[0001] La présente invention concerne une bobine de self-inductance comportant un enroulement
bobiné sur un noyau magnétique rectiligne présentant au moins un entrefer.
Elle concerne aussi un procédé pour la fabrication d'une telle bobine de self-inductance.
Une telle bobine de self-inductance est utilisée pour injecter un courant à basse
fréquence, par exemple de l'ordre d'une dizaine d'ampères avec une fréquence de 50
Hz ou 60 Hz, dans un câble d'un réseau de distribution de télévision, pour alimenter
divers appareils.
[0002] Une bobine comportant un enroulement bobiné sur un noyau magnétique rectiligne présentant
des entrefers est connue du brevet français N° 951.963. Ce brevet décrit une bobine
destinée à une application à basse fréquence (lampes à décharge), dont on désire pouvoir
ajuster le seuil de saturation, et qui présente à cet effet un ou plusieurs évidements
à l'intérieur d'un noyau rectiligne. Le document ne traite pas du comportement de
la bobine en ce qui concerne le blocage de courants à haute fréquence.
[0003] Une bobine destinée à l'application mentionnée plus haut doit avoir une impédance
suffisante pour bloquer les signaux de télévision à haute fréquence, et laisser passer
le courant alternatif à basse fréquence. Elle doit également présenter peu de résonnances
parasites pour ne pas perturber la bande passante du réseau de distribution entre
5 MHz et plus de 1 GHz. En outre dans un tel réseau de distribution les signaux à
haute fréquence sont modulés de façon parasite à la fréquence du courant d'alimentation
(modulation de ronflement), à cause de non linéarités dues à des phénomènes d'hystérésis
et de saturation dans la matière du noyau de la bobine.
L'invention a pour but d'atténuer notablement la modulation de ronflement en maintenant
une impédance suffisante pour les signaux à haute fréquence, et sans augmenter excessivement
le volume de la bobine. L'invention tire profit des caractéristiques de saturation
des noyaux ouverts en fonction de leur géométrie et de la propriété de dispersion
des champs magnétiques dans un noyau ouvert en fonction de la fréquence. Ainsi une
bobine selon l'invention est remarquable en ce que le dit noyau magnétique est constitué
d'une pluralité de cylindres de ferrite placés dans le prolongement l'un de l'autre
avec un espace entre chacun d'eux.
Aux basses fréquences (50 Hz) la saturation dépend surtout de la forme géométrique
du noyau et en particulier de sa longueur. Pour un courant d'excitation donné dans
la bobine, plus un noyau ouvert est court, moins il sature. En associant plusieurs
noyaux ouverts séparés par des espaces, l'ensemble sature moins et l'inductance diminue
aux basses fréquences mais cela importe peu. Par contre, au fur et à mesure que la
fréquence augmente, la conductibilité magnétique dans le matériau du noyau diminue,
de plus en plus de lignes de force ne coupent que partiellement la matière des noyaux
ouverts, et il est possible de considérer alors que l'inductance de blocage est composée
de plusieurs inductances en série, presque pas couplées entre elles. Ainsi le fait
que le noyau soit divisé n'a qu'une faible influence sur la valeur de l'inductance
aux fréquences élevées.
Avantageusement les cylindres de ferrite sont emprisonnés dans un cylindre fait de
matière plastique moulée.
Avantageusement le cylindre de matière plastique moulée comporte sur sa surface extérieure
cylindrique un sillon hélicoïdal.
Ce sillon permet de guider le fil pendant le bobinage et de le maintenir en place
par la suite.
En outre, non seulement la saturation mais aussi d'éventuelles vibrations engendrent
une modulation parasite. Un avantage subsidiaire à la fois du surmoulage des noyaux
et de la présence de la rainure est donc que la modulation parasite due à cette cause
aussi est fortement diminuée, puisque le fil aussi bien que les noyaux sont mécaniquement
bien immobilisés.
Avantageusement les cylindres de ferrite sont au nombre de trois.
Pour une bobine destinée à bloquer des signaux ayant une fréquence comprise entre
5 mégahertz et plus de 1 gigahertz tout en assurant le passage de courants d'une dizaine
d'ampères à 50 Hz, le noyau est fait de préférence de trois cylindres de ferrite en
matériau ferroxcube 4B1 dont le diamètre est compris entre 7 et 13 millimètres, ayant
chacun une longueur comprise entre 8 et 16 millimètres et séparés par des espaces
compris chacun entre 1 et 3 millimètres, et le bobinage comprend un nombre de tours
compris entre 20 et 40, bobinés avec un fil dont le diamètre est compris entre 8 et
16 dixièmes de millimètre.
Un procédé pour la fabrication d'une bobine de self-inductance selon l'invention est
remarquable en ce que le moulage est un moulage par injection à chaud de matière thermoplastique
et les noyaux de ferrite sont maintenus en position pendant l'injection au moyen de
picots. Les picots laissent des empreintes en forme de puits dans la matière plastique
mais cela n'a aucun inconvénient.
[0004] Ces aspects de l'invention ainsi que d'autres aspects plus détaillés apparaîtront
plus clairement grâce à la description suivante d'un mode de réalisation non limitatif.
La figure 1 est un schéma d'utilisation d'une bobine selon l'invention.
La figure 2 est une vue en coupe axiale d'un noyau cylindrique pour une bobine selon
l'invention.
[0005] Le dispositif dont le schéma est représenté sur la figure 1 comporte une ligne ou
câble de distribution de télévision 1, faisant partie d'un réseau de distribution
de télévision, et un dispositif d'introduction de courant d'alimentation à basse fréquence,
constitué de :
- une source 8 d'alimentation dont la tension est, par exemple, de 50 volts alternatifs
à 50 Hz, et qui est reliée à une borne 2,
- une bobine de self-inductance L selon l'invention, qui injecte du courant à basse
fréquence dans la ligne 1 à partir de la borne 2,
- un condensateur C qui assure un découplage en haute fréquence du pied de l'inductance
L.
Le courant en question est habituellement compris entre huit et douze ampères.
[0006] Le noyau magnétique selon l'invention, représenté sur la figure 2, est constitué
de trois cylindres de ferrite 4, 5, 6 placés bout à bout avec un espace entre chacun
d'eux.
Ces cylindres de ferrite sont surmoulés dans un cylindre 3 fait de matière plastique.
Ce cylindre de matière plastique moulée 3 comporte sur sa surface extérieure cylindrique
un sillon 7 hélicoïdal.
[0007] Pour mettre au point les dimensions d'une telle bobine, il faut jouer sur l'écartement
des cylindres de ferrite, leur nombre, et leur longueur individuelle. Des performances
intéressantes ont été obtenues avec une bobine présentant les caractéristiques suivantes
: le noyau est fait de trois cylindres de ferrite en matériau ferroxcube 4B1 dont
le diamètre est de 10 millimètres, ayant chacun une longueur de 12 millimètres et
séparés par des espaces de 2 millimètres chacun. Le bobinage comprend 24 tours bobinés
avec un fil de 10/10
e de millimètre
[0008] Pour la fabrication d'une bobine de self-inductance selon l'invention on a utilisé
un moulage par injection à chaud de matière thermoplastique et on a maintenu les noyaux
de ferrite en position pendant l'injection au moyen de picots.
1. Bobine de self-inductance comportant un enroulement bobiné sur un noyau magnétique
rectiligne présentant au moins un entrefer, caractérisé en ce que le dit noyau magnétique
est constitué d'une pluralité de cylindres de ferrite placés dans le prolongement
l'un de l'autre avec un espace entre chacun d'eux.
2. Bobine de self-inductance selon la revendication 1, caractérisé en ce que les cylindres
de ferrite sont emprisonnés dans un même cylindre fait de matière plastique moulée.
3. Bobine de self-inductance selon la revendication 2, caractérisé en ce que le cylindre
de matière plastique moulée comporte sur sa surface extérieure cylindrique un sillon
hélicoïdal.
4. Bobine de self-inductance selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que les cylindres de ferrite sont au nombre de trois.
5. Bobine de self-inductance selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé
en ce que, la bobine étant destinée à bloquer des signaux ayant une fréquence comprise
entre 5 mégahertz et plus de 1 gigahertz tout en assurant le passage de courants d'
une dizaine d'ampères à 50 Hz, le noyau est fait de trois cylindres de ferrite en
matériau ferroxcube 4B1 dont le diamètre est compris entre 7 et 13 millimètres, ayant
chacun une longueur comprise entre 8 et 16 millimètres et séparés par des espaces
compris chacun entre 1 et 3 millimètres, et le bobinage comprend un nombre de tours
compris entre 20 et 40, bobinés avec un fil dont le diamètre est compris entre 8 et
16 dixièmes de millimètre.
6. Procédé pour la fabrication d'une bobine de self-inductance selon l'une des revendications
2 ou 3, caractérisé en ce que le moulage est un moulage par injection à chaud de matière
thermoplastique et les noyaux de ferrite sont maintenus en position pendant l'injection
au moyen de picots.