[0001] L'invention concerne les chariots élévateurs du type à mât frontal et à empattement
court, par opposition aux chariots dit à déport de charge dont le bras est articulé
sensiblement au niveau de l'axe des roues arrière du chariot.
[0002] Il existe de nombreux types de chariots élévateurs à mât frontal, notamment les chariots
élévateurs décrits dans les documents DE 19 20 157, US 3 783 962, FR 1 475 083 et
DE 39 14 839 : ces chariots élévateurs de type connu présentent un empattement relativement
important et ne sont pas visés par la présente invention.
[0003] L'invention intéresse plus spécialement les chariots à mât de type industriel ou
semi-industriel. Les chariots à mât industriel sont essentiellement destinés à des
manutentions à l'intérieur des bâtiments ou sur sol viabilisé : pour cette raison,
l'empattement de ces chariots est choisi le plus court possible en vue de faciliter
les manoeuvres et les virages à l'intérieur des bâtiments. Ces chariots ont en général
quatre roues de faible diamètre et une garde au sol d'environ 150 mm. Ils n'ont aucune
capacité de franchissement d'obstacle même de faible hauteur.
[0004] Les chariots à mât de type semi-industriel ont la même destination que les chariots
industriels et présentent les mêmes caractéristiques générales mais sont équipés de
roues avant de grand diamètre pour leur permettre de franchir des obstacles de faible
hauteur tels que les bordures, trottoirs, rigoles ou saignées qui se rencontrent couramment
même dans un environnement viabilisé. Un empattement court est également une caractéristique
désirée des chariots à mât de type semi-industriel.
[0005] Il existe sur le marché de nombreux chariots de ce type dont on peut caractériser
la structure générale de la manière suivante :
[0006] Le chariot comporte un châssis, des roues avant motrices, des roues arrière directrices
et qui peuvent être motrices, un moteur thermique disposé dans l'axe longitudinal
médian du chariot et sensiblement au centre du châssis, un poste de pilotage disposé
entre les roues arrière et avant sur toute la largeur du chariot et dans lequel le
siège du conducteur est placé dans l'axe longitudinal médian du chariot de manière
à autoriser l'accès de part et d'autre du chariot.
[0007] L'entraînement des roues avant motrices est obtenu soit par un pont moteur solidarisé
au moteur thermique par l'intermédiaire d'une boîte de transmission, soit par l'emploi
de moteurs-roues hydrauliques reliés par des flexibles à une pompe hydrostatique entraînée
par le moteur thermique.
[0008] Le moteur thermique entraîne également une deuxième pompe hydraulique destinée à
la manoeuvre du mât élévateur.
[0009] Le poste de pilotage est équipé en général d'un pédalier qui commande principalement
l'avancement du chariot (pédale de frein et d'approche lente et pédale d'accélérateur)
et de manettes de commande du distributeur hydraulique pour la manoeuvre du mât.
[0010] Le mât est monté à pivotement à l'avant du châssis avec possibilité de basculement
vers l'avant et vers l'arrière sur un secteur d'angle compris entre 6° et 15°.
[0011] Le châssis est équipé à l'arrière d'un contrepoids qui forme élément de carrosserie.
[0012] Les chariots à mât industriels ou semi-industriels doivent répondre aux contraintes
suivantes :
- en raison de leur utilisation dans un environnement encombré et aux voies étroites
ils doivent être très maniables donc avoir un empattement le plus court possible compris
entre 1.700 et 2.000 mm,
- le conducteur doit avoir vers l'avant un angle de vue qui lui permette d'avoir une
vue directe sur au moins le tiers avant des fourches en position de repos sur le sol,
- l'accessibilité au poste de conduite doit être possible aisément de part et d'autre
du chariot car le conducteur est fréquemment amené à monter et descendre de son engin
pour régler ses fourches, déplacer un obstacle, changer un outil ou intervenir sur
le chargement,
- en outre, dans le cas des chariots semi-industriels, la garde au sol doit être augmentée
et être comprise entre 250 et 300 mm de manière à permettre le franchissement de petits
obstacles.
[0013] En raison de leur nécessaire compacité, les chariots à mât industriels ou semi-industriels
disposent de peu de place à l'intérieur de leur châssis pour loger tous les organes
nécessaires à leur fonctionnement et le siège du conducteur est disposé au-dessus
du moteur à une hauteur telle qu'il est obligatoire de prévoir une marche pour accéder
au plancher du poste de pilotage.
[0014] La présence de cette marche nuit considérablement à l'accessibilité du poste de pilotage
et affecte la sécurité du conducteur lors de ses fréquents déplacements.
[0015] La présente invention vise à remédier à cet inconvénient et à procurer un chariot
industriel ou semi-industriel à mât qui, tout en conservant un empattement court,
dispose d'un plancher surbaissé autorisant un accès sans marche au poste de pilotage
et cela sans affecter la garde au sol nécessaire au franchissement des obstacles et
sans nuire à la visibilité des fourches depuis le poste de conduite.
[0016] Selon l'invention, cet objectif est atteint par un chariot élévateur à mât de type
industriel ou semi-industriel à empattement court comportant un châssis, des roues
avant motrices, des roues arrière directrices, un moteur thermique, un poste de pilotage
disposé entre les roues avant et arrière sur toute la largeur du chariot et dans lequel
le siège du conducteur est disposé de manière à autoriser un accès de part et d'autre
du poste de conduite, les roues avant motrices étant des moteurs-roues hydrauliques
reliées par des flexibles à une pompe hydrostatique entraînée par le moteur thermique,
caractérisé en ce que le châssis présente une conformation ouverte vers le haut entre
les roues avant motrices, de manière à définir un volume à l'intérieur duquel est
disposé au moins partiellement le pédalier de commande et en ce que les moteurs hydrauliques
des roues avant sont fixés à ladite conformation de part et d'autre dudit volume.
[0017] Le fait d'utiliser le volume disponible entre les moteurs hydrauliques des roues
avant permet ainsi d'avancer le pédalier pratiquement dans l'axe de rotation des roues
avant et à ce niveau, au-dessus du sol.
[0018] Selon deux caractéristiques avantageuses de l'invention :
- le moteur thermique est placé derrière le siège de conduite; et le plan supérieur
du caisson, sur lequel repose le siège de conduite, est situé sensiblement au-dessus
de la partie supérieure du moteur thermique.
[0019] Le fait de reculer le moteur au maximum vers l'arrière en combinaison avec l'avancement
et l'abaissement du pédalier permet ainsi de dégager un espace suffisant pour descendre
le siège du conducteur à un niveau inférieur à celui de la partie supérieure du moteur.
[0020] Le plancher du poste de pilotage peut alors être situé à une hauteur inférieure à
550 mm au-dessus du sol ce qui autorise un accès sans marche. Ainsi, les manoeuvres
de montée et de descente du conducteur sont facilitées, moins dangereuses et moins
fatigantes.
[0021] On remarquera que l'invention permet d'atteindre ce résultat sans affecter la garde
au sol du chariot puisqu'aucun organe ne fait saillie au-dessous du bas du châssis.
Ceci est particulièrement critique pour les chariots industriels ou semi-industriels
dont la garde au sol est extrêmement faible (environ 150 mm pour les chariots industriels,
et de 250 à 300 mm pour les chariots semi-industriels).
[0022] De plus, le recul du moteur vers l'arrière par rapport aux chariots industriels ou
semi-industriels existant permet d'alléger très sensiblement le contrepoids arrière,
ce qui procure une économie sur le coût de ce composant.
[0023] Enfin, l'abaissement du poste de conduite procure pour les chariots à cabine un abaissement
du toit de la cabine ce qui est particulièrement recherché en milieu industriel où
les chariots de ce type ont fréquemment à franchir des ouvertures relativement basses.
[0024] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
qui va suivre d'un exemple non limitatif de réalisation en référence aux dessins annexés
dans lesquels :
La figure 1 est une vue schématique de côté d'un chariot élévateur semi-industriel
connu,
la figure 2 est une vue schématique de côté d'un chariot semi-industriel selon l'invention,
la figure 3 est une vue schématique de dessus du chariot de la figure 2,
la figure 4 est une vue schématique de dessus du châssis du chariot de la figure 2
avec figuration de l'implantation des organes qu'il supporte, la cabine étant omise,
la figure 5 est une vue schématique de l'avant du chariot de la figure 2, le mât élévateur
étant omis.
[0025] Le chariot élévateur représenté à la figure 1 est un chariot élévateur semi-industriel
comportant un mât de levage 1 articulé à l'avant du chariot, des roues avant motrices
2, des roues arrière directrices 3, un moteur thermique 4, une pompe hydrostatique
5 entraînée par le moteur thermique 4, ladite pompe alimentant les moteurs hydrauliques
6 des roues avant 2.
[0026] On remarque que le moteur thermique 4 est disposé en position centrale sous le siège
7 de la cabine de conduite 8. L'arrière du chariot est constitué par un contrepoids
9 qui est généralement une pièce de fonderie rapportée sur le châssis.
[0027] On remarque également que, compte tenu de la position du siège du conducteur au-dessus
du moteur, le châssis comporte une marche M d'accès à la cabine.
[0028] Sur les figures 2 à 5, les parties du chariot selon l'invention qui ont des fonctions
similaires à celles du chariot de la figure 1 portent les mêmes références.
[0029] Par rapport au chariot de l'art antérieur de la figure 1, le tableau de bord et le
volant de direction sont abaissés pour procurer une visibilité améliorée des fourches
au sol ou à hauteur de chargement; les contrepoids arrière 9 présentent une conformation
procurant la même visibilité que celle du chariot de l'art antérieur; la cabine de
conduite 8 est de préférence suspendue sur des appuis élastiques amortisseurs procurantune
plus grande isolation du conducteur; l'empattement court est conservé et le moteur
thermique 4 est situé plus à l'arrière de la cabine 8 et non sous le siège 7 (cette
disposition minimise la propagation des vibrations, permet l'abaissement du poste
de conduite et la suppression de la marche M d'accès de l'art antérieure).
[0030] Le chariot comporte un châssis 12 constitué de plaques de tôle conformées pour avoir
en coupe une section en C ouvert vers le haut (figure 5). A l'avant de ce châssis
sont fixés par soudage deux flasques verticaux 13 portant les moteurs hydrauliques
6 des roues avant 2, ainsi que les points d'articulation inférieurs 14 du mât 1.
[0031] L'axe de rotation des roues avant motrices en condition de déplacement en ligne droite
est matérialisé par la ligne A.
[0032] On voit sur les figures 2 et 5 que le pédalier 10 est selon l'invention avancé et
abaissé sensiblement au niveau et à proximité immédiate de l'axe A.
[0033] Le moteur thermique 4 est disposé longitudinalement, c'est-à-dire avec son arbre
d'entraînement dirigé vers l'avant, en position reculée dans le châssis pratiquement
entre les roues arrière directrices 3.
[0034] A ce moteur est accolée la pompe hydrostatique 5 reliée par des flexibles 11 aux
moteurs hydrauliques des roues avant motrices 2.
[0035] Dans cet exemple de réalisation, le poste de conduite est constitué par une cabine
8 montée basculante vers l'avant pour permettre l'accès au moteur 4 et à la pompe
hydrostatique 5.
[0036] Le siège de conduite 7 repose sur un caisson 16 formant paroi de séparation avec
le compartiment moteur et dont le plan supérieur est situé sensiblement au-dessous
de la partie supérieure du moteur.
[0037] L'espace entre l'avant du caisson 16 et l'avant de la cabine 8 constitue un plancher
15 qui en raison de l'abaissement de la position du siège repose pratiquement sur
la partie supérieure du châssis 12 à une hauteur H au-dessus du sol inférieure à 550
mm et de préférence égale à environ 500 mm.
[0038] Comme indiqué précédemment, cette disposition permet de supprimer la marche d'accès
au poste de conduite nécessairement présente sur les chariots industriels ou semi-industriels
connus dans lesquels le moteur est en position centrale et le siège au-dessus du moteur.
[0039] On voit sur la figure 2 que l'abaissement du plancher et de la position de conduite
dans le chariot selon l'invention ne nuit pas à la visibilité vers l'avant (ligneB),
le conducteur ayant en position assise vue sur au moins le tiers avant des fourches
17 portées par le mât 1, lorsque celles-ci sont posées sur le sol. En outre, l'abaissement
de plancher et du poste de conduite permet l'utilisation d'une forme de cabine adaptée
à la diminution du niveau sonore du chariot selon l'invention. Le niveau sonore perçu
à l'intérieur du poste de conduite est notablement diminué en installant des vitres
avant et arrière bombées, en inclinant les côtés de cabine et en prévoyant un capitonnage
de la cabine de conduite 8 montée sur appuis élastiques amortisseurs. Le niveau sonore
transmis à l'environnement est avantageusement réduit, dans le cas où le châssis 12
est entièrement fermé sur les côtés et dessous pour accroître l'isolement phonique
par rapport à l'extérieur de la cabine de conduite 8.
[0040] De manière particulièrement avantageuse, le pédalier 10 est contenu dans un boîtier
amovible dans lequel sont également disposés les flexibles de raccordement 18, 19
destinés aux commandes de sécurité et de vitesse d'approche du chariot. On sait en
effet que, outre leur fonction de commande des freins et de l'accélérateur du chariot,
les pédales d'un chariot élévateur sont asservies à des régulateurs de pression hydraulique.
[0041] Le régulateur de pression 20 associé à la pédale d'accélérateur 21 assure que, même
si le conducteur a omis de remettre sa commande d'inversion au point neutre, le chariot
ne peut être entraîné à avancer ou reculer lorsque le régime du moteur thermique est
accéléré pour la manoeuvre du mât par l'action des leviers de commande du distributeur
hydraulique.
[0042] Le régulateur 22 associé à la pédale de frein 23 assure la fonction d'approche lente.
Ceci permet au conducteur d'élever sa charge à une vitesse rapide (donc en donnant
au moteur thermique un régime élevé) tout en avançant à une vitesse ralentie vers
le point où il doit déposer cette charge.
[0043] Ces dispositifs et leur fonctionnement sont bien connus de la technique et ne seront
pas décrits en détail.
[0044] La disposition dans un boîtier amovible du pédalier et des raccordements hydrauliques
qui lui sont associés procure un important avantage lors du montage en usine des chariots
industriels selon l'invention. Ils permettent en effet de procéder au montage complet
de l'installation hydraulique sans attendre que la cabine soit elle-même montée sur
le châssis et donc avec une très grande accessibilité. Le boîtier est ensuite laissé
en attente dans le châssis. Le plancher 15 de la cabine comporte une découpe munie
de pattes sur lesquelles le boîtier est boulonné après montage de la cabine.
[0045] Avantageusement, les commandes de levée, de descente et d'inclinaison sont concentrées
sur un levier unique (non représenté) positionné directement à droite du siège à un
emplacement assurant une position de bras ergonomique, de manière à supprimer toute
fatigue de manoeuvre.
[0046] L'invention n'est pas limitée à l'exemple de chariot semi-industriel décrit ci-dessus.
Elle s'applique également aux chariots industriels ou semi-industriels dont le poste
de pilotage est dépourvu de cabine et/ou dont les roues arrière sont non seulement
directrices mais également motrices.
1. Chariot élévateur à mât de type industriel ou semi-industriel à empattement court,
comportant un châssis, des roues avant motrices, des roues arrière directrices, un
moteur thermique, un poste de pilotage disposé entre les roues avant et arrière sur
toute la largeur du chariot et dans lequel le siège du conducteur est disposé de manière
à autoriser un accès de part et d'autre du poste de conduite, les roues avant motrices
étant entraînées par des moteurs-roues hydrauliques reliés par des flexibles à une
pompe hydrostatique entraînée par le moteur thermique, caractérisé en ce que le châssis
(12) présente une conformation ouverte vers le haut entre les roues avant (2) motrices,
de manière à définir un volume à l'intérieur duquel est disposé au moins partiellement
le pédalier de commande (10) et en ce que les moteurs hydrauliques des roues avant
sont fixés à ladite conformation de part et d'autre dudit volume.
2. Chariot à empattement court selon la revendication 1, caractérisé en ce que le moteur
thermique (4) est placé derrière le siège de conduite (7).
3. Chariot à empattement court selon la revendication 1, caractérisé en ce que le plan
supérieur du caisson (16) sur lequel repose le siège de conduite (7) est situé sensiblement
au-dessous de la partie supérieure du moteur thermique (4).
4. Chariot selon la revendication 1, caractérisé en ce que le moteur thermique (4) est
disposé longitudinalement et le siège de conduite (7) est situé au-dessus de la pompe
hydrostatique (5).
5. Chariot selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le châssis (12) de section
est en forme de C ouvert vers le haut.
6. Chariot selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le
plancher (15) du poste de conduite repose sur la partie supérieure du châssis (12).
7. Chariot selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le
plancher (15) se trouve à une hauteur au-dessus du sol inférieure à 550 mm.
8. Chariot selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le
poste de conduite est constitué par une cabine (8) basculante vers l'avant.
9. Chariot selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le
pédalier (10) est monté dans un boîtier amovible contenant les raccordements des dispositifs
de sécurité hydrauliques (18, 19, 20, 21, 22, 23), ledit boîtier étant fixé dans une
ouverture du plancher (15).