Domaine technique
[0001] La présente invention concerne un procédé et un dispositif de commande d'un écran
matriciel de visualisation destiné à afficher des images ayant différents niveaux
de gris, du type écran fluorescent à micropointes. Les images peuvent être en noir
et blanc ou en couleur, l'expression "niveau de gris" signifiant dans ce dernier cas
"demi-teinte de couleur".
Etat de la technique antérieure
[0002] Les écrans fluorescents à micropointes sont connus et notamment décrits par R. Meyer
dans l'article intitulé "Microtips Fluorescent Display" ("Japan Display" 86, page
512).
[0003] On sait que pour commander l'affichage d'images sur un écran matriciel on utilise
généralement un principe d'adressage "une ligne à la fois". L'adressage d'un écran
à microprointes de L lignes et M colonnes s'effectue donc ligne par ligne (temps ligne
= T
L) au cours d'une trame de durée T
T supérieure ou égale à LxT
L. Lors de l'adressage de chaque ligne, les informations à afficher sur les M pixels
de cette ligne sont appliquées simultanément aux M colonnes de l'écran.
[0004] On trouve dans un article de T. Leroux, A. Ghis, R. Meyer et D. Sarrasin intitulé
"Microtips Display Adressing" (SID 91 Digest, pages 437 à 439) une description du
principe de fonctionnement de ces écrans ainsi que différentes façons de les adresser.
On distingue dans cet article deux types d'adressage :
- un adressage analogique qui consiste à échantillonner, après amplification, un signal
source analogique et à reporter sur la colonne considérée une tension directement
proportionnelle au signal vidéo ;
- un adressage numérique en modulation temporelle dit PWM, pour "Pulse Width Modulation",
qui consiste à commuter une tension dite "on" pendant une durée plus ou moins grande
du temps de sélection ligne TL, en fonction du niveau de gris à afficher, comme décrit dans la demande de brevet
français FR-A-88 08756 du 29 juin 1988.
[0005] Il existe par ailleurs différentes variantes de solutions de type numérique :
- une modulation temporelle de type FRC ("Frame Rate Control"). Cette méthode est notamment
décrite dans les demandes de brevets EP-0 384 403 et EP-0 364 307 pour des écrans
STN (LCD multiplexés) et consiste à effectuer plusieurs balayages de l'image en affectant
successivement des états "on" ou "off" aux mêmes éléments d'images, l'oeil faisant
office d'intégrateur ;
- une méthode utilisant des circuits multiniveaux. Cette méthode consiste à utiliser
des circuits pouvant commuter N niveaux de tension différents (en pratique, N=8 ou
N=16). A chaque tension correspond un niveau de gris déterminé. Cette méthode utilise
également des circuits huit niveaux, sur deux trames, ce qui permet d'obtenir, avec
les mêmes tensions et des durées identiques, seize niveaux de gris comme décrit dans
l'article de H. Mano, T. Furuhashi et T. Tanaka intitulé "Multicolor Display Method
for TFT-LCD" (SID 91 Digest, pages 547 à 550).
[0006] On peut également utiliser des circuits huit niveaux sur deux trames successives,
mais en attribuant un poids différent aux trames au moyen des tensions. La première
trame fournissant par exemple les poids faibles (0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) et la deuxième
les poids forts (0, 8, 16, 24, 32, 40, 48, 56), ce qui permet d'obtenir soixante quatre
niveaux de gris, comme décrit dans l'article de K. Takahara, T. Yamaguchi, M. Oda,
H. Yamaguchi et M. Okabe intitulé "16-Level-Gray-Scale Driver Architecture and Full-Color
Driving for TFT-LCD" (IDRC 91 Digest, pages 115 à 118). Cette méthode cependant limite
le contraste de l'écran.
[0007] Aujourd'hui, dans le monde des écrans plats, la concurrence s'établit autour de quelques
points clés. Un de ceux-ci est une recherche de basse consommation. Or, deux variantes
d'adressage parmi celles citées pour l'affichage de niveaux de gris, se révèlent plus
intéressante du point de vue de la consommation capacitive propre à l'écran : la commande
analogique et la méthode utilisant des circuits multiniveaux (qui est elle limitée
en pratique à seize niveaux de tension).
[0008] La mise en oeuvre pratique de la commande analogique avec des circuits fonctionnant
en régime linéaire aboutit à un compromis difficile. En effet, dans un tel fonctionnement,
si l'écran consomme très peu, on doit par contre fournir un courant non négligeable
pour polariser l'étage de sortie des circuits. Et plus on veut des temps courts pour
passer d'un niveau à un autre (correspondant à l'adressage de deux lignes successives)
plus il faut augmenter ce courant et donc la consommation de l'électronique de commande.
[0009] Les circuits de type numérique présentent justement l'intérêt d'avoir une consommation
propre très basse puisqu'ils fonctionnent comme autant d'interrupteurs, sans nécessiter
de courant de polarisation et avec des temps de réponse très courts. La méthode utilisant
des circuits multiniveaux se rapproche de la solution idéale, mais si l'on souhaite
afficher Q=256 teintes de gris, on ne peut évidemment pas envisager un circuit ayant
256 entrées de tension et comportant autant de multiplexeurs analogiques 256 voies
que de sorties à piloter.
[0010] Un autre document de l'art connu, la demande de brevet EP-A-0 478 386, s'applique
aux écrans TFT ("Thin Film Transistor"). Dans le mode de commande proposé, le but
est d'obtenir sur l'électrode de commande colonne considérée, en fin de temps de sélection
ligne, une tension colonne déterminée par la donnée fournie par la source. L'état
de l'art étant de commuter une tension choisie parmi N tensions externes, cette demande
propose un moyen pour obtenir un grand nombre de tensions finales distinctes à partir
d'un nombre restreint de sources de tensions externes. Le principe consiste à charger
la colonne avec la tension externe disponible inférieure (ou égale) mais la plus proche
de la valeur finale désirée pour appliquer ensuite, alors que la première tension
est établie et à un moment dépendant de la tension finale souhaitée (et donc du niveau
de gris à afficher), la tension externe disponible immédiatement supérieure. Le passage
vers cette tension s'effectuant avec une certaine constante de temps liée à la capacité
de la colonne et à la résistance d'accès à cette capacité, la tension mémorisée sur
la capacité est celle obtenue en fin de temps ligne (Rq: dans un écran TFT, chaque
pixel est relié à une électrode colonne au travers d'un transistor fonctionnant en
interrupteur ce transistor étant piloté par l'électrode ligne; en fin de temps ligne,
on ouvre cet interrupteur d'où le passage haute impédance sur la capacité pixel et
la mémorisation de la tension sur ladite capacité). En jouant sur le moment du déclenchement
de la deuxième tension, on peut obtenir en fin de sélection toute une série de tensions
intermédiaires.
[0011] L'invention a pour objet de proposer un procédé et un dispositif de commande d'un
écran matriciel de visualisation de type écran fluorescent a micropointes permettant
de résoudre les différents problèmes définis ci-dessus.
Exposé de l'invention
[0012] L'invention concerne un procédé de commande d'un écran fluorescent à micropointes
composé de pixels disposés selon L lignes et M colonnes d'images susceptibles de comporter
un nombre discret de Q teintes de gris, ledit procédé comprenant à chaque sélection
d'une ligne de l'écran pendant un temps de sélection ligne T
L, l'application simultanément aux colonnes de l'écran de tensions correspondant aux
niveaux de gris à afficher aux points images correspondant à l'intersection de ladite
ligne et desdites colonnes, caractérisé en ce que les différentes valeurs de tension
colonne pouvant être appliquées aux colonnes sont choisies dans une suite strictement
croissante de N+1 valeurs telles que le temps de sélection ligne étant subdivisé en
S intervalles de temps Δt égaux, chaque valeur de tension est appliquée un nombre
entier de fois Δt, (NxS)+1 représentant le nombre Q de niveaux de gris, avec N≧2 et
S≧2, et en ce que pendant un temps de sélection ligne T
L et en fonction du niveau de gris à afficher en un point image, la tension colonne
correspondante prend une première valeur Va pendant un certain nombre d'intervalles
de temps Δt, puis s'il y a lieu pendant les intervalles de temps restant, au plus
une seconde valeur Vb, cette seconde valeur étant consécutive à la première dans la
suite des N tensions.
[0013] Dans ce procédé on utilise un mode d'adressage présentant à la fois les possibilités
de modulation en temps et en tension offert par la réponse électro-optique des écrans
fluorescents à micropointes. Au-delà du seuil d'émission, la luminance obtenue est
en effet proportionnelle à (VxT), V étant la tension grille cathode appliquée et T
la durée de l'application de cette tension. Grâce à la présente invention, on allie
les avantages de consommation des circuits numériques et du mode d'adressage analogique
tout en permettant la sélection d'un grand nombre de niveaux de gris.
[0014] L'invention concerne également un dispositif de commande des colonnes d'un écran
fluorescent à micropointes permettant d'afficher des niveaux de gris, qui comporte
:
- une source de données numériques fournissant des mots K codant l'information à afficher
sur k bits ;
- un contrôleur d'écran recevant des signaux de synchronisation de la source de données
et gérant les différents signaux propres à piloter des circuits de commande des colonnes
de l'écran ;
- un générateur de (N+1) tensions discrètes ;
- les circuits de commande des colonnes de l'écran comprenant un registre à décalage
de k entrées et de k x M sorties, chaque sortie étant associée à une bascule de mémorisation
et des moyens de multiplexage analogique reliés d'une part aux k x M bascules et au
générateur, et d'autre part aux M colonnes, ces moyens permettant de commuter sur
chaque colonne une tension choisie parmi N+1 en fonction du mot K mémorisé dans les
k bascules associées à ladite colonne.
[0015] Chaque mot K mémorisé dans les k bascules d'un circuit de commande d'une colonne
étant subdivisé en deux mots H et B tels que le mot H soit constitué des h bits de
poids forts de K avec 2
h=N+1 et tel que le mot B soit constitué des (k-h) bits de poids faibles restant, les
moyens de multiplexage du circuit de commande d'une colonne comportent :
- un circuit décodeur binaire n bits 1 parmi 2n relié aux h bascules de ladite colonne qui ont en mémoire les h bits de poids fort,
ledit circuit produisant N signaux H₀ à HN-1 qui traduisent le codage de H et qui permettent de sélectionner le couple de tensions
colonnes (Vi, Vi+1) adapté au niveau de gris à afficher ;
- un comparateur relié aux (k-h) bits de poids faibles et à un séquenceur apte à fournir
la séquence d'adressage à l'intérieur d'un temps ligne codé sur (k-h) bits ;
- un circuit de logique combinatoire relié aux sorties du circuit décodeur et au comparateur
;
- N+1 commutateurs analogiques dont les entrées analogiques sont reliées au générateur,
les entrées de validation au circuit de logique combinatoire et dont toutes les sorties
sont reliées à la colonne correspondante.
[0016] Le séquenceur fournit l'indice P de la séquence d'adressage à l'intérieur d'un temps
ligne, cet indice P étant codé sur (k-h) bits. Ce séquenceur est avantageusement un
compteur dont l'horloge comporte 2
(k-h) impulsions par temps ligne, ce compteur étant initialisé à chaque temps ligne. Le
comparateur effectue la comparaison entre les signaux P et B et délivre un bit de
codage E tel que :


[0017] Le circuit de logique combinatoire entre le bit de codage E et les signaux H₀ à H
N-1 permet d'obtenir les signaux F₀ à F
N qui pilotent les N+1 commutateurs analogiques, tel que :





de manière à positionner dans le temps le changement de tension Vi à Vi+1.
[0018] Le générateur de N+1 tensions discrètes peut être constitué d'amplificateurs opérationnels
montés en amplificateurs suiveurs, avec des tensions d'entrée fixées par un pont diviseur
résistif (R1, R2,........, RN). Dans le cas d'une répartition linéaire des tensions,
les résistances ont toutes la même valeur.
[0019] Le générateur de N+1 tensions discrètes peut aussi être bâti autour d'un ou plusieurs
convertisseurs digitaux analogiques, eux-mêmes pilotés par un contrôleur chargé de
calculer les valeurs des N+1 tensions.
[0020] Un circuit palette monochrome ou couleur peut également permettre de gérer le générateur
de tensions discrètes suivant la demande de l'utilisateur.
Brève description des dessins
[0021]
- La figure 1 représente un exemple de signal destiné à activer les colonnes d'un écran
matriciel ;
- la figure 2 représente la réponse luminance/tension d'un écran fluorescent à micropointes
;
- les figures 3A et 3B représentent des répartitions de la luminance en fonction de
la tension ;
- les figures 4 et 5 illustrent le dispositif de l'invention ;
- les figures 6 et 7 illustrent des exemples de réalisation de circuit du dispositif
de l'invention.
Exposé détaillé de modes de réalisation
[0022] L'invention concerne un procédé de commande d'un écran fluorescent à micropointes
composé de pixels disposés selon L lignes et M colonnes d'images susceptibles de comporter
un nombre discret de teintes de gris.
[0023] Dans ce procédé les colonnes (cathodes) sont commandées par des signaux destinés
à les activer. Ces signaux colonnes permettent la sélection d'une tension Vi choisie
parmi N+1 avec N≧2 et 0≦i≦N.
[0024] Ces N+1 tensions Vi sont choisies telles que leurs valeurs forment une suite strictement
croissante. Le temps ligne est subdivisé en S intervalles de temps égaux Δt, S étant
un nombre entier avec S≧2. On obtient ainsi un quadrillage de l'espace temps-tension
de Q = SxN cases, chaque case représentant un apport de luminance proportionnel à
son poids VxT.
[0025] Pendant un temps de sélection ligne T
L et en fonction du niveau de gris à afficher, le signal colonne doit prendre une première
valeur de tension Va pendant un certain nombre d'intervalles de temps Δt, puis s'il
y a lieu pendant les intervalles de temps restant, au plus une seconde valeur de tension
Vb, cette seconde valeur étant consécutive à la première dans la suite des N tensions.
Cette seconde valeur doit donc être telle que :

[0026] Si la teinte de gris de rang 1 est obtenue par l'application d'une tension V1 pendant
un temps Δt, la teinte de gris de rang 2 sera obtenue par l'application de la tension
V1 pendant un temps Δt + Δt, et pour obtenir la teinte de gris de rang S il faudra
l'appliquer pendant S fois le temps Δt. La teinte de gris de rang (S + 1) sera obtenue
par l'application d'une tension V2 pendant un temps Δt et de la tension V1 pendant
les (S - 1) autres intervalles de temps.
[0027] La figure 1 donne un exemple de signal destiné à activer les colonnes d'un écran
matriciel dans le cas N=8 et S=8 qui permet de générer N x S = 8 x 8 = 64 niveaux
de gris; le signal correspond à l'affichage du gris N° 42, c'est-à-dire à l'activation
des cases 1 à 42 sur la figure. On voit que par rapport à une commande classique fonctionnant
en multiniveaux on peut obtenir un grand nombre de niveaux de gris par exemple 256
avec les couples {N=16 et S=16} ou {N=8 et S=32} tout en ayant une seule transition
supplémentaire qui s'effectue entre deux niveaux voisins (ΔV = V
N/N dans le cas particulier d'une suite linéaire de tensions), le "coût" en consommation
est donc minimum car la consommation capacitive d'une transition est proportionnelle
au carré de l'écart ΔV de tension.
[0028] Les N + 1 tensions Vi peuvent par exemple être telles que, pour i allant de 0 à N:
Vi = i x (V
N/N), ce qui donne le même poids ΔV x Δt à chaque écart entre niveaux de gris consécutifs.
On peut toutefois avantageusement choisir une répartition non linéaire en échelonnant
différemment les tensions, ce qui peut permettre d'ajuster la réponse électro-optique
de l'écran au souhait de l'utilisateur. En effet, la réponse luminance/tension (ligne/colonne
ou grille/cathode V
GC) d'un écran fluorescent à micropointes étant du type de celle de la figure 2, en
utilisant des intervalles de temps égaux et des tensions judicieusement choisies,
on peut faire correspondre par plages successives cette réponse à la courbe souhaitée.
[0029] Pour obtenir une suite déterminée de valeurs de luminances, on peut trouver une et
une seule suite de tensions à partir d'une courbe de réponse luminance/tension . On
peut ainsi réaliser une correction de gamma pour l'application télévision ou remplir
la fonction d'un circuit palette pour les applications de type informatique.
[0030] Le procédé de l'invention, contrairement à la demande de brevet EP-0 478 386 citée
plus haut, s'applique au cas particulier des écrans à micropointes. La réponse électro-optique
de ces écrans diffère de celle des écrans à cristaux liquides à matrice active (TFT).
En effet pour un écran de type TFT, on charge pendant un temps ligne une tension qui
est ensuite conservée sur le pixel pendant toute une trame (balayage complet de l'image),
cette tension pilotant le basculement des molécules, et donc la modulation de la lumière
transmise pendant toute la trame. Pour un écran à micropointes, la réponse électro-optique
se fait immédiatement pendant le temps de sélection ligne et le pixel considéré n'émet
que pendant ce temps ligne.
[0031] La tension appliquée sur une ligne sélectionnée amène la tension ligne/colonne à
la limite du seuil d'émission (alors que la tension ligne/colonne pour une ligne non
sélectionnée est toujours inférieure à ce seuil). Aussi, la tension appliquée sur
une colonne, pendant ce temps de sélection ligne, provoque immédiatement une émission
plus ou moins importante (selon la courbe luminance/tension). L'émission n'a donc
lieu que pendant le temps de sélection ligne.
[0032] Le procédé décrit dans l'invention s'appuie sur cette caractéristique pour proposer
une construction des niveaux de gris par case. Schématiquement, à l'intérieur d'un
temps de sélection ligne, les possibilités de commande d'un pixel sont représentées
par l'aire d'un rectangle ayant un côté de dimension V (tension colonne = tension
cathode) et un côté de dimension T
L. On propose d'effectuer un quadrillage de cette aire avec S intervalles de temps
égaux pour le côté T
L et N intervalles de tensions (égales ou non) pour le côté V. De même que pour la
demande de brevet EP-0 478 386, la pratique limite le nombre discret de tensions externes
Vi utilisables. On obtient ainsi un quadrillage de S x N cases. On peut alors obtenir
Q = (SxN)+1 niveaux de gris, (de 0 à Q-1) par la sélection simultanée de 0, 1, 2,
ou (Q-1) cases.
[0033] La sélection d'un ensemble de ces cases doit se faire suivant un ordre bien déterminé
d'une part parce que les tensions n'étant pas nécessairement égales le poids respectif
de chaque case dépend de son niveau de tension (une sélection aléatoire de ces cases
introduirait des discontinuités sur la courbe de réponse) et, d'autre part, parce
que le but premier du système d'adressage de l'invention est de minimiser les transitions
sur les tensions colonnes appliquées (aspect consommation capacitive). On convient
donc de jouer par ajout de cases selon l'axe T
L, avant de passer à des cases de rang supérieure selon l'axe V. Ce qui se traduit
en pratique par l'affichage d'un niveau de gris donné, par la sélection d'une première
tension V
i pendant (S-j) intervalles de temps, puis par la sélection d'une seconde tension V
i+1 (ou V
i-1) pendant les j autres intervalles de temps de la ligne considérée.
[0034] Ainsi, le procédé de l'invention numérise l'espace temps de sélection ligne/tension
colonne en découpant ce temps en S intervalles de temps égaux prédéfinis de façon
à ce que la commutation entre deux tensions sélectionnées puisse se faire en début
de n'importe quel intervalle. Dans le brevet EP-0 478 386, on retrouve dans la commande
des colonnes la commutation entre deux tensions voisines issues d'un générateur. Toutefois
cette commutation ayant pour but la mémorisation sur le condensateur d'un pixel, d'une
tension intermédiaire aux deux tensions sélectionnées, cette tension intermédiaire
est obtenue en utilisant le temps de charge dudit condensateur à travers son transistor
de commande en jouant sur le moment de départ de la charge. Aussi, contrairement à
l'invention, la commutation entre les deux tensions sélectionnées se retrouve plutôt
en fin du temps de sélection ligne.
[0035] Les figures 3A et 3B ont pour but d'aider à mieux comprendre la possibilité de réglage
des écarts entre les N tensions.
[0036] la figure 3A montre la répartition des luminances L obtenues dans le cas d'écarts
de tensions V égaux.
[0037] la figure 3B montre une répartition linéaire des luminances L obtenues en ajustant
ces tensions V.
[0038] L'invention concerne également un dispositif électronique de commande des colonnes
de l'écran . Ce dispositif comporte, comme représenté sur la figure 4 :
- une source de données numériques 10 fournissant des mots K codant l'information à
afficher sur k bits (dans le cas d'une source analogique, il faut effectuer une conversion
analogique digitale des données) ;
- un contrôleur d'écran 11 recevant des signaux de synchronisation de la source de données
et gérant les différents signaux propres à piloter des circuits 13 de commande des
colonnes de l'écran 15 ;
- un générateur 14 de N + 1 tensions discrètes ;
- les circuits 13 de commande des colonnes de l'écran 15. Le contrôleur d'écran 11 sert
également à piloter les circuits 12 de commande des lignes.
[0039] Les circuits 13 de commande des colonnes de l'écran sont classiquement constitués
d'un registre à décalage 16 de k entrées et de k x M sorties, chaque sortie étant
associée à une bascule de mémorisation 17. Autrement dit chaque circuit de commande
d'une colonne comporte une partie du registre à décalage et k bascules. Chaque mot
K ainsi mémorisé dans les k bascules d'un circuit de commande d'une colonne doit pouvoir
valider la commande d'une tension choisie parmi N + 1. Le circuit de commande comprend
donc des moyens de multiplexage. La partie originale du dispositif concerne ces moyens.
La figure 5 illustre la constitution des moyens de multiplexage propres à l'invention.
Ces moyens comportent un circuit 22 décodeur binaire n bits (1 parmi 2
n), un comparateur 24, un circuit de logique combinatoire 25 et N + 1 commutateurs
analogiques 21 dont les sorties sont toutes reliées à la sortie colonne Sc de la voie
considérée et les entrées analogiques sont reliées au générateur 14. Les entrées de
validation de ces commutateurs sont déterminées comme décrit ci-dessous :
[0040] Le mot K fourni par la source 10 est subdivisé en deux mots H et B, tels que :
- si on dispose de N + 1 tensions, le mot H est constitué des h bits de poids fort de
K, avec 2h = N + 1 ;
- le mot B est constitué des (k-h) bits de poids faible restant.
[0041] Si l'on considère par exemple le mot binaire K : 11001110
[0042] Pour N = 8, on a h = 3 et le mot H sera constitué des trois premiers bits soit :
110 et le mot B des cinq derniers, soit : 01110.
[0043] Le mot H sert à déterminer le couple de tensions (Vi, Vi+1) adapté au niveau de gris
à afficher et alimente le circuit 22 décodeur binaire n bits 1 parmi 2
n pour produire les N signaux H₀ à H
N-1 qui traduisent le codage de H.
[0044] On a par exemple la table de vérité suivante d'un décodeur binaire 3 bits (1 parmi
8). (2³ = 8)
entrées |
sorties |
h₂ |
h₁ |
h₀ |
H₀ |
H₁ |
H₂ |
H₃ |
H₄ |
H₅ |
H₆ |
H₇ |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
1 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
1 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
1 |
1 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
[0045] Cet exemple est donné pour un décodeur fonctionnant en logique positive (sortie active
à l'état 1), on peut également opérer avec un décodeur fonctionnant en logique négative,
l'important est qu'il n'y ait qu'une seule sortie valide à la fois de façon à n'avoir
qu'un seul commutateur fermé à un moment donné.
[0046] On dispose pour cela du séquenceur qui fournit l'indice P de la séquence d'adressage
à l'intérieur d'un temps ligne, P étant codé sur (k-h) bits. Ce séquenceur peut être
par exemple un compteur 23 dont l'horloge CPG comporte 2
(k-h) impulsions par temps ligne, ce compteur 23 étant initialisé à chaque temps ligne
(signal "load"). Ce compteur 23 peut être un compteur externe ou un compteur par circuit.
Soit E un bit de codage, le comparateur 24 permet d'effectuer la comparaison de B
et de P telle que :


[0048] Comme représenté sur la figure 6, le générateur 14 de N + 1 tensions discrètes peut
être, par exemple, constitué de N + 1 amplificateurs opérationnels 30 montés en suiveurs,
avec des tensions d'entrée fixées par un pont diviseur résistif R1, R2,..., RN. Dans
le cas particulier de la figure 6, où les bornes d'alimentation du pont diviseur sont
elles-mêmes des sources de tension, les tensions extrêmes V₀ et V
N sont obtenues directement (sans adaptation d'impédance par un amplificateur opérationnel
monté en suiveur) à partir desdites bornes. Dans le cas d'une répartition linéaire
des tensions, les résistances R1-RN auront toutes la même valeur, sinon leur rapport
sera calculé en fonction des valeurs V₀ à V
N désirées.
[0049] Mais ce générateur de N + 1 tensions discrètes peut aussi être bâti, comme représenté
sur la figure 7, autour d'un ou plusieurs convertisseurs digitaux analogiques 31,
eux-mêmes pilotés par un contrôleur 32 chargé de calculer les valeurs des N + 1 tensions,
et suivis d'amplificateurs 33.
[0050] Dans les applications du tube cathodique, on peut généralement choisir d'afficher
un certain nombre de couleurs (ou de niveaux de gris pour un écran monochrome) choisies
parmi un nombre beaucoup plus grand, cette fonctionnalité est généralement remplie
par un circuit spécifique dit "circuit palette". Ce fonctionnement est possible dans
le cadre de l'invention, on demande alors au circuit palette de gérer le générateur
de tensions discrètes et donc la palette suivant la demande de l'utilisateur.
[0051] Par rapport à la demande de brevet EP-0 478 386, il faut noter que dans la mise en
oeuvre du dispositif de l'invention la nécessité d'avoir des intervalles de temps
égaux conduit à une simplification, puisque les moments de commutation sont parfaitement
définis et ne dépendent d'aucun paramètre extérieur. On peut ainsi utiliser un simple
compteur de sous-temps ligne CPG et opérer par comparaison entre l'état du compteur
et l'ensemble de bits constituant le poids faible de la donnée à afficher. Dans la
demande de brevet EP-0 478 386 les sous temps (signaux TM) sont fournis extérieurement
car la position du déclenchement du passage de Vi à Vi+1 dépend des caractéristiques
de l'écran à commander (la constante de temps R
s x C
s varie par exemple avec la dimension de l'écran)
1. Procédé de commande d'un écran fluorescent à micropointes composé de pixels disposés
selon L lignes et M colonnes d'images susceptibles de comporter un nombre discret
de Q teintes de gris, ledit procédé comprenant à chaque sélection d'une ligne de l'écran
pendant un temps de sélection ligne TL, l'application simultanément aux colonnes de l'écran de tensions correspondant aux
niveaux de gris à afficher aux points images correspondant à l'intersection de ladite
ligne et desdites colonnes, caractérisé en ce que les différentes valeurs de tension
colonne pouvant être appliquées aux colonnes sont choisies dans une suite strictement
croissante de N+1 valeurs telles que le temps de sélection ligne étant subdivisé en
S intervalles de temps Δt égaux, chaque valeur de tension est appliquée un nombre
entier de fois Δt, (NxS)+1 représentant le nombre Q de niveaux de gris, avec N≧2 et
S≧2, et en ce que pendant un temps de sélection ligne TL et en fonction du niveau de gris à afficher en un point image, la tension colonne
correspondante prend une première valeur Va pendant un certain nombre d'intervalles
de temps Δt, puis s'il y a lieu pendant les intervalles de temps restant, au plus
une seconde valeur Vb, cette seconde valeur étant consécutive à la première dans la
suite des N tensions.
2. Dispositif de commande des colonnes d'un écran fluorescent à micropointes (15) permettant
d'afficher des niveaux de gris selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte
:
- une source de données numériques (10) fournissant des mots K codant l'information
à afficher sur k bits ;
- un contrôleur d'écran (11) recevant des signaux de synchronisation de la source
de données et gérant les différents signaux propres à piloter des circuits (13) de
commande des colonnes de l'écran (15) ;
- un générateur (14) de N+1 tensions discrètes ;
- les circuits (13) de commande des colonnes de l'écran (15) ;
les circuits (13) de commande des colonnes de l'écran comprenant un registre à décalage
(16) de k entrées et de k x M sorties, chaque sortie étant associée à une bascule
de mémorisation (17) et des moyens de multiplexage analogique reliés d'une part aux
k x M bascules et au générateur, et d'autre part aux M colonnes, ces moyens permettant
de commuter sur chaque colonne une tension choisie parmi N + 1 en fonction du mot
K mémorisé dans les k bascules associées à ladite colonne.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que chaque mot K mémorisé dans
les k bascules d'un circuit de commande d'une colonne est subdivisé en deux mots H
et B tels que le mot H soit constitué des h bits de poids forts de K avec 2
h =N + 1 et le mot B soit constitué des (k-h) bits de poids faibles restant, les moyens
de multiplexage du circuit de commande d'une colonne comportant :
- un circuit décodeur binaire n bits 1 parmi 2n relié aux h bascules de ladite colonne qui ont en mémoire les h bits de poids fort,
ledit circuit produisant N signaux H₀ à HN-1 qui traduisent le codage de H et qui permettent de sélectionner le couple de tensions
colonnes (Vi, Vi+1) adapté au niveau de gris à afficher ;
- un comparateur relié aux (k-h) bits de poids faibles et à un séquenceur apte à fournir
l'indice P de la séquence d'adressage à l'intérieur d'un temps ligne codé sur (k-h)
bits ;
- un circuit de logique combinatoire relié aux sorties du circuit décodeur et au comparateur
;
- N+1 commutateurs analogiques dont les entrées analogiques sont reliées au générateur,
les entrées de validation au circuit de logique combinatoire et dont toutes les sorties
sont reliées à la colonne correspondante.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que le séquenceur est un compteur
(23) dont l'horloge comporte 2(k-h) impulsions par temps ligne, ce compteur étant initialisé à chaque temps ligne.
5. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que le comparateur (24) effectue
la comparaison entre les signaux P et B et délivre un bit de codage E tel que :

6. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que le circuit de logique combinatoire
(25) entre le bit de codage E et les signaux H₀ à H
N-1 permet d'obtenir les signaux F₀ à F
N qui pilotent les N+1 commutateurs analogiques, tel que :





de manière à positionner dans le temps le changement de tension Vi à Vi+1.
7. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que le générateur de N + 1
tensions discrètes (14) est constitué d'amplificateurs opérationnels (30) montés en
amplificateurs suiveurs, avec des tensions d'entrée fixées par un pont diviseur résistif
(R1, R2,........, RN).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que dans le cas d'une répartition
linéaire des tensions, les résistances (R1, R2, ..., RN) du pont diviseur ont toutes
la même valeur.
9. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que le générateur de N + 1
tensions discrètes (14) est bâti autour d'un ou plusieurs convertisseurs digitaux
analogiques (31), eux-mêmes pilotés par un contrôleur (32) chargé de calculer les
valeurs des N + 1 tensions.
10. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il comprend un circuit palette
monochrome ou couleur permettant de gérer le générateur de tensions discrètes suivant
la demande de l'utilisateur.