[0001] La présente invention concerne une feuille destinée notamment à l'emballage de produits
gras, en particulier à l'emballage de produits alimentaires gras, du type comprenant
une feuille de papier résistant à l'humidité et formant barrière aux graisses.
[0002] On connaît actuellement des feuilles d'emballage de ce type pouvant être utilisées
pour emballer des produits alimentaires gras comme du beurre et présentant des caractéristiques
mécaniques et esthétiques nécessaires à l'emballage de tels produits. Une feuille
couramment utilisés est constituée d'une feuille de papier sulfurisé avec, collée
dessus en aplat grâce à une fine couche de cire, une feuille d'aluminium.
[0003] De telles feuilles d'emballage présentent un coût de production relativement élevé.
[0004] La présente invention a donc pour but de fournir une feuille destinée notamment à
l'emballage de produits gras, dont le coût de production est nettement moins élevé.
[0005] A cet effet, l'invention a pour objet une feuille destinée notamment à l'emballage,
du type précité, caractérisée en ce qu'une face de la feuille de papier est, dans
au moins une région, couchée puis recouverte d'une couche d'un matériau contenant
du métal.
[0006] Suivant certains modes de réalisation, l'invention peut présenter l'une des caractéristiques
suivantes:
[0007] Selon un premier mode de réalisation :
- La couche de matériau contenant du métal est une couche métallique et une couche de
vernis de prélaquage est interposée entre le couchage et cette couche métallique.
- La densité surfacique de l'enduit de couchage est comprise entre 10 et 12 g/m² environ,
et/ou la densité optique du métal, constituant la couche métallique, est comprise
entre 2,8 et 3 environ et/ou la résistance spécifique de la couche métallique est
de 1 Ω/cm² environ.
- La feuille comporte sur sa couche métallique une impression comprenant une couche
de vernis d'accrochage en contact avec la couche métallique, portant l'encre d'impression
et éventuellement recouverte d'une couche de laque de protection.
[0008] Selon un deuxième mode de réalisation :
- La couche de matériau contenant du métal est une couche d'encres métallisées.
- La densité surfacique de l'enduit de couchage est comprise entre 10 et 12 g/m² environ
et/ou l'encre métallisée contient 12 % environ de pâte d'aluminium en poids .
[0009] Selon l'un ou l'autre des modes de réalisation, le papier résistant à l'humidité
et formant barrière aux graisses est du papier sulfurisé ou du papier dit ingraissable.
[0010] L'invention a également pour objet deux procédés de fabrication d'une feuille telle
que définie ci-dessus.
[0011] Selon l'invention, le premier procédé comporte les étapes suivantes :
a) on prend comme papier de base un papier ayant des propriétés de résistance à l'humidité
et de barrière aux graisses ;
b) on réalise sur une première face de ce papier un couchage par enduction avec un
enduit de couchage ; et
c) on applique une couche d'un matériau contenant du métal sur la face couchée du
papier.
[0012] Toujours selon l'invention, le deuxième procédé comporte les étapes suivantes :
a) on prend comme papier de base un papier couché sur l'une de ses faces ;
b) on applique une couche d'un matériau contenant du métal sur la face couchée du
papier ; et
c) on réalise un traitement du papier ainsi obtenu conférant au papier de base des
propriétés de résistance à l'humidité et de barrière aux graisses.
[0013] Dans le deuxième procédé, ledit traitement peut consister en une enduction de la
seconde face du papier, ou en un trempage de la feuille dans un bain.
[0014] Dans le cas d'une métallisation de la face couchée :
- suivant l'un ou l'autre des procédés, la métallisation de la face couchée peut être
réalisée par un procédé de prélaquage suivi d'une métallisation sous vide,
- l'un ou l'autre des procédés peut comprendre des étapes supplémentaires d'enduction
de la face métallisée avec un vernis d'accrochage, d'impression et éventuellement
d'enduction avec une laque de protection.
- Dans le cas du deuxième procédé, ces étapes supplémentaires peuvent être réalisées
en ligne avec l'étape c) de traitement du papier couché et métallisé.
[0015] Dans le cas d'utilisation d'encres métallisées, l'application de la couche d'encres
métallisées est réalisée par une technique d'impression.
[0016] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins annexés, sur lesquels
:
La figure 1 est une vue schématique éclatée, en coupe, d'un premier mode de réalisation
d'une feuille d'emballage suivant l'invention portant des impressions;
Les figures 2 à 4 sont des vues éclatées en coupe schématisant le résultat d'étapes
successives d'un premier procédé de fabrication de la feuille d'emballage de la figure
1; et
Les figures 5 à 7 sont des vues éclatées en coupe schématisant le résultat d'étapes
successives d'un second procédé de fabrication de la feuille d'emballage de la figure
1.
[0017] Sur la figure 1, les épaisseurs relatives des différentes couches n'ont pas été respectées,
pour permettre une meilleure compréhension de la constitution d'une feuille d'emballage
suivant l'invention.
[0018] On peut voir sur la figure 1 que la feuille d'emballage 1 comporte une feuille de
papier 2 résistante à l'humidité et formant barrière aux graisses. Cette feuille peut,
par exemple, être constituée d'une feuille de papier sulfurisé ou encore d'une feuille
de papier dit ingraissable, comme par exemple le papier SERLALIT WS 40g de la société
finlandaise FINAPAR.
[0019] La feuille de papier 2 présente sur l'une de ses faces un couchage 3 réalisé suivant
des techniques papetières classiques. L'enduit de couchage appliqué aura avantageusement
une densité surfacique comprise entre 10 et 12 g/m² environ. De façon bien connue,
il est d'usage d'appeler "couchage" le dépôt sur un papier brut d'une couche à base
de fins pigments minéraux. Habituellement, le couchage du papier est utilisé pour
donner à celui-ci le brillant, la couleur et le lustre qui permettent d'obtenir ensuite
un excellent rendu d'impression. Par leurs compositions et leurs viscosités, les enduits
de couchage se différencient fondamentalement des produits d'impression à base d'encres.
[0020] Une couche 3a de vernis de prélaquage, puis une fine couche d'aluminium 4 sont déposées
en aplat sur le couchage 3. La couche 4, déposée par une technique de métallisation,
conserve à la feuille ainsi formée ses caractéristiques mécaniques d'inertie lors
du pliage et lui confère un aspect visuel avantageux pour la vente en rayon en améliorant
l'aspect de l'impression. La couche 4 confère également à la feuille des propriétés
de barrière aux rayons ultra-violets propices à la conservation des matières emballées.
[0021] La couche d'aluminium ou métallique 4, ayant une épaisseur de 300 à 500 Angström
(10⁻¹⁰m) environ, est représentée par un simple trait sur la figure 3. Elle résulte
d'une métallisation de la surface couchée et prélaquée de la feuille de papier 2,
et n'est pas suffisamment épaisse pour être assimilée à une feuille mince de métal.
En effet, l'épaisseur n'est pas suffisante pour permettre au métal de former une feuille
ayant une structure compacte et agrégée.
[0022] L'épaisseur de la couche métallique est telle que sa densité optique soit comprise
entre 2,8 et 3 et sa résistance spécifique est d'environ 1Ω/cm².
[0023] La feuille d'emballage 1 représentée sur la figure 1 comporte sur sa couche métallique
3 une impression comprenant une couche de vernis d'accrochage 5, en aplat sur la couche
métallique 4. Sur la couche d'accrochage, des encres 6a, 6b, 6c, 6d sont déposées
par zones repérées pour figurer les motifs que l'on souhaite voir apparaître. Chaque
couche d'encre est constituée d'une encre de couleur différente, permettant ainsi
une impression en polychromie.
[0024] Les différentes couches d'encres sont bien entendu appliquées successivement, suivant
un procédé classique d'impression. La représentation qui en est faite est schématique
pour montrer les couches successives d'encre, mais on comprend que dans la réalité,
les encres de couleurs différentes sont disposées en contact les unes des autres,
avec certains chevauchements.
[0025] Une couche de laque transparente 7 en aplat sur les encres 6a à 6d protège l'impression
d'éventuelles détériorations par contact mécanique et améliore l'aspect visuel de
la feuille d'emballage ainsi obtenue.
[0026] Dans certains cas, on pourrait bien entendu, suivant l'invention, se limiter à une
feuille d'emballage comprenant uniquement la feuille de papier 2, la couche issue
du couchage 3 et la couche métallique 4 mais ne comportant aucune impression.
[0027] De plus, lorsqu'une impression est réalisée, la couche 7 est facultative.
[0028] Les figures 2 à 4 illustrent les résultats partiels obtenus aux différentes étapes
d'un premier procédé de fabrication d'une feuille d'emballage suivant l'invention
telle que la feuille 1 décrite ci-dessus.
[0029] Sur la figure 2 est représentée une feuille de papier de base 12 que l'on utilise
pour la mise en oeuvre de ce premier procédé. Il s'agit d'un papier ayant des propriétés
de résistance à l'humidité et de barrière aux graisses.
[0030] Comme indiqué plus haut, on peut utiliser par exemple du papier sulfurisé ou du papier
dit ingraissable comme le papier SERLALIT WS 40g de la société finlandaise FINAPAR.
[0031] Suivant ce premier procédé, on réalise un couchage du papier sur l'une des faces
dudit papier par une enduction avec un enduit de couchage, par exemple par une technique
d'enduction à rouleau. Une couche 13 issue du couchage en aplat sur la feuille de
papier 12 est le résultat présenté sur la figure 2 de cette étape du procédé.
[0032] La feuille de papier 12 avec en aplat sa couche issue de couchage 13 présente alors
un état de surface très lisse indispensable à une métallisation ultérieure de qualité.
[0033] L'étape suivante du procédé consiste à recouvrir cette couche 13 issue du couchage
par une couche 13a de vernis de prélaquage puis par une couche d'aluminium 14, représentée
sur la figure 4 et issue d'une étape de métallisation. Cette métallisation pourra,
par exemple, être réalisée sous vide.
[0034] Le procédé peut être par la suite complété par les étapes d'impression consistant
à déposer les couches 5, 6a à 6d et éventuellement 7 de la figure 1.
[0035] Les figures 5 à 7 illustrent les résultats partiels obtenus aux différentes étapes
d'un second procédé de fabrication d'une feuille d'emballage suivant l'invention telle
que la feuille 1 de la figure 1.
[0036] Sur la figure 5 est représentée une feuille de papier couché classique 20 que l'on
utilise comme papier de base pour la mise en oeuvre de ce second procédé. La feuille
de papier couché 20 est constituée d'une feuille de papier 22 et d'une couche 23 d'enduit
de couchage.
[0037] Le papier couché 20, présentant un état de surface très lisse, est apte à recevoir
directement sur sa face couchée une couche 23a de vernis de prélaquage puis une couche
métallique 24 déposée par métallisation, par exemple sous vide. Ces opérations constituent
les étapes suivantes du second procédé de fabrication, et leur résultat est représenté
sur la figure 6.
[0038] La feuille de papier couché ainsi prélaquée et métallisée subit ensuite une étape
de traitement conférant au papier 22 des propriétés de résistance à l'humidité et
de barrière aux graisses.
[0039] Cette étape de traitement, dont le résultat est représenté sur la figure 7, peut
par exemple consister en un trempage de la feuille d'emballage dans un bain contenant
des agents 25 aptes à imprégner le papier de base 22 en lui conférant les propriétés
voulues de résistance à l'humidité et de barrière aux graisses.
[0040] Cette étape de traitement peut également consister en une enduction de la face non
métallisée du papier avec un enduit conférant au papier les propriétés voulues d'ingraissabilité
et de résistance à l'humidité, comme représenté en 25a en trait interrompu sur la
figure 7.
[0041] Le procédé des figures 5 à 7 peut également être complété par les étapes d'impression.
Dans ce cas, ces étapes peuvent être effectuées en ligne avec l'étape de traitement
du papier décrite ci-dessus en regard de la figure 7.
[0042] En variante, la couche métallique 4 obtenue par une technique de métallisation peut
être remplacée par une couche d'encres métallisées appliquée par des techniques d'impression
classiques. Dans ce cas, on peut par exemple utiliser un mélange d'encres et de pâte
d'aluminium ; la pâte d'aluminium peut alors représenter environ 12 % en poids du
mélange. Dans ce cas également, on peut envisager de supprimer la couche de prélaquage
3a.
1.- Feuille destinée notamment à l'emballage (1) de produits gras, en particulier à l'emballage
de produits alimentaires gras, du type comprenant une feuille de papier (2) résistant
à l'humidité et formant barrière aux graisses, caractérisée en ce qu'une face de la
feuille de papier est, dans au moins une région, couchée puis recouverte d'une couche
(4) d'un matériau contenant du métal.
2.- Feuille selon la revendication 1, caractérisée en ce que la couche de matériau contenant
du métal est une couche métallique, et en ce qu'une couche de vernis de prélaquage
(3a) est interposée entre le cou-chage et cette couche métallique.
3.- Feuille selon la revendication 2, caractérisée en ce que la densité surfacique de
l'enduit de couchage (3) est comprise entre 10 et 12 g/m² environ, et/ou la densité
optique du métal, constituant la couche métallique (4), est comprise entre 2,8 et
3 environ, et/ou la résistance spécifique de la couche métallique est de 1 Ω/cm² environ.
4.- Feuille selon la revendication 2 ou 3, caractérisée en ce qu'elle comporte sur sa
couche métallique (4) une impression comprenant une couche (5) de vernis d'accrochage
en contact avec la couche métallique, portant l'encre d'impression (6a, 6b, 6c, 6d)
et éventuellement recouverte d'une couche de laque de protection (7).
5.- Feuille selon la revendication 1, caractérisée en ce que la couche de matériau contenant
du métal est une couche d'encres métallisées.
6.- Feuille selon la revendication 5, caractérisée en ce que la densité surfacique de
l'enduit de couchage (3) est comprise entre 10 et 12 g/m² environ et/ou l'encre métallisée
contient 12 % environ de pâte d'aluminium en poids.
7.- Feuille selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
que le papier (1) résistant à l'humidité et formant barrière aux graisses est du papier
sulfurisé ou du papier dit ingraissable.
8.- Procédé de fabrication d'une feuille selon l'une quelconque des revendications 1
à 7, caractérisé en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
a) on prend comme papier de base un papier (12) ayant des propriétés de résistance
à l'humidité et de barrière aux graisses ;
b) on réalise sur une première face de ce papier un couchage (13) par enduction avec
un enduit de couchage; et
c) on applique une couche d'un matériau contenant du métal (14) sur la face couchée
du papier.
9.- Procédé de fabrication d'une feuille selon l'une quelconque des revendications 1
à 7, caractérisé en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
a) on prend comme papier de base un papier (20) couché sur une première de ses faces
;
b) on applique une couche d'un matériau contenant du métal sur la face couchée de
ce papier ; et
c) on réalise un traitement (25,25a) du papier ainsi obtenu conférant au papier de
base des propriétés de résistance à l'humidité et de barrière aux graisses.
10.- Procédé selon la revendication 9, caractérisée en ce que ledit traitement consiste
en une enduction de la seconde face du papier ou en un trempage de la feuille dans
un bain.
11.- Procédé selon l'une quelconque des revendications 8 à 10 pour la fabrication d'une
feuille selon l'une quelconque des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que la
métallisation de la face couchée est réalisée par un procédé de prélaquage suivi d'une
métallisation sous vide.
12.- Procédé selon la revendication 11, comprenant des étapes supplémentaires d'enduction
de la face métallisée avec un vernis d'accrochage, d'impression et éventuellement
d'enduction avec une laque de protection.
13.- Procédé selon les revendications 9 et 12 prises ensemble, caractérisé en ce que lesdites
étapes supplémentaires sont réalisées en ligne avec l'étape (c) de traitement du papier
couché et métallisé.
14.- Procédé selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, pour la fabrication d'une
feuille selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que l'application de la couche
d'encres métallisées est réalisée par une technique d'impression.