[0001] La présente invention concerne un procédé pour installer le pont d'une plate-forme
marine sur une structure support en mer, ainsi qu'un pont équipé de moyens permettant
son installation sur la structure support.
[0002] Dans le cadre de la présente description, on appelle "pont" tout type de superstructure
d'une plate-forme installée en mer. Le pont comporte habituellement plusieurs jambes
tubulaires verticales, en acier ou en béton ou en partie en acier et en partie en
béton, qui sont posées et fixées sur une structure support. L'expression "structure
support" désigne tout type d'infrastructure parfois appelée "jacket" dans ce domaine
de la technique et destinée à supporter le pont de la plate-forme marine. En service,
la structure support peut être entièrement ou partiellement immergée et elle peut
ou non reposer sur un fond marin. La structure support comporte habituellement un
nombre de piles et/ou de membrures tubulaires verticales ou sensiblement verticales
qui correspond au nombre de jambes du pont. Lesdites membrures tubulaires de la structure
support, encore appelées "jambes", seront appelées "membrures verticales" dans le
présent mémoire descriptif par souci de simplification, étant entendu que ces membrures
peuvent être réellement verticales ou légèrement inclinées par rapport à la verticale
ou encore en partie verticales et en partie inclinées par rapport à la verticale.
Les piles et/ou membrures verticales peuvent être en metal ou en béton ou en partie
en métal et en partie en béton. En outre, dans le cadre de la présente description,
on appelle "barge" tout type d'engin flottant ballastable susceptible de transporter
le pont d'une plate-forme marine.
[0003] Le pont et la structure support d'une plate-forme marine sont habituellement préfabriqués
séparément à terre ou dans une cale sèche ou dans une forme de radoub, et ils sont
ensuite convoyés ou remorqués séparément jusqu'à un site en mer où ils sont ensuite
assemblés l'un à l'autre. Le site d'assemblage peut être le site d'utilisation de
la plate-forme ou tout autre site choisi pour avoir une profondeur d'eau suffisante
et des conditions de mer relativement calme.
[0004] Plusieurs techniques ont déjà été proposées pour installer le pont d'une plate-forme
marine sur une structure support en mer. Une technique connue est par exemple décrite
dans l'article intitulé "Offshore Installation of an Integrated Deck Onto a Preinstalled
Jacket", par G.J. White, et al, OTC 5 260, Offshore Technology Conférence, 18ème conférence
annuelle à Houston, Texas, 5-8 Mai 1986. Dans cette technique connue, chaque jambe
du pont contient un ensemble cylindre hydraulique et piston plongeur et chaque pile
ou membrure verticale de la structure support comporte, à sa partie supérieure, une
partie réceptrice apte à recevoir l'extrémité inférieure du piston plongeur associé
à la jambe correspondante du pont. Ce procédé connu d'installation du pont comprend
les opérations consistant:
a) à amener entre les piles ou les membures verticales de la structure support une
barge sur laquelle le pont repose par l'intermédiaire de plusieurs supports escamotables;
b) à positionner et à maintenir la barge de telle sorte que les jambes du pont soient
et restent sensiblement alignées avec les piles ou les membrures verticales correspondantes
de la structure support;
c) à abaisser les pistons plongeurs jusqu'a ce que leur partie inférieure vienne en
butée avec la partie réceptrice de la pile ou de la membrure correspondante de la
structure support;
d) à ballaster la barge pour l'abaisser et transférer la charge du pont à la structure
support;
e) à escamoter ensuite les supports situés entre le pont et la barge de telle sorte
que le pont ne soit plus supporté que par la structure support;
f) à effectuer une liaison rigide entre les jambes du pont et les piles ou les membrures
verticales de la structure support; et
g) à évacuer la barge d'entre lesdites piles ou membrures verticales.
[0005] Les opérations f) et g) peuvent être effectuées dans l'ordre sus-indiqué, dans l'ordre
inverse ou simultanément.
[0006] En mer ouverte, cette technique connue présente actuellement des limites dues en
particulier aux mouvements relatifs entre le pont et la structure support, qui sont
provoqués par la houle et qui peuvent être la cause d'impacts ou de contraintes inadmissibles
dans l'ensemble constitué par le pont, la barge et la structure support. En particulier,
pendant l'opération de ballastage de la barge, alors que le poids du pont est encore
au moins en partie supporté par ladite barge, malgré la présence de dispositifs amortisseurs
il peut se produire des impacts entre les pistons plongeurs et les parties réceptrices
correspondantes de la structure support, d'une part, et entre l'extrémité inférieure
des jambes du pont et l'extrémité supérieure des piles ou des membrures verticales
de la structure support, d'autre part, à cause des mouvements relatifs susmensionnés.
Dans cette technique connue, les impacts entre les extrémités supérieures des jambes
du pont et les extrémités supérieures des piles ou membrures verticales de la structure
support sont pratiquement inévitables lorsque l'opération de ballastage approche de
sa fin et que les extrémités inférieures des jambes du pont arrivent à faible distance
des extrémités supérieures des piles ou membrures verticales de la structure support.
Etant donné les masses très importantes en cause (le poids du pont peut être de plusieurs
milliers ou plusieurs dizaines de milliers de tonnes), les impacts susmentionnés provoquent
un matage ou une déformation des éléments qui s'entrechoquent. Ce matage ou cette
déformation peut rendre ensuite très difficile, voire impossible la liaison des jambes
du pont à la structure support.
[0007] En outre, dans cette technique connue, la partie réceptrice prévue à l'extrémité
supérieure de chaque pile ou membrure verticale de la structure support comprend un
tube de guidage dont l'extrémité supérieure est évasée pour recevoir et centrer le
piston plongeur associé à la jambe correspondante du pont. Dès que le piston plongeur
a pénétré dans le tube de guidage, les composantes horizontales de mouvement du pont
(cavalement) induites par la houle engendrent des efforts horizontaux. Ceux-ci obligent
à prévoir des dispositifs amortisseurs travaillant en compression entre le tube de
guidage et la paroi cylindrique extérieure de la pile ou membrure verticale de la
structure support. Malgré la présence de ces amortisseurs, la structure support et,
par réaction, la structure du pont peuvent être soumises à des contraintes inadmissibles
et susceptibles de nuire à l'intégrité de ces structures.
[0008] La présente invention a donc pour but de fournir un procédé et des moyens permettant
d'éviter les impacts qui se produisent lorsque l'on utilise la technique connue décrite
plus haut.
[0009] Un autre but de la présente invention est de fournir des moyens permettant de réduire
les contraintes qui résultent des interactions entre les piles ou membrures verticales
de la structure support et les jambes du pont, et qui sont engendrées par les composantes
de mouvement horizontales du pont dues à la houle.
[0010] A cet effet, le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'il consiste, pour
l'opération c) à laisser les pistons plongeurs descendre sous l'effet de leur propre
poids, tout en établissant une communication bi-directionnelle et à grand débit entre
un accumulateur de fluide hydraulique basse pression et une chambre dans la partie
haute de chaque cylindre hydraulique au-dessus du piston plongeur, en vue d'amener
chaque piston plongeur en contact avec la partie réceptrice de la pile ou membrure
verticale correspondante de la structure support, à laisser ensuite osciller verticalement
au gré de la houle, pendant une phase d'observation, la barge, le pont et les cylindres
hydrauliques par rapport aux pistons plongeurs en appui sur lesdites parties réceptrices
correspondantes tout en laissant ouverte ladite communication bi-directionnelle, à
établir ensuite une communication seulement unidirectionnelle et à grand débit dudit
accumulateur basse pression vers ladite chambre dans chaque cylindre hydraulique,
afin d'empêcher tout mouvement descendant du pont et des cylindres hydrauliques, mais
sans empêcher un mouvement ascendant de ceux-ci et sans empêcher que la chambre puisse
se remplir de fluide hydraulique s'il passe sous la barge des vagues dont la crête
a un niveau plus haut que le niveau de l'eau au moment où la communication unidirectionnelle
a été établie, à effectuer ensuite les opérations d) et e), à établir ensuite une
communication à faible débit depuis ladite chambre de chaque cylindre hydraulique
vers un réservoir de fluide hydraulique, de façon à permettre l'abaissement du pont
et de ses jambes jusqu'à ce que celles-ci viennent en contact et en appui sur la partie
supérieure des piles ou des membrures verticales de la structure support, et à effectuer
ensuite l'opération f).
[0011] Grâce au procédé de la présente invention, dès que les pistons plongeurs sont arrivés
en contact avec les parties réceptrices correspondantes des piles ou membrures verticales
de la structure support, aucun impact ne peut ensuite se produire entre ces éléments
étant donné que le pont est libre d'osciller verticalement, sans entraîner avec lui
dans son mouvement vertical les pistons plongeurs, grâce aux communications bi-directionnelles
établies entre les accumulateurs basse pression et les chambres des cylindres hydrauliques.
On notera qu'à ce moment la distance verticale entre la partie inférieure des jambes
du pont et la partie supérieure des piles ou membrures verticales de la structure
support est encore importante et qu'aucun choc ne peut se produire entre elles à ce
moment. Ensuite, pendant toute l'opération de ballastage de la barge, le pont et ses
jambes ne peuvent effectuer aucun mouvement descendant et sont maintenus à distance
de la partie supérieure des piles ou membrures verticales de la structure support.
Le pont peut seulement s'élever à un niveau plus haut sous l'action des plus grosses
vagues, sans entraîner avec lui les pistons plongeurs, grâce à ladite communication
unidirectionnelle entre les accumulateurs basse pression et lesdites chambres des
cylindres hydrauliques. Là encore, aucun impact ne peut se produire entre les pistons
plongeurs et les parties réceptrices correspondantes de la structure support, d'une
part, et entre l'extrémité inférieure des jambes du pont et les extrémités supérieures
des piles ou membrures verticales de la structure support. Ensuite, à la fin de l'opération
de ballastage de la barge, une fois que le poids du pont a été transféré à la structure
support et que la barge a été évacuée, le pont n'est plus soumis à l'action de la
houle. En conséquence, lorsque la communication à faible débit est établie entre la
chambre de chacun des cylindres hydrauliques et le réservoir de fluide hydraulique,
le pont peut être abaissé lentement et sans à-coup jusqu'à ce que ses jambes viennent
en contact avec la partie supérieure des piles ou membrures verticales de la structure
support, et celà sans que la houle puisse produire des impacts non contrôlés entre
les jambes du pont et la structure support.
[0012] La présente invention fournit également un pont de plate-forme marine comprenant
plusieurs jambes tubulaires verticales destinées à être assemblées verticalement à
des piles ou des membrures verticales d'une structure support préalablement immergée,
chaque jambe du pont contenant un ensemble cylindre hydraulique et piston plongeur,
dont le cylindre est fixé à la jambe et dont le piston plongeur peut être déplacé
verticalement par rapport au cylindre et à la jambe en vue d'être amené en butée avec
une partie réceptrice correspondante prévue à la partie supérieure de chaque pile
ou membrure verticale de la structure support, et une unité de contrôle et de commande
pour commander le fonctionnement des ensembles cylindre hydraulique et piston plongeur
contenus dans les jambes du pont, caractérisé en ce que dans chaque cylindre hydraulique,
au-dessus du piston plongeur, est formée une chambre qui est remplie de fluide hydraulique,
et en ce que chaque jambe contient en outre un accumulateur de fluide hydraulique
basse pression, des premiers moyens pouvant être commandés pour établir une communication
bidirectionnelle à grand débit entre l'accumulateur basse pression et ladite chambre
du cylindre hydraulique, des seconds moyens pouvant être commandés pour établir une
communication unidirectionnelle à grand débit depuis l'accumulateur basse pression
vers ladite chambre et des troisièmes moyens pouvant être commandés pour établir une
communication à faible débit entre ladite chambre et un réservoir de fluide hydraulique,
lesdits premiers, seconds et troisièmes moyens étant commandés en séquence par ladite
unité de contrôle et de commande.
[0013] L'invention fournit également une structure support pour plate-forme marine, comprenant
plusieurs piles ou membrures verticales destinées à être assemblées et à supporter
respectivement les jambes d'un pont de la plate-forme, chaque pile ou membrure verticale
comportant à sa partie supérieure une partie réceptrice destinée à recevoir et à servir
d'appui pour un piston plongeur monté mobile verticalement dans une jambe correspondante
du pont de la plate-forme, caractérisée en ce que ladite partie réceptrice a la forme
d'une cavité qui est ouverte vers le haut et dont le diamètre intérieur est sensiblement
plus grand que le diamètre extérieur du piston plongeur, et en ce que le fond de la
cavité est pourvu d'un ensemble amortisseur stratifié composé d'une couche inférieure
en une matière élastomère formant tampon, d'une plaque métallique de renfort et d'une
couche anti-friction en une matière choisie pour présenter un faible coefficient de
frottement avec la matière du piston plongeur, afin de permettre des mouvements horizontaux
limités de glissement entre le piston plongeur et le fond de la cavité sans contact
avec la paroi latérale de celle-ci.
[0014] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront mieux
au cours de la description qui va suivre et qui est donnée en référence aux dessins
annexés sur lesquels :
[0015] les figures 1 et 2 sont des vues en élévation de face et de côté représentant un
pont chargé sur une barge ancrée entre les piles d'une structure support (jacket).
[0016] Les figures 3 à 12 sont des vues schématiques montrant les positions relatives d'une
jambe du pont et d'une pile ou membrure verticale de la structure support au cours
des phases successives du procédé de la présente invention.
[0017] Les figures 13 à 15 sont des vues en coupe montrant schématiquement, à plus grande
échelle encore, un détail de l'un des ensembles cylindre hydraulique et piston plongeur
utilisés dans le procédé de l'invention, ces figures montrant en particulier un clapet
anti-retour piloté et une soupape pilotée, qui sont représentés dans leurs différents
états au cours du procédé de l'invention.
[0018] La figure 16 est une vue en coupe verticale de l'une des jambes du pont de la plate-forme
marine.
[0019] La figure 17 est une demi-vue en coupe suivant la ligne XVII-XVII de la figure 16,
cette figure montrant un mode de fixation d'un cylindre hydraulique à la jambe du
pont.
[0020] La figure 18 est une vue en coupe verticale de la partie supérieure d'une jambe du
pont, cette figure montrant un autre mode possible de la fixation du cylindre hydraulique
à ladite jambe.
[0021] La figure 19 est une vue en coupe verticale montrant, à plus grande échelle, une
partie réceptrice à l'extrémité supérieure d'une pile de la structure support.
[0022] La figure 20 est une vue en coupe de la partie inférieure de la jambe du pont, montrant
un détail.
[0023] La figure 21 est une vue en coupe verticale montrant un mode de liaison de la partie
inférieure d'une jambe du pont à la partie supérieure d'une pile de la structure support.
[0024] La figure 22 est une vue en coupe verticale montrant un autre mode de liaison de
la partie inférieure d'une jambe du pont à la partie supérieure d'une pile de la structure
support.
[0025] La figure 23 est une vue en coupe verticale montrant un mode de réalisation d'un
ensemble cylindre hydraulique, piston plongeur, accumulateur basse pression et vérin
auxiliaire, qui est logé dans une jambe du pont.
[0026] La figure 24 est une demi-vue en coupe verticale d'un autre mode de réalisation de
l'ensemble cylindre hydraulique, piston plongeur et accumulateur basse pression.
[0027] La figure 25 est une vue partielle en coupe verticale montrant un accumulateur haute
pression associé à l'ensemble de la figure 23.
[0028] La figure 26 est un schéma des circuits hydrauliques de l'ensemble hydraulique logé
dans une jambe du pont.
[0029] Sur les figures 1 et 2, on peut voir le pont 1 d'une plate-forme marine, chargé sur
une barge 2 qui a été amenée en position à l'intérieur d'une structure support 3 (jacket)
en vue d'y installer le pont 1. Dans les figures 1 et 2, la structure support 3 est
fixée sur le fond marin 4 par des piles 5, par exemple huit piles dans le cas représenté
ici. Toutefois, le procédé de l'invention peut être également mis en oeuvre avec une
structure support flottante convenablement ancrée au fond marin 4, par exemple par
plusieurs lignes d'ancres.
[0030] Le pont 1 comporte plusieurs jambes 6, par exemple huit jambes destinées à être posées
sur des parties réceptrices 7 de la structure support 3. Les parties réceptrices 7,
qui seront décrites en détail plus loin, peuvent être formées à l'extrémité supérieure
hors d'eau des piles 5, comme représenté ici, ou à l'extrémité supérieure des membrures
tubulaires verticales 8 de la structure support 3 à travers lesquelles les piles 5
ont été engagées pour être enfoncées dans le fond marin 4. Toutefois, il est à noter
que les parties réceptrices 7 pourraient être formées sur toute autre partie de la
structure support 3 étudiées pour supporter les forces verticales, statiques et dynamiques,
mises en jeu pendant les opérations de pose du pont 1 et pendant que la plate-forme
est en service.
[0031] Comme montré dans les figures 1 et 2, le pont 1 repose sur la barge 2 par l'intermédiaire
de plusieurs supports escamotables 9, par exemple huit supports. Ces supports 9 sont
représentés ici de manière schématique dans la mesure où il s'agit d'éléments bien
connus dans ce domaine de la technique, tels que des boîtes à sable, des vérins hydrauliques
ou des dispositifs mécaniques escamotables.
[0032] La barge 2 est orientée face à la houle dominante grâce à une orientation préalable
judicieuse de la structure support 3 et elle est maintenue en position par rapport
à cette structure support par des moyens également bien connus dans ce domaine de
la technique. Les mouvements d'embardée de la barge sont par exemple limités par quatre
défenses souples 11. Les mouvements de cavalement sont limités par exemple par des
lignes d'ancre avant 12 et par des lignes d'ancre arrière 13.
[0033] Comme montré par exemple dans la figure 3, chaque jambe 6 du pont 1 est creuse et
constituée par exemple par un tube en acier de section circulaire. A l'intérieur de
chaque jambe 6 se trouve un ensemble d'éléments comprenant :
a) un piston plongeur 14 monté coulissant dans un cylindre hydraulique 15 lui-même
fixé à la jambe 6 d'une manière qui sera décrite en détail plus loin. La chambre 16
formée dans le cylindre hydraulique 15 au-dessus du piston plongeur 14 est remplie
d'un fluide hydraulique tel que le l'huile;
b) un accumulateur basse pression 17 situé au-dessus de l'ensemble cylindre et piston
plongeur 14, 15. L'enveloppe extérieure de l'accumulateur 17 peut être par exemple
réalisée d'un seul tenant avec le cylindre hydraulique 14 comme montré dans la figure
3 (voir également la figure 16). L'accumulateur 17 contient de l'huile 18 et un gaz
ou un mélange gazeux 19 sous une faible pression de l'ordre de quelques bar. Ce gaz,
qui peut être par exemple de l'azote, a tendance à chasser l'huile 18 vers la chambre
16 et, par conséquent, à pousser le piston plongeur 14 vers le bas. La quantité d'huile
18 contenue dans l'accumulateur 17 est plus grande que le volume nécessaire pour que
le piston plongeur 14 puisse effectuer sa course maximale;
c) plusieurs orifices obturables, qui sont prévus dans une paroi 21 (voir les figures
13 à 15) séparant la chambre 16 du cylindre hydraulique 15 et la cavité intérieure
de l'accumulateur 17. Dans les figures 3 à 12, ces orifices obturables sont représentés
schématiquement et de manière globale par un unique orifice 22 et par un unique pointeau
23.
[0034] En réalité, lesdits orifices obturables comprennent plusieurs clapets anti-retour
pilotés 24, par exemple trois ou quatre clapets 24, et au moins une soupape pilotée
25 (pour des raisons de simplification du dessin, on a simplement représenté un seul
clapet anti-retour piloté 24 et une seule soupape pilotée 25 dans les figures 13 à
15). Lorsque les clapets 24 reçoivent un signal de pilotage commandant leur ouverture,
ils établissent une communication bidirectionnelle à grand débit entre la cavité intérieure
de l'accumulateur 17 et la chambre 16 du cylindre hydraulique 15 (figure 14). En l'absence
de signal de pilotage, les clapets 24 établissent une communication unidirectionnelle
à grand débit depuis la cavité intérieure de l'accumulateur 17 vers ladite chambre
16. Lorsqu'elle est ouverte par un signal de pilotage, la soupape pilotée 25 établit
une communication à faible débit entre la chambre 16 et un réservoir de fluide hydraulique.
Bien que le réservoir de fluide hydraulique soit représenté dans les figures 13 à
15 comme étant constitué par la cavité intérieure de l'accumulateur de pression 17,
ce réservoir de fluide hydraulique est de préférence constitué par un réservoir séparé
dudit accumulateur de pression et disposé par exemple sur le pont 1 de la plate-forme
comme cela est schématiquement indiqué en 26 dans la figure 26.
[0035] Comme cela sera décrit plus loin, les clapets anti-retour pilotés 24 et la soupape
pilotée 25 permettent au piston plongeur 14 de travailler dans trois modes différents
à la volonté d'un opérateur 27 agissant sur un pupitre de commande 28, ou sous le
contrôle d'un automate programmable remplaçant ledit opérateur. De préférence, un
pilotage hydraulique est prévu pour commander l'ouverture des clapets anti-retour
pilotés 24 et de la soupape pilotée 25, bien qu'ils pourraient être commandés électromagnétiquement.
Il suffit d'une puissance très faible, de l'ordre de quelques dizaines de kW, pour
passer d'un mode de fonctionnement à un autre et pour contrôler toute l'opération
de pose du pont 1 sur la structure support 3. La puissance hydraulique nécessaire
à cet effet peut provenir d'une centrale hydraulique 29 installée sur le pont 1. Un
seul pupitre de commande 28 et une seule centrale hydraulique 29 peuvent suffir pour
tous les ensembles cylindre hydraulique et piston plongeur 14, 15 installés dans les
jambes 6 du pont 1.
[0036] A l'intérieur de chaque jambe 6, un vérin auxiliaire 31 (figure 23) peut être prévu
au-dessus de la chambre 16. Le vérin auxiliaire 31, qui n'est pas indispensable pour
la mise en oeuvre du procédé de l'invention, a plusieurs fonctions. Une première fonction
de ce vérin auxiliaire 31 est de permettre le maintien du piston plongeur 14 en position
haute pendant le transport du pont 1 (cette fonction pourrait être également remplie
par une liaison mécanique fusible, par exemple à boulons fusibles ou par une butée
escamotable). Une deuxième fonction du vérin auxiliaire 31 est de permettre le freinage
du piston plongeur 14 au cours de sa descente (cette fonction pourrait également remplie
par un système mécanique de freinage par frottement). Une troisième fonction du vérin
auxiliaire 31 est de permettre le relevage du piston plongeur 14 en cas de nécessité
(par exemple en cas d'inversion du processus de pose du pont ou pour permettre la
rentrée du piston plongeur 14 dans le cylindre hydraulique 15 à la fin du processus
de pose).
[0037] Les trois modes de travail du piston plongeur 14 sont les suivants. Dans la description
qui va suivre, les mots "descente" et "montée" du piston plongeur 14 s'entendent en
mouvement relatif par rapport au cylindre 15.
[0038] Dans le premier mode (mode 1), le piston plongeur 14 est libre de descendre dans
le cylindre 15 sous l'effet de son propre poids, du poids de l'huile dans la chambre
16 et de la basse pression de l'huile dans l'accumulateur 17. Le piston plongeur 14
est également libre de remonter lorsqu'une force extérieure verticale vers le haut,
supérieure à la somme des forces susmentionnées, lui est appliquée. Ce mode de fonctionnement
est obtenu en pilotant les clapets anti-retour 24 de manière à les maintenir ouverts
(communication bidirectionnelle à grand débit entre l'accumulateur 17 et la chambre
16) et en maintenant fermée la soupape pilotée 25. Ce mode de fonctionnement correspond
aux figures 5, 6, 7 et 14.
[0039] Dans le second mode (mode 2) le piston plongeur 14 est libre de descendre dans le
cylindre 15, mais il ne peut pas remonter. Dans ce mode également, si le piston plongeur
14 est fixe, par exemple du fait qu'il est en appui sur la partie réceptrice 7 de
la pile correspondante 5 de la structure support 3, le cylindre 15 et la jambe 6 à
laquelle il est fixé sont libres de monter par rapport au piston plongeur 14, mais
ils ne peuvent pas redescendre. Ce mode de fonctionnement est obtenu en laissant les
clapets 24 fonctionner comme des clapets anti-retour permettant l'entrée de l'huile
dans la chambre 16 en provenance de l'accumulateur 17, mais empêchant l'huile de sortir
de ladite chambre 16 (communication unidirectionnelle à grand débit de l'accumulateur
de pression 17 vers la chambre 16) et en maintenant fermée la soupape pilotée 25.
Ce mode de fonctionnement correspond aux figures 8 à 11 et 13.
[0040] Dans le troisième mode (mode 3), le piston plongeur est supposé fixe, étant en appui
sur la partie réceptrice 7 de la pile correspondante 5 de la structure support 3.
Le cylindre 15 et la jambe 6 à laquelle il est fixé peuvent descendre de manière lente
et contrôlée en glissant sur le piston plongeur 14. Ce mouvement de descente est permis
en ouvrant la soupape pilotée 25. Dans ce mode de fonctionnement, les clapets 24 sont
maintenus fermés par la pression d'huile qui règne dans la chambre 16 et qui est plus
élevée que celle règnant dans l'accumulateur 17. Ce mode de fonctionnement correspond
aux figures 12 et 15.
[0041] En plus de ces trois modes de fonctionnement, le piston plongeur 14 doit pouvoir
être maintenu en position rentrée haute pendant le transport du pont 1 et au début
du processus de pose. Comme indiqué plus haut, ceci peut être par exemple obtenu à
l'aide du vérin auxiliaire 31.
[0042] Sur les figures 13 à 15, on a également représenté un capteur de pression 32, qui
est monté dans la paroi 21 et qui permet de mesurer et de surveiller la pression qui
règne dans la chambre 16 du cylindre hydraulique 15. Le signal de sortie du capteur
de pression 32 est envoyé par une ligne appropriée à une unité de contrôle de commande
contenue dans le pupitre 28.
[0043] On va maintenant décrire le procéde de l'invention pour poser ou installer le pont
1 sur la structure support 3 en faisant référence aux figures 3 à 12.
Première phase ou phase d'observation I (figures 3 et 4)
[0044] Dans cette phase, la barge 2 est maintenue en position de pose du pont à l'intérieur
de la structure support 3. Tous les pistons plongeurs 14 sont maintenus en position
haute à l'intérieur des cylindres 15. La barge 2 est alors ballastée pour réduire
la hauteur de chute des pistons plongeurs 14. Pendant cette phase, la barge 2 est
soumise à l'action de la houle représentée schématiquement par les flèches F1 et F2
dans les figures 3 et 4. Les mouvements de la barge 2 dus à la houle sont limités
grâce aux dispositifs amortisseurs 11 et aux lignes d'ancrages 12 et 13 mentionnés
plus haut.
[0045] Dans le cas où une houle de direction préférentielle (indiquée par la flèche H dans
la figure 2), dite houle dominante, a été constatée sur le site d'installation, il
y a tout intérêt à ce que la barge 2 soit orientée dans cette direction et, par conséquent,
que la structure support 3 ait été préalablement installée avec cette même direction.
Dans ces conditions, le mouvement de roulis est réduit au minimum, réduisant ainsi
de manière très importante les mouvements verticaux de la barge 2 et du pont 1. Ces
mouvements ont été estimés au préalable de manière connue par calcul. Les amplitudes
et les périodes de ces mouvements sont maintenant mesurées de manière connue sur le
site avant de passer à la phase suivante du processus de pose du pont. Les conditions
normales d'opération concernant ces mouvements sont de l'ordre du décimètre pour les
mouvements horizontaux et de l'ordre du mètre ou davantage pour les mouvements verticaux.
[0046] A ce stade, le processus de pose est encore réversible, la barge 2 et le pont 1 pouvant
être enlevés à tout moment de leur position à l'intérieur de la structure support
3.
Deuxième phase ou phase de descente des pistons plongeurs 14 et phase d'observation II (figures 5 à 7)
[0047] Des bouées de mesure de houle (non représentées), placées de manière connue à une
certaine distance de la structure support 3, donnent à l'opérateur 27 des informations
sur la nature des trains de houle arrivant sur la structure support 3, a savoir la
hauteur des vagues et leur période.
[0048] Des dispositifs de mesure (gyro-accélérateurs, non représentés) placés sur chaque
ensemble 14, 15, 17 procurent à l'opérateur 27, en temps réel, toutes les données
relatives aux mouvements du pont 1. Des détecteurs de proximité peuvent être également
utilisés dans le même but.
[0049] L'opérateur 27 déclenche alors la descente des huit pistons plongeurs 14 en les faisant
fonctionner en mode 1 et en laissant librement sortir la tige de piston des vérins
auxiliaires 31.
[0050] Il est à noter qu'un débit élevé d'huile est nécessaire pour que les pistons plongeurs
14 puissent atteindre les parties réceptrices 7 de la structure 3 sans en redécoller.
En effet, la descente des pistons plongeurs 14 doit pouvoir se faire en une demi-période
de houle, soit 3 à 6 secondes environ. Ce débit élevé, de l'ordre de plusieurs centaines
de litres par seconde, est assuré par les clapets 24, dont le nombre et/ou la section
de passage sont choisis en conséquence.
[0051] Pendant cette phase, la barge 2 et le pont 1 sont soumis aux effets de la houle.
Dans les figures 5 à 7, les mouvements du pont 1 en fonction de la houle ont été indiqués
schématiquement par les flèches P1 et P2.
[0052] Il n'y a pas de moment privilégié pour déclencher la descente des pistons plongeurs
14. Cependant, étant donné que la descente des pistons plongeurs 14 ne prend que quelques
secondes, il est tout de même préférable de déclencher cette descente alors que l'on
est prêt à passer à la phase suivante. L'observation de la houle et des mouvements
du pont 1 donne à l'opérateur 27 toutes les indications nécessaires pour passer à
la troisième phase.
[0053] Pendant la deuxième phase, après la descente des pistons plongeurs 14, les mouvements
de la barge 2 sont pratiquement les mêmes que pendant la première phase.
[0054] Une fois sortis et en contact avec les parties réceptrices 7 de la structure support
3, les pistons plongeurs 14 restent dans cette position. Les cylindres 15 fixés aux
jambes 6 du pont 1 effectuent un mouvement de va-et-vient vertical en coulissant sur
les pistons plongeurs 14.
[0055] Les mouvements horizontaux de la barge 2 créent des mouvements horizontaux des extrémités
inférieures des pistons plongeurs 14, qui glissent sur les parties réceptrices 7 de
la structure support 3. Ce glissement peut être facilité par des matériaux appropriés,
à faible coefficient de frottement, recouvrant les parties réceptrices 7 de la structure
support 3 et/ou l'extrémité inférieure des pistons plongeurs 14, comme cela sera décrit
plus loin. Ces matériaux peuvent être par exemple de l'acier inoxydable glissant sur
du "Téflon" (marque déposée). Le diamètre extérieur de l'extrémité inférieure des
pistons plongeurs 14 et le diamètre intérieur des parties réceptrices 7 de la structure
support 3 doivent être compatibles avec ces mouvements de glissement horizontaux,
afin que les éléments précités 7 et 14 ne viennent jamais en butée dans le sens horizontal.
[0056] Le tangage de la barge 2 provoque une inclinaison variable du pont 1 et, par suite,
des jambes 6 du pont et des pistons 14 qui se trouvent à l'intérieur. Cette inclinaison
des pistons 14 pourraient être la cause d'un mauvais appui de leur extrémité inférieure
sur les parties réceptrices 7 de la structure support 3. Ce problème peut être résolu
en prévoyant une tête d'appui articulée à l'extrémité inférieure de chaque piston
plongeur 14, comme cela sera décrit plus loin.
[0057] A ce stade, le processus de pose est encore réversible, les pistons plongeurs 14
pouvant être remontés au moyens des vérins auxiliaires 31, et la barge 2 peut donc
encore être évacuée si cela est rendu nécessaire par des mauvaises conditions de mer.
Troisième phase ou phase de blocage des cylindres hydrauliques 15 (figures 8 à 10)
[0058] Cette phase consiste à immobiliser le pont 1 par rapport à la structure support 3
en agissant simultanément sur tous les ensembles cylindre hydraulique et piston plongeur
14, 15. Ceci est effectué en commutant le mode de fonctionnement des pistons plongeurs
14 du mode 1 au mode 2 en désactivant le pilotage des clapets 24 de telle sorte qu'ils
fonctionnent uniquement comme des clapets anti-retour.
[0059] L'opérateur 27 va déclencher cette opération au moment le plus propice, c'est-à-dire
au moment qui induira d'une part le moins d'efforts d'inertie dans tout le système
pont 1 - barge 2 - structure support 3 et, d'autre part, lorsque le pont 1 se trouvera
le plus haut possible pour que les clapets 24 aient le moins possible à fonctionner.
Il est toutefois important de noter que si les deux conditions ci-dessus permettent
au système hydraulique de fonctionner dans des conditions idéales, il n'est pas pour
autant indispensable qu'elles soient scrupuleusement respectées. Autrement dit, le
système peut être étudié pour que le blocage des ensembles cylindre et piston 14,
15 puissent se faire à n'importe quel moment ou tout au moins dans une fourchette
de conditions limites acceptables.
[0060] Pour déclencher le blocage des ensembles cylindre et piston 14, 15 au bon moment,
l'opérateur 27 doit tenir compte du temps de réaction des clapets 24 et de leurs commandes.
Le déclenchement du blocage des ensembles cylindre et piston 14, 15 peut être également
commandé directement par un automate programmable qui peut être prévu pour gérer toutes
les données du système.
[0061] La figure 8 représente l'ensemble cylindre et piston 14, 15 bloqué lors du passage
d'une crête de houle. Lorsqu'un creux de houle passe sous la barge 2 (figure 9), celle-ci
ne bouge plus, car elle reste plaquée sous le pont 1 qui est devenu fixe par rapport
à la structure support 3. Une partie du poids du pont 1 est alors supportée par la
structure support 3.
[0062] La figure 13 montre que si une crête de houle plus haute que les précédentes passe
sous la barge 2, celle-ci soulève le pont 1, mais ce dernier ne peut pas redescendre
ensuite. En effet, pendant ce mouvement ascendant- du pont 1, les clapets 24 s'ouvrent
et la chambre 16 se remplit d'une quantité additionnelle d'huile en provenance de
l'accumulateur 17. Pendant ce temps, les pistons plongeurs 14 restent en appui sur
les parties réceptrices 7 de la structure support 3. Une fois que la crête de la vague
plus haute est passée sous la barge 2 et que celle-ci commence à redescendre, les
clapets 24 se referment automatiquement et la quantité additionnelle d'huile qui a
pénétré dans la chambre 16 reste emprisonnée dans cette dernière. En conséquence,
le cylindre 15 ne peut pas redescendre et l'ensemble barge 2 - pont 1 - reste en position
surélevée lorsque le creux de houle suivant arrive sous la barge 2.
[0063] Après le passage de quelques crêtes de houle exceptionnellement hautes, chaque piston
plongeur 14 sera donc dans une position d'extension maximale quasi identique pour
tous les pistons 14. Par conséquent, le pont 1 sera lui-même en position haute maximale
et quasiment horizontal. Le pont 1 ne bougera donc plus sous l'effet de la houle,
à l'exception des mouvements dus à l'élasticité de l'ensemble pont 1 - barge 2 - structure
support 3.
[0064] Une fois que les ensembles cylindre et piston 14, 15 sont bloqués, on voit donc que
la barge 2 reste soumise aux efforts de la houle. De plus, au moment du blocage, des
forces d'inertie dues aux masses en mouvement viennent s'ajouter aux efforts de la
houle. La composante verticale de tous ces efforts peut être amortie en plusieurs
endroits, au choix ou en combinaison :
a) par des blocs 33 en matière élastomère ou par tout autre dispositif équivalent
bien connus dans ce domaine de la technique, disposés entre les supports 9 et le pont
1;
b) par des éléments en matière élastomère ou par tout autre dispositif équivalent,
disposés entre la partie inférieure de chaque piston plongeur 14 et la partie réceptrice
7 correspondante de la structure support 3, comme cela sera décrit plus loin;
c) par au moins un accumulateur haute pression communiquant avec la chambre 16 de
chaque ensemble cylindre et piston plongeur 14, 15.
[0065] On verra plus loin dans la descritpion d'un exemple de réalisation comment ces amortisseurs
peuvent être disposés. Selon les besoins, on utilisera un ou plusieurs des amortisseurs
mentionnés ci-dessus.
[0066] D'autre part, la souplesse du pont 1 et de la barge 2 contribuera elle-aussi à réduire
les efforts verticaux susmentionnés. Dans le cas d'un pont de 10 000 tonnes, avec
une houle ayant une hauteur maximale de 1, 8 m et une période d'environ 8 secondes,
les efforts verticaux dans chaque ensemble cylindre et piston 14, 15 peuvent atteindre,
au cours de cette troisième phase, des valeurs comprises entre 1 000 et 2 000 tonnes.
La pression de l'huile dans la chambre 16 peut atteindre des valeurs de l'ordre de
400 bar.
[0067] Sous l'effet des efforts horizontaux appliqués par la houle sur la barge 2, les jonctions
entre les supports 9 et le pont 1, d'une part, et entre les pistons plongeurs 14 et
les parties réceptrices 7, d'autre part, sont sollicitées à leur tour. Ces sollicitations
sont dynamiques et peuvent donc être diminuées par des amortisseurs en matière élastomère
disposés judicieusement. C'est ainsi que la jonction entre les pistons plongeurs 14
et les parties réceptrices 7 de la structure support 3 est de préférence réalisée
de telle sorte que leurs surfaces mutuellement en contact aient un faible coefficient
de frottement.
[0068] Ici encore, lorsque le piston plongeur 14 est soumis à une force verticale importante,
il est souhaitable qu'un glissement puisse se produire entre le piston plongeur 14
et la surface réceptrice 7 correspondante de la structure support 3. Le glissement
ne se produira que lorsque les forces de frottement entre les deux surfaces mutuellement
en contact seront dépassées. Dans ces conditions, l'effort horizontal maximal appliqué
sur la partie inférieure des pistons plongeurs 14 sera limité par le coefficient de
frottement, garantissant ainsi à tout moment un bon fonctionnement des ensembles cylindre
et piston 14, 15. L'effort horizontal dans les jambes 6 du pont 1 sera limité pour
la même raison.
[0069] A ce stade, le processus de pose est encore réversible. Il suffit de piloter les
clapets 24 pour les ouvrir, et de remonter les pistons plongeurs 14 à l'aide des vérins
auxiliaires 31.
Quatrième phase ou phase de ballastage de la barge 2 - effacement des supports 9 - enlèvement de la barge 2 (figure 11)
[0070] Dans cette phase, il s'agit de transférer tout le poids du pont 1 depuis la barge
2 à la structure support 3, et ensuite d'enlever la barge 2. Cette opération est effectuée
par ballastage de la barge 2, comme cela est connu dans ce domaine de la technique.
[0071] Le contrôle du ballastage peut se faire en mesurant les efforts dans les ensembles
cylindre et piston 14, 15, soit à l'aide de jauges de contrainte, soit en mesurant
la pression de l'huile dans les chambres 16, par exemple au moyen des capteurs de
pression 32.
[0072] La barge s'alourdit tout en restant plaquée sous le pont 1 jusqu'au moment où la
réaction entre les supports 9 et le pont 1 devient suffisamment faible, c'est-à-dire
lorsqu'elle atteint quelques pourcents du poids du pont 1, l'autre partie du poids
étant déja transférée à la structure support 3. Quelques heures suffisent pour effectuer
ce ballastage. Dans cette configuration, lorsque la barge 2 ne supporte plus qu'une
petite fraction du poids du pont 1, les supports 9 sont effacés simultanément et rapidement,
c'est-à-dire plus rapidement que le mouvement de pilonnement de la barge 2 sous l'effet
de la houle, afin d'éviter tout choc entre les supports 9 et le pont 1 (figure 11).
Ceci est possible en utilisant comme support 9, soit des boîtes à sable, soit des
vérins hydrauliques, soit des supports comportant un mécanisme permettant leur escamotage,
tous ces éléments étant bien connus dans ce domaine de la technique.
[0073] Ce moment constitue le point de non retour du processus de pose. Lors de l'effacement
des supports 9, la barge 2 est allégée du poids du pont 1 qu'elle portait encore.
Son tirant d'eau diminue donc en proportion de cet allègement et la barge 2 remonte
d'autant. Etant libre de bouger à nouveau, la barge 2 se remet donc en mouvement sous
l'effet de la houle. La distance verticale d'effacement des supports 9 est choisie
de manière connue pour qu'à aucun moment, dans cette configuration et sous l'effet
de la houle, la barge 2 ne puisse venir à nouveau en contact avec le pont 1 et provoquer
des impacts peu souhaitables. Ainsi la barge 2 peut être ensuite évacuée sans difficulté
d'entre les membrures verticales 8 de la structure support 3.
Cinquième phase ou phase de descente et de pose du pont 1 sur la structure support 3 (figure 12)
[0074] Il s'agit maintenant de descendre le pont 1 jusqu'à ce que ses jambes 6 viennent
en contact avec les parties réceptrices correspondantes 7 de la structure support
3. Ceci est obtenu en commutant le mode de fonctionnement des pistons plongeurs 14
du mode 2 au mode 3 en ouvrant les soupapes pilotées 25. Ces dernières, en combinaison
avec des limiteurs de débit 35 (figure 26), permettent une descente contrôlée du pont
1. Comme indiqué précédemment, les soupapes 25 mettent les chambres 16 des cylindres
15 en communication avec un réservoir de fluide hydraulique 26, par exemple à travers
un tuyau 36 (figure 26). Les tuyaux 36 associés à certains des cylindres hydrauliques
15 peuvent être reliés entre eux pour assurer un supportage isostatique (en trois
points) du pont 1 sur la structure support 3 et pour éviter ainsi des surcharges dans
les cylindres hydrauliques 15 lors de la descente du pont 1. La descente se fait à
vitesse très lente et, par conséquent, sans choc.
[0075] A la fin de la descente du pont 1, un cône de centrage 37 fixe à l'extrémité inférieure
de chaque jambe 6 va permettre aux jambes 6 du pont de se recentrer automatiquement
par rapport aux parties réceptrices 7 de la structure support 3. Après enlèvement
du cône de centrage 37, la partie inférieure de chaque jambe 6 du pont peut être alors
fixée rigidement à la partie réceptrice correspondante 7 de la structure support 3,
par exemple par un joint soudé 38 comme montré dans la figure 21.
[0076] Toutefois, on peut se passer du cône de centrage 37 si l'on adopte un autre mode
d'assemblage entre les jambes 6 du pont et les parties réceptrices correspondantes
7 de la structure support 3. Par exemple, une rondelle 39 en acier, de forte épaisseur,
peut être disposée entre les surfaces de contact entre chaque jambe 6 du pont et la
partie réceptrice 7 correspondante de la structure support comme montré dans la figure
22. Cela permet d'accepter un excentrement entre les éléments 6 et 7. La rondelle
39 peut être fixée à la partie réceptrice 7 par un joint soudé 41, tandis que la jambe
6 peut être fixée à la rondelle 39 par un autre joint soudé 42.
[0077] Une fois que la descente du pont 1 est terminée et que les jambes 6 ont été fixées
aux parties réceptrices correspondantes 7 de la structure support 3, les ensembles
formés par les éléments 14, 15 et 17 peuvent être enlevés des jambes 6 du pont 1 comme
on le verra plus loin.
[0078] Il est par ailleurs à noter qu'une fois la durée de vie de la plate-forme terminée,
celle-ci doit être démontée. Si le pont a été installé à l'aide du dispositif de la
présente invention, il peut être également enlevé de la structure support 3 à l'aide
du même dispositif. Les différentes phases du processus d'enlèvement du pont sont
les mêmes que celles employées pour la mise en place du pont, à ceci près qu'elles
se déroulent en ordre inverse et en sens inverse.
[0079] On va maintenant décrire diverses formes de réalisation de l'ensemble piston 14 -
cylindre hydraulique 15 - accumulateur 17.
[0080] La figure 16 montre, en coupe verticale, une première forme de réalisation dudit
ensemble. Dans la figure 16, on peut voir un corps cylindrique 43, dont la longueur
est à peu près égale à celle de la jambe 6 du pont 1 et qui comprend trois parties
: une partie basse, qui forme le cylindre hydraulique 15 et qui contient le piston
plongeur 14, une partie médiane, qui forme l'enveloppe de l'accumulateur 17, et une
partie haute 44 qui sert principalement à la manutention du corps 43. Une oreille
de levage 45 est fixée au sommet du corps 43. Cette oreille 45 permet d'attacher le
corps 43 au crochet d'un engin de levage, telle qu'une grue, pour permettre la mise
en place du corps 43 à l'intérieur de la jambe 6 avant les opérations de pose du pont
1, mais aussi pour permettre l'enlèvement du corps 43 une fois l'installation du pont
terminée. Le corps 43 et les éléments fonctionnels qu'il contient sont ainsi réutilisables
pour une nouvelle opération de pose de pont semblable à celle décrite plus haut.
[0081] Une cavité 46 peut être prévue au sommet du corps 43. Cette cavité 46 est l'endroit
idéal pour y placer un gyro-accélérateur 47 qui donnera à l'opérateur 27 toutes les
informations nécessaires concernant les mouvements du pont 1. Ce gyro-accélérateur
47 est directement relié à l'unité de contrôle et de commande contenue dans le pupitre
de commande 28.
[0082] Au sommet du corps 43 est également fixée une plaque de protection 48 qui peut prendre
appui sur le sommet de la jambe 6 afin de reprendre une partie du poids du corps 43
et des éléments qu'il contient.
[0083] Le corps 43 est fixé de manière détachable à la jambe 6 par une liaison 49 (également
représentée en coupe horizontale dans la figure 17), du type à blocage par tiers de
tour autour de l'axe vertical du corps 43. Un blocage avec un angle de rotation différent
est bien entendu aussi concevable. Ce type de liaison permet d'encaisser des efforts
verticaux importants vers le haut et vers le bas.
[0084] La figure 18 représente un autre mode possible de fixation du corps 43 à la jambe
6 du pont. Dans ce mode de fixation, la jambe 6 est prolongée vers le haut par une
partie 6a, qui fait saillie au-dessus du pont 1 et dans laquelle sont formées plusieurs
ouvertures 51. A son sommet, le corps 43 comporte une partie cylindrique élargie 52
qui s'emboîte à glissement à l'intérieur de l'extension 6a de la jambe 6. La partie
cylindrique élargie 52 du corps 43 est fixée à l'extension 6a de la jambe 6 par des
cordons de soudure 53 formés dans chacune des ouvertures 51. La section totale des
cordons de soudure doit bien entendu être suffisante pour encaisser les efforts verticaux
engendrés lors de la pose du pont 1. Une fois l'opération de pose du pont terminée,
le corps 43 peut être enlevé avec les éléments fonctionnels qu'il contient, en découpant
l'extension 6a de la jambe 6 au-dessous des ouvertures 51, au ras du pont 1, et en
utilisant un engin de levage attaché à l'oreille de levage 45.
[0085] En faisant à nouveau référence à la figure 16, on peut voir des cales de centrage
54, au nombre de trois au minimum, qui sont solidaires de la jambe 6 et qui assurent
le maintien de la partie inférieure du corps 43 (cylindre hydraulique 15) en position
centrée à l'intérieur de la jambe 6. Les cales de centrage 54 peuvent bien entendu
être remplacées par un anneau de centrage.
[0086] Le corps 43 comporte deux cloisons horizontales intérieures, à savoir la cloison
21, déjà mentionnée, et la cloison 55. Les cloisons 21 et 55 délimitent respectivement
vers le bas et vers le haut la cavité intérieure de l'accumulateur basse pression
17. La cloison 21 délimite vers le haut la chambre 16 du cylindre hydraulique 15,
qui contient le piston plongeur 14 et, au-dessus de celui-ci, un certain volume d'huile.
La cloison 21 doit avoir une épaisseur suffisante pour pouvoir résister aux hautes
pressions d'huile qui s'établissent dans la chambre 16, comme indiqué plus haut, au
cours du processus de pose du pont 1. Comme on l'a également vu plus haut, les clapets
anti-retour pilotés 24, la soupape pilotée 25 et le capteur de pression 32 sont montés
dans la cloison 21 (figures 13 à 15).
[0087] Les conduits d'amenée d'huile sous pression pour le pilotage des clapets anti-retour
24 et de la soupape 25 et les conducteurs transmettant le signal de sortie du capteur
de pression 32 sont disposés dans une gaine ou conduit 56 qui passe dans la cavité
intérieure de l'accumulateur 17, traverse la cloison 55, passe dans la chambre 57
située au-dessus de la cloison 55 dans la partie supérieure 44 du corps 43, et traverse
le sommet du corps 43 pour aboutir à la centrale hydraulique 29 et au pupitre de commande
28.
[0088] Dans la partie inférieure de la figure 16, on peut voir le cône de centrage 37 qui
est fixé à l'extrémité inférieure de la jambe 6 et qui sert à centrer cette dernière
par rapport à la partie réceptrice correspondante 7 de la structure support 3 au moment
de leur accostage à la fin de l'opération de descente du pont 1 (cinquième phase décrite
plus haut).
[0089] On peut également voir dans la partie inférieure de la figure 16 une pièce ou tête
d'appui 58, dont la face inférieure est plane et dont la face supérieure a la forme
d'une calotte sphérique, concave ou convexe, épousant la forme complémentaire, convexe
ou concave, de l'extrémité inférieure du piston plongeur 14. Cette tête d'appui 58
permet de conserver un bon appui entre le piston plongeur 14 et la partie réceptrice
7 de la structure support lorsque, au cours des opérations de pose du pont 1, la jambe
6 s'incline par rapport à la verticale à cause des mouvements dus à la houle. Les
surfaces sphériques, concave et convexe, mutuellement en contact peuvent glisser l'une
sur l'autre, mais ne peuvent pas se séparer comme on le verra dans un exemple de réalisation
décrit plus loin.
[0090] Comme montré dans les figures 16 et 19, la partie réceptrice 7 à l'extrémité supérieure
de chaque pile 5 ou de chaque membrure verticale 8 de la structure support 3 se présente
sous la forme d'une cavité qui est ouverte vers le haut et dont le diamètre intérieur
est substantiellement plus grand que le diamètre extérieur du piston plongeur 14.
Le fond de la cavité est constitué par une plaque d'appui 59 qui forme une butée axiale
pour le piston plongeur 14. La plaque d'appui 59 est raidie en-dessous par des goussets
61 disposés en croix. La plaque d'appui 59 et les goussets 61 sont soudés les uns
aux autres et au tube 62 constituant la pile 5 ou la membrure tubulaire verticale
8 de la structure support.
[0091] De préférence, la plaque d'appui 59 formant le fond de la cavité de la partie réceptrice
7 est pourvue, sur sa face supérieure, d'un ensemble amortisseur stratifié 63 composé
d'une couche inférieure 64 en une matière élastomère, qui forme un tampon capable
de travailler en compression et en cisaillement, d'une plaque métallique de renfort
65 et d'une couche anti-friction 66 en une matière choisie pour présenter un faible
coefficient de frottement avec la matière du piston plongeur 14 ou de la tête d'appui
58. La couche 66 peut être par exemple en "Teflon" . Le diamètre intérieur du tube
62 et la matière constituant la couche 66 sont choisis en tenant compte des efforts
horizontaux engendrés pendant le processus de pose du pont 1, de manière à permettre
des mouvements horizontaux limités de glissement entre le piston plongeur 14 et la
plaque d'appui 59, sans toutefois que le piston plongeur 14 puisse entrer en contact
avec la paroi du tube 62.
[0092] La figure 20 montre un dispositif destiné à protéger l'ensemble cylindre hydraulique
et piston plongeur 14, 15 pendant le transport du pont 1 en mer. Ce dispositif est
constitué par un couvercle 67 fixé au cône de centrage 37 par des boulons. Ce couvercle
67 peut également servir de butée de sécurité pour le piston plongeur 14 pendant le
transport. Il est enlevé une fois que la barge 2 est arrivée sur le site d'installation
du pont 1.
[0093] La figure 23 montre une autre forme de réalisation de l'ensemble cylindre hydraulique
et accumulateur basse pression. Dans la figure 23, les éléments qui sont identiques
ou qui jouent le même rôle que ceux décrits précédemment, sont désignés par les mêmes
numéros de référence et ne seront pas décrits à nouveau en détail. On ne décrira donc
que les principales différences par rapport au mode de réalisation décrit précédemment.
Dans le mode de réalisation de la figure 23, le corps 43 n'est pas réalisé d'une seule
pièce, mais en trois parties distinctes liées entre elles par boulonnage. Ces trois
parties sont :
a) le cylindre hydraulique 15;
b) un tube 68 qui forme la paroi cylindrique de l'accumulateur basse pression 17;
c) un tube 71 dont l'extrémité inférieure est fixée à l'extrémité inférieure du cylindre
hydraulique 1 par des boulons.
[0094] L'extrémité inférieure du tube 68 est fixée à l'extrémité supérieure du cylindre
hydraulique 15 par des boulons et l'extrémité supérieure du tube 68 est obturée par
un couvercle 69. Le tube 71 est destiné à transmettre à la jambe 6 les efforts exercés
sur le cylindre hydraulique 15 au cours des opérations de pose du pont 1. Le tube
71 a une longueur sensiblement égale à celle de la jambe 6. Il est maintenu en position
centrée à l'intérieur de la jambe 6 par les cales 54. La liaison entre le tube 71
et la jambe 6 peut être du même type que la liaison 49 représentée sur les figures
16 et 17 ou du même type que la liaison représentée dans la figure 18.
[0095] Dans la figure 23, on a également représenté le vérin auxiliaire 31 qui permet la
manutention du piston plongueur 14. Le cylindre 72 du vérin auxiliaire 31 est disposé
à l'intérieur de l'accumulateur basse pression 17, coaxialement au tube 68, et il
est fixé de manière étanche à la paroi 21 formant le fond du cylindre hydraulique
15. La tige de piston 73 du vérin auxiliaire 31 passe à travers un trou 74 formé au
centre de la paroi 21 et elle pénètre dans la chambre 16 du cylindre hydraulique 15
où elle est fixée à l'extrémité supérieure du piston plongeur 14 par un dispositif
de bridage 75 assurant une liaison axiale entre les éléments 14 et 73, mais permettant
les autres degrés de liberté nécessaires au bon fonctionnement du piston plongeur
14 et du vérin auxiliaire 31.
[0096] Le dispositif de bridage 75 peut également se situer au niveau de l'extrémité inférieure
du piston plongeur 14, dans le cas où on utilise un piston plongeur creux sans fond
à sa partie supérieure.
[0097] Le vérin auxiliaire 31 est représenté ici sous la forme d'un vérin à double effet,
mais cela n'est pas une nécessité absolue, car les fonctions essentielles du vérin
auxiliaire 31 sont, comme on l'a déjà vu plus haut, de permettre successivement le
maintien du piston plongeur 14 en position haute, le freinage du piston plongeur 14
au cours de sa descente et éventuellement la remontée du piston plongeur 14 en cas
de nécessité. Le vérin auxiliaire 31 pourrait donc être constitué par un vérin à simple
effet.
[0098] Le vérin auxiliaire 31 peut être commandé par la centrale hydraulique 29 par l'intermédiaire
d'un distributeur de fluide hydraulique approprié et/ou de soupapes tarées pilotables
(non montrées) permettant au vérin auxiliaire 31 de remplir les fonctions précitées
et permettant en particulier à la tige de piston 73 de suivre le mouvement du piston
plongeur 14 lorsque ce dernier est entraîné vers le bas par son propre poids et par
la pression de l'huile provenant de l'accumulateur basse pression 17, ou vers le haut
par la réaction de la structure support.
[0099] Dans la figure 23, l'ensemble des lignes 76 regroupe les tuyaux d'alimentation en
huile 77 pour le vérin auxiliaire 31, les conducteurs 78 transmettant le signal de
sortie du capteur de pression 32 au pupitre de commande 28 et le ou les tuyaux d'alimentation
en huile 79 pour le pilotage des clapets anti-retour 24. On notera que le capteur
de pression 32 pourrait être placé à distance de la cloison 21, par exemple sur le
couvercle 69 ou dans le pupitre de commande 28. Dans ce cas, les conducteurs 78 sont
remplacés par un tuyau de mesure de pression d'huile qui est raccordé à l'orifice
81 de la cloison 21. Le tuyau 82 est raccordé à la ou aux soupapes pilotées 25 et
il sert à évacuer l'huile sous pression en provenance de la chambre 16 vers le réservoir
26 prévu dans la centrale hydraulique 29. Les deux tuyaux 83 sont des tuyaux d'alimentation
en huile permettant le pilotage de la ou des soupapes pilotées 25. Le tuyau 84 sert
au retour de l'huile dans l'accumulateur basse pression 17.
[0100] Le tuyau 85 sert au gonflage de l'accumulateur basse pression 17 avec un gaz ou un
mélange gazeux tel que de l'air ou de l'azote.
[0101] Dans le cas du dispositif décrit sur la figure 23, la centrale hydraulique 29 qui
fournit la puissance hydraulique nécessaire au fonctionnement des éléments décrits
plus haut, peut être disposée juste au-dessus du couvercle 69. Toutefois, dans ce
cas, il faudra prévoir une centrale hydraulique distincte pour chaque jambe 6 du pont.
[0102] Sur la figure 23, on a également représenté la tête d'appui 58 par laquelle le piston
plongeur 14 peut s'appuyer, de manière articulée, sur la plaque d'appui 59 (figures
16 et 19) de la partie réceptrice correspondante 7 de la structure support 3. Comme
montré, la tête d'appui 58 comporte une plaque supérieure d'appui 86, qui est fixée
par exemple par des boulons à l'extrémité inférieure du piston plongeur 14 et qui
possède une face inférieure concave en forme de calotte sphérique; une plaque inférieure
d'appui 87, dont la face inférieure est plane et dont la face supérieure est concave,
en forme de calotte sphérique; et une pièce intermédiaire 88, en forme de lentille
bi-convexe, dont les faces supérieures et inférieures épousent les faces concaves
des plaques 86 et 87. La plaque 87 est liée à la plaque 86 par un système de boulons
autorisant un glissement relatif entre la plaque 86 et la pièce intermédiaire 88 et
entre cette dernière et la plaque 87. Un manchon 89 en une matière élastomère est
fixé aux plaques 86 et 87 dans leur région périphérique. Ce manchon 89 assure une
protection contre la pénétration de saletés ou d'humidité entre les plaques 86 et
87. Pour faciliter le glissement des plaques 86 et 87 et de la pièce intermédiaire
88 les unes par rapport aux autres, les faces concaves des plaques 86 et 87 ou les
faces convexes de la pièce intermédiaire 88 peuvent être revêtues d'une couche de
matière anti-friction, par exemple du "Téflon". Dans le cas où il est prévu un glissement
acier inoxydable sur "Téflon" entre le piston plongeur 14 et la plaque d'appui 59,
la plaque d'appui 87 peut être réalisée en acier inoxydable si le dispositif amortisseur
63 <figure 19) est prévu sur la plaque d'appui 59. Par contre, si la plaque d'appui
59 ne comporte aucun dispositif amortisseur tel que le dispositif 63, la face inférieure
de la plaque 87 peut être garnie d'une couche de "Teflon".
[0103] La figure 24 montre une autre forme de réalisation, qui est semblable à celle de
la figure 23, mais qui en diffère par le fait que le vérin auxiliaire 31 est supprimé.
Les fonctions du vérin 31 peuvent être remplies par l'ensemble cylindre hydraulique
et piston plongeur 14, 15 lui-même, qui est réalisé d'une manière un peu différente
de celle décrite précédemment. Plus précisément, le piston plongeur 14 est réalisé
sous la forme d'un piston étagé afin de créer une chambre 91 au-dessous de sa partie
large 14a, entre cette partie 14a et une paroi d'extrémité 15a du cylindre hydraulique
15 qui est traversée par la partie étroite 14b du piston 14. Dans ce cas, au moins
un joint d'étanchéité approprié 92 doit être prévu pour empêcher les fuites d'huile
entre la paroi d'extrémité 15a et la partie étroite 14b du piston 14. Un tuyau 93
raccordé au cylindre 15 et communiquant avec la chambre 91 permet soit d'évacuer l'huile
contenue dans la chambre 91 vers le réservoir de fluide hydraulique 26 (figure 16)
soit d'alimenter la chambre 91 en huile sous pression pour faire remonter le piston
14 dans le cylindre 15.
[0104] Dans la figure 25, on a représenté un accumulateur haute pression 34, qui est disposé
à l'intérieur de l'accumulateur basse pression 17 et qui communique avec la chambre
16 du cylindre 15 par un orifice 94. Bien que la figure 25 ne montre qu'un seul accumulateur
34, il peut y en avoir un plus grand nombre, disposés de manière similaire à celle
montrée ici. Le ou les accumulateurs de pression 34 permettent d'amortir les surpressions
susceptibles d'être engendrées pendant le processus de pose du pont 1, en particulier
pendant la troisième phase décrite plus haut.
[0105] La figure 26 représente un schéma des circuits hydrauliques du système de la présente
invention. On retrouve dans ce schéma tous les éléments qui ont déjà été décrits en
référence aux figures 13 à 15, 23 et 25. Il n'est donc pas jugé utile de décrire à
nouveau ces éléments. Les clapets anti-retour pilotés 24 sont représentés au nombre
de quatre à titre indicatif uniquement. Les accumulateurs haute pression 34 sont représentés
au nombre de trois également à titre indicatif. La soupape pilotée 25 est représentée
sous la forme d'un distributeur à deux orifices et deux positions, qui peut être piloté
des deux côtés par une pression de pilotage appliquée par l'un ou l'autre des deux
tuyaux 83. Il est bien évident que le distributeur 25 peut être piloté par pression
d'un seul côté et rappelé par ressort de l'autre côté. Par exemple, le distributeur
25 peut être maintenu dans sa position fermée par un ressort, et il peut être commuté
dans sa position ouverte par pilotage par pression.
[0106] Par rapport aux systèmes existants permettant d'installer un pont de plate-forme
marine au moyen d'une barge ballastable, tel que le système décrit dans la publication
mentionnée dans le préambule du présent mémoire, le système de la présente invention
a entre autres les avantages suivants :
a) Aucun choc métal sur métal ne se produit entre le pont 1 et la structure support
3 pendant l'opération de pose. Des efforts dynamiques importants et le matage des
surfaces de contact sont donc ainsi évités.
b) Grâce au blocage des ensembles cylindre hydraulique et piston plongeur 14, 15 pendant
la troisième phase décrite plus haut, les amortisseurs ne sont soumis qu'à de faibles
efforts.
c) Le système est simple et peut utiliser des composants déjà éprouvés dans l'industrie.
Il est donc très fiable.
d) La puissance nécessaire au fonctionnement du système est très faible. Le système
est donc économique.
e) En utilisant un nombre plus ou moins grand d'ensembles cylindre hydraulique et
piston plongeur 14, 15 on peut installer des ponts ayant des poids très différents.
[0107] Il va de soi que les formes d'exécution de l'invention qui ont été décrites ci-dessus
ont été données à titre d'exemple purement indicatif et nullement limitatif, et que
de nombreuses modifications peuvent être facilement apportées par l'homme de l'art
sans pour autant sortir du cadre de l'invention. C'est ainsi notamment que les cônes
de centrage 37 pourraient être fixés aux parties réceptrices 7 au lieu d'être fixés
à l'extrémité inférieure des jambes 6 du pont 1.
1.- Procédé pour installer un pont (1) d'une plate-forme marine sur une structure support
(3) en mer, ledit pont comportant plusieurs jambes tubulaires verticales (6) contenant
chacune un ensemble cylindre hydraulique et piston plongeur (14,15), ladite structure
support (3) comportant un nombre de piles (5) et/ou de membrures tubulaires verticales
(8) qui correspond au nombre de jambes (6) du pont (1), chaque pile ou membrure verticale
comportant à sa partie supérieure une partie réceptrice (7) apte à recevoir l'extrémité
inférieure du piston plongeur (14) associé à une jambe (6) du pont, ce procédé comprenant
les opérations consistant :
a) à amener entre les piles (5) ou les membrures verticales (8) de la structure support
(3) une barge (2) sur laquelle le pont (1) repose par l'intermédiaire de plusieurs
supports escamotables (9);
b) à positionner et à maintenir la barge (2) de telle sorte que les jambes (6) du
pont (1) soient et restent sensiblement alignées avec les piles (5) ou les membrures
verticales (8) correspondantes de la structure support (3);
c) à abaisser les pistons plongeurs (14) jusqu'à ce que leur partie intérieure vienne
en butée avec la partie réceptrice (7) de la pile (5) ou de la membrure (8) correspondante
de la structure support (3);
d) à ballaster la barge (2) pour l'abaisser et transférer la charge du pont (1) à
la structure support (3);
e) à escamoter ensuite les supports (9) situés entre le pont (1) et la barge (2) de
telle sorte que le pont ne soit plus supporté que par la structure support (3);
f) à effectuer une liaison rigide entre les jambes (6) du pont (1) et les piles (5)
ou les membrures verticales (8) de la structure support (3); et
g) à évacuer la barge (2) d'entre lesdites piles (5) ou les membrures verticales (8);
caractérisé en ce qu'il consiste, pour l'opération c), à laisser les pistons plongeurs
(14) descendre sous l'effet de leur propre poids, tout en établissant une communication
bidirectionnelle et à grand débit entre un accumulateur de fluide hydraulique basse
pression (17) et une chambre (16) dans la partie haute de chaque cylindre hydraulique
(15) au-dessus du piston plongeur (14), en vue d'amener chaque piston plongeur en
contact avec la partie réceptrice (7) de la pile (5) ou membrure verticale (8) corresponante
de la structure support (3);
h) à laisser ensuite osciller verticalement au gré de la houle, pendant une phase
d'observation, la barge (2), le pont (1) et les cylindres hydrauliques (15) par rapport
aux pistons plongeurs (14) en appui sur lesdites parties réceptrices correspondantes
(7), tout en laissant ouverte ladite communication bidirectionnelle;
i) a établir ensuite une communication seulement unidirectionnelle et a grand débit
dudit accumulateur basse pression (17) vers ladite chambre (16) dans chaque cylindre
hydraulique (15), afin d'empêcher tout mouvement descendant du pont (1) et des cylindres
hydrauliques (15), mais sans empêcher un mouvement ascendant de ceux-ci et sans empêcher
que la chambre (16) puisse se remplir de fluide hydraulique s'il passe sous la barge
(2) des vagues dont la crête a un niveau plus haut que le niveau de l'eau au moment
où la communication unidirectionnelle a été établie;
j) à effectuer ensuite les opérations d) et e);
k) à établir ensuite une communication à faible débit depuis ladite chambre (16) de
chaque cylindre hydraulique (15) vers un réservoir de fluide hydraulique (26), de
façon à permettre l'abaissement du pont (1) et de ses jambes (6) jusqu'à ce que celles-ci
viennent en contact et en appui sur la partie supérieure (7) des piles (5) ou des
membrures verticales (8) de la structure support (3); et
l) à effectuer ensuite l'opération f).
2.- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les pistons plongeurs (14)
sont freinés pendant leur mouvement de descente [opération c].
3.- Pont de plate-forme marine comprenant plusieurs jambes tubulaires verticales (6)
destinées à être assemblées verticalement à des piles (5) ou des membrures verticales
(8) d'une structure support (3) préalablement immergée, chaque jambe (6) du pont (1)
contenant un ensemble cylindre hydraulique et piston plongeur (14, 15) dont le cylindre
(15) est fixé à la jambe (6) et dont le piston plongeur (14) peut être déplacé verticalement
par rapport au cylindre et à la jambe en vue d'être amené en butée avec une partie
réceptrice correspondante (7) prévue à la partie supérieure de chaque pile (5) ou
membrure verticale (8) de la structure support (3), et une unité de contrôle et de
commande (28,29) pour commander le fonctionnement des ensembles cylindre hydraulique
et piston plongeur (14, 15) contenus dans les jambes (6) du pont (1), caractérisé
en ce que dans chaque cylindre hydraulique (15), au-dessus du piston plongeur (14),
est formée une chambre (16) qui est remplie de fluide hydraulique, et en ce que chaque
jambe (6) contient en outre un accumulateur de fluide hydraulique basse pression (17),
des premiers moyens (24) pouvant être commandés pour établir une communication bidirectionnelle
à grand débit entre l'accumulateur basse pression (17) et ladite chambre (16) du cylindre
hydraulique (15), des seconds moyens (24) pouvant être commandés pour établir une
communication unidirectionnelle à grand débit depuis l'accumulateur basse pression
(17) vers ladite chambre (16), et des troisièmes moyens (25, 35) pouvant être commandés
pour établir une communication à faible débit entre ladite chambre (16) et un réservoir
de fluide hydraulique (26), lesdits premiers, seconds et troisièmes moyens (24, 25)
étant commandés en séquence par ladite unité de contrôle et de commande (28,29).
4.- Pont de plate-forme marine selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'au moins
un clapet anti-retour piloté (24) forme à la fois lesdits premiers et seconds moyens
de mise en communication.
5.- Pont de plate-forme marine selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que lesdits
troisièmes moyens de mise en communication (25, 35) comprennent au moins une soupape
pilotée (25) ou un distributeur piloté à deux orifices et deux positions, et un réducteur
de débit (35) monté en série avec la soupape ou le distributeur (25).
6.- Pont de plate-forme marine selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisé
en ce que chaque jambe (6) du pont (1) contient en outre un vérin auxiliaire (31)
travaillant essentiellement en traction, dont le cylindre (72) est fixé coaxialement
sur le cylindre hydraulique (15) de l'ensemble cylindre hydraulique et piston plongeur
(14, 15), et dont la tige de piston (73) pénètre de manière étanche dans ledit cylindre
hydraulique (15) et est reliée au piston plongeur (14).
7.- Pont de plate-forme marine selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisé
en ce que chaque ensemble cylindre hydraulique et piston plongeur (14, 15) est réalisé
sous la forme d'un vérin à double effet, une seconde chambre (91), remplie de fluide
hydraulique, étant formée dans le cylindre hydraulique (15) au-dessous d'une partie
(14a) de plus grand diamètre du piston plongeur (14), ladite seconde chambre (91)
pouvant être sélectivement raccordée à une source de fluide sous pression pour relever
le piston plongeur (14) ou pour le maintenir en position haute, et raccordée à un
réservoir de fluide hydraulique (26) pour autoriser la descente du piston plongeur
(14).
8.- Pont de plate-forme marine selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que les
premiers, seconds et troisièmes moyens de mise en communication (24, 25) sont pilotables
par une pression et en ce que ladite unité de contrôle et de commande (28, 29) comporte
une centrale hydraulique (29) destinée à fournir la pression hydraulique nécessaire
au pilotage des premiers, seconds et troisièmes moyens de mise en communication (24,
25) et la pression nécessaire à l'alimentation du vérin auxiliaire (31) ou de la deuxième
chambre (91) du vérin à double effet formant l'ensemble cylindre hydraulique et piston
plongeur (14, 15).
9.- Pont de plate-forme marine selon l'une quelconque des revendications 3 a 8, caractérisé
en ce que chaque jambe (6) du pont (1) contient un accumulateur haute pression (34)
communiquant avec la chambre (16) du cylindre hydraulique (15) située au-dessus du
piston plongeur (14).
10.- Pont de plate-forme marine selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'accumulateur
haute pression (34) est disposé à l'intérieur de l'accumulateur basse pression (17).
11.- Pont de plate-forme marine selon l'une quelconque des revendications 3 à 10, caractérisé
en ce que chaque ensemble cylindre hydraulique et piston plongeur (14, 15) et l'accumulateur
basse pression (17) y associé sont réalisés ou assemblés sous la forme d'un module
qui est fixé de manière détachable à l'intérieur de la jambe correspondante (6) du
pont (1).
12.- Pont de plate-forme marine selon l'une quelconque des revendications 3 à 11, caractérisé
en ce que le piston plongeur (14) est équipé, à son extrémité inférieure, d'une tête
d'appui articulée (58), composée d'au moins une pièce (87, 88) ayant une surface en
forme de calotte sphérique épousant une surface de forme complémentaire prévue à l'extrémité
inférieure du piston plongeur (14).
13.- Structure support pour plate-forme marine, comprenant plusieurs piles (5) ou membrures
verticales (8) destinées à être assemblées et à supporter respectivement les jambes
(6) d'un pont (1) de la plate-forme, chaque pile (5) ou membrures verticales (8) comportant
à sa partie supérieure une partie réceptrice destinée à recevoir et à servir d'appui
pour un piston plongeur (14) monté mobile verticalement dans une jambe correspondante
(6) du pont (1) de la plate-forme, caractérisée en ce que ladite partie réceptrice
(7) a la forme d'une cavité qui est ouverte vers le haut et dont le diamètre intérieur
est substantiellement plus grand que le diamètre extérieur du piston plongeur (14),
et en ce que le fond (59) de la cavité est pourvu d'un ensemble amortisseur stratifié
(63) composé d'une couche inférieure (64) en une matière élastomère formant tampon,
d'une plaque métallique de renfort (65) et d'une couche antifriction (66) en une matière
choisie pour présenter un faible coefficient de frottement avec la matière du piston
plongeur (14), afin de permettre des mouvements horizontaux limités de glissement
entre le piston plongeur (14) et le fond (59) de la cavité, sans contact avec la paroi
latérale (62) de celle-ci.