en aval de la zone de thermolyse dans lequel pénètrent
les résidus solides, et communiquant avec la chaudière par une ligne d'arrivée de
combustible solide,
- la ligne d'extraction traverse un réchauffeur,
- ce réchauffeur est un échangeur de chaleur alimenté par les fumées de la chaudière,
- les moyens de pompage comportent une pompe à vide à fonctionnement à sec,
- les moyens de pompage comportent un éjecteur à vapeur d'eau muni d'une arrivée de
vapeur d'eau communiquant avec une sortie de la chaudière, et en ce que cette installation
comporte en outre, en aval de cet éjecteur, un séparateur muni d'une sortie de gaz
reliée à la ligne d'arrivée de gaz combustible, et d'une sortie d'eau reliée par une
ligne d'arrivée à une entrée d'eau de la chaudière,
- un réservoir de neutralisation est disposé sur la ligne d'arrivée d'eau, et est muni
d'une ligne d'arrivée de réactifs de neutralisation,
- les zones de déshydratation et de thermolyse sont munies d'enceintes communiquant
par une ligne avec la sortie de fumées de la chaudière,
- une turbine est montée à la sortie de la chaudière.
[0029] Des objets, caractéristiques et avantages de l'invention ressortent de la description
qui suit, donnée à titre d'exemple non limitatif, en regard des dessins annexés sur
lesquels :
- la figure 1 est un schéma de principe d'une installation conforme à l'invention, et
- la figure 2 est un schéma d'une forme préférée de réalisation de cette installation.
[0030] L'installation de la figure 1 comporte une zone de déshydratation 1 où pénètrent
les produits solides pour y être d'abord déshydratés au moins en partie, puis une
zone de thermolyse 2 dans laquelle les produits solides, partiellement ou totalement
déshydratés, sont portés à leur température de décomposition thermique (commue et
fixée à l'avance) par exemple aux environs de 600°C (typiquement entre 400°C et 750°C).
De manière préférée, cette chambre de thermolyse est suivie d'une zone de refroidissement
3 où les résidus solides du traitement thermique sont amenés à la température ambiante.
[0031] La transformation thermolytique est avantageusement effectuée en absence totale d'oxygène
libre à une température moyenne de 600°C.
[0032] De manière préférée, comme cela est enseigné par le document W0-92/16599, les zones
1, 2 et 3 sont des chambres isolées les unes des autres de façon sensiblement étanche,
par exemple par des portes guillotine (non représentées) actionnées par des vérins
; la porte entre les chambres 1 et 2 et la porte entre les chambres 2 et 3 sont mobiles
transversalement dans des logements étanches, la traversée des vérins de levage se
faisant par presse-étoupe. En outre des portes étanches sont prévues à l'entrée de
la chambre 1 et à la sortie de la chambre 3 grâce à quoi les zones de déshydratation
1 et de refroidissement sont, à volonté, isolées vis à vis de l'extérieur et/ou de
la zone de thermolyse 2 ; elles peuvent être mobiles verticalement ou horizontalement
ou encore autour d'une articulation selon les dimensions du réacteur, l'espace disponible
et le libre choix du concepteur.
[0033] On appréciera que l'étanchéité assurée par les portes d'entrée et de sortie se fait
entre l'extérieur et des zones 1 et 3 de températures modérées, très inférieures à
celles de la chambre 2.
[0034] L'introduction des produits et l'extraction des résidus sont ainsi réalisés, pour
éviter l'entrée d'air dans la chambre 2, par des sas qui isolent alternativement,
selon les besoins, la chambre de déshydratation de la chambre de thermolyse quand
on introduit les produits dans la chambre de déshydratation, et la chambre de thermolyse
de la chambre de refroidissement quand on extrait les résidus de cette troisième chambre.
[0035] Les chambres 1 et 2 du réacteur sont calorifugées pour limiter les déperditions calorifiques.
[0036] Les chambres 1 et 2 sont munies de moyens de chauffage de tous types connus appropriés.
La température de la chambre 2 est par exemple maintenue aux alentours de 600°C tandis
que celle de la chambre 1, inférieure, est maintenue au dessus de 100°C, par exemple
aux environs de 120°C.
[0037] Les moyens de chauffage dont certains sont schématisés en 100 peuvent être, comme
dans le document précité, des panneaux radiants catalytiques. Ils peuvent aussi être
des brûleurs à flamme utilisant les gaz de thermolyse et/ou des gaz combustibles du
commerce (bon marché) arrivant par une ligne 101.
[0038] Le chauffage des enceintes 1A et 2A de ces chambres 1 et 2 est assuré par le rayonnement
de la paroi intérieure des chambres chauffées par les flammes des brûleurs selon des
dispositions technologiques semblables à celles retenues dans le document précité.
Le chauffage est assuré également par convexion des gaz dans la masse de produits
à traiter, convexion assurée par détente des gaz de la combustion dans les chambres.
[0039] La chambre 2 est maintenue en dépression, typiquement à une pression inférieure ou
égale à 800 mbars, voire 500 mbars. De préférence, la même pression de consigne est
choisie dans les chambres 1, 2 et 3.
[0040] Cette dépression est maintenue par des moyens de pompage 10 communiquant avec la
zone de thermolyse par une ligne d'extraction 11.
[0041] Selon l'invention, ces moyens de pompage 10 ont une gamme de température de fonctionnement
au moins en partie supérieure à 100°C environ, ce qui permet à ces moyens de pompage
d'être traversés par des gaz de températures supérieures à 80°C (température de condensation
des goudrons). En outre la ligne d'extraction 11 est munie sur toute sa longueur de
moyens propres à maintenir les gaz qui y circulent à une température au moins égale
à 100°C environ (il peut suffire d'un bon calorifugeage, schématisé en 11A, dont le
dimensionnement est à la portée de l'homme de métier). Enfin, l'installation comporte
une chaudière 12 munie d'un brûleur 12A communiquant avec la sortie des moyens de
pompage 10 par une ligne 13 d'arrivée de gaz combustible et réglée en sorte de pouvoir
utiliser les gaz de thermolyse comme combustible.
[0042] Cette installation permet de maintenir ces gaz de thermolyse (y compris les goudrons
qu'ils peuvent contenir) sous forme gazeuse, depuis la zone de thermolyse jusqu'à
la chaudière, au travers des moyens de pompage, ce qui en permet une très bonne dégradation
tout en fournissant de l'énergie thermique.
[0043] La chaudière communique de préférence par une ligne 14 d'arrivée de combustible solide,
avec un réacteur 15 de tout type connu en soi où on sépare des inertes, évacués par
une ligne 16, et du charbon en pratique pulvérulent. Ce réacteur est par exemple du
type à tambour rotatif.
[0044] Cette chaudière 12 comporte une ligne 17 d'évacuation de fumées qui communique avantageusement
avec les enceintes des chambres 1 et 2 pour participer à leur chauffage.
[0045] Enfin, cette chaudière comporte une entrée d'alimentation 18A, et une sortie 18B
qui peut être reliée à une turbine 19 destinée par exemple à convertir en électricité
du gaz chaud (en pratique de la vapeur) fourni par cette chaudière. L'entrée 18A est
par exemple reliée à un réservoir de gaz ou d'eau (non représenté sur cette figure
1).
[0046] Bien entendu cette chaudière peut comporter une troisième entrée 12B pour du combustible
d'appoint, solide ou gazeux selon les disponibilités.
[0047] De manière préférée, non seulement on minimise grâce au calorifugeage le refroidissement
des gaz de thermolyse jusqu'au moins leur entrée dans les moyens de pompage 10, mais
en plus la ligne d'extraction est non pas directe mais traverse un réchauffeur 50
grâce à quoi la température des gaz de thermolyse est élevée jusqu'à une température
de préférence supérieure à 850°C (cas de produits solides d'origine ménagère) voire
supérieure à 1250°C (cas de produits solides d'origine hospitalière). La longueur
totale de la ligne 11 et la température de réchauffage dans le réchauffeur 50 sont
de préférence choisies pour que les gaz restent au moins deux secondes au dessus de
ces paliers, de manière à assurer une bonne épuration thermique.
[0048] Ce réchauffeur 50 est par exemple un échangeur de chaleur traversé, dans un sens,
par ces gaz de thermolyse et, dans l'autre sens, par une partie des fumées de la chaudière.
[0049] Dans l'exemple de la figure 1, les moyens de pompage sont formés d'une pompe à vide
à fonctionnement à sec, telle que, par exemple, celles que développe DEGUSSA. Elle
peut aisément, comme on le sait, fonctionner à des températures allant jusqu'à 150°C,
c'est-à-dire supérieures à 100°C.
[0050] La figure 2 représente une forme préférée de réalisation, où les éléments similaires
à ceux de la figure 1 sont désignés par les mêmes signes de référence.
[0051] Les principales différences de cette installation par rapport à celle de la figure
1, découlent du choix, comme moyens de pompage, d'un éjecteur à vapeur d'eau noté
20, de tout type connu approprié ; ainsi qu'on le sait, la température de fonctionnement
d'un tel moyen de pompage peut sans problème dépasser très sensiblement 100°C. Ce
choix utilise le fait qu'on dispose d'une source d'énergie thermique, à savoir la
chaudière 12.
[0052] Plus précisément, on dispose en aval de cet éjecteur 20 un séparateur gaz/liquide
22 où on sépare de l'eau issue de la vapeur d'eau et une fraction condensée des gaz
de thermolyse (qui peut contenir de l'eau), et les gaz de thermolyse contenant encore
les goudrons. La fraction liquide issue de ce séparateur comporte en pratique des
acides (notamment chlorydrique, fluorhydrique, sulfurique) de sorte qu'on lui fait
avantageusement traverser un réacteur de neutralisation 23 où sont injectés par une
ligne 24 des réactifs destinés à ramener le pH à 7 (cette injection peut varier en
fonction de la valeur instantanée du pH). L'eau ainsi neutralisée rentre dans la chaudière
pour y être vaporisée et amenée par une ligne 20A à l'éjecteur 20. On obtient ainsi
une boucle.
[0053] On appréciera que cette solution permet de valoriser directement les combustibles
contenus dans les gaz de thermolyse (voire dans les résidus solides) et permettre
un pompage efficace à haute température (permettant cette valorisation directe) et
ce sans nécessiter d'énergie électrique. En outre, cette solution assure une bonne
épuration des composés solubles à haute température grâce au mélange intime des gaz
de thermolyse et de la vapeur d'eau.
[0054] A titre d'exemple, la vapeur d'eau appliquée à l'éjecteur 20 (il peut bien sûr y
en avoir plusieurs) est à une pression de 10 bars pour un débit fonction de la quantité
traitée et à une température de 200°C, et les gaz de thermolyse sont prélevés dans
la chambre de thermolyse à une température de 600°C sous un débit de 20 % du débit
de vapeur d'eau et atteignent l'éjecteur avec une température au moins égale à 850°C
après le réchauffeur 50, la neutralisation dans le réacteur 23 est obtenue par injection
de réactifs consistant en CO₃Ca.
[0055] Il va de soi que la description qui précède n'a été proposée qu'à titre d'exemple
non limitatif et que de nombreuses variantes peuvent être proposées par l'homme de
l'art sans sortir du cadre de l'invention. Ainsi notamment, la pompe à vide de la
figure 1 est avantageusement alimentée par de l'énergie électrique fournis par la
turbine 19. D'autre part, la vapeur de l'éjecteur de la figure 2 peut être obtenue
par cogénération ou soutirage dans cette turbine à vapeur 19. Enfin, le réchauffeur
50 peut comporter des brûleurs utilisant une partie des gaz de thermolyse.
[0056] On appréciera que, selon l'invention, des sous-produits de la thermolyse sont valorisés
grâce à l'obtention d'un mélange pouvant être envoyé directement dans une chaudière
de récupération, dans de bonnes conditions thermodynamiques et sans passer par le
stade d'une récupération des produits lourds hydrocarbonés.
1. Procédé pour le traitement de produits solides dont le rejet est préjudiciable pour
l'environnement, selon lequel on déshydrate dans une zone de déshydratation (1) des
produits solides à traiter, on les thermolyse dans une zone de thermolyse (2), on
extrait des résidus solides de cette zone de thermolyse, on aspire à l'aide de moyens
de pompage (10, 20) des gaz de thermolyse formés dans cette zone de thermolyse en
sorte de maintenir cette zone de thermolyse en dépression, caractérisé en ce qu'on
maintient ces gaz de thermolyse depuis cette zone de thermolyse jusqu'à au moins l'entrée
des moyens de pompage (10, 20) à une température supérieure à 100°C environ, et on
utilise ces gaz comme combustible dans une chaudière (12) et on récupère de l'énergie
thermique à la sortie de cette chaudière.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on applique en outre (14) à
la chaudière du combustible récupéré dans les résidus solides.
3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en ce qu'on chauffe
(50) les gaz de thermolyse aspirés dans la zone de thermolyse, à une température supérieure
à 850°C environ, avant de les appliquer à l'entrée des moyens de pompage (10, 20).
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'on chauffe ces gaz de thermolyse
à une température au moins égale à 1250°C environ.
5. Procédé selon la revendication 3 ou la revendication 4, caractérisé en ce qu'on chauffe
(17) ces gaz avec des fumées de la chaudière (12).
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'on aspire
les gaz de thermolyse en les faisant passer dans un éjecteur à vapeur d'eau (20) utilisant
de la vapeur d'eau formée dans la chaudière (12), puis dans un séparateur (22) d'où
sort, en outre de ces gaz de thermolyse, de l'eau alimentant la chaudière.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'on neutralise (23)l'eau sortant
du séparateur avant de la faire rentrer dans la chaudière pour être transformée en
vapeur d'eau.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'on utilise
(17)les fumées de la chaudière pour chauffer la zone de déshydratation.
9. Installation pour le traitement de produits solides dont le rejet est préjudiciable
à l'environnement, comportant une zone de déshydratation (1) où pénètrent les produits
solides, une zone de thermolyse (12) en aval de la zone de déshydratation, une zone
de sortie de résidus solides et des moyens de pompage (10, 20) communiquant par une
ligne d'extraction (11) avec la zone de thermolyse pour la maintenir en dépression
et y aspirer des gaz de thermolyse, caractérisée en ce que les moyens de pompage (10,
20) ont une gamme de températures de fonctionnement au moins en partie supérieure
à 100°C environ, en ce que la ligne d'extraction (11) est calorifugée (11A) sur toute
sa longueur jusqu'aux moyens de pompage (10, 20), et en ce que ces moyens de pompage
communiquent par une ligne d'arrivée de gaz combustible (13) avec une chaudière (12)
apte à brûler ces gaz de thermolyse.
10. Installation selon la revendication 9, caractérisée en ce qu'elle comporte un réacteur
(15) disposé en aval de la zone de thermolyse dans lequel pénètrent les résidus solides,
et communiquant avec la chaudière (12) par une ligne d'arrivée de combustible solide
(14).
11. Installation selon la revendication 9 ou la revendication 10, caractérisée en ce que
la ligne d'extraction (11) traverse un réchauffeur (50).
12. Installation selon la revendication 11, caractérisée en ce que ce réchauffeur (50)
est un échangeur de chaleur alimenté par les fumées de la chaudière (12).
13. Installation selon l'une quelconque des revendications 9 à 12, caractérisée en ce
que les moyens de pompage (10) comportent une pompe à vide à fonctionnement à sec.
14. Installation selon l'une quelconque des revendications 9 à 12, caractérisée en ce
que les moyens de pompage (20) comportent un éjecteur à vapeur d'eau (20A) muni d'une
arrivée de vapeur d'eau communiquant avec une sortie de la chaudière, et en ce que
cette installation comporte en outre, en aval de cet éjecteur, un séparateur (22)
muni d'une sortie de gaz reliée à la ligne d'arrivée de gaz combustible, et d'une
sortie d'eau reliée par une ligne d'arrivée à une entrée d'eau de la chaudière.
15. Installation selon la revendication 14, caractérisée en ce qu'un réservoir de neutralisation
est disposé sur la ligne d'arrivée d'eau, et est muni d'une ligne (24) d'arrivée de
réactifs de neutralisation.
16. Installation selon l'une quelconque des revendications 9 à 15, caractérisée en ce
que les zones de déshydratation et de thermolyse sont munies d'enceintes (1A, 2A)
communiquant par une ligne avec la sortie de fumées de la chaudière.
17. Installation selon l'une quelconque des revendications 9 à 16, caractérisée en ce
qu'une turbine (19) est montée à la sortie de la chaudière.