[0001] L'invention concerne un procédé d'autoadaptation de la richesse et d'autorisation
de la purge d'un circuit de purge comprenant un canister, pour un moteur à combustion
interne, du type à allumage commandé, équipé d'une installation d'alimentation en
combustible par injection, et de ce fait dénommé moteur à injection dans la suite
de la présente description, et de préférence, mais non exclusivement, à cycle moteur
à quatre temps.
[0002] On sait que l'installation d'alimentation en combustible d'un tel moteur à injection
comprend une tubulure d'admission d'air au moteur, sur l'amont de laquelle un obturateur
de commande du débit d'air, le plus souvent en forme de disque, appelé papillon, est
monté rotatif dans un corps. L'installation d'injection comprend au moins un injecteur
délivrant du combustible dans la tubulure d'admission. L'injecteur ou chaque injecteur
est alimenté en combustible à une pression donnée par un régulateur, qui dérive vers
l'injecteur une partie du combustible qu'il reçoit du réservoir par une pompe, et
qui retourne au réservoir la quantité de combustible en excédent par rapport à celle
injectée, laquelle est fonction de la durée d'ouverture de l'injecteur, appelé durée
d'injection, et déterminée par un calculateur relié à des capteurs de paramètres de
fonctionnement du moteur. De ces capteurs, le calculateur reçoit généralement des
signaux représentatifs de la température d'eau ou du liquide de refroidissement du
moteur, de la température d'air dans la tubulure d'admission, de l'angle d'ouverture
du papillon, et surtout il reçoit des signaux de rotation du moteur, fournis par exemple
par un capteur coopérant avec une roue dentée solidaire du volant moteur, et présentant
une singularité, par exemple une dent manquante, pour détecter le point mort haut
(P.M.H.) d'un cylindre de référence, permettant au calculateur de déterminer les phases
ou temps d'injection dans les différents cylindres, le régime du moteur étant calculé
à partir du signal modulé par le défilement des dents. Le calculateur peut également
recevoir un signal de pression mesurée directement dans la tubulure d'admission, ou
peut calculer ce signal de pression à partir de deux mesures choisies dans le groupe
comprenant l'angle d'ouverture du papillon, le débit d'air et le régime moteur.
[0003] Ce calculateur, qui détermine l'instant et la durée d'injection de chaque injecteur,
est en général simultanément un calculateur de contrôle moteur, remplissant d'autres
fonctions de commande et de contrôle, et déterminant notamment les instants d'allumage
des bougies des cylindres du moteur.
[0004] Afin de respecter les normes d'anti-pollution et d'obtenir un bon fonctionnement
du pot catalytique, en terme d'émission de gaz polluants, il est connu de relier au
calculateur une sonde d'oxygène, dite sonde λ, disposée dans les gaz d'échappement
du moteur et sensible à la présence d'oxygène dans ces gaz d'échappement. Le signal
de richesse fourni par la sonde λ est utilisé pour réguler le fonctionnement du moteur
autour d'une valeur de richesse égale à 1, correspondant au mélange stoechiométrique.
A partir d'une durée d'injection de base, calculée essentiellement en fonction du
régime moteur et de la pression dans la tubulure, il est connu d'assurer une régulation
à partir de la sonde d'oxygène en corrigeant cette durée d'injection de base en tenant
compte d'un coefficient de richesse KO2, déterminé, notamment par application de transitions
de valeur, en fonction du signal de richesse de la sonde d'oxygène dans les zones
de fonctionnement du moteur en boucle fermée, et fixé égal à une valeur nominale dans
les cas de fonctionnement du moteur en boucle ouverte, par exemple en fonctionnement
à basse température (après démarrage du moteur à froid), ou en décélération, ou à
pleine charge, et enfin si le régime moteur est supérieur à un seuil élevé donné.
[0005] Si la correction de la durée d'injection de base en fonction du coefficient de richesse
KO2 s'effectue par multiplication par ce coefficient KO2, alors la valeur nominale
de ce dernier est égale à 1.
[0006] La prise en compte du coefficient de richesse KO2 par le calculateur permet d'augmenter
ou de réduire la durée d'injection de base, pour centrer le fonctionnement du moteur
sur une richesse égale à 1. De plus, il est connu d'exprimer, pour un régime moteur
donné, la durée d'injection de base comme une fonction sensiblement linéaire croissante,
dans la plage de fonctionnement utile du moteur, de la pression absolue dans la tubulure
d'admission, représentant le couple du moteur, c'est-à-dire la charge du moteur, et
en négligeant des coefficients correcteurs issus de cartographies, par exemple en
fonction du régime moteur, de la pression dans la tubulure ou de l'angle d'ouverture
du papillon, pour traduire l'inflexion de la droite en une courbe en S, dans les zones
de pression faible et élevée dans la tubulure.
[0007] Cette fonction sensiblement linéaire croissante est représentée par une droite ayant
un décalage de pression à l'origine, appelé offset, et un gain (ou pente de la droite)
qui sont chacun tirés d'une cartographie, en fonction au moins du régime moteur.
[0008] Il est également connu d'utiliser le calculateur pour corriger dans un second temps,
par une auto-adaptation cyclique, la durée d'injection de base tirée de la droite
et corrigée dans un premier temps par multiplication avec le coefficient de richesse
KO2. Cette auto-adaptation cyclique a pour but d'assurer que le coefficient de richesse
KO2 reste voisin de 1, par correction de toute dérive de ce coefficient de richesse
KO2. A cet effet, il est connu d'effectuer une auto-adaptation dite du "premier ordre",
en modifiant les termes d'adaptation que sont le décalage et le gain dans respectivement
une première et une seconde plages de fonctionnement du moteur, respectivement à basse
et à haute pression dans la tubulure d'admission.
[0009] Pour satisfaire aux normes d'anti-pollution relatives aux émissions de vapeurs de
combustible, moteur à l'arrêt ou en fonctionnement, les véhicules automobiles sont
équipés d'un réceptacle, appelé canister, contenant des moyens d'absorption des vapeurs
de combustible. Ce canister est relié au réservoir par une conduite de récupération,
est muni d'un évent mettant le réservoir de combustible à l'air libre et est relié
au circuit d'admission, de préférence en aval du papillon, par une conduite d'aspiration
sur laquelle est montée une vanne de purge du canister à commande électrique, dont
le débit est piloté par le calculateur. Le circuit de purge ainsi réalisé permet,
lorsque la vanne est ouverte, et en raison de la dépression régnant en aval du papillon
dans la tubulure, d'aspirer de l'air ambiant par l'évent, au travers du canister,
et de purger ainsi le canister du combustible qu'il contient en le mélangeant à cet
air ambiant pour qu'il soit aspiré avec lui dans le circuit d'admission. La vanne
de purge à commande électrique est en général une électrovanne commandée à fréquence
constante, et dont le paramètre de commande est le rapport cyclique d'ouverture (R.C.O.)
qui est variable, c'est-à-dire que la durée d'ouverture, pour une période constante,
correspond à une fraction variable de cette période, qui correspond à la longueur
du créneau du courant électrique de commande appliqué.
[0010] Afin de purger le canister de manière à, simultanément, respecter les normes d'anti-pollution
relatives aux émissions de vapeurs d'hydrocarbures, et obtenir un fonctionnement sans
à-coups du moteur pour assurer le confort des occupants du véhicule (qualité de roulage),
tout en respectant les normes d'anti-pollution relatives aux émissions d'imbrûlés
et en préservant un bon fonctionnement du pot catalytique, le rapport cyclique d'ouverture
est défini par une cartographie en fonction principalement de la pression dans la
tubulure d'admission et du régime moteur.
[0011] Mais cette cartographie ne tient pas compte de l'état de remplissage du canister,
et est donc volontairement limitée à de faibles débits pour réduire la contribution
du canister.
[0012] De plus, la purge du canister et l'autoadaptation des termes de décalage et de gain
interviennent simultanément, à tous les régimes : on adopte, comme terme d'autoadaptation,
un décalage de ralenti lorsque le moteur fonctionne au ralenti, et, hors ralenti,
un décalage hors ralenti aux basses pressions, où l'influence du décalage est prépondérante,
et un gain à haute pression. En outre, l'état de purge est pris en compte par l'autoadaptation
par le calcul d'un décalage de purge, lorsque la purge est autorisée. En effet, comme
le débit du canister dépend peu de la pression dans une grande plage de fonctionnement
du moteur, la purge du canister est ressentie comme un décalage et non comme un gain.
[0013] En conséquence, l'autoadaptation n'assure pas un suivi continu de la contribution
du canister, et, dans la plage de fonctionnement à haute pression de tubulure, elle
ne module pas convenablement le gain.
[0014] La simultanéité de la purge et de l'autoadaptation est particulièrement désavantageuse
dans certaines conditions de fonctionnement du moteur, aux faibles charges, où l'apport
surabondant de vapeur de combustible provenant du canister vis-à-vis du besoin du
moteur provoque une dérive excessive du coefficient de richesse KO2.
[0015] Dans ces conditions de fonctionnement, en effet, dans un environnement échauffé par
le moteur en fonctionnement, le retour au réservoir de combustible chaud provenant
du régulateur de pression d'alimentation des injecteurs et le brassage de combustible
qui en résulte, ainsi que du fonctionnement de la pompe, sont les causes d'une intense
production de vapeurs de combustible dans le réservoir.
[0016] En conséquence, la réalisation connue présentée ci-dessus a pour inconvénient que
l'absence de différence entre le gain sous purge et le gain hors purge, et le déroulement
de l'autoadaptation du premier ordre sous purge entraînent une mauvaise adaptation
du premier ordre.
[0017] Un mauvais suivi de l'évolution de la purge résulte de plages d'adaptation sous purge
dans des zones de fonctionnement moteur limitées, qui sont la plage d'adaptation du
décalage sous purge et la plage d'adaptation du gain. En outre, le procédé connu n'effectue
pas de différenciation des vitesses d'adaptation du premier ordre et de la purge,
alors que la dérive du premier ordre et l'évolution de la purge sont deux phénomènes
très différents.
[0018] Le procédé connu d'autoadaptation de richesse et d'autorisation de purge ne permet
pas d'estimer de manière évidente le temps d'injection résultant de l'application
du décalage de purge, puisque le temps d'injection appliqué peut être inférieur au
temps minimum au-dessous duquel la caractéristique de débit d'un injecteur n'est plus
linéaire ni reproductible. Comme la purge est ressentie comme un décalage, et non
comme un gain, les enrichissements multiplicatifs s'appliquent sur le décalage de
purge, et l'adaptation du gain sous purge est une aberration.
[0019] Le problème à la base de l'invention est de remédier à ces inconvénients.
[0020] A cet effet, l'invention propose un procédé d'autoadaptation de la richesse et d'autorisation
de purge d'un circuit de purge d'un moteur à injection, du type connu pour lequel
le circuit de purge comprend un canister collectant des vapeurs de combustible provenant
d'un réservoir, et relié à une tubulure d'admission du moteur munie d'un obturateur
ou papillon de commande du débit d'air, par une vanne de purge du canister à commande
électrique, dont le débit est piloté par un calculateur relié à des capteurs de paramètres
de fonctionnement du moteur dont il reçoit au moins des signaux de rotation du moteur
et des signaux permettant de connaître la pression dans la tubulure d'admission, ainsi
qu'à une sonde d'oxygène dans les gaz d'échappement du moteur, ledit calculateur calculant
une durée d'injection, transmise à au moins un injecteur, et obtenue à partir d'une
durée d'injection de base exprimée, pour un régime moteur donné, comme une fonction
sensiblement linéaire croissante de la pression dans la tubulure, avec un décalage
(offset) à l'origine et un gain qui sont tirés de cartographies en fonction au moins
du régime moteur, et corrigée en prenant en compte un coefficient de richesse (KO2)
déterminé en fonction du signal de richesse de la sonde d'oxygène dans les zones de
fonctionnement du moteur en boucle fermée et fixé égal à une valeur nominale dans
les zones de fonctionnement du moteur en boucle ouverte, pour assurer le centrage
du fonctionnement du moteur sur une richesse égale à 1, le décalage et le gain faisant
de plus l'objet d'une autoadaptation cyclique pour assurer que le coefficient de richesse
(KO2) reste voisin de sa valeur nominale, par correction de toute dérive de ce coefficient
de richesse (KO2), dans au moins une première plage de fonctionnement du moteur, à
basse pression de tubulure, par modification d'au moins le décalage, et dans au moins
une seconde plage de fonctionnement du moteur, à haute pression de tubulure, par modification
d'au moins le gain, et se caractérise en ce qu'il consiste :
- à interdire l'autoadaptation simultanément au débit de la vanne de purge,
- à chaque entrée en phase d'autoadaptation, à autoriser celle-ci pendant au plus un
nombre maximum de n1 cycles, dans la première plage de fonctionnement, et pendant
au plus un nombre maximum de n2 cycles dans la seconde plage de fonctionnement,
- à n'autoriser le débit de la vanne de purge qu'après l'exécution dudit nombre maximum
de respectivement n1 ou n2 cycles d'autoadaptation, et
- à ne permettre une nouvelle autoadaptation en décalage ou en gain qu'après exécution
de tous les cycles d'autoadaptation permis en gain et en décalage.
[0021] De préférence, on adapte uniquement le décalage ou respectivement le gain lors de
cycles d'autoadaptation exécutés uniquement dans la première plage ou respectivement
la seconde plage de fonctionnement du moteur.
[0022] De plus, quelles que soient les conditions d'autoadaptation, le débit de la vanne
de purge n'est pas interdit dans la plage de fonctionnement du moteur qui s'étend
entre les première et seconde plages.
[0023] Donc, en fonctionnement du moteur hors ralenti, à chaque entrée dans les conditions
d'adaptation, la purge est interrompue pour permettre l'adaptation du décalage ou
du gain, un certain nombre de fois, et lorsque ce nombre maximum possible de cycles
est effectué, la purge est alors réautorisée. Pour permettre une nouvelle autoadaptation,
il faut avoir exécuté le nombre maximum permis d'autoadaptation de l'autre terme (gain
ou décalage).
[0024] A l'entrée du moteur dans une plage de fonctionnement au ralenti, le procédé consiste
à interdire le débit de la vanne de purge, à substituer à l'autoadaptation en décalage
une autoadaptation cyclique en décalage de ralenti, qui est interrompue dès que la
valeur du décalage de ralenti après un cycle donné est suffisamment voisine de celle
obtenue après le cycle précédent, et à autoriser ensuite le débit de la vanne de purge.
[0025] En outre, l'autoadaptation en décalage de ralenti peut être répétée cycliquement
jusqu'à l'obtention d'une valeur constante du décalage de ralenti.
[0026] L'invention a également pour objet un dispositif, destiné à la mise en oeuvre du
procédé propre à l'invention, et tel que présenté ci-dessus, et qui se caractérise
en ce que le calculateur comprend au moins un microprocesseur programmé et/ou réalisé
de manière à commander le déroulement de ce procédé.
[0027] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention découleront de la description
donnée ci-dessous, à titre non limitatif, d'un exemple de réalisation, décrit en référence
aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement un moteur à injection, avec un circuit de purge
de canister, et un calculateur de commande,
- la figure 2 représente, pour un régime moteur donné, une courbe exprimant la durée
d'injection en fonction de la pression absolue dans la tubulure d'admission, et
- la figure 3 est un graphique représentant, en fonction du régime moteur et de la pression
dans la tubulure, différentes zones de fonctionnement du moteur, dont les zones d'adaptation
en décalage et en gain, et de fonctionnement au ralenti.
[0028] Sur la figure 1 est schématiquement représenté en 1, un moteur à injection, à quatre
cylindres-quatre temps, et allumage commandé, équipé d'une installation d'injection
indirecte de carburant de type multipoint. Cette installation comprend quatre injecteurs
2 montés chacun dans l'une respectivement des quatre branches 3 en aval d'une tubulure
d'admission 4, et débouchant chacune dans la culasse du moteur 1, au niveau de la
soupape d'admission d'un cylindre correspondant. Un papillon 5 de commande du débit
d'air d'admission est monté rotatif dans un corps de papillon 6 dans la partie amont
de la tubulure 4, le corps de papillon 6 présentant une conduite 7 en dérivation sur
le papillon 5, et dont la section de passage est régulée par une vanne schématisée
en 8 et commandée par un moteur pas à pas 9.
[0029] Les injecteurs 2 sont alimentés en carburant sous une pression définie par le régulateur
10, lui-même alimenté à partir du réservoir 11, fermé par un bouchon étanche, par
l'intermédiaire de la pompe 12 sur la canalisation d'alimentation 13 sur laquelle
est également monté le filtre 14. Le complément de la quantité de carburant dérivée
par le régulateur 10 vers les injecteurs 2 est renvoyé au réservoir 11 par la canalisation
de retour 15.
[0030] Les vapeurs de carburant se formant dans le réservoir 11 sont collectées par un canister
16, contenant une charge absorbante de ces vapeurs, par exemple du charbon actif,
et relié au réservoir par la conduite de récupération 17. Le canister 16 présente
un évent 18, par lequel il met à l'air libre le réservoir 11, et est raccordé à la
tubulure d'admission 4, en aval du papillon d'étranglement 5 par une conduite d'aspiration
19 sur laquelle est montée une vanne 20 à commande électrique, pour la purge du canister
16. Cette vanne 20 est une électrovanne normalement fermée au repos et à ouverture
commandée par R.C.O. variable.
[0031] Le R.C.O. variable de cette vanne 20, donc le débit de purge du canister 16 des vapeurs
de carburant qu'il contient, ainsi que la position du moteur électrique pas à pas
9 sont pilotés par des ordres électriques qui leur sont transmis du calculateur 21
par les conducteurs 22 et 23. De même, la durée d'ouverture ou d'injection des injecteurs
2, fonction de la quantité de carburant injectée par chaque injecteur 2 dans le cylindre
correspondant, (puisque la différence de pression appliquée aux injecteurs 2 est constante
et fixée par le régulateur 10), est pilotée par des ordres électriques appliqués par
le calculateur 21 aux injecteurs 2 par le conducteur 24.
[0032] Ces ordres électriques (durée d'injection, R.C.O. variable, commande du moteur pas
à pas) sont élaborés par le calculateur 21 à partir de signaux reçus de différents
capteurs de paramètres de fonctionnement du moteur, dont un signal de température
d'air d'admission 25, délivré par une sonde de température 26 placée dans la veine
d'air, un signal de pression absolue de tubulure 27 délivré par une sonde de pression
28 dans la tubulure 4, un signal de température 29 d'eau de refroidissement du moteur
1, fourni par un capteur non représenté, et un signal 30 de rotation du moteur, permettant
de déterminer le régime du moteur, ainsi que les passages au P.M.H. dans les différents
cylindres pour la détermination des instants d'injection. Ce signal 30 peut être fourni
par un capteur coopérant avec une roue dentée entraînée par le volant moteur et présentant
une singularité de détection du passage au P.M.H. d'un cylindre de référence. Le calculateur
21 reçoit également un signal 31 d'angle d'ouverture du papillon 5 fourni par un capteur
approprié, tel qu'un potentiomètre de recopie de la position angulaire du papillon
5, et monté sur l'axe de rotation de ce dernier, et délivre en 33 un signal de consommation
de combustible. Enfin, le calculateur 21 reçoit en 32 un signal de richesse R délivré,
sous forme de tension électrique, par une sonde d'oxygène dite sonde λ, disposée dans
les gaz d'échappement du moteur, dont elle indique la teneur en oxygène. En fonctionnement
du moteur en boucle fermée, le signal de richesse R est utilisé par le calculateur
21 pour centrer le fonctionnement du moteur sur une richesse égale à 1. Pour cela,
le calculateur 21 calcule tout d'abord une durée d'injection de base, en se référant
à un réseau de courbes mémorisées dans le calculateur 21 et telles que celle représentée
sur la figure 2, qui donne pour un régime moteur constant donné, la durée d'injection
de base T inj B en fonction de la pression absolue P tub dans la tubulure 4, cette
courbe étant, sur la majeure partie de la plage de fonctionnement utile du moteur,
assimilable à une fonction linéaire croissante définie par un décalage de pression
à l'origine D et par un gain G correspondant à la pente de la droite représentative
de cette fonction. D et G sont chacun tirés d'une cartographie en fonction notamment
du régime moteur N (fonctions f(N) et g(N)). Dans les zones à haute et basse pressions,
la courbe présente des parties arrondies en S obtenues à partir de la droite après
correction multiplicative par un coefficient cartographique K carto, fonction notamment
du régime moteur N, et de la pression P tub ou de l'angle d'ouverture du papillon
5 (fonction h (N, P)).
[0033] Donc, pour un régime N et une pression d'admission P tub donnés, la durée d'injection
de base est donnée par la formule (1) :

L'application de cette durée d'injection aux injecteurs conduit à un signal de richesse
R de la sonde λ en général différent de 1. Le calculateur 21 augmente ou réduit alors
la durée d'injection appliquée aux injecteurs 2 pour obtenir un signal de richesse
R égal à 1. Pour cela, le calculateur 21 calcule un coefficient de richesse KO2 par
lequel il multiplie la durée d'injection de base T inj B donnée par la formule (1).
[0034] Dans les zones de fonctionnement du moteur en boucle ouverte, le coefficient de richesse
KO2 est choisi égal à 1. Ces zones correspondent notamment à un fonctionnement avec
une sonde λ en panne, ou avec une température d'air inférieure à un seuil d'entrée
en boucle fermée, par exemple en cas de démarrage à froid du moteur, ou lorsque la
boucle ouverte est imposée par le régime ou l'angle d'ouverture du papillon, par exemple
en décélération ou à pleine charge, ou si le régime moteur N est supérieur à un seuil
élevé donné, par exemple 4500 tr/min, et, d'une manière générale, chaque fois que
la richesse visée diffère de 1.
[0035] Après correction par multiplication par le coefficient de richesse KO2, on modifie
la valeur du décalage D ou du gain G par une autoadaptation cyclique, de manière à
corriger toutes les dérives de ce coefficient de richesse KO2 pour qu'il reste voisin
de 1. Dans cet exemple, on considère que KO2 est un coefficient correcteur multiplicateur
de valeur nominale égale à 1.
[0036] Cette autoadaptation est assurée de la manière à présent décrite à l'aide de la figure
3.
[0037] Cette figure 3 représente trois plages caractéristiques de fonctionnement du moteur
1, définies par le régime moteur N en ordonnées et par la pression dans la tubulure
P tub en abscisses, dans lesquelles il est possible d'effectuer les calculs cycliques
d'autoadaptation pour un fonctionnement du moteur hors ralenti dans les plages 1 et
2, et au ralenti dans la plage 3.
[0038] Les plages 1 et 2 sont des plages de fonctionnement respectivement à basse et haute
pression de tubulure définies chacune entre un seuil inférieur et un seuil supérieur
de P tub, respectivement P1 et P2 ou P3 et P4, tels que P1 < P2 < P3 < P4, de sorte
que les plages 1 et 2 ne sont pas adjacentes. De plus, les plages 1 et 2 sont définies
entre un même seuil inférieur de régime N1, par exemple de 1200 tr/min, et un même
seuil supérieur de régime N2, par exemple de 4000 tr/min.
[0039] La plage 1 est celle dans laquelle l'autoadaptation cyclique est uniquement assurée
sur le décalage D hors ralenti, tandis que dans la plage 2, l'autoadaptation est uniquement
assurée sur le gain G.
[0040] Lorsque le point de fonctionnement du moteur, défini par son régime N et sa pression
de tubulure P tub, est entré dans la plage 1 ou 2, dès que le calculateur 21 détecte,
en fonction du signal de richesse R de la sonde λ et du coefficient de richesse KO2,
qu'une autoadaptation de la richesse est nécessaire, il commande la vanne de purge
20 de façon à interdire son débit et commence l'autoadaptation modifiant la valeur
du décalage D hors ralenti en plage 1 ou du gain G en plage 2. Il interdit donc la
purge simultanément à l'autoadaptation dans les plages 1 et 2.
[0041] En plage 1, il autorise l'autoadaptation de D hors ralenti pendant au plus un nombre
maximum de n1 cycles, par exemple égal à 2, grâce à un premier compteur qui est initialisé
à cette valeur à la mise sous tension du calculateur et décrémenté de la valeur d'une
unité à chaque cycle effectué. De même, en plage 2, le calculateur 21 autorise l'autoadaptation
de G pendant au plus un nombre maximum de n2 cycles, par exemple égal à 1, grâce à
un second compteur qui est également initialisé à cette valeur à la mise sous tension
du calculateur, et décrémenté d'une unité à chaque cycle.
[0042] En plage 1, après n1 cycles d'adaptation du décalage hors ralenti D, si le second
compteur n'est pas à zéro, le calculateur 21 autorise la purge, et il n'est plus possible
d'adapter D. De même, en plage 2, après n2 cycles d'adaptation du gain G, si le premier
compteur n'est pas à zéro, le calculateur autorise la purge et interdit la poursuite
de l'adaptation du gain G.
[0043] Par contre, dès que les deux compteurs sont à zéro, le calculateur 21 réinitialise
les deux compteurs respectivement à n1 et n2, et autorise à nouveau des cycles d'autoadaptation,
si nécessaire, en interdisant alors la purge.
[0044] En résumé, lorsque l'adaptation d'un terme D ou G est autorisée, la purge est interdite
par le calculateur 21. A chaque terme d'autoadaptation D et G est associé un compteur
dans le calculateur 21. Chaque compteur est décrémenté d'une unité après chaque cycle
d'autoadaptation de son terme associé. Lorsqu'un compteur est nul, l'autoadaptation
de son terme associé est interdite et la purge autorisée. Les compteurs de décalage
D hors ralenti et de gain G sont initialisés à chaque mise sous tension, puis lorsque
les deux compteurs sont simultanément nuls.
[0045] Entre les plages 1 et 2, la purge n'est jamais interdite par le calculateur 21, quelles
que soient les conditions d'autoadaptation choisies.
[0046] Pour cette raison, entre les seuils de régime N1 et N2, la purge du canister 16 par
la vanne de purge 20 n'est pas interdite par le calculateur 21 sauf si le point de
fonctionnement du moteur est dans la plage 1, et que le premier compteur n'est pas
nul, ou que le point de fonctionnement du moteur est dans la plage 2 et que le second
compteur n'est pas nul.
[0047] La plage 3 de fonctionnement au ralenti est limitée par un seuil supérieur de régime
moteur N qui est inférieur ou, au plus, égal au seuil inférieur N1 des plages 1 et
2. Par contre, en pression, la plage 3 peut s'étendre de part et d'autre du seuil
inférieur de pression P1 de la plage 1, ou être toujours inférieur à P1. Cette plage
de ralenti correspond à un régime faible et à un angle de papillon faible ou nul.
Dans cette plage 3, l'autoadaptation est effectuée en substituant au terme de décalage
D hors ralenti, un décalage en ralenti DR. A l'entrée dans la plage 3, le calculateur
21 interdit le débit de la vanne de purge 20, et commence l'autoadaptation cyclique
de DR, choisi indépendant du régime moteur, et interrompt cette adaptation dès que
la valeur de DR après un cycle donné est égale à celle obtenue après le cycle précédent.
Le calculateur 21 autorise ensuite le débit de la vanne de purge 20.
[0048] L'autoadaptation de DR peut être autorisée pendant au plus un nombre maximum de n3
cycles, à l'aide d'un troisième compteur initialisé à chaque mise sous tension puis
à chaque entrée en mode ralenti (entrée en plage 3). Mais, de préférence, le procédé
consiste à répéter cycliquement l'autoadaptation de DR jusqu'à obtention d'une valeur
constante qui est prise en compte pour le calcul de la durée d'injection. Après exécution
des n3 cycles dans le premier cas, ou obtention d'une valeur constante de DR dans
le second cas, le calculateur 21 autorise à nouveau la purge.
[0049] Le procédé d'autoadaptation de la richesse et d'autorisation de la purge du circuit
de purge à canister ci-dessus décrit assure ainsi une dissociation entre l'autoadaptation
et la purge, qui remédie aux inconvénients des procédés de l'état de la technique,
et permet une bonne adaptation du premier ordre, et en particulier une bonne modulation
du gain dans la plage 2.
[0050] La mise en oeuvre de ce procédé est assurée par le dispositif décrit ci-dessus, en
particulier en référence à la figure 1, dans lequel le calculateur 21, qui est en
fait une unité centrale de calcul et de commande, avec notamment les circuits de calcul,
mémoires, compteurs, registres et autres circuits de régulation et commande, nécessaires
et de structure connue, comporte au moins un microprocesseur ou microcontrôleur programmé
et/ou réalisé de manière à commander le déroulement de ce procédé.
1. Procédé d'autoadaptation de la richesse et d'autorisation de purge d'un circuit de
purge d'un moteur (1) à injection, pour lequel le circuit de purge comprend un canister
(16) collectant des vapeurs de combustible provenant d'un réservoir (11), et relié
à une tubulure d'admission (4) du moteur (1), munie d'un obturateur ou papillon (5)
de commande du débit d'air, par une vanne (20) de purge du canister (16) à commande
électrique, dont le débit est piloté par un calculateur (21) relié à des capteurs
(26, 28) de paramètres de fonctionnement du moteur (1) dont il reçoit au moins des
signaux (30) de rotation du moteur et des signaux (27, 30, 31) permettant de connaître
la pression (P tub) dans la tubulure d'admission (4), ainsi qu'à une sonde d'oxygène
dans les gaz d'échappement du moteur, ledit calculateur (21) calculant une durée d'injection,
transmise à au moins un injecteur (2), et obtenue à partir d'une durée d'injection
de base (T inj B) exprimée, pour un régime moteur donné (N), comme une fonction sensiblement
linéaire croissante de la pression dans la tubulure (P tub), avec un décalage (D)
à l'origine et un gain (G) qui sont tirés de cartographies en fonction au moins du
régime moteur (N), et corrigée en prenant en compte un coefficient de richesse (KO2)
déterminé en fonction du signal de richesse de la sonde d'oxygène (32) dans les zones
de fonctionnement du moteur (1) en boucle fermée et fixé égal à une valeur nominale
dans les zones de fonctionnement du moteur (1) en boucle ouverte, pour assurer le
centrage du fonctionnement du moteur sur une richesse égale à 1, le décalage (D) et
le gain (G) faisant de plus l'objet d'une autoadaptation cyclique pour assurer que
le coefficient de richesse (KO2) reste voisin de sa valeur nominale, par correction
de toute dérive de ce coefficient de richesse (KO2), dans au moins une première plage
de fonctionnement du moteur, à basse pression de tubulure (P1, P2), par modification
d'au moins le décalage (D), et dans au moins une seconde plage de fonctionnement du
moteur, à haute pression de tubulure (P3, P4), par modification d'au moins le gain
(G),
caractérisé en ce qu'il consiste :
- à interdire l'autoadaptation simultanément au débit de la vanne de purge (20),
- à chaque entrée en phase d'autoadaptation, à autoriser celle-ci pendant au plus
un nombre maximum de n1 cycles, dans la première plage de fonctionnement, et pendant
au plus un nombre maximum de n2 cycles dans la seconde plage de fonctionnement,
- à n'autoriser le débit de la vanne de purge (20) qu'après l'exécution dudit nombre
maximum de respectivement n1 ou n2 cycles d'autoadaptation, et
- à ne permettre une nouvelle autoadaptation en décalage (D) ou en gain (G) qu'après
exécution de tous les cycles d'autoadaptation permis en gain et en décalage.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il consiste à adapter uniquement
le décalage (D) ou respectivement le gain (G) lors de cycles d'autoadaptation exécutés
uniquement dans la première plage ou respectivement la seconde plage de fonctionnement
du moteur.
3. Procédé selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisé en ce qu'il
consiste à choisir des nombres maximaux de n1 et n2 cycles d'autoadaptation égaux
respectivement à 2 et 1.
4. Procédé selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisé en ce qu'il
consiste à ne pas interdire le débit de la vanne de purge (20), quelles que soient
les conditions d'autoadaptation, dans la plage (P2-P3) de fonctionnement du moteur
qui s'étend entre lesdites première et seconde plages.
5. Procédé selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisé en ce qu'il
consiste, à l'entrée du moteur dans une plage de fonctionnement au ralenti, à interdire
le débit de la vanne de purge (20), à substituer à l'autoadaptation en décalage (D)
une autoadaptation cyclique en décalage de ralenti (DR) qui est interrompue dès que
la valeur du décalage de ralenti (DR) après un cycle donné est suffisamment voisine
de celle obtenue après le cycle précédent, et à autoriser ensuite le débit de la vanne
de purge (20).
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il consiste, à chaque entrée
en phase d'autoadaptation en décalage de ralenti (DR), à autoriser celle-ci pendant
au plus un nombre maximum de n3 cycles.
7. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il consiste à répéter cycliquement
l'autoadaptation en décalage de ralenti (DR) jusqu'à l'obtention d'une valeur constante
du décalage de ralenti.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 à 7, caractérisé en ce qu'il consiste
à limiter la plage de fonctionnement au ralenti à un seuil supérieur de régime moteur
qui est inférieur ou égal à un seuil inférieur de régime moteur (N1) pour les première
et seconde plages de fonctionnement correspondant à l'autoadaptation en décalage (D)
et respectivement en gain (G).
9. Dispositif d'autoadaptation de la richesse et d'autorisation de purge d'un circuit
de purge (16, 17, 19, 20) à canister (16), pour moteur (1) à injection, comprenant
un calculateur (21) relié à des capteurs (26, 28) de paramètres de fonctionnement
du moteur (1) ainsi qu'à une sonde d'oxygène dans les gaz d'échappement du moteur
(1), et pilotant une vanne (20) à commande électrique reliant le canister (16) à une
tubulure d'admission (4) munie d'un obturateur (5) de commande du débit d'air, ledit
calculateur (21) calculant une durée d'injection, appliquée à au moins un injecteur
(2) du moteur (1), et obtenue à partir d'une durée d'injection de base (T inj B) exprimée
comme une fonction de la pression dans la tubulure (4) avec un décalage (D) à l'origine
et un gain (G) tirés de cartographies en mémoire dans le calculateur (21), et corrigée
à l'aide d'un coefficient de richesse (KO2) déterminé par le calculateur (21) en fonction
du signal de richesse (R) de la sonde d'oxygène en fonctionnement en boucle fermée
et égal à une valeur nominale en fonctionnement en boucle ouverte, pour assurer le
centrage du fonctionnement du moteur (1) sur une richesse égale à 1, le calculateur
(21) effectuant une autoadaptation cyclique du décalage (D) et du gain (G) pour assurer
que KO2 reste voisin et sa valeur nominale, par correction de toute dérive de KO2,
caractérisé en ce que le calculateur (21) comprend au moins un microprocesseur programmé
et/ou réalisé de manière à commander le déroulement du procédé selon l'une quelconque
des revendications 1 à 8.