[0001] Le problème du déplacement accidentel d'objets par rapport à une surface au contact
de laquelle ils doivent être placés est bien connu en lui-même. Il concerne en premier
lieu tous les objets déplacés en vue de leur transport, de leur stockage ou de leur
transfert d'un endroit à un autre, en particulier sur des transporteurs, des palettes
de manutention, etc.
[0002] Lorsque les objets sont séparés les uns des autres et manutentionnés individuellement,
par exemple au moyen d'un transporteur à bande ou à rouleaux, le déplacement accidentel
que l'on cherche à éviter est celui de chaque objet par rapport à la surface qui le
supporte.
[0003] Ces glissements sont particulièrement à redouter quand il s'agit de transporteurs
inclinés car, alors, si le transporteur fonctionne dans le sens ascendant les objets
ont tendance a retomber vers leur point de chargement et s'il fonctionne dans le sens
descendant, les objets ont tendance à se précipiter vers leur point d'arrivée en se
poussant les uns les autres. Dans un cas comme dans l'autre, ces glissements se traduisent
par des chocs quelquefois violents qui risquent d'endommager les objets ou leur contenu
quand les objets sont des boîtes, des caisses ou autres contenants.
[0004] Lorsque les objets sont rassemblés en vue de leur transport par groupes, notamment
sur des palettes de manutention, le déplacement accidentel que l'on cherche à éviter
est double car les objets sont empilés et juxtaposés, de sorte que l'on doit empêcher
le glissement des objets d'une part par rapport à la palette et d'autre part entre
eux.
[0005] Ce problème est donc particulièrement aigü lorsque les objets sont des contenants
devant protéger des objets relativement fragiles : bouteilles, appareils électroniques,
appareils électroménagers, etc.
[0006] Pour résoudre ce problème, on dispose de solutions classiques :
- Les objets sont arrimés au moyen de liens tels que feuillards et rubans plastiques,
ou au moyen d'une enveloppe constituée d'une feuille en plastique rétractable conformée
par passage dans un four. Cette solution est efficace mais coûteuse. En outre, il
est parfois déconseillé de faire passer les objets dans un four car l'élévation de
température leur est défavorable. De toutes façons, cette solution provoque des déchets
qui augmentent les coûts et qui ne sont pas toujours recyclables de manière satisfaisante.
Elle nécessite aussi des investissements en matériel et a pour conséquence une augmentation
non négligeable de l'encombrement des locaux.
- Les objets sont séparés de la surface qui les porte au moyen d'un intercalaire fait
en un matériau antidérapant. Selon les applications, cet intercalaire est réalisé
en différents matériaux :
. entre deux couches de bouteilles posées debout dans un conteneur, il suffit de placer
une plaque de carton relativement épais, voire en carton ondulé, suffisamment mou
pour que le poids des bouteilles ait pour effet de marquer l'intercalaire par un petit
alvéole à l'aplomb de chaque bouteille car cela suffit à immobiliser toutes les bouteilles
individuellement; leur retrait est immédiat puisqu'il n'y a pas de collage entre elles
et la plaque.
. entre des caisses en carton, on prévoit parfois des feuilles de papier enduites
d'une substance telle que de la paraffine, un élastomère, etc. afin que la feuille
présente un coefficient de frottement élevé. Ces feuilles, appelées dans le langage
courant "papier antiglisse" est délicat et coûteux à réaliser car il faut trouver
un compromis convenable entre la rétention des objets par des frottements élevés et
leur fixation par collage sous l'effet du poids des objets empilés. En outre, ces
feuilles sont obtenues par découpage d'une longue bande enroulée en bobine dont les
spires pourraient se coller les unes aux autres.
. entre un plateau et des couverts, on place un intercalaire en matière synthétique
antidérapante pour éviter que les couverts ne glissent, ce qui est le cas, en particulier,
pour les repas servis dans des moyens de transport : trains, avions, bateaux.
[0007] On dispsoe aussi d'autres solutions plus spécifiques puisqu'elles s'appliquent aux
objets eux-mêmes et non plus à leurs intervalles.
[0008] Ainsi, on connaît le documents :
- FR-A-2.635.506 qui décrit une feuille de papier rendue antidérapante par une impression
d'une encre contenant des microsphères expansibles à la chaleur.
- US-A-4.753.831 qui décrit un contenant à faces antidérapantes revêtues d'une couche
de résine contenant particules creuses remplies d'un gaz.
- FR-A-2.384.684 qui décrit une bande adhésive dont la face opposée à celle qui est
revêtue d'adhésif est rugueuse, cette bande étant destinée à être appliquée, notamment
en vue de leur fermeture, sur des contenants.
- FR-A-2.542.713 qui concerne un contenant dont les faces extérieures présentent soit
une saillie et soit un creux, afin que par juxtaposition de deux contenants la saillie
de l'un se place dans le creux de l'autre.
- US-A-2.872.094 qui décrit une composition antidérapante pour revêtir des contenants,
composition qui comprend une suspension colloïdale de silice, une charge pulvérulente
et des résines susceptibles de créer une mousse aqueuse.
[0009] L'invention s'écarte de toutes les solutions connues et permet de prévenir les glissements
accidentels par des moyens simples et peu coûteux, s'intégrant parfaitement aux processus
de fabrication des objets eux-mêmes.
[0010] A cette fin, l'invention concerne un procédé pour prévenir le déplacement relatif
accidentel d'objets par rapport à une surface au contact de laquelle ils doivent être
placés, du type selon lequel on traite au moins l'une des faces de chaque objet initialement
lisse et glissante pour lui donner un état de surface à coefficient de frottement
élevé, caractérisé en ce que l'on crée sur chaque face devant être traitée une pluralité
de reliefs très peu proéminents.
[0011] Selon d'autres caractéristiques de ce procédé :
- les objets doivent être rassemblés en vue de leur transport, s'agissant, notamment,
de contenants devant être disposés sur une palette de manutention, chaque face traitée
est destinée à être au contact d'une face traitée d'un autre objet placé contre le
premier;
- on traite uniformément toute la face intéressée;
- on traite l'objet par zones de surfaces inférieures à celle de la face intéressée;
- la surface totale des zones est au plus égale à la moitié de celle de la face intéressée;
- on crée la pluralité de reliefs par dépôt d'une substance, notamment par sérigraphie;
- on crée la pluralité de reliefs par fixation d'un revêtement rapporté;
- l'objet est un contenant en carton constitué par au moins un flan découpé et rainé
sur lequel on crée une pluralité de reliefs;
- on utilise une feuille de carton, on crée une pluralité de reliefs sur cette feuille,
ensuite on découpe et l'on raine la feuille.
[0012] L'invention concerne également un objet devant être placé au contact d'une surface
par rapport à laquelle il ne doit pas glisser, du type selon lequel l'une de ses faces
au moins, initialement lisse et glissante, est traitée pour présenter un état de surface
à coefficient de frottement élevé, caractérisé en ce que la face traitée présente
une pluralité de reliefs peu proéminents.
[0013] Selon d'autres caractéristiques de l'invention :
- _les objets devant être rassemblés en vue de leur transport, s'agissant, notamment,
de contenants devant être disposés sur une palette de manutention, chaque face traitée
est une face latérale de l'objet;
- _les objets devant être posés sur une surface, notamment sur un transporteur, une
palette de manutention ou analogue, chaque face traitée est une face inférieure et/ou
supérieure de l'objet;
- les reliefs se trouvent sur toute la face intéressée;
- les reliefs se présentent par zones de surfaces inférieures à celle de la face intéressée;
- les zones sont prévues régulièrement, selon une disposition géométrique telle que,
selon l'orientation relative de deux objets placés l'un contre l'autre, les zones
sont en regard pour être au contact les unes des autres ou décalées pour être au contact
avec la partie non traitée de la face;
- les reliefs sont formés par une substance déposée sur l'objet;
- les reliefs sont formés par au moins un revêtement rapporté sur l'objet, tel qu'une
bande dont une face est appliquée sur l'objet et fixée, notamment par collage, et
dont l'autre face présente les reliefs voulu;
- le revêtement est en papier gaufré.
L'invention sera mieux comprise par la description détaillée ci-après faite en référence
au dessin annexé. Bien entendu, la description et le dessin ne sont donnés qu'à titre
d'exemple indicatif et non limitatif.
[0014] La figure 1 est une vue schématique partielle montrant l'application en continu d'un
adhésif permanent sur une bande de carton découpée et rainée de manière habituelle
pour constituer une caisse en carton ondulé connue sous le nom de "caisse américaine".
[0015] La figure 2 est une vue schématique en perspective montrant deux caisses en carton
obtenues à partir de la bande de la figure 1 et devant être posées l'une sur l'autre.
[0016] La figure 3 est une vue schématique partielle montrant une variante de réalisation
analogue à la figure 1.
[0017] La figure 4 est une vue schématique en perspective montrant deux caisses en carton
obtenues à partir de la bande de la figure 3 et devant être posées l'une sur l'autre.
[0018] Les figures 5 à 8 sont des vues schématiques montrant différentes variantes de réalisation
de l'invention appliquée à des contenants en carton du genre "caisse américaine".
[0019] La figure 9 est une vue schématique partielle montrant en perspective un mode de
réalisation de l'invention selon lequel l'état de surface à coefficient de frottement
élevé est obtenu par application de rubans en papier gaufré rapportés sur l'objet.
[0020] La figure 10 est une vue schématique illustrant une variante du procédé conforme
à l'invention, selon lequel on dépose par sérigraphie une multitude de goutelettes
d'une substance durcissable sur les deux faces d'une plaque de carton.
[0021] La figure 11 est une vue schématique partielle d'une face de la plaque de carton
de la figure 10.
[0022] La figure 12 est une vue schématique partielle montrant deux objets traités conformément
à l'invention et disposés l'un près de l'autre par leurs faces traitées.
[0023] En se reportant aux figures 1 et 2, on voit un mode de réalisation particulier de
l'invention destiné à des contenants en carton ondulé.
[0024] Ainsi que cela est bien connu de l'homme de métier, les contenants en carton ondulé
tels que ceux désignés dans le commerce par le nom de "caisses américaines" sont obtenus
par découpage et rainage d'une longue bande de carton 1 afin de déterminer, pour chaque
contenant, un flan présentant deux grandes faces latérales 2 et 3, deux petites faces
d'extrémité 4 et 5, deux volets inférieurs 6 et 7 solidaires des grandes faces 2 et
3, deux volets inférieurs 8 et 9 solidaires des petites faces 4 et 5, deux volets
supérieurs 10 et 11 solidaires des grandes faces 2 et 3 et deux volets supérieurs
12 et 13 solidaires des petites faces 4 et 5.
[0025] Chaque contenant est mis en volume de la manière suivante :
- On plie le flan de carton le long des arêtes qui séparent les faces latérales 2, 3,
4 et 5 et on réunit la petite face 4 et la grande face 3, (situées toutes deux aux
extrémités du flan) par collage d'une patte 14.
- On replie les volets inférieurs 8 et 9 l'un vers l'autre, puis les volets 6 et 7 par
dessus les volets 8 et 9 pour constituer un fond que l'on stabilise généralement au
moyen d'un fort ruban adhésif, ou bande gommée, fixé sur les bords des deux volets
6 et 7 maintenus rapprochés, en masquant l'espace qui subsiste entre eux.
[0026] Ensuite, on pose le contenant sur ce fond, on met les objets en place, puis on ferme
le contenant garni en repliant les volets supérieurs 12 et 13 l'un vers l'autre, puis
les volets 10 et 11 par dessus les volets 12 et 13 pour constituer une fermeture que
l'on stabilise généralement au moyen d'un fort ruban adhésif, ou bande gommée, fixé
sur les bords des deux volets 10 et 11 maintenus rapprochés, en masquant l'espace
qui subsiste entre eux.
[0027] Au-dessus de la bande 1, entraînée en translation dans le sens de la flêche F1, se
trouve un distributeur 20 relié par une conduite 21 à un réservoir contenant une substance
telle que de la colle, ce distributeur possédant six buses 22 par lesquelles la substance
s'écoule sur la bande 1 selon six cordons longitudinaux parallèles constituant une
pluralité de reliefs faiblement proéminents par rapport à la surface de la bande sur
laquelle ils sont déposés.
[0028] A noter que les six cordons se trouvent près des côtés longitudinaux de la bande
1 : trois cordons 23 sur les volets inférieurs 6, 7, 8 et 9, et trois cordons 24 sur
les volets supérieurs 10, 11, 12 et 13.
[0029] De la sorte, après mise en volume et fermeture du contenant, le fond de celui-ci
présente six cordons 23, trois sur le volet 6 et trois sur le volet 7, le dessus du
contenant présente six cordons 24, trois sur le volet 10 et trois sur le volet 11.
[0030] Lorsque l'on superpose deux contenants identiques, comme cela est évoqué par la figure
2, les cordons 23 du fond du contenant supérieur sont au contact des cordons 24 du
dessus du contenant inférieur.
[0031] Compte tenu des caractéristiques de la substance déposée en cordons, on obtient un
coefficient de frottement élevé qui s'oppose au glissement accidentel des deux contenants
superposés. En revanche, avec cet exemple, les parois latérales 2, 3, 4 et 5 restent
à nu.
[0032] Les propriétés de résistance au déplacement sont généralement mesurées par un coefficient
de frottement dont la valeur est égale au quotient de la résistance au déplacement
d'une masse et de la force résultante de cette masse.
[0033] C'est ce coefficient auquel l'invention cherche à donner une valeur maximum tout
en gardant la possibilité de séparer facilement les objets traités ou les retirer
d'une surface sur laquelle ils reposent et, bien entendu, sans aucune détérioration
des faces en contact.
[0034] Cela est obtenu par interpénétration d'une pluralité de reliefs alternés à des creux
(relativement les uns aux autres).
[0035] Ici, les reliefs sont les cordons et les creux les espaces qui séparent ces cordons.
[0036] On remarque que les cordons 23 et 24 étant disposés symétriquement de part et d'autre
de l'axe de la bande 1, sont au contact les uns des autres.
[0037] Lorsque les cordons coïncident avec les intervalles qui les séparent et qui sont
une partie laissée à nu du matériau constitutif du contenant, leur interpénétration
s'oppose au libre glissement des contenants les uns par rapport aux autres dans le
sens transversal, disposition que l'on va maintenant décrire en regard des figures
3 et 4 sur lesquelles les mêmes éléments portent les mêmes références.
[0038] On choisit le même exemple de cordons déposés sur le fond et sur le dessus des contenants
mis en volume et fermés mais on observe qu'ici les cordons 25 du fond et les cordons
26 du dessus sont dissymétriques par rapport à l'axe longitudinal de la bande 1.
[0039] Sur les volets inférieurs 6 et 7, les cordons 25 sont plus proches de l'axe longitudinal
de la bande 1 que de son bord latéral gauche, alors que sur les volets supérieurs
10 et 11 les cordons 26 sont plus proches du bord latéral droit de la bande 1 que
de son axe longitudinal.
[0040] On crée ainsi deux marges longitudinales respectivement 27 et 28, elles aussi dissymétriques,
le bord latéral gauche de la bande 1 étant longé par la marge 27 alors que le bord
latéral droit de la bande 1 est longé par un cordon 26.
[0041] Lorsque l'on superpose deux contenants orientés identiquement, les cordons 25 et
26 du fond du contenant supérieur sont à l'aplomb des cordons 25 et 26 du dessus du
contenant inférieur.
[0042] Lorsque l'on superpose deux contenants disposés tête-bêche, comme on le voit sur
la figure 4, les cordons 25 et 26 du fond du contenant supérieur sont décalés par
rapport aux cordons 25 et 26 du dessus du contenant inférieur.
[0043] Ainsi, dans le premier cas on obtient un effet de freinage qui s'oppose au glissement
des contenants superposés puisque les cordons 25 et 26 sont au contact les uns des
autres, et cela dans les deux directions du plan.
[0044] Dans le second cas, l'effet de freinage est maximum transversalement car il y a interpénétration
des reliefs des cordons 25 et 26 et des creux de leurs intervalles, alors que dans
le sens longitudinal, l'effet de freinage résulte seulement de la friction des reliefs
contre leurs intervalles, puisque les cordons 25 et 26 des deux contenants sont décalés
et sont au contact du matériau constitutif des contenants, c'est-à-dire du carton
ondulé dans l'exemple ici décrit.
[0045] Selon la direction probable des glissements éventuels, on oriente donc différemment
les cordons 25 et 26 qui peuvent être disposés non plus longitudinalement mais transversalement
par rapport aux contenants terminés.
[0046] Bien entendu, on peut adopter tout autre procédé de fabrication différent de celui
que l'on vient de décrire.
[0047] On peut, par exemple, déposer la substance voulue sur une bande de carton, puis faire
passer celle-ci dans un four de séchage à la température voulue pour donner à la substance
séchée les qualités que l'on attend d'elle, puis enrouler la bande traitée en bobine
que l'on stocke en attente de découpe, en particulier avec du carton compact ou du
papier, ce qui n'est pas possible avec du carton ondulé double face, par exemple.
[0048] Ensuite, on reprend la bobine pour l'utiliser de manière traditionnelle sur une machine
qui effectue les découpes et les rainages voulus.
[0049] La mise en forme, la mise en volume, le remplissage et la fermeture sont identiques
à ce qui a été décrit plus haut.
[0050] En se reportant maintenant à la figure 5, on voit un mode de réalisation selon lequel
des cordons 30 sont disposés non plus sur les volets 6 à 9 et 10 à 13 mais sur les
parois latérales 2, 3, 4 et 5.
[0051] On comprend que l'on prévoit des cordons antidérapants sur les côtés des contenants
et pas sur leur fond ou leur dessus quand le problème de glissement à résoudre provient
de la juxtaposition des contenants et non de leur superposition.
[0052] Il va de soi que l'invention permet de prévoir des cordons antidérapants à la fois
sur les faces verticales et sur les faces horizontales des objets considérés.
[0053] Pour revenir à la figure 5, on voit que, de plus, au lieu d'être prévues longitudinalement
par rapport à la bande 1, les cordons 30 sont obliques.
[0054] Selon la longueur des flans sur la bande 1, on établit la disposition des cordons
obliques 30 de telle sorte que, selon les cas, les cordons 30 de deux parois de contenants
situées en contact l'une de l'autre soient en regard les uns des autres ou décalés.
[0055] Si les cordons 30 sont en regard les uns des autres, on obtient, comme déjà dit plus
haut, un effet de freinage par friction pour s'opposer au glissement des contenants
juxtaposés, alors que l'effet de freinage provient de l'interpénétration des reliefs
et des creux quand les cordons 30 des deux contenants sont décalés.
[0056] Mais, ici, on obtient un effet supplémentaire lorsque les contenants juxtaposés sont
placés tête-bêche car les cordons 30 face à face sont croisés et ne sont en contact
qu'à l'endroit de leur croisement. C'est ce qui est représenté sur la figure 5, en
considérant le contenant inférieur de droite et le contenant supérieur. L'effet de
freinage est alors intermédiaire entre ceux que l'on obtient respectivement avec des
cordons 30 en regard et avec des cordons 30 décalés.
[0057] L'usager a donc le choix entre différentes solutions, selon les situations qu'il
rencontre.
[0058] Les figures 6 à 8 illustrent d'autres dispositions possibles d'éléments antidérapants,
ce qui se comprend de soi-même : sur la figure 6 les éléments sont des cordons 31
disposés longitudinalement; sur la figure 7 les éléments sont des cordons 32 disposés
transversalement (et donc verticalement lorsque les contenants sont en volume et fermés);
sur la figure 8, les éléments sont des zones isolées 33 et disposées en semis à la
fois sur les parois latérales, sur le fond et sur le dessus des contenants.
[0059] Comme on l'a indiqué plus haut, les éléments antidérapants peuvent provenir du dépôt
d'une substance et il est raisonnable de penser qu'en pratique cela ne peut être réalisé
qu'en cours de fabrication pour obtenir une bonne régularité.
[0060] Toutefois, on peut aussi prévoir que la substance voulue soit mise en place après
fabrication, par exemple au dernier moment, sur les contenants déjà mis en volume,
notamment par projection ou étalement.
[0061] Les surfaces respectivement traitées et non traitées peuvent être égales ou inégales
mais il est avantageux de faire en sorte que la surface traitée totale soit au plus
égale à la moitié de la surface non traitée car on obtient alors un optimum entre
l'effet obtenu et son coût.
[0062] Actuellement, on connaît le procédé selon lequel les objets sont fixés les uns aux
autres par de la colle pulvérisée sur leurs faces extérieures. Cette solution doit
être écartée car la séparation ultérieure des objets provoque des détériorations,
voire même la desctruction, des faces collées qui rend la présentation des objets
déplorable. En outre, les surfaces enduites de colle et non en contact avec d'autres
faces sont très vite souillées par des poussières et déchets qui se fixent à la colle,
d'où il résulte également une présentation finale déplorable des objets.
[0063] L'invention remédie parfaitement à ces inconvénients, même si l'on traite la totalité
de la surface considérée car on utilise non pas de la colle mais une substance ayant
un fort coefficient de frottement sans pour autant être un adhésif ou une colle.
[0064] Cette substance peut donc être mise en place par pulvérisation sur certaines au moins
des faces complètes des contenants et non plus par zones.
[0065] Lorsque l'on choisit de traiter les objets par zones, on peut aussi donner l'état
de surface à fort coefficient de frottement en rapportant des pièces d'un matériau
ayant les qualités voulues, au lieu de déposer une substance.
[0066] La figure 9 représente un exemple de ce mode de réalisation, illustré par des rubans
34 dont la face 35 est autocollante et la face 36 non-glissante.
[0067] Ici, il s'agit de papier gaufré qui présente de très nombreux reliefs déterminant
des creux alternés, de sorte que l'interpénétration des reliefs et des creux de deux
rubans 34 placés l'un contre l'autre assure un très efficace accrochage sans pour
autant géner le retrait des contenants lorsqu'on les écarte l'un de l'autre.
[0068] Comme cela est connu en soi, la face autocollante 35 est protégée, avant usage, par
une feuille qui n'y adhère pas, généralement un papier siliconé.
[0069] Quant à la face 36, elle peut être spécialement réalisée pour la mise en oeuvre de
l'invention ou bien être choisie parmi les matériaux existant dans le commerce, auxquels
on associe un adhésif sur la face 35.
[0070] Ces produits sont généralement coûteux et l'on peut abaisser le prix de revient en
fixant les rubans 34 par une colle appliquée au moment de l'usage.
[0071] Parmi les substances susceptibles d'être utilisées pour mettre en oeuvre l'invention,
on peut citer les solutions acryliques de latex ou styrène butadiène, le chlorure
de polyvinyle additionné d'agents gonflant, ou encore différentes colles acryliques
qui, en séchant, perdent leur faculté adhésives tout en conservant un état de surface
non glissant.
[0072] En se reportant à la figure 10, on voit un exemple schématique pour le dépôt d'une
substance selon de multiples points.
[0073] Deux tambours 41 et 42 portent à leur périphérie des "écrans de soie", c'est-à-dire
des tamis très fins, et sont entraînés en rotation selon les flêches F2 et F3 autour
d'un conduit axial respectivement 43 et 44 par lequel on amène la substance qui s'écoule
dans les tambours 41 et 42 par des ajutages 45 et 46 répartis sur la longueur de conduit
43-44 correspondant.
[0074] Des râcles flexibles 47 et 48 assurent la répartition de la substance dans les tambours
41 et 42, substance qui traverse les multiples trous des tamis et se dépose par points
sur une feuille de carton 49 entraînée selon la flêche F4 et engagée entre les deux
tambours 41 et 42.
[0075] Selon la finesse de la maille des tamis, on obtient des points 50 plus ou moins fins
en nombre plus ou moins grand. La substance dont ils résultent étant de type plus
ou moins durcissable, soit à la température ambiante, soit par chauffage (figure 11).
[0076] Mais, de toutes façons, le nombre de points 50 est suffisamment grand pour constituer
un semis, de telle sorte que les surfaces ainsi traitées de deux contenants sont empêchées
de glisser les unes contre les autres, par interpénétration des reliefs et des creux,
les reliefs étant formés par les points 50 et les creux par les intervalles qui les
séparent.
[0077] Le schéma de la figure 10 prévoit que l'on crée des points 50 sur les deux faces
de la feuille 49 mais on comprend aisément que l'on peut aussi ne prévoir de points
que sur une seule des deux faces.
[0078] Des points 50 placés sur les deux faces, procurent un contenant ayant des points
à la fois à l'extérieur et à l'intérieur.
[0079] Les points extérieurs empêchent deux contenants de glisser l'un contre l'autre, comme
décrit, alors que les points intérieurs servent de garniture antiglissement particulièrement
intéressante pour contribuer à l'immobilisation du contenu.
[0080] Sur la figure 12, on a schématisé deux parois 51 et 52 de contenants en cours de
mise en place.
[0081] Ils doivent être plaqués l'un contre l'autre selon la flêche F5 et l'on voit que
les points de substance 50 des deux parois 51 et 52 s'interpénètrent.
[0082] Naturellement, la loi des grands nombres jouant, il peut se faire que tous les points
50 d'une face ne soient pas situés exactement dans les intervalles de l'autre face.
[0083] Mais l'important est qu'un grand nombre de points soient au contact, soit d'autres
points, soit d'intervalles puisqu'une combinaison des deux effets conduit toujours
à un antiglissement, surtout si la substance dont les points sont faits est relativement
élastique et, donc, non glissante.
[0084] L'invention a été décrite avec des exemples limités à des contenants mais elle peut
être appliquée à tous autres objets manipulés, stockés et transportés sans entourage.
1- Procédé pour prévenir le déplacement relatif accidentel d'objets par rapport à une
surface au contact de laquelle ils doivent être placés, du type selon lequel on traite
au moins l'une des faces de chaque objet initialement lisse et glissante pour lui
donner un état de surface à coefficient de frottement élevé, caractérisé en ce que l'on crée sur chaque face devant être traitée une pluralité de reliefs très peu proéminents.
2- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les objets doivent être rassemblés en vue de leur transport, s'agissant, notamment,
de contenants devant être disposés sur une palette de manutention, chaque face traitée
est destinée à être au contact d'une face traitée d'un autre objet placé contre le
premier.
3- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on traite uniformément toute la face intéressée.
4- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on traite l'objet par zones (23-24, 25-26, 30, 31, 32, 33, 34) de surfaces inférieures
à celle de la face intéressée (10-11, 6-7, 2-3-4-5).
5- Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que la surface totale des zones (23-24, 25-26, 30, 31, 32, 33, 34) est au plus égale
à la moitié de celle de la face intéressée (10-11, 6-7, 2-3-4-5).
6- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on crée la pluralité de reliefs par dépôt d'une substance, notamment par sérigraphie.
7- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on crée la pluralité de reliefs par fixation d'un revêtement rapporté (34).
8- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'objet est un contenant en carton constitué par au moins un flan découpé et rainé
sur lequel on crée une pluralité de reliefs.
9- Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'on utilise une feuille de carton, que l'on crée une pluralité de reliefs sur cette
feuille, qu'ensuite on découpe et l'on raine la feuille.
10- Objet devant être placé au contact d'une surface par rapport à laquelle il ne doit
pas glisser, du type selon lequel l'une de ses faces au moins (2-3-4-5-6-7-8-9-10-11-12-13),
initialement lisse et glissante, est traitée pour présenter un état de surface à coefficient
de frottement élevé, caractérisé en ce que la face traitée présente une pluralité de reliefs peu proéminents.
11- Objet selon la revendication 10, caractérisé en ce que les objets doivent être rassemblés en vue de leur transport, s'agissant, notamment,
de contenants devant être disposés sur une palette de manutention, chaque face traitée
est une face latérale (2-3-4-5) de l'objet.
12- Objet selon la revendication 10, caractérisé en ce que les objets doivent être posés sur une surface, notamment sur un transporteur, une
palette de manutention ou analogue, chaque face traitée est une face inférieure (6-7)
et/ou supérieure (10-11) de l'objet.
13- Objet selon la revendication 10, caractérisé en ce que les reliefs se trouvent sur toute la face intéressée.
14- Objet selon la revendication 10, caractérisé en ce que les reliefs se présentent par zones (23-24, 25-26, 30, 31, 32, 33, 34) de surfaces
inférieures à celle de la face intéressée (10-11, 6-7, 2-3-4-5).
15- Objet selon la revendication 14, caractérisé en ce que les zones (23-24, 25-26, 30, 31, 32, 33, 34) sont prévues régulièrement, selon une
disposition géométrique telle que, selon l'orientation relative de deux objets placés
l'un contre l'autre, les zones (23-24, 25-26, 30, 31, 32, 33, 34) sont en regard pour
être au contact les unes des autres ou décalées pour être au contact avec la partie
non traitée de la face.
16- Objet selon la revendication 10, caractérisé en ce que les reliefs sont formés par une substance déposée sur l'objet.
17- Objet selon la revendication 10, caractérisé en ce que les reliefs sont formés par au moins un revêtement rapporté sur l'objet, tel qu'une
bande (34) dont une face (35) est appliquée sur l'objet et fixée, notamment par collage,
et dont l'autre face (36) présente les reliefs voulu.
18- Objet selon la revendication 17, caractérisé en ce que le revêtement est en papier gaufré.