[0001] On sait que pour des raisons évidentes d'hygiène, en fin de travail, tous les outils
et équipements utilisés dans les abattoirs et autres laboratoires ou ateliers de l'industrie
agro-alimentaire doivent faire l'objet d'un nettoyage complet effectué dans un milieu
aseptisé. Un tel nettoyage pose un problème assez ardu lorsqu'il concerne un nombre
important d'opérateurs au sein d'une même entreprise et les installations proposées
jusqu'à ce jour ne se sont pas révélées entièrement satisfaisantes.
[0002] La présente invention a pour objet une laveuse industrielle spécialement conçue pour
assurer la manutention et le nettoyage automatiques des outils et équipements du genre
susvisé, et ce sans aucune intervention manuelle et tout en permettant d'individualiser
les outils et équipements de chaque opérateur.
[0003] La laveuse suivant l'invention est définie à la revendication 1.
[0004] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
[0005] Fig. 1 est une vue de côté très schématique d'une laveuse établie conformément à
l'invention.
[0006] Fig. 2 est une coupe transversale à plus grande échelle du tunnel de stockage.
[0007] Fig. 3 montre en perspective l'un des cadres porte-outils et l'un des chariots destinés
à recevoir de manière amovible lesdits cadres.
[0008] Fig. 4 est une coupe verticale faisant simultanément apparaître l'une des extrémités
du tunnel, les mécanismes de poussée et de transfert montés à l'intérieur de la tour
correspondante, et les rampes et buses d'aspersion.
[0009] Fig. 5 est une vue en perspective représentant à l'état séparé l'un des deux mécanismes
de poussée.
[0010] Fig. 6 montre de la même manière l'un des deux mécanismes élévateurs.
[0011] Fig. 7 enfin est une coupe horizontale schématique illustrant l'agencement et le
fonctionnement des rampes et buses d'aspersion.
[0012] La laveuse représentée en fig. 1 comprend essentiellement un tunnel de stockage 1
pourvu à chacune de ses extrémités d'une tour verticale 2, respectivement 3.
[0013] Le tunnel 1 est constitué en assemblant bout-à-bout, par exemple par simple boulonnage,
des caisssons élémentaires 4 dont le nombre varie en fonction de l'importance du laboratoire
envisagé. Comme montré en fig. 2, chaque caisson 4 est ouvert à ses deux extrémités
afin que son espace intérieur communique librement avec celui des deux caissons adjacents.
Il est constitué par une paroi arrière verticale 5 solidaire d'un toit 6 et d'un fond
inférieur 7, l'espace intérieur ainsi défini étant fermé par une porte d'accès latéral
8 articulée sur un pivot 6
a de manière à pouvoir être relevée à la manière illustrée en 8' .
[0014] On observera que le fond 7 présente en section transversale un profil en V de façon
à recueillir les égouttements et à diriger ceux-ci vers une canalisation d'évacuation
9.
[0015] A l'intérieur de chacun des caissons 4 qui forment le tunnel de stockage 1 sont prévues
deux voies superposées de guidage qui s'étendent sur toute la longueur du caisson
envisagé de manière à prolonger en quelque sorte les deux voies de chacun des deux
caissons contigus. Chaque voie de guidage est constituée par deux fers horizontaux
à profil en C qui s'ouvrent en vis-à-vis, ces fers ayant été référencés 10 pour la
voie supérieure, 11 pour la voie inférieure.
[0016] Chaque voie 10 ou 11 est destinée à assurer le guidage d'une série de chariots 12
dont l'agencement a été détaillé en fig. 3. Chacun de ces chariots 12 comprend deux
barres parallèles 13 réunies par deux flasques latéraux 14, chaque flasque étant équipé
de deux galets 15 qui sont disposés à l'extérieur pour être aptes à rouler à l'intérieur
du profil en C des fers 10 ou 11. L'une des barres 13 est solidaire de deux tiges
verticales 16 dont les extrémités inférieures coudées portent une rampe 17, tandis
que vers le haut elles sont réunies par un guide 18 à section en forme de double équerre.
[0017] Chaque chariot 12 est destiné à recevoir de manière amovible un cadre 19 qui est
agencé pour loger l'ensemble des outils et équipements individuels d'un opérateur.
Dans l'exemple considéré, le cadre 19 comporte deux plaquettes horizontales superposées
20 découpées de perforations aptes à former logements pour des couteaux de découpage
et un fusil d'aiguisage, ces outils étant introduits verticalement par le haut ; aux
deux plaquettes 10 est associé un support 21 en forme de main, profilé pour recevoir
un gant de protection à mailles. Une fois les outils et équipements mis en place,
l'opérateur fait basculer vers le haut un portillon supérieur 22 qui s'oppose à tout
retrait et qui peut être verrouillé en position fermée par un cadenas latéral du genre
de ceux référencés 23 en fig. 2.
[0018] Il convient d'observer que la traverse horizontale supérieure de chaque cadre porte-outils
19 est pourvue d'un fer-cornière 19
a propre à coopérer à coulissement avec le guide 18 de l'un quelconque des chariots
12. On conçoit dans ces conditions qu'une fois garni, chaque cadre 19 est susceptible
d'être mis en place sur un chariot 12 du tunnel 1, la rampe 17 s'opposant à tout balancement
intempestif.
[0019] Pour le déplacement horizontal des chariots 12 et leur cheminement à travers le tunnel
1, il est prévu à l'intérieur de chacune des tours 2 et 3 un mécanisme de poussée
du genre de celui qui a été représenté en 24 en fig. 4 et 5 et qui correspond à celui
qui est monté dans la tour 2. Chaque mécanisme 24 comprend un poussoir horizontal
25 orienté transversalement à la hauteur des fers 10 et pourvu de coulisses longitudinales
26 associées à des guides fixes 27 ; ce poussoir 25 est relié par deux embiellages
28 à un arbre inférieur 29 lui-même attelé par une manivelle 30 à l'organe mobile
d'un vérin 31. On comprend que le déplacement de cet organe mobile anime le poussoir
25 d'un mouvement horizontal alternatif.
[0020] Le mécanisme de poussée 24 logé dans la tour opposée 3 est symétrique à celui qui
vient d'être décrit, étant noté qu'il est fixé en place de façon à ce que son poussoir
25 soit disposé à la hauteur des fers 11 (étage inférieur).
[0021] Chacune des tours 2 et 3 est également équipée d'un mécanisme élévateur référencé
32. Tel que représenté en fig. 4 et 6 pour la tour 2, ce mécanisme 32 comprend un
coulisseau 33 monté sur deux guides verticaux 34 solidaires du bâti fixe de la tour,
lequel coulisseau est solidaire de deux tiges horizontales 35 qui s'étendent en porte-à-faux
en étant réunies à leurs extrémités libres par un flasque terminal 36 qui forme un
doigt en saillie auquel correspond un prolongement ou doigt équivalent 36' sur le
coulisseau. Dans sa partie inférieure, ce dernier est solidaire d'un bout d'axe horizontal
37 qui est relié par un embiellage 38 à l'arbre de sortie d'un moto-réducteur 39,
si bien que la rotation de cet arbre dans un sens ou dans l'autre provoque le déplacement
vertical (élévation ou abaissement) du coulisseau 33 et de ses tiges 35.
[0022] Les faces des doigts 36 et 36' qui sont tournées en vis-à-vis sont pourvues de paires
d'ailettes 40, l'écartement des deux ailettes 40 de chaque paire correspondant à la
distance verticale séparant les retours horizontaux de chacun des fers 10 ou 11. Par
ailleurs, les extrémités de ces fers qui sont disposées à l'aplomb des tours 2 ou
3 pénètrent à l'intérieur de celles-ci et sont équipées de butées éclipsables référencées
41 pour les fers supérieurs 10 et 42 pour les fers inférieurs 11 ; chacune de ces
butées 41 ou 42 est constituée par une pièce basculante pourvue d'un contrepoids de
rappel qui tend par gravité à maintenir son extrémité antérieure au niveau du fer
qui la porte, la disposition dudit contrepoids étant inversée dans les butées 41 et
42, comme illustré en fig. 6.
[0023] Si l'on suppose que lors du fonctionnement de l'un des mécanismes de poussée 24,
le coulisseau opposé 33 est à l'arrêt en fin de course à une hauteur telle que ses
ailettes 40 se trouvent dans le prolongement des fers 10 ou 11 envisagés, les butées
41 ou 42 de ceux-ci étant éclipsés vers le haut, respectivement vers le bas, par portée
des doigts 36 et 36' contre la partie dépassante desdites butées, le chariot 12 qui
se trouve en bout des fers concernés est repoussé en direction du coulisseau 33 et
les ailettes 40 recueillent les galets 15 du chariot 12 envisagé. Ce dernier est ainsi
pris en charge par le coulisseau 33 pour être déplacé verticalement.
[0024] Il va de soi que l'écartement des deux tiges 35 de chaque coulisseau 33 doit être
tel que le poussoir 25 de chaque mécanisme 24 puisse passer entre elles pour atteindre
le chariot 12 d'extrémité. On conçoit par ailleurs que les deux mécanismes 24 doivent
être actionnés en succession, de manière coordonnée vis-à-vis des deux mécanismes
élévateurs 32 ; à cet effet, les vérins 31 et les moto-réducteurs 39 sont placés sous
la dépendance d'un automate (non représenté), convenablement programmé.
[0025] Au cours du déplacement vertical de chaque coulisseau 33, le cadre porte-outils 19
qui a été pris en charge par ledit coulisseau est soumis, avec les outils et équipements
dont il est garni, à une opération efficace de prélavage et de lavage. A cet effet,
la tour 2 renferme plusieurs rampes et/ou buses d'aspersion indiquées en 43, 44 et
45 en fig. 7. Ces rampes ou buses sont alimentées par des canalisations indépendantes
reliées à des pompes de projection à travers des vannes placées sous la dépendance
de l'automate sus-mentionné, et elles sont orientées pour assurer une action efficace
vis-à-vis de tel ou tel outil ou équipement supporté par chaque cadre 19.
[0026] A l'intérieur de la tour 2, l'automate peut impartir au coulisseau 33 correspondant
plusieurs déplacements verticaux alternatifs avant évacuation d'un chariot et de son
cadre porte-outils. La tour 2 est avantageusement équipée de son propre système de
nettoyage interne schématisé en 46 en fig. 1 et 4. En outre le caisson 4 qui est disposé
au droit de la tour 2 renferme une rampe 47 pour la projection d'un liquide de rinçage
alors que la tour opposée 3 comporte une rampe d'aspersion 48 pour un produit de désinfection.
[0027] On comprend finalement qu'une fois garnis des outils à nettoyer, les cadres 19 sont
disposés par les opérateurs sur les chariots 12 de l'étage inférieur de la machine
(fers 11). Quand ce chargement est terminé, la laveuse est mise en fonctionnement,
de sorte que sous l'action du mécanisme de poussée 24 de la tour 3, les chariots 12
se déplacent par saccades sur les fers inférieurs 11 pour être successivement introduits
dans la tour 2. Chacun d'eux est alors saisi par le coulisseau 33 pour que le cadre
porte-outil 19 dont il est muni soit soumis à l'action de pré-lavage et de lavage
avant d'être repoussé sur les fers supérieurs 10 par le mécanisme de poussée 24 de
la tour 2. A l'étage supérieur, les chariots 12 et les cadres 19 avancent également
par saccades et sont rincés par les rampes 47 avant d'être successivement introduits
dans la tour 3 où ils sont soumis, lors du mouvement de descente qui leur est imparti
par le coulisseau 33 de ladite tour 3, à une opération de stérilisation par la rampe
ou buse 48.
[0028] On notera que pendant le cycle de lavage, les portes 8 du tunnel sont fermées, de
sorte qu'à l'étage inférieur dudit tunnel, les cadres porte-outils 19 sont maintenus
dans une atmosphère stérilisée qui améliore les conditions d'aseptie du nettoyage.
Ce n'est que lorsque tous les cadres 19 ont parcouru l'ensemble du trajet ou cycle
de nettoyage que la laveuse est arrêtée par l'automate.
[0029] Il va de soi que la machine suivant l'invention est avantageusement équipée de systèmes
permettant la récupération et le recyclage de certains au moins des liquides, de dispositifs
de filtration, de vannes d'évacuation, etc... qui ne nécessitent aucune description
détaillée.
[0030] On conçoit par ailleurs que l'avance saccadée des chariots 12 dans l'un et l'autre
étages du tunnel 1 peut être obtenue, non pas par poussée, mais à l'aide de chaînes
ou câbles d'entraînement tendus entre des poulies motrices logées dans les tours 2
et 3.
1. Laveuse industrielle pour le nettoyage automatique des outils et équipements utilisés
dans les laboratoires ou ateliers des industries agro-alimentaires ou analogues, caractérisée
en ce qu'elle comprend en combinaison :
- une série de cadres porte-outils (19) agencés de manière à supporter les outils
et équipements individuels des opérateurs ;
- une série correspondante de chariots indépendants (12) dont chacun est conformé
afin de recevoir de manière amovible l'un des cadres (19) précités ;
- un tunnel de stockage (1) dont l'espace intérieur, prévu ouvrable latéralement,
renferme deux voies superposées de guidage (10, 11) pour le déplacement horizontal
desdits chariots (12) ;
- deux tours (2, 3) disposées aux extrémités du tunnel (1) et équipées d'une part
de moyens de transfert (24) pour le cheminement horizontal saccadé des chariots (12)
à travers le tunnel (1), d'autre part de moyens élévateurs (32) pour le passage desdits
chariots d'une voie de guidage (10, 11) à l'autre ;
- et des rampes ou buses d'aspersion (43, 44, 47, 48) aménagées dans les tours (2,
3) et/ou dans le tunnel (1) pour la projection de liquides de lavage, de rinçage et
de désinfection.
2. Laveuse suivant la revendication 1, caractérisée en ce que le tunnel (1) est constitué
par l'assemblage bout-à-bout de caissons élémentaires (4) en nombre variable.
3. Laveuse suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que
le tunnel est équipé de portes latérales basculantes (8) susceptibles d'être relevées
pour l'accès aux chariots (12).
4. Laveuse suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que
les moyens de déplacement horizontal par saccades des chariots (12) le long des deux
voies de guidage (10, 11) du tunnel (1) sont avantageusement constitués par des mécanismes
de poussée (24) comportant un poussoir (25) apte à agir sur chaque chariot (12), lequel
est équipé de galets latéraux (15) aptes à coopérer avec les fers profilés (10, 11)
qui constituent les voies superposées de guidage.
5. Laveuse suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que
chaque cadre porte-outils (19) comporte des plaquettes perforées (20) aptes à définir
des logements pour les outils à nettoyer, ceux-ci étant retenus en place par un portillon
articulé (22) éventuellement associé à un cadenas de verrouillage (23).
6. Laveuse suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que
chaque cadre (19) comporte une cornière (19a) propre à être adaptée par coulissement sur un guide conjugué (18) prévu en correspondance
sur chacun des chariots (12).
7. Laveuse suivant l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que
les extrémités des voies de guidage (10, 11) qui sont tournées vers les tours (2,
3) sont équipées de butées éclipsables (41, 42).
8. Laveuse suivant la revendication 7, caractérisée en ce que chaque butée éclipsable
est constituée par une pièce basculante (41, 42) munie d'un contrepoids de rappel
et agencée pour être commandée par deux doigts (36, 36') appartenant aux moyens élévateurs
(32).
9. Laveuse suivant l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce que
les moyens élévateurs comprennent, dans chacune des tours (2, 3), un coulisseau (33)
associé à un mécanisme d'actionnement (39) apte à lui conférer un déplacement vertical
alternatif, ce coulisseau étant pourvu de paires d'ailettes (40) propres à venir se
disposer, à chaque fin de course dudit coulisseau, dans le prolongement des voies
de guidage (10, 11) afin de prendre en charge l'un des chariots (12).