[0001] La présente invention concerne une nouvelle confiserie aérée et grainée obtenue par
emploi d'une quantité appropriée de mannitol et/ou d'érythritol ainsi qu'un procédé
de fabrication de ladite confiserie.
[0002] L'expression "confiserie aérée et grainée" désigne pour l'homme du métier une classe
très particulière de produits de confiserie toujours considérés comme très délicats
à produire. Ces produits présentent une structure physique très complexe à la fois
comparable à celle d'une mousse et d'une dispersion et parfois même à celle d'une
émulsion.
[0003] Il s'agit en premier lieu de mousses en raison de la présence au sein de ces confiseries
d'un réseau gazeux constitué en général de bulles d'air et conférant à ces articles
une densité plus faible que celle de la très grande majorité des produits de confiserie.
L'aération résulte d'opérations mécaniques spécifiques telles que l'étirage, le battage
ou du choix d'ingrédients particuliers et appropriés, en particulier d'agents de foisonnement.
[0004] Les confiseries aérées et grainées sont également des dispersions stables du fait
de la présence dans ces produits de très fins cristaux indécelables par les papilles
de la bouche et uniformément répartis dans un sirop sucré saturé comprenant les molécules
solubles. Dans le cas de confiseries de sucre, les microcristaux en question sont
composés de saccharose.
[0005] Enfin, ces confiseries peuvent être également des émulsions de type huile dans eau
lorsque les produits contiennent des matières grasses. La phase grasse est alors dispersée
sous forme de gouttelettes dans la phase aqueuse continue.
[0006] Les confiseries du type de celles faisant l'objet de l'invention se caractérisent
habituellement par une teneur en eau comprise entre 3 et 15 % et en général comprise
entre 7 et 10 %, et par une texture courte et non filante, tendre et masticable sans
être collante aux dents, et de plus légère et fondante. Contrairement aux chewing-gums,
ces confiseries se dissolvent totalement sans laisser aucun résidu solide insoluble
dans la bouche.
[0007] Concrétement, les confiseries aérées et grainées faisant l'objet de l'invention seront,
sans que la liste ci-après soit limitative, des fondants, des guimauves grainées,
des caramels tournés ou fudgés, des "toffees" cristallisées, des nougats, des "turrons",
des pâtes à mâcher fudgées ou des mousses aromatisées microcristallisées.
[0008] Ces articles comprennent parfois des agents de garniture comme des cacahuètes, des
graines de sésame, des noix hâchées, des amandes, du riz soufflé, de la noix de coco
râpée et dans d'autres cas en tant qu'agents de fourrage, de la liqueur, des fourrages
gras, des pâtes chocolatées. Il est à noter que ces articles peuvent par ailleurs
être utilisés pour garnir ou couvrir d'autres produits de confiserie et de chocolaterie,
tout comme des produits de biscuiterie.
[0009] Seront exclus par contre de la présente invention, les produits non aérés ou ne contenant
pas d'édulcorant à l'état cristallisé comme par exemple les caramels mous, les nougats
ou nougatines tendres, les guimauves classiques tels que les têtes de négre, les souris
en mousse, les chewing-gums.
[0010] De nos jours, pour ce qui concerne la confiserie et les friandises, il semble que
de nouvelles tendances fortes de consommation se dessinent. Les notions d'équilibre
nutritionnel et d'hygiène de vie sont consciemment ou non prises en compte dans l'alimentation
d'aujourd'hui. Bien que le plaisir du sucré reste toujours très vivace, bon nombre
de consommateurs souhaitent éviter les problèmes liés à la consommation des sucres.
C'est dans ce but que les confiseurs ont été amenés à développer des formulations
sans sucre dans lesquelles les polyols appelés parfois sucre-alcools trouvent un juste
emploi en raison de leur innocuité vis-à-vis des dents et de leur caloricité réduite
par rapport au saccharose.
[0011] L'une des grandes difficultés auxquelles les formulateurs de confiseries sans sucre
ne peuvent se soustraire est celle de réussir la fabrication de produits en tous points
semblables aux produits traditionnels au point de s'y méprendre, ceci sans avoir à
modifier ou à complexifier de façon importante les installations et les procédures
en place dans les industries. Cela vaut également pour les confiseries objets de la
présente invention.
[0012] On connaît divers documents témoignant de recherches actives dans ce sens. On peut
citer en particulier :
- les brevets US 4.597.981 et US 4.963.359 relatifs tous deux à des confiseries tendres
sans sucre contenant de la gélatine. Celles-ci sont non grainées en raison de l'absence
d'emploi de molécules édulcorantes cristallisables.
- les brevets FR 2.522.936, US 4.323.588, et US 4.450.179 concernant des guimauves et
des nougats sans sucre ou des articles tendres sans sucre comportant une coque et
un centre, obtenus par association du sirop de glucose hydrogéné non cristallisable
commercialisé par la demanderesse sous la marque LYCASINR et d'isomaltulose hydrogéné cristallisable. Bien qu'il s'agisse là de confiseries
tendres aérées, il n'est jamais question de fabriquer des produits de texture courte
mais seulement des produits peu hygroscopiques ne s'affaissant pas à la conservation.
Ceci étant, cette texture courte ne peut être obtenue par emploi d'isomaltulose hydrogéné
que si, comme l'a observé la demanderesse, la concentration en ce polyol est très
élevée dans la confiserie. Ceci entraîne en raison des particularités communes aux
polyols de faible poids moléculaire, le risque d'engendrer des troubles digestifs
chez certains sujets prédisposés, d'autant plus que ce phénomène est amplifié par
le fait que ces confiseries de par leur texture particulière se consomment facilement.
Ainsi, les produits décrits dans ce document ne sont pas satisfaisants sur tous les
plans.
- la demande de brevet français n° 2.338.651 dans laquelle est revendiquée un nouveau
procédé de fabrication de bonbons à pâte molle présentant une structure cristalline.
Ce procédé convient tout aussi bien à l'obtention de produits classiques que des produits
sans sucre. Le mannitol est cité parmi les nombreux substituts possibles des sucres,
mais le xylitol, préféré en raison de la sensation de fraîcheur qu'il procure en bouche,
est utilisé en tant que seul et unique substitut de mélanges de sucre et de sirop
de glucose. La demanderesse a constaté que cela ne s'avère pas possible avec le mannitol.
- la demande de brevet européen n° 377.278 ayant trait à une composition édulcorante
diététique, dans laquelle sont décrites des pâtes à mâcher grainées, contenant également
du xylitol. Ce dernier représente toujours au moins 38 % de la charge édulcorante
ce qui compte tenu de son prix sur le marché, tend à dissuader les industriels de
son emploi dans une telle application. Par ailleurs, les produits obtenus les plus
intéressants du point de vue de leurs textures et de leurs stabilités nécessitent
des températures de cuisson très élevées voisines de 165°C mais également la maturation
de la masse cuite durant une nuit avant d'être travaillée à nouveau. On comprend qu'une
mise en place industrielle d'un tel procédé s'avère très délicate.
- la demande de brevet européen n° 9.325 relative à des compositions anti-caries à base
d'érythritol et notamment des fudges et des marshmallows. Les produits obtenus conformément
aux exemples donnés présentent une facheuse tendance à cristalliser entièrement au
cours du stockage et à acquérir une texture râpeuse et sableuse en bouche.
- les brevets EP 273.001 et US 4.911.935 décrivant des produits de type nougat, obtenus
par addition à un frappé dépourvu de mannitol mais contenant obligatoirement une cellulose
insoluble et une cellulose modifiée soluble, un sirop cuit composé du sirop de glucose
hydrogéné et de mannitol. En fait, l'invention telle que décrite dans le brevet EP
273.001 repose sur l'utilisation de celluloses natives ou modifiées afin de conférer
aux confiseries contenant un sirop de glucose hydrogéné une structure suffisamment
visqueuse, de sorte que l'écoulement lors du stockage de celles-ci soit rendu difficile
et que leur caractère collant désagréable soit atténué. Il n'est nullement question
dans ce brevet de préparer des confiseries aérées et grainées présentant une texture
courte et non filante. Il convient de noter que ce document tend à laisser penser
qu'il est inconcevable de préparer des confiseries qualitativement acceptables du
type auquel on s'intéresse dans la présente invention, avec mannitol et sirop de glucose
hydrogéné, sans employer impérativement des celluloses. L'homme du métier sait que
ces dernières sont d'un emploi difficile en confiserie car elles générent par cuisson
des goûts et des colorations parasites et un caractère râpeux en bouche, dépréciatifs
de la qualité, de sorte que la solution proposée est insatisfaisante.
[0013] Il n'existe donc pas ainsi à l'heure actuelle de solutions techniquement ou économiquement
viables permettant la fabrication de confiseries aérées et grainées, présentant les
caractéristiques qualitatives énoncées plus haut.
[0014] Fort de ce constat, la demanderesse s'est attachée à remédier à cette carence tout
en se donnant comme objectif essentiel celui de réduire au maximum les quantités de
polyols cristallins à employer dans la préparation de telles confiseries. Ceci se
justifie pour des raisons d'ordre technique liées à l'aisance des fabrications mais
aussi d'ordre économique et métabolique c'est à dire en particulier de tolérance digestive.
De plus, il est particulièrement avantageux de limiter autant que possible l'incorporation
de polyols cristallins qui, certes sont moins caloriques que le sucre, mais le sont
plus que d'autres agents de charges susceptibles d'entrer également dans la formulation
de telles confiseries, de sorte qu'ainsi, si cela est désiré, un allégement calorique
nettement plus important peut être obtenu.
[0015] Enfin, il est également possible d'envisager, grâce à l'emploi d'une quantité faible
de polyols cristallins, l'introduction de substances aux propriétés nutritionnelles
ou pharmacologiques intéressantes comme des minéraux, des vitamines, des acides gras
essentiels, et ceci en quantité non négligeable.
[0016] C'est après maints essais que la demanderesse a eu le mérite de constater, de façon
surprenante et inattendue que parmi l'ensemble des polyols cristallins, seuls le mannitol
et l'érythritol permettaient de produire des confiseries d'excellente stabilité et
de texture courte, à un taux d'emploi, ramené à la charge édulcorante présente dans
les confiseries, particulièrement bas.
[0017] L'invention a donc pour objet une confiserie aérée et grainée sans sucre, exempte
de composés cellulosiques dérivés de la cellulose, comportant un polyol choisi dans
le groupe du mannitol, de l'érythritol et des mélanges quelconques de ceux-ci, caractérisée
en ce que ledit polyol constitue de 13,5 % à 28 % de la charge édulcorante de ladite
confiserie , considérée à l'état sec.
[0018] La demanderesse a constaté que lorsque la teneur en l'un ou l'autre de ces deux polyols
est faible c'est à dire inférieure à 13,5 % par rapport à la charge édulcorante, on
obtient alors toujours une texture longue et filante et un produit ayant tendance
à coller au papier d'emballage.
[0019] A l'inverse, lorsque cette teneur est forte et dépasse 28 % de la charge édulcorante
totale de la confiserie, teneur qui reste cependant inférieure au taux de sucre rapporté
à la charge édulcorante des articles traditionnels de confiserie de ce genre, d'ordinaire
compris entre 50 et 75 %, il a été vérifié qu'avec le mannitol et l'érythritol, contrairement
à ce que l'on observe avec le sorbitol, l'isomaltulose hydrogéné ou encore le maltitol,
un grainage complet des confiseries s'observe au cours du temps dans la majorité des
cas, conduisant à l'obtention d'un produit cassant et très sableux en bouche. Parfois
et ceci se produit notamment avec l'érythritol, on obtient à l'inverse pour des concentrations
élevées, une masse excessivement fluide après cuisson qu'il est difficle de travailler
sur machine. Il est certes possible de pallier partiellement ce problème en augmentant
les températures de cuisson ou en ajoutant des agents viscosifiants tels des polysaccharides
naturels ou de synthèse, mais ceci n'est pas avantageux.
[0020] Il est donc essentiel que la teneur en mannitol ou en érythritol ne soit ni trop
faible, ni trop élevée afin que la texture de la confiserie aérée et grainée soit
correcte dès l'origine et par conséquent adaptée à un travail sur machine et afin
que cette texture n'évolue pas au cours du stockage.
[0021] La teneur exacte en mannitol ou en érythritol variera avec la nature du produit fabriqué
mais aussi en fonction de la texture finale désirée. Cette dernière pourra être ajustée
par le choix des autres ingrédients et par la teneur en eau de la confiserie.
[0022] De façon générale, les quantités nécessaires en mannitol seront plus faibles dans
le cas d'une pâte à mâcher que dans le cas d'un nougat dur. Cette règle vaut également
pour l'érythritol, mais les quantités à introduire dans ce cas, pour obtenir un produit
de texture similaire, seront légèrement plus élevées que pour le mannitol.
[0023] Dans la pratique, on retiendra pour le mannitol une teneur rapportée à la charge
édulcorante de préférence comprise entre 13,5 % et 25 %, plus préférentiellement comprise
entre 13,7 % et 20 % et mieux encore comprise entre 14 % et 17 %.
[0024] En ce qui concerne l'érythritol, son taux d'emploi ne dépassera jamais 40 % mais
sera de préférence compris entre 13,5 % et 28 % et plus préférentiellement entre 14
% et 27 % et mieux encore compris entre 16 % et 25 %.
[0025] Il est également possible de combiner le mannitol et l'érythritol afin de contrôler
la cristallisation de l'un d'eux par l'autre. Dans ce cas, les teneurs préférées en
ces polyols sera également comprises entre 13,5 % et 28 % par rapport à la charge
édulcorante totale de la confiserie, considérée en sec.
[0026] La teneur optimale en mannitol ou en érythritol pourra aisément être déterminée par
l'homme du métier par quelques essais de routine selon que son installation industrielle
autorise une fabrication des confiseries par coulage, moulage, découpe ou encore par
extrusion.
[0027] Selon l'invention, la charge édulcorante constitutive de la confiserie aérée et grainée,
comportera outre le mannitol ou l'érythritol, des sirops de polyols ou des sirops
d'oligosaccharides ou de polysaccharides, de préférence hydrogénés.
[0028] Par sirops de polyols, on entend ici les sirops de mono et de disaccharides hydrogénés
et en particulier ceux de xylitol, de sorbitol et de maltitol. Par sirops d'oligosaccharides
ou de polysaccharides, on désigne les hydrolysats d'amidon hydrogénés pauvres en sorbitol
et en maltitol, l'inuline et ses dérivés, les dextrines et leurs dérivés et en particulier
les hydrolysats de dextrines de préférence hydrogénés, et les produits communément
appelés polydextroses et les polyglucoses, lesquels seront également de préférence
hydrogénés.
[0029] La charge édulcorante sera majoritairement composée des sirops ci-dessus, seuls ou
en mélanges, étant entendu que rien n'empêche, bien qu'alors le coût devienne un facteur
limitant, d'utiliser les mêmes produits à l'état déshydraté ou à l'état cristallisé.
[0030] La charge édulcorante pourra comprendre en tant qu'éléments constitutifs mineurs,
des agents viscosifiants comme la gomme arabique, des agents modificateurs de l'activité
de l'eau comme la glycérine ou encore des édulcorants intenses comme l'aspartame ou
l'acésulfame.
[0031] Dans la pratique, cette charge édulcorante considérée en sec représentera de 60 à
96 %, de préférence de 70 à 90 % et plus préférentiellement de 75 à 88 % de la confiserie
telle que commercialisée.
[0032] Les confiseries aérées et grainées de l'invention présenteront toujours une densité
inférieure à 1,5 par rapport à l'eau. Lorsqu'il s'agit en particulier de nougats,
de pâtes à mâcher, de caramels et de guimauves grainées, les confiseries comporteront
des agents de foisonnement afin de faciliter la création d'une structure comparable
à celle d'une mousse. Ces agents seront des protéines d'origine animale ou végétale
comme la gélatine, les protéines de lait, les protéines de poisson, les hydrolysats
de gluten, les protéines de soja, l'albumine de blanc d'oeuf.
[0033] En ce qui concerne les gélatines, l'aptitude à donner ou non des gels consistants
c'est à dire pour l'homme du métier le degré bloom, sera pris en compte pour les dosages.
Ainsi, on préférera retenir des gélatines de très hauts blooms lorsque l'on souhaitera
limiter l'apport en protéines ou bien obtenir une texture élastique. Rien n'interdira
également au contraire d'utiliser des protéines en tant que produits de charge, comme
par exemple dans le cas de confiseries diététiques ou pharmaceutiques. On retiendra
de préférence alors les gélatines de bas blooms, les protéines laitières et de blanc
d'oeuf.
[0034] Ces agents de foisonnement représenteront de préférence 0,5 à 15 % de la confiserie
telle que commercialisée.
[0035] Les pâtes à mâcher et les nougats comporteront également comme il est d'usage pour
les formulations classiques, de la matière grasse dans des proportions appropriées
connues de l'homme du métier. En ce qui concerne sa nature, il s'agira de préférence
d'une matière grasse laitière ou d'une huile végétale hydrogénée, de palme, de coprah
ou encore de soja. Ces matières grasses pour des raisons organoleptiques possèderont
avantageusement un point de fusion sensiblement voisin de la température buccale,
et seront de préférence employées à un taux compris entre 1 et 10 %.
[0036] L'emploi d'un émulsifiant sera facultatif, notamment lorsque des teneurs élevées
en protéines seront présentes. Il n'empêche que lorsque de la matière grasse viendra
à être utilisée en quantité non négligeable dans la formulation des confiseries selon
l'invention, il sera toujours préférable de prévoir son ajoût à un taux de 0,1 à 2
% par rapport à la confiserie. Cet émulsifiant pourra être choisi en particulier parmi
les lécithines, les esters gras de glycérol, de saccharose ou de sorbitol.
[0037] Les confiseries aérées et grainées présenteront de plus et de façon générale, une
teneur en eau variant entre 3 et 15 %, de préférence entre 4 et 10 % et plus préférentiellement
entre 5 et 8 %. On retiendra des valeurs plutôt basses pour des pâtes à mâcher ou
des nougats et des valeurs plus élevées pour des fondants ou bien des guimauves grainées.
Il est à noter que par rapport aux recettes classiques, les teneurs en eau devront
en général être légèrement plus faibles.
[0038] Les confiseries aérées et grainées conformes à l'invention présentent avantageusement
la caractéristique de pouvoir être préparées selon les procédés conventionnels déjà
en place dans les industries. Ces procédés pourront être des méthodes nécessitant
une cuisson ou bien des méthodes à froid à l'instar de celle décrite dans le brevet
FR 2.338.651 mentionné plus haut ou de celles utilisées pour fabriquer des chewing-gums.
[0039] Il conviendra toutefois d'adapter légèrement les conditions de fabrication de manière
à ce que la teneur en eau finale des confiseries soit comprise entre 3 et 15 %.
[0040] De préférence, on procédera à la solubilisation du polyol cristallin et à la cuisson
à une température supérieure à 105°C, et d'ordinaire comprise entre 110 et 135°C et
de préférence entre 110 et 128°C, d'au moins 75 % de la charge édulcorante comprenant
le mannitol ou l'érythritol. La température exacte de cuisson variera selon le type
d'évaporateur en place et notamment le niveau de vide appliqué mais aussi selon le
type de confiserie à obtenir. On ajoutera ensuite à la masse cuite refroidie au dessous
de la température de cuisson les autres ingrédients susceptibles d'entrer dans la
composition de la confiserie comme les arômes, les matières grasses, les agents viscosifiants,
les agents acidulants et colorants, les émulsifiants, les agents de charge et les
agents de foisonnement. Ces derniers pourront être apportés sous forme de solutions
de manière à faciliter leur incorporation.
[0041] Dans une variante du procédé, on pourra également procéder à la cuisson du mélange
édulcorant avec les ingrédients de la formulation non sensibles au traitement thermique.
[0042] La cristallisation nécessaire à l'obtention d'une texture courte pourra être spontanée.
Un simple refroidissement de la masse cuite ou un simple transfert mécanique de celle-ci
est susceptible en effet d'amorcer la cristallisation. Mais, de préférence, on provoquera
cette dernière par ajoût au mélange édulcorant cuit d'une poudre de mannitol ou d'érythritol
d'un diamètre moyen inférieur à 100 microns, ou par l'ajoût d'un fondant comprenant
ces polyols cristallins. Cette addition pourra représenter de 0,1 à 25 % de la charge
édulcorante de la confiserie.
[0043] On procédera alors à un travail de la masse cuite dans le but de permettre la propagation
de la cristallisation mais aussi dans le but de l'aérer. On pourra par exemple utiliser
un batteur à pression d'air ou une étireuse. On veillera à réaliser ce travail sur
machine à une température adéquate de sorte que la viscosité de la masse soit correcte.
Cette opération sera conduite de manière à obtenir une confiserie présentant une densité
par rapport à l'eau comprise généralement entre 0,4 et 1,3 et de préférence entre
0,6 et 1,25. Dans le cas d'un marshmallow grainé, cette valeur sera plutôt comprise
entre 0,4 et 0,8 alors que pour un caramel fudgé, un nougat ou une pâte à mâcher,
celle-ci variera de 0,8 à 1,20 et approchera en général 1,05. Il est à noter que cette
densité devra être légérement plus basse que celle d'une confiserie classique pour
obtenir le résultat recherché.
[0044] Enfin, la masse résultante, éventuellement refroidie et maturée sera mise en forme
par exemple par coulage dans l'amidon ou encore, par extrusion ou moulage suivi d'une
découpe. Les articles refroidis seront ensuite emballés.
[0045] Selon un second mode de fabrication, qualifié de procédé à froid, on procédera au
simple mélange intime dans les proportions correctes et à une température comprise
entre 45° et 90°C, d'une part d'une poudre de mannitol et/ou d'érythritol de fine
granulométrie et d'autre part de la charge édulcorante complémentaire apportée sous
forme d'un sirop concentré. La granulométrie de la poudre sera de préférence inférieure
à 100 microns de façon à ce que la confiserie ne présente pas une texture sableuse
en bouche. La matière sèche du sirop édulcorant complémentaire dépassera de préférence
85 % et mieux encore 90 %. On ajoutera également les autres ingrédients éventuels
de la confiserie. Dans ce cas, les agents de foisonnement seront également introduits
sous forme d'un sirop. Il est à noter que selon ce second mode de fabrication, il
n'est pas utile de provoquer une cristallisation par l'ajoût d'une amorce ou d'un
fondant de mannitol ou d'érythritol.
[0046] Les étapes d'aération et de mise en forme selon ce procédé à froid se réaliseront
tel que décrit ci-dessus.
[0047] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples qui suivent.
EXEMPLE 1
[0048] Comportement de différents polyols cristallins et effet de la concentration en polyols
par rapport à la charge édulcorante totale.
[0049] On compare le comportement de poudres de haute pureté de sorbitol, d'isomaltulose
hydrogéné, de xylitol, de mannitol, d'érythritol et de maltitol dans les trois types
de formulations de pâte à mâcher ci-dessous de façon à déterminer lesquels d'entre
ces polyols cristallins permettent d'obtenir une texture courte et non filante à un
taux d'emploi par rapport à la charge édulcorante, inférieur à celui du sucre dans
les pâtes à mâcher traditionnelles. Les formulations de base retenues, respectivement
appelées Formule A, Formule B et Formule C sont les suivantes :
- Formule A
[0050]
- Sirop de maltitol LYCASINR 80/55 (MS:75 %) 5000 g
- Polyol cristallin 3200 g
- Protéines de lait délactosées 1120 g
- Coprah hydrogéné (point de fusion 32°C) 395 g
- Monostéarate de glycérol 39 g
- Solution de gélatine 180 Blooms (MS:40%) 196 g
- Polyol cristallin finement broyé (amorce) 50 g
[0051] Le taux de polyol cristallin par rapport à la charge édulcorante, exprimé en sec/sec,
est de 46,5 %.
- Formule B
[0052] La formulation est identique à la formule A en dehors du fait que :
- le sirop LYCASINR 80/55 est ajouté à raison de 6400 g
- et le polyol cristallin ne représente que 1800 g seulement Le taux de polyol cristallin
est dans cette formulation de 28 %.
- Formule C
[0053] La formulation est également la même que la formule A mais les quantités utilisées
:
- pour le sirop LYCASINR 80/55 est de 7330 g
- pour le polyol cristallin est de 870 g
[0054] Le taux de polyol cristallin n'est que de 14,3 %.
[0055] Pour préparer des pâtes à mâcher, on procéde pour les formules A, B et C :
- à la cuisson à environ 120°C du mélange LYCASINR 80/55 et du polyol cristallin,
- à l'incorporation lors du refroidissement du mélange cuit, des protéines de lait vers
100°C environ, de la matière grasse et de l'émulsifiant vers 90°C, de la solution
de gélatine vers 85°C et enfin de la poudre de polyol en tant qu'amorce de cristallisation
vers 80°C,
- à l'étirage de la pâte résultante pendant une minute de façon à obtenir une densité
proche de 1,04,
- et au formage et à la découpe de la pâte et enfin à l'emballage des produits sous
papillotes.
[0056] La teneur en eau des produits est dans tous les cas proche de 6,5 %.
[0057] Les pâtes à mâcher obtenues avec les différents polyols (18 au total) sont stockées
pendant deux mois dans des conditions ambiantes de température et d'humidité.
[0058] A ce terme, les produits sont comparés entre eux. On note en particulier la tendance
au collage au papier et la texture du produit.
[0059] Les produits préparés avec sorbitol, xylitol et maltitol sont tous très collants.
Leurs textures sont tendres et filantes. On n'obtient donc jamais avec ces polyols,
à ces taux d'emploi, les caractéristiques recherchées.
[0060] Les produits avec l'isomaltulose hydrogéné sont satisfaisants uniquement selon la
formule A. Avec la formule B, la pâte à mâcher est tendre et filante, mais aussi légèrement
collante. Celle préparée avec la formule C ressemble fortement à celles décrites plus
haut avec sorbitol, xylitol et maltitol.
[0061] Avec mannitol et érythritol, les pâtes à mâcher selon les formules B et C présentent
exactement les caractéristiques recherchées c'est à dire sont non collantes et de
texture courte. En revanche, la formule A avec mannitol est entièrement grainée et
particulièrement déplaisante à la dégustation. La formule A avec érythritol bien que
microcristallisée est collante.
[0062] On retiendra que parmi l'ensemble des produits préparés, seules les pâtes à mâcher
avec érythritol ou mannitol et contenant 14,3 % et 28 % de polyol cristallin par rapport
à la charge édulcorante exprimée en sec, correspondent aux produits recherchés.
[0063] Trois essais complémentaires sont réalisés selon la formule D ci-dessous en utilisant
en tant que polyol cristallin du mannitol, de l'érythritol ou un mélange contenant
80 % de mannitol et 20 % d'érythritol de façon à ce que le taux de polyol cristallin
ramené à la charge édulcorante sèche soit proche de 13 %.
- Formule D
[0064]
- Sirop de maltitol LYCASINR 80/55 (MS:75%) 7420 g
- Polyol cristallin 780 g
- Protéines de lait délactosées 1120 g
- Coprah hydrogéné (point de fusion:32°) 395 g
- Monostéarate de glycérol 39 g
- Solution de gélatine 180 Blooms (MS:40%) 196 g
- Polyol cristallin 50 g
[0065] Les pâtes à mâcher après deux mois de stockage dans des conditions ambiantes, bien
que non collantes, présentent dans les trois cas une texture insuffisamment courte.
Elles ne correspondent pas exactement aux produits recherchés.
EXEMPLE 2
[0066] Pâtes à mâcher selon l'invention.
[0067] On réalise deux nouvelles productions de pâtes à mâcher avec mannitol en reprenant
la formule C décrite dans l'exemple précédent.
[0068] Dans un cas, on remplace la quantité de solution de gélatine 180 blooms par une quantité
équivalente de solution à 40 % de matière sèche d'une gélatine 100 blooms. Le mode
opératoire décrit plus haut est conservé.
[0069] Dans le second cas, on réduit la quantité de protéines délactosées à 300 g et on
ajoute en tant que complément 820 g d'une solution de gélatine zéro bloom à 50 % de
matière sèche. On suit également le mode opératoire donné dans l'exemple précédent
en dehors du fait que la température de cuisson est de 130°C.
[0070] Les produits obtenus sont dans les deux cas très stables et présentent les caractéristiques
de texture souhaitées. Par rapport aux produits comportant une gélatine 180 blooms,
ceux avec gélatine 100 blooms sont plus tendres et ceux contenant moins de protéines
de lait plus élastiques en bouche.
EXEMPLE 3
[0071] Nougats conformes à l'invention.
[0072] On procéde à la fabrication de nougats à découper contenant environ 16 % de mannitol
par rapport à la charge édulcorante considérée en sec, en utilisant les produits suivants
:
Partie A : |
Sirop de maltitol LYCASINR 80/55 |
6 800 g |
Mannitol |
800 g |
Partie B : |
Solution d'albumine de blancs d'oeuf à 33 % de matière sèche |
240 g |
Partie C : |
Mannitol SF (100 microns de diamètre moyen) |
160 g |
Amandes |
2000 g |
[0073] Pour cela, on cuit la partie A à 120°C dans un chaudron. Au cours du refroidissement,
on ajoute vers 110°C au sirop cuit la partie B, avant de procéder à un battage de
façon à obtenir une structure aérée semblable à celle d'une mousse.
[0074] On incorpore vers 75°C la partie C, et on laisse refroidir la masse vers 40°C avant
de la découper. On obtient ainsi des nougats aérés et grainés très semblables aux
nougats traditionnels de Montélimar. Ces produits sont stables et conservent après
plusieurs mois de stockage, une texture courte et non filante semblable à celle d'origine.
1. Confiserie aérée et grainée exempte de composés cellulosiques comportant un polyol
choisi dans le groupe du mannitol, de l'érythritol et des mélanges de ceux-ci caractérisée
en ce que ledit polyol constitue de 13,5 % à 28,0 % de la charge édulcorante qu'elle
comporte.
2. Confiserie selon la revendication 1 caractérisée en ce que le mannitol est utilisé
et constitue de 13,5 à 25 %, de préférence de 13,7 à 20 % et plus préférentiellement
de 14 à 17 % de la charge édulcorante qu'elle comporte.
3. Confiserie selon la revendication 1 ou 2 caractérisée en ce que l'érythritol est utilisé
et constitue de 14 à 27 %, de préférence de 16 à 25 % de la charge édulcorante qu'elle
comporte.
4. Confiserie selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisée en ce que la charge édulcorante
qu'elle comporte représente de 60 à 96 % de préférence de 70 à 90 % et plus préférentiellement
de 75 à 88 % de la confiserie.
5. Confiserie selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisée en ce que sa densité
par rapport à l'eau est comprise entre 0,4 et 1,3 de préférence entre 0,6 et 1,25
et plus préférentiellement entre 0,8 et 1,20 et en ce qu'elle contient un agent de
foisonnement à raison de 0,2 à 15 %.
6. Confiserie selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 caractérisée en ce qu'elle
contient une matière grasse et un émulsifiant, respectivement à raison de 1 à 10 %
et de 0,1 à 2 %.
7. Confiserie selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 caractérisée en ce que
sa teneur en eau est comprise entre 3 % et 15 %, de préférence 4 et 10 % et plus préférentiellement
entre 5 et 8 %.
8. Confiserie selon l'une quelconque des revendications 1 à 7 caractérisée en ce que
la charge édulcorante est constituée, en dehors du mannitol et/ou de l'érythritol,
d'au moins un produit choisi parmi les sirops de polyols et les sirops l'oligosaccharides
et de polysaccharides, éventuellement associé à un édulcorant intense, un agent de
viscosifiant ou un modificateur de l'activité de l'eau.
9. Procédé de fabrication d'une confiserie selon l'une quelconque des revendications
1 à 8 caractérisé en ce que :
- on procède à la cuisson à une température comprise entre 110°C et 135°C d'au moins
75 % de la charge édulcorante de la confiserie comprenant le mannitol et/ou l'érythritol
à l'état solubilisé,
- on ajoute une poudre ou un fondant comprenant du mannitol et/ou de l'érythritol
à la masse cuite à hauteur de 0,1 à 25 %,
- on procède à un travail de la masse résultante afin de l'aérer avant de la mettre
en forme et d'emballer la confiserie obtenue.
10. Procédé de fabrication d'une confiserie selon l'une quelconque des revendications
1 à 8 caractérisé en ce que :
- on mélange intimement dans des proportions correctes et à une température comprise
entre 45°C et 90°C, d'une part une poudre de mannitol et/ou d'érythritol de fine granulométrie
et d'autre part une charge édulcorante complémentaire sous forme d'un sirop concentré,
- on procède à un travail de la masse résultante afin de l'aérer, avant de la mettre
en forme et d'emballer la confiserie obtenue.