[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication d'une pièce d'usure composite,
en particulier d'une pièce d'usure de broyeurs verticaux ou cylindriques comprenant
des inserts et un corps selon lequel on coule ledit corps autour des inserts disposés
dans un moule. L'invention concerne également des pièces d'usure réalisées par la
mise en oeuvre de ce procédé.
[0002] De nombreuses pièces d'usure, par exemple dans le domaine des broyeurs, sont soumises
à des sollicitations mécaniques élevées dans la masse et à une forte usure par abrasion
à leur surface travaillante. Il est dès lors souhaitable que ces pièces présentent
une forte résistance à l'abrasion et une certaine ductilité pour pouvoir résister
aux sollicitations mécaniques telles que des chocs. De plus, une certaine ductilité
est aussi requise si ces pièces doivent éventuellement être usinées. Or, il est bien
connu que ces propriétés ne sont pas conciliables. Certes, il est possible de choisir
un compromis entre ces deux propriétés opposées, mais ceci doit nécessairement se
faire aux dépens de la résistance à l'usure ou de la ductilité.
[0003] Pour éviter un tel compromis, il est connu de réaliser des pièces bimétalliques dont
la partie exposée à l'abrasion, constituée de fonte ou chrome à forte résistance à
l'abrasion, est supportée par un noyau en acier plus ductile. Ceci permet de réduire
l'usure de la pièce, tout en diminuant les risques de casse du noyau.
[0004] On connaît plusieurs procédés de fabrication de telles pièces composites ou bimétalliques.
[0005] Ainsi, il est connu de réaliser des pièces d'usure bimétalliques par assemblage soudé.
Si, en théorie, l'assemblage soudé ne présente pas de limites au niveau de la morphologie
des composantes à assembler, en pratique, de telles limites existent et elles dépendent
du procédé de soudage utilisé. De plus, tous les procédés de soudage appliqués à des
matériaux fragiles exigent une maîtrise parfaite de leur cycle d'échauffement et de
refroidissement ainsi qu'un positionnement très précis des surfaces à assembler. Il
en résulte que l'assemblage soudé est une technique difficile à mettre en oeuvre,
onéreuse et peu polyvalente.
[0006] Du brevet américain US-2,155,215, il est connu de fabriquer des pièces d'usure bimétalliques
en coulant le support de la pièce autour d'inserts disposés dans le moule. La masse
des inserts doit être calculée de manière à ce que ces derniers soient réchauffés
au-dessus de leur température critique par le métal coulé. Les inserts sont maintenus
à l'intérieur de leur logement dans la pièce du fait de la contraction thermique supérieure
du métal formant le corps de la pièce. Cependant, lors de la coulée du métal formant
le corps de la pièce, on risque de déplacer les inserts dans le moule. Ceci est particulièrement
le cas lorsque les inserts sont de petite taille et/ou ont une base relativement petite
par rapport à leur hauteur et/ou ont une forme ronde.
[0007] La demande de brevet européen EP-0 476 496 décrit un procédé dans lequel des inserts
longitudinaux, comportant au moins une nervure radiale saillante, sont disposés les
uns contre les autres sur la circonférence d'un moule à symétrie axiale. Cette manière
d'opérer garantit que les inserts ne sont pas déplacés par la coulée du deuxième métal.
Cependant, ce procédé ne peut être utilisé que pour des inserts relativement volumineux
dans un moule à symétrie axiale et à taux d'insertion élevé puisque les inserts doivent
être en contact mutuel.
[0008] Le but de la présente invention est de proposer un procédé de fabrication de pièces
d'usure composites permettant de maintenir les inserts dans leur position lors de
la coulée du deuxième métal, sans que les inserts doivent être en contact direct avec
les inserts voisins.
[0009] Pour atteindre cet objectif, la présente invention propose un procédé de fabrication
d'une pièce d'usure composite comprenant des inserts et un corps selon lequel on coule
le corps autour des inserts dans un moule et qui est caractérisé en ce que lesdits
inserts sont fixés sur un support provisoire destructible et que l'on utilise ce support
comme surface de délimitation du moule.
[0010] Selon un premier mode d'exécution de la présente invention, le support est une enveloppe
cylindrique.
[0011] Les inserts peuvent être fixés sur ce support par des moyens mécaniques, tels que
des vis, des rivets ou des circlips, par des moyens adhésifs, tels que des colles
céramiques à haute température, ou par soudure.
[0012] Afin de faciliter le positionnement et la fixation, le support peut être perforé
aux endroits où seront placés les inserts.
[0013] Le support, par exemple en tôle, peut être enduit d'un réfractaire pour lui permettre,
lors de la coulée, de résister à la température du métal coulé au moins jusqu'à ce
que les inserts soient pris dans celui-ci.
[0014] Après la solidification du métal coulé, le support peut être éliminé, par exemple
par usinage, abrasion, fusion, etc., si les conditions de fonctionnement de la pièce
l'exigent.
[0015] Si la pièce d'usure présente une surface d'usure composite, le support présente avantageusement
une première surface qui, dans le moule, délimite au moins partiellement la surface
d'usure, et les inserts sont fixés directement sur cette première surface du moule.
[0016] Selon un second mode d'exécution de la présente invention, le support est constitué
de noyaux de forme parallèlipipédique d'une longueur correspondant à la largeur de
la pièce d'usure. Ces noyaux sont constitués de sable de fonderie durci à l'aide d'un
liant. Plusieurs inserts sont fixés à chaque noyau par immersion partielle avant durcissement
du sable.
[0017] Ces noyaux porte-inserts sont ensuite dressés de chant et juxtaposés pour former
une ceinture périphérique dans le moule.
[0018] Selon un mode d'exécution avantageux, les inserts sont alignés asymétriquement sur
leurs noyaux, ce qui permet, en les dressant alternativement dans un sens et dans
l'autre, de réaliser automatiquement la configuration en quinconce du réseau d'inserts.
[0019] Les inserts peuvent avantageusement être soumis à un traitement thermique d'homogénéisation
et/ou enduits d'un réfractaire avant d'être fixés sur le support.
[0020] Les inserts peuvent être de forme variée, par exemple : cylindrique, tronconique,
polygonale ou peuvent avoir la forme d'un tronc de pyramide. Ils peuvent également
comporter au moins une gorge radiale rentrante et/ou au moins une nervure radiale
saillante pour être bien ancrés dans le corps de la pièce par leur forme géométrique
particulière.
[0021] Les inserts sont avantageusement exécutés dans un alliage métallique ayant une haute
résistance à l'usure, par exemple, en fonte au chrome contenant des carbures complexes
au chrome (Cr), au niobium (Nb), au vanadium (V) et/ou au molybdène (Mo). Les inserts
peuvent aussi être constitués en carbures de tungstène fondus et infiltrés par une
brasure à base de nickel (Ni) ou de cuivre (Cu).
[0022] Le corps de la pièce, quant à lui, est avantageusement constitué en alliage métallique
alliant de bonnes propriétés mécaniques à une résistance moyenne à l'usure.
[0023] La température moyenne des inserts étant inférieure à la température moyenne du matériau
formant le corps de la pièce lors de la solidification de celui-ci, le matériau formant
le corps se contracte plus que les inserts lors du refroidissement après coulée du
corps de la pièce. De cette manière, les inserts sont maintenus en position par les
forces de contraction exercées par le corps.
[0024] Le rapport masse des inserts/masse totale de la pièce se situe avantageusement entre
5 et 40 %.
[0025] La pièce peut présenter un alésage qui peut être, soit cylindrique, soit conique.
Dans les cas où le revêtement d'usure est réalisé par segments rapportés, la face
de pose sur l'alésage peut être plane de sorte à permettre un usinage plus aisé de
la pièce et, dans ce cas évidemment, l'arbre sur lequel les segments seront montés
est polygonal.
[0026] Selon un mode de réalisation avantageux de la présente invention, la distribution
des inserts est régulière et forme un réseau dont la maille est un hexagone centré
constitué de triangles élémentaires équilatéraux. La disposition et l'écart entre
les inserts peuvent être choisis de sorte que la structure formée par le métal ductile
confère à l'ensemble une résistance élevée aux sollicitations mécaniques. D'autres
répartitions des inserts sont également possibles, comme par exemple sous forme d'un
réseau dont la maille est un carré ou un carré centré. Des essais ont montré que,
pour des frettes pour broyeurs, le diamètre des inserts se situe avantageusement entre
10 et 100 mm et que l'écartement optimal entre les inserts se situe entre 2 et 40
mm.
[0027] La résistance à l'usure, le diamètre des inserts, la distribution des inserts et
la densité des inserts peuvent être adaptés à l'intensité locale de l'abrasion pour
éviter une usure irrégulière le long de la génératrice et supprimer ainsi de coûteuses
opérations de rectifications périodiques ou une perte d'efficacité de broyage. Selon
encore un autre mode de réalisation, la disposition des inserts dans les frettes de
broyeurs est déterminée de manière que la dureté différente des métaux favorise l'apparition
d'une macro-rugosité qui réduit le glissement entre la matière à broyer et la surface
de broyage afin d'augmenter le débit et de réduire l'usure des pièces.
[0028] Il est évident que le procédé décrit dans cette demande peut aussi être utilisé pour
d'autres types de pièces composites dont le corps de la pièce est coulé comme par
exemple des pistes de broyeurs verticaux.
[0029] D'autres particularités et caractéristiques ressortiront de la description de quelques
modes de réalisation avantageux, présentés ci-dessous, à titre d'illustration, en
référence aux dessins dans lesquels :
- la Figure 1 représente schématiquement un broyeur cylindrique ;
- la Figure 2 montre schématiquement un broyeur vertical ;
- la Figure 3 montre une distribution des inserts dont la maille est un hexagone centré
;
- la Figure 4 représente une distribution des inserts dont la maille est un carré centré
;
- la Figure 5 illustre une distribution des inserts dont la maille est un carré ;
- la Figure 6A montre un insert cylindrique ;
- la Figure 6B représente une coupe selon la ligne IX-IX' de la Figure 6A ;
- la Figure 7A représente un insert à base carrée ;
- la Figure 7B montre une coupe selon la ligne X-X' de la Figure 7A ;
- la Figure 8A représente un insert à base hexagonale ;
- la Figure 8B montre une coupe selon la ligne XI-XI' de la Figure 8A ;
- la Figure 9 montre un exemple de distribution des inserts sur le pourtour d'une frette
;
- la Figure 10 représente une coupe radiale à travers une moitié d'un moule dans lequel
sont placés des inserts selon un premier mode d'exécution de l'invention ;
- la Figure 11 illustre en coupe axiale une frette de broyage dans son moule selon la
Figure 10 ;
- les Figures 12 et 13 montrent des vues latérale et axiale d'un deuxième mode d'exécution
d'un support provisoire des inserts ;
- la Figure 14 montre la disposition des supports dans le moule pour l'obtention d'une
configuration régulière en quinconce des inserts ;
- les Figures 15 et 16 montrent respectivement des vues en coupe radiale et axiale d'un
moule pour la coulée d'un broyeur cylindrique selon le deuxième mode d'exécution.
[0030] Une première application avantageuse pour la mise en oeuvre de pièces composites
sera maintenant décrite en référence à un broyeur cylindrique tel que représenté schématiquement
sur le Figure 1. De tels broyeurs sont, par exemple, utilisés pour broyer des minerais,
du charbon ou du clinker. Ils sont essentiellement constituées de deux rouleaux cylindriques
juxtaposés 21, 22 qui tournent en sens opposé. La matière à broyer 23 est introduite
par un canal d'alimentation (non représenté). Elle est saisie entre les deux cylindres
21, 22 et broyée sous pression élevée. La matière broyée 24 tombe ensuite sur une
bande de transport qui l'évacue vers un endroit de stockage par exemple.
[0031] Les pièces d'usure composites peuvent aussi être avantageusement mises en oeuvre
dans un broyeur vertical à galets tel que représenté schématiquement sur le Figure
2. De tels broyeurs sont essentiellement constitués d'une piste rotative 30 sur laquelle
évoluent des galets de broyage 32. La matière à broyer est introduite par un canal
d'alimentation central 34 et tombe sur la piste 30 où elle est écrasée et broyée entre
cette piste et les galets 32. La matière broyée est saisie, à la périphérie de la
piste 30, par un courant ascendant d'air chaud et séparée en même temps sous l'effet
de la gravité et d'un séparateur 36 suivant la granulométrie. Pour éviter des frictions
entre les galets 32 et la piste 30, les galets 32 doivent avoir une forme tronconique
comme représentée sur la Figure 2 et être légèrement inclinés.
[0032] Les galets de broyage sont, en général, constitués par une frette annulaire tronconique
ou cylindrique, montée sur un moyeu. Ils doivent, d'une part, avoir une résistance
suffisante à l'usure occasionnée par le broyage et, en même temps, pouvoir être usinés
pour être montés sur le moyeu. Les frettes connues sont en général coulées en fonte
Ni-hard ou en fonte au chrome et ensuite usinées avec une grande précision avant d'être
montées sur le moyeu.
[0033] En service, l'usure d'une telle frette est uniforme sur la circonférence de la frette.
En revanche, l'usure est généralement variable, le long d'une même génératrice, les
extrémités, surtout les extrémités périphériques s'usant moins vite que la partie
centrale. En plus, il se produit un polissage progressif de la surface de travail,
avec comme conséquence un risque accru de patinage entre la frette et la matière à
broyer. Il en résulte que le profil des surfaces travaillantes se modifie et le système
de rattrapage des jeux ne permet plus de restaurer des conditions optimales de broyage.
En outre, la surface extérieure se polissant, le glissement entre la matière à broyer
et la surface de la frette accélère l'usure et réduit le débit, surtout si la matière
à broyer est humide.
[0034] Pour améliorer le rendement et allonger la durée de vie des broyeurs verticaux et
des frettes des galets de broyeurs, on utilisera des pièces d'usure composites à inserts
qui seront décrits plus en détails par la suite.
[0035] Des exemples de différents modes de distribution des inserts sur une frette ou un
cylindre de broyage sont représentés sur les Figures 3, 4 et 5. Ainsi, sur la Figure
3, on voit une maille unitaire en forme d'hexagone centré dont les éléments sont en
fait des triangles équilatéraux. Les mailles unitaires représentées sur les Figures
4 et 5 ont la forme d'un carré centré, respectivement d'un carré. Il sera noté que,
du fait de la fixation des inserts, l'écart entre ces derniers peut être important,
ce qui permet de conférer à l'ensemble une résistance élevée aux sollicitations mécaniques.
En tout état de cause, la configuration selon la Figure 3 permet la réalisation du
taux d'insertion le plus élevé.
[0036] Les Figures 6A, 7A et 8A représentent différentes formes d'inserts. La forme géométrique
des inserts est importante pour la durée de vie de la frette et pour sa stabilité
mécanique. Les inserts représentés comportent, dans les trois cas illustrés, deux
gorges radiales périphériques rentrantes 16 qui améliorent l'ancrage des inserts dans
le corps de la pièce.
[0037] Les Figures 6B, 7B et 8B représentent trois formes de section préférées des inserts
: circulaire, carrée ou hexagonale respectivement. La forme de la surface de base
des inserts est importante car elle détermine, avec le diamètre des inserts et leur
espacement, le pourcentage de la surface d'usure formé par le matériau des inserts,
respectivement par le matériau du corps de frette c'est-à-dire le taux d'insertion.
[0038] Par le travail de la frette, une usure préférentielle de l'alliage ductile est provoqué
et des rainures entre les inserts se forment. Ces rainures agrippent la matière à
broyer et augmentent le rendement de la frette. Le diamètre, la forme et l'espacement
des inserts est choisi en fonction des caractéristiques de frottement du matériau
employé, de sa granulométrie et de son angularité.
[0039] La Figure 9 montre un exemple d'une distribution particulière sur la surface de travail
d'une frette. Des inserts 6'' d'un diamètre plus grand sont placés au milieu de la
surface de travail tandis, que des inserts 6' d'un diamètre plus faible se situent
aux extrémités périphériques. Cette distribution particulière des inserts est avantageuse
car l'usure d'une frette n'est, en général, pas régulière. En effet, l'usure d'une
frette est circonférentiellement uniforme. En revanche, l'usure est généralement variable
le long d'une même génératrice. En effet, les extrémités périphériques s'usent moins
vite que la partie centrale. Il en résulte que le profil des surfaces travaillantes
se modifie et que finalement, le système de rattrapage des jeux ne permet plus de
travailler dans des conditions optimales. Les frettes doivent alors être démontées
et rectifiées.
[0040] Le choix judicieux de la forme, des dimensions, de la dureté et de la distribution
des inserts permet d'obtenir une usure totale (en gr/T de matière broyée) minimale,
de générer une surface d'usure ayant un profil favorable au processus de broyage et
de réduire la fréquence des interventions pour rectifier la génératrice.
[0041] Les applications décrites ci-dessus c'est-à-dire les broyeurs cylindriques et les
frettes de galets de broyage ne sont que des exemples d'application. Une piste de
broyage telle que celle représentée en 30 sur la Figure 2 peut également être réalisée
avec des inserts.
[0042] On va maintenant décrire en référence aux Figures suivantes différents modes d'exécution
du procédé proposé par la présente invention pour la coulée des pièces décrites ci-dessus.
[0043] Les Figures 10 et 11 illustrent un premier mode d'exécution d'un procédé de coulée
d'une frette 2 d'un galet de broyage constitué d'un corps 14 de forme cylindrique
annulaire en un matériau relativement ductile dans lequel sont noyés sur tout le pourtour
des inserts 6 selon la Figure 6A en alliage à haute résistance à l'usure. Les inserts
6 sont d'abord fixés sur la paroi intérieure d'un support cylindrique 4 par exemple
en tôle. Dans l'exemple représenté, cette fixation est réalisée à l'aide de vis 8.
Ce support 4 est ensuite placé avec sa garniture d'inserts 6 dans un moule qui est
délimité intérieurement par une partie cylindrique pour former un alésage cylindrique
central 12 définissant la surface intérieure 10 de la frette 2. Lors de la coulée,
le métal peut ainsi remplir tout le volume 14 délimité intérieurement par le moule
et extérieurement par le support 4.
[0044] Etant donné que la température moyenne des inserts 6 est inférieure à la température
moyenne du matériau formant le corps 14 de la frette 2 lors de la solidification de
celle-ci, le matériau formant le corps se contracte davantage lors du refroidissement.
De cette manière, les inserts 6 sont également maintenus par les contraintes de pression
qu'exerce le matériau formant le corps de la frette 2 sur les inserts 6.
[0045] Après décochage, on obtient la pièce représentée en traits interrompus sur la Figure
10 dans laquelle le support 4 reste accroché aux inserts 6. Etant donné qu'une coulée
ne permet pas la réalisation des surfaces lisses et terminées, la pièce est, de préférence,
soumise à un usinage sur tour jusqu'à l'obtention de la frette 2 représentée en traits
pleins. Cet usinage élimine en même temps le support provisoire 4.
[0046] Les Figures 12 à 16 illustrent un second mode d'exécution du procédé selon la présente
invention. Quoique convenant pour les différentes configurations des Figures 3 à 5,
ce mode de réalisation s'adapte particulièrement bien à la configuration en quinconce
selon la Figure 3.
[0047] En vue de la fabrication par exemple d'un cylindre de broyage par la mise en oeuvre
de ce procédé, on réalise d'abord des assemblages provisoires en réunissant plusieurs
inserts 6 à l'aide des noyaux 40 pour former des peignes du genre représenté sur les
Figures 12 et 13. Ces noyaux 40 qui sont des lingots de forme parallèlipipédique,
sont formés dans ce que l'on appelle une boite à noyaux. Il s'agit d'une cuve de forme
complémentaire à celle des noyaux 40 dont le fond comporte des cavités de forme complémentaire
à celle des inserts 6. On place les inserts 6 dans leurs cavités respectives et on
remplit la cuve de sable de fonderie et de liant pour former les noyaux 40 qui en
se durcissant grâce au liant retiennent les inserts 6. Le nombre d'inserts par noyau
est variable suivant le taux d'insertion du cylindre tandis que la longueur d'un noyau
40 correspond généralement à la longueur axiale d'un cylindre. Dans l'exemple représenté,
chaque noyau porte trois inserts. La particularité de ce mode d'exécution est que,
en vue de la réalisation de configuration suivant la Figure 3, les trois inserts 6
sont disposés de façon asymétrique dans leur noyau 40 c'est-à-dire que les deux inserts
extérieurs se trouvent à des distances différentes des deux extrémités des noyaux.
[0048] Pour la coulée des cylindre, on utilise un moule annulaire délimité extérieurement
et intérieurement par des surfaces cylindriques 42 et 44. On dresse ensuite les noyaux
40 de chant : l'un à côté de l'autre le long de la paroi extérieure en ayant soin
de profiter de la disposition asymétrique des inserts 6 dans leurs noyaux 40 pour
placer les noyaux 40 alternativement dans un sens et dans l'autre afin que les inserts
6 après leur mise en place se présentent selon la configuration en quinconce de la
Figure 14.
[0049] Pour assurer le maintien des inserts 6 pendant la coulée, les noyaux 40 peuvent être
collés les uns aux autres et à la paroi du moule. Selon un mode de réalisation avantageux,
les noyaux 40 présentent, en section, comme représenté sur la Figure 13 une forme
légèrement tronconique si bien que, comme le montre la Figure 15, les noyaux 40 peuvent
être juxtaposés sans jeux et tenir la place par le simple effet de voûte sans nécessité
de colle.
[0050] Après coulée du métal d'enrobage formant le corps 46 du cylindre de broyage et après
refroidissement, on procède au démontage et au décochage de l'anneau périphérique
constitué par les noyaux pour obtenir une pièce brute de laquelle dépassent les parties
des inserts 6 qui auparavant étaient enrobées par les noyaux. Ces parties saillantes
sont ensuite enlevées par un procédé habituel de découpe comme par exemple au disque,
à la flamme, à la scie à ruban etc. La manière la plus simple est toutefois une rupture
par choc. Cette rupture peut être facilitée et contrôlée en pratiquant dans chaque
insert, par exemple lors de leur coulée ou par usinage, une entaille à l'endroit voulu
de la rupture.
[0051] Les restes des inserts ainsi détachés peuvent être réutilisés par exemple pour couler
d'autres inserts.
[0052] On obtient ainsi la pièce brute qui pourrait être utilisée telle quelle, mais qui,
comme proposé pour le premier mode d'exécution, est, de préférence, soumise à une
opération d'usinage sur tour pour parfaire ses surfaces.
1. Procédé de fabrication d'une pièce d'usure composite comprenant des inserts (6) et
un corps selon lequel on coule ledit corps autour des inserts dans un moule, caractérisé
en ce que lesdits inserts sont fixés sur un support provisoire destructible et que
l'on utilise ce support comme surface de délimitation du moule.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le support est enduit d'une
matière réfractaire.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que le
support est éliminé après solidification du métal coulé.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le
support est une enveloppe cylindrique en tôle munie de trous de positionnement pour
les inserts.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 ou 3, caractérisé en ce que le
support est constitué de noyaux de forme parallèlipipédique d'une longueur correspondant
à la largeur de la pièce d'usure.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que les noyaux sont constitués
de sable de fonderie et en ce que chaque noyau porte plusieurs inserts qui sont maintenus
en place par durcissement du sable sous l'effet d'un liant.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que les noyaux sont dressés de
chant et juxtaposés dans un moule annulaire pour former une ceinture périphérique
du moule.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que les noyaux ont une forme tronconique
pour être maintenus en place par effet de voûte.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce que les
inserts sont arrangés de façon asymétrique dans chaque noyau et en ce que les noyaux
sont orientés alternativement dans un sens et dans l'autre dans le moule.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 à 9, caractérisé en ce que, après
décochage, les parties saillantes des inserts sont enlevées par rupture.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que chaque insert est muni d'une
entaille déterminant l'endroit de rupture.
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que la
pièce coulée, est soumise, après refroidissement, à une opération d' usinage sur tour
pour parfaire ses surfaces.
13. Pièce d'usure composite réalisée par la mise en oeuvre d'un procédé de fabrication
selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisée en ce que sa surface
d'usure comporte un réseau d'inserts (6) en alliage à haute résistance à l'usure noyés
dans une masse de support en alliage plus ductile, les différents inserts n'étant
pas en contact mutuel.
14. Pièce selon la revendication 13, caractérisée en ce que les inserts (6) ont une forme
allongée et sont disposés avec leur axe longitudinal perpendiculairement à la surface.
15. Pièce selon la revendication 14, caractérisée en ce que les inserts (6) comportent
au moins une gorge (16) périphérique et/ou une nervure périphérique saillante.
16. Pièce selon l'une quelconque des revendications 13 à 15, caractérisée en ce que le
réseau d'inserts (6) est arrangé suivant une configuration en quinconce dont la maille
élémentaire est un triangle équilatéral.
17. Pièce d'usure selon l'une quelconque des revendications 13 à 16, caractérisée en ce
que les inserts (6) sont en fonte au chrome contenant des carbures complexes au chrome,
niobium, vanadium et/ou molybdène.
18. Pièce d'usure selon l'une quelconque des revendications 13 à 16, caractérisée en ce
que les inserts (6) sont constitués de carbures de tungstène fondus infiltrés par
une brasure à base de nickel ou de cuivre.