[0001] L'invention concerne les haubans destinés à équiper les ponts haubanés en reliant
les pylônes de ces ponts à leurs tabliers, haubans constitués par des torons multiples
juxtaposés côte à côte, chacun de ces torons étant lui-même de préférence du type
"individuellement protégé", c'est-à-dire constitué par un faisceau de fils métalliques
parallèles ou torsadés logés dans une gaine continue avec interposition d'un produit
protecteur.
[0002] Elle vise plus particulièrement les procédés et dispositifs pour monter les haubans
du genre en question en leurs formes obliques définitives, pour lesquelles ils forment
ensemble des nappes, généralement verticales, disposées de part et d'autre de chaque
pylône.
[0003] Elle vise plus particulièrement le cas où certains au moins des haubans à monter
présentent une très grande longueur, cette longueur pouvant dépasser 200 mètres.
[0004] Dans un tel cas, il n'est plus guère possible de mettre en oeuvre la technique connue
consistant à fabriquer le hauban complet horizontalement au pied du pylône qui doit
le supporter, puis à relever l'extrémité de ce hauban disposée contre le pylône, en
tirant ce hauban, vu que son poids est alors trop élevé.
[0005] Une autre technique connue pour le montage des haubans du genre en question consiste
à tirer obliquement, selon la direction de son axe, ledit hauban préalablement fabriqué,
c'est-à-dire déjà composé de l'ensemble de ses torons constitutifs juxtaposés côte
à côte, à l'aide d'un système du genre des téléphériques.
[0006] A cet effet, on tend préalablement un câble porteur entre un point haut du pylône
de support et le tablier et on fait rouler sur ce câble, par l'intermédiaire d'un
train de roulement approprié, un organe d'accrochage auquel est attelée la tête ou
extrémité haute du hauban.
[0007] La mise en place préalable d'un tel câble porteur est elle-même une opération difficile
et coûteuse et, ici encore, les forces à développer pour tirer le hauban deviennent
prohibitives pour les très grandes longueurs.
[0008] L'invention a pour but, surtout, de remédier à ces différents inconvénients.
[0009] A cet effet, les procédés de montage des haubans du genre en question sont essentiellement
caractérisés selon l'invention en ce que l'on compose ces haubans directement, toron
par toron, en leurs emplacements obliques définitifs, en procédant à la suite des
opérations suivantes :
- on met en place en sa position oblique définitive l'un des torons destinés à constituer
le hauban, cette phase de mise en place se terminant par la mise en tension du toron
et l'ancrage de ses extrémités sur respectivement le pylône et le tablier,
- on suspend à ce premier toron ainsi mis en place une cage de guidage pour les torons
suivants, cage s'étendant sur toute la longueur dudit toron et composée d'une suite
d'étriers rigides reliés entre eux par des câblettes, ladite cage entourant ledit
premier toron ainsi qu'un câble de traction,
- on tire successivement à l'aide dudit câble les torons suivants constitutifs du hauban,
éventuellement par paires, à l'intérieur de la cage,
- à la fin de la traction de chaque toron, on met celui-ci sous tension de façon à l'appliquer
latéralement contre le toron ou l'ensemble des torons déjà mis en place et l'on ancre
ses extrémités respectivement sur le pylône et sur le tablier,
- et après mise en place de la totalité des torons, on dégage la cage de guidage du
hauban terminé.
[0010] Dans des modes de réalisation préférés, on a recours en outre à l'une et/ou à l'autre
des dispositions suivantes :
- pour construire les différents haubans obliques constituant une même nappe verticale
ou sensiblement verticale, on commence par monter le hauban inférieur le plus court,
puis on monte successivement chacun des autres haubans en progressant de proche en
proche vers le haut et, pour la mise en place du premier toron de chacun des haubans
autres que le hauban inférieur, on utilise la cage de guidage ayant servi à monter
le hauban précédent, alors qu'elle est encore suspendue à ce dernier,
- s'il est prévu d'un même côté longitudinal d'un pylône deux nappes verticales ou sensiblement
verticales de haubans obliques formant ensemble un dièdre à angle aigu, on procède
simultanément au montage des deux haubans, compris respectivement par ces deux nappes,
qui sont disposés au même niveau en ayant recours à un câble de traction unique s'étendant
selon un circuit fermé en forme de triangle isocèle délimité par des poulies, les
deux grands côtés égaux de ce triangle s'étendant selon les axes obliques des deux
haubans à monter et le troisième côté s'étendant horizontalement, perpendiculairement
au pont et comprenant un treuil ou analogue à sens de rotation réversible.
[0011] Pour ce qui est des dispositifs de montage du genre en question, ils sont essentiellement
caractérisés en ce qu'ils comprennent une cage de guidage pour les torons et le câble
de traction, composée d'une succession d'étriers rigides reliés entre eux par des
câblettes, chaque étrier comprenant un arceau et une barrette de fermeture inférieure
facilement amovible.
[0012] Dans des modes de réalisation préférés, ces dispositifs comportent en outre application
de l'une et/ou l'autre des dispositions suivantes :
- la cage de guidage comprend trois câblettes parallèles, l'une étant attachée au sommet
des différents arceaux et les deux autres, aux pieds de ces arceaux,
- la cage de guidage contient au moins un fil parallèle aux câblettes servant de rail
de guidage pour les coulissements d'un chariot, ledit chariot étant fixé en un point
intermédiaire du câble de traction et étant agencé de façon telle que les têtes des
torons à mettre en place soient facilement accrochables sur lui de façon amovible,
- le chariot selon l'alinéa précédent est bordé latéralement par deux tronçons tubulaires
rigides traversés respectivement par deux fils de guidage contenus dans la cage,
- chaque étrier comprend intérieurement, au voisinage de chaque pied d'arceau, deux
languettes définissant avec les portions adjacentes d'arceau et de barrette un oeillet
à ouverture étranglée dans lequel est logé l'un des deux fils de guidage selon l'alinéa
précédent,
- le chariot ci-dessus ou chariot principal est associé à un chariot auxiliaire, lequel
est fixé d'une façon facilement amovible en un point intermédiaire du câble de traction
disposé un peu plus haut que le chariot principal, ce chariot auxiliaire étant en
outre monté coulissant sur chaque fil de guidage d'une façon éventuellement amovible
et agencé de façon telle que les têtes des torons à mettre en place soient facilement
accrochables sur lui de façon amovible,
- chaque chariot est agencé de façon telle que les têtes de deux des torons à mettre
en place soient facilement accrochables sur lui de façon amovible,
- la distance entre les étriers successifs de la cage est comprise entre 5 et 10 mètres.
[0013] L'invention comprend, mises à part ces dispositions principales, certaines autres
dispositions qui s'utilisent de préférence en même temps et dont il sera plus explicitement
question ci-après.
[0014] Dans ce qui suit, l'on va décrire quelques modes de réalisation préférés de l'invention
en se référant aux dessins ci-annexés d'une manière bien entendu non limitative.
[0015] La figure 1, de ces dessins, montre très schématiquement le principe général de montage
d'un hauban conforme à l'invention.
[0016] La figure 2 montre en perspective schématique et à plus grande échelle une portion
du dispositif de montage correspondant.
[0017] La figure 3 montre à encore plus grande échelle une coupe tranversale du même dispositif.
[0018] La figure 4 montre également à plus grande échelle et en vue perspective un composant
de ce dispositif.
[0019] La figure 5 montre très schématiquement une phase particulière de montage de haubans,
également conforme à l'invention.
[0020] La figure 6 montre schématiquement en plan une portion d'un pont à haubans en cours
de construction comprenant un dispositif de montage conforme à l'invention.
[0021] Il s'agit de faire supporter le tablier 1 d'un pont par au moins un pylône ou pilier
2 par l'intermédiaire d'une pluralité de haubans 3 (figure 5) tendus selon des directions
obliques sensiblement parallèles entre elles entre le tablier et le pylône de façon
à former des nappes verticales ou sensiblement verticales.
[0022] Chacun des haubans 3 est constitué par une pluralité de torons indépendants, c'est-à-dire
pouvant être montés et mis sous tension indépendamment les uns des autres et même,
dans certains cas, remplacés isolément.
[0023] Chaque toron 3 peut être constitué par un gros fil, mais il est de préférence composé
d'une âme centrale entourée par une pluralité de fils jointifs, généralement au nombre
de six, enroulés en hélice autour de ladite âme, chaque fil ainsi que l'âme étant
avantageusement protégés superficiellement par exemple par galvanisation, et l'ensemble
torsadé résultant étant lui-même entouré par une gaine de protection étanche, généralement
en matière plastique, avec éventuellement interposition d'un liant protecteur approprié
tel qu'une cire pétrolière.
[0024] Les portions courantes des torons "individuellement protégés" ou "auto-protégés"
ainsi définis sont juxtaposées latéralement, étant serrées les unes contre les autres
par des colliers non représentés.
[0025] Pour les grands ponts, le nombre de torons 4 composant un même hauban 3 est de plusieurs
dizaines.
[0026] Si la longueur des haubans multiples ainsi composés est grande, et en particulier
si elle dépasse 200 mètres, voire 300 ou même 400 mètres, le poids résultant de chaque
hauban est énorme et le montage de ces haubans sur les pylônes pose de sérieux problèmes.
[0027] Pour réaliser un tel montage, on procède ici comme suit.
[0028] Pour chaque hauban, on commence par mettre en place l'un 4₁ des torons constitutifs
de ce hauban en ancrant sa tête en un point A du pylône 2 de support et son pied en
un second point B du tablier 1.
[0029] Une telle mise en place est avantageusement effectuée de la manière qui sera explicitée
plus loin en référence à la figure 5.
[0030] Mais on peut l'effectuer de toute autre manière désirable, par exemple en mettant
en oeuvre le premier procédé rappelé ci-dessus (élévation verticale de la tête du
toron étendue horizontalement au pied du pylône) étant donné que le poids d'un toron
unique est relativement faible.
[0031] C'est ensuite ce premier toron 4₁ ainsi mis en place qui est utilisé pour supporter
l'équipage servant à monter les torons suivants, ces derniers venant ensuite renforcer
à tour de rôle le premier toron dans son rôle de support dès la fin de leur mise en
place.
[0032] Pour monter chaque toron "suivant" 4, c'est-à-dire autre que le premier, on procède
comme suit.
[0033] On met en place sur le premier toron 4₁ une cage de guidage légère formée par une
suite d'étriers rigides 5 reliés entre eux par des câblettes 6 (figures 2,3,4).
[0034] Chaque étrier 5 est constitué par un arceau 7 dont la base est fermée par une barrette
horizontale 8 facilement amovible.
[0035] Les câblettes 6 sont de préférence au nombre de trois, étant alors attachées sur
chaque arceau 7, respectivement en son sommet C et à ses deux pieds D et E.
[0036] La câblette 6 supérieure, attachée au sommet C des arceaux repose directement sur
le toron 4₁ et la tension des câblettes est effectuée de façon telle que chaque étrier
soit stabilisé avec sa barrette 8 disposée horizontalement et en bas.
[0037] La distance entre les étriers 5 successifs est généralement comprise entre 5 et 10
mètres, de sorte que chaque "cage" comprend plusieurs dizaines d'étriers.
[0038] La cage sert à contenir, d'une part, un câble de traction 9 et, d'autre part, au
moins un fil et de préférence deux fils 10 et 11 propres à servir de rails de guidage
pour au moins un chariot 12.
[0039] Chaque étrier 5 comprend intérieurement, au voisinage de chaque extrémité de la barrette
8 constituant sa base, deux languettes 13,14 formant avec les portions contiguës de
l'étrier deux oeillets à ouverture étranglée.
[0040] Chacun de ces oeillets est traversé par l'un des fils 10,11.
[0041] Le chariot 12 est délimité latéralement par deux bagues tubulaires 15 traversées
chacune par l'un des fils 10 et 11 et les agencements et dimensions respectifs de
ces bagues et des oeillets ci-dessus sont tels que les premières puissent facilement
pénétrer dans les seconds : les portées respectives de ces bagues et oeillets propres
à venir axialement en contact présentent toutes rampes désirables (non représentées)
pour rendre possibles et faciliter les introductions des premières dans les seconds.
[0042] Le chariot 12 est fixé en un point intermédiaire du câble de traction 9 et la tête
d'au moins un toron 4 est accrochée sur ledit chariot d'une manière facilement décrochable,
à l'aide de moyens appropriés, par exemple par son serrage entre le châssis dudit
chariot 12 et une mâchoire 19 vissée sur ce châssis.
[0043] Comme visible sur la figure 2, un bout de chaque toron 4, constituant la tête de
ce toron, déborde vers le haut au-delà du chariot 12.
[0044] Dans un mode de réalisation préféré, un second chariot 20, ou chariot auxiliaire,
est disposé à proximité de l'extrémité supérieure de chacun des bouts en question,
chariot présentant les caractéristiques suivantes :
- il est accroché de façon facilement amovible, à l'aide de moyens non représentés,
à un point intermédiaire du câble de traction 9 disposé plus haut que le chariot 12,
- il est monté coulissant d'une façon facilement amovible, à l'aide de moyens non représentés,
sur les rails 10 et 11,
- chaque tête de toron 4 est accrochée sur lui de façon facilement amovible comme pour
le chariot 12.
[0045] Le fonctionnement du dispositif qui vient d'être décrit est le suivant.
[0046] Après mise en place du premier toron 4₁ et de la cage 5-6 sur ce toron, avec le câble
9 et les fils 10,11 dans cette cage, on place initialement en bas de la cage, c'est-à-dire
au voisinage du point B de la figure 1, les chariots 12 et 20 accrochés sur ledit
câble 9, le chariot 20 étant écarté d'un ou deux mètres de chariot 12 en direction
du pylône 2.
[0047] On accroche alors sur les chariots la tête d'au moins un toron 4 -le nombre des torons
4 considérés étant égal à deux dans le mode de réalisation illustré- ou plus précisément
une extrémité d'au moins un câble continu déroulé notamment à partir d'une bobine
15 d'axe horizontal et susceptible de former le toron désiré après déroulement et
découpe.
[0048] Puis on tire les chariots dans le sens ascendant de la flèche F à l'aide du câble
de traction 9.
[0049] Les bagues 15 des chariots traversent alors les oeillets ci-dessus définis des étriers
5 et les torons 4 tirés traversent successivement ces étriers 5 en glissant le long
de leurs barrettes inférieures 8.
[0050] Au cours de cette progression, les différents tronçons de toron 4 compris entre deux
barrettes 8 consécutives sont légèrement incurvés vers le bas sous l'effet de la pesanteur,
mais la flèche verticale f (figure 1) de chacun de ces tronçons est relativement faible,
de sorte que l'effort de traction à exercer sur le câble 9 est, lui aussi, relativement
faible.
[0051] Lorsque la tête de chaque toron 4 ainsi tiré parvient au point haut A, on décroche
cette tête du chariot supérieur 20, on détache ce chariot 20 à la fois du câble de
traction 9 et des rails de guidage 10,11 et on enfile l'extrémité dénudée de la tête
considérée dans son dispositif d'ancrage, généralement constitué par un mors tronconique
fendu lui-même logé dans un alésage complémentaire d'un bloc d'ancrage.
[0052] Puis, à l'aide du câble de traction 9, on continue à faire progresser le chariot
12 vers le haut, ce qui poursuit l'introduction de la tête du toron 4 dans son mors
d'ancrage.
[0053] Quand cette introduction est suffisante pour pouvoir être relayée par un un vérin
de traction habituel, on détache ladite tête du chariot 12, on coupe la base du toron
considéré au voisinage du point bas B et on ancre les deux extrémités de ce toron,
de toute façon désirable connue, au voisinage des zones d'ancrage des extrémités haute
et basse du premier toron 4₁.
[0054] Cet ancrage a pour effet de juxtaposer latéralement chaque nouveau toron 4 contre
le toron 4₁ préalablement mis en place et tendu, ce qui est rendu possible par le
fait que tous les torons, y compris le premier, sont disposés à l'intérieur de la
cage formée par la suite des arceaux 5.
[0055] C'est alors le faisceau des torons ainsi juxtaposés qui supporte la cage ainsi que
ses accessoires (voir les torons regroupés dans la partie haute de la cage sur les
figures 2 et 3).
[0056] A l'aide du câble 9, on fait ensuite redescendre à vide au bas de la cage le chariot
12, ainsi que le chariot 20, préalablement remonté sur ses rails et réaccroché audit
câble.
[0057] Puis on attèle à nouveau à ces chariots la tête d'au moins un nouveau toron et on
procède à sa mise en place comme pour les précédents, et ainsi de suite jusqu'au dernier
toron : le hauban est alors achevé.
[0058] On peut alors récupérer la cage en la faisant glisser le long du hauban terminé vers
l'extrémité basse de celui-ci, puis en ouvrant inférieurement chaque étrier par démontage
au moins partiel de sa barrette 8.
[0059] Selon un perfectionnement intéressant schématisé sur la figure 5, qui est applicable
à la mise en place de chaque "premier toron" 4'₁ constitutif d'un "nouveau hauban"
situé juste au-dessus d'un hauban terminé ou "hauban précédent", on utilise la cage
qui entoure encore ce hauban précédent, juste à la fin de sa fabrication, pour assurer
ladite mise en place.
[0060] En d'autres termes, on utilise encore comme précédemment le chariot 12 pour hisser
le premier toron 4'₁ jusqu'au voisinage du point A relatif au "hauban précédent",
mais au lieu d'ancrer la tête de ce toron au niveau dudit point A, on l'ancre au niveau
plus élevé du point A', auquel doit être ancré le nouveau hauban.
[0061] A cet effet, il suffit d'élever ladite tête du toron 4'₁ de la hauteur A,A'.
[0062] Cette élévation ne pose pas de problème majeur, car la hauteur A,A' est petite et
le poids d'un toron unique est relativement faible.
[0063] Bien entendu, l'élévation en question peut être effectuée après dégagement de la
cage hors du hauban précédent.
[0064] Comme indiqué ci-dessus, le dégagement en question de la cage hors du hauban terminé
est rendu possible par la facile amovibilité des barrettes 8 : lorsque ces barrettes
sont écartées, voire séparées, des arceaux 7 correspondants, ceux-ci sont ouverts
vers le bas et peuvent donc être dégagés du hauban qu'ils chevauchent par simple soulèvement.
[0065] Leur montage subséquent sur le premier toron 4'₁ constitutif du nouveau hauban à
fabriquer est ensuite réalisé très facilement en faisant chevaucher celui-ci par ledit
arceau 7, puis en fermant cet arceau par sa barrette 8 au-dessous dudit toron de façon
à former l'étrier 5 composé par cet arceau et cette barrette.
[0066] Le procédé qui vient d'être décrit pour la mise en place de chaque "premier toron"
d'un hauban mis en place au-dessus d'un "hauban précédent" ne peut bien entendu pas
être utilisé pour le hauban le plus bas de chaque nappe.
[0067] Mais ce n'est pas là un grave inconvénient car, ledit hauban le plus bas est en général
relativement court et le niveau de sa tête est relativement bas : le premier toron
correspondant est donc relativement léger et son montage ne pose pas de problème majeur.
[0068] Sur la figure 6, on a illustré un autre perfectionnement applicable à un pont haubané
pour lequel les haubans obliques qui relient le tablier 1 à l'une des faces d'un pylône
2 se présentent non pas sous la forme d'une nappe verticale longitudinale unique ou
de deux telles nappes parallèles, mais sous la forme de deux nappes N₁ et N₂ verticales
ou sensiblement verticales divergentes à partir du pylône et formant ensemble au moins
approximativement un dièdre d'axe vertical et de faible ouverture.
[0069] Dans ce cas, il est intéressant de fabriquer simultanément les haubans de même niveau
de ces deux nappes et le procédé ci-dessus décrit se prête très bien à une telle fabrication
simultanée.
[0070] A cet effet, on fait suivre au câble de traction 9 un circuit fermé présentant la
forme d'un triangle isocèle AB₁B₂ présentant deux grands côtés égaux AB₁, AB₂ qui
s'étendent respectivement selon les axes des deux haubans à fabriquer et un petit
côté B₁B₂ horizontal inférieur perpendiculaire à la grande dimension du pont et disposé
au niveau de son tablier.
[0071] Les sommets A,B₁ et B₂ sont matérialisés par trois poulies 16,17₁ et 17₂.
[0072] Un tronçon intermédiaire du câble 9 est enroulé sur un treuil de commande 18 monté
sur le tablier 1 et susceptible de travailler alternativement dans les deux sens.
[0073] Dans ce cas, les torons constitutifs des deux haubans à fabriquer s'étendent respectivement
selon les deux côtés AB₁ et AB₂ et on dispose selon chacun de ces côtés une cage légère
composée d'étriers et câblettes du genre de celle définie ci-dessus.
[0074] Les deux chariots -ou "doubles chariots"- correspondants sont désignés respectivement
sur la figure 6 par les références 12₁ et 12₂.
[0075] On voit que, pour un sens de rotation du treuil 18, correspondant à la flèche F,
les chariots 12₁ s'élèvent du point B₁ au point A, alors qu'au contraire le chariot
12₂ progresse en descendant le long du côté AB₂.
[0076] C'est l'inverse que l'on observe pour l'autre sens de rotation du treuil 18.
[0077] On peut donc hisser à tour de rôle les torons constitutifs des deux haubans à fabriquer
moyennant des inversions du sens de rotation du treuil 18.
[0078] En suite de quoi et quel que soit le mode de réalisation adopté, on obtient finalement
des dispositifs de montage de haubans à torons multiples dont la constitution, la
mise en oeuvre et les avantages résultent suffisamment de ce qui précède.
[0079] Comme il va de soi, et comme il résulte d'ailleurs déjà de ce qui précède, l'invention
ne se limite nullement à ceux de ses modes d'application et de réalisation qui ont
été plus spécialement envisagés ; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes.
1. Procédé pour monter un hauban à torons multiples d'un pont haubané entre un pylône
et le tablier de ce pont, caractérisé en ce que l'on compose ce hauban (3) directement,
toron par toron, en son emplacement oblique définitif, en procédant à la suite des
opérations suivantes : on met en place en sa position oblique définitive l'un des
torons (4₁) destinés à constituer le hauban, cette phase de mise en place se terminant
par la mise en tension du toron et l'ancrage de ses extrémités sur respectivement
le pylône (2) et le tablier (1) ; on suspend à ce premier toron ainsi mis en place
une cage de guidage pour les torons suivants, cage s'étendant sur toute la longueur
dudit toron et composée d'une suite d'étriers rigides (5) reliés entre eux par des
câblettes (6), ladite cage entourant ledit premier toron ainsi qu'un câble de traction
(9) ; on tire successivement à l'aide dudit câble les torons suivants (4) constitutifs
du hauban à l'intérieur de la cage ; à la fin de la traction de chaque toron, on met
celui-ci sous tension de façon à l'appliquer latéralement contre le toron ou l'ensemble
des torons déjà mis en place et l'on ancre ses extrémités respectivement sur le pylône
et sur le tablier ; et après mise en place de la totalité des torons, on dégage la
cage de guidage du hauban terminé.
2. Procédé selon la revendication 1 pour monter les différents haubans obliques à torons
multiples constituant une même nappe verticale ou sensiblement verticale d'un pont
haubané, caractérisé en ce que l'on procède à la suite des opérations suivantes :
on commence par monter le hauban inférieur (3) le plus court, puis on monte successivement
chacun des autres haubans en progressant de proche en proche vers le haut et, pour
la mise en place du premier toron (4'₁) de chacun des haubans autres que le hauban
inférieur, on utilise la cage de guidage (5,6) ayant servi à monter le hauban précédent,
alors qu'elle est encore suspendue à ce dernier.
3. Procédé selon l'une quelconque des précédentes revendications pour monter d'un même
côté longitudinal d'un pylône d'un pont haubané deux nappes verticales ou sensiblement
verticales de haubans obliques formant ensemble un dièdre à angle aigu, caractérisé
en ce que l'on procède simultanément au montage des deux haubans, compris respectivement
par ces deux nappes, qui sont disposés au même niveau en ayant recours à un câble
de traction (9) unique s'étendant selon un circuit fermé en forme de triangle isocèle
délimité par des poulies (16,17₁,17₂), les deux grands côtés égaux (AB₁,AB₂) de ce
triangle s'étendant selon les axes obliques des deux haubans à monter et le troisième
côté (B₁B₂) s'étendant horizontalement, perpendiculairement au pont et comprenant
un treuil (18) ou analogue à sens de rotation réversible.
4. Dispositif de montage de haubans à torons multiples par le procédé selon l'une quelconque
des précédentes revendications, caractérisé en ce qu'il comprend une cage de guidage
pour les torons et le câble de traction, composée d'une succession d'étriers rigides
(5) reliés entre eux par des câblettes (6), chaque étrier comprenant un arceau (7)
et une barrette de fermeture (8) inférieure facilement amovible.
5. Dispositif de montage selon la revendication 4, caractérisé en ce que la cage de guidage
comprend trois câblettes parallèles (6), l'une étant attachée au sommet (C) des différents
arceaux (7) et les deux autres, aux pieds (D,E) de ces arceaux.
6. Dispositif de montage selon l'une quelconque des revendications 4 et 5, caractérisé
en ce que la cage de guidage contient au moins un fil (10,11) parallèle aux câblettes
(6) servant de rail de guidage pour les coulissements d'un chariot (12), ledit chariot
étant fixé en un point intermédiaire du câble de traction (9) et étant agencé de façon
telle que les têtes des torons (4) à mettre en place soient facilement accrochables
sur lui de façon amovible.
7. Dispositif de montage selon la revendication 6, caractérisé en ce que le chariot (12)
est bordé latéralement par deux tronçons tubulaires rigides (15) traversés respectivement
par deux fils de guidage (10,11) contenus dans la cage.
8. Dispositif de montage selon l'une quelconque des revendications 6 et 7, caractérisé
en ce que le chariot ci-dessus ou chariot principal (12) est associé à un chariot
auxiliaire (20), lequel est fixé d'une façon facilement amovible en un point intermédiaire
du câble de traction (9) disposé un peu plus haut que le chariot principal, ce chariot
auxiliaire étant en outre monté coulissant sur chaque fil de guidage (10,11) et agencé
de façon telle que les têtes des torons (4) à mettre en place soient facilement accrochables
sur lui de façon amovible.
9. Dispositif de montage selon l'une quelconque des revendications 6 à 8, caractérisé
en ce que chaque chariot (12,20) est agencé de façon telle que les têtes de deux des
torons (4) à mettre en place soient facilement accrochables sur lui de façon amovible.
10. Dispositif de montage selon l'une quelconque des revendications 4 à 9, caractérisé
en ce que la distance entre les étriers successifs (5) de la cage est comprise entre
5 et 10 mètres.