[0001] L'invention concerne un dispositif d'appui d'une chaussure sur un ski, notamment
mais non exclusivement un ski alpin.
[0002] L'invention concerne également une fixation de ski équipée d'un tel dispositif d'appui.
[0003] Une chaussure est généralement maintenue sur un ski alpin par des éléments de fixation
qui retiennent ses extrémités de façon déclenchable, c'est-à-dire qui libèrent l'une
ou l'autre des extrémités lorsqu'elle exerce une contrainte excessive. Les extrémités
de la chaussure reposent en outre sur des dispositifs d'appui ou plaques d'appui.
Pour faciliter la libération de la chaussure, on utilise généralement des plaques
d'appui à faible frottement.
[0004] En particulier, la plaque d'appui utilisée pour l'extrémité avant est revêtue d'une
garniture de matériau anti-friction, notamment en polytrétrafluoréthylène (qui sera
désigné dans la suite PTFE).
[0005] L'assemblage de cette garniture sur son support est une opération relativement délicate
à cause des propriétés anti-adhérentes du PTFE. En outre, cet assemblage doit résister
aux conditions climatiques dans lesquelles les éléments de fixation évoluent, neige,
rayons ultra-violets, changements de température, etc...
[0006] La demande de brevet français publiée sous le numéro 2 533 832 décrit le collage
de telles garniture de PTFE au moyen d'un adhésif double face ou d'une colle de type
cyanoacrylate ou isocyanate acrylique. Pour améliorer l'efficacité et la tenue du
collage, la PTFE a subi sur sa face inférieure un pré-traitement de surface, par exemple
un traitement au sodium naphtalène ou sodium amoniaque. En outre, des charges sont
incorporées dans la matière de la plaquette pour retarder la pénétration des rayons
ultra-violets, et retarder la détérioration du collage.
[0007] Cette technique donne de bons résultats, mais sa mise en oeuvre est relativement
complexe et coûteuse.
[0008] On connaît aussi d'après la demande de brevet français publiée sous le numéro 2 615
748 un dispositif d'appui présentant une garniture de PTFE qui est assemblée à un
support par un processus mécanique, notamment par encliquetage, emboutissage, rivetage,
encastrement etc....
[0009] Cette technique présente l'avantage d'éviter l'opération de collage. Cependant, les
garnitures de PTFE n'étant plus collées, il est nécessaire que le processus d'assemblage
permette d'une part un montage facile des garnitures dans leur support, et d'autre
part assure une tenue fiable des garnitures dans leur support.
[0010] En effet, dans le cas où la fixation est utilisée avec une chaussure usagée, le frottement
entre les garnitures et la semelle de chaussure augmente. Il faut éviter dans ce cas
que la chaussure entraîne latéralement les garnitures hors de leur support.
[0011] Un des buts de l'invention est de proposer un dispositif d'appui d'une chaussure
dont la garniture antifriction est assemblée sans collage et est fermement maintenue
sur son support.
[0012] Un autre but de l'invention est de proposer un dispositif d'appui dont l'assemblage
de la garniture sur son support est très simple.
[0013] Un autre but de l'invention est de proposer un dispositif d'appui dont la forme de
la surface supérieure peut être facilement façonnée.
[0014] Un autre but de l'invention est de proposer un dispositif d'appui pour lequel les
qualités anti-friction sont très bonnes.
[0015] D'autres buts et avantages apparaîtront au cours de la description qui va suivre,
cette description étant donnée à titre indicatif et non limitatif.
[0016] Conformément à l'invention, dispositif d'appui présente une plaquette de polytétrafluoréthylène
(PTFE), et il est caractérisé par le fait que la plaquette PTFE est brute et qu'elle
est assemblée par contact direct et intime liaison superficielle sur un support en
matière thermodurcissable.
[0017] L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessous et aux
dessins en annexe qui en font partie intégrante.
[0018] La figure 1 est une vue générale en perspective d'une fixation avant équipée d'un
dispositif d'appui selon un premier mode non limitatif de mise en oeuvre de l'invention.
[0019] La figure 2 est une vue en coupe transversale du dispositif d'appui de la figure
1.
[0020] La figure 3 est une vue qui illustre le mode de fabrication du dispositif d'appui.
[0021] Les figures 4 à 7 représentent des variantes de mise en oeuvre de l'invention.
[0022] La figure 8 illustre une autre variante de l'invention.
[0023] La figure 1 représente en perspective une fixation avant 1. La fixation 1 comprend
un élément de fixation 2 et un dispositif d'appui 3 pour la semelle de chaussure.
[0024] L'élément de fixation est de tout type approprié, et il ne sera pas décrit en détail.
Globalement, il comprend une embase 4, surmontée d'un corps 5. Le corps 5 porte vers
l'arrière une mâchoire 6 de retenue de la chaussure. La fixation 1 est assemblée au
ski par tout moyen approprié, par exemple des vis 6 qui traversent des orifices de
l'embase.
[0025] Dans le mode de réalisation illustré, le dispositif d'appui 3 est rattaché à l'embase
qu'il prolonge vers l'arrière. Ceci n'est toutefois pas limitatif, et le dispositif
d'appui pourrait être isolé, ou associé à tout autre élément.
[0026] Le dispositif d'appui présente dans sa partie supérieure une garniture antifriction
7 qui est réalisée à partir d'une plaquette de polytétrafluoréthylène (désigné dans
la suite PTFE). La plaquette de PTFE 7 est portée par un support 8 de forme globale
parallélépipédique rectangle auquel elle est assemblée.
[0027] On a obtenu de meilleurs résultats avec une plaquette de PTFE qui a subi sur l'une
de ces faces un pré-traitement chimique destiné à faciliter son collage. Ce pré-traitement
est connu. Du PTFE brut peut aussi convenir. La plaquette peut aussi être réalisée
en PTFE naturel, ou en PTFE chargé de pigments de coloration.
[0028] Le support et la plaquette PTFE sont assemblés au reste de la fixation par tout moyen
approprié. Selon le mode de réalisation illustré, le support repose sur une plaque
de base 10 dont la partie avant s'engage sous l'embase de la fixation et est solidarisé
à celui-ci. Un capot d'habillage et de maintien 11 recouvre par ailleurs le support
8 et la plaquette 7. Le capot présente une ouverture 12 dont les dimensions correspondent
aux dimensions en plan de l'ensemble formé par le support 8 et la plaquette 7. Il
présente une hauteur inférieure à celle du support, de telle façon que la plaquette
PTFE 7 soit en saillie au dessus du capot. Le capot est assemblé à la plaque de base
par tout moyen approprié, et par exemple par déformation élastique, au moyen de griffes
qui s'engagent dans des logements correspondants de la plaque de base.
[0029] Avantageusement, le support 8 présente dans sa partie inférieure des rebords 13,
14 qui se logent dans des évidements correspondants 15, 16 du capot.
[0030] De préférence, ainsi que cela est représenté dans les figures, le plaquette PTFE
descend le long des bords et des rebords 13 et 14 du support 8. La plaquette est ainsi
emprisonnée le long d'au moins deux de ses bords par l'assemblage du capot, ce qui
la rend moins vulnérable à l'arrachement dans ces zones.
[0031] En outre, la plaquette PTFE présente un relief à sa surface supérieure. D'après les
figures 1 et 2, ce relief est formé selon deux bourrelets 18, 19 longilignes, qui
s'étendent selon une direction transversale.
[0032] La figure 2 montre qu'en fait, la plaquette PTFE épouse le relief que son support
8 présente luimême à sa surface supérieure.
[0033] Le relief de la plaquette PTFE conduit à une réduction et une fragmentation de la
surface de contact entre le dispositif d'appui et la semelle de chaussure. On pense
qu'une telle fragmentation de la surface de contact diminue les frottements entre
la semelle de chaussure et son appui, et qu'elle améliore donc les performances de
glissement du dispositif d'appui.
[0034] Le support 8 est quant à lui réalisé en une matière thermodurcissable, plus précisément
en un caoutchouc thermodurcissable. Un tel matériau est avantageux car selon la composition
chimique précise et le mode de réalisation du caoutchouc thermodurcissable, on peut
obtenir en final une plaque support 8 relativement dure ou au contraire une plaque
support relativement souple, avec le cas échéant des propriétés amortissantes. Une
plaque support dure offre un appui ferme à la chaussure, une plaque support souple
contribue au confort et à l'amortissement des chocs.
[0035] En outre, un tel caoutchouc thermodurcissable permet un assemblage direct de la plaquette
de PTFE 7, sans colle. Cet assemblage se produit par une réaction chimique superficielle
au moment de la vulcanisation du caoutchouc, c'est-à-dire la dernière opération de
fabrication qui donne au caoutchouc sa forme et sa consistance finale.
[0036] Cette opération se déroule généralement dans un moule présentant la forme souhaitée
où l'on introduit un pain de caoutchouc, et que l'on chauffe pendant un temps déterminé
pour activer la réaction de vulcanisation qui provoque l'expansion du pain dans le
volume du moule et son durcissement.
[0037] On s'est en plus aperçu qu'en introduisant au préalable la plaquette PTFE 7 dans
le moule, on pouvait réaliser son assemblage au support directement par une intime
liaison superficielle. On s'est aperçu aussi qu'en plaçant une plaquette PTFE plane
dans un moule présentant un relief, la plaquette se déformait sous la pression du
caoutchouc en cours de vulcanisation pour épouser la forme de la paroi du moule. Le
PTFE est en effet une matière relativement tendre qui se prête facilement à une déformation
par plage et même par fluage.
[0038] La figure 3 illustre schématiquement ce processus de fabrication. Elle représente
un moule 20 en deux parties, la partie 22 présentant de manière inversée le relief
souhaité en final, en l'occurrence les deux bourrelets précédents.
[0039] Une plaquette de PTFE 23 est introduite dans le moule, ainsi qu'un pain de caoutchouc
thermodurcissable 24. Avantageusement, la plaquette 23 présente selon une direction
transversale une largeur sensiblement égale à la largeur de l'empreinte du moule,
et selon une direction longitudinale une dimension supérieure à la dimension hors
tout du moule, compte tenu de la forme finale désirée. Cependant, on peut aussi déformer
la plaquette PTFE en cloche, de façon qu'elle recouvre tous les bords latéraux de
la plaque support. Le moule est refermé et chauffé pour activer la vulcanisation du
caoutchouc. Le caoutchouc s'expanse ce qui repousse la plaquette PTFE contre la paroi
du moule, et assure l'assemblage du support et de la plaquette, donnant ainsi à l'ensemble
sa forme finale. On peut noter que le recouvrement des rebords 13 et 14 par la plaquette
7 est réalisé au cours de cette opération.
[0040] Un tel processus de fabrication permet avantageusement de réaliser toute forme de
relief.
[0041] Les figures 4 à 7 représentent à titre d'illustration différentes formes de relief
que l'on peut réaliser.
[0042] Selon la figure 4, la plaquette PTFE est déformée selon deux chevrons 26 transversaux.
[0043] Selon la figure 5, la plaquette PTFE présente une pluralité de pastilles 27 en saillie.
[0044] Selon la figure 6, le relief est formé selon deux bourrelets 28 incurvés, avec un
centre de courbure qui est situé dans le voisinage du talon de la chaussure.
[0045] La figure 7 schématise quant à elle un relief en gaufrage 29.
[0046] Ces formes ne sont naturellement pas limitatives, le nombre de reliefs élémentaires
n'est pas non plus limitatif.
[0047] La figure 8 illustre une variante selon laquelle la plaque support est réalisée en
deux couches présentant des propriétés différentes. Par exemple, la couche supérieure
31 est relativement dure de façon à donner une assise franche et ferme à la chaussure.
[0048] La couche inférieure 32 est plus fine, plus souple avec de préférence des propriétés
amortissantes. Elle a pour rôle d'absorber les chocs et vibrations qui transitent
entre le ski et la chaussure au cours de la pratique du ski.
[0049] Une telle plaque support est obtenue en superposant dans le moule plusieurs pains
de caoutchouc qui se mélangent alors intimement de façon superficielle à leur zone
de contact.
[0050] L'invention n'est pas limitée aux différents modes de réalisation qui viennent d'être
décrit, et de nombreuses variantes de mise en oeuvre sont possibles.
1. Dispositif d'appui d'une chaussure sur un ski présentant une plaquette de polytétrafluoréthylène
(PTFE) (7), caractérisé par le fait que la plaquette PTFE (7) est assemblée par contact
direct et intime liaison superficielle sur un support (8) en matière thermodurcissable.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le support (8) est
réalisé en un caoutchouc thermodurcissable.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé par le fait que la plaquette (7)
présente une surface supérieure de contact en relief.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que la plaquette (7)
épouse le relief que présente la face supérieure de son support (8).
5. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le relief comprend
en surface au moins un bourrelet longiligne (18, 19) orienté selon une direction transversale.
6. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le relief présente
au moins un chevron.
7. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le relief est un
gaufrage.
8. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le relief comprend
une pluralité de pastilles réparties à la surface supérieure.
9. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que la plaquette (7)
descend le long d'une partie au moins des bords du support (8).
10. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le relief est obtenu
par déformation d'une plaquette plane (23) de PTFE brut contre la paroi d'un moule
(20) pourvu du relief en inversion, au cours de l'opération de moulage et de vulcanisation
du support en caoutchouc thermodurcissable.
11. Fixation de ski, caractérisée par le fait qu'elle est équipée d'un dispositif d'appui
selon l'une quelconque des revendications précédentes.