[0001] La présente invention concerne un perfectionnement à un procédé de fabrication d'une
source d'électrons à micropointes. Elle permet d'améliorer l'uniformité et/ou la reproductibilité
de l'émission des cathodes à micropointes et de relâcher les contraintes de fabrication.
[0002] Les cathodes émissives à micropointes sont des sources d'électrons utilisées notamment
dans le domaine de la visualisation et en particulier pour les écrans plats. Elles
peuvent aussi être utilisées dans des canons à électrons ou encore dans des jauges
à vide.
[0003] Le document FR-A-2 593 953 décrit un procédé de fabrication d'un dispositif de visualisation
par cathodoluminescence excitée par émission de champ. La source d'électrons est une
cathode à micropointes déposée sur un substrat en verre et possédant une structure
matricielle.
[0004] Les documents FR-A-2 623 013 et FR-A-2 663 462 décrivent des perfectionnements apportés
à cette cathode à micropointes. Ils concernent en particulier l'amélioration de l'uniformité
d'émission en limitant le courant dans les pointes qui émettent le plus. Ce résultat
est obtenu en introduisant une résistance en série avec les micropointes. Cette résistance
est constituée à partir d'une couche résistive continue ou non. La figure 1 représente
schématiquement une source connue d'électrons à cathodes émissives à micropointes
décrite en détails dans le document FR-A-2 623 013 précité. Cette source a une structure
matricielle et comprend éventuellement sur un substrat 2, par exemple en verre, une
mince couche de silice 4. Sur cette couche de silice 4 sont formées une pluralité
d'électrodes 5 en forme de bandes conductrices parallèles jouant le rôle de conducteurs
cathodiques et constituant les colonnes de la structure matricielle. Les conducteurs
cathodiques sont recouverts chacun par une couche résistive 7 qui peut être continue
(excepté sur les extrémités pour permettre la connexion des conducteurs cathodiques
avec des moyens de polarisation 20). Une couche électriquement isolante 8, en silice,
recouvre les couches résistives 7. Au-dessus de la couche isolante 8 sont formées
une pluralité d'électrodes 10 également en forme de bandes conductrices parallèles.
Ces électrodes 10 sont perpendiculaires aux électrodes 5 et jouent le rôle de grilles
qui constituent les lignes de la structure matricielle. Une couche résistive peut
éventuellement être disposée au-dessus ou au-dessous des électrodes 10.
[0005] Le document FR-A-2 663 462 préconise d'utiliser des électrodes (par exemple les conducteurs
cathodiques) en forme de treillis de manière que les micropointes soient disposées
dans les ouvertures du treillis de ces électrodes. Dans cette configuration, la résistance
au claquage ne dépend plus, au premier ordre, de l'épaisseur de la couche résistive
mais de la distance entre le conducteur cathodique et la micropointe.
[0006] Un autre perfectionnement à ces cathodes à micropointes a été apporté par la demande
de brevet français n° 92 02 220 du 26 Février 1992 au nom du présent demandeur. Ce
perfectionnement consiste à réduire les risques de courts-circuits entre les lignes
et les colonnes par l'intermédiaire des micropointes. Pour ce faire, on réduit au
maximum les zones de recouvrement des deux séries d'électrodes. Ceci est illustré
par les figures 2 et 3 jointes en annexe.
[0007] La figure 2 est une vue de dessus schématique de la source d'électrons et la figure
3 est une vue agrandie et en coupe selon l'axe III-III de la figure 2. Cette structure
matricielle comprend un substrat 1, par exemple en verre, et éventuellement une mince
couche 6 de silice. Sur la couche de silice 6 est formée une série d'électrodes parallèles
3, chacune ayant une structure en treillis, jouant le rôle de conducteurs cathodiques.
Ce sont les colonnes de la structure matricielle.
[0008] Les conducteurs cathodiques 3 sont recouverts par la couche résistive 9 en silicium
et par la couche isolante 11 en silice. Au-dessus de la couche isolante 11 est formée
une autre série d'électrodes parallèles ayant également une structure ajourée mais
différente, dessinée pour minimiser les zones de recouvrement avec les conducteurs
cathodiques. Ces électrodes sont perpendiculaires aux conducteurs cathodiques et constituent
les grilles. Ce sont les lignes de la structure matricielle.
[0009] Les figures 2 et 3 montrent un détail de l'une des grilles du dispositif. La grille,
portant la référence générale 13, comporte des pistes parallèles 14 coupant orthogonalement
d'autres pistes parallèles 15. Aux intersections des pistes 14 et 15 entre elles,
la grille présente des zones élargies 17, ici de forme carrée. On voit sur la figure
2 que les zones 16 de recouvrement du conducteur cathodique 3 et des pistes 14 et
15 de la grille ont une surface très faible. Les zones élargies 17 sont situées au
centre des mailles formant le conducteur cathodique.
[0010] Dans les zones de croisement des conducteurs cathodiques et des grilles, des microtrous
18 sont formés dans l'épaisseur de la grille et de la couche isolante 11. Les micro-pointes
19 sont déposées dans ces trous et reposent sur la couche résistive 9. Un ensemble
micro-trou et micro-pointe constitue un micro-émetteur d'électrons. Les micro-émetteurs
occupent les régions centrales des mailles du treillis du conducteur cathodique et
les zones élargies et carrées 17 de la grille. Dans le cas représenté sur les figures
2 et 3, chacune des mailles du conducteur cathodique ou chaque zone élargie de grille
comporte 16 micro-émetteurs.
[0011] Les dimensions des micro-émetteurs sont optimisées pour obtenir la meilleure émission.
Il s'agit du diamètre des trous, de la géométrie des pointes, de l'épaisseur de la
couche isolante et de l'épaisseur de la grille. En effet, le courant d'émission dépend
fortement de ces dimensions. Il est inversement proportionnel au diamètre des trous.
Il est optimum lorsque les trous sont circulaires et diminue lorsque les trous perdent
cette forme circulaire, par exemple lorsqu'ils deviennent ovales. Le courant d'émission
est encore optimum lorsque le sommet des pointes est situé dans l'épaisseur du conducteur
de grille. Il diminue très vite lorsque les pointes sont hautes et qu'elles dépassent
au-dessus de la grille ou lorsqu'elles sont basses et que leur sommet reste en dessous
de la grille. La position du sommet des pointes est liée à l'épaisseur de la couche
isolante dans laquelle sont gravés les trous et à la géométrie des pointes, notamment
à l'angle du cône qu'elles forment.
[0012] A titre d'exemple, lorsque les conditions suivantes sont réalisées :
- épaisseur de la couche isolante 11 = 1 µm,
- diamètre des trous 18 = 1,3 µm,
- pointes 19 en molybdène déposées par évaporation perpendiculairement à la surface,
- épaisseur de grille dans la zone élargie = 0,4 µm, alors le sommet des pointes est
situé dans l'épaisseur de la grille.
[0013] Malgré l'amélioration de l'uniformité d'émission apportée par les perfectionnements
successifs divulgués dans les documents cités ci-dessus, on a constaté des inhomogénéités
liées à des défauts dans la structure des cathodes à micropointes. Ces défauts peuvent
provenir de l'imperfection des procédés de fabrication des micro-émetteurs. Ils peuvent
provenir également d'un manque de planéité du substrat sur lequel est élaborée la
cathode.
[0014] Parmi les défauts décelés, on peut citer :
- le manque d'uniformité du diamètre ou de la forme des micro-trous, ou la mauvaise
reproductibilité de ces paramètres (diamètre, forme) d'un écran à l'autre,
- le mauvais alignement entre les pointes émissives et les grilles qui font que certaines
pointes n'émettent pas.
[0015] Ceci est dû au mauvais contrôle des paramètres de fabrication et/ou aux imperfections
des équipements utilisés. Tant que le sommet des pointes reste dans l'épaisseur de
la grille et que le diamètre des trous est constant, le courant émis est constant.
Si, dans la surface émissive d'une cathode ou si d'une cathode à une autre, le diamètre
des trous varie de façon incontrôlée, ou encore si les pointes sortent de l'épaisseur
des grilles, le courant émis va varier et l'uniformité d'émission ou sa reproductibilité
n'est plus assurée. Cela revient à dire que l'émission se trouve affectée si les paramètres
de fabrication sortent de la plage de tolérances admissibles pour l'obtention des
dimensions requises pour les micro-émetteurs.
[0016] Or, les équipements utilisés pour la fabrication de la cathode émissive ne sont pas
parfaits et leurs performances ne sont optimum et reproductibles que dans une certaine
tolérance. Si cette tolérance est plus large que celle de la structure émissive, les
caractéristiques de l'émission sont affectées. D'autre part, certains défauts ont
pour origine ou sont amplifiés par le substrat, notamment par son manque de planéité.
[0017] L'invention permet de remédier à ces inconvénients en intervenant sur un masque utilisé
lors de la fabrication des cathodes à micropointes pour créer volontairement des défauts
régulièrement répartis, selon une périodicité suffisamment fine pour les rendre invisibles
et dans une fourchette de dimensions ou de formes suffisamment grande ou en nombre
suffisant pour noyer tous les défauts (volontaires et involontaires).
[0018] L'invention a donc pour objet un perfectionnement à un procédé de fabrication d'une
source d'électrons à micropointes, les micropointes étant reliées électriquement à
au moins un conducteur cathodique et étant situées dans des trous pratiqués dans au
moins une grille d'extraction des électrons, le procédé utilisant une étape de masquage
pour réaliser les trous de la grille au moyen d'un masque présentant des trous correspondants,
les trous du masque ayant des dimensions et des formes déterminées pour théoriquement
conduire à l'obtention de trous dans la grille de dimensions, de formes et de positions
comprises dans des tolérances données, les sommets des micropointes devant se trouver
dans l'épaisseur de la grille, le perfectionnement étant caractérisé en ce que, après
avoir réalisé une source d'électrons selon ledit procédé :
- on évalue si la source a une émission suffisamment homogène et/ou reproductible à
une autre source,
- si l'émission de la source est jugée inhomogène et/ou non reproductible, on détermine
les défauts qui sont la cause de cette émission inhomogène et/ou non reproductible
et qui sont dus à des formes, à des dimensions ou à des positions de trous tombant
en dehors des tolérances ou au fait que les sommets de micropointes ne se trouvent
pas dans l'épaisseur de la grille,
- on corrige le masque utilisé lors dudit procédé pour rendre homogène et/ou reproductible
les futures sources élaborées par ce procédé, la correction consistant à modifier
les formes et/ou les dimensions d'au moins certains trous du masque et/ou le nombre
de trous du masque pour compenser des défauts déterminés précédemment en créant des
défauts et/ou des trous supplémentaires. On entend par reproductibilité de l'émission
le niveau et/ou l'uniformité de l'émission.
[0019] Si les défauts sont dus à une variation en dehors des tolérances du diamètre des
trous de la grille, on corrige le masque pour le pourvoir, sur toute sa surface, de
trous de diamètres variant selon une distribution permettant d'englober ces défauts
de fabrication.
[0020] Si les défauts sont dus à la présence de trous de grille ovales, on corrige le masque
pour le pourvoir, sur toute sa surface, de trous ronds et de trous ovales dont les
grands axes se trouvent dans la direction des petits axes des trous ovales de grille
défectueux, les trous ronds et les trous ovales de correction étant régulièrement
mélangés sur le masque.
[0021] Si les défauts sont dus à un mauvais positionnement des trous par rapport à la grille,
on augmente le nombre de trous dans le masque de façon que la grille des futures sources
soit pourvue d'un nombre de trous équivalent à un bon positionnement des trous par
rapport à la grille.
[0022] Le procédé de fabrication des trous peut avantageusement être un procédé photolithographique.
[0023] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages et particularités apparaîtront
à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple non limitatif,
accompagnée des dessins annexés parmi lesquels :
- la figure 1 représente de manière schématique une source d'électrons à cathodes émissives
à micropointes selon l'art connu ;
- les figures 2 et 3 illustrent une source d'électrons à micropointes pour laquelle
les conducteurs cathodiques et les grilles ont une structure en treillis ;
- les figures 4 et 5 représentent des parties de masques utilisés lors de la mise en
oeuvre du procédé perfectionné selon l'invention ;
- la figure 6 montre des formes de trous reproduits sur une maille de la structure émissive
après la mise en oeuvre du procédé perfectionné selon l'invention ;
- la figure 7 illustre un défaut structurel sur une source d'électrons à micropointes
selon l'art antérieur ;
- les figures 8 et 9 illustrent des résultats obtenus sur une source d'électrons à micropointes
après la mise en oeuvre du procédé perfectionné selon l'invention.
[0024] La structure émissive illustrée par les figures 2 et 3 peut avantageusement être
réalisée par un procédé connu et brièvement résumé ci-dessous.
[0025] Sur le substrat isolant 1, par exemple en verre, recouvert d'une fine couche 6 de
silice d'environ 1000 angströms, on dépose une couche métallique par exemple par pulvérisation
cathodique. Cette couche métallique peut être une couche de niobium de 2000 angströms
d'épaisseur.
[0026] On réalise à partir de la couche métallique précédemment déposée les conducteurs
cathodiques 3 en leur donnant une forme en treillis. Ceci peut être réalisé par photolithographie
et gravure ionique réactive.
[0027] On dépose ensuite, par exemple par pulvérisation cathodique, la couche résistive
9 en silicium dopé. L'épaisseur de cette couche peut être de 5000 angströms.
[0028] Sur la couche résistive 9 on dépose une couche isolante 11, par exemple en silice,
par une technique de dépôt chimique en phase vapeur (CVD) ou par pulvérisation cathodique.
On utilise de préférence la technique de dépôt en phase vapeur qui permet d'obtenir
une couche d'oxyde de qualité homogène et d'épaisseur constante.
[0029] Sur la couche isolante 11, on dépose par exemple par évaporation sous vide une couche
de niobium d'environ 4000 angströms d'épaisseur à partir de laquelle on forme les
conducteurs de grille par photolithographie et gravure ionique réactive.
[0030] Les trous destinés au logement des micropointes sont formés par une méthode de photolithographie.
Pour cela, une couche de résine photosensible est étalée sur les conducteurs de grille
ou les zones de la couche isolante 11 mises à nu, puis séchée en étuve. La couche
de résine est insolée aux rayons ultraviolets à travers un masque opaque pourvu de
trous correspondant aux trous à obtenir sur les conducteurs de grille et la couche
isolante. Pour cela, le masque a été positionné par rapport au substrat pour obtenir
les trous de grille aux emplacement voulus.
[0031] Le même masque de trous est utilisé pour tous les substrats. Dans le cas d'une insolation
à proximité, ce masque est à l'échelle 1 et couvre toute la surface émissive. Dans
le cas d'une insolation par photo-répéteur, il peut être à l'échelle 5 et ne couvrir
qu'une fraction de la surface émissive. L'étape élémentaire d'insolation est alors
répétée autant de fois qu'il est nécessaire pour couvrir toute la surface émissive.
[0032] Après insolation, le substrat est trempé dans un bain de développeur afin d'ouvrir
les trous dans la résine. Un procédé de gravure sèche permet de graver les trous dans
les conducteurs de grille puis dans la couche isolante 11, la couche de résine servant
de masque. Enfin, la couche de résine est enlevée par exemple par un procédé chimique
humide.
[0033] La formation des micropointes s'effectue en trois étapes. On dépose d'abord une couche
de nickel par évaporation sous vide et sous forte incidence par rapport à la perpendiculaire
au substrat de manière que le nickel se dépose uniquement sur la face supérieure de
la structure et sur les flancs des trous de la grille précédemment gravés dans la
structure mais pas au fond des trous réalisés dans l'isolant. Par évaporation sous
vide, on dépose le matériau devant former les pointes 19 suivant une direction perpendiculaire
au substrat de façon à déposer ce matériau sur la couche de nickel déposée précédemment
et également au fond des trous. Au fur et à mesure de la croissance de cette nouvelle
couche (par exemple en molybdène), les trous se bouchent progressivement et il se
forme un cône (une micropointe) dans chaque trou. Le dépôt est arrêté lorsque les
trous sont bouchés.
[0034] La couche de nickel est ensuite dissoute par un procédé électrochimique, ce qui permet
d'évacuer la couche en molybdène qu'elle supporte sur la face supérieure de la structure,
tout en conservant les pointes dans les trous. Les pointes sont donc centrées automatiquement
dans les trous. Leur hauteur dépend de l'angle du cône qui est lié aux paramètres
de dépôt et également au diamètre des trous. A angle de cône constant, plus les trous
sont larges, plus les pointes sont hautes et inversement.
[0035] Une émission inhomogène d'une cathode à micropointes peut être liée à une variation
trop importante du diamètre des trous sur la structure constituant la cathode. Si
par exemple l'insolation a été réalisée avec un photo-répéteur qui refait sa mise
au point à chaque étape, cette mise au point peut être perturbée localement par des
défauts de planéité du substrat. Il en résulte par exemple que certaines zones de
la structure tombent en dehors de la profondeur de champ et, en conséquence, les trous
sortent trop petits. Pour remédier à ce défaut, on mélange sur la surface émissive,
des trous de différents diamètres de façon à avoir toujours un certain nombre de micro-émetteurs
qui émettent à leur niveau optimum. Le niveau d'émission global est diminué mais il
est homogène.
[0036] La correction a faire intervenir sur le masque consiste donc à le pourvoir de trous
de différents diamètres régulièrement répartis sur la surface émissive. La figure
4 montre une partie d'un masque 30 destiné à la création de micro-trous dans une structure
de cathode à micropointes utilisée pour un écran fluorescent. Cette partie du masque
comprend trois ensembles adjacents de trous 31, 32 et 33, correspondant à trois mailles
adjacentes définies par les conducteurs cathodiques sur la cathode. Ces trois mailles
constituent un groupe élémentaire. Il faut plusieurs de ces groupes élémentaires pour
contribuer à former un pixel sur l'écran.
[0037] Chaque maille comprend par exemple seize micro-émetteurs qui émettent à leur niveau
optimum lorsque le diamètre des micro-trous est de 1,3 µm comme il a été annoncé plus
haut.
[0038] Sur le masque, l'ensemble 31 est formé de trous de 1,1 µm de diamètre, c'est-à-dire
produisant théoriquement des trous de 1,1 µm sur la structure émissive. L'ensemble
32 est formé de trous de 1,3 µm de diamètre, c'est-à-dire produisant théoriquement
des trous de 1,3 µm sur la structure émissive. L'ensemble 33 est formé de trous de
1,5 µm de diamètre, c'est-à-dire produisant théoriquement des trous de 1,5 µm sur
la structure émissive. La structure émissive comprend donc une répartition également
distribuée d'ensembles tels que 31, 32 et 33.
[0039] Dans les zones de la structure émissive où le report des trous du masque a été correctement
effectué, ce sont les micro-émetteurs correspondant aux ensembles 32 qui émettront
de façon optimum. Les autres micro-émetteurs, correspondant aux ensembles 31 et 33
auront une émission très réduite. Si dans d'autres zones de la structure émissive
le report des trous du masque a été mal effectué et qu'il en résulte une augmentation
de diamètre des micro-trous de la source d'électrons de 0,2 µm, ce sont les micro-émetteurs
correspondant aux ensembles 31 qui émettront de façon optimum. Les autres micro-émetteurs,
correspondant aux ensembles 32 et 33 auront une émission très réduite. Le même raisonnement
peut être repris pour les ensembles 33 en cas de diminution de diamètre de 0,2 µm.
Il en résulte que l'on a toujours le même nombre de micro-émetteurs émettant de façon
optimum répartis uniformément sur l'ensemble de la source qui émet ainsi de façon
homogène.
[0040] Il entre bien sûr dans le cadre de la présente invention de mélanger sur le masque
plus que trois diamètres différents de trous.
[0041] Une émission inhomogène d'une cathode à micropointes peut aussi être liée à une altération
de la forme des trous reportés sur la structure émissive. Une aberration de l'optique
de l'équipement d'insolation peut conduire à l'obtention de trous ovales inclinés
par exemple à 45° sur la gauche. Ainsi, à partir d'un masque possédant uniformément
des trous ronds on peut obtenir sur la structure émissive des zones à trous ronds
correspondant à une optique sans aberration et des zones à trous tous ovales et également
inclinés et correspondant à une optique avec aberration.
[0042] La correction à faire intervenir sur le masque consiste alors à mélanger régulièrement,
sur toute la surface du masque, des trous ronds avec des trous ovales inclinés à 45°
sur la droite. La figure 5 montre une partie d'un tel masque correcteur et représentant
un ensemble de seize trous correspondant à une maille de la structure émissive. On
remarque que cet ensemble comprend huit trous ronds 41 et huit trous ovales 42 inclinés
à droite, les trous ronds et ovales étant régulièrement répartis. Sur le masque, tous
les ensembles de trous sont identiques à ceux représentés à la figure 5.
[0043] Lors du report sur la structure émissive, dans les zones correspondant à une optique
sans aberration, les trous reproduits sur la structure émissive seront identiques
à ceux de la partie correspondante du masque. Dans les zones correspondant à une optique
avec aberration, les trous reproduits sur la structure émissive seront déformés par
rapport à ceux de la partie correspondante du masque. La figure 6 représente dans
ce cas les formes de trous reproduits sur une maille 45 de la structure émissive par
les trous du masque 40 de la figure 5. Aux trous circulaires 41 du masque correspondent
sur la structure émissive des trous ovales 46 inclinés sur la gauche. Aux trous ovales
42 inclinés sur la droite correspondent sur la structure émissive des trous circulaires
47.
[0044] Le bilan des trous sur l'ensemble de la structure émissive révèle autant de trous
ovales inclinés que de trous ronds, les trous ovales inclinés à gauche et à droite
donnant le même niveau d'émission pour les micro-émetteurs. On comprend bien que le
niveau d'émission de la cathode est homogène sur toute la surface émissive.
[0045] Une émission inhomogène d'une cathode à micropointes peut encore être liée à un trop
mauvais positionnement des grilles par rapport aux micropointes. Dans certains cas,
le désalignement est suffisamment important (supérieur à 2 µm) pour que des trous
se trouvent en dehors des zones élargies qui leur sont réservées dans la grille. La
figure 7 donne un exemple d'un tel désalignement. La zone élargie et carrée 17 n'est
pas centrée dans la maille 21 définie par le conducteur cathodique 3. Sur les seize
micro-émetteurs représentés, sept sont en dehors de la zone 17 et n'émettent pas.
[0046] Pour remédier à ce défaut, on agrandit dans la maille la zone couverte par les trous
18 au delà de la zone carrée 17 de façon que si cette zone 17 est décentrée dans la
maille, elle recouvre malgré tout toujours le même nombre de micropointes. Pour cela,
il suffit d'augmenter le nombre de trous dans le masque de manière à reporter le nombre
de trous voulu. A titre d'exemple pour avoir toujours seize micro-émetteurs en fonctionnement,
on peut, pour une maille, prévoir 36 trous disposés en carré sur la partie correspondante
du masque. La figure 8 montre le résultat obtenu pour une zone carrée 17 centrée dans
la maille 21. La figure 9 montre le résultat obtenu pour une zone carrée 17 décentrée
par rapport à la maille 21. Dans les deux cas, il y a toujours seize micro-émetteurs
en fonctionnement.
[0047] Il entre dans le cadre de l'invention de combiner, le cas échéant, sur un même masque
les différentes corrections à apporter au masque pour résoudre plusieurs problèmes,
par exemple pour corriger des défauts dus à un manque de planéité du substrat, ceux
dus à une aberration de l'optique de l'équipement d'insolation et ceux dus à des problèmes
d'alignement.
[0048] Par ailleurs, même si l'invention a été décrite à titre d'exemple avec une source
comportant des électrodes en treillis, celle-ci s'applique bien entendu à tous les
types de sources d'électrons à micropointes.
1. Perfectionnement à un procédé de fabrication d'une source d'électrons à micropointes,
les micropointes (19) étant reliées électriquement à au moins un conducteur cathodique
(3) et étant situées dans des trous (18) pratiqués dans au moins une grille (13) d'extraction
des électrons, le procédé utilisant une étape de masquage pour réaliser les trous
de la grille au moyen d'un masque (30, 40) présentant des trous correspondants, les
trous du masque ayant des dimensions et des formes déterminées pour théoriquement
conduire à l'obtention de trous dans la grille de dimensions, de formes et de positions
comprises dans des tolérances données, les sommets des micropointes (19) devant se
trouver dans l'épaisseur de la grille (13), le perfectionnement étant caractérisé
en ce que, après avoir réalisé une source d'électrons selon ledit procédé :
- on évalue si la source a une émission suffisamment homogène et/ou reproductible
à une autre source,
- si l'émission de la source est jugée inhomogène et/ou non reproductible, on détermine
les défauts qui sont la cause de cette émission inhomogène et/ou non reproductible
et qui sont dus à des formes, à des dimensions ou à des positions de trous tombant
en dehors des tolérances ou au fait que les sommets de micropointes ne se trouvent
pas dans l'épaisseur de la grille,
- on corrige le masque utilisé lors dudit procédé pour rendre homogène et/ou reproductible
les futures sources élaborées par ce procédé, la correction consistant à modifier
les formes et/ou les dimensions d'au moins certains trous du masque et/ou le nombre
de trous du masque pour compenser des défauts déterminés précédemment en créant des
défauts et/ou des trous supplémentaires.
2. Perfectionnement selon la revendication 1, caractérisé en ce que, si les défauts sont
dus à une variation en dehors des tolérances du diamètre des trous de la grille, on
corrige le masque (30) pour le pourvoir, sur toute sa surface, de trous de diamètres
variant selon une distribution permettant d'englober ces défauts de fabrication.
3. Perfectionnement selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que, si
les défauts sont dus à la présence de trous de grille ovales, on corrige le masque
(40) pour le pourvoir, sur toute sa surface, de trous ronds (41) et de trous ovales
(42) dont les grands axes se trouvent dans la direction des petits axes des trous
ovales de grille défectueux, les trous ronds et les trous ovales de correction étant
régulièrement mélangés sur le masque.
4. Perfectionnement selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce
que, si les défauts sont dus à un mauvais positionnement des trous par rapport à la
grille, on augmente le nombre de trous dans le masque de façon que la grille des futures
sources soit pourvue d'un nombre de trous équivalent à un bon positionnement des trous
par rapport à la grille.
5. Perfectionnement selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que le procédé de fabrication des trous est un procédé photolithographique.