DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] L'invention concerne la fabrication de balais pour moteurs électriques, et plus particulièrement
un dispositif et un procédé de fabrication économique de balais à anisotropie prédéterminée
utilisant ce dispositif.
[0002] Plus spécifiquement, l'invention est relative à une fabrication directe de balais,
c'est à dire à une mise en forme par compression de poudres conductrices ne nécessitant
pas d'usinage final du balai, ni pour le mettre aux cotes souhaitées ni pour fixer
le conducteur de connexion électrique, fabrication qui permet d'obtenir des balais
à anisotropie prédéterminée.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0003] L'anisotropie d'un balai est connue pour constituer un paramètre essentiel qui conditionne
sa performance d'usage. Elle trouve sa source dans le fait que les balais sont généralement
obtenus par compression de poudres dont certaines peuvent avoir des facteurs de forme
très élevés (rapport "plus grande dimension / plus petite dimension"), par exemple
du graphite en particules de faible épaisseur e (5-20 µm) et de grande longueur ou
largeur (100-200 µm).
Il en résulte une certaine orientation des particules à facteur de forme significativement
différent de un, et donc, in fine, une anisotropie des propriétés à la fois électriques
et tribologiques, les particules à facteur de forme élevé s'orientant durant l'étape
de compression de manière à ce que l'axe de compression soit en moyenne parallèle
à la plus petite dimension e de ces particules (ou perpendiculaire au plan formé par
les plus grandes dimensions).
[0004] Généralement, mais cela n'est pas vrai dans tous les cas, le balai est orienté par
rapport au collecteur de manière à ce que la direction de compression du balai soit
la direction tangentielle "t" du collecteur du moteur. Ainsi, on obtient à la fois
une usure minimum et une bonne commutation du balai. La direction tangentielle "t",
comme les autres directions axiale "a" et radiale "r", sont relatives au collecteur
- voir figure 8f.
[0005] Dans sa demande de brevet français n° 93-10881, la demanderesse a déjà recherché
des moyens pour obtenir des balais multicouches aptes à assurer plusieurs fonctions,
notamment une commutation de qualité. Dans cette demande, on introduit dans le moule
de compression, simultanément au moins deux poudres différentes.
[0006] Par ailleurs, dans sa demande de brevet français n° 93-06962, la demanderesse a aussi
recherché des moyens pour obtenir des balais directement aux cotes finales à l'issue
de l'étape de compression des poudres conductrices. Le procédé décrit dans cette demande
faisait appel à une sélection de poudres de graphite.
[0007] Dans ces demandes de brevet, comme dans la plupart des documents relatifs à la fabrication
de balais, et à titre d'exemple dans le brevet français n° 2.009.196, la compression
des poudres conductrices est une compression uniaxiale de deux poudres introduites
successivement dans une matrice formant moule de compression.
PROBLEME POSE
[0008] La demanderesse a poursuivi ses recherches pour obtenir simultanément :
- d'une part, des balais directement aux cotes finales à l'issue d'une seule étape de
compression, mais sans être limité dans un choix des matières premières comme dans
la demande française n° 93-06962.
On entend par cotes finales les dimensions critiques du balai, celles selon les directions
"a" et selon "t", c'est à dire les dimensions qui constituent la section du balai
considéré comme un objet devant glisser dans son porte-balais à section fixe prédéterminée,
par opposition à la direction "r" qui ne nécessite pas une aussi grande précision
dimensionnelle.
- d'autre part, des balais présentant l'anisotropie souhaitée, compte tenu de leur positionnement
sur le collecteur, et compte tenu du type de moteurs et d'applications, sans avoir
à faire appel à la technologie des balais multicouches, comme décrit dans la demande
française n° 93-10881,
- enfin, des balais dont la tête et pied ont une forme adaptée à l'usage choisi, sans
usinage postérieur à la compression. On appelle "tête" l'extrémité du balai portant
le conducteur de connexion électrique (une tresse de cuivre en général), et on appelle
"pied" l'extrémité du balai en contact avec le collecteur.
[0009] Typiquement, il est préférable que le pied du balai ait au moins la courbure du collecteur,
si ce n'est d'autres moyens complémentaires, pour faciliter le rodage du moteur. Par
ailleurs, il est souvent nécessaire que la tête du balai soit munie d'un moyen, typiquement
un téton, une encoche ou nervure, pour que le ressort appuyant sur la tête reste bien
centré et ne risque pas de déraper latéralement - d'où un usinage de la tête dans
les procédés de l'art antérieur.
DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0010] Selon un premier objet de l'invention, le dispositif de fabrication de balais comprend
une matrice munie d'une cavité destinée à recevoir au moins une poudre conductrice
à comprimer et au moins un poinçon de compression de ladite poudre, et est caractérisé
en ce que ladite matrice est munie de deux gaines concourantes formant ladite cavité,
et orientées à 90° l'une par rapport à l'autre, l'une étant orientée selon la verticale,
et l'autre selon l'horizontale, et en ce que chacune de ces gaines est dotée de moyens
de compression, comprenant au moins un poinçon de compression, de manière à obtenir
une compression biaxiale de ladite poudre.
[0011] Les dispositifs utilisés industriellement selon l'art antérieur sont constitués typiquement
par un gaine verticale dotée de deux poinçons, un poinçon bas formant avec la gaine
verticale une cavité, cavité qui est ensuite chargée, par l'orifice supérieur libre,
d'au moins une poudre conductrice. La compression uniaxiale entre poinçons conduit,
comme déjà indiqué, à la formation d'un balai anisotrope, à structure dite "feuilletée",
qui est mise à profit pour améliorer la commutation.
Avec ce dispositif, il est impossible d'obtenir, par compression, un balai cru doté,
à sa tête et/ou à son pied, d'une configuration géométrique souhaitée (téton de centrage
pour la tête, courbure pour le pied, etc...), et présentant en outre une orientation
favorable de sa structure feuilletée. En effet, la compression, avec des poinçons
permettant d'imprimer à ladite poudre conductrice la configuration géométrique souhaitée,
implique une direction de compression parallèle à la direction "r" - et non à la direction
"t" qu'il faut pour avoir une commutation améliorée.
En conséquence, dans l'art antérieur, ladite configuration géométrique de la tête
et du pied était obtenue par une opération d'usinage complémentaire.
Comme cela va apparaître clairement dans ce qui suit, le dispositif de compression
biaxiale selon l'invention, par contre, permet d'obtenir à la fois la structure feuilletée
orientée favorablement et toute configuration géométrique quelconque souhaitée pour
la tête et le pied du balai, une configuration typique du pied étant une courbure
adaptée à celle du collecteur.
[0012] En effet, les nombreux essais de la demanderesse ont montré qu'il est possible d'obtenir,
avec une compression biaxiale à l'aide du dispositif de l'invention, un balai à forte
anisotropie et à structure feuilletée très marquée, à condition que :
a) d'une part, les moyens de compression soient mis en oeuvre séquentiellement (mise
en oeuvre des moyens de compression selon une direction - d'abord, par convention,
par une première compression selon la direction verticale, puis par une seconde compression
selon l'autre direction - la direction horizontale),
b) et d'autre part, le taux Ti de première compression (appelé aussi taux de compression
initial) selon une direction et le taux Tc de deuxième compression (appelé aussi taux
de compression complémentaire) selon l'autre direction soient relativement différents
(typiquement Ti/Tc > 2, ou Tc/Ti > 2).
[0013] Dans ces conditions, la demanderesse a observé, dans le cas de Ti/Tc > 2, un phénomène
particulièrement intéressant en pratique, à savoir que la structure feuilletée de
la poudre comprimée obtenue après la première compression (verticale - par convention)
n'est que peu perturbée par la seconde compression selon l'autre direction (horizontale),
si ce n'est aux extrémités du balai, c'est à dire les seules parties en contact avec
les poinçons de compression lors de la seconde compression, parties qui voient leur
structure feuilletée totalement modifiée (réorientation locale des particules compte
tenu de la direction de la seconde compression - à 90° par rapport à la première compression).
[0014] Ainsi, moyennant ces deux conditions, une seconde compression ne détruit pas, pour
l'essentiel, les effets d'orientation obtenus avec une première compression.
Quant'à l'altération de l'anisotropie aux extrémités du balai lors de la seconde compression,
non seulement elle n'a pas d'effet néfaste, mais elle serait même plutôt avantageuse
:
- pour la tête, qui, comme cela sera indiqué ensuite, se densifie et se renforce,
- et pour le pied, qui, du fait du changement d'orientation des particules plates, présente
un coefficient de frottement légèrement plus faible favorable au rodage du couple
balai-collecteur.
Par ailleurs, à l'issue de cette phase de rodage, et suite à l'usure du balai durant
cette phase, la surface active du balai en contact avec le collecteur présente une
structure feuilletée déjà très proche de celle, optimale pour la commutation, de la
partie centrale du balai.
[0015] Il va de soi que, selon les cas particuliers rencontrés, et par le jeu des compressions
relatives selon l'une et l'autre direction, une anisotropie plus ou moins grande ou
plus ou moins régulière peut être obtenue, en particulier si les deux conditions définies
précédemment ne sont pas remplies.
[0016] En résumé, le dispositif de compression biaxiale selon l'invention permet d'obtenir,
directement par pressage de poudre conductrice, un balai cru, dont la tête et/ou le
pied présente une configuration géométrique souhaitée, tout en conservant l'orientation
souhaitée de sa structure feuilletée. Typiquement, la structure feuilletée souhaitée
est obtenue lors de la première compression, tandis que, la configuration géométrique
souhaitée est obtenue lors de la seconde compression.
De nombreuses autres possibilités du dispositif selon l'invention apparaîtront dans
la suite de la description du dispositif, dans la description du procédé utilisant
ledit dispositif, ainsi que dans les figures et leur description.
DESCRIPTION DES FIGURES
[0017] La figure 1 représente une vue schématique, en perspective, d'un dispositif (1) de
compression biaxiale selon l'invention. Ce dispositif (1) comprend une matrice (2)
dans laquelle deux gaines concourantes, une gaine verticale (3) de section Sv (hachures
obliques) et une gaine horizontale (4) de section Sh (hachures verticales) se croisent
à 90° en formant une espace d'intersection commun (5) de forme parallélépipédique.
La gaine verticale est munie de deux poinçons : un poinçon haut (6), et un poinçon
bas (6').
La gaine horizontale est munie de deux poinçons : un poinçon gauche (7), et un poinçon
droit (7').
Sur ce schéma, comme sur les suivants, ne sont pas représentés les moyens connus en
eux-mêmes pour actionner les différents poinçons (6, 6', 7 et 7').
[0018] Les figures 2a à 2d illustrent, en différentes étapes, le fonctionnement du dispositif
(1) et représentent une coupe dans le plan vertical selon l'axe A-B de la figure 1.
[0019] Sur la figure 2a, le poinçon haut (6) a été écarté, les autres poinçons étant positionnés
pour former une cavité qui a été chargée en poudre conductrice à comprimer (9), et
de volume Vo.
A noter que le poinçon gauche (7) présente un profil courbe.
[0020] La figure 2b représente la première étape de compression, selon la direction verticale
à l'aide des poinçons haut (6) et bas (6').
[0021] Il importe de noter qu'à l'issue de cette première compression, qui a transformé
un volume Vo de poudre conductrice (9) en un volume Vi de poudre comprimée (10), la
poudre comprimée (10) occupe le seul espace de la gaine horizontale (4) et forme un
bloc de section Sh.
[0022] On peut noter aussi la présence, sur le poinçon haut (6) d'un conducteur (12) dont
l'extrémité, après compression verticale, pénètre dans la poudre comprimée (10).
[0023] La figure 2c représente la seconde étape de compression, selon la direction horizontale
à l'aide des poinçons gauche (7) et droit (7'), qui conduit à la mise en forme finale
d'un balai cru (11) de volume Vf.
[0024] La figure 2d repésente l'étape suivante, au cours de la quelle les poinçons horizontaux
(7) et (7') sont écartés, de manière à permettre la récupération du balai cru (11)
- après remontée des poinçons verticaux (6) et (6') et écartement du poinçon haut
(6), (non représenté sur la figure 2d).
[0025] La figure 3 représente une vue schématique, en perspective, d'une première variante
(1a) de dispositif (1) selon l'invention. Dans ce dispositif (1a) à 3 poinçons, représenté
en position "ouverte" - prêt à recevoir une charge de poudre conductrice - la gaine
verticale (3) de section Sv et la gaine horizontale (4) de section Sh se croisent
à 90° en formant un "T", au lieu de former une croix comme à la figure 1.
[0026] Les figures 4a et 4b sont des coupes dans le plan vertical selon l'axe A-B de la
figure 4.
[0027] Sur la figure 4a, analogue à la figure 2a, les poinçons horizontaux (7) et (7'),
et le poinçon vertical bas (6') sont positionnés pour former une cavité qui a été
chargée en poudre conductrice à comprimer (9), et de volume Vo.
[0028] La figure 4b, analogue à la figure 2b, représente la première étape de compression,
selon la direction verticale à l'aide du poinçon bas (6'), après qu'une plaque (8)
ait été placée sur le plan supérieur (20) de la matrice (2a) et maintenu dans cette
position par des moyens non représentés.
[0029] Comme dans le cas de la figure 2b, on obtient, à la fin de la première compression
verticale, un bloc de poudre comprimée (10) ayant la section Sh de la gaine horizontale
(4). A noter que le conducteur (12) a été introduit dans la poudre à comprimer (9),
en dotant la plaque (8) d'un orifice dans lequel passe une extrémité du conducteur
(12).
[0030] La figure 4c représente une coupe du balai cru (11) final.
[0031] La figure 5a est une vue de dessus du dispositif de la figure 3 qui illustre le fait
que la gaine horizontale (4) est formée par usinage de précision de manière à assurer
une largeur 1 avec une grande précision (Δ1 inférieur à 0,02 mm, et de préférence
inférieur à 0,01 mm).
[0032] La figure 5b, qui complète la figure 5a, illustre une modalité préférée de l'invention
dans laquelle :
a) le dispositif (1a) à 3 poinçons est utilisé, avec la plaque (8) calée et maintenue
appliquée contre la surface supérieure (20) de la matrice (2a),
b) lors de la première compression, le poinçon vertical bas (6') arrête sa course
quand il arrive exactement au niveau de la gaine horizontale (4) - ce qui a été représenté,
à titre symbolique, par une butée (21), de sorte que ce dispositif garantit pour le
balai cru (11) une hauteur h précise et reproductible (Δh inférieur à 0,02 mm, et
de préférence inférieur à 0,01 mm).
c) par contre, la seconde compression est contrôlée par la pression (arrêt des poinçons
pour une pression égale à une pression donnée). Dans ces conditions, la précision
sur la longueur (ΔL/L) est bonne mais inférieure à la précision sur la section (lxh)
du balai cru (11).
Cette précision sur L est néanmoins suffisante dans la pratique compte tenu du fait
que cette dimension est aussi la longueur du balai, les exigences dimensionnelles
étant bien moindres sur la longueur du balai que sur sa section.
[0033] La figure 6, analogue aux figures 1 et 3 représente une seconde modalité (1b) de
dispositif (1).
Dans ce dispositif (1b) à deux poinçons, la gaine verticale (3) et la gaine horizontale
(4) ont la forme d'un "L".
En vue de former une rainure sur le balai cru, le poinçon vertical bas (6') a été
doté localement d'un surépaisseur transversale (16).
[0034] Les figures 7a à 7c, analogues aux figures 4a à 4c, sont des coupes dans un plan
vertical selon l'axe A-B de la figure 6.
[0035] Sur la figure 7a, analogue à la figure 4a, le poinçon horizontal (7') qui comprend
une partie creuse (14), et le poinçon vertical bas (6') sont positionnés pour former
une cavité qui a été chargée en poudre conductrice à comprimer (9), et de volume utile
Vo.
A la fois le poinçon vertical bas (6') et la plaque supérieure (8) sont dotées d'une
surépaisseur transversale (16).
La figure 7b représente le dispositif (1b) à la fin de la première compression verticale.
La figure 7c représente le balai cru (11) obtenu avec deux rainures latérales (16a)
et un téton (14a).
[0036] Les figures 8a à 8f représentent des variantes de balais crus (11), en coupe selon
le plan "r-t", obtenus selon l'invention. Ces variantes, explicites en elles-mêmes
sont relatives à la configuration géométrique (Fig 8a, 8b, 8c et 8d).
[0037] Sur tous ces balais, les hachures horizontales représentent la structure feuilletée.
La structure des extrémités n'a pas été représentée explicitement, sauf à la figure
8e (extrémité du pied (18) en hachures croisées "larges" - extrémité de la tête (19)
en hachures croisées "serrées") où les extrémités (18) et (19) ont une structure feuilletée
plutôt orientée selon la seconde compression.
Il va de soi que, dans la réalité, le changement de structure feuilletée entre les
extrémités et la partie centrale du balai n'est pas aussi brusque que ce qui est représenté
à la figure 8e.
La figure 8f représente les directions "a", "r" et "t" relatives au collecteur (22).
[0038] Les figures 9 et 10a à 10c sont relatives aux balais de l'exemple 1.
La figure 9 représentes différentes vues des balais de l'exemple 1:
en (a), est représentée une vue en coupe dans le plan "r-t",
en (b), est représentée une vue de dessus, dans le plan "a-r",
en (c), est représenté une vue de la surface de contact (13) formant le pied (18),
dotée de stries (23) obliques.
en (d), est représenté le relief de la surface (13), selon l'axe A-B de la figure
(c).
[0039] La figure 10a représente d'une part un dispositif de compression biaxiale (1a) selon
l'invention utilisé en compression monoaxiale (poinçons horizontaux 7 et 7') à l'état
initial, pour obtenir un balai cru selon l'art antérieur, la charge de poudre (9)
de volume Vo n'ayant pas encore commencée à être comprimée, le poinçon vertical (6')
étant maintenu relevé durant toute la compression, et d'autre part elle représente,
en coupe selon le plan "r-t", le balai cru obtenu sur lequel on a schématisé par des
traits l'orientation des particules après compression.
Les figures 10b et 10c, analogues à la figure 10a, correspondent respectivement aux
essais lb et lc. Les deux balais bruts obtenus ont un "coeur" constitué de particules
orientées favorablement selon le plan "a-r" (orientation obtenue lors de la première
compression verticale avec le poinçon 6'), et deux extrémités à forme géométrique
souhaitée, à la tête (19) et au pied (18), constituées par une couche d'épaisseur
E où les particules sont orientées dans le plan "a-t" (forme géométrique obtenue lors
de la seconde compression horizontale, avec les poinçons 7 et 7').
[0040] Les figures 11a et 11b sont relatives aux balais de l'exemple 2. Elles représentent
des coupes de balais selon le plan "r-t", la figure 11a étant relative à un balai
selon l'art antérieur à anisotropie homogène, et la figure 11b à un balai selon l'invention.
Dans ce balai selon l'invention, le "coeur" du balai est formé de particules contenues
dans le plan "a-t", alors que, sur une épaisseur E de deux faces opposées du balai,
les particules sont orientées selon le plan "r-a".
[0041] La figure 12 représente, en coupe selon le plan "r-t", un balai de l'exemple 3 selon
l'invention, la charge de poudre initiale (9) étant différente pour la tête (19) (représentée
par des croix) et pour le reste du balai.
[0042] Les figures 13a à 13c et 14a à 14b représentent des dispositifs destinés à former
des balais à section trapézoïdale.
Dans le cas des figures 13a à 13c, les poinçons horizontaux (7,7') sont de section
trapézoïdale, les côtés parallèles de cette section trapézoïdale étant situés dans
le plan horizontal. La compression dans le sens vertical est assurée par le poinçon
vertical bas (6'), à section rectangulaire, et la plaque supérieure (8).
La figure 13a est une vue schématique, en perspective, analogue aux figures 1, 3 et
6, d'un dispositif (1c) comprenant une matrice (2c) dont la gaine horizontale (4)
est de section trapézoïdale.
La figure 13b représente le volume dit commun (5) qui a la forme d'un prisme droit
à base trapézoïdale.
La figure 13c est une coupe du dispositif (1c) de la figure 13a, selon un plan vertical
passant par A-B.
La figure 14a est analogue à la figure 13a, sauf en ce que la gaine horizontale (4)
présente une section trapézoïdale dont les côtés parallèles sont dans le plan vertical.
En conséquence, le poinçon vertical bas (6') et la plaque supérieure (8) sont dotées
de parties inclinées destinées à coopérer avec les côtés concourants de ladite section
trapézoïdale, comme cela est représenté sur la figure 14b, qui est une coupe du dispositif
(1d) de la figure 14a, selon un plan vertical et selon la direction A-B de la figure
14a.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0043] Selon l'invention, lesdites gaines verticale (3) et horizontale (4) ont, de préférence,
des sections respectives S
v et S
h rectangulaires, carrées, ou trapézoïdales, qui se raccordent en un volume commun
(5) résultant, de préférence, de la projection orthogonale des sections S
v et S
h - voir figures 1, 3, 6, 14a - la figure 13a illustrant le cas où le volume commun
(5) n'est pas, stricto sensu, le résultat de la projection orthogonale des sections
S
v et S
h dans la mesure où la gaine verticale (3) présente une section constante S
v dans la partie inférieure de la matrice (2c) servant au guidage du poinçon (6'),
section qui s'élargit ensuite au niveau dudit volume commun (5).
Le volume commun (5) est un parallélépipède rectangle lorsque les sections S
v et S
h sont rectangulaires ou carrées (figure 1). Ce volume (5) est un prisme droit à base
trapézoïdale quand une des sections S
v ou S
h est un trapèze (figure 13b).
[0044] Cependant, dans le cas par exemple d'une fabrication de balai comprenant une encoche
(15), comme représenté sur le balai de la figure 8c, on peut utiliser un dispositif
de fabrication muni d'un poinçon horizontal droit (7') ayant seulement la section
de l'encoche (15) à obtenir.
[0045] Selon une première modalité préférée de l'invention relative à la compression verticale,
illustrée aux figures 3, 4a à 4c, 5a et 5b, 6, 7a à 7c, le moyen de compression selon
la direction verticale est formé par ladite gaine verticale (3) munie à sa partie
inférieure d'un poinçon de compression (6') et à sa partie supérieure d'une plaque
amovible (8) de surface supérieure à la section S
v de la gaine verticale.
Cette plaque (8) est déplacée lors de la phase de chargement de la cavité avec ladite
poudre à comprimer (9) occupant un volume utile Vo de la cavité en forme de "T", puis,
après chargement de ladite poudre, elle est placée sur la surface supérieure (20)
de la matrice et maintenue plaquée contre elle à l'aide de moyens connus en eux-mêmes
et non représentés (typiquement un ou plusieurs vérins hydrauliques exerçant une pression
supérieure à celle exercée par le poinçon vertical bas (6')).
[0046] Selon une deuxième modalité de l'invention relative à la compression verticale, illustrée
aux figures 1, 2a à 2d, le moyen de compression selon la direction verticale est formé
par ladite gaine verticale (3) munie à sa partie inférieure d'un poinçon de compression
(6') et à sa partie supérieure d'un autre poinçon de compression (6), de manière à
pouvoir effectuer selon l'axe vertical une compression à double effet.
[0047] En ce qui concerne la compression selon l'axe horizontal, l'invention prévoit aussi
deux modalités.
Selon une première modalité relative à la compression horizontale, comme représenté
aux figures 1, 2a à 2d, 3, 4a à 4b, 5a et 5b, ladite gaine horizontale (4) est munie
de deux poinçons de compression, un poinçon gauche (7), et un poinçon droit (7'),
de manière à pouvoir effectuer selon l'axe horizontal une compression à double effet.
Comme on l'a déjà indiqué, une telle compression à double effet est très utile pour
donner à la tête et au pied du balai une configuration géométrique particulière, par
exemple celle des balais des figures 8c et 8d.
[0048] Selon une seconde modalité relative à la compression horizontale, comme représenté
aux figures 6, 7a à 7b, ladite gaine horizontale (4) est, à une extrémité, munie d'un
seul poinçon (7'), l'autre extrémité étant formée par une portion d'une des parois
de la gaine verticale (3).
Sur ces figures, la cavité de volume utile Vo contenant la poudre à comprimer (9)
a la forme d'un "L" et le dispositif réprésenté aux figures 6, 7a à 7b comprend deux
poinçons seulement.
Selon l'invention, on pourrait aussi remplacer la plaque supérieure (8) par un poinçon
(6), et obtenir ainsi une cavité de volume utile Vo contenant la poudre à comprimer
(9) en forme de "T" renversé.
[0049] Il est avantageux selon l'invention que ladite plaque supérieure amovible (8) ne
serve pas seulement à fermer la partie supérieure de la gaine verticale (3), mais
forme aussi en même temps la paroi supérieure de ladite gaine horizontale (4).
L'intérêt de cette modalité apparaît ainsi très clairement, puisqu'il suffit d'un
simple usinage pour former une gaine horizontale (4) ouverte à sa partie supérieure,
et ayant des cotes précises - notamment une largeur 1 précise. Voir figures 3 et 5a.
[0050] La demanderesse a trouvé que les dispositifs selon l'invention devaient comprendre,
avantageusement, un contrôle différencié des moyens de compression selon chaque direction
:
lesdits moyens de compression d'une gaine (3 ou 4) sont mis en oeuvre sous contrôle
de déplacement, tandis que lesdits moyens de compression de l'autre gaine (4 ou 3)
sont mis en oeuvre sous contrôle de la pression exercée, les moyens de compression
sous contrôle de déplacement ou sous contrôle de pression étant en eux-mêmes connus.
On a représenté symboliquement sur la figure 5b ces deux moyens de contrôle.
[0051] De préférence, comme représenté à la figure 5b, lesdits moyens de compression de
ladite gaine verticale (3) sont mis en oeuvre sous contrôle de déplacement, tandis
que lesdits moyens de compression de ladite gaine horizontale (4) sont mis en oeuvre
sous contrôle de la pression exercée.
[0052] Il s'agit là d'un moyen préféré de l'invention qui permet d'atteindre simultanément
tous les objectifs de l'invention :
* obtenir un balai aux cotes définitives, ayant en tout cas une section constante
avec des dimensions prédéterminées,
* obtenir une balai comprimé selon la direction "t",
* obtenir un balai dont la tête et le pied ont une configuration géométrique souhaitée.
[0053] En effet, la compression sous contrôle de déplacement fige la section du balai et
crée l'anisotropie souhaitée, tandis que la compression sous contrôle de pression
forme d'une part la configuration géométrique de la tête et du pied du balai, mais
aussi constitue le complément de pression nécessaire à la cohésion et à la tenue mécanique
du balai.
[0054] Un deuxième objet de l'invention concerne un procédé de fabrication de balais à l'aide
d'un dispositif (1, 1a, 1b, 1c, 1d) décrit précédemment et comprenant une matrice
à deux gaines, l'une verticale (3) et l'autre horizontale (4), munies chacune d'au
moins un poinçon (respectivement 6' et 7') formant une cavité de compression de volume
utile Vo, dans lequel, de manière à former un balai cru (11) à dimensions prédéterminées
et à anisotropie orientée favorablement,
a) les moyens de compressions étant en position écartée, on introduit dans ladite
cavité une charge (9), de volume Vo, d'au moins une poudre conductrice,
b) on réalise une première compression, sous contrôle de déplacement, à l'aide des
moyens de compression d'une des deux gaines (3 ou 4), de manière à obtenir une cavité
intermédiaire tubulaire, de volume Vi, ayant la section de l'autre gaine (respectivement (4) ou (3)), et à conserver constante
cette section durant toute l'étape c) de seconde compression du balai, de manière
à obtenir un balai cru à section bien calibrée après l'étape c),
c) on réalise une seconde compression, sous contrôle de pression, à l'aide des moyens
de compression de l'autre gaine (respectivement (4) ou (3)), de manière à obtenir
un balai cru (11) de volume final Vf avec le taux de compression final souhaité,
d) on écarte les moyens de compression de chacune des gaines, d'abord ceux sous contrôle
de pression, puis ceux sous contrôle de déplacement, et on éjecte le balai cru (11).
[0055] De préférence, on met en oeuvre, sous contrôle de déplacement, les moyens de compression
de la gaine verticale (3), et sous contrôle de pression, les moyens de compression
de la gaine horizontale (4).
Il s'agit là d'une simple préférence d'ordre pratique, et on peut concevoir selon
l'invention un procédé inversant le rôle de chaque gaine.
Par "contrôle de déplacement", on entend que, après mise en mouveemnt des moyens de
compression de la gaine verticale, ceux-ci s'arrêtent dès que le (les) poinçon(s)
a (ont) atteint une certaine cote z (alignement en particulier du poinçon 6' avec
les bords de la gaine horizontale 4 - voir figure 5b).
Par "contrôle de pression", on entend que, après mise en mouvement des moyens de compression
de la gaine horizontale, ceux-ci s'arrêtent dès qu'une certaine pression prédéterminée
est atteinte.
[0056] Pour les raisons déjà indiquées, il est souhaitable de réaliser successivement les
deux compressions, et de comprimer de manière différenciée la poudre conductrice pour
chaque compression. Ainsi, le taux de compression Ti de la première compression (T
i = V
o/V
i), réalisée par la mise en oeuvre des moyens de compression sous contrôle de déplacement
est, de préférence, compris entre 1,5 et 3,5. Par contre, le taux de compression Tc
de la seconde compression (T
c = V
i/V
f) réalisé sous contrôle de pression est, de préférence, compris entre 1,1 et 2, le
taux de compression total T
t (T
t= T
ixT
c) étant généralement, de préférence, compris entre 2,5 et 4 selon la nature des poudres
de départ.
[0057] Selon l'invention, on peut choisir l'anisotropie d'un balai en jouant sur la part
relative de T
i et de T
c pour obtenir le taux de compression total T
t, l'anisotropie du balai étant d'autant plus élevée que le rapport 2.(V
o-V
i)/(V
o-V
f) s'écarte de 1. En pratique, il suffit que T
i/T
t soit proche de 1 ou que T
c/T
t soit supérieur à 0,5 pour obtenir l'anisotropie souhaitée.
[0058] Dans le cas le plus fréquent, on choisit T
i/T
t proche de 1 (typiquement compris entre 0,7 et 0,95), de manière à obtenir simultanément
la structure feuilletée et la section adéquate du balai recherchées, la compression
sous contrôle de pression (T
c/T
t compris entre 0,05 et 0,3) servant à obtenir la configuration géométrique souhaitée
de la tête et du pied du balai.
Ainsi, avec le choix (par convention) d'une compression horizontale sous contrôle
de pression, les moyens de compression de la gaine horizontale (4) sont donc généralement
utilisés, comme illustré aux figures 8c et 8d, pour obtenir la forme souhaitée de
la tête (téton (14a), trou (15)...) et/ou du pied du balai (courbure adaptée à celle
du collecteur, face de contact striée).
[0059] On peut aussi utiliser les moyens de compression de la gaine verticale (3) pour munir
les parois latérales du balai cru de rainures / nervures (16a), comme représenté aux
figures 6, 7a et 7b où l'on voit que la plaque supérieure (8), tout comme le poinçon
vertical bas (6') présentent localement une surépaisseur (16) - mais un creux au lieu
d'un relief serait également possible - transversale, de manière à obtenir un balai
cru (8b) ayant des rainures latérales (16a).
[0060] Comme cela est connu, il est avantageux d'assembler le conducteur (12) à la poudre
conductrice durant la première compression.
Ainsi, tout moyen de compression selon l'invention, mais, de préférence, le moyen
de compression mis en oeuvre sous contrôle de déplacement, peut être utilisé pour
incorporer le conducteur de connexion électrique, ou d'ailleurs tout autre objet devant
être au moins en partie noyé dans la poudre à comprimer.
L'invention permet en outre d'obtenir des balais à densité locale différentielle.
Il est particulièrement avantageux d'avoir des balais dont la tête présente une densitée
"élevée", car cela est favorable à la solidité de l'assemblage dudit conducteur et
du bloc de poudre comprimée, et des balais dont le pied peut présenter une densité
"faible" de manière à faciliter et accélérer la phase de rodage du moteur.
Par densité "élevée" ou "faible", on entend non pas une valeur absolue de densité,
mais un écart par rapport à la densité moyenne d
m du balai. Une densité "élevée" correspond typiquement à une densité comprise entre
1,05.d
m et 1,08.d
m. Par contre, une densité "faible" correspond typiquement à une densité comprise entre
0,85.d
m et 0,95.d
m.
[0061] Un tel balai peut être obtenu avec un procédé utilisant le dispositif (1b) de la
figure 6 dans lequel ladite gaine horizontale (4) est, à une extrémité, munie d'un
seul poinçon (7'), l'autre extrémité étant formée par une portion d'une des parois
de la gaine verticale (3).
[0062] Dans ce procédé, lors de la compression sous contrôle de déplacement de ladite charge
(9) d'au moins une poudre conductrice de volume Vo, ledit taux moyen de compression
initiale T
i est choisi au moins égal à 2, et inférieur à 0,9 T
t.
[0063] Ainsi, la demanderesse a observé qu'avec un taux relativement élevé de première compression
sous contrôle de déplacement, la deuxième compression, qui, comme déjà signalé, permet
la configuration géométrique de la tête et du pied du balai, permet aussi, grâce à
une compression par un seul poinçon (7') du bloc de poudre comprimé (10), d'obtenir
un balai cru (11) plus dense du côté du poinçon de seconde compression que du côté
opposé, tel que schématisé à la figure 8e (hachures plus serrées à l'extrémité "tête"
(19) qu'à l'autre extrémité "pied" (18)).
La demanderesse a interprété ces résultats en supposant que, bien que le bloc de poudre
comprimé contienne généralement des poudres de graphite à faible coefficient de frottement,
au-delà d'un certain taux de compression initiale Ti, la compression complémentaire
Tc agit "localement" et ne se répercute donc pas de manière homogène sur l'ensemble
dudit bloc de poudre comprimé (10).
[0064] Un troisième objet selon l'invention est constitué par les balais fabriqués à l'aide
des dispositifs et procédés selon l'invention.
Les balais obtenus à l'aide des dispositifs et selon les procédés de l'invention se
caractérisent par l'hétérogénéité de leur anisotropie, entre le "coeur" du balai et
deux des 6 faces du balai (sur une épaisseur E, de l'ordre de quelques millimètres
au plus) : l'orientation des particules du "coeur" du balai est à 90° de l'orientation
des particules de deux des 6 faces du balai.
Typiquement, les particules du "coeur" sont orientées dans le plan "a-r", et les particules
de la tête (19) et du pied (18) sont orientées dans le plan "a-t". Voir figures 10b
et 10c par exemple.
Mais on peut aussi avoir le cas inverse, avec un "coeur" ayant des particules orientées
selon le plan "a-t" et avec deux faces du balai ayant, sur une épaisseur E, des particules
orientées selon le plan "a-r" (ou "t-r"), comme illustré à la figure 11b.
[0065] Le plus souvent, la tête (19) et le pied (18) sont dotés de moyens géométriques (courbure,
tétons, trous, etc...) adaptés à l'usage de ces balais, et obtenus, selon l'invention,
directement au cours de l'étape de compression biaxiale.
EXEMPLES
[0066] Tous ces exemples ne décrivent que la formation de balais crus (11), les autres étapes
de fabrication de balais, notamment la cuisson des balais crus étant connue en elle-même
et non spécifique à l'invention.
Exemple 1
[0067] On a fabriqué des balais pour moteurs électriques auxiliaires de voitures - typiquement
pour moteur de lève-vitres à l'aide du dispositif de compression biaxiale selon l'invention
(la) représenté aux figures 3, 4a à 4c, à partir de poudres usuelles comprenant des
particules de graphite en forme de flocons, particules de grande dimensions (de 30
à 300 µm), mais de faible épaisseur (inférieure à 20 µm).
Ces balais ont pour dimensions : 5mm x 5 mm x 11 mm
La figure 9 représente différentes vues de ces balais.
Le pied (18) de ces balais présente une courbure et la surface de contact incurvée
(13) présente des stries obliques (23).
La tête (19) de ces balais présente un trou (15) destiné au centrage du ressort du
balai (non représenté).
Ce pied (18) et cette tête (19) sont obtenus grâce à la forme géométrique correspondante
des poinçons horizontaux gauche (7) et droit (7') du dispositif de compression biaxiale
(1a).
[0068] On a réalisé trois séries d'essais comparatifs, notés 1a, 1b et 1c. On a représenté,
respectivement aux figures 10a à 10c, la configuration du même volume Vo de la charge
de poudre (9) à comprimer, en vue d'obtenir un balai cru (11) de même volume final
Vf.
[0069] Sur le tableau qui suit, sont indiqués les taux de compression successifs : selon
l'axe vertical (Ti =Vo/Vi), puis selon l'axe horizontal (Tc = Vi/Vf), le taux de compression
global (TixTc) étant le même dans chacun des cas et égal à 3.
| Essai |
Ti |
Tc |
Ti/Tc |
TixTc |
Remarque |
| 1a |
- |
3 |
- |
3 |
art antérieur |
| 1b |
1,5 |
2 |
0,75 |
3 |
selon invention |
| 1c |
2,5 |
1,2 |
2,08 |
3 |
selon invention |
[0070] Résultats obtenus :
[0071] On a d'abord examiné la texture des balais obtenus.
Pour cela, on a représenté, sur chacune des figures 10a à 10c, l'orientation des particules
du balai cru final (11), relevée par examen de coupes micrographiques.
[0072] On a observé que le balai (11) de l'essai la, correspondant à l'art antérieur et
ne comprenant qu'une compression selon l'axe horizontal, est homogène et anisotrope,
les particules étant orientées dans le plan "a-t" perpendiculaire à la direction de
compression Tc selon l'axe horizontal.
[0073] Dans le cas du balai (11) de l'essai lb, selon l'invention, on a observé que le balai
est homogène et anisotrope, les particules étant orientées dans le plan "a-r" perpendiculaire
à la direction de compression Ti (selon l'axe vertical), sauf sur une épaisseur E
d'environ 2 mm aux extrémités du balai, à la tête (19) et au pied (18) où les particules
sont orientées selon le plan "a-t", perpendiculaire à la direction de compression
Tc (selon l'axe horizontal).
Dans le cas de l'essai 1c, les résultats obtenus sont analogues à ceux de l'essai
1b, sauf que l'épaisseur E est d'environ 1 mm, au lieu de 2 mm pour l'essai 1b.
[0074] Par ailleurs, les balais ont été testés au banc d'essai. On a ainsi pu vérifier la
supériorité de commutation des balais selon l'invention (1b et 1c) par rapport au
balais selon l'art antérieur (1a).
Exemple 2
[0075] On a fabriqué des balais (11) dont le cable (12) est fixé selon l'axe "r" du balai.
Voir figures 11a et 11b.
On a utilisé pour cela le même dispositif de compression biaxiale (1a) que celui utilisé
pour l'exemple 1. Le mélange de poudres à comprimer comprend, outre de la poudre de
graphite, de la poudre de cuivre (40% en volume).
| Essai |
Ti |
Tc |
Ti/Tc |
TixTc |
Remarque |
| 2a |
3 |
- |
- |
3 |
art antérieur |
| 2b |
1,5 |
2 |
0,75 |
3 |
selon invention |
[0076] Comme dans le cas de l'exemple 1, on a observé et représenté sur les figures 11a
et 11b l'orientation des particules à la fin de la compression.
On a observé que, dans le cas de l'essai témoin 2a selon l'art antérieur (voir figure
11a), les particules sont orientées de manière uniforme dans le plan perpendiculaire
à la direction de compression (compression verticale - Ti = 3). Par contre, dans le
cas de l'essai 2b selon l'invention (voir figure 11b), on observe que le "coeur" du
balai présente une orientation des particules dans le plan perpendiculaire à la première
compression (compression verticale - Ti = 1,5), tandis que "la peau" du balai présente,
sur une épaisseur E de 2 mm environ, une orientation des particules dans un plan perpendiculaire
à "t" et à la direction de la compression complémentaire (compression horizontale
- Tc = 2).
[0077] On a mesuré les résitivités relatives R, dans la direction "r" (Rr), et dans la direction
perpendiculaire "t", pour les balais (2a) et (2b) :
| |
balai 2a |
balai 2b |
| Rr/Rt |
voisin de 3 |
voisin de 1 |
[0078] Les essais de ces balais, au banc d'essai, ont montré la supériorité de commutation
des balais (2b) selon l'invention.
Exemple 3
[0079] On a fabriqué des balais pour moteurs destinés à l'outillage portatif.
Pour cela, on a utilisé le dispositif de compression biaxiale (1a) utilisé pour les
exemples 1 et 2.
On a introduit une charge de poudre de départ (9), de volume Vo, formée par l'introduction
simultanée de deux charges de poudres, de nature différente - comme décrit dans la
demande de brevet français n° 93-06962. En particulier, on a introduit une charge
destinée à former la tête (19) du balai, riche en poudre de cuivre (plus de 50% en
volume), et une charge destinée à former le bloc d'usure (25) du balai, riche en poudre
de graphite, les compositions de ces charges étant connues en elle-mêmes.
Pour cet essai 3a, on a choisi Ti égal à 2,5 et Tc égal à 1,2. On a obtenu le balai
représenté à la figure 12 :
la tête (19), qui comprend un téton (14a) de centrage du ressort, est relativement
isotrope (représenté par des croix sur la figure 12).
Le bloc d'usure (25) du balai (11) est constitué pour l'essentiel d'un matériau anisotrope
(particules orientées selon le plan "r-a"), sauf à l'extrémité (pied (18)) où, sur
une épaisseur E de matériau, l'orientation des particules est dans le plan "a-t".
Par rapport aux balais des exemples précédents, ce balai est avantageux car il assure
un très bon contact électrique (faible chute ohmique) entre le cable (12) et la tête
du balai (19).
AVANTAGES DE L'INVENTION
[0080] Pour l'homme du métier des balais, habitué soit à subir les conséquences de la compression
uniaxiale en matière d'anisotropie et d'orientation des particules, soit à mettre
en oeuvre des étapes complémentaires d'usinage pour obtenir des balais ayant des moyens
géométriques souhaités, l'invention fait figure sinon de révolution, du moins d'étape
essentielle vers la maîtrise simultanée de l'orientation souhaitée des particules
du balai, de la configuration géométrique, notamment de la tête et du pied du balai,
et des coûts.
Les multiples figures et exemples sont là pour illustrer, à titre d'exemples, la grande
richesse de l'invention.
L'invention rend possible la fabrication économique d'une grande variété de balais,
aux formes géométriques et anisotropies les plus diverses, de sorte qu'elle constitue
l'outil révé du fabricant de balais qui doit constamment améliorer ses produits et
les adapter à des demandes nouvelles.
1 - Dispositif (1) de fabrication de balais (11) comprenant une matrice (2) munie d'une
cavité destinée à recevoir au moins une poudre conductrice à comprimer et d'au moins
un poinçon de compression, caractérisé en ce que ladite matrice (2) est munie de deux
gaines concourantes (3,4) formant ladite cavité, et orientées à 90° l'une par rapport
à l'autre, l'une (3) étant orientée selon la verticale, et l'autre (4) selon l'horizontale,
et en ce que chacune de ces gaines est dotée de moyens de compression, comprenant
au moins un poinçon de compression (6,6',7,7'), de manière à obtenir la compression
biaxiale de ladite poudre.
2 - Dispositif selon la revendication 1 dans lequel lesdites gaines (3) et (4) sont de
sections respectives Sv et Sh rectangulaires, carrées ou trapézoïdales, et se raccordent en un volume commun (5)
résultant, de préférence, de la projection orthogonale des sections Sv et Sh.
3 - Dispositif selon la revenication 2 dans lequel ladite gaine verticale (3) est munie
à sa partie inférieure d'un poinçon de compression (6') et à sa partie supérieure
d'une plaque amovible (8) de surface supérieure à la section Sv.
4 - Dispositif selon la revendication 2 dans lequel ladite gaine verticale (3) est munie
à sa partie inférieure d'un poinçon de compression (6') et à sa partie supérieure
d'un autre poinçon de compression (6), de manière à pouvoir effectuer selon l'axe
vertical une compression à double effet.
5 - Dispositif selon une quelconque des revendications 3 et 4 dans lequel ladite gaine
horizontale (4) est munie de deux poinçons de compression (7) et (7'), de manière
à pouvoir effectuer selon l'axe horizontal une compression à double effet.
6 - Dispositif selon une quelconque des revendications 3 et 4 dans lequel ladite gaine
horizontale (4) est, à une extrémité, munie d'un seul poinçon (7'), l'autre extrémité
étant formée par une portion d'une des parois de la gaine verticale (3).
7 - Dispositif selon la revendication 3 et une quelconque des revendication 5 ou 6 dans
lequel ladite plaque amovible (8) forme aussi la paroi supérieure de ladite gaine
horizontale (4).
8 - Dispositif selon une quelconque des revendications 1 à 7 dans lequel lesdits moyens
de compression d'une gaine (3,4) sont mis en oeuvre sous contrôle de déplacement,
et dans lequel lesdits moyens de compression de l'autre gaine (4,3) sont mis en oeuvre
sous contrôle de la pression exercée.
9 - Dispositif selon la revendication 8 dans lequel lesdits moyens de compression de
ladite gaine verticale (3) sont mis en oeuvre sous contrôle de déplacement, tandis
que lesdits moyens de compression de ladite gaine horizontale (4) sont mis en oeuvre
sous contrôle de la pression exercée.
10 - Procédé de fabrication de balais à l'aide du dispositif, selon une quelconque des
revendications 1 à 9 dans lequel, comprenant une matrice (2,2a,2b) à deux gaines concourantes
à 90° l'une de l'autre, l'une verticale (3), l'autre horizontale (4), munies chacune
d'au moins un poinçon (respectivement (6') et (7')), formant une cavité de compression
de volume utile Vo, dans lequel, de manière à former un balai cru (11) à dimensions
prédéterminées et à anisotropie orientée favorablement,
a) les moyens de compressions étant en position écartée, on introduit dans ladite
cavité une charge (9), de volume Vo, d'au moins une poudre conductrice,
b) on réalise une première compression, sous contrôle de déplacement, à l'aide des
moyens de compression d'une des deux gaines (3 ou 4), de manière à obtenir une cavité
intermédiaire tubulaire, de volume Vi, ayant la section de l'autre gaine (respectivement 4 ou 3), et à conserver constante
cette section durant toute l'étape c) de seconde compression du balai, de manière
à obtenir un balai cru (12) à section bien calibrée après l'étape c),
c) on réalise une seconde compression, sous contrôle de pression, à l'aide des moyens
de compression de l'autre gaine (respectivement 4 ou 3), de manière à obtenir un balai
cru (11) de volume final Vf avec le taux de compression final souhaité,
d) on écarte les moyens de compression de chacune des gaines, d'abord ceux sous contrôle
de pression, puis ceux sous contrôle de déplacement, et on éjecte le balai cru (11).
11 - Procédé selon la revendication 10 dans lequel, de préférence, on met en oeuvre, sous
contrôle de déplacement, les moyens de compression de la gaine verticale (3), et sous
contrôle de pression, les moyens de compression de la gaine horizontale (4).
12 - Procédé selon une quelconque des revendications 10 et 11 dans lequel le taux moyen
de compression initiale (Ti = Vo/Vi) réalisé par la mise en oeuvre des moyens de compression sous contrôle de déplacement
est compris entre 1,5 et 3,5, le taux de compression complémentaire (Tc = Vi/Vf) réalisé sous contrôle de pression étant compris entre 1,1 et 2, le taux de compression
total Tt (Tt= TixTc) étant généralement compris entre 2,5 et 4 selon la nature des poudres de départ.
13 - Procédé selon la revendication 12 dans lequel on choisit l'anisotropie d'un balai
en jouant sur la part relative de Ti et de Tc pour obtenir le taux de compression total Tt, l'anisotropie du balai étant d'autant plus élevée que le rapport 2.(Vo-Vi)/(Vo-Vf) s'écarte de 1, parce que, soit Ti/Tt, soit Tc/Tt sont proches de 1.
14 - Procédé selon une quelconque des revendications 11 à 13 dans lequel on utilise les
moyens de compression de la gaine horizontale (4) pour obtenir la forme souhaitée
de la tête (téton (14a), trou(15)...) et/ou du pied du balai (courbure adaptée à celle
du collecteur, face de contact striée).
15 - Procédé selon une quelconque des revendications 11 à 14 dans lequel on utilise les
moyens de compression de la gaine verticale (3) pour munir les parois latérales du
balai cru de rainures / nervures (16a).
16 - Procédé selon une quelconque des revendications 10 à 15 dans lequel tout moyen de
compression, mais de préférence le moyen de compression mis en oeuvre sous contrôle
de déplacement, peut être utilisé pour incorporer une extrémité du conducteur de connexion
électrique (12), ou tout autre objet devant être au moins en partie noyé dans la poudre
à comprimer.
17 - Procédé selon une quelconque des revendications 11 à 16 dans lequel, de manière à
obtenir un balai cru ayant une extrémité plus dense que l'autre,
a) on utilise un dispositif, selon la revendication 6, dans lequel ladite gaine horizontale
(4) est, à une extrémité, munie d'un seul poinçon (7'), l'autre extrémité étant formée
par une portion d'une des parois de la gaine verticale (3),
b) lors de la compression, sous contrôle de déplacement, dudit mélange de poudres,
ledit taux moyen de compression initiale Ti est choisi au moins égal à 2, et inférieur à 0,9 Tt.
18 - Balai, obtenu à l'aide du dispositif selon une quelconque des revendications 1 à
9, caractérisé par l'hétérogénéité de son anisotropie, entre le "coeur" du balai et
deux des 6 faces du balai (sur une épaisseur E, de l'ordre de quelques millimètres
au plus) : l'orientation des particules du "coeur" du balai est à 90° de l'orientation
des particules de deux des 6 faces du balai.
19 - Balai selon la revendication 19 dans lequel les particules du "coeur" sont orientées
dans le plan "a-r", et les particules de la tête (19) et du pied (18) sont orientées
dans le plan "a-t" ou "t-r".
20 - Balai selon la revendication 19 dans lequel le "coeur" a des particules orientées
selon le plan "a-t", deux faces du balai ayant, sur une épaisseur E, des particules
orientées selon le plan "a-r".
21 - Balai selon une quelconque des revendications 18 à 20 dont la tête (19) et le pied
(18) sont dotés de moyens géométriques (courbure, tétons, trous, etc...) adaptés à
l'usage de ces balais, moyens obtenus directement au cours de l'étape de compression
biaxiale.