[0001] On sait que pour la réalisation de noms, dessins ou autres motifs informatifs ou
décoratifs sur les lisières des tissus en cours de tissage, on a proposé des petites
mécaniques JACQUARD (parfois désignées sous le nom de "jacquarettes") qui comportent
un nombre réduit de crochets mobiles pour la commande des arcades d'un harnais de
volume restreint.
[0002] On pourra se référer avec avantage au document FR-A-2677380 (STAUBLI) qui montre
l'agencement d'une mécanique de ce type, dans laquelle la commande des crochets d'actionnement
d'une même rangée est assurée à l'aide de deux couteaux fixés sur un organe funiculaire
animé d'un mouvement alternatif, lequel organe est renvoyé par des poulies disposées
de manière à déterminer des brins parallèles se déplaçant en opposition pour former
supports pour les couteaux précités.
[0003] Pour le tissage de lisières, c'est-à-dire d'articles qui impliquent un harnais de
faible profondeur, on peut sans inconvénient majeur adopter une course unique pour
tous les crochets. Par contre, il n'en va plus de même lorsqu'on désire réaliser des
rubans ou autres articles dont le tissage nécessite un nombre d'arcades obligeant
le recours impératif à une foule oblique, impliquant des courses différenciées pour
les différents crochets de la mécanique.
[0004] En pareil cas, les petites mécaniques ou "jacquarettes" usuelles ne peuvent évidemment
convenir et l'on doit recourir aux mécaniques conventionnelles comportant un très
grand nombre de crochets.
[0005] C'est à cet inconvénient qu'entend remédier la présente invention, et ce en proposant
une mécanique du type général décrit au document FR-A-2677380 précité, mais dans laquelle
les organes funiculaires qui portent les couteaux pour la commande des crochets d'actionnement
sont animés d'une course qui va en décroissant parallèlement au plan de déplacement
des fils de chaîne.
[0006] La mécanique JACQUARD suivant l'invention est définie à la revendication 1.
[0007] En fait, conformément à l'invention, les tambours à mouvement alternatif qui assurent
l'entraînement des organes funiculaires supportant les couteaux de commande sont établis
à des diamètres qui vont en décroissant, tandis que la mise en rotation alternée de
ces tambours est opérée à l'aide d'un même organe longitudinal qui est animé d'un
mouvement oscillant et qui est lié à chacun des tambours à entraîner.
[0008] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 montre en perspective l'agencement général d'une mécanique établie conformément
à l'invention.
Fig. 2 est une vue analogue à fig. 1, le bâti fixe ayant été supprimé de la représentation
afin de mieux faire apparaître le dispositif d'entraînement.
[0009] Le bâti de la mécanique représentée en fig. 1 comprend un socle inférieur 1 rendu
solidaire de deux flasques verticaux 2, orientés parallèlement l'un à l'autre. A chaque
flasque 2 est associée une joue supérieure 3 qui s'étend parallèlement au flasque
envisagé et qui est fixée à celui-ci à l'aide de tiges transversales d'assemblage
4. C'est entre les deux flasques 2 que sont montés les modules 5 pour l'actionnement,
à l'aide de crochets mobiles 5
a prévus sur les faces opposées desdits modules, des arcades destinées à la commande
verticale des fils de chaîne. Ces modules 5, avantageusement du type décrit au document
FR-A-2586432 (STAUBLI-VERDOL), sont disposés côte à côte suivant une série de rangées
parallèles orientées transversalement à l'axe des flasques 2.
[0010] La partie de chaque tige d'assemblage 4 qui est comprise entre les faces en vis-à-vis
d'un flasque 2 et de sa joue 3 est usinée afin de former support pour deux tambours
d'entraînement 6, disposés côte à côte, la mécanique étant ainsi dotée de deux séries
longitudinales de jeux ou paires de tambours 6.
[0011] Sur chaque tambour 6 viennent s'amarrer, à l'aide d'une pince telle que 6
a, les extrémités d'un organe funiculaire constitué par une courroie 7 qui est renvoyée
par des poulies 8 pour s'enrouler autour de la périphérie du tambour et pour définir
deux brins verticaux, les poulies précitées étant montées en porte-à-faux contre la
face extérieure du flasque 2 concerné de façon à se trouver à l'aplomb du tambour
envisagé.
[0012] Comme dans le document FR-A-2677380, sur chacun des brins verticaux des deux courroies
7 qui coopèrent avec les deux tambours extérieurs, respectivement intérieurs, qui
se font face pour correspondre aux mêmes rangées de modules 5, sont fixés deux couteaux
horizontaux 9 destinés à coopérer avec les crochets en saillie 5
a des modules précités ; ces couteaux 9 sont engagés dans des lumières verticales 2
a des flaques 2. On conçoit qu'il suffise d'impartir aux tambours 6 un mouvement alternatif
de rotation autour des tiges ou axes 4 pour que les couteaux 9 soient eux-mêmes animés
d'un mouvement vertical alternatif propre à assurer la commande des crochets 5
a de l'ensemble des modules 5 de la mécanique.
[0013] Il convient ici d'observer que les diamètres des différents tambours 6 de la mécanique
vont en décroissant d'une extrémité à l'autre de celle-ci, en ce sens que les deux
tambours intérieurs de la première rangée de modules présentent un diamètre légèrement
plus grand que celui des deux tambours extérieurs, eux-mêmes établis à un plus grand
diamètre que les deux tambours intérieurs correspondant à la deuxième rangée, et ainsi
de suite jusqu'aux tambours 6 qui sont montés à l'extrémité arrière de la mécanique
telle que représentée en fig. 1 et 2.
[0014] On comprend dans ces conditions que l'amplitude de la course verticale des couteaux
9 va elle-même en diminuant d'une extrémité à l'autre de la mécanique, et ce même
dans le cas où les tambours 6 sont tous animés d'un déplacement angulaire de même
amplitude. On obtient en conséquence la formation de la foule oblique recherchée,
propre à permettre la réalisation d'articles du genre des rubans et autres.
[0015] Conformément à une autre caractéristique remarquable de la mécanique représentée,
l'entraînement oscillant des tambours 6 est opéré à l'aide de deux bielles longitudinales
10 dont chacune vient se loger dans l'espace défini entre chaque flasque 2 et sa joue
3, c'est-à-dire entre les deux tambours 6 montés sur chacune des tiges d'assemblage
4. Chaque bielle 10 est attelée en 11 aux tambours de chacun des jeux de tambours,
la distance radiale comprise entre chaque tige 4 et le point d'attelage 11 étant identique
pour tous les tambours 6, ainsi que l'angle d'inclinaison de la ligne 11-4.
[0016] Sur chacun des deux jeux de tambours 6 à plus grand diamètre s'articule en 12 l'extrémité
d'une bielle verticale 13 dont l'extrémité inférieure est pourvue d'une bague engagée
sur un excentrique 14. Les deux excentriques 14 sont calés sur un même arbre 15, animé
d'un mouvement de rotation continu par un moteur approprié, non représenté.
[0017] On conçoit qu'un résultat équivalent pourrait être obtenu en remplaçant les bielles
10 par deux crémaillères coopérant avec des pignons dentés solidaires des tambours
6 de chaque jeu, et en animant lesdites crémaillères d'un mouvement longitudinal alternatif,
par exemple à l'aide d'un vérin ou autre engin moteur approprié.
[0018] On conçoit en particulier que le groupement, sous la forme de modules, des crochets
d'actionnement des arcades n'est pas indispensable, les crochets 5
a pouvant en fait être montés de toute manière appropriée.
1. Mécanique JACQUARD, du genre dans lequel les couteaux (9) qui sont destinés à l'actionnement
des rangées de crochets (5a) associés aux arcades sont portés par les brins parallèles d'une série d'organes
funiculaires ou courroies (7) entraînés par des tambours (6) animés d'un mouvement
alternatif, caractérisée en ce que les tambours (6) sont établis à des diamètres qui
vont en décroissant d'une extrémité à l'autre de la mécanique afin de conférer aux
crochets (5a) des courses différenciées permettant l'obtention d'une foule oblique.
2. Mécanique suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la mise en rotation alternée
des tambours (6) est opérée à l'aide d'un même organe longitudinal (10) qui est animé
d'un mouvement oscillant et qui est liée à chacun des tambours à entraîner.
3. Mécanique suivant la revendication 2, caractérisée en ce que l'organe longitudinal
est constitué par une bielle (10) attelée (en 11) à chacun des tambours correspondants,
et associée à un mécanisme d'entraînement du type à bielle (13) et excentrique (14).
4. Mécanique suivant l'une quelconque des revendications 2 à 3, caractérisée en ce que
les tambours (6) sont disposés par paires pour former deux rangées longitudinales
symétriques, un organe longitudinal d'entraînement (10) étant logé entre les deux
tambours des paires d'une même rangée.