[0001] La présente invention concerne un procédé d'obtention d'une empreinte gravée pourvue
d'un matériau de contraste, sur un substrat métallique ou céramique, selon lequel
le substrat est recouvert temporairement, avant gravage, d'une couche de protection.
[0002] Ce procédé est destiné en particulier à l'obtention d'empreintes gravées sur des
lunettes de montre, en particulier des lunettes tournantes portant des chiffres et
des graduations.
[0003] Il est connu de revêtir les empreintes gravées d'un vernis de contraste de manière
à rendre cette gravure bien visible. Le vernis est déposé grossièrement dans l'empreinte
de manière à bien remplir celle-ci et le surplus de vernis est éliminé mécaniquement.
Lors de cette dernière opération, il arrive fréquemment que du vernis soit arraché
de l'empreinte et que la pièce gravée ne présente plus la qualité exigée ce qui représente
un déchet. En raison de la faible adhérence du vernis sur le métal le vernis peut
se détacher à l'usage, par exemple au porter de la montre. Pour des produits de haute
gamme, un tel incident peut causer un tort considérable à la renommée du produit.
[0004] Le gravage est généralement effectué à l'acide. A cet effet l'image de l'empreinte
à graver sur le substrat est formée par décalque, puis le substrat est revêtu galvaniquement
d'une couche protectrice. Le décalque est ensuite éliminé, puis il est procédé au
gravage à l'acide, après quoi la couche protectrice est éliminée à son tour chimiquement.
[0005] Il est par ailleurs connu de déposer sous vide des matériaux de type métallique ou
minéral sur des substrats. Il est notamment connu de déposer des compositions très
dures par pulvérisation cathodique (PVD) pour donner à l'ensemble de la surface d'une
pièce une grande résistance à l'abrasion et/ou un aspect particulier.
[0006] La présente invention a pour but d'obtenir une empreinte gravée pourvue d'un matériau
de contraste obviant aux défauts des empreintes gravées par les procédés connus, plus
précisément d'obtenir une empreinte dans laquelle le matériau de contraste est déposé
très proprement et présente une grande adhérence au substrat.
[0007] Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'après gravage, on dépose sous
vide un matériau de contraste de type métallique ou minéral, avant d'éliminer la couche
de protection, puis qu'on élimine la couche de protection et, avec elle le matériau
de contraste déposé sur cette couche de protection, de telle manière que le matériau
de constrate ne subsiste que dans l'empreinte.
[0008] En général, le matériau de contraste présente une dureté et une adhérence bien supérieure
à celle d'un vernis et ceci également sur la couche de protection. On a dès lors pensé
tout d'abord qu'il serait très difficile d'éliminer la couche de protection, celle-ci
étant protégée par le matériau de contraste déposé. Or, il s'est avéré qu'il est possible
d'attaquer chimiquement une couche de protection métallique à travers la couche de
matériau de contraste, soit en disloquant celle-ci par un traitement thermique, soit
en utilisant la porosité du matériau de contraste.
[0009] Par exemple, dans le cas d'un dépôt par pulvérisation cathodique, qui permet d'obtenir
des dépôts très résistant avec une excellente adhérence sur un substrat métallique
tel que l'acier inox, l'or, le platine, le titane, les métaux durs ou les céramiques,
le dépôt d'une couche de protection en plomb permet de disloquer la couche de matériau
de constrate déposée sur le plomb par le chauffage du plomb à son point de fusion.
Cette méthode peut être appliquée avec toute couche de protection présentant un point
de fusion sensiblement inférieur à celui du substrat.
[0010] Le dépôt sous vide du matériau de contraste peut également se faire par métallisation
sous vide ou par implantation ionique.
[0011] La couche de protection peut être également constituée d'un vernis de nature différente
du vernis utilisé pour le décalque. Dans ce cas, l'élimination de ces vernis se fait
pas dissolution sélective, de manière à ne pas éliminer la couche de protection avec
le décalque.
[0012] Le gravage peut être exécuté à l'acide ou mécaniquement. Dans tous les cas, le procédé
selon l'invention permet d'obtenir un dépôt de matériau de contraste présentant une
bonne adhérence, une bonne résistance chimique et, dans le cas d'une métallisation
sous vide, un vaste choix de couleurs.
[0013] Un exemple de mise en oeuvre du procédé selon l'invention sera décrit ci-après en
relation avec le dessin annexé dont la figure unique représente schématiquement un
substrat dans les différentes phases du procédé.
[0014] Sur un substrat 1 en acier inox, par exemple une lunette de montre, on dépose une
décalque 2 constitué d'un vernis (phase A).
[0015] Après séchage, dégraissage chimique, neutralisation-activation, on procède à un pré-dorage,
puis au dépôt d'une couche de plomb 3 dans un bain galvanique (par exemple ERNE pendant
10 min à raison de 1 A/dm² à une température de 20°C), cette couche de plomb constituant
une couche de protection recouvrant toute la surface du substrat à l'exception du
décalque 2 (phase B). Le décalque 2 est ensuite éliminé dans un bain (par exemple
un bain de BERLEX pendant 30 min). On obtient l'état représenté en C.
[0016] Il est ensuite procédé au gravage à l'acide par attaque à l'acide de la surface 4
découverte par l'élimination du vernis 2. Le gravage se fait par exemple dans un bain
de FeCl3 à 50°C et °Bé 40. On obtient une empreinte 5 (phase D).
[0017] Le procédé décrit jusqu'ici est un procédé connu de gravage.
[0018] On dépose ensuite par pulvérisation cathodique (PVD) la composition choisie, par
exemple un carbure ou un nitrure de titane, qui forme une couche 6 sur toute la surface
du substrat, c'est-à-dire aussi bien sur la couche de plomb 3 que dans l'empreinte
5. Cet état est représenté en E.
[0019] On chauffe ensuite le substrat jusqu'à la température de fusion du plomb ce qui a
pour effet de disloquer la couche décorative 6 déposée sur le plomb. Le plomb est
ensuite éliminé dans un bain, par exemple un bain ERNE, et le dorage est également
éliminé par dissolution. On obtient finalement un substrat 1 présentant une empreinte
gravée recouverte d'une couche 7 de matériau de contraste. Cette couche présente une
très grande résistance et une excellente adhérence.
[0020] Ce procédé peut être utilisé avec divers substrats, par exemple un substrat en or,
en platine, en titane, en métal, en céramique ou en verre.
[0021] La couche décorative 6 pourrait également être déposée par implantation ionique.
L'adhérence de la couche serait encore meilleure. Une autre solution consiste à déposer
la couche décorative 6 par métallisation sous vide. La couche obtenue présente une
adhérence moyenne, mais par contre un choix de couleurs beaucoup plus vaste que par
pulvérisation cathodique. Une telle couche présente par contre une bonne résistance
chimique.
[0022] Le processus de gravage est susceptible de nombreuses variantes. La couche d'épargne
2 pourrait notamment être constituée d'une couche de photorésiste.
[0023] Quant à la couche de protection 3, qui a pour fonction de protéger la pièce efficacement
pendant le gravage, elle doit posséder en même temps des caractéristiques physiques
ou chimiques différentes du substrat et de la couche décorative 6 pour permettre un
défaisage efficace de cette couche de protection sans endommager la pièce et la couche
décorative déposée dans l'empreinte gravée. Dans le cas d'une couche de protection
déposée galvaniquement, il est possible d'utiliser par exemple du plomb, un mélange
d'étain et de plomb, de l'indium, du gallium, de l'or, du nickel, etc. L'enlèvement
de ces couches, sans enlever la couche décorative peut se faire sélectivement par
plusieurs méthode, telles qu'attaque sélective chimique, surfusion ou l'utilisation
de la porosité des couches de décoration.
[0024] La couche de protection 3 peut également être constituée d'un vernis. Ce vernis sera,
par exemple, de nature différente du vernis constituant la couche d'épargne 2 pour
permettre la dissolution sélective de ce dernier. Il est également possible de recouvrir
tout le substrat d'un vernis quelconque et d'éliminer ce vernis, sur la surface à
graver, par attaque au laser.
[0025] Dans le cas d'un substrat en verre, la couche de protection 3 pourrait être en photorésiste.
La surface à graver 4 serait alors dégagée par photolithographie.
[0026] Le gravage pourrait être également exécuté mécaniquement, par exemple au moyen d'une
machine à commande numérique. Dans ce cas, on commence par revêtir le substrat d'une
couche de protection, laquelle à la différence de l'état C représenté au dessin, recouvre
entièrement la surface du substrat. Le procédé se déroule ensuite comme précédemment
selon E et F.
[0027] Le gravage pourrait être exécuté au laser.
[0028] Le dépôt d'un matériau de contraste par déposition sous vide, qu'il s'agisse de pulvéristion
cathodique, de métallisation sous vide ou d'implantation ionique, a en outre pour
avantage de pouvoir être effectué à des températures relativement basses n'entraînant
pas de déformation permanente du substrat. De tels procédés sont en outre respectueux
de l'environnement.
1. Procédé d'obtention d'une empreinte gravée (5) pourvue d'un matériau de contraste
(7), sur un substrat métallique, en céramique ou en verre (1), selon lequel le substrat
est recouvert temporairement, avant gravage, d'une couche de protection (3), caractérisé
en ce qu'après gravage, on dépose sous vide un matériau de contraste (6) de type métallique
ou minéral, avant d'éliminer la couche de protection (3), puis qu'on élimine la couche
de protection (3) et, avec elle le matériau de contraste déposé sur cette couche de
protection, de telle manière que le matériau de contraste ne subsiste que dans l'empreinte
(7).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le matériau de contraste est
déposé par pulvérisation cathodique.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le matériau de contraste est
déposé par métallisation sous vide.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le matériau de contraste est
déposé par implantation ionique.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la couche de protection
(3) est une couche galvanique.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que la couche de protection (3)
présente un point de fusion sensiblement inférieur à celui du substrat et du matériau
de contraste (6) déposé et que, pour éliminer la couche de protection, on chauffe
le substrat à la température de fusion de la couche de protection de manière à disloquer
la couche de matériau de contraste déposée sur la couche de protection de manière
à permettre l'attaque chimique de la couche de protection.
7. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que la couche de protection est
constituée de plomb, d'étain-plomb, d'indium, de gallium d'or ou de nickel.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la couche de protection
est un vernis, la surface à graver étant, par exemple, dégagée par attaque au laser.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le gravage est
effectué à l'acide ou mécaniquement.
10. Procédé selon la revendication 9, dans lequel l'endroit de l'empreinte à graver est
protégé par un vernis avant le dépôt de la couche de protection également constituée
d'un vernis, caractérisé en ce que qu'on utilise deux vernis de natures différentes
permettant la dissolution sélective du seul vernis protégeant la surface à graver.