(19)
(11) EP 0 620 043 A2

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
19.10.1994  Bulletin  1994/42

(21) Numéro de dépôt: 94400773.1

(22) Date de dépôt:  11.04.1994
(51) Int. Cl.5B02C 18/18, B02C 18/14
(84) Etats contractants désignés:
AT DE DK ES FR GB IT SE

(30) Priorité: 16.04.1993 FR 9304526

(71) Demandeur: TECNOMA
F-51206 Epernay (FR)

(72) Inventeur:
  • Ballu, Patrick Jean-Marie
    F-51100 Reims (FR)

(74) Mandataire: Colas, Jean-Pierre et al
Cabinet de Boisse 37, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
75008 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Appareil pour fragmenter des objets solides


    (57) L'appareil selon l'invention comprend un support (1) en forme de caisson ouvert en haut et en bas, un rotor (6) sensiblement horizontal monté dans le caisson et portant au moins un couteau (13), qui tourne avec lui en passant entre des contre-couteaux (15) dont une face active est tournée vers le rotor, et de préférence présente des dents, ces contre-couteaux étant mobiles indépendamment les uns des autres et ayant leurs propres moyens de rappel, par exemple en oscillant sur un pivot (12) parallèle au rotor. Des moyens de mise en oscillation forcée des contre-couteaux peuvent être prévus. Les contre-couteaux peuvent être démontables individuellement.




    Description


    [0001] La présente invention est relative à un appareil pour fragmenter des objets solides, et en particulier des déchets industriels et domestiques, en vue d'un recyclage.

    [0002] Parmi les multiples appareils de fragmentation en usage, celui qui est décrit dans le document FR-A-2.254.371 se signale par ses propriétés d'adaptation à des objets de types divers, aussi bien fragiles que souples. Cet appareil comprend une trémie-support avec une ouverture d'admission dans le haut et une ouverture de sortie dans le bas, un rotor, à axe horizontal, portant des couteaux radiaux, et un ensemble de contre-couteaux, solidaires de la trémie-support, entre lesquels passent les couteaux lors de la rotation du rotor. Ces contre-couteaux sont groupés en un peigne et un contre-peigne, un objet entraîné par le rotor dans sa rotation rencontrant successivement le peigne puis le contre-peigne.

    [0003] La surface active des contre-couteaux du peigne est rectiligne et dentelée, c'est-à-dire qu'elle présente des encoches qui constituent des butées qui arrêtent le mouvement d'un objet à fragmenter.

    [0004] Dans des réalisations pratiques conformes à ce brevet, l'intervalle axial entre un couteau du rotor et les contre-couteaux adjacents du peigne est relativement important, par exemple 5 à 10 mm, et cette partie de l'appareil fonctionne en broyeur, alors que l'intervalle axial entre un couteau du rotor et les contre-couteaux adjacents du contre-peigne est beaucoup plus faible, par exemple 0,5 à 1 mm, si bien que cette partie fonctionne en cisaille, d'où le nom de "broyeur-cisaille" fréquemment donné à ce type d'appareils.

    [0005] L'appareil fonctionne à des vitesses de rotation du rotor relativement faibles, par exemple de l'ordre de 20 tours par minute, si bien qu'il est peu bruyant. Lorsqu'un objet trop résistant pour être broyé se présente, une rotation en sens inverse d'environ un tour permet de l'évacuer par un orifice auxiliaire situé au-delà du contre-peigne, dans le sens de rotation normal.

    [0006] Un document antérieur, FR-A-2.127.685, avait décrit un appareil assez analogue, dans lequel, cependant, les contre-couteaux étaient montés sur une "enclume" commune, qui pouvait pivoter par rapport à la trémie-support autour d'un axe parallèle à celui du rotor. Cette disposition avait pour avantage que, si un objet trop résistant se présentait, l'enclume, avec les contre-couteaux, s'écartait du rotor pour laisser passer cet objet. Un vérin de rappel ramenait ensuite l'enclume en position normale. Ce système était combiné avec une forme lisse, et incurvée vers le rotor, de la face active des contre-couteaux, destinée à faciliter l'évacuation des objets imbroyables, mais qui réduisait l'efficacité de l'appareil pour fragmenter les autres objets.

    [0007] Le document US-A-4.917.310, qui correspond au préambule de la revendication 1, décrit un appareil qui diffère de celui de FR-A-2.127.685 par le fait que les contre-couteaux sont rectilignes, mais surtout par celui que les contre-couteaux sont mobiles indépendamment les uns des autres, et pourvus de moyens de rappel qui peuvent être constitués par des vérins hydrauliques reliés à un accumulateur pneumatique. Cette disposition apporte une certaine amélioration de l'efficacité, mais celle-ci est compensée par une augmentation de la complication.

    [0008] Le document SU-A-697.186 décrit un dispositif pour briser des blocs de béton armé, dans lequel ces blocs, glissant sur un support plan, sont frappés par un outil animé d'un mouvement alternatif vertical grâce à un système à excentrique. Il semble que le béton se désagrège sous les chocs répétés, et libère les fers d'armature. Rien ne suggère que ces mouvements alternatifs puissent être efficaces dans un dispositif opérant par cisaillement pour fragmenter des objets solides pouvant avoir une certaine souplesse, tels que des déchets, et à empêcher un bourrage.

    [0009] La présente invention a pour origine des recherches pour l'amélioration des matériels existants en ce qui concerne leur efficacité, la réduction de la perte de temps en présence d'un objet difficile à broyer, ainsi que la diminution des risques de bourrage et l'amélioration du coût d'entretien.

    [0010] On a constaté de façon inattendue que des améliorations importantes étaient obtenues si les contre-couteaux étaient mis individuellement en vibration forcée.

    [0011] En conséquence, l'invention fournit un appareil de fragmentation d'objets solides, comprenant :
    • un support en forme de caisson, avec au moins une ouverture d'admission en haut et une ouverture de sortie en bas, ce support définissant un passage vertical,
    • un rotor monté dans le support de façon à pouvoir tourner sur un axe sensiblement horizontal sans pouvoir se déplacer le long de cet axe, ce rotor portant au moins un couteau qui s'écarte de l'axe,
    • au moins deux contre-couteaux faisant saillie en direction de l'axe du rotor, le couteau du rotor passant entre les contre-couteaux pendant sa rotation, chacun des contre-couteaux présentant une surface active tournée vers le rotor et étant mobile sur le support indépendamment des autres, de telle façon que sa surface active peut être déplacée en s'éloignant du rotor, des moyens de rappel étant prévus pour ramener lesdites surfaces actives dans une position normale, fixée à l'avance, les moyens de rappel d'un contre-couteau étant indépendants de ceux des autres contre-couteaux,
         cet appareil comprenant des moyens pour mettre les contre-couteaux en oscillation forcée.


    [0012] Suivant une réalisation intéressante, lorsque le moyen de rappel est un vérin fluidique, l'appareil est équipé de moyens pour mettre en vibration le fluide contenu dans le vérin fluidique, ce vérin constituant alors à la fois un moyen de rappel et un moyen de mise en vibration du contre-couteau.

    [0013] Suivant d'autres modalités intéressantes :
    • il est prévu des moyens pour régler l'amplitude des oscillations,
    • l'amplitude des oscillations est limitée par une masse d'élastomère ou un ou plusieurs ressorts,
    • les contre-couteaux sont montés pour pivoter sur un arbre parallèle à l'axe du rotor, cet arbre de pivotement est placé à faible distance du centre de gravité de chaque contre-couteau, tout en étant en dehors du volume balayé par les couteaux du rotor,
    • les contre-couteaux sont montés pour pivoter sur un arbre parallèle à l'axe du rotor, de telle façon qu'au repos, un plan passant par les axes dudit arbre et du rotor passe à peu près au milieu de la surface active de chaque rotor.


    [0014] On a par ailleurs établi que la structure de l'invention se prête à l'obtention de structures faciles à démonter, dont le coût d'utilisation peut être abaissé.

    [0015] Suivant les réalisations préférées indiquées ci-dessus, un contre-couteau est porté par un pivot monté dans une position fixe par rapport au support et parallèle à l'axe du rotor. On peut cependant concevoir d'autres réalisations. Par exemple, les contre-couteaux peuvent être guidés sur des glissières droites ou courbes, ou bien des moyens de rappel, formés notamment de ressorts ou de blocs d'élastomère, pourraient constituer par eux-mêmes les moyens de guidage.

    [0016] Comme moyens de rappel, outre les ressorts métalliques ou blocs d'élastomère dont on vient de parler, on peut aussi prévoir des vérins fluidiques. Ceux-ci peuvent être simplifiés, par exemple constitués d'un saillant solidaire du contre-couteau et pénétrant dans une cavité adaptée du support.

    [0017] Avantageusement, la position normale, fixée à l'avance, d'un contre-couteau est définie par une butée contre laquelle le contre-couteau est poussé par les moyens de rappel.

    [0018] On observera que, si l'appareil comporte plusieurs rotors, les contre-couteaux peuvent être communs à ces rotors, avec une face active tournée vers chacun d'eux.

    [0019] Avantageusement, la surface active du contre-couteaux présente une pluralité de dents aptes à retenir un objet en cours de fragmentation, pour faciliter son cisaillement par un couteau de rotor, passant entre deux contre-couteaux adjacents.

    [0020] Cette particularité a été décrite dans FR-A-2.254.371. Dans un appareil conforme à l'invention, son efficacité est sensiblement améliorée grâce à la mobilité des couteaux.

    [0021] Avantageusement, cette particularité se combine ici avec une forme de la surface active du contre-couteau telle que les sommets des dents sont situés sur une courbe dont la concavité est tournée vers l'axe du rotor.

    [0022] La forme optimale exacte de la surface active d'un contre-couteau doit être déterminée expérimentalement. Il apparaîtra même aux non-spécialistes, que cette forme : taille et orientation des dents, courbure de l'ensemble de la surface etc.. a peu de chances d'être la même pour la fragmentation de pièces en matière plastique souple renforcée de fibres ou de bouteilles de verre, par exemple.

    [0023] On peut en outre prévoir que le ou les couteaux du rotor présentent une surface active comportant des dents.

    [0024] On va décrire maintenant deux modes de réalisation particuliers de l'invention qui ont pour effet de réduire les coûts d'utilisation de l'appareil.

    [0025] On a constaté, à l'emploi des appareils selon l'art antérieur, que les contre-couteaux situés dans la zone centrale s'usent plus vite que les autres. Lorsqu'ils ont atteint une usure telle que leur efficacité se réduit, l'ensemble du support-caisson doit être changé.

    [0026] L'invention apporte un gain appréciable si on prévoit que les porte-couteaux sont montés séparément les uns des autres de façon amovible, en étant enfilés sur une pièce de maintien commune constituée d'un barreau parallèle à l'axe du rotor, et, avantageusement, que les porte-couteaux sont montés séparément les uns des autres de façon amovible, en étant enfilés sur une pièce de maintien commune constituée d'un barreau parallèle à l'axe de l'arbre.

    [0027] On peut ainsi remplacer seulement les contre-couteaux usés ou endommagés, ou les permuter avec ceux des régions latérales, moins usées, etc..

    [0028] Avantageusement, dans un but similaire, il est prévu plusieurs couteaux enfilés sur le rotor séparément les uns des autres, sans rotation possible par rapport au rotor, et avantageusement permutables entre eux.

    [0029] L'invention va maintenant être décrite de façon plus détaillée à l'aide d'un exemple pratique, illustré à l'aide des dessins, parmi lesquels :

    [0030] Figure 1 est une vue d'ensemble simplifiée, en perspective éclatée, du broyeur.

    [0031] Figure 2 est une coupe selon la ligne II-II de la figure 1.

    [0032] Figure 3 est une vue de détail illustrant une variante de la réalisation de la figure 2.

    [0033] Figure 4 est une vue de détail illustrant une variante du rotor.

    [0034] L'appareil décrit à titre d'exemple comprend un support 1, constitué de deux panneaux latéraux 2, 3, verticaux dans l'ensemble, reliés entre eux par deux plaquettes verticales d'extrémités 4, 5. L'ensemble définit ainsi un passage vertical, de forme générale rectangulaire. A l'intérieur de ce passage s'étend un arbre de rotor horizontal 6, monté à rotation sur des paliers 7, 8, portés par les plaques d'extrémités 4, 5. Une des plaques d'extrémités 5 porte en outre un moteur d'entraînement 9 du rotor.

    [0035] L'un des panneaux latéraux 3 présente une surface verticale en direction du rotor, alors que l'autre panneau 2 comporte une partie supérieure inclinée 10, qui confère une forme de trémie au passage intérieur du support.

    [0036] Un pivot 12, parallèle à l'axe du rotor 6, est monté dans des perçages prévus dans les plaques d'extrémité 4, 5. Un seul de ces perçages, 12A, est représenté sur la figure 1. Le pivot 12 peut coulisser à travers ces perçages, en vue d'un démontage. Il se trouve vers la partie inférieure du panneau latéral 2, au-dessous de la partie inclinée 10, sans faire saillie dans le passage intérieur du support. On peut prévoir que le pivot 12 est immobilisé en rotation sur son axe, ou qu'il peut pivoter sur lui-même.

    [0037] Le rotor 6 porte une série de couteaux 13, qui sont constitués comme une plaque épaisse, découpée en forme générale de S, avec deux faces actives dont la concavité est tournée vers l'avant dans le sens de rotation symbolisé par la flèche 14. L'extrémité de chaque face active constitue une dent dirigée vers l'avant.

    [0038] La figure 4 montre une variante où la face active du rotor 13 présente une pluralité de dents 13A.

    [0039] Les couteaux sont montés sur le rotor, qui les traverse dans leur partie centrale, sans rotation possible. Pour cela, comme représenté sur la figure 2, le rotor a une section hexagonale, de même que l'alésage central du couteau. Cela permet d'utiliser des couteaux identiques, décalés les uns par rapport aux autres d'un sixième de tour. Bien entendu, on peut donner une forme, par exemple cannelée, au rotor, et une forme correspondante à l'alésage des couteaux.

    [0040] Les contre-couteaux 15 sont intercalés entre les couteaux 13. Chaque contre-couteau 15 est constitué principalement comme une plaque de forme générale triangulaire. On observera que, dans l'exemple décrit, les couteaux et contre-couteaux sont constitués comme des plaques à bords parallèles et perpendiculaires à l'axe du rotor. Cette disposition, qui facilite leur obtention, n'est pas impérative, on peut concevoir, par exemple, que les couteaux diminuent d'épaisseur en s'écartant de l'axe du rotor, ou l'inverse, et que les contre-couteaux aient une section adaptée pour maintenir constant l'intervalle axial entre un couteau et le contre-couteau adjacent.

    [0041] La face active 16 du contre-couteau présente une concavité tournée vers le haut et vers l'axe du rotor. Elle comporte des dents 17, dont la forme n'est pas donnée avec précision, car elle dépend étroitement de la nature des objets à traiter. On observera cependant que ces dents présentent avantageusement un flanc tourné à l'opposé du sens de rotation 14 du rotor, et qui fait, avec la direction des objets qui viennent le frapper, un angle voisin de 90°, alors que le flanc opposé de chaque dent est au contraire proche d'une parallèle à la trajectoire des objets entraînés par les couteaux 13. Un deuxième côté 18 de chaque plaque triangulaire constituant un contre-couteau 15 porte un manchon 19 dirigé parallèlement à l'axe du rotor, et qui est traversé par le pivot fixe 12, tout en permettant le pivotement du contre-couteau autour de cet arbre. La liaison entre le manchon 19 et le contre-couteau 15 est assurée par deux plaques entretoises 20, parallèles à la plaque 15, solidaires de celle-ci, et décalées par rapport à celle-ci dans le sens axial.

    [0042] Au repos, le contre-couteau s'étend depuis le voisinage du bord inférieur de la partie inclinée 10 du panneau latéral 2 jusqu'au voisinage du rotor 6. Il s'écarte un peu de ce dernier sous la poussée d'un objet à fragmenter.

    [0043] L'épaisseur des plaques 20, et/ou la longueur des manchons 19 sont calculées pour assurer l'écartement désiré entre deux contre-couteaux adjacents.

    [0044] Cet écartement est égal à l'épaisseur d'un couteau 13, augmentée de deux fois le jeu axial prévu entre un couteau et le contre-couteau adjacent. On notera que des manchons-entretoises 19A sont prévus, de façon analogue entre les couteaux 13, pour établir entre eux un espacement égal à l'épaisseur d'un contre-couteau, augmenté de deux fois la valeur du jeu axial prévu.

    [0045] L'épaisseur des couteaux et des contre-couteaux, ainsi que les jeux axiaux, et donc l'écartement entre les couteaux et les contre-couteaux successifs, sont adaptables en fonction de la nature du matériau des objets à broyer, ainsi que de la forme, les dimensions et la granulométrie aussi bien de ces objets que des produits qu'on désire obtenir.

    [0046] Les plaques 20 portent en outre un bras 21, qui s'étend vers le haut parallèlement au côté 18, et dont le prolongement passe sensiblement par l'axe du pivot 12. Le bras 21 porte une butée 22, perpendiculaire au bras 21, et dont l'axe est dans le plan du contre-couteau 15. Cette butée 22 pénètre dans une virole à fond fermé 23, qui est fixée sur la partie inclinée 10 du panneau latéral 2. Une masse d'élastomère 24 est intercalée entre la butée 22 et une plaque d'appui 25 située au voisinage du fond de la virole 23. Une vis de réglage 26 permet d'écarter plus ou moins la plaque d'appui 25 du fond de la virole.

    [0047] Dans une variante, la vis de réglage 26 est montée dans le bras 21, pour agir sur la butée 22. Cette disposition permet un accès plus facile à la vis 21. En outre, la plaque d'appui 25 peut alors être supprimée, la masse d'élastomère 22 venant alors en appui contre le fond de la virole 23.

    [0048] On conçoit qu'une force s'exerçant sur le contre-couteau et résultant de la poussée d'un objet entraîné dans le sens de la flèche 14 par un couteau 13 tend à faire pivoter le contre-couteau autour du pivot 12, et par conséquent à écraser la masse d'élastomère 24. Celle-ci développe alors un couple de rappel, et les chocs successifs des objets à traiter sur le contre-couteau mettent celui-ci dans un état d'oscillations vibratoires qui s'amortit ensuite.

    [0049] En actionnant la vis de réglage 26, on peut faire varier l'amplitude des oscillations. La fréquence de celle-ci peut être modifiée, à amplitude égale, en changeant la masse d'élastomère 24.

    [0050] Une butée 27 limite l'amplitude des pivotements en sens opposé du contre-couteau, elle empêche celui-ci de venir en contact avec le rotor et definit sa position normale.

    [0051] On notera qu'il est possible de remplacer la masse d'élastomère 24 par un ou plusieurs ressorts, par exemple un empilement de rondelles Belleville.

    [0052] Suivant une variante illustrée à la figure 3, le bras 21 porte un saillant 30, formant piston, qui pénètre dans un cylindre 31, relié à une source vibratoire 32 de fluide sous pression, tel que de l'huile, et à un accumulateur de pression à gaz 33. Le fluide maintient le contre-couteau en état d'oscillations forcées, cependant que lorsqu'un objet à fragmenter fait pivoter le contre-couteau sur le pivot 12, la présence de l'accumulateur 33 fait que le cylindre 31 agit comme un organe de rappel élastique.

    [0053] Il est prévu un accumulateur individuel pour chaque contre-couteau, si bien que chacun de ceux-ci est soumis à un régime oscillatoire propre. On observera à ce sujet que le document US-A-4.917.310 ne prévoit pas d'accumulateur spécifique pour chaque contre-couteau.

    [0054] Dans la disposition représentée, les moyens de rappel 20 à 26, 30, 31 se trouvent avant le pivot 12, dans le sens de rotation du rotor 13, indiqué par la flèche 14. L'homme de métier comprendra que d'autres dispositions sont possibles. Il suffit que les moyens de rappel soient disposés pour s'opposer à un pivotement du contre-couteau résultant du passage d'un objet à broyer.

    [0055] Cependant, la disposition représentée présente les particularités avantageuses suivantes:
    • le centre de gravité G du porte-couteau 15 est à une distance aussi faible que possible du pivot 12, compte tenu du fait que ce pivot doit être extérieur au volume balayé par les couteaux 13 du rotor.
    • le plan qui contient les axes du pivot 12 et du rotor 6, qui est symbolisé par la ligne A-A de la figure 2, passe à peu près au milieu de la surface active 16 du contre-couteau.


    [0056] Ces deux particularités concourent à procurer un ensemble très solide, à poids égal, avec une inertie réduite dans le cas de la mise en oscillation forcée, et grâce auquel les moments des couples créés par les frottements et chocs causés par les objets à fragmenter sont équilibrés au mieux.

    [0057] Si on désire remplacer un contre-couteau par un autre, il suffit de faire coulisser le pivot 12 à travers le perçage 12A de la plaque 4, par exemple en introduisant une tige de maintien provisoire dans le perçage correspondant de la plaque 5. Quand l'extrémité du pivot 12 a juste dépassé le contre-couteau qu'on veut remplacer, il suffit de reculer la tige de maintien provisoire d'une longueur correspondant à la longueur du manchon 19 ou à la distance entre les faces extérieures des plaques 20. Le contre-couteau est alors libéré et peut être remplacé. Bien entendu, on peut aussi faire coulisser le pivot 12 à travers le perçage de la plaque 5.

    [0058] On a constaté, qu'avec l'appareil qu'on vient de décrire, lorsqu'un objet refuse de se laisser fragmenter, si l'on fait tourner le rotor en sens inverse de seulement un quart de tour environ, avant de reprendre la rotation normale, il est très fréquent qu'on obtienne une fragmentation correcte. Cela est attribué au fait que, en raison de la vibration des contre-couteaux, l'objet difficile à broyer vient, après cette manoeuvre, en contact avec un contre-couteau dans une disposition différente, ce qui suffit à obtenir un bon cisaillement. On évite ainsi de rejeter l'objet non broyé par une rotation en sens inverse bien plus importante, comme on le fait dans la pratique antérieure; On élimine ainsi à la fois des pertes de temps et des rejets de produits non broyés inutilisables.

    [0059] L'expérience a montré que, par comparaison avec un broyeur classique du type décrit dans FR-A-2.254.371, les débits horaires, avec un appareil du type décrit ici, sont multipliés par 2 à 3. De plus, les granuloméries obtenues sont beaucoup plus homogènes, ce qui facilite le recyclage, ou bien le rend possible dans des cas où la trop grande dispersion des dimensions le rendait économiquement inacceptable avec les appareils de l'art antérieur.


    Revendications

    1. Appareil de fragmentation d'objets solides, comprenant :

    - un support (1) en forme de caisson, avec au moins une ouverture d'admission en haut et une ouverture de sortie en bas, ce support définissant un passage vertical,

    - un rotor (6) monté dans le support de façon à pouvoir tourner sur un axe sensiblement horizontal sans pouvoir se déplacer le long de cet axe, ce rotor portant au moins un couteau (13) qui s'écarte de l'axe,

    - au moins deux contre-couteaux (15) faisant saillie en direction de l'axe du rotor, le couteau du rotor passant entre les contre-couteaux pendant sa rotation, chacun des contre-couteaux présentant une surface active (16) tournée vers le rotor et étant mobile sur le support indépendamment des autres, de telle façon que sa surface active (16) peut être déplacée en s'éloignant du rotor, des moyens de rappel (22-26, 30-32) étant prévus pour ramener lesdites surfaces actives dans une position normale, fixée à l'avance, les moyens de rappel d'un contre-couteau étant indépendants de ceux des autres contre-couteaux,

       caractérisé en ce qu'il comprend des moyens (30 à 32) pour mettre les contre-couteaux en oscillation forcée.
     
    2. Appareil selon la revendication 1, dans lequel les moyens de rappel d'un couteau comprennent un vérin fluidique (30, 31), caractérisé en ce qu'il est équipé de moyens (32) pour mettre en vibration le fluide contenu dans le vérin fluidique (30, 31), ce vérin constituant alors à la fois un moyen de rappel et un moyen de mise en vibration du contre-couteau.
     
    3. Appareil selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il est prévu des moyens (26) pour régler l'amplitude des oscillations.
     
    4. Appareil selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'amplitude des oscillations est limitée par une masse d'élastomère (24) ou un ou plusieurs ressorts.
     
    5. Appareil selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel les contre-couteaux sont montés pour pivoter sur un arbre parallèle à l'axe du rotor, caractérisé en ce que cet arbre de pivotement (12) est placé à faible distance du centre de gravité de chaque contre-couteau (15), tout en étant en dehors du volume balayé par les couteaux du rotor.
     
    6. Appareil selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel les contre-couteaux sont montés pour pivoter sur un arbre (12) parallèle à l'axe du rotor, caractérisé en ce qu'au repos, un plan passant par les axes dudit arbre et du rotor (6) passe à peu près au milieu de la surface active de chaque rotor.
     
    7. Appareil selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la face active du contre-couteau présente une pluralité de dents (17) aptes à retenir un objet en cours de fragmentation.
     
    8. Appareil selon la revendication 7, caractérisé en ce que les sommets des dents (17) sont situés sur une courbe dont la concavité est tournée vers l'axe du rotor.
     
    9. Appareil selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce que les dents du contre-couteau présentent un flanc tourné à l'opposé du sens de rotation (14) du rotor, et qui fait, avec la direction des objets qui viennent le frapper, un angle voisin de 90°, alors que le flanc opposé de chaque dent est au contraire proche d'une parallèle à la trajectoire des objets entraînés par les couteaux (13).
     
    10. Appareil selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que le ou les couteaux (13) du rotor (6) présentent une surface active comportant une pluralité de dents.
     
    11. Appareil selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que les contre-couteaux (15) sont montés séparément les uns des autres de façon amovible, en étant enfilés sur une pièce de maintien commune constituée d'un barreau (12) parallèle à l'axe du rotor (6).
     
    12. Appareil selon la revendication 11, caractérisé en ce que les contre-couteaux (15) sont permutables entre eux.
     
    13. Appareil selon la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce que le barreau est monté dans des perçages (12A) de parois du support, et peut coulisser axialement dans ces perçages pour le démontage des contre-couteaux.
     
    14. Appareil selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que les couteaux (13) sont montés séparément les uns des autres de façon amovible, en étant enfilés, sans rotation possible, sur le rotor.
     
    15. Appareil selon la revendication 14, caractérisé en ce que les couteaux (13) sont permutables entre eux.
     




    Dessins